Les Elémentaires

Chapitre 6 : Course

2829 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/04/2020 14:13

Petite note pour ensorceleurisse : Le chef vire carrément psycho XD Espérons que Fey s’en sorte ! Merci pour ton com !

Petite note pour Mimicook : COURT POUR TA VIE !!! COURT POUR TON… Euh… Hm hm… Mauvaise ref. BREF !!! On devrait comprendre plus de choses dans ce chapitre, t’en fais pas ^^ Bon je vais pas te faire attendre ! Merci pour ton com, et j’espère que la suite sera à la hauteur de tes attentes !

Bonne lecture à tous !

******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************

 

Pour la première fois de toute ma vie, je ne réfléchis plus.

J’attrape la main de Fey en retour. Elle sourit un quart de seconde, puis tourne la tête pour s’enfuir.

-FAEU SIEAL !!! Hurle le chef

J’ose même pas me retourner vers Avkor. Sa voix est emplie de rage. Je comprends rien à ce qu’il se passe… Je viens de… Je viens de…

Je secoue la tête. C’est pas le moment. Je ne dois penser qu’à une seule, une seule chose.

Fuir.

J’entends des gens arriver derrière moi. Je sais qu’ils veulent ma mort. Je sais pas pourquoi, mais je le sais. Et je refuse de me laisser faire.

Je tourne la tête. Mon cœur rate un battement.

-Kawa… Je murmure

J’ai envie de lâcher une larme en voyant la petite fleur me regarder avec terreur. Je détourne la tête. Je ne veux plus la voir.

Nous sortons de la clairière. Les pas se rapprochent. Fey court toujours devant moi.

Elle plaque soudainement sa main libre contre un arbre.

-Jelfu ui ! Lance Fey

Je ne sais pas ce qu’elle a dit… J’espère que ça va nous aider.

Nous courrons un peu. J’entends alors des bruits de branches, ainsi que des gens tomber. Et des voix en colère.

Je me retourne. Des… Des branches viennent d’apparaitre derrière nous. Comme si les arbres avaient eux même baissés leurs branches pour empêcher les plantes de nous atteindre.

Est-ce que Fey est capable de parler aux arbres ?! Quoique, vu que c’est un saule, c’est logique…

Ils tombent tous au sol. Je m’éloigne encore d’eux, entrainé par Fey dans la forêt.

On court encore un peu. Mais j’entends soudain des bruits sur ma droite. Je commence à crier un coup. Deux saules et un chêne foncent vers moi. Armés. Je commence à reculer…

Mais alors qu’ils s’apprêtent à m’attaquer, Fey me pousse vers l’arrière. Elle s’arrache des bouts de ses épaules, pour former deux espèces de poignards, qu’elle met devant elle. Le saule le plus proche est stoppé.

-Kurawuisch ! Crie ledit saule

-Traître toi ! Rétorque Fey

Ils… Ils l’ont appelé traitresse ?!

Fey repousse le saule brusquement, et recule. Ses pieds s’attardent dans l’herbe. Le chêne s’apprête à lui sauter dessus, mais il est soudainement stoppé… Pareil pour ses deux comparses.

En baissant les yeux, je remarque qu’ils ont maintenant un truc sur les pieds. De l’herbe. Les brins d’herbes semblent avoir attrapés les jambes et pieds des arbres pour les faire trébucher.

Je sens Fey sourire, puis elle reprend ma main, et nous reprenons la course.

-Vanioke…

Je ne sais pas ce qu’elle dit… Mais j’ai de plus en plus peur.

J’entends encore des branches d’arbres bouger. Des plantes tomber. Et Fey qui répète ce mot. « Vanioke ». « Vanioke ». « Vanioke ».

Je ferme les yeux, et me laisse porter par Fey. Je vais être parfaitement honnête, je suis absolument terrorisé. Je ne sais pas ce qu’il se passe, je ne sais pas pourquoi ils veulent me tuer, je ne sais pas pourquoi Fey tient tant que ça à me sauver, je ne comprends rien à ce qu’il se passe !

Je sens même une larme couler le long de ma joue.

-F-Fey… Je souffle

-Quoi ?!

-Je veux pas mourir…

Elle ne s’arrête pas, et ne réponds pas. Je baisse un peu la tête, je ne peux rien faire de plus. On continu de courir, jusqu’à ce qu’on entende…

-Fey ?!

J’ouvre les yeux.

-Kafllef ! Je m’écrie

Fey s’arrête net et me lâche la main, pour plonger dans les bras de Kafllef.

-Kaf uwyfk llaer isch kiwyer ?! Demande Kafllef, je suppose

-Parle humain, Kafllef… Etian pas comprendre Terre…

Elle « respire » fortement. Je ne pense pas qu’elle ait de poumon, mais son corps d’arbre se soulève et s’abaisse. Ou plutôt, elle est tremblante.

-… Etian, je peux savoir ce qu’il s’est passé ? Qu’est ce que tu lui as fait ?!

Il s’avance, menaçant, en serrant Fey dans ses bras. Je ne trouve d’abord pas la force -et le souffle- de répondre, alors il insiste.

-Si tu as osé faire du mal à Fey je te jure que…

Je croise les bras, le coupant en pleine phrase. Je tremble un peu, comme Fey, qui reste dans les bras de son… Ami. Je ne peux m’empêcher de regarder autour de moi.

Personne… Pour l’instant.

Alors je souffle :

-On a essayé de me tuer…

-Quoi ?! S’écrie Kafllef

Il resserre Fey contre lui, et la regarde dans la sève.

-Fey, mais qu’est ce que tu as fait…

-… Essayer convaincre Père… Lui pas aimer…

-… Je te l’avais dit, Fey.

Il soupire profondément.

-Qu’est ce qu’il se passe, Kafllef ? S’il te plait, dit moi. Je lance

Kafllef semble hésiter une seconde. Il soupire.

-J’ai pas beaucoup de temps. Je serais bref.

Il me regarde, sève dans les yeux.

-Avkor déteste les humains. Fey veut que tu rencontres Fajro, la reine du Feu pour lui parler car nous ne pouvons pas l’approcher.

-Elle… Je commence

-Elle me l’a dit tout à l’heure, en Terre. Elle veut que tu arrêtes notre guerre avant même qu’elle ne commence.

-Votre… Guerre ? J’insiste

Kafllef secoue la tête.

-Mais Avkor ne veut pas te devoir quelque chose. Il vit depuis des siècles, les humains lui ont trop pris.

-Je…

Je baisse les yeux.

-Alors… Alors Fey s’est mise à dos tous le village… Pour moi ?

Kafllef lâche Fey, et s’approche de moi. Il s’approche, il s’approche, il s’approche… Et m’attrape la gorge fermement.

-KAFLLEF !!! Crie Fey

-Je ne vais pas lui faire de mal. Il affirme

Il semble furieux… Mais se contrôle. Il ne me fait même pas mal, en fait. Il veut juste que je reste immobile.

-Oui. Et je te hais pour ça. La seule solution pour que Fey puisse revenir au village… Commence Kafllef

-KAR LLRUWYNA ! On entend

Kafllef se coupe, et recule.

-Ils arrivent.

Fey et lui se regardent dans les yeux.

-Aide nus… Elle murmure

-…

Kafllef se retourne.

-Partez, maintenant. Je leur montrerais une mauvaise direction.

-… Merci…

Fey se rapproche de moi.

-Enfuir ! Elle ordonne

Elle commence à courir plus loin. Je pars derrière elle…

Mais Kafllef la retiens, lui tenant la main. Je m’éloigne un peu.  

-Kafllef ? Demande Fey

-Fey…

Il semble profondément inquiet, triste, désespéré… J’ignorais que de la sève pouvait transmettre autant d’émotions.

-Erif kw’isch kyellerisch…

Fey semble surprise. Elle se fige pendant un long, très long moment. Je ne sais pas ce qu’il vient de dire mais ça à l’air assez important pour figer Fey.

Puis, elle lâche, presque dans un soupir :

-Erif kw’isch kyellerisch, Kafllef…

Ils se lâchent enfin. Puis, Fey se tourne vers moi, et m’attrape la main, pour s’enfuir à nouveau.

C’est étrange, je suis certain d’avoir déjà entendu ces mots quelques part… Je ne sais plus ou j’ai entendu ça, mais je L’AI entendu.

Je tourne la tête, et alors que je disparais à nouveau entre les arbres, j’entends Kafllef murmurer :

-Prends soin d’elle, Etian…

Et encore une fois, je me remets à courir. Je commence vraiment à fatiguer, mais je n’ai pas le choix. J’entends des plantes arriver. Puis repartir.

Je souris, et murmure à mon tour :

-Merci, Kafllef.

Ce mec va me manquer, c’est sûr. Même s’il ne me fait pas confiance, qu’il me hait… Je ne peux pas m’empêcher de l’apprécier.

Moi et Fey continuons de courir un long, long, très long moment. Je ne sens plus mes jambes. J’ai l’impression que je vais m’évanouir sous la fatigue. Mais je cours. Je cours. Je cours.

Je cours, je cours, je cours, je cours, je cours…

Et enfin, je sens Fey s’arrêter. Je m’arrête aussi.

Je souffle.

-La clairière…

La clairière ou j’ai rencontré Fey, il y a… Il y a… Quelques heures ? Peut-être même quelques minutes ? Je n’en sais rien, tout va vite, trop vite…

-Nous être seuls ici. Souffle Fey

Fey se retourne vers moi, me regardant gravement.

-Désolée… Pour Père…

Je regarde partout, partout autour de moi. A chaque bruit, je sursaute, et me rapproche du centre de la clarière.

-Etian…

-Personne ne va venir ici, tu es sûre ? Je demande

Elle me prend la main.

-Personne.

Je la repousse immédiatement. Elle semble confuse.

-Je…

-Fey… Stop…

Je recule d’un pas.

-Juste… Dit moi clairement ce que tu attends de moi, Etian Irwing, l’ado le plus banal et oubliable de la terre.

Fey croise les bras.

-Moi vouloir toi voir Fajro. Fajro pouvoir tuer nus d’un toucher, alors nus pas pouvoir la voir.

-Je comprends… Je fais

Elle réfléchit à ses mots.

-Si toi voir Fajro, toi pouvoir demander pourquoi elle attaquer nus ! Et arrêter guerre… Ava qu’elle commence.

-Une guerre… Kafllef en a parlé mais… Quelle guerre ?

-Entre Feu et Terre. Répond Fey

Elle inspire. Expire. Fortement.

-Feu avoir paix avec nus depuis beaucoup beaucoup années. Alors pas… Inc… Inche…

-Incendies ?

-Oui. Pas incendies Alpes car… Fajro et Père amis.

Elle se coupe en voyant ma confusion. Elle se dépêche d’expliquer :

-Terre et Feu avoir paix… Réu…

-Réunions. Je souffle

-Réunions. Eux être amis, alors paix. Mais Fajro…

-Elle a changé ?

-Oui… Et elle attaquer nus, et… Et…

Elle semble sangloter. De la sève sort de ses yeux, pour couler le long de ses joues. Et… Et je ne m’approche pas d’elle.

-Plantes… Morts… Partout… Elle pleure

-Je suis désolé… Je reprends

-Toi être solution !

Elle attrape mes épaules.

-Toi voir Fajro ! Moi t’amener à Fajro, et toi parler à Fajro ! Toi… Toi…

-Tu veux que je la raisonne.

J’inspire profondément.

-C’est bien ça ? Tu veux que je raisonne cette Fajro, pour arrêter cette guerre ?

-Oui…

-Et cette guerre n’a pas commencé d’après Kafllef…

-Car nus pas attaquer retour. Souffle Fey

Elle lève les yeux pour me regarder intensément.

-Je t’en supplie…

Je la repousse brusquement.

-Etian !

-Stop, Fey, stop !

Je recule de plusieurs pas.

-Tu… Tu viens de quitter ton village, juste basé sur… Sur un espoir ?!

-Tu es…

-Je suis rien ! Voilà ce que je suis !

Elle recule d’un pas.

-Ei ?

-T’aurais jamais dû me mettre autant de pression ! Tu… Tu n’aurais jamais dû compter sur moi à ce point-là ! Je suis pas si exceptionnel, je suis juste moi !

-Etian…

-Non, Fey, tait-toi !

Je tremble un peu.

-Tu viens juste de… De sacrifier… Tout pour moi… Tu t’es levée contre ton chef, ton père, tu ne pourras plus retourner là-bas avant un long moment ! Ils t’ont appelé traitresse !

-Je sais… Murmure Fey

-Mais pourquoi moi !

-Car toi unique, Etian…

Elle approche un peu, et pose sa main sur ma joue.

-Moi croire en toi…

Je la repousse brusquement.

-Tu comprends pas, Fey ! Tu comprends rien !

-Je…

-Non ! Laisse-moi parler !

Je commence à m’énerver. D’où ça sort, d’ailleurs, cette colère ? Je n’en sais rien. Rien du tout.

-T’as pas à croire en moi ! On s’est rencontré aujourd’hui bon sang ! Tu es si désespérée ?!

-D…

-TU SAIS TRES BIEN CE QUE CA VEUT DIRE !!!

Elle recule d’un pas.

-J’ai… J’ai failli mourir… Comment veux-tu que je te sauve, toi et ton foutu village, alors que vous alliez… Ils allaient me tuer ?!

Je serre les poings, et lâche une larme.

-J’ai vu… J’ai vu ces poignards ou branches ou je ne sais quoi foncer droit sur mon visage ! Il allait me découper, me tuer, là, dans les bois, sans… Sans raison ! Juste parce que je suis un p*tain d’humain !

-Etian…

-Si tu m’avais pas protégé je serais MORT !!! Mais tu sais quoi, Fey ?! Je veux pas mourir ! Je veux PAS MOURIR !!!

Je la regarde droit dans la sève. Elle n’a pas l’air rassurée… Mais je suis tellement plongé dans ma rage que je ne le remarque même pas.

-Je veux pas mourir, Fey ! J’ai encore des endroits que je veux voir, j’ai encore des gens que je veux rencontrer, j’ai encore des choses que je veux écouter, gouter, toucher ! Je veux pas mourir, je peux pas laisser ma grand-mère comme ça après tout ce qu’elle a fait pour moi !

-Je te…

-Je veux pas finir brûler dans une forêt, je veux pas finir découper par une branche, je veux pas que personne ne trouve mon cadavre, je ne veux pas crever seul, et JE VEUX PAS MOURIR PUCEAU !!!

-Quoi ?!

-LA FERME FEY !!!

Je me laisse tomber sur le sol.

-Je veux pas mourir… Et j’ai failli, j’ai failli…

-… Je suis désolée…

Je redresse la tête. Fey détourne la sienne. Je baisse le regard, et demande :

-A quoi elle ressemble, cette Fajro ?

-Hm ?

-Elle est la reine du Feu, non ? Alors à quoi elle ressemble ? C’est un genre de flamme à corps humain ?

-Non, elle…

Elle semble réfléchir à ses mots.

-Feu… Coule…

-Feu cool ?

-Feu qui coule ! Reprend Fey

-De la LAVE ?! Je m’écrie

-Oui !

De la lave… La reine du Feu… C’est de la lave.

-Tu te rends compte que si je la touche, je meurs ?

-… Si moi entrer dans ville elle, moi brûler.

-Et moi non ?

-Toi humain. Toi mieux résister chaleur.

-Donc je brulerais pas ?

-Non.

Je me lève. Fey se tourne vers moi.

-Pitié… Aide… Elle supplie

-Fey.

Elle se coupe.

-J’ai bien compris… Que tu as besoin de moi. Je suis ton seul espoir, tu ne peux plus rentrer chez toi, si je fais rien il y aura la guerre… Mais…

Elle recule d’un pas, choquée.

-Mais j’ai besoin de réfléchir, Fey. J’ai besoin de réfléchir.

-M-mais…

-J’ai failli mourir aujourd’hui, et peut être que je risque de mourir à nouveau si je te suis dans ce voyage, tu comprends ? Je ne sais même pas combien de temps tu auras besoin de moi…

-Etian…

-Je suis un trouillard, ok ? Un trouillard, un égoïste, un crétin, et un dragueur de pacotille. Mais je ne veux pas mourir.

-… Je vois…

Elle se dirige vers l’arbre au centre de la clarière.

-Quand…

-On se retrouve ici demain midi. La nuit porte conseil, et j’ai besoin de repos. Tu auras ma réponse, je te le jure.

-… D’accord.

Elle se retourne vers moi.

-Pense bien.

Je lui souris en coin.

-Je le ferais, je te le jure.

Je crois voir un peu de sève s’échapper de ses yeux, puis elle se retourne brusquement, pour cacher ses yeux dorés.

-Je ferais de mon mieux pour t’aider, que ce soit une réponse positive… Ou négative. Je souffle

-A demain, Etian.

Je commence à partir. A en juger par son ton, elle ne veut plus me parler... Je ne sais même pas ou elle va pouvoir dormir ce soir… Est-ce qu’elle dort, seulement ?

-A demain, Fey.

Laisser un commentaire ?