Maladresses de l’amour

Chapitre 1 : La rencontre

1547 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/09/2021 11:00

Kate marche dans les petites rues de cassis, son portable collé à l'oreille dans une main et la clé de sa librairie dans l'autre.


  • Tu as vu le tournage qui c'est installé dans la grande rue ?
  • Tu parles que je l'ai vu, ils ont bloqué le passage j'étais obligé de faire un détour pour aller travailler ce matin, j'espère que ça ne durera pas des jours râle Laurence.
  • Tu rigoles ça fait un peu d'animation.
  • C'est sûr que pour toi ça va faire plus de clientèles que d'habitude, mais qui vas venir se faire faire les ongles alors que des stars ne sont pas loin.
  • Qui te dit qu'il y a des stars ?
  • Personne, mais tu as vu la taille du tournage ce n'est pas juste une petite pub ou un téléfilm.
  • Oui, sûrement dis-je avec moins d'attention pour la conversation en voyant une jolie jeune femme assise sur les marches de la librairie fermée.
  • Kate, tu es toujours là dit Laurence de l'autre côté du fil.
  • Je te laisse j'ai déjà une cliente.
  • Mais tu n'as même pas encore ouvert la Li...
  • Justement, la coup-je avant de raccrocher.


En croissant le regard de la jeune femme j'ai soudain un frisson qui parcourt tout mon corps. Ses yeux brillent même dans la lumière de l'aube et plus je m'y plonge plus j'ai l'impression qu'ils changent de couleur.


Pour éviter qu'elle voie mon trouble je le dis :


  • Bonjour, vous savez que vous étés venus avant l'ouverture, vous aviez un besoin pressant de lecture.
  • Bonjour, ça devenait assez urgent oui, j'ai besoin de bon livres pour me tenir éveillé pendant les heures d'attentes sur le tournage.
  • Ah vous êtes actrice sur le tournage qui vient de s'installer? C'est génial ! M'exclame je bêtement.
  • Ça l'est quand je ne casse pas tout sur mon passage.
  • Comment ça ?
  • Je suis très maladroite, ce qui rend tout le monde sur le tournage un peu tendu et même dans ma vie personnelle c'est un cauchemar.


Son sourire gracieux disparaît pour laisser place à de l’embarras.


  • Euh, désolée. Je vous raconte ma vie et ce n'est pas très intéressant reprend elle.
  • Je ne vois pas beaucoup de monde vous savez et je peux faire office de psy, Dis-je en lui souriant.
  • Oh j'ai vu un tas de psy et j'ai même fait de l'hypnose, mais rien à faire toujours aussi maladroite dit elle en me rendant un beau sourire et rentrant devant moi dans la librairie que je viens d'ouvrir.
  • Alors c'est que rien ne cloche chez vous.
  • C'est quand même embêtant pour une comédienne d’être aussi peut dégourdie, dit elle en avançant dans l'allée principale du magasin.
  • Je suis sur que cela ne vous empêche pas d'avoir du talent, dit-je en passant derrière la caisse et y déposer mes affaires.
  • Mmmm je ne sais pas dit-elle le regard perdu sur le résumer d'un livre policier.


Je fais à peine un pas vers elle pour voir le titre de celui-ci que sa main fait tomber une pile de livres de poche au sol. On se penche en même temps pour les ramasser, nos mains se frôlent pour moi c'est électrique, elle semble gêner. En nous relevant nos têtes se cognent violemment. Elle repose les livres sur l'étagère qui s'effondre aussitôt et se dirige vers la sortie en me disant:


  • Vous voyez, qu'est-ce que je vous disais! Il vaut mieux que je parte avant de détruire tout votre magasin.


Elle se trouve tout près de la porte et d'un pupitre à Carte Postale quand je lui dis:


  • Ce n'est pas grave un tas de monde fait tomber cette étagère, il faut que je la fasse réparer.


En se retourne vers moi, elle se heurte sur le pupitre qui lui viens dessus et elle fini par tomber parterre. Je me précipite pour l'aider, elle a les larmes aux yeux et une méchante égratignure au genou.


  • Merci euh beaucoup euh votre prénom c'est …
  • Kate, dit je en la relevant.
  • Simone dit-elle encore sous le choc de sa chute.
  • Enchantée Simone.
  • Je suis un peu sonnée, mais tout aussi enchanter dit-elle vacillante.
  • On va aller s'asseoir dit-je en le tenant dans le dos pour éviter quelle tombe de nouveau.
  • Je ne veux surtout pas vous embêter dit-elle encore plus embarrasser et le rouge aux joues.


J'espère secrètement que c'est dû au contact de ma main dans son do.


  • Vous ne me gênez pas, il n'y a pas encore de client et votre genou saigne.
  • D'accord, dit-elle toujours un peu vaseuse.


Elle me tient les mains pour se tenir debout et pour marcher, ce qui ne manque pas de me faire un effet pas possible. J'essaie de me concentrer sur autre chose que son corps tout près du mien, pour l'installer finalement sur une chaise. Je la laisse seul un moment pour aller chercher de quoi nettoyer son genou.

À mon retour elle a la tête baisser dans ses mains et pousse un soupir à ce qui ressemble à de la fatigue, elle relève finalement la tête vers moi. Nos regards se croissent, un silence étrange s'installe entre nous, puis finalement elle dit :


  • Pourquoi vous êtes si gentilles avec moi ? Vous ne me connaissez pas.
  • Je suis comme ça je ne laisse pas tomber les jolies femmes, surtout celle qui font preuve de maladresse dans mon magasin.
  • Encore désoler dit elle en rougissant.
  • L'important c'est que vous allez bien dit je en me mordant la lèvre calme toi Kate tu viens tout juste de la rencontrer. Elle n'a même pas relevé que tu la trouves jolie.
  • Je suis fatiguée de tomber à tout bout de champs et sur le tournage le réalisateur s'énerve facilement.
  • Je comprends que vous soyez fatiguée beaucoup moins qu’ils s’en prennent à vous, il vous a quand même choisi pour être dans son film.
  • Il ne savait pas qu'il aurait ma maladresse a gérer.
  • Vous voulez dire que ce n'est pas écrit dans tous les journaux people dis-je en riant.
  • Et non c'est mon petit secret dit elle riant à son tour.
  • Je préfére vous voir rire dis-je avec audace tout en le regrettant aussi vite.
  • Et vous c'est quoi votre secret ?
  • Qui vous dit que j'ai un secret ?
  • Je ne sais pas je sens quelque chose en vous de différent des autres femmes que je connais.
  • Je n'ai pas de secret mes amis vous diront que je suis un livre ouvert dit je en rougissant à mon tour.
  • Alors dites-moi une chose personnelle.
  • Je ne sais pas.....nous sommes pas amies, je ne vais quand même pas déjà lui dire que j'aime les femmes.
  • Aller je vous ai confié quelque truc sur moi, vous pouvez en faire de même dit-elle le regard suppliant.
  • Ok Eh bien... euh euh je suis lesbienne.


Je la vois devenir tout rouge tout à coup.


  • Oh... Ah oui. Je... Je suppose que vous ne le cachez pas ...euh à vos amis.
  • Non en effet, je l'assume pleinement dit je le cœur accélérant son battement face à elle. Elle a plutôt bien réagi pas de fuite ou d'insulte, elle doit comprendre ce que ça fait de se sentir différente.
  • Il faut toujours rester soi-même, il y aura toujours des cons pour critiquer être jaloux.
  • C'est pareil pour vous, oublier les cris du réalisateur et fait ce que vous faites de mieux.
  • Jouer la comédie.
  • Puis votre maladresse passera si vous trouvez la bonne personne.
  • La bonne personne ?
  • L'amour si vous préférez, je suis sur que se sentir aimer peut arranger un tas de choses.
  • Ah, alors je peux toujours attendre! Je fais fuir les hommes.
  • Quoi? Parce que vous êtes maladroite? Non, je ne peux pas croire que les hommes n'en fasse pas abstraction avec les beaux yeux que vous avez, dit -je avec fouge et déçu de la savoir hétéro.
  • Euh... Euh il faut croit qu'ils ne les voient pas. Dit-elle en rougissant de nouveau.
  • Je n'y crois pas dis-je encore une fois trop sûr de moi.
  • C'est quoi votre livre favori dit elle en se levant pour recommencer à marcher dans les aller de la librairie.


Je réfléchis et je me dirige vers la réserve pour y fouiller un moment. En revenant, je lui dis:


  • Je ne vais pas vous parler de mon livre préféré car vous le trouveriez trop triste, mais celui-ci est très beau, vous verrez. En lui donnant « La Rêveuse d’Ostende », un recueil de nouvelles d’Eric-Emmanuel Schmitt.
  • Merci pour tout Kate, je dois partie travailler mais je reviendrais pour vous donner mon avis sur ce livre au joli titre.
  • Ça marche, vous savais ou me trouver dit-je alors que je lui rends sa monnaie.
  • Oui dit-elle tout sourire.


En la regardant sortir Kate est vraiment désespérée de ne rien pouvoir faire pour la retenir


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