Kinzoku no Ryōshu : Les Seigneurs du Metal

Chapitre 8 : La Perte

4151 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/06/2022 02:30

C'est avec la peur lui enserrant les entrailles et le coeur battant que Mariko reprit la route pour retourner chez elle. Elle aurait aimer en savoir plus sur ce groupe de personnes aux pouvoirs spéciaux qu'elle venait de rencontrer, mais une autre urgence prenait l’ascendant. Si les dires de ce Mathieu étaient justes, alors son père Shiro courait plus qu'un grave danger.

Les mains crispés sur le volant de la voiture, regardant droit devant elle et ne réfléchissant plus à rien d'autre que de s'assurer de la sécurité de son père, Mariko ne faisait plus attention aux limitations de la vitesse en ville ni aux panneaux de circulation. Les quelques voitures qui croisèrent sa route furent contraintes de se déporter vite sur les côtés afin de la laisser passer, tout en laissant résonner leurs klaxons et les jurons furieux de leurs conducteurs. Un policier chargé de faire la circulation n'eut d'autres choix que de se jeter et rouler sur le côté après que la voiture ai refusée de ralentir et s'arrêter. L'agent s'empara de son talkie-walkie, prévenant le poste de l'infraction qui venait d'avoir lieu et décrivant au mieux le véhicule. Mais tout cela, Mariko n'en n'avait cure et continuait sur sa lancée. Elle venait juste d'entamer une réconciliation avec son père. Il était la seule famille qu'il lui restait. Elle ne pouvait pas le perdre lui aussi.

_"Papa... tiens bon, j'arrive..." souffla Mariko avec inquiétude entre ses lèvres.

Mais malheureusement, alors qu'elle entrait finalement dans son quartier, sa pire crainte se réalisa. Les yeux s'écarquillant d'horreur, elle aperçut au loin dans la nuit une lueur orangée d’où s'échappait une importante colonne de fumée noire accompagnée de cendres montant vers le ciel. Cette simple vue poussa la jeune femme à pousser encore sur la pédale d'accélération de la voiture.

_"Non... non, non, non!" répétait frénétiquement Mariko, la voix tremblotante.


Il lui fallut à peine plus de trois minutes pour arriver dans sa rue, pour constater ce qu'elle avait déjà deviné: sa maison, là ou elle avait vécue toute sa vie, était maintenant en proie à un terrible incendie, les flammes dévorant lentement mais sûrement les murs et le toit et ayant déjà fait exploser plusieurs fenêtres depuis l'extérieur.

Mais un détail tout aussi horrifiant attendait Mariko: droit devant elle, dans la lumières des phares, apparurent les silhouettes de plusieurs Goules, toutes tournant à l'unisson leurs visages monstrueux curieux vers ce véhicule qui venait droit sur eux. Sans réfléchir, Mariko continua sur sa lancée et percuta violemment les premières créatures, les repoussant et les envoyant voler sur les côtés, chaque choc cabossant un peu plus l'avant de la voiture. Mariko dut lutter pour ne pas perdre le contrôle du véhicule, mais malheureusement, un choc avec une créature de trop la dévia en direction du muret d'une maison. Dans un réflexe d'ultime survie, Mariko se détacha et bondit très vite dehors, roulant sur plusieurs mètres et se faisant très mal à une épaule, alors que la voiture venait percuter à pleine vitesse le mur, passant à moitié au travers.

L'épaule gauche endolorie, quelques égratignures sur le visage et les mains, Mariko se releva en grimaçant de douleur, les yeux rivés sur sa maison en proie à l'enfer.

_"PAPA!!" hurla t-elle, les yeux en larmes et commençant à courir le plus vite possible vers la maison.

Cependant, d'autres Goules ayant encerclé la demeure l'attendait de pied ferme, leurs mâchoires difformes dégoulinantes de bave et leurs yeux fous rivés sur cette nouvelle proie. Au sol, plusieurs Goules étaient encore occupés à dévorer avidement les cadavres déchiquetés et sanguinolents de civils, sûrement des curieux ayant été attirés par l'incendie et qui étaient venus voir ce qui se passe. Depuis les maisons et les appartements voisins, plusieurs autres personnes alertés par le feu et les bruits étaient venus voir, mais avaient rapidement fuis en hurlant de peur à la vue des monstres.

Mais tout cela, Mariko n'y prêta même pas attention. Son seul regard, ses seules pensées, tout était harponné vers sa maison et le désir de sauver son père. Une première Goule bondit devant elle, toutes griffes et crocs dehors et prête à la saisir.

_"DÉGAGEZ DE MON CHEMIN!" rugit Mariko dont la fureur vint se mêler à la peur pour la vie de son père.

Ce puissant mélange d'émotion coulant dans ses veines jusqu'à son coeur en plein tumulte fut suffisant pour déclencher à nouveau son pouvoir. Des filets incandescents rouges apparurent, courant le long de son bras droit, venant englober de feu son poing qui partit comme une balle de pistolet et vint frapper la créature en pleine figure, lui brisant la mâchoire et les crocs et la repoussant d'un mètre en arrière, le cou à moitié brisé sous l'impact anormalement puissant.

Sans cesser sa course alors que les flammes se dissipaient de son bras et son poing encore rouge et fumant, Mariko esquiva avec vitesse et agilité les autres Goules tentant de l'attraper. Elle ne pouvait pas perdre plus de temps à les combattre, elle devait sauver son père à tout prix. D'un bond prodigieux, elle franchit la grille du jardin et se dirigea vers la porte d'entrée, qui à son grand effroi, avait été défoncée de l'extérieur et gisait hors de ses gonds, brisée en deux au sol, dans le hall d'entrée. La cassure avait été unique et net, causée par une très grande force physique. Mais Mariko ne s'attarda pas sur ce détail et sans la moindre hésitation entra dans la maison devenue un véritable enfer sur terre. Mais dès qu’elle eut franchie le seuil, une puissante sensation de malaise la saisie dans tout son être, en particulier son coeur… Cette aura monstrueuse qui la recouvrait et la rendait presque malade, était semblable à celle des Goules, mais bien plus grande et agressive… Elle l’avait déjà sentie plus tôt… Dans l’appartement de la famille Izogaï !


Ce que Mariko ignorait, ou peut-être savait mais avait ignorée, était qu'elle avait été suivie. Mathieu, Jessica, Lars et Mehdi arrivèrent tous ensemble jusque dans la rue, pour constater eux aussi l'incendie, mais aussi la présence de nombreuses Goules qui immédiatement sentirent leur présence et dans un orchestre de grondements monstrueux, se tournèrent vers eux et se préparant à les attaquer. Plus loin derrière le groupement de créatures, ils eurent à peine le temps d'apercevoir Mariko, la voyant s'enfoncer vite dans la maison malgré l'incendie.

_"Bordel, mais elle est complètement cinglée!" haleta Mehdi.

_"Les gars..." grommela Mathieu, grimaçant légèrement de malaise mais parvenant à garder ses sens malgré tout.

Les autres devinèrent sans mal ce qu'il voulait dire, eux aussi l'ayant immédiatement ressenti dans leurs coeurs et leurs esprits de gardiens. Les Goules n'étaient pas la seule menace proche et cette autre présence surnaturelle et semblant monstrueusement puissante provenait de l'intérieur de la maison de Mariko.

Malgré l'incommensurable sensation de gêne, Mathieu en fit abstraction et invoqua ses deux fusils à canon-sciés cracheurs d'éclairs, laissant entendre les cliquetis métalliques des chargeurs et son oeil aiguisé harponnant les Goules qui approchaient.

_"Je vais essayer de me frayer un passage et aller aider Mariko. Vous autres, massacrez moi ces saloperies comme vous savez si bien le faire!" indiqua Mathieu on ne peut plus clairement.

Juste derrière lui, Jessica, Lars et Mehdi, invoquèrent aussi leurs armes dans leurs mains par le biais de leurs pouvoirs élémentaires respectifs, prêts au combat

_"En avant le carnage!" s'extasia Jessica en craquant sa nuque, son grand marteau de combat dans les mains.

_"Faut vraiment que t'arrêtes de prendre ça pour un jeu, Jess..." soupira Lars, blasé, tenant sa faux posée sur son épaule et l'autre main dans la poche.

Mehdi ne dit rien, faisant claquer avec force son fouet de chaîne parsemé de pointes acérées et affichant un regard plus que concentré vers les abominations. Se mettant en formation, leurs armes magiques en main, le groupe se mit à courir vers les Goules qui elles aussi accélérèrent leur charge vers eux.

Afin de créer un début de chemin pour Mathieu, Jessica fut la première à agir. D'un bond magistral et s'aidant de son pouvoir qu'elle insuffla dans ses jambes, la jeune allemande se propulsa à plusieurs mètres dans les airs. Dans un rire enjoué, un sourire et un regard sadique déformant son visage, Jessica abattit son puissant marteau sur une première créature, lui écrasant complètement la tête contre l'asphalte dans une explosion de sang, d'os et de chair, et dont l'impact puissant provoqua une onde de choc et des fissures dans le sol.

Deux Goules bondirent vers Lars, mais ce dernier les ayant vu venir, utilisa son pouvoir du contrôle de l'eau pour faire exploser une bouche d'incendie non loin, faisant jaillir un geyser qu'il manipula pour le transformer en énorme poing compact de flotte qui frappa et dégagea les deux créatures hors de sa vue, les envoyant s'écraser contre un mur.

Se servant de son contrôle de l'air, Mehdi se rendit plus rapide, lévitant à quelques centimètres du sol et évitant encore plus vite les attaques rapides d'une Goule dégénérée qui tentait de l’éviscérer avec ses longues griffes. Agacé vite de ce gêneur, Mehdi l'acheva d'un claquement vif de son fouet, créant une lame d'air invisible mais bien réelle qui dans un tranchage ultrarapide et précis, décapita la créature dont le sang jaillit en geyser de la blessure après que le corps soit retombé lourdement au sol.

Mathieu, ayant toute confiance en ses camarades, était parvenu à se frayer un passage et courait en direction de la maison en feu. Avec ses fusils à canon-sciés, il dut exploser et carboniser plusieurs Goules qui tentaient de lui bondir dessus par les côtés. Mais hélas, alors qu'il allait presque la maison, un imprévu se présenta à lui...

Dans un bond monumental depuis une rue plus loin, une nouvelle forme sombre et inhumaine atterrit à quelques mètres devant le jeune homme, lui barrant la route et fracturant le sol sous la puissance de son atterrissage, créant un petit cratère sous ses pieds. Mathieu cessa sa course, et lui, ainsi que les autres, montrèrent un visage bien moins confiant qu'avant.

La nouvelle créature, que les Goules semblaient craindre car s'écartant vite de lui, mesurait près de 3 mètres de haut. Humanoïde, un corps très musclé et trapu semblable à celui d'un gorille, à la peau noire, poisseuse et veinée. Des mains de primate et des sabots énormes en guise de pieds. Une tête monstrueuse, un mélange de singe et de taureau, entourée d'une petite crinière de fourrure noire, comme un lion. Des yeux rouges bouillants d'une rage hors norme, une mâchoire écumante et remplie de dents acérées, et deux grandes cornes de buffle sur le crâne.

_"Oh merde..." haleta Jessica à la vue de cette chose.

_"Un Ravageur..." grogna Lars, lui aussi plus soucieux qu'avant.

Un Ravageur, en effet. Parmi les abominations engendrés par les abysses, ces berserkers inhumains étaient sûrement parmi les plus rares, mais aussi les plus dangereux. Affronter un Ravageur seul était impossible, à moins d'avoir envie de mourir à coup sûr, car en plus de posséder une force et une endurance de malade, ces salauds jouissaient d'une plus grande résistance à la magie que les autres créatures des abysses.

Frappant brutalement de manière répété sa poitrine à la manière d'un gorille furieux, le Ravageur émit un rugissement grave et bestial, de la fumée sortant par torrents de ses naseaux et son oeil rouge meurtrier se fixant sur sa cible la plus proche: Mathieu.

_"Je me disais bien aussi que c'était un peu trop facile..." se dit Mathieu, qui malgré tout, déglutit légèrement, se demandant s'il arriverait à s'en sortir face à un bestiau pareil, même avec l'aide de ses amis.


Pendant ce temps, Mariko errait dans un vrai enfer. Même si son pouvoir lié au feu lui offrait une meilleure résistance face à la chaleur infernale des flammes de l'incendie, le manque d'oxygène et les fumées toxiques lui piquaient les yeux, brûlaient sa gorge et la faisaient tousser de plus en plus. Le salon, la cuisine, la salle à manger... Une par une, Mariko arpentait les pièces dévastées et dévorées par les flammes, à la recherche de son père, mais ce dernier n'était nulle part.

_"PAPA! PAPA, OU ES-TU?!" criait Mariko avec désespoir, obligée de se couvrir la bouche et le nez à cause des fumées.

Mais à cause du grondement tonitruant des flammes, il était impossible pour elle d'entendre quelque chose. Elle décida d'aller voir à l'étage, grimpant les marches quatre à quatre. Une marche noircie céda sous son pied, mais dans un réflexe elle réussit à se retenir et ne pas passer à travers l'escalier.

Après quelques mouvements d'escalade, Mariko arriva finalement dans le couloir de l'étage et tout en évitant le feu, courut vite vers la chambre de son père. Mais lorsqu'elle déboula au détour du couloir, menant vers le fond et vers la chambre de son père, elle se figea dans un silence horrifié, les yeux ronds et humides, et la bouche ouverte et muette...

Shiro... Son père était là, à quelques mètres devant elle au milieu du couloir... Le visage déformé par une grande douleur, il titubait, les vêtements lacérés et le visage et le corps couvert de part en part d'entailles plus ou moins profondes, très nets, comme ayant été infligée avec une lame.

Se vidant de sang par litres, Shiro, à la vue de sa fille, émit un son faible et étouffé de sa gorge et tendant à peine sa main vers elle tant il était affaibli, s'écroula en avant.

_"PAPA!" s'écria Mariko en pleurs en se précipitant et le rattrapa, tombant à genoux sur le parquet du couloir tout en le tenant contre elle, sentant son sang imprégné ses vêtements mais elle s'en fichait. Shiro toussa, du sang coulant de son nez et de sa bouche, et Mariko ne pouvait que contempler, horrifiée et impuissante, l'état de son père. En voyant son visage de plus près et écartant ses cheveux, elle put voir avec épouvante que l'un de ses yeux était manquant, ayant été arraché. Il avait été torturé, et visiblement, celui qui avait fait ça l'avait fait avec un sadisme très prononcé.

_"M...Mariko..." gémit très faiblement Shiro, hoquetant et respirant très difficilement.

_"C'est moi papa... Je suis là..." dit-elle en larmes, la gorge nouée par le chagrin, mais aussi par le remords.

Elle s'en voulait profondément. Elle n'aurait jamais du le laisser seul, c'était ce qu'elle se disait. Shiro, désormais à moitié aveugle, tendit sa main tremblante et saignante pour essayer de toucher la joue de sa fille, ce à quoi elle l'y aida, prenant sa main dans la sienne.

_"Je te demande pardon, papa... Je te demande pardon... J'aurais pas dû..." supplia Mariko, ne pouvant rien dire d'autre, son visage noyé sous les larmes.

La main de son père toucha tendrement sa joue.

_"Fuis, Mariko... fuis..." souffla alors Shiro dans un effort surhumain pour pouvoir parler.

Après ces mots, Mariko assista avec la plus grande souffrance au trépas de sa dernière famille, l'inspecteur de police Shiro Miyazaki rendant son dernier souffle dans ses bras, son oeil se fermant pour ne plus jamais se rouvrir.

_"Papa... papa..." gémit Mariko en secouant délicatement son père, comme refusant de voir l'horrible et cruelle réalité qui venait pourtant bien de se réaliser.

Très vite, la lycéenne craqua et poussa un hurlement à la fois de tristesse mais aussi de colère et de douleur. Son père était mort. Les joues ruisselantes de larmes, le visage déformé par le chagrin, Mariko remarqua tout à coup la forme solitaire qui venait de sortir tranquillement de la chambre de son père et se tenait maintenant au bout du couloir.

La forme humanoïde mesurait à peu près 1 mètre 50, pieds nus, des jambes maigres à la peau grise et d'apparence graveleuse, et entièrement vêtue d'un manteau de tissu noir en lambeaux, une capuche recouvrant et cachant le haut de sa tête. Ayant à peine posé l'oeil sur lui, Mariko sentit à nouveau l'aura écrasant et malsain lui parvenir et émanant de cet inconnu. Ce dernier esquissa alors un immense sourire sur ses lèvres grises, dévoilant une dentition jaune et pourrie.

_"Oh-ho, mais qu'avons-nous là..." commenta t-il d'une voix sournoise et cruellement moqueuse. "Bienvenue, dit l'araignée à la mouche prise dans sa toile."

Sur ces mots, il bascula sa capuche en arrière, révélant un visage de vieillard presque humain, noyé de rides et de cicatrices et à la peau grise et maladive. Un crâne entièrement chauve, des oreilles légèrement pointues aux extrémités, de petits yeux noirs sournois, de fines moustaches et une barbichette blanche taillée en pointe sur le menton. Les mains dans le dos, se tenant avec son dos légèrement bossu, il attendait patiemment, affichant toujours ce sourire mauvais sur sa bouche perfide.

Mariko laissa le corps de son père et commença à se redresser lentement, faisant maintenant face à ce nouvel ennemi. Son poing tremblant se serra.

_"Vous... Pour ce que vous avez fait, je vais vous faire souffrir mille morts..." vociféra Mariko en proie à une colère de plus en plus intense.

_"Enfin un mortel qui s'exprime autrement que par des supplications et des pleurnicheries." commenta l'inconnu. "Oh, mais j'en oublie mes bonnes manières. Je me nomme Psyker, et toi, je sais déjà qui tu es... Mariko Miyazaki."

Comment connaît t-il mon nom? Cette question, elle aurait pu se la poser, mais dans l'instant, sa seule envie était de déchaîner sa fureur contre cet enfoiré qui avait torturé et assassiné son père. Invoquant son pouvoir, elle invoqua son katana dans sa main.

_"Avant que je ne vous exécute comme le minable que vous êtes..." grogna Mariko en pointant le sabre vers lui. "Vous allez me dire ce que vous voulez de moi."

_"Moi? Oh mais rien, ma pauvre. C'est ma chère maîtresse qui a des projets pour toi, mais je ne voudrais pas te gâcher la surprise." révéla le vieillard monstrueux, toujours avec ses mimiques malsaines et son ton sadique. "Torturer ce minable petit inspecteur de police n'a pas eu les effets que j'escomptais. Il refusait de parler malgré mes "propositions". Mais ce fut tout de même bien drôle de le voir pleurer pour sa petite fille chérie alors que je lui arrachais l'oeil de son orbite..."

Cette fois, c'en fut trop pour Mariko. La tristesse, la douleur, la colère, la vengeance... Tous ces sentiments, toutes ces émotions puissantes vinrent se mélanger dans son coeur en pleine ébullition, ne faisant qu'accentuer encore plus la présence de son pouvoir. C'est dans un hurlement puissant de rage et un torrent de flammes ardentes autour d'elle que Mariko libéra volontairement la puissance de son pouvoir, son corps se couvrant à nouveau de l'armure qu'elle avait invoquée la première fois au lycée lors de l'attaque des hommes en armures cybernétiques, mais cette fois avec plus d'aisance. Dans sa main, la lame de son katana se couvrit de flammes crépitantes.

Maintenant munie de son armure et chargée à bloc de cette puissance magique, Mariko releva ses yeux séchés et remplis de rage vers son nouvel adversaire, laissant voir dans son iris en feu les milles et une souffrances qu'elle allait lui infliger. Devant ce spectacle, Psyker se contenta d'un rire macabre, mais ne cachant pas son excitation réelle à affronter un adversaire qui lui tenait tête.

_"Ha ha, oui c'est ça! Ne nous exprimons pas avec des mots..."

Sur ces paroles, il dégaina de son dos deux sabres à lames courtes, mais qui se couvrirent rapidement d'une énergie verte luisante et brumeuse et qui avait l’air de provenir de ses paumes.

_"...Mais laissons plutôt parler nos lames!" finit-il.

Mariko aurait pu être la première à attaquer, mais à peine eut-elle fait un pas en avant que ce Psyker, avec une rapidité hors du commun parcourut les quelques mètres qui les séparaient. Animée de ses réflexes aiguisés, Mariko eut juste le temps de brandir sa lame en défense, les deux sabres du monstrueux vieillard entrant en collision avec son arme, dans un bruit métallique sourd et une explosion d'étincelles. L'attaque fut si brutale que Mariko fut repoussé de deux mètres en arrière, mais parvenant toutefois à rester sur ses pieds, non sans afficher une mine déconcertée sur son visage. La force de ce vieil homme ne faisait aucun sens en rapport avec sa petite taille et sa maigre corpulence physique. L'aura malfaisant qui émanait de lui avait étrangement grandi.

_"Hmm, à peine avons-nous commencé que tu te montres déjà hésitante, jeune fille?" commenta sadiquement Psyker. "Est-ce donc là tout ce qu'un porteur de coeur de métal a à m'offrir?"

Mariko ressentait toujours cette rage bouillir en elle, ce désir de vengeance qui tel un démon lui susurrait à l'oreille, mais elle devait se montrer plus maligne que ça et rester concentrée. Ce Psyker était plus qu'une simple abomination des abysses. Contrairement aux Goules qui se comportaient comme de simples bêtes enragés, il possédait sa personnalité propre, celle d'un assassin doublé d'un sadique aimant prendre du plaisir à jouer psychologiquement avec les gens. Pas étonnant quand on voyait ce qu'il avait infligé à la famille des Izogaïs.

Mariko souffla un coup et reprit une position de défense, faisant luire la lame enflammée de son katana. Ce geste fit doucement ricaner Psyker.

D'un mouvement rapide et fluide de sa lame, Mariko invoqua une ligne de flammes brûlantes et filantes comme l'éclair, balayant le couloir droit devant elle. Cependant, Psyker usa à son tour de sa magie, choquant ses sabres l'un contre l'autre, ce qui provoqua l'apparition d'une sphère d'énergie verte autour de lui qui stoppa net le feu et parut même l'absorber, avant de se transformer à nouveau en fumée et rentrant dans le corps du vieillard.

_"Hmm, ah oui, quel délice!" souffla Psyker, jouissant avec morbidité alors que l'énergie qui avait avalée les flammes de Mariko finissait d'entrer par les pores de sa peau.

Mariko n'arrivait pas à le croire. Ce fumier venait littéralement d'absorber sa magie?! Elle put ensuite le constater par l'apparition soudaine de flammes vertes venant recouvrir les lames du vieillard malfaisant.

_"Voilà ce que j'aime le plus: m'emparer de la force d'autrui. Quoi de plus drôle que de corrompre et user des propres capacités d'un adversaire pour le tuer?"

Bien que surpris par ce pouvoir inconnu pour elle, Mariko n'allait pas se laisser abattre aussi aisément. La simple vue du corps sans vie de son père sur le plancher suffit à regonfler sa motivation à découper l'autre enfoiré en pièces.

_"C'est loin d'être fini!" rugit Mariko, une veine apparente sur la tempe, laissant exploser autour d'elle un nouveau tourbillon de flammes, qui disparut aussitôt pour donner naissance à un deuxième katana dont elle la lycéenne s'empara d'un coup sec, frottant sèchement les lames l'une contre l'autre dans un déchaînement d'étincelles stridentes. "Je n'ai pas besoin de mes flammes pour te battre!"

Les yeux pétillants de folie, Psyker laissa échapper un rire psychotique de son sourire exalté.

_"Allez, on remet ça!" déclara-t-il avec un enthousiasme malsain.

Mariko bondit en avant, lames prêtes à l'usage et laissant le désir de vengeance guider ses mouvements et son esprit dans ce duel s'annonçant monstrueux.




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