Divalis : l'éveil

Chapitre 34 : Gares aux rapaces

3850 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/04/2024 14:24

Aéon et Aziel sont avec d’autres jeunes du village, dont Mathias, Hector et Jillian, pour aider à préparer le parcours de la balade proposée pour Halloween, frisson garanti ! Le couple et le trio sont allés chercher les ballots de paille qu’ils disposeront de-ci de-là du chemin ainsi que des citrouilles et potimarrons afin d’agrémenter le décor. Halloween est la fête des morts, cela réjouit étrangement tout le monde, enfin, pas vraiment les deux divalis.

Aéon envoie les ballots au sol, laissant les autres les placer aux bons endroits. Fafnir tire le grand chariot au fur et à mesure qu’il avance sur le parcours. Aéon se tourne sur Aziel et Hector, l’un à côté de l’autre, bien qu’ils s’ignorent, puisqu’ils descendent et passent les ballots à Aéon et Jillian, Mathias étant resté sur place lors du premier dépôt pour aider Valérie, qui était seule.

 

— Eh, Hector, tu crois que Math va se décider à avouer ses sentiments à Val ? ricane Jillian.

— Va savoir, il a une grande gueule, sauf devant elle, répond Hector.

 

Aéon lève les yeux vers Aziel, qui la regarde avec un petit sourire en coin. Pas besoin de sentir les phéromones de Valérie et Mathias pour savoir qu’il y a de l’amour dans l’air, cela se voit, mais aucun des deux n’ose faire le premier pas.

 

— On pourrait leur faire remarquer qu’ils ont des attentes réciproques, réplique Aéon en riant.

— Quel genre d’attente ? ricane Jillian.

— On sent quand il y a une attirance, mais on ne lit pas non plus les pensées, explique Aéon.

— Juste avec les phéromones ? dit le blond en se tournant sur la dorée.

— L’odeur est différente en fonction des émotions, y compris quand vous êtes amoureux, explique la jeune.

 

Hector dévie les yeux vers Aziel, qui l’imite. Le brun sent alors son cœur rater un battement et la sueur lui couler le long de la colonne, alors qu’il secoue lentement la tête de gauche à droite, espérant qu’Aziel comprenne le message. Le bicolore le dévisage froidement, puis fait comme si de rien n’était. Si Aéon a senti Hector défaillir, Jillian, lui, n’a pas remarqué ce qu’il vient de se passer.

Ils ont continué leur besogne jusqu’au dernier ballot de paille. Aziel doit remonter le chariot à la ferme maintenant. Il aide Fafnir à tourner l’engin, le soulevant, pour qu’il ne renverse rien à cause de sa longueur. Cela fait, il observe Aéon et les autres, puis soupire et crie tout à coup :

 

— Hector, remonte avec moi !

— Pourquoi, moi ? gronde ce dernier.

— C’est toi qui as la clé, réplique Aziel.

 

Le brun ronchonne, puis rejoint le divalis, grimpe sur l’avant du chariot et les voici qui retournent en amont de la vallée sous le regard perplexe des autres.

 

— Holà, ce n’est pas dangereux de les laisser seuls, ces deux-là ? réplique Mathias.

— Laissez-les parler, dit Aéon à Mathias et Jillian, qui veulent les suivre avec leurs drakes.

— Ouais, mais tu ne les as jamais vus se parler, toi, répond Jillian à Aéon.

— Non, mais je sais ce qui a conduit à cette bagarre. Aziel est plus calme, il ne se laissera pas emporter si Hector l’insulte, dit la dorée aux garçons.

 

Ceux-ci ne sont pas certains qu’ils soient bons de les laisser entre eux, mais leurs pensées concordent avec celle de la dorée. Aziel et Hector doivent mettre les choses au clair.

Les garçons sont assis, chacun au bout de la rambarde du chariot, à gesticuler à cause du froid du métal. Hector regarde les pas laissés par Fafnir dans la neige, Danseuse est juste derrière le chariot. Aziel n’a aucune idée de quoi lui dire… Il tourne les yeux vers le brun, qui prend alors la parole :

 

— Ça ne voulait rien dire !

— Je le sais, répond sobrement Aziel.

— Justement, tu ne sais rien ! rétorque Hector.

 

Aziel soupire et se gratte la tête, c’est plus compliqué qu’il ne l’aurait pensé. Est-ce qu’il revient directement sur ce qu’il s’est passé quand ils étaient enfants ?

 

— Ni ce jour-là, continue Hector.

— Parce que je suis une saleté de cryptide ? réplique Aziel avec un sourire narquois.

 

Hector se tourne vers lui, puis baisse les yeux sur le bois qui forme la plateforme du chariot.

 

— Je préférais me dire que c’était à cause de toi. J’ai essayé d’aller vers les filles, mais j’avais toujours cette attirance qui allait du mauvais côté, et le premier mec que j’embrasse, il fallait que ce soit un putain de cryptide ! rétorque le brun.

— Le putain n’était pas nécessaire, réplique sèchement Aziel.

— Ouais… Fallait que ça sorte.

 

Ils se redressent pour s’accrocher à la barre du chariot, alors que le drake entame une pente sèche d’un pas rapide qui manque de les faire rouler sur le plateau derrière eux. Le silence se réinstalle, Aziel qui, comme Hector, déviait les yeux du garçon, les a, cette fois, rivés sur le jeune.

 

— Tu l’as toujours su et tu n’as jamais rien dit alors que tu aurais pu t’en servir pour te défendre de mes agressions, dit Hector.

— Je n’en voyais pas l’utilité, et l’impact n’aurait pas été pareil. Je sais que les villageois fermeraient plus vite les yeux sur un individu comme moi, car j’attire la curiosité des touristes, mais toi… Je me souviens ce qu’ils ont fait à ce couple de mecs, il y a quelques années.

 

Hector reste estomaqué, le garçon s’attendait à ce que le divalis se moque de lui, pourtant, il s’aperçoit qu’il fait preuve de bien plus d’humanité que lui.

 

— Ça ne voulait vraiment rien dire… J’ignore pourquoi j’ai fait ça. On s’entendait bien avant ça, je voulais juste te soutenir. J’ai cru que c’était une bonne idée, j’ai dû te choquer plus qu’autre chose, dit Hector.

— Tu m’as surtout vexé en m’insultant de cryptide, mais ça ne m’a pas choqué.

— Vraiment ? Tu ne me trouves pas bizarre ?

— Stupide, mais je pense que tu as le droit d’aimer qui tu veux, confirme Aziel.

— Bordel ! Je reçois du soutien de la part du mec que j’ai rejeté pendant six ans, dit Hector sur un ton ironique.

— J’ai frappé celui qui en avait fait de même, niveau connerie, je pense que l’on est bien placé tous les deux.

— Ouais, mais bon, je pense que même s’il n’y avait pas eu la bagarre, tu aurais tout de même eu un malaise avec moi, dit Hector.

— Non… Je suis plutôt curieux de nature, répond Aziel.

 

Le cœur d’Hector vient de s’emballer, il dévisage Aziel, penaud, puis sourit d’ironie.

 

— Dommage, Aéon t’a mieux compris que moi, répond le brun.

 

Hector se détend, même s’il ne peut rien espérer du bicolore, cela lui fait un bien fou qu’une personne l’accepte telle qu’il l’est. Il sourit nerveusement tout en essuyant les larmes qui coulent le long de ses joues. Aziel, qui l’observe, se rapproche pour venir placer une main sur son épaule.

 

— Tu n’es pas le seul dans le village, dit Aziel.

— Je me doute… Tu sais qui ? demande-t-il en relevant les yeux vers lui.

— Costel et Livian, répond Aziel.

— Livian est plutôt mignon, mais il a sept ans de plus que moi, c’est peut-être un peu vieux, et Costel… Je ne le connais pas plus que ça.

— Ça va sept ans, enfin, je dis ça, mais les cryptides n’ont pas tous la même croissance, du coup, l’âge n’est pas important pour nous.

— Tu grandis normalement toi ?

— Ouais, mes gènes se sont éveillés tard, dit Aziel.

— Comment ça ?

— C’est long à expliquer, répond Aziel.

— Vas-y, on est plus à ça près et, en parlant de ça, t’es quoi au juste comme cryptide ?

— Un divalis, comme Aéon. Notre espèce est pour ainsi dire éteinte. Pour l’instant, nous ne serions que trois, enfin quatre si je compte la croisée.

— Tu en as rencontré d’autres ?

— Non, j’ai cherché via la fondation, je suis en lien avec eux.

— Je vois, mais ça n’explique pas l’histoire des gènes dormants.

— Pour faire simple, notre espèce dispose d’un individu particulier qui est parvenu à inhiber le gène qui nous permet de nous transformer. Jusqu’à mes douze ans, je pensais vraiment être humain. Avant ça, je ne percevais pas notre monde comme je peux le faire aujourd’hui, explique Aziel.

— Bonjour la recherche d’identité, réplique Hector.

— Recherche, pas vraiment, je n’acceptais pas la vérité surtout, je ne voulais pas être différent. Ulrick m’a grandement soutenu, énonce Aziel.

— Du coup, tu as rencontré Aéon sur le site de la fondation ?

— Non, je l’ai réellement trouvée dans la montagne, elle était gravement blessée. Aéon nous cherche instinctivement.

— Vous ? Parce que c’est une femelle ? Elle veut s’accoupler ?

 

Aziel se racle la gorge, prenant des couleurs, ce qui fait sourire Hector.

 

— Non, Aéon est la nouvelle alpha, elle est la descendante de celle qui a fait en sorte de nous camoufler, elle agit par instinct, elle-même était dormante et ne savait rien de notre espèce.

— Ça semble compliqué ton truc.

— Les cryptides sont des êtres compliqués, déclare Aziel.

— Aéon est donc ta cheffe, du haut de son mètre trente ? plaisante Hector.

— Elle fait un mètre quarante, reprend Aziel.

— Ça reste petit, surtout à côté de toi, ricane Hector.

 

Ils sont arrivés à la ferme où ils rangent le chariot, puis chacun remonte sur son drake pour retourner vers le groupe.

 

— Je trouve qu’elle fait un bon leader. Après tout, c’est grâce à elle que l’on se parle sans avoir envie de s’en foutre une, dit Aziel.

 

Hector, qui le regarde, lui sourit et hoche la tête, accordant leur réconciliation à la jeune divalis.

Les voici revenus à la grange, où une trentaine de personnes s’affairent à la décoration des charrettes et du chemin de balade. Ils s’arrangent pour les déguisements, puisque même les meneurs en porteront, Aéon et Aziel y compris.

En revenant, Jillian, Mathias et Aéon se rassurent de voir Hector et Aziel se parler normalement. Vision qu’affectionne tout particulièrement Aéon qui, en s’approchant d’Aziel, vient se glisser contre lui. Le jeune en rougit immédiatement, s’en retrouvant figé par son geste soudain. Il referme les bras dans le dos de la femelle sans trop comprendre son attitude.

Ulrick et plusieurs jeunes reviennent du chemin puisqu’ils ont fini leurs préparatifs. Celui-ci était ravi que son protégé se trouve une amie. À présent, c’est avec le cœur léger qu’il sourit de voir Aziel serein au milieu d’autres jeunes, leur parlant normalement et même riant ! Celui-ci avertit les jeunes qu’il remonte à la clinique et leur demande de venir le rejoindre pour le repas.

Aéon, Valérie et Mathias rangent les outils dans la grange tandis qu’Aziel s’occupe de couper le générateur qui servira à éclairer le chemin. Le petit groupe se retourne alors vers Hector et Jillian, qui partent en courant vers les drakes qui s’agitent étrangement.

Ceux-ci examinent le ciel tout en grondant et en sifflant leur mécontentement. Hector et Jillian ont beau regarder, ils n’aperçoivent rien d’anormal.

 

— Ils sentent peut-être une tempête arriver, dit Jill.

— Je ne sais pas, quand il y a une tempête, ils nous poussent vers les maisons. Ils ne scrutent pas le ciel, s’exclame le brun.

 

Aéon, toujours aux côtés de Mathias et Valérie, se sent soudain étrange, son cœur se serre alors que sa tête lui hurle de fuir. Elle se tourne vers l’extérieur et lève les yeux au ciel, avant de se jeter d’un coup en avant pour foncer vers le groupe d’humains juste devant l’entrée de la grange.

Dans un mouvement rapide et fluide, elle se tourne sur elle-même, donnant un coup de pied à la créature qui fonçait droit sur eux. Sa rapidité surprend le groupe, mais ce n’est pas sur elle qu’ils se concentrent. Si Aéon est surprise de sa propre agilité, elle n’a pas le temps de s’en faire la remarque, l’être qu’elle vient de toucher de plein fouet se redresse et lui fait face tout en produisant un cri strident.

Un lycanthrope rapace, un oiseau de proie un peu plus gros qu’un humain, lui fait face. Un busard au plumage brun dont les ailes sont à la fois des bras avec des doigts griffus. Seulement, il n’est pas seul, quelques secondes se sont écoulées, le temps qu’il chute, qu’il se relève et crie. Une dizaine d’autres rapaces attaquent et tentent d’emporter les villageois présents.

Aéon tente de défendre comme elle le peut Valérie, Mathias et d’autres jeunes qui les ont rejoints, cherchant à se réfugier dans la grange dans un premier temps. Heureusement, les drakes aident leurs propriétaires en tenant les rapaces à distance.

Le souci, c’est que les cryptides n’ont pas peur de les suivre à l’intérieur, ils se jettent à plusieurs sur une seule personne, comme des prédateurs chassant en harde. C’est Valérie qu’ils ont saisie et qu’ils tentent d’entraîner à l’extérieur, la lacérant de leurs serres.

Aéon essaie de frapper les oiseaux, de les faire lâcher prise, mais il est difficile de lutter contre quatre d’entre eux. Valérie se laisse tomber, espérant qu’ils ne parviennent pas à l’emporter dans les airs.

Mathias et les deux autres ont saisi des pelles et d’autres objets pour s’en servirent d’armes et aider les filles.

Hector et Jillian, eux, tentent de rester cachés derrière les drakes, plus instinctifs que les oiseaux lycans, qui parviennent à séparer les deux humains de leurs bêtes. Deux des rapaces s’empressent, comme pour Valérie, de saisir Hector de leurs serres et de l’entraîner dans les airs, les serres de l’un d’entre eux le perçant à l’épaule, proche de la carotide.

Jillian s’accroche à lui, espérant que les créatures n’aient pas la force de les soulever. Les coups d’ailes et de pattes qu’il reçoit ont raison de lui et il finit par lâcher Hector. Le brun, qui se voit entraîné dans les airs, se retrouve soudain à terre, rattrapé par Aziel et sa délicatesse, les oiseaux y compris.

Les créatures s’empressent de se relever, pas assez vite pour l’un des deux qu’Aziel attrape et roue de coups sous la colère. L’autre projette sa patte vers la tête du bicolore, la serre du faucon l’entaillant au niveau de la tempe. Le cryptide recule avec la chouette qu’Aziel a amochée au point de lui avoir cassé l’épaule. L’oiseau crie et les trois qui occupent les drakes se ruent sur Aziel, tandis que le faucon s’envole avec son camarade, quittant l’endroit.

Les autres personnes arrivent vers Aziel, Hector et Jillian avec ce qu’ils ont trouvé comme armes pour se défendre, agitant bâtons, pelles et barres de fer dans le vide pour effrayer les cryptides, qui ne font que rester dans les airs.

Les créatures n’ont pas dit leurs derniers mots, elles meurent de faim et, comme la plupart des lycanthropes, celles-ci sont anthropophages. Les voyageurs égarés, il y en a beaucoup moins en hiver. En temps normal, elles n’attaquent jamais les villages, cela est un acte désespéré.

Les rapaces émettent tous ensemble un cri strident qui vrille les tympans de tous. Même les drakes sont désorientés et ne parviennent plus à maintenir leur équilibre. Aziel se redresse tant bien que mal, puisqu’il est pris pour cible. Les rapaces l’agrippent de leurs serres, chacun le maintenant pour l’immobiliser et le soulever dans les airs.

Aéon veut leur sauter dessus, mais tombe aussi vite en avant, alors que ses oreilles bourdonnent.

 

— Qu’est-ce que vous attendez pour vous transformer ! hurle Hector.

 

Aéon a une hésitation, si elle se transforme, elle va perdre sa prothèse et son agilité. Elle regarde Aziel, qui se débat sans succès, il ne le fera pas, il n’osera pas. Même s’il est mieux accepté, au fond de lui, le divalis rejette toujours le fait d’être un cryptide ! Elle doit trouver une solution, et j’avoue que son choix me surprend autant qu’il me plaît.

Elle se porte en avant tandis que ses veines deviennent noires, que son corps d’humain s’allonge, se craque et adopte l’allure d’un animal. Sa peau se couvre d’écailles, elles-mêmes couvertes d’un pelage doré. La prothèse qui n’est plus adaptée à son pied se détache pour laisser place à une patte de fumée noire. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me laisse placer ma mort en elle, juste pour aider Aziel.

J’avance d’un pas, car oui, en cet instant, je possède Aéon. En posant ma patte au sol, une onde se propage, coupant l’effet de l’onde sonore créée par les oiseaux pour que les humains se relèvent. Le souci reste Aziel, comment l’aider sans le toucher lui ? Et puis zut, il est plus résistant qu’Aéon, il survivra à sa chute, je prends une grosse inspiration et hurle à pleins poumons, imitant les rapaces, en projetant une onde sonore vers le ciel, qui balaie les rapaces… et Aziel. Je suis rouillé, tu m’en excuseras.

Les cryptides tombent un peu partout, Aziel fait un plat dans la neige, il met quelques secondes à se redresser et me regarde d’un drôle d’air. Perspicace le bougre, il a déjà compris ce qu’Aéon a fait. Le corps d’Aéon est vraiment trop fragile, je sens déjà les répercussions.

Aziel change à son tour d’apparence et, comme lui, le temps que les oiseaux se remettent de leurs émotions, je me débarrasse des vêtements qui ont craqué sous le changement d’apparence, mais pas assez pour tomber d’eux-mêmes. Les villageois se rassemblent, tout comme les oiseaux, Aziel revenant vers nous en se plaçant devant le groupe.

 

— Tu comprends le crypta, putain d’entité ? grogne Aziel.

— Pas besoin de t’énerver, je viens de te sauver la vie, dis-je, bien qu’avec les cordes vocales d’Aéon.

—   Libère-la, tu vas la tuer ! rétorque Aziel, anxieux.

—   Je n’ai aucun intérêt à ce qu’elle meure, rassure-toi. Ils ne sont pas décidés à abandonner, regarde.

 

Le corps d’Aéon fait un mouvement de tête vers les créatures alors que celles-ci en profitent pour nous attaquer. Aziel n’a pas le temps d’anticiper ce fait, ben oui, se taper la discute pendant une attaque, ce n’est peut-être pas la meilleure chose à faire. Toutefois, le rapace qui allait l’agripper brasse l’air de ses ailes pour s’éloigner le plus vite possible d’Aziel et surtout d’Hector qui se sert d’un briquet et d’un déodorant pour faire un lance-flamme.

Une nouvelle fois, les rapaces se tiennent à distance, semblant réfléchir quant à insister sur leur attaque, d’autant plus que certains ont été blessés par la chute provoquée par l’onde. Hector se tient aux côtés des divalis tandis qu’une partie des jeunes emportent Valérie et Jillian à l’hôpital.

Les rapaces au sol les menacent une nouvelle fois, prêts à retenter d’enlever une personne. Ils regardent les gens derrière Hector, Aziel et Aéon. Comprenant leurs idées, Aziel se porte alors en avant en gonflant son pelage tout en émettant un grondement guttural rauque et en dévoilant les crocs, sa queue fouettant l’air derrière lui. Des arcs électriques se forment autour d’Aziel, la lueur produite par son corps et les arcs clignotent comme un signal d’alerte dans un bruit de claquement. Les rapaces se dévisagent et abandonnent, la situation devenant inutilement trop dangereuse pour eux.

Aziel arrête aussi vite, son énergie se voyant dévorée par les impulsions qu’il émet. Il se tourne alors sur Aéon, dont les yeux retrouvent leur couleur verte d’origine, et la patte que je lui avais octroyée se volatilise. Mon esprit la libérant, elle tousse alors du sang et s’effondre d’épuisement dans la neige blanche maculée de sang.

Aziel la rejoint et se laisse tomber contre elle, les serres des cryptides ailés l’ont entaillé de partout, Hector s’effondre lui aussi, après avoir perdu autant de sang. Si le brun est emmené à l’hôpital, Aéon et Aziel, eux, sont pris en charge par Irina et Ulrick. Les habitants, ayant entendu le conflit, sont arrivés en renfort et ont découvert de ce fait les deux créatures étalées au sol.


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