Divalis : l'éveil

Chapitre 33 : Octobre

3505 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/04/2024 14:11


 

La fin du mois d’octobre se rapproche. Avec l’arrivée d’Halloween, les touristes se font chaque jour plus nombreux. Ulrick et Aziel ont décidé de venir à la clinique alternativement : de huit heures du matin jusqu’à midi pour le jeune et de treize à seize heures pour l’ancien. Irina, quant à elle, vient de dix à quatorze heures.

De ce fait, Aéon travaille seulement le matin et peut ensuite profiter de l’après-midi pour aller courir en montagne.

Comme les jours précédents, Aziel la rejoint à la grange, celle-ci range le matériel en compagnie de Jillian qui, en voyant Aziel, devient nerveux. Chose que remarque la dorée, ce qui lui fait faire volte-face et sourire à la vue du divalis.

 

— Aziel, Jillian a un problème avec sa charrette, il voulait savoir si tu as un…

 

Elle se tourne sur le blond, incertaine de ce qu’il lui faut.

 

— Un amortisseur en trop, reprend-il.

 

Aziel dévisage le garçon qui soutient son regard alors que le bicolore le regarde froidement.

 

— Je pense en avoir un dans le coffre, répond le divalis.

 

Il se dirige vers l’arrière de son attelage, suivi des deux autres, pour accéder au petit espace de rangement situé sous le châssis. Il l’ouvre et trouve directement ce qu’il cherche.

 

— J’espère qu’il ne t’en faut qu’un, dit Aziel en lui tendant l’objet en forme de ressort.

— Oui, c’est celui de l’essieu gauche, à l’avant, explique Jillian en saisissant l’amortisseur.

 

Le garçon retourne jusqu’à la voiture où il tente de soulever le châssis pour accéder à la pièce cassée. Il a tout déboulonné, mais il n’a pas la force de dégager le plancher. Il souffle et recule tout en grimaçant.

 

— C’est trop lourd, je vais quand même devoir l’apporter à l’atelier, bougonne le blond.

— Attends, intervient Aziel.

 

Il se glisse devant lui et soulève avec prudence le châssis, déboîte l’amortisseur et le remplace par le nouveau, puis réaligne le tout. Jillian le regarde, choqué. Retirer la pièce n’est pas le plus compliqué, c’est de la réaligner, mais surtout, il vient de soulever un plateau habituellement tiré par une machine ou plusieurs personnes.

 

— Tu t’es pas déboîté l’épaule, mec ? réplique Jillian, estomaqué.

— Non, répond Aziel, penaud.

— T’as une force de malade ! ‘fin, je le savais, mais quand même, ça rend jaloux, dit Jillian en riant.

— En même temps, Jill, même un enfant a plus de force que toi, réplique Mathias, resté près d’Hector.

— Tu peux parler, tu te plains toute une soirée quand tu dois porter le sac de croquettes de ton chien, ricane Jillian.

 

Matthias lève le majeur vers le blond, qui répond par le même geste, les deux se comportant comme des enfants sous les regards las d’Aziel et d’Hector. Aéon, elle, n’en comprend pas la signification. 

Ils se rejoignent pour retrouver leurs montures.

 

— Merci pour la pièce et le coup de main, je te le rendrai demain, dit Jillian.

— Demain, je suis en pause, je t’en demanderai un quand le mien sera cassé.

— On fait comme ça.

 

Aéon sourit au bicolore, mine de rien, les conversations entre elle et le trio sont vite devenues une habitude. Elle ne ressent aucune hostilité venir d’eux, même si parfois, Hector est un peu méchant dans ses paroles. Jillian et Matthias lui en font la remarque. Elle est certaine que le trio pourrait s’entendre avec Aziel et les autres jeunes qui viennent aussi travailler ici.

Par ailleurs, elle peut comprendre la méfiance qu’ils ont pour le divalis. Il est vrai qu’il a tout de même manqué de tuer Hector dans un accès de colère. Ce dernier refuse de revenir sur ce qu’il a fait et a pu dire à Aziel ce jour-là.

Toutefois, il lui a demandé de tenir pour elle ce que lui a révélé Aziel, car Mathias et Jillian ignorent qu’il n’est pas attiré par les femmes.

Aéon ne veut pas l’ennuyer avec ça, si Aziel et le trio se parlaient sans qu’il y ait de tension, ce serait déjà une victoire pour la dorée.

Aziel aide la jeune à monter sur le dos de Fafnir. Matthias, Jillian et Hector en font de même et, une fois sur le dos de leur monture, Matthias ose poser une question.

 

— Dites, êtes-vous en couple ?

 

Aziel et Aéon se raidissent, leurs joues devenues rouges. Pour l’un, parce que le sujet est délicat et pour l’autre, tout simplement de gêne. Jillian, qui a les yeux sur eux, les pointe alors du doigt.

 

— En tout cas, ils rougissent comme des humains ! ricane le garçon.

— Cela ne vous regarde pas ! réplique Aziel, sèchement.

 

Cela a pour effet de remettre un froid là où Aéon était parvenue à le dissiper. Hector se rapproche de ce fait en regardant froidement Aziel.

 

— Tu peux répondre sans nous bouffer la gueule ! rétorque le brun sur le même ton.

— Il posait juste une question, Aziel, dit Aéon.

 

Le timbre de sa voix fait cligner des yeux Jillian. Il sent comme un malaise, mais il n’arrive pas à le définir. Il regarde Hector, se demandant si ce dernier n’aurait pas raison sur le fait qu’Aéon cache sa crainte envers Aziel. Le divalis soupire, puis se penche vers Aéon pour se tenir à la crête de Fafnir.

 

— Ça me gêne ce genre de sujet, dit Aziel.

— Sérieux ? Ce n’est pas ce que déclarait Linette, ricane Jillian, avant de fermer la bouche sur ses paroles plus rapides que sa pensée.

 

Aéon remonte les yeux vers Aziel, qui s’est crispé.

 

— Quoi ? Tu vas lui en vouloir d’avoir couché avec une fille ? rétorque Hector.

 

C’est si soudain qu’ils se retournent tous sur lui. Aéon sourit alors à pleines dents, ce qui soulève l’incompréhension de celui-ci.

 

— Absolument pas, mais je suis ravie de voir que tu sois du côté d’Aziel, dit Aéon, narquoise.

— Je ne tiens pas avec lui, ce serait con que vous vous disputiez à cause de ça, réplique Hector.

— Ce ne sera pas le cas, répond Aéon en relevant les yeux vers Aziel, qui rougit comme une tomate.

 

Celui-ci en détourne les yeux, il avait dit à Aéon que c’était passager, mais ce n’est pas tout à fait exacte. Et quand bien même, il n’est pas à l’aise de parler de ce genre de chose devant-elle, en particulier. Le duo s’éloigne tandis que le trio se dévisagent.

 

— C’est quand même bizarre. Nous avons la confirmation qu’il est un cryptide, mais depuis qu’Aéon est là, je n’arrive plus à le voir comme une menace, dit Jillian.

— Nan, j’ai l’impression de ne plus voir la même personne, répond Matthias.

— Et toi, Hector ? Tu as toujours de la haine pour lui ? demande Jillian.

 

Le garçon tourne les yeux vers ses camarades, puis dans la direction prise par le duo et soupire :

 

— Il a failli me tuer sur un coup de colère et m’a plusieurs fois amoché. En revanche, je dois avouer avoir été con de l’insulter alors qu’il venait de perdre sa famille…

— Toi aussi tu as agi sur un coup de colère en allant t’attaquer à lui. Tu as eu de la chance qu’Aéon te fasse reculer, dit Jillian.

— T’es encore sur ça ? réplique Hector.

— J’étais moins bourré que vous et je me rappelle nettement ce qu’il s’est passé. La créature était dorée et avec une patte en moins, ce serait une grosse coïncidence qu’Aéon ait un pied en moins et les cheveux dorés, ajoute Jillian.

— Moi, ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi on est plus laxistes avec lui, bougonne Hector.

— Notre rancœur vient surtout de nos jeux de gamins et Aéon à pas mal calmé tout cela, avance Jillian.

 

Hector souffle du nez et se dirige vers la sandwicherie, suivi par ses comparses…

Aziel et Aéon viennent d’arriver dans l’écurie. Ils descendent du dos de Fafnir et Aéon aide Aziel comme à son habitude à nourrir les créatures. Tandis qu’elle remplit l’écuelle de Silva, celle-ci se demande tout de même pourquoi, les autres les pensent en couple ?

Aziel gronde encore une fois Fafnir le glouton, puis se tourne sur Aéon en souriant, avant de lever un sourcil face à son manque de réactivité.

 

— Ça va ? demande Aziel.

 

Elle se tourne sur lui et hoche simplement la tête, elle se gratte alors la nuque, sous le regard confus d’Aziel avant de lui proposer :

 

— Ça te dis d’aller faire un tour ensembles en montagne ?

— Bien sûr, répond doucement le divalis.

 

Ils rentrent dans un premier temps, saluant Abysse et Buntar qui sont les seuls présents dans la maison, les informent qu’ils vont aller faire un tour et rejoignent la salle de bains pour changer d’apparence. Ils reviennent vers les jeunes ou Aziel donne un coup de main à Aéon pour placer l’autre prothèse.

 

— Vous allez vous promener ? demande Abysse.

— Je veux voir ce qu’Aziel a dans le ventre, dit Aéon en riant.

 

Le concerné relève la tête avec confusion.

 

— Tu es tout de même devenue plus lente à cause de ta prothèse, plaisante Buntar.

— Tu imites ton père, répond Aéon en soufflant sur son museau.

 

Buntar se secoue et se place alors sur ses pattes avant, le postérieur en l’air. Abysse l’imite avant de se laisser tomber sur le côté pour venir l’ennuyer.

 

— Tu comptes me perdre dans la neige ? demande Aziel à la dorée.

— Qui sait ? Je pourrais récupérer ta maison, plaisante Aéon.

— J’ai un bon sens de l’orientation et je connais bien le massif, va falloir donner du tien, ricane le bicolore.

— On verra bien qui aura le plus d’endurance, répond Aéon, narquoise.

 

Les divalis s’en vont, laissant là Abysse et Buntar. La bleue fait face au renard, s’allonge, roule sur son dos et vient appuyer ses pattes arrière sur le poitrail du canidé.

 

— Je pense qu’Aziel sera des nôtres quand nous reprendrons le voyage, dit la bleue.

— Je le pense aussi, ricane Buntar en s’allongeant sur Abysse, leurs corps formant une croix.

— Tu crois que Dagan est vraiment un divalis ? C’est le seul à ne pas avoir de pelage et il a des cornes, dit Abysse.

— Dagan a dit que leurs cornes poussent plus tard et Aéon perd entièrement son pelage quand elle mue… Il va paraître bizarre Aziel quand il le fera, ricane Buntar.

— Moi, j’aime bien quand Maman mue, j’ai l’impression que l’on se ressemble un peu plus, répond Abysse en attrapant l’oreille du canidé.

— Pourquoi tu continues à l’appeler Maman ?

— Pour moi, elle est plus une maman que ma vraie maman.

— Maintenant qu’elle a Aziel, tu ne crois pas qu’elle voudra que ce soit son petit qui l’appelle Maman ?

— Ça me fera un petit frère ou une petite sœur, répond Abysse.

 

Buntar grimace face à la naïveté de la coïste. Pour lui, il est évident qu’Aéon et Aziel formeront leur meute sans eux. Parce que c’est comme cela que font les lisiis, et le jeune renard se dit qu’il devra, tôt ou tard, partir dans son coin.

 

— Elle ne chercherait pas à l’intégrer à la meute, si elle comptait nous abandonner. Nous resterons ensemble, car c’est l’envie de tout le monde, dit Abysse.

— Tu es trop optimiste… Que feras-tu si ce n’est pas le cas ?

— Je vous garde prisonniers auprès de moi, plaisante la jeune. Si Aéon veut rester avec Aziel, alors je resterai avec toi.

 

Buntar écarquille les yeux et se redresse pour la regarder. Le jeune renard agite sa queue et porte son museau contre celui de la coïste, celle-ci émettant un genre de cliquetis de plaisance.

 

— Et puis, je suis certaine que personne ne se séparera, répond Abysse.

— Je ne te savais pas aussi sage, ricane Buntar.

— Je ne le suis pas. Je préfère me concentrer sur l’idée qui me plaît le plus.

— Tu parles presque comme un humain.

— Je parle comme moi, réplique Abysse en riant.

 

Les deux se redressent et s’ébrouent tout en regardant la neige à l’extérieur et les arbres nus.

 

— Je me demande comment font Aéon et Aziel pour changer d’apparence, dit Buntar.

— On doit s’imaginer sous nos formes humaines.

 

Buntar baisse une oreille, changer de forme est différent que de courir vite. Il le fait intuitivement. Il sait quelle vitesse ne pas dépasser ou si c’est dangereux de le faire.

La sensation n’est pas pareille, même s’il n’a pas encore tenté d’approcher le mur du son, il a une petite idée de ce qu’il doit faire pour y arriver.

Je n’ai plus assez de pouvoir pour m’insinuer dans sa tête et lui donner un coup de main. Ils ne ressentent même pas ma présence, c’est dire à quel point je suis devenu insignifiant.

Dagan m’a reproposé de placer ma mort en lui, mais je n’en ai pas envie. Je reste figé sur mon idée, même si je dois peut-être admettre que cela me permettrait de retrouver une bonne partie de mes capacités et une forme physique.

En parlant du rouge, celui-ci est de sortie pour aller attraper une proie et il peine à avancer dans la neige à cause de sa patte anciennement brisée.

Il hume l’air et se débat dans la poudreuse, qui le recouvre presque entièrement par moments.

 

— Hey, Kotcheï, tu es capable de me dire s’il y a des proies dans le coin ?

— Je le peux.

— Guide-moi alors !

— Les autres ne se servent pas de moi pour trouver leur pitance, Dagan.

— Ah ça va, ne sois pas chien ! Avec cette neige, je n’arrive pas à distinguer les odeurs.

— Même sans neige, tu n’y parviens pas et, en l’occurrence, je suis une entité et pas un chien.

— C’était une façon de parler… Allez, tu sais que je suis nul à la chasse, aide-moi. Aziel ne chasse pas non plus, ce serait un avantage que j’aurais sur lui, si je montre à Aéon que je peux lui trouver de la nourriture, dit Dagan qui vient de tomber dans un trou caché par la neige.

 

Sa tête rouge ressort de l’amas blanc avec une expression lasse. Je sais qu’il n’aime pas la neige. Il ne possède pas de pelage, alors le froid l’atteint facilement, contrairement aux deux autres qui sont fournis en poils.

Il lève les yeux au ciel, se ratatinant soudainement dans la cavité pour se cacher de la créature qui vole au-dessus de lui. Une bête blanche semblable à un griffon. Serait-ce elle que Vlase aurait croisée quelques jours auparavant ? se demande le rouge. D’après ce qu’il lui a dit, elle serait aveugle et non hostile. Enfin, est-il certain qu’elle soit aveugle ? Parce qu’elle vole aisément aux yeux de Dagan.

 

— Tu te dégonfles ?

— T’as vu la taille de la bestiole ? Elle est plus grande qu’Aziel et surtout plus massive, je n’ai pas envie d’être son déjeuner.

— Les chimères ne mangent pas de cryptide.

— T’es sûr ?

— Oui.

 

Dagan se décide enfin à quitter son trou avec quelques difficultés, puisque ses muscles commencent à refroidir. Il fait demi-tour en maugréant dans ses dents de ne rien avoir trouvé à apporter à la meute. La créature revient alors vers lui, Dagan s’aplatissant dans la neige tandis que celle-ci vient se poser à quelques mètres de lui tout en tenant la tête penchée.

 

— Tu n’es pas Vlase, mais tu portes son odeur. Tu es de son clan ?

— Ouais… Vous avez parlé pour que tu connaisses son nom ? demande Dagan, perplexe.

— En effet, je l’ai croisé à plusieurs reprises, dit Chillak.

— Pourquoi venir vers moi ?

— Je vis seule dans cette montagne et j’aime bien parler.

— Si tu te sens seule, pourquoi ne pas aller vers les tiens ? dit Dagan en secouant ses pattes de froid.

— En vois-tu d’autres ici ?

— Non, mais toi non plus tu ne peux pas les voir, tu ne les as peut-être pas reconnus.

— Je n’ai pas besoin de voir pour reconnaître ceux de mon espèce, réplique la créature sur un ton narquois.

 

Chillak ouvre ses ailes et s’envole une nouvelle fois, laissant Dagan après ce bref échange. Il n’a toujours pas de proie à rapporter…

 

— Si tu redescends, il y a un terrier de lapins, mais tu vas devoir creuser.

 

Il me remercie et je le guide jusque-là puisque je ne peux pas l’aider davantage.

 

En parlant de mordre la neige, Aziel vient de s’y vautrer !

Aéon s’arrête alors, revenant vers le bicolore, qui relève la tête tout en reprenant son souffle.

 

— Je rends les armes ! Je l’admets, je peine à te suivre, réplique le divalis qui s’allonge sur le flanc dans une lamentation bruyante.

— Je trouve que tu t’en tires bien, tu n’as pas l’habitude de marcher des journées entières, dit Aéon en venant s’allonger contre lui.

— Il y a une différence entre marcher et courir en terrain varié comme tu le fais.

— Cela s’apprend, j’avais du mal à suivre Vlase et son clan au début.

 

Aéon vient à frissonner et cale sa patte sous son ventre.

 

— Le froid te fait mal ? demande Aziel.

— Un peu, mais j’ai surtout froid.

 

Ils doivent maintenant redescendre la pente qu’ils viennent de monter. Aziel regarde Aéon, sourit, puis, sous le regard ahuri de la dorée, se lance sur le flanc pour dévaler la hauteur comme s’il s’agissait d’un toboggan.

 

— Moi aussi, je suis tout-terrain, crie Aziel tout en bas.

 

Aéon en rit, mais préfère prudemment descendre… Sauf que sa prothèse en forme de palme glisse comme un ski sur la glace cachée sous la neige et la voilà en train de dévaler la pente à moitié assise puisqu’elle tente de freiner sa glissade. Aziel se place sur sa trajectoire au cas où, même si elle n’allait pas aussi vite que lui.

 

— Je te l’avais dit que tu finirais par glisser, dit-il, narquois.

— Je pensais pouvoir me retenir avec mes griffes, j’ai été emportée. La prothèse n’a rien ?

— Avec les bonds que tu as faits tout à l’heure, ce n’est pas une glissade qui va l’abîmer, répond le bicolore.

 

Ils continuent leur route pour retourner chez le bicolore.


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