L'ange déchu

Chapitre 5 : Lucifer

2521 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/03/2022 19:36

Maël et ma mère. Azazel se pousse donc pour les laisser m’étouffer. Je lui lance un regard de détresse pour qu'il leur dise d’arrêter de m'étrangler mais il me sourit juste. Je vais donc me débrouiller si monsieur l'ange ne veut pas m'aider.

— Maman, Maël, vous êtes en train de m'étrangler là, dis-je à la femme blonde aux yeux verts de la même couleur que les miens et à mon meilleur ami.

— Désolée ma chérie mais j'ai eu tellement peur quand l’hôpital m'a appelée pour me dire que tu avais faillis avoir un accident de voiture, dit elle en me lâchant

— Et elle m'a appelée et j'ai aussi prévenu Natacha comme j'étais avec elle, ajoute Maël

Effectivement, celle-ci est encore sur le pas de la porte, elle sourit.

— D'ailleurs, je suppose que vous êtes le jeune homme qui a sauvé ma fille, demande ma mère à Azazel en se tournant vers lui.

— Exact madame.

— Appelle moi Solène mon garçon. Vous êtes le petit ami de ma fille ? demande ma mère.

— Maman ! C'est juste un ami ! m'exclame-je en soupirant, gênée.

— Et c'est quoi ton nom ?

— Azazel.

— C'est bien joli, c'est pas un nom d'ange déchu ça ? Raph tu t'en souviens ou pas toi ?

— C'est bien un nom d'ange déchu.

Elle s’arrête alors de parler pour me reprendre dans ses bras en me disant d'un ton triste et désolé :

— Je dois repartir ma chérie je suis désolée mais je ne peux pas me permettre de partir trop longtemps du boulot, il me faut bien de l'argent pour me payer mon loyer.

— T'inquiète il y a mes potes.

— Je suis désolée, répète-elle avant de partir véritablement.

Je me retrouve donc seule avec Azazel, Maël et Natacha dans la même pièce et moi dans un lit d’hôpital. Je prends donc les papiers sur la table de chevet et les signes tous. Je me lève ensuite aidée à la fois par Azazel du coté droit et Maël du coté gauche. Je finis par leur demander de me lâcher car je peut marcher seule, j'ai juste un légère douleur à la hanche quand je fais un mouvement trop brusque. Azazel nous conduit donc à l'accueil où je rends les papiers. La femme voit bien que je suis en état de marcher alors je peux partir. Elle me dit avoir prévenu mon patron et que je suis libre pour la journée.

— Je te raccompagne chez toi, j'ai rien aujourd'hui, me lance Azazel.

— Bien sur, souris-je.

Je me retourne alors pour dire au revoir à mes amis. Pendant que j'enlace Maël, il me lance dans l'oreille : "vous faites rien promis t'es pas encore totalement remise" Je pense que le soupir que j'ai poussé à servit de réponse. Natacha quant à elle me lance juste un regard qui veut déjà trop en dire. Je monte ensuite dans la voiture de l'ange qui me ramène chez moi. Il insiste ensuite pour que je reste au lit toute la journée pour me reposer; ce que je fais sans rechigner. Il me prépare un thé chaud et on parle. La nouvelle qu'il voulait m'annoncer ce matin était que nous allions voir beaucoup moins de gens car ils habitent trop loin. Je suis déçue et il le voit à ma mine dépitée.


Un mois est passé depuis l'accident nous n'allons voir des gens plus qu’occasionnellement et c'est souvent au terme d'un voyage de plusieurs heures. Personne parmi les gens que nous avons rencontré n'a pu nous aider mais une grande partie nous a promis de nous recontacter si il y avait du nouveau. J'ai une bonne soixantaine de contacts dans mon portable maintenant. Aujourd'hui commence la semaine de congé que je me suis pris. Je me lève tard et profite du confort de mon lit douillet quand je suis interrompue par la sonnerie de mon portable. Je me lève donc et décroche en voyant le nom de l'ange s'afficher à l'écran.

— Salut ! Ça va ?

— Oui, j'ai une super nouvelle !

— Quoi ?

— Je crois que j'ai trouvé quelqu'un qui peut nous aider !

— Super ! C'est top bien !

— Par contre il habite à Paris donc on est parti pour 4 heures de route.

— Pas grave, je me prépare et j'arrive !

Je raccroche et saute en dehors de mon lit. Je me prépare en quatrième vitesse. Je vais tellement vite qu'au bout de 15 minutes, je suis prête à partir. Je ferme la porte à clef et descends les escaliers à toute vitesse. Une fois en bas, je vois la voiture d'Azazel garée devant la porte d'entrée de l'immeuble. Je grimpe vite et m'attache. Il a un sourire en voyant mon enthousiasme.

— Je ne pensais pas que tu serrais aussi pressée.

— Ça fait plus d'un mois qu'on cherche, c'est normal que j'ai envie de savoir si tout ce qu'on a fait n'a pas été réalisé pour rien.

— Mais si ça marche, on ne se voit plus jamais et probablement que tu m'oublies.

— Au moins tu es heureux, réponds-je en baissant la tête.

— Mais pas toi, je sais que j'aurais pas du te dire que j'avais peut-être une solution.

— Mais tu sais que ça m'aurais fait plus mal.

— Oui, je fais ça parce que j'ai pas envie que tu souffre plus que nécessaire mais...

— Mais quoi ?

— J'aurais aussi très bien pu tout te cacher.

— Je l'aurais deviné.

— Non, tu n'es pas folle alors ça ne t'aurais pas effleuré l'esprit.

— C'est qui qu'on va aller voir et comment tu l'as trouvé ?

— On va aller voir Lucifer.

Je dois bien avouer que je bloque un peu en entendant le nom. Nous sommes allé voir plein de déchus mais aucun d'entre eux n'avais ce nom. Çà ne peut pas être le vrai. Si ? Non, tente-je de me dissuader. J'ai un peu peur. C'est quand même le déchu le plus connu et le plus terrifiant. Je sens un frisson me parcourir.

— Tu vois j'aurais pas du te le dire, tu as peur.

— J'ai pas peur.

— Tu viens de frissonner et puis tu sais pas mentir de toute manière.

— Pff... Je sais que je risque rien avec toi. N'est ce pas ?

— Je n'en ai aucune idée.

— Tu veux dire que tu ne sais pas si tu vas pouvoir me protéger ? Quoi ?! m'exclame-je, à la fois stupéfaite et apeurée.

— Je te protégerais, tu n'as pas à t’inquiéter.

Nous ne parlons plus pendant deux heures. Il a mis la radio. Je connais la plupart des titres mais je n'ose le lui dire. Il parle alors, me surprenant :

— On va faire une pause, on est à la moitié du trajet. On va manger aussi, il est midi.

— D'acc.

Il se gare donc sur le parking d'un MacDo. On commande mais comme il est plein, on va s'installer dans un parc juste à coté seulement il fait trop froid alors on retourne dans la voiture. C'est les vacances scolaire de février alors les familles vont au ski. Assis dans la voiture, avec le chauffage, silencieux, nous mangeons. Quand on a fini, il se tourne vers moi en disant :

— Viens, on va faire un tour.

— Ok.

Nous sortons donc, agressés par le froid glacial. On marche dans le parc, il y a un étang gelé traversé par un pont. Il m'y emmène puis s’arrête au milieu du pont. Il s'adosse à la rambarde pendant que son regard se perd au loin. Je fais de même à coté de lui tout en grelottant un peu. Il enlève alors sa veste pour la mettre sur mes épaules mais je refuse en la repoussant :

— T'es bête, tu vas attraper froid !

— Non, mais toi tu trembles comme pas possible alors prends là.

— Ok, mais c'est juste parce que tu insistes.

Je la pose sur mes épaules et arrête très vite de trembler. Elle est faite de quoi cette veste ?

— Tu ne regrettes pas de m'oublier ?

— Si, mais en même temps si tu n'es plus là et que je me souviens de toi, ça pourrait être plus douloureux.

— Peut-être, souffle il très bas, un peu comme si il ne se parlait qu'à lui même.

Il se tourne alors vers moi. Je me tourne aussi. Je suis plus petite avec mon mètre soixante quinze, lui doit faire un mètre quatre vingt dix. Il se penche alors sur moi et pose ses lèvres sur les miennes. D'abord, étonnée, je ne réponds pas au baiser soudain, mais très vite, je ne peut m’empêcher de le lui rendre. Nous avons les yeux ouvert et je peux voir que ma réaction l'étonne. Il rompt alors le baiser. Je ne peut pas m’empêcher de cligner des yeux quelques fois pour être sure que je ne rêve pas. Je ne sais pas quoi dire alors je le laisse prendre la parole.

— Pourquoi tu l'as rendu ?

— Peut-être parce que c'est réciproque.

— Je ne pensais pas que... enfin... tu vois quoi.

— Tu bafouilles, c'est jamais arrivé depuis la première fois que je te connais alors que moi, on ne les compte plus.

— Tu m'aimes plus qu'en ami.

Il dit ça plus comme une affirmation qu'une interrogation et bizarrement j'aime bien.

— Je crois oui, à vrai dire, jusqu'à maintenant, je n'y avais jamais pensé mais là, ça s'impose à moi comme une évidence.

— Moi aussi, c'est une vérité indiscutable.

Alors, parce que j'en meurs d'envie depuis qu'il l'a fait, je me hisse sur la pointe des pieds et scelle mes lèvres aux siennes. Cette fois, je ferme les yeux. Quand on se détache l'un de l'autre, c'est juste parce qu'il nous faut respirer.

— Il faut qu'on y aille, dit-il avec une pointe de tristesse.

Nous nous dirigions donc vers la voiture.


Le reste du trajet se passe de nouveau avec la radio même si à un moment il l’arrête et nous discutons. Soudain, il se gare. Nous sommes dans le centre de Paris et ça faisait bien une demie heure que nous cherchions une place. Nous sortons. Il me guide jusqu'à un grand immeuble. Quand on rentre, je me rends immédiatement compte que le démon est riche, très riche car le hall d'entée est très richement décoré. Azazel va au comptoir et demande un nom bizarre mais qu n'est pas Lucifer. Tu m'étonnes, il n’allait pas garder son nom. Quand j'entends le numéro de l'appartement, je ne peut retenir un léger rire que je déguise en toux. Il a choisi le 666. Nous prenons un ascenseur qui nous emmène bien évidemment au 6e étage. Une fois devant la porte indiquée, je toque. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur un homme aux cheveux noirs rasés court, sa peau est d'une pâleur cadavérique.

— Bonjour vous êtes ? dit-il d'une voix extrêmement grave.

— Azazel, je suis ici pour vous demander une faveur.

— Rentrez.

Quand nous passons le pas de la porte, nous nous rendons compte de tout l'argent que le démon possède. Tout est décoré avec gout mais il y a surtout une quantité d'or absolument incroyable. C'est presque agressif tellement c'est présent. Il nous invite d'un regard à nous assoir dans un immense sofa.

— Je sais ce que vous voulez mais d'abord j'ai une question. Elle, elle est juste ici depuis longtemps ou c'est une humaine.

— Je suis humaine.

— Ta gueule ! Je t'ai pas parlé ! aboie-il avec force.

— Vous ne lui parlez pas comme ça ! s'exclame Azazel.

— Tu veux retourner là-haut ou pas ?

— Oui.

— Alors de un tu me parles correctement et de deux tu retiens l'autre.

— D'accord.               

— Il faut d'abord obtenir une audience mais ça je peux le faire mais la deuxième condition est plus délicate.

— C'est quoi ? demande Azazel.

— Il faut qu'un humain accepte de se sacrifier pour toi. Et le forcer ne marche pas.

— Et bien merci mais je crois que je ne vais pas le faire, fait Azazel en se levant.

Je le retiens par le poignet et dit :

— Je vais me sacrifier pour lui. Obtenez nous une audience s'il vous plait.

— D'accord.

Il se lève et nous invite à le suivre d'un regard. Il nous emmène jusqu'à une pièce fermée qui ressemble un peu à un cagibi. Il y fait très noir et les murs sont recouverts d'étagères. Lucifer crie alors d'une voix forte dans une langue que je ne comprends pas. Il forme ensuite un cercle avec de la cendre sur une étagère et nous demande d'un mouvement de tête d'y rentrer. On le fait même si l'ange s’exécute avec réticence. Le démon répète les paroles de tout à l'heure en hurlant et je sens une fumée brulante m'entourer. Je prends la main d'Azazel et la serre de toute mes forces pour ignorer la douleur. Je ferme les yeux. Je sens alors la lumière autour de moi changer. Je rouvre timidement les yeux. Je suis dans les nuages. En tout cas, ceux ci sont tout autour de moi. Devant se trouve un trône immense fait uniquement d'or. Dessus, un grand homme aux longs cheveux blancs et à la barbe de la même couleur est assis. Il nous regarde. Son visage est masqué par des nuages.

— Bonjour Azazel, bonjour Raphaëlle, ravi de vous voir. Je sais pourquoi vous êtes ici et je suis très occupé donc je vous prierais de faire vite. Mon nom est Jibril. Azazel, veux-tu vraiment revenir ici, revoir ta famille, tes amis, ta vie d'avant ? Et toi Raphaëlle, souhaites-tu vraiment cesser de vivre pour lui ?

— Je suis d'accord pour le faire ! m'exclame-je.

— Tu es sure ? demande Azazel

— Certaine ! Je t'aime.

— Moi aussi mais tu en es sure ? Ne plus voir Maël, ta mère, Natacha ?

— Pour toi, oui, j'en suis capable. Tout ce que tu pourras me dire ne marchera pas ! dis-je en sentant les larmes me monter aux yeux.

— Je sais très bien que tu es butée mais je veux que tu sois sure de toi !

— Je le suis, tu n'as pas à t'inquiéter.

— Allez y alors, dit-il, les larmes coulant le long de ses joues.

Je les essuie du bout des doigts. Il me serre contre lui et m'embrasse. Je sens alors une douleur dans ma poitrine, une douleur d'une puissance incroyable. Je hurle et me convulse. Je tombe. Je crie pendant que la doublure prend totalement possession de mon corps. J'ai mal. La douleur atteins alors son paroxysme. Puis elle disparait d'un seul coup. Je ne sens plus rien, il n'y a plus rien.

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