Hope Station

Chapitre 7 : Entrée 07

6684 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/12/2022 08:25

Entrée 07


Journal de Sissela Ragnuson, numéro d'équipage 4878

Date d'enregistrement : Inconnue

Lieu d'enregistrement : Hope Station, localisation inconnue



Désormais, j'étais connue comme le loup blanc auprès de la plupart des adolescents sur Hope Station. Je n'avais pas réellement compris comment c'était arrivé mais à peine quelques heures après que ma relation avec Louis ait été officialisée par ce dernier, tout le monde savait. Cela s'était même avéré compliqué à gérer, en tout cas pour moi. En effet, je ne comptais même plus le nombre de regards parfois médisants, souvent envieux mais majoritairement surpris. En fait, cela en était même devenu totalement gênant car j'avais franchement l'impression de ne pas mériter ses attentions. En tout cas, des dizaines de filles auraient été prêtes à prendre ma place au pied levé. Tout cela avait compliqué les deux semaines qui avaient suivi. Naturellement, je voyais souvent Louis, principalement dans la zone de cours et nous échangions quelques baisers bienvenus mais pour l'instant, cela semblait se faire sous le signe du secret. Et par Rakel, j'avais même découvert que l'information avait plutôt circulé. Mais pour l'instant, je m'en moquais, laissant venir les évènements. Ce jour là, un samedi, du moins en théorie vu que nous nous déplacions constamment, j'avais choisi de le passer en compagnie de mes deux meilleures amies, sachant que bizarrement je ne voyais jamais Louis en dehors.

- Quand tu veux tu te concentres sur la partie, me fit alors Jaina en me regardant amusée.

Il fallait reconnaître que mon attention était franchement ailleurs et nullement sur le billard sphérique. C'était un jeu que j'avais découvert grâce à Himiko durant notre formation. Il ressemblait au billard traditionnel de nos ancêtres mais se jouait dans une sphère sans gravité, obligeant les boules de billard à être jouées dans toutes les directions. Et pour être franche j'étais encore plus nulle que d'habitude, ce qui pourrait être un exploit.

- Désolée, dis-je en jouant et envoyant les boules dans toutes les directions.

- Raté !!! fit Himiko en riant.

- Arrête de te foutre de moi, j'avais jamais joué avant de te connaître, assurai-je.

- Et disons que son esprit est ailleurs, fit Jaina.

- Ha oui, le beau Louis, fit Himiko pensive.

- Vous comptez insister longtemps encore? dis-je lassée.

Mes deux amies étaient complètement inquisitrices. Elles voulaient tout savoir et étaient même plutôt avides de détails. Elles me harcelaient même pour savoir si sans sa chemise, il était aussi beau qu'avec. Forcément je l'ignorais encore, nous n'échangions que quelques baisers.

- Bah ouais, me fit Himiko.

- Alors pas de message ? demanda Jaina.

- Non, marmonnai-je.

- Pourtant, il n'y a plus grand chose à faire, nous ne sommes plus reliés à la Terre désormais.

C'était un fait, tout l'équipage était désormais livré à lui même. Il n'y avait plus moyen de faire demi-tour. En ce jour là, le vaisseau tenait toujours la route, même si étrangement les cas d'anémie s'étaient multipliés. Mon père en était plutôt dubitatif d'ailleurs car aucune étude n'avait jamais réussi à établir ce fait. Mais après tout, il restait encore des gens inaptes aux augmentations comme Louis et pourtant, c'était franchement une très faible minorité.

- Je n'arrive pas toujours à le cerner, dis-je alors dépitée.

- Et en quoi ? insista Jaina en jouant.

- Disons qu'il souffle le chaud et le froid, marmonnai-je dépitée quand elle rentra une boule.

- C'est à dire ? me demanda immédiatement Himiko.

- Il peut être tendre et gentil mais également froid et distant, marmonnai-je encore.

- Il paraît qu'en cours, il est spécial, avoua Jaina.

- Mouais, soupirai-je en repensant au cours d'histoire.

- Quoi? s'étonna Himiko.

- Je ne sais pas... Il était le seul à ne pas être choqué en fait... Et c'est pareil en robotique, on dirait que c'est lui le robot, grommelai-je.

- C'est ce qu'on appelle un ténébreux, me fit Jaina en riant.

- Ouais ben... C'est chiant, avouai-je.

- Mademoiselle aimerait passer tout son temps libre dans ses bras, fit Himiko.

- Non... Enfin... Peut-être un peu plus... Je ne sais pas pourquoi il ne m'invite nulle part, avouai-je avant d'encore me planter en jouant. Jeu de merde...

- Et pourquoi c'est pas toi qui l'invite? demanda Jaina.

- Je sais pas..., marmonnai-je.

Mes amies avaient préféré continuer la partie qui me voyait perdre. En attendant, je m'étais connecté à mes messages et je n'avais pas grand chose à lire. Soudainement, j'avais enfin un message. C'était Louis et cela me rendit un peu le moral. Il me disait qu'il voulait me voir.

- Les filles!!! hurlai-je presque.

- Ha le fantôme s'est manifesté, avoua Himiko en riant.

- Il veut me voir ! précisai-je immédiatement.

- Et tu comptes nous abandonner ? demanda Jaina.

- Non... Évidemment, on avait prévu cet après-midi, avouai-je à mes amies.

- Et si tu lui proposais de nous rejoindre ? demanda Jaina.

- Ouais ce serait sympa, lança Himiko.

J'avais choisi d'écouter mes amies et je lui avais donc répondu de nous rejoindre, précisant la présence de mes amies mais surtout en évitant de transmettre la demande d'Himiko qui aurait bien aimé voir venir d'autres beaux mecs. Après lui avoir demandé gentillement de venir me rejoindre, j'avais saisi mon poignet pour modifier ma tenue connectée. J'avais choisi de nouvelles couleurs plus douce.

- T'es devenue coquette? demanda Himiko en riant.

- Vas-y moque toi, grommelai-je.

- Tu pourrais changer la coupe aussi, me fit Jaina.

- Hein? dis-je choquée.

- Tu peux choisir un truc plus moulant, insista mon amie.

- Tu crois? demandai-je gênée.

- Tu lui plais non? demanda Himiko.

- Oui..., hésitai-je.

- Pff, franchement hésite pas, me conseilla ensuite Jaina.

J'avais décidé d'écouter les conseils de mes amies et j'avais commencé à modifier les nanobots de ma tenue. Je n'avais pas assez confiance en mes formes pour rendre mon pantalon plus moulant mais par contre, Rakel aimait insister sur l'intérêt de ma poitrine. J'avais donc rendu mon haut légèrement plus serré et même sélectionné un léger décolleté. J'étais extrêmement concentrée, imaginant ce qui pourrait plaire à mon petit copain. Au bout d'un moment, j'avais besoin d'un avis.

- Dites les filles, vous croyez qu'on voit assez mes seins? demandai-je. Je crois qu'ils lui plaisent, il a fait un compliment lors du décollage... Quoi?

J'avais regardé mes amies qui grimaçaient bêtement. Je les avais regardées complètement intriguée quand une voix retentit derrière moi.

- Tout me plaît chez toi, me fit la voix de Louis derrière moi.

J'avais fermé les yeux, dégoûtée de me sentir aussi nouille. Et elles n'avaient pas pensé à me le dire. Je me suis donc doucement retournée pour le regarder et il m'embrassa sans hésiter.

- Salut, me dit-il avec un clin d'œil.

- Tu n'étais pas si loin alors, dis-je amusée.

- Je me suis dépêché, se justifia Louis me faisant craquer.

- En tout cas, tu n'étais pas chez toi, il faut au moins un quart d'heure pour venir des logements, lui rappelai-je.

- Peut-être, fit-il simplement en regardant derrière moi.

- Ho oui, excuse moi, dis-je en me retournant vers mes amies. Voici Jaina et Himiko.

Naturellement, je n'avais pas précisé qui était qui. Ce n'était pas par manque de politesse mais mes amies possédaient toutes les deux un prénom typique de leurs origines ethniques respectives, il ne pouvait se tromper. Il les salua toutes deux avec les mondanités d'usage. Je restais près de lui en le regardant, sans doute amoureusement vu les regards amusés de mon amie Himiko.

- Vous vous connaissiez d'avant la mission ? demanda Louis.

- Non, enfin un peu, avoua Jaina.

- On s'est rencontrées durant la formation, confirma Himiko.

- Vous avez de la chance, je n'ai sympathisé avec personne durant la mienne, précisa Louis.

- C'est dommage... T'as l'air social pourtant, dis-je ensuite.

- Enfin, je dirai qu'il devait quand même être ennuyé, précisa Himiko en riant.

Je l'avais regardée méchamment, il était inutile de me rappeler que les filles devaient lui courir après.

- Il n'y en avait pas d'aussi intéressante, précisa Louis en me regardant.

Ce genre de propos me faisaient craquer, peut-être parce qu'il était le premier à m'en faire évidemment. Je l'avais vu enlever sa veste et la poser sur un siège.

- Pour fêter notre rencontre, je vous offre un verre, précisa Louis.

Il avait déjà marqué des points auprès de mes amies en tout cas. Par contre, même si je le disais pas, il avait fait quelque chose que je n'aimais pas. Il était parti nous chercher de quoi se désaltérer mais sans demander ce que l'on voulait. J'aurais préféré qu'il demande. Cependant, j'avais plutôt été surprise de le voir arriver avec une bouteille et des verres.

- Navré mais ce sera du champagne synthétique car l'alcool nous est interdit, marmonna Louis.

- Tu as déjà bu du vrai? demanda Jaina.

- Sa famille a un vrai vignoble, dis-je fièrement.

- On se demande ce que t'es venu faire sur cette station, lâcha une Himiko sans filtre comme à son habitude. À part nous voler notre amie.

- Je trouvais pourtant que je lui laissais de l'espace, avoua Louis amusé.

- C'est vrai, confirmai-je rapidement.

- Tu n'es pas obligée de me défendre, fit-il avant de m'embrasser. Je vous sers Mesdemoiselles ?

- Bah oui! fit Jaina.

J'espérais quand même pour lui que cela ne coûtait pas une fortune. Même le champagne de synthèse pouvait avoir des prix exorbitants, imitant les grands crus. Je l'avais cependant repéré tandis qu'il regardait fixement son verre.

- Il y a un soucis? demandai-je.

- Franchement, je suis déçu du champagne de synthèse, très loin d'être aussi bon que l'original, avoua Louis.

Encore une fois, je me prenais nos différences de milieu en pleine tête, moi je l'avais trouvé excellent pourtant. Mais forcément, sur Terre, il devait être habitué à tellement mieux. Mes amies envers qui j'étais d'ailleurs reconnaissantes, essayaient de faire connaissance avec lui, discutant de ses loisirs terrestres. Il répondait avec plaisir à chacune des questions que l'on lui posait. J'appréciais énormément cet effort réciproque.

- Mais si une chose de la Terre te manquait, fit enfin Jaina. Ce serait quoi?

- Choix complexe, avoua Louis. Naturellement il y a beaucoup de possibilités comme un lever de soleil...

- C'est vrai que c'était beau, fit Himiko. C'était tellement rare de le voir avec la pollution.

- Mais j'hésite avec l'escrime, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucune activité de ce genre, avoua enfin Louis.

- Tu faisais de l'escrime ? m'étonnai-je rapidement.

- Depuis... Très longtemps d'ailleurs, avoua Louis.

- Et ben faudra te contenter de ce que la station a à t'offrir, lui lança Himiko en me jetant un coup d'œil.

C'était vexant, je n'étais quand même pas une occupation, sa petite amie me suffisait bien.

- Et vous jouiez à quoi avant que je vienne déranger votre trio ? demanda soudain Louis.

- Du billard sphérique, répondit Jaina. Et notre chère Sis se prenait une pâtée comme d'habitude.

- Je vous ai dit que je ne connaissais pas ce jeu avant, grommelai-je d'un ton boudeur.

- C'est pas mal, fit alors Louis.

- Tu sais jouer? insista Himiko.

- Je me débrouille, fit alors Louis.

Forcément, Himiko avec son esprit extrêmement compétitif, n'hésita pas à indiquer la sphère de jeu totalement libre. Louis sourit et s'approcha sans hésitation.

- Prépare toi à perdre, le provoqua Himiko.

- Tu en es si sûre ? demanda Louis amusé.

- Ouais! fit-elle fièrement. Tu crois être meilleur ?

- Je suis agile de mes doigts, fit Louis.

Je l'avais regardé méfiante du sens du propos mais vu son comportement, il n'avait fait qu'une traduction mot pour mot sans se soucier d'une éventuelle double lecture. Moi, j'avais une envie folle de l'encourager mais il me surprit.

- On pourrait corser la partie? proposa Louis avec un sourire.

- Contre de l'argent ? s'étonna Jaina.

- Non, ce n'est guère amusant..., avoua Louis. Si je gagne, j'ai le droit de kidnapper votre amie.

Je l'avais regardé complètement effarée de son propos. Mes amies observaient d'ailleurs attentivement ma réaction mais Louis me regarda.

- Évidemment, si tu veux rester avec tes amies, on le fera, me fit Louis. Mais si je peux t'emmener discuter...

- Alors vu que Sis est la récompense, fit soudainement Himiko. Si c'est moi qui gagne, tu n'auras pas le droit de l'embrasser.

- Non mais oh ! dis-je vexée sous les rires de Jaina.

- Le risque est énorme, fit Louis en me faisant rougir. Qui commence ? Honneur aux demoiselles.

- Non, fit Himiko. Faut que je te laisse une chance.

- Et pour quelle raison en aurais-je besoin ? demanda Louis franchement amusé.

- J'ai été championne interlycée au Japon trois années de suite, fit Himiko avec fierté.

- Tu m'étonnes que tu gagnes tout le temps! s'offusqua Jaina.

- Déjà que je suis nulle, grommelai-je en riant.

- C'est gentil de me laisser une chance, pourvu que je la saisisse, fit alors Louis en s'approchant de la sphère.

J'avais regardé mon petit ami avec circonspection, il semblait beaucoup trop à l'aise pour être honnête. J'étais sûre qu'il avait du talent, ce ne serait pas dur, il était extrêmement doué dans beaucoup de domaine. Himiko était sûre d'elle également et maintenant que je connaissais son curriculum vitæ, je me disais que je n'aurai peut-être plus l'occasion d'embrasser mon petit ami.

- Au cas où, dis-je en l'embrassant rapidement.

- Même elle pense que JE vais gagner, fit fièrement Himiko.

- On verra, fit Louis en s'approchant des queues.

Je m'étais reculée pour observer la partie à côté de Jaina. Mon cher Louis saisit une queue et semblait l'observer attentivement. Il s'approcha ensuite de l'espace pour casser le tas de boules. Son regard était extrêmement fixe, il ne clignait même pas des yeux. Ensuite, très à l'aise et visiblement habitué à ce jeu, il se plaça pour casser avec son premier tir. D'un coup, il frappa vite et proprement. La boule blanche s'envola alors tranquillement vers l'amas en suspension de ses semblables et le percuta avec une sacrée force. Toutes les boules partirent dans bon nombre de directions différentes, trois d'entre elles finissant dans les trous prévus à cet effet.

- Seulement trois? demanda Louis. Je suis rouillé.

- Wahou..., dis-je bêtement.

- Et ben, fit Jaina tout aussi stupéfaite que moi.

Himiko, toute à sa stupéfaction, n'émit pas le moindre son. Elle était clairement impressionnée.

- Deux rayées et une pleine, fit Himiko au bout d'un moment car Louis s'impatientait. Tu choisis lesquelles ?

- Pleine, fit alors Louis.

- Il va te détrôner, fit Jaina pour provoquer notre amie. Au revoir Sis.

- Attends c'était peut-être de la chance, dis-je quand même.

- Tu penses? demanda Louis en me regardant.

- Je n'en sais rien, peut-être mon baiser est t'il magique ? proposai-je en riant.

- Jolie optique, fit Louis avant de s'approcher pour rejouer.

Il se mit dans une position de tir complexe, même moi je l'avais remarqué, sachant que d'autres boules étaient même plus simple à jouer. J'avais remarqué qu'il allait viser la plus compliquée et il frappa doucement. À peine poussée, la blanche alla percuter la boule pleine la poussant dans un recoin. Elle rebondit contre une autre en apesanteur et fila dans un trou. Ce n'était donc pas uniquement de la chance, mon Louis savait pertinemment ce qu'il faisait et il savait clairement jouer.

- T'as fait des concours ? demanda soudain Himiko. Tu joues depuis combien de temps?

- Aucun concours mais il y a longtemps que j'ai appris, fit alors Louis en se plaçant. Je trouve que cela manque de complexité mais bon...

J'avouerai aisément que ma petite personnes et ma voisine étions juste stupéfaites. Il était doué car il enchaînait les coups avec aisance. Chacune des boules qu'il ciblait, alors qu'à chaque fois il choisissait une position complexe, finissait par entrer dans la cible. Il les enchaînait avec facilité et en le voyant faire, si j'ignorais la complexité de réussir cela, je me serais dit que c'était même à la portée de Bjorn.

- Ho, plus de pleine, fit Louis en riant.

- T'auras même pas joué, lança Jaina à Himiko.

- Je déteste quand c'est comme ça mais la noire est pile au milieu de toutes les autres, il va devoir me laisser jouer, répondit celle-ci qui n'abandonnerait pas aussi aisément.

- Complexe oui... Faisable également, précisa Louis. J'espère que tu es prête à partir ?

J'avais souri, il était vraiment séducteur et j'en étais totalement sous le charme. Mon amie tirant une tête de dix pieds de long, j'avais hoché la tête positivement. Pour le récompenser, j'étais prête à aller où il voulait.

- Alors... Hmmm, réfléchit Louis longuement.

C'était peut-être cela le pire, il avait sept minutes pour décoder de son coup et j'étais presque convaincue qu'il allait conserver chaque seconde. Je m'étais trompée car trente secondes après, il était déjà en position. Je me demandais si il allait y arriver, sachant pertinemment que si il ratait son coup, Himiko garderait la main durant un autre long moment et surtout, elle rattraperait son retard. J'avais observé Louis attentivement, ce dernier se plaçant à un endroit rendant le tir presque totalement impossible. Et là, il arma son tir avant d'envoyer la boule blanche à pleine puissance. Cette dernière avait alors percuté une des parois de la sphère, rebondissant avec force vers un autre coin et une autre parois puis; encore un troisième avant de fondre vers la boule noire telle un rapace sur sa proie. La boule blanche percuta la noire et celle-ci fonça vers la paroi avant de rebondir vers un trou comme il fallait le faire selon les règles. Et tranquillement, elle entra dans le trou apportant la victoire à Louis. J'avais applaudi immédiatement pour féliciter mon petit ami.

- Impressionnant, fit simplement Himiko. Bravo, franchement.

- Elles étaient bien placées, je n'ai pas de mérite, précisa Louis.

- Enfin quelqu'un te bat, fit Jaina en riant.

- Bon ben on te la laisse, fit Himiko.

- Dis tout de suite que je ne peux pas rester, dis-je alors vexée.

- Tu ne comptais pas en profiter pour partir avec lui? demanda Himiko.

- Bah si..., avouai-je gênée.

- Mais je suis bon gagnant, avoua Louis. Je vais signifier au barman que toutes vos consommations seront pour moi.

- T'es sérieux ? demanda Jaina.

- Évidemment, fit-il. Et n'hésitez pas à commander à manger.

Je l'avais regardé s'éloigner stupéfaite quand soudain Himiko se posta devant moi.

- Ne le laisse pas filer, me dit-elle immédiatement.

- Parce qu'il a de l'argent ? demandai-je choquée.

- Parce qu'il vaut le coup, dit-elle.

- Et en plus, il est franchement canon, fit alors Jaina. Pas mon genre mais quand même.

Je savais que je ne devais pas être jalouse de mes amies, on en avait déjà discuté et elles étaient juste contentes pour moi. Peu de temps après, il était revenu et s'approcha de moi.

- Alors tu veux rester ici? demanda Louis. Il n'y a pas de problème.

- On peut s'éclipser, dis-je alors toute gênée. J'ai envie de marcher.

Louis m'avait alors tendu la main et je l'avais saisie avant d'entrecroiser nos doigts. Sa main était encore une fois assez froide selon mes impressions. Nous étions ensuite parti dans les coursives.

- C'était incroyable... Mais avoue..., dis-je en le regardant.

- Avoue quoi? demanda Louis amusé au milieu de sa coursive.

- Que tu joues souvent, avouai-je.

- Pas le moins du monde, me fit Louis.

- Vu ton niveau ? demandai-je choquée.

- J'avais une bonne raison de gagner, me fit Louis.

Et là, il était venu vers moi pour m'embrasser presque sauvagement me faisant reculer pour placer mon dos contre la paroi de la coursive. Il était tellement plus sauvage que j'en étais un peu estomaquée. J'avais un peu quelques craintes mais il avait rapidement mis un terme au baiser même si il restait très proche.

- Tu me rends fou, dit-il en me fixant dans les yeux.

- Je..., hésitai-je.

- Tu veux aller où ? me demanda t'il immédiatement.

- Pas chez l'un de nous, me suis-je empressée de répondre.

Ça m'était venu comme ça, par crainte. Dès l'instant du baiser d'ailleurs, j'avais cru qu'il voulait déjà aller plus loin, plus vite que moi. Louis m'avait regardée avec surprise.

- Je ne me serai pas permis, avoua Louis.

- Je préfère y aller doucement, précisai-je.

- Car tu doutes ? demanda Louis.

- Parce que je ne peux pas être sûre que ce n'est pas la seule chose que tu désires, avouai-je un peu honteuse.

- Tu crois que c'est la seule chose qui m'intéresse ? demanda Louis calmement.

- On ne dirait même pas que cela te vexe, lui dis-je consternée.

- Parce que je peux comprendre, avoua Louis.

- Parce que je suis une grosse? insistai-je vexée.

- Parce qu'une jeune fille doit se méfier, fit-il en m'embrassant. Tu ne sais jamais sur quel genre de monstre tu peux tomber.

- Tu vois..., dis-je en soupirant et appuyant ma tête sur la paroi. Je n'arrête pas de me dire qu'une fille comme moi ne devrait pas intéresser un garçon comme toi.

- Et bien laisse moi te dire qu'une fille comme toi est légèrement trop peu sûre d'elle, me fit Louis.

- Et comment veux-tu que ce soit le contraire ? demandai-je consternée. Regarde toi, tu es beau, intelligent, doué en sport, sociable et pardessus le marché riche. Moi je suis juste une bonne élève.

Doucement, après avoir soupiré, Louis posa ses deux mains à plat sur la paroi autour de ma tête et il se rapprocha lentement pour me fixer dans les yeux.

- J'aimerais pouvoir t'hypnotiser, précisa Louis.

- Pff... Et pourquoi ? demandai-je amusée.

- Pour que tu puisses te voir avec mes yeux, me dit alors simplement Louis.

- Et qu'est-ce que je verrais? demandai-je intriguée.

- Une jeune fille non seulement intelligente comme me l'a prouvé plus d'un cours, dit-il en souriant. Mais surtout la beauté que j'admire.

- Arrête, marmonné gênée.

- Tes cheveux magnifiques qui ne demandent qu'à être caressé, me fit Louis d'une voie suave. Ces yeux dans lesquels j'aime plonger sans aucune hésitation... Ces lèvres qui m'appellent sans cesse pour que je m'en empare...

Lentement, alors qu'il avait commencé à énumérer ses préférences physiques, sa main gauche était descendue lentement caressant ce dont il parlait. Je le regardai totalement absorbée par son regard qui ne quittait pas mes yeux.

- Cette nuque me suppliant de bien des attentions, fit-il en me faisant frisonner par le contact de ses doigts. Et que dire du reste...

Doucement sa main descendit et j'avais commencé à déglutir quand je réalisais ce qu'il faisait.

- Cette poitrine plantureuse appelant à bien des pensées et des désirs tactiles, continua Luis en m'effleurant doucement. Ces formes absolument sublimes, fit-il en passant sur mon ventre.

J'avais encore avalé ma salive nerveusement, sa carresse lente sur ma poitrine m'avait fait trembler d'étonnement mais bien moins que la suite. Sa main s'était arrêtée juste sur la ceinture de mon pantalon, tirant légèrement dessus.

- Et que dire de cette contrée..., fit-il en me regardant le regard brûlant. Seule l'indécence m'obligerait à dire à quel point j'aimerais y goûter, de mes lèvres, de ma langue, de mes mains, de mes doigts... Et de...

- Louis! dis-je choquée et toute rouge.

- Naturellement, j'attendrai que tu m'y invites, fit-il en s'approchant de mes lèvres qu'il embrassa.

Je ne pouvais qu'un répondre avec plaisir après ces aveux de désirs charnels. Il avait cependant rapidement quitté mes lèvres pour approcher de mon oreille.

- Et je n'ai fait qu'énumérer les qualités physiques, ton humour, ta conversation, ta répartie, fit-il tout bas. Tout cela est bien amène à faire fantasmer les hommes. Tu l'ignores c'est tout mais j'ai rencontré peu de femmes avec ton charme... Aucune n'arrive à ta cheville... Elles ne mériteraient nullement ne serait-ce qu'un regard dédaigneux de ta part.

- Louis... C'est...

- Insuffisant pour refléter tes qualités... Je sais mais tu me fais tellement craquer que je suis incapable de mettre des mots sur mes pensées, dit alors Louis.

Je l'avais regardé fixement avant de l'attraper par la veste pour initier, pour la première fois dans mon cas, un baiser passionné. Tout ce qu'il venait de me dire me faisait littéralement décoller pour me mettre sur un petit nuage. Si ce garçon se moquait de moi, ce dont je doutais quand même de plus en plus, il y mettait franchement les formes. Doucement, Louis avait quitté mes lèvres pour me regarder et sans crier gare, se diriger vers mon cou. Il y déposa de doux baiser avec précaution et j'aurais presque juré l'entendre sentir ma peau. Je lui plaisais j'en étais certaine. Ses baisers se firent ensuite un peu plus intense.

- Louis qu'est-ce que tu fais? dis-je dans un petit rire amusé.

- Je profite..., fit-il tout bas.

Doucement, sa main avait saisi mon épaule, me surprenant un peu. Je me demandais simplement ce qu'il compait faire quand sa prise se fit plus sûre.

- Louis... Tu me serres trop, dis-je gênée de son geste.

- Ça va...

Louis avait été interrompu par une sirène qui retentissait, l'obligeant à quitter mon goût. J'avais alors eu un mouvement de recul, j'aurais juré qu'il avait un problème à la bouche. Mais quand il m'avait observée, j'avais pu réaliser que je m'étais trompée.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je paniquée.

Et comme pour me répondre, une voix et plus précisément celle du Général Smith retentit dans toute la station.

- Attention ! Attention ! À tous les membres d'équipage, une pluie de météorites s'approche à très grande vitesse, il n'est pas possible d'effectuer une manœuvre d'évitement. Nous allons être percuté par la face ouest de la station. Faites atten... Khrrrrrrr....

J'avais regardé Louis comme paniquée, nous étions de ce côté là de la station. Et les grésillements n'aidèrent nullement.

- Louis..., dis-je apeurée.

- Quelle m...

Et là, il y eut un tremblement de terre, enfin de la station mais cela y ressemblait grandement. Tout tremblait et surtout il y eut une explosion. Immédiatement, Louis s'était jeté sur moi pour me protéger tandis que je hurlais son prénom. J'avais fermé immédiatement les yeux et seuls des crissements de métal m'étaient parvenus. Je serrais si fort Louis que mes doigts tiraient sur quelque-chose autour de son cou. Nous étions soudainement tombés et j'avais senti ce que j'avais dans mes mains s'arracher de son cou. Je serrais nerveusement Louis contre moi quand enfin, la station cessa de trembler.

- Avarie détectée ! fit une voix robotique.

J'avais ouvert les yeux pour regarder Louis qui me fixait attentivement comme inquiet.

- Tout va bien? demanda-t-il.

- Je... Je crois, dis-je alors.

Je l'avais alors vu se redresser et me tendre la main pour m'aider à me relever. Je l'avais saisie sans hésitation et j'avais alors pû me rendre compte que la coursive autour de moi était totalement dévastée. De la fumée jaillissait de divers tuyaux éventrés, des poutres métalliques barraient le chemin ou du moins l'obstruaient.

- Et toi ça va ? demandai-je inquiète en me rendant compte qu'autour de nous, il y avait des débris.

- Je n'ai rien, fit il alors calmement.

Je me demandais comment il pouvait être aussi calme au vu de la situation. Je l'observais attentivement et sa veste était déchirée.

- Louis... Tu es sûr de ne pas être blessé ? m'étonnai-je.

- Oui, juste des débris, ma veste est ruinée.

- Ok..., dis-je alors calmement en regardant autour de moi.

Visiblement, les dégâts étaient importants. J'avais décidé de regarder si il y avait une autre personne et j'avais un peu avancé. J'avais immédiatement entendu un bout de métal tomber par terre et je me suis retournée pour regarder la source du bruit. Étonnement, j'aurais juré que c'était Louis qui avait jeté ce bout de métal, comme si il était en lui. Je devais être simplement sous le choc pour imaginer cela. Mon bracelet bippait sans arrêt et je devais regarder attentivement les appels. C'étaient des appels de mes parents. J'ai donc immédiatement décroché un appel de ma mère.

- Chérie? demanda ma mère. Rassure moi vite...

- Je vais bien... Ça va, dis-je alors en regardant mes mains. Je ne suis pas blessée...

Je venais de me rendre compte que je tenais toujours le pendentif de Louis alors je l'ai placé dans ma poche par sécurité.

- Et toi? demandai-je rapidement.

- Ça va, j'étais dans le logement, c'est beaucoup plus sécurisé... Ton père va bien, il est au travail... Il va être débordé..., fit ma mère stressée.

- Maman? Qu'est-ce qu'il se passe? demandai-je intriguée.

- On n'arrive pas à joindre Rakel, fit ma mère. Elle était dans la zone ouest...

- Quoi? demandai-je paniquée.

J'avais alors vu Louis s'approcher de moi et me regarder attentivement. Lui, il ne semblait pas le moins du monde paniqué. Loin de là même. Il me regarda avant de parler.

- Il y a un problème ? demanda Louis.

- Qui est avec toi? demanda rapidement ma mère.

- Louis... On passait un peu de temps ensemble... On marchait juste, mentis je.

- Essaye de rejoindre une zone sécurisée, on va essayer de joindre ta sœur, me fit ma mère.

- Elle était où dans cette zone? demandai-je.

- Un bar je crois, avoua ma mère. Mais...

- Nous ne sommes pas trop loin, fit Louis. On peut essayer de la trouver...

- Non, rentre ma chérie, fit ma mère paniquée.

- Maman... On ne sait pas l'état des coursives mais on peut regarder...

- Ne prends pas de risques... Je t'en prie, fit ma mère paniquée.

- Promis Maman, dis-je alors en raccrochant.

- On va la trouver, me fit Louis.

Je l'avais regardé étonnée et il m'indiqua des décombres dans un coin.

- Pendant que tu parlais, j'ai vu qu'il y avait un passage, me fit Louis.

Je l'avais donc suivi doucement et précautionneusement. C'était étrange mais j'avais l'impression que ce chemin avait été débloqué en réalité, je devais forcément me tromper. Mais surtout, c'était le comportement de Louis qui m'intriguait le plus.

- Merci de m'avoir protégée, dis-je rapidement en saisissant sa main sans doute parce que j'étais un peu effrayée de la situation.

- C'est normal non? me fit Louis.

- Oui sans doute mais quand même..., marmonnai-je.

- Je tiens à toi, me fit Louis en serrant ma main pour me guider dans un couloir.

- Mais tu n'as pas peur ? demandai-je choquée.

- Je suis d'une nature assez calme, fit Louis.

- Non..., l'ai-je corrigé. Pour ta famille ? Tu n'appelles personne?

- Ils sauront se débrouiller, me fit simplement Louis.

Si cela n'était pas un propos étrange, j'ignorais ce qui aurait pû l'être plus. J'avais l'impression que pour Louis, ce n'était pas pire qu'une coupure de courant.

- Par là, me fit Louis en tournant à gauche.

- Et pourquoi ? Cela a l'air aussi sinistré qu'à droite, dis-je en regardant dans l'autre direction.

- J'ai une excellente intuition en général, me fit Louis.

Au moins, nous étions ensemble, c'était déjà ça. Je l'avais suivi à travers les coursives dont les éclairages clignotaient sans cesse. Mon regard se porta sur une forme à ma gauche et je me suis figée.

- Ho mon dieu ! dis-je horrifiée en me tournant pour me réfugier dans les bras de Louis.

- Ne regarde pas, me dit-il simplement.

Je n'avais vu que la masse liquide sombre en dessous du corps, incapable de réaliser de qui il pouvait s'agir.

- Cette personne est... Morte? demandai-je.

- Vu la quantité de sang sous cette femme, sans aucun doute, fit simplement Louis avec une certaine froideur.

- Mais comment tu fais ? demandai-je en évitant de me retourner.

- Mon oncle travaille dans un espace mortuaire, j'allais le voir, fit alors Louis.

Cela pouvait donc expliquer son stoïcisme. Soudainement, j'avais réalisé qu'il avait précisé que c'était une femme et je me sentis angoissée.

- Ce n'est pas ta sœur, me fit Louis en me faisant avancer.

- Comment as-tu deviné ma question ? demandai-je surprise.

- Facile et logique, répondit Louis.

Nous avons continué d'avancer, tombant sur d'autres personnes, certaines blessées légèrement ou gravement, d'autres juste sonnées. J'avais de plus en plus peur pour ma sœur et je devais le signaler.

- On ne va pas la trouver, dis-je au bord des larmes. Elle est peut-être...

- Ne pense pas à cette éventualité, ce n'est pas certain, fit Louis avant de m'indiquer une coursive. On va regarder par là.

J'avais regardé la coursive justement indiquée et j'avais été étonnée. Elle était presque totalement plongée dans le noir. On ne pourrait pas avancer aisément et pourtant il me tira par la main.

- Louis, on ne voit rien, marmonnai-je.

- Fie toi à moi, me répondit encore Louis. Je te tiens... Fais attention aux débris au sol.

Il était marrant lui, je ne voyais absolument rien en fait. Ce n'était pas les légers clignotements qui pourraient me permettre de me diriger. C'était inutile d'aller plus loin à mes yeux, on n'allait arriver à rien.

- J'entends des gens, me fit Louis.

- Hein? m'étonnai-je en le suivant toujours.

Il continuait de me guider dans une pénombre incroyable quand soudain j'entendis enfin des cris.

- Hey!!! Y a quelqu'une ! fit une voix familière.

- C'est elle! dis-je pour Louis avant de hurler. RAKEL!!!!

- SIS??? hurla ma sœur en retour. Par ici!!! Je suis coincée avec une autre fille !!!

- On arrive !!!

Louis continuait de me tirer sans hésitation à travers la zone dévastée. Il avait franchement un très bon instinct car, alors que ma sœur continuait de crier pour signaler sa position, j'avais réalisé qu'on s'en approchait.

- Continue Rakel!!! hurlai-je alors.

- Ici!!! Par ici!!! hurla ma sœur depuis un recoin.

La lumière était un peu plus en état de fonctionnement dans ce couloir mais par contre, il y avait un sacré tas de débris. J'aurais hurlé de rage en voyant cela mais je ne voulais pas décourager ma sœur.

- On est là !!! dis-je alors à ma sœur.

- Ici, on ne peut rien bouger!!! fit-elle en réponse.

- Merde... C'est bloqué, dis-je tout bas.

- On ne peut pas être sûr, dit-il rapidement.

Louis m'avait alors lâché pour s'approcher des débris et j'étais un peu surprise de son manque d'hésitation.

- Bon... Ça devrait être faisable, fit-il calmement.

Je l'avais alors vu pousser des débris assez aisément, visiblement l'amas ne bloquait que les gens derrière.

- Tu veux de l'aide? demandai-je en m'approchant.

- Reste près de la paroi, je vais essayer de dégager un espace, me fit Louis.

Je m'étais donc exécutée, les mains tremblantes et la boule au ventre. Il semblait avoir une idée de comment déplacer les poids sans tout faire s'écrouler. Peu à peu, j'arrivais à discerner ce qu'il se passait de l'autre côté.

- Je te vois Sis! fit alors Rakel depuis l'autre côté.

- Je crois que moi aussi! dis-je en réponse.

Je pouvais presque la voir intégralement, prête à la retrouver.

- Attention ! cria ma sœur en voyant la structure trembler.

J'avais pu entendre Louis bouger et empêcher de ses mains la structure de bouger de trop. Par chance l'accès était désormais ouvert.

- Rakel! Vite ! dis-je rapidement.

Ma sœur fit alors passer la jeune fille avec elle et puis elle passa enfin. Je l'avais alors serrée dans mes bras comme jamais dans ma vie.

- Merci Sis, fit ma sœur.

- Je vais m'occuper de Mademoiselle, fit alors Louis pendant que j'aidais ma sœur à se relever.

- Attends... Tu es blessé ? demanda ma sœur soudainement.

- Non...

- Ton t-shirt est déchiré de partout..., grommela ma sœur.

- Les débris... Allez venez, fit-il rapidement.

Quand ma sœur avait dit ces mots, j'avais regardé le fameux t-shirt et en effet il était gravement endommagé. C'était pourtant impossible, il m'avait surplombée et donc le cas échéant, il ne devait être abîmé que dans le dos et pourtant ce n'était pas le cas. J'avais regardé Louis prendre la tête de la marche quand ma sœur s'adressa à moi.

- J'ai cru que tu allais être écrasée, me dit-elle.

- Je sais, j'ai eu de la chance que Louis ait pu empêcher la structure de bouger, assurai-je.

Et là, sans savoir pour quelle raison précise, j'avais regardé en arrière, vers les débris. La fameuse barre métallique qui avait failli me tomber dessus n'était pas simplement retenue, elle avait été broyée et de là où j'étais, j'aurais pu croire que j'y voyais des marques de doigts. Je devais rêver... Et pourtant, tout le trajet, je n'avais cessé d'observer Louis comme si il avait accompli l'impossible. Peut-être étais-je sous le choc mais en tout cas, Louis n'y était pas pour rien. Ce garçon cachait quelque chose et j'allais tout faire pour savoir quelle était cette fameuse chose. Ce jour là était le premier de ma nouvelle réalité.





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