Hope Station

Chapitre 8 : Entrée 08

6260 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/12/2022 08:53

Entrée 08


Journal de Sissela Ragnuson, numéro d'équipage 4878

Date d'enregistrement : Inconnue

Lieu d'enregistrement : Hope Station, localisation inconnue


Je m'étais transformée en un espèce d'amas de questions sans réponses. Cela faisait en effet déjà plusieurs jours que nous avions été percutés par la pluie de météorites totalement imprévue. Malheureusement, dix-sept personnes étaient décédées et il y avait même une centaine de blessés dont près du quart étaient graves. Autant le dire, l'ambiance à bord s'était transformée en une ambiance extrêmement lourde. Les gens se posaient des questions basiques et logiques car après tout, notre plan de vol aurait dû être parfait. Depuis, il y avait quelques petits problèmes techniques surtout dans la zone concernée et les techniciens tentaient de réparer. Moi aussi, j'aurais pu me poser des questions pour savoir si ce n'était pas un complot gouvernemental, comme pour étudier nos réactions. Après tout, c'était après être loin des communications terrestres que cela était arrivé alors, les théoriciens du complot s'en donnaient à cœur joie. D'autres se demandaient si des gens opposés à cette mission, si tant est qu'il en existait, avaient trafiqué le plan de vol. D'autres pensaient plus logiquement que l'équipage n'avait simplement pas fait plus attention que cela, se fiant au plan de vol initial sans franchement se poser de questions. Naturellement, assez rapidement même, une explication était apparue avec une logique implacable. Celle-ci était simple: sachant qu'aucun corps céleste ne devait se trouver sur notre trajectoire, peut-être deux météorites plus grosses s'étaient percutées provoquant ce nouvel amas... Personnellement, c'était cette version là qui semblait la plus logique. Mais tout cela ne changeait rien aux questions que moi je me posais. Ces mêmes questions concernaient toutes Louis et ce jour là. Je n'arrêtais pas de revoir sa façon de retenir les débris et le résultat sur ceux-ci, même en dormant. Je n'arrêtais pas non plus de me dire que ses soi-disantes blessures étaient fausses. Il ne pouvait pas avoir été blessé sur le ventre car ce même ventre était posé sur moi. Je le savais parfaitement car j'avais senti son poids sur ma poitrine et ses muscles quand j'avais posé mes mains sur mon précieux bouclier apporté par un chevalier servant. Alors que désormais Rakel ne cessait de vanter mon petit ami, signifiant ainsi à mes parents que j'en avais un, elle semblait convaincue que c'était un type bien. Alors oui, forcément, il avait participé à son sauvetage mais moi, je ne pouvais oublier le processus par lequel nous les avions trouvées. Il semblait savoir où aller mais également se repérer dans le noir total, c'était pourtant impossible surtout au vu de l'état de la station. Et puis sa façon de gérer la vue de cadavres était effrayante. J'avais franchement l'impression que Louis cachait quelque chose de grave et d'important. À vrai dire, tout cela commençait franchement à me perturber. Ainsi, j'avais pris une décision quelques jours après l'incident. J'étais allongée en pleine nuit sur mon lit, vêtue d'un haut de corps blanc et d'une culotte aussi blanche, ne trouvant nullement le sommeil à cause de ces mêmes questions. Quelques jours plus tôt, en me déshabillant après l'incident, j'avais retrouvé ce médaillon dans ma poche et désormais je le faisais tourner entre mes doigts. Il semblait très vieux mais très bien conservé, en or sans doute. Il n'y avait dessus qu'un lion surplombé par un W majuscule parfaitement dessiné. Je ne savais pas si cela avait une quelconque valeur autre que sentimentale, le W ne correspondait à rien par rapport à ses patronymes mais peut-être était-ce l'initiale du prénom de sa mère biologique. Je n'en savais rien, Louis restait quand même assez secret et ce, que ce soit lors de nos discussions ou simplement nos moments tranquilles. Je commençais à me demander si il ne s'était pas moqué de moi depuis le début. J'avais alors fixé attentivement mon poste de travail et sans hésitation, je m'étais levée.

- Je veux savoir, il me cache obligatoirement quelque chose, marmonnai-je en allumant mon tube de travail.

Afin d'obtenir un meilleur confort, je m'étais branchée sur mon implant de nuque et installée confortablement. J'avais besoin de savoir et de me concentrer sur absolument tout ce que je pouvais apprendre.

- Alors... Recherche spécificités physiques, précisai-je même si cela était inutile.

Mes yeux et mes pensées allaient travailler pour moi mais j'avais toujours aimé faire comme cela, me donnant l'impression de rester branchée à la réalité.

- Force physique supérieure, dis-je alors.

Cette première information, sans doute la plus choquante le concernant, n'allait en fait nullement me mener sur une piste. J'avais été idiote de penser le contraire. Immédiatement, j'étais tombée sur des informations concernant les nombreuses substances existantes pour booster les capacités ou encore les si nombreux modèles d'implants musculaires.

- Alors..., marmonnai-je déçue. Force physique supérieure sans implants...

Je n'avais pas eu grand-chose à me mettre sous la dent. Il ne s'agissait que de pages sur les exploits physiques incroyables ou les records.

- Parfaite acuité visuelle nocturne, dis-je ensuite.

Avec honte, j'avouerai être tombée sur exactement la même chose que pour ma première recherche. C'était peut-être un grave problème que de vivre à une époque où toutes les technologies possibles et inimaginables permettaient bien des exploits impossibles à nos ancêtres.

- Ho et puis merde, grommelai-je. Force surhumaine plus acuité visuelle plus self control plus... Mains froides tiens...

Là, j'avais dû donner l'impression au moteur de recherche que je signalais différents symptômes étranges d'une éventuellement maladie. Les résultats étaient nombreux, entre dopage génétique, maladie incurable ou encore une simple mauvaise circulation sanguine.

- J'arriverai à rien comme ça... Tiens? m'étonnai-je alors.

En effet, bien en haut de mon affichage, il y avait un onglet qui ne servait pas à grand chose en général. C'était l'onglet pour les recherches en fictions. D'habitude, si j'avais tapé chevalier par exemple, toutes les recherches liées aux holodocs et holofilms se seraient affichées dans cet onglet mais là, il y avait un problème pour moi. En effet, juste à côté de cet onglet, il y avait le chiffre un.

- Une correspondance avec ma recherche ? m'étonnai-je alors.

Au point où j'en étais, autant aller voir. J'avais donc sélectionné cet onglet pour découvrir quelle fiction pouvait correspondre. Un mot qui m'était totalement inconnu était alors apparu.

- Vam... Vampire? m'étonnai-je alors en espérant bien prononcer. Mais c'est quoi un vampire ?

J'avais donc sélectionné ce mot pour rechercher son contenu. Immédiatement, mon moteur de recherche indiqua que c'était un mot ancien.

- Mot désuet disparu du langage courant, mouais... Ça ne risque pas d'être probant, grommelai-je. Alors... Ce terme principalement usité au dix-neuvième, vingtième et vingt-et-unième siècle désignait un être surnaturel issus de bien des cultures anciennes. Ce terme disparut du langage courant lorsque le terme médical anémie générique allergique désigna les personnes affectées par ce mal lors du vingt-deuxième siècle et soigné définitivement... Mouais en bref... C'est mort.

Bizarrement, j'avais quand même envie de savoir pourquoi la recherche avait déclanché cette entrée et j'avais continué de lire.

- Le vampire est considéré dans tous ces folklores comme une créature maléfique, un cadavre animé, lus-je surprise. De prime abord, il s'agissait d'un monstre buveur de sang présent pour symboliser le mal dans toutes les cultures. Les vingtièmes et vingt-et-unième siècle en firent cependant un être différent, un humain mort mais se nourrissant de sang humain pour survivre. Principalement devenu un monstre de fiction, le vampire était passé de statut de monstre à celui de créature séductrice, s'intéressant principalement aux jeunes filles pures et souvent à peine sorties de l'adolescence. Ses représentations souvent sensuelles et à la plastique avantageuse transformèrent peu à peu le monstre en fantasme féminin très répandu, s'intéressant aux jeunes vierges autant pour leur sang que leurs corps... Les femmes fantasmaient sur un monstre? Sérieusement ?

Les femmes de l'époque étaient franchement étranges à mes yeux mais après tout, aujourd'hui beaucoup de jeune fille fantasmaient sur un éventuel bot capable de sentiments humains comme bien des holoséries exploitaient le filon.

- Bon... Alors caractéristiques des vampires..., continuai-je. La caractéristique première du vampire est son immortalité qu'il conserve en s'abreuvant de sang humain. Son corps le dote d'aptitudes incroyables comme une force physique dix à vingt fois supérieure à celle d'un être humain, sa capacité à voir parfaitement dans la nuit. Dans les œuvres fictionnelles, plusieurs signes indiquaient la nature de ces êtres de légendes. En tant que cadavre, le corps du vampire est constamment froid, comme son comportement suffisamment détaché. Dans bien des œuvres, leur façon de s'exprimer ou de constater la violence les rendaient totalement détachés de notre monde. De même, leur inaptitude à apparaître à la lumière du jour, celle-ci les faisant brûler, était une bonne indication...

J'avais relu ce passage par deux fois en réalité. Il y avait en effet dans ce passage, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, deux éléments que je n'avais pas indiqués dans ma recherche : un langage vieillot et surtout une froideur comportementale.

- C'est dingue... Louis correspond totalement à cette description... Enfin il est vivant..., marmonnai-je bêtement avant de voir la suite. L'imagerie populaire de l'époque en fit des séducteurs intenses, rendant chacun de leurs actes à la fois sensuels et émoustillants. Ils approchaient leurs proies par des mots doux et tendres avant d'en général finir par se nourrir après avoir consommé l'acte sexuel... Euh..., dis-je stupéfaite.

Étrange, c'était le bon mot mais après tout, ces êtres de fictions faisaient fantasmer.

- Alors... Ha... Se nourrir, marmonnai-je en poursuivant. Les vampires se nourrissaient dans la plupart des œuvres grâce à des canines développées. La plupart des œuvres les poussaient à se nourrir directement dans... Le cou? m'étonnai-je alors. Louis... Il... Il était intéressé par mon cou !

C'était impossible, ces êtres fictifs avaient un comportement identique au sien. C'était franchement impossible... Et soudain j'avais repensé à certaines images lors d'un certain cours.

- Cette victime dans ce village... Elle avait perdu sa virginité et elle avait des marques dans le cou... Et elle était exsangue ! m'étonnai-je alors. Il parlait froidement... Non... C'est pas possible...

Et mon regard réalisa qu'il y avait un supplément d'information sur cette source de données.

- Plusieures scènes de crimes du vingt-deuxième siècle semblaient indiquer une recrudescence de phénomènes apparentés au vampirisme avant que bien des enquêtes ne concluent à des implants dentaires recréant ce mythe. Plusieurs fois également, certains témoins pensèrent revoir des civils identiques à ce qu'ils étaient vingt ou trente ans plus tôt. Cependant aucun cas ne fut officiellement avéré. Le terme disparut peu à peu après la lassitude du sujet faisant tomber l'être considéré comme un vampire dans l'oubli...

C'était plutôt surprenant mais pas impossible, certaines inventions de fictions disparaissaient comme ils étaient apparus.

- Louis correspond totalement à cette description point après point, réalisai-je soudainement. C'est complètement fou...

J'avais refermé mon affichage, réalisant que c'était quand même plutôt invraisemblable. J'étais née dans une famille scientifique, constituée de médecins et jamais je n'aurais pu imaginer qu'un être de fiction puisse exister dans le monde réel. Il me restait peut-être une autre piste. C'était ce petit médaillon que j'avais gardé par inadvertance. Pour chercher vis à vis de cet objet, je n'avais qu'à le poser sur mon scanner multidimensionnel et à laisser le moteur de recherche trouver quelque chose de ressemblant à celui-ci. Cela pouvait prendre quelques minutes et j'avais une envie folle de contacter Louis. Peut-être que si je lui demandais simplement comment il avait fait tout ça, celui-ci aurait une explication probante et surtout plus convaincante que cette histoire étrange de créatures bizarres et déjà mortes. Soudainement, une occurrence pour le médaillon s'était affichée.

- Ho déjà ? m'étonnai-je. Cela doit être connu... Alors Famille Warren... Mille six cent deux, mille huit cent quatre-vingt... Noblesse anglesse, comtes du New Hampshire... Ho ben c'est juste un objet historique alors, sans doute un cadeau de son père...

J'étais franchement déçue et découvrit l'histoire de cette famille britannique n'était guère intéressant.

- Propriétaires terriens, lus-je lassée. Proches de la famille royale au dix-septième siècle... Disparition étrange ? m'étonnai-je alors.

La curiosité était bien un de mes défauts et dans ma situation, je n'avais pas d'autres choses plus intéressantes à faire que de m'y intéresser.

- Toute la famille Warren disparut dans un tragique fait divers durant l'été mille huit cent quatre vingt, lus-je avec intérêt Par la chaude nuit du six au sept juillet, la famille Warren du New Hampshire fut atrocement massacrées dans son manoir du comté. Chaque membre de la famille et chacun des employés de maison fut retrouvé horriblement mutilé sans qu'aucun suspect ne soit jamais appréhendé laissant ce massacre comme l'un des plus grands mystères de cette époque... Si je vois des traces dans le cou... Non rien sur les corps... Ce serait pas comme en Australie ?

Il n'y avait pas franchement d'informations sur ce fait divers surtout à cause de son époque, la plupart des archives ayant dû être perdues depuis longtemps. Il y avait bien quelque chose encore sur cette page.

- Photo des derniers membres de la Famille Warren? m'étonnai-je avant de la sélectionner.

C'était une famille parmis tant d'autres de l'époque, des parents posant avec leurs quatre enfants. Les parents étaient clairement des gens éduqués, cela se voyait déjà à leur prestance et surtout à leurs tenues. Les trois jeunes filles à l'avant plan sur la photo étaient toutes incroyablement jolies et mignonnes dans leurs petites robes. Qui avaient pû massacrer de si mignonnes petites filles ? Un monstre sans doute. J'avais ensuite observé le dernier membre de la famille, un adolescent qui était installé fièrement près de son père comme le futur comte qu'il était destiné à devenir. Et là, j'avais zoomé du mieux que je pouvais en écarquillant les yeux.

- Ces cheveux... Ces yeux... Ce... Ce visage... C'est Louis! dis-je en me levant de mon siège. Ho Andrew Warren? Une coïncidence ? Comment Louis peut autant lui ressembler... Photo prise à l'issue d'une vente aux enchères à l'occasion de laquelle le futur compte Andrew Warren fit l'acquisition d'une édition originale des Liaisons dangereuses... C'est son roman préféré enfin de Louis... Le futur compte a précisé avoir beaucoup d'affection pour le personnage de... Impossible... Le personnage de la Présidente de Tourvel? Mais... Mais... Mais... Comment c'est possible ?

J'étais effarée, ce garçon ressemblait à Louis et le personnage de celui-ci avait le même nom de famille... Cela faisait beaucoup trop de coïncidences pour n'être qu'un détail. J'étais juste sous le choc... J'avais alors désactivé mon implant en fixant mon mur.

- Je dois être folle, marmonnai-je avant de frissonner.

J'avais en effet senti comme un courant d'air derrière moi, un courant d'air que je n'aurais d'ailleurs jamais dû ressentir. Je m'étais lentement retournée, découvrant ainsi que ma fenêtre de balcon était ouverte. J'étais légèrement stupéfaite, j'aurais juré l'avoir refermée. Je m'étais donc approchée de mon balcon et j'avais regardé par dessus la rembarde découvrant que la plupart des logements étaient totalement plongés dans le noir, leurs occupants ayant réussi à trouver le sommeil. J'étais ensuite revenue dans ma chambre, refermant lentement le balcon. Mais il y avait un problème, c'était évident. J'avais l'impression d'être épiée alors j'avais relevé les yeux comme si quelqu'un pouvait me regarder.

- Je dois être..., dis-je avant de me figer.

Dans la fenêtre, j'avais discerné un reflet autre que le mien, mais c'était impossible, personne n'aurait pu pénétrer dans ma chambre. J'avais fermé les yeux avant de les rouvrir et de me retourner en cherchant le reflet.

- Il y a quelqu'un ? demandai-je en avançant dans chambre. Rakel? Bjorn?

Je m'étais approchée de mon lit, cherchant si mon petit frère ne s'était pas cru en pleine partie de cache cache nocturne même si je savais pertinemment que ma porte était verrouillée. Tandis que j'étais occupée à fixer mon lit totalement perdue, mon écran fixe du tube de travail avait détecté que je n'étais plus dessus et repassa sur l'écran blanc de base éclairant ma chambre un peu plus fortement. Et là, j'avais senti la goutte de sueur froide descendre incroyablement lentement le long de ma colonne vertébrale. Mon ombre portée sur le mur, elle n'était pas seule, il y en avait une autre. Je n'avais pas hésité et immédiatement j'avais fermé les poings avant de me retourner et de frapper dans la direction de la masse que j'avais découvert. Mes mains furent alors saisie au vol et j'avais ouvert les yeux choquée de qui se trouvait en face de moi.

- Lou... Louis ? dis-je choquée. Comment tu...

- Calme toi, me dit-il froidement.

- T'es passé par..., demandai-je avant de réaliser que c'était impossible d'atteindre un tel étage par l'extérieur. Lache moi ou je hurle!

- Inutile tu as placé toi-même ton insonorisation, dit-il calmement.

J'avais discrètement vérifié la véracité de son propos et c'était vrai, comme souvent d'ailleurs. Je n'avais pas le choix et j'avais commencé a

me débattre. Cela ne dura que quelques secondes car mes pieds avaient quittés le sol et mon dos avait quant à lui percuté mon matelas. Louis venait de me forcer à m'allonger sur le lit et il était en train de me surplomber, maintenant mes poignets contre le lit.

- Je ne vais pas te faire de mal, marmonna Louis.

- Je t'en prie lache moi, dis-je en panique.

- Je ne vais pas te violer, m'assura Louis.

- Mais tu veux mon sang ? dis-je alors sans franchement réfléchir clairement.

Et là, j'avais vu de la surprise dans son regard. Il devait me croire dingue. Et puis, il avait eu un tout petit rire.

- Tu es vraiment trop intelligente pour ton propre bien, me fit Louis.

- Attends..., dis-je surprise. C'est...

- Réel ? proposa Louis. Oui...

Je m'étais alors débattue de nouveau, un monstre me surplombait. Il était malheureusement bien trop fort pour et je n'avais aucune chance de me dégager. Pourtant, j'usais de tout mon corps pour cela, balançant mes jambes dans tous les sens. Au final, il avait fait pression de son corps sur le mien, se glissant entre mes jambes.

- Je ne vais pas te faire de mal, m'assura Louis.

- Pourquoi t'es venu ? demandai-je apeurée en essayant encore de me débattre.

- Je voulais récupérer quelque chose, me dit-il froidement. Je pensais que tu dormais...

- Tu serais rentré et tu aurais pris quoi? demandai-je comme ignorante.

- Ne te fais pas plus idiote que tu ne l'es Sis... Tu le sais, me fit Louis.

- Alors... Ça existe ? Les... Vampires? demandai-je en essayant de prononcer le mot.

- Cela fait si longtemps que je n'ai pas entendu un humain prononcer ce mot, fit-il amusé. Parfaite...

- Hein? m'étonnai-je complètement stupéfaite.

- J'ai hésité quand j'ai vu que tu ne dormais pas, m'assura Louis. Mais cette vision était incroyable...

Je venais soudain de me rendre compte d'une chose : ma tenue. Un simple haut sans sous-vêtements et une culotte... Mais le pire c'était que Louis était appuyé contre cette dernière. Tout doucement, il se pencha vers moi pour m'embrasser. Réticente au début, j'avais fini par répondre à sa douceur oubliant presque la situation. Ses mains avaient d'ailleurs relâché mes poignets.

- Tu... Tu ne me veux vraiment pas de mal? demandai-je alors doucement à Louis.

- En cet instant, il y a bien des choses que je voudrais, me fit Louis.

Mes yeux clignaient très rapidement d'étonnement, comprenant le propos.

- Je... Je...

- Tu as peur? demanda Louis. De moi?

- Ils... Ils disent..., marmonnai-je effrayée.

- Que nous sommes dangereux ? demanda Louis.

- Oui... Surtout...

- Tu te sens en danger? demanda Louis. Parce que l'accélération de tes battements de cœurs, ce n'est pas de la peur... Plus maintenant...

C'était peut-être parce que j'avais chaud, ou ma tenue sans doute mais je n'avais vraiment pas peur. Après tout, si la moitié des choses que je pouvais avoir lues étaient vraies, il pouvait me tuer depuis le début et il n'avait fait que m'embrasser. Je l'avais soudainement vu prendre appui sur ses mains.

- Étonnant... Ton cœur se calme..., s'étonna Louis.

- Si tu voulais me faire du mal... Ce serait déjà fait, dis-je exposant ainsi mon raisonnement.

- Et pourtant je suis bien ce que tu as découvert, me fit Louis.

- Ces vampires... Tout est vrai ? demandai-je méfiante.

- Curiosité ? Amusant, fit Louis en souriant. Le plus gros est vrai...

- Tu m'as approchée pour mon sang? demandai-je gênée et blessée.

- Parce que tu me plais, me répondit Louis.

- Ils disent que les vierges...

- Pff... Balivernes, me fit Louis. Il n'y a absolument aucune différence.

- Ho..., dis-je gênée.

- Dois-je en conclure que tu avais peur de cela? demanda Louis amusé.

- Tu es Andrew Warren? demandai-je guidée par mon désir de connaissances.

Louis m'avait alors regardée avec amusement avant de se redresser en me fixant attentivement. Je m'étais également redressée en prenant appui sur mes coudes comme pour me rapprocher de lui.

- Est-ce important ? demanda Louis.

- Tu es Andrew? insistai-je.

- Cela change quelque chose ?

- Je dois t'appeler Louis ou Andrew ? demandai-je ensuite.

- Louis, fit-il amusé. Je n'utilise plus Andrew...

- Qu'y a-t-il ? demandai-je étonnée.

- Tu n'as absolument pas peur..., s'étonna Louis.

- Tu m'as sauvée... Ma sœur aussi, dis-je alors.

- Ou peut-être que tu ignores ce qu'est réellement un vampire, dit alors Louis.

- C'est à dire? demandai-je n'ayant eu que la description du personnage de fiction.

- Nous sommes le sommet de la chaîne alimentaire, bien plus haut que l'être humain, fit Louis.

- Et donc je ne suis qu'une nourriture pour toi? demandai-je intriguée.

Instinctivement, il s'était baissé pour venir de nouveau embrasser mes lèvres, plus fiévreusement que jamais. Peut-être parce que désormais je savais ce qu'il était mais j'avais l'impression qu'il m'embrassait bien différemment, plus intensément.

- Cela répond à ta question ? me demanda alors Louis.

- Oui..., dis-je timidement en le sentant contre moi.

J'avais un peu avancé ma tête comme réclamant un nouveau baiser et Louis répondit à ma demande. C'était déjà cela.

- Mais tes dents... Elles sont totalement normales, dis-je alors bêtement.

Louis eut à nouveau un petit rire et il me regarda attentivement en ouvrant la bouche. Et là, j'avais pu les voir ses canines, elles s'étaient légèrement allongées et semblaient briller d'une lueur mauvaise.

- Tu te rends compte que je n'ai jamais rencontré un être humain qui voulait savoir à quoi cela ressemble ? demanda Louis.

- J'avais jamais entendu parler des vampires, dis-je alors en réponse.

- Étonnement vous avez oublié notre existence, fit-il en me fixant avec étonnement.

C'était idiot mais j'avais commencé à bouger ma main gauche en la dirigeant vers sa bouche. Lorsque j'avais remarqué sa surprise je m'étais figée.

- Je peux toucher? demandai-je perplexe.

- Oui... Mais attention ça coupe, dit-il en souriant.

J'avais approché la main d'une de ses canines et du bout des doigts j'avais effleuré celle-ci. Elle semblait extrêmement aiguisée, tranchante et je dirai même mortelle.

- Tu aspires le sang à travers elle? demandai-je en le regardant droit dans les yeux.

- Ce ne sert qu'à transpercer, m'avoua Louis.

- Et cela fait mal? demandai-je.

- Quand je les sors? demanda Louis surpris.

- Euh... Non... Quand tu..., hésitai-je gênée.

- Quand je me nourris ? demanda Louis.

- Oui... Au fait la vraie nourriture ne te sert à rien? demandai-je avant tout.

- Je peux manger mais cela ne me nourrit pas, avoua Louis.

- D'accord... Alors? Cela fait mal? demandai-je.

- Au moment où je transperce oui, avoua Louis.

- Et c'est tout? m'étonnai-je.

- Quand nous buvons, nous libérons une substance dans notre salive qui agit sur le corps de la victime, m'expliqua Louis.

- Cela anesthésiste ? demandai-je intriguée.

- Cela pousse le corps de la victime à libérer de l'endorphine et de la dopamine, avoua Louis.

- Mais ce sont..., réalisai-je.

- De quoi pousser la victime à apprécier, fit-il amusé.

- Jusque quel point ? demandai-je avant de rougir en voyant sa surprise.

Doucement, Louis le regarda et et commença à embrasser mon doigt toujours contre sa canine.

- Tu veux savoir ? demanda Louis avec un sourire charmeur.

- Oui! dis-je rapidement avant de me figer.

- Trop empressée... Tu sais que cela signifie énormément de vouloir nourrir un vampire ? demanda Louis.

- Cela veut dire quoi? demandai-je intriguée.

- Que tu veux être mienne, fit-il en embrassant mon doigt.

- Tienne cela veut dire... Aïe ! dis-je lorsque sa canine perça soudainement mon doigt.

Il avait souri, me surprenant un peu, et il avait continué d'embrasser mon doigt. Il m'avait ensuite regardée tandis que je mordillais ma lèvre tellement j'étais intriguée. Et là, il avait pris mon doigt et semblait aspirer, le léchant doucement. Je le regardai faire avec beaucoup d'étonnement quand j'avais remarqué un léger frisson chez moi. En très peu de temps, j'avais compris ce qu'il m'avait avoué, j'avais extrêmement chaud, très très chaud même. Je devais me tortiller pour essayer de garder contenance. Comme mu par son instinct, Louis s'était posé doucement sur moi avant de venir m'embrasser dans le cou.

- Je ne vais pas te mordre là, mais j'en ai envie, dit-il.

- Louis..., murmurai-je.

J'avais à nouveau approché mon doigt de sa bouche et il me le lécha. C'était étonnant, je me sentais bien. J'avais dû légèrement bouger les jambes à cause d'une étrange sensation. Cette même sensation me fit comprendre rapidement que cela me faisait de l'effet. Je sentais la chaleur qui grimpait entre mes cuisses de plus en plus vite. Je m'étais à nouveau tortillée mais j'étais mue par mes sensations et instinctivement j'avais commencé à frotter mon entrejambe contre lui.

- Voilà ce que cela fait, me fit Louis réalisant mon comportement.

- C'est dingue..., dis-je avant de me rendre compte qu'à lui aussi cela lui faisait de l'effet.

Soudainement, j'avais sursauté. Sa main venait de se diriger vers ma taille et il m'avait fixé dans les yeux. Je l'avais senti du bout des doigts effleurer ma culotte et surtout mes parties intimes par dessus le tissus.

- Laisse moi deviner... Aucun garçon ne t'a jamais caressée ? demanda Louis.

- N... Non... Hmm, dis-je avant de me cambrer légèrement sous une douce caresse.

- J'aimerais te faire tellement de choses, tu ne peux pas deviner ce qui me passe par la tête, dit-il alors.

J'avais écarquillé les yeux et je devais également rougir profitant d'encore quelques caresses. Ma culotte ne devait clairement plus être dans un état très pur. J'avais posé ma tête sur le côté, n'osant pas regarder ce qu'il se passait. J'avais senti le tissu être déplacé sur le côté et son doigt m'effleurer directement sur la peau. J'avais fermé les yeux de stress et de peur. Soudainement, je l'avais senti s'approcher de mon oreille.

- Pas comme ça, fit-il doucement. Tu mérites mieux qu'une initiation sous morsure...

J'avais tourné la tête pour le regarder, plutôt gémissantes de ses caresses. En réalité, il ne me caressait plus mais c'était moi qui bougeait contre sa main.

- C'est sans cet artifice que je te veux, me fit Louis. Tu ne peux pas savoir à quel point je lutte en cet instant...

- Tu veux...

- Je ferai ça bien, dit-il doucement avant de m'embrasser.

Le problème était que j'étais totalement sous l'emprise de sa morsure et je l'avais saisi par la nuque pour l'embrasser d'une manière que je pourrais qualifier d'affamée. Mon cerveau a perdu toutes ses inhibitions, je le voulais là, maintenant, sans résistance.

- Je veux encore te nourrir, dis-je.

- C'est dangereux... Et tu ne résistera pas, me fit Louis.

- Je ne veux pas résister..., avouai-je à demi-mot.

- Je dois y aller avant de te faire ces choses..., me fit Louis.

- Je..., protestai-je en le voyant se redresser.

J'étais allongée sur le dos, échevelée, la culotte déplacée et mon intimité humidifiée comme jamais. J'aurais dû être gênée d'être dans cette position mais non, je n'étais qu'une masse de regrets que cela s'arrête.

- Je dois franchement être stupide, fit Louis en me regardant.

J'avais été étonnée mais une partie de son anatomie me prouvait bien qu'il disait vrai. C'était moi qui lui faisait ça. Je ne savais même pas si je devais le prendre bien mais je savais par contre qu'il voulait de moi. Et alors que je l'observais attentivement, plutôt déçue qu'il se soit éloigné, que je m'étais enfin rendue compte non seulement de mon apparence mais également de mon état. Immédiatement, j'avais alors attrapé mon drap pour m'enrouler dedans.

- Dommage, fit-il amusé.

- C'est ta morsure qui m'a fait ça ? demandai-je inquiète.

Il s'était approché doucement de moi et m'avait encore une fois embrassée, bien plus tendrement en fait, alors que j'étais assise sur le bord du lit.

- Fais moi croire que tu n'en avais pas plus envie, m'ordonna presque Louis.

- Heu... Je..., hésitai-je. Cela ne m'aurait pas gênée...

- Moi oui, fit-il soudainement.

- Tu... Tu n'en avais pas envie? demandai-je inquiète.

- Si bien évidemment, mais actuellement j'ai également faim, me fit Louis.

- On a des cubes si tu veux, précisai-je avant de le regarder. Ho tu veux dire...

- Ton sang est absolument succulent, me dit-il alors avec un sourire extrêmement doux.

- C'est... gentil? demandai-je bêtement tandis que cela me gênait.

- Tu es magnifique quand tu es gênée, me dit-il amusé également. Cela y ressemble... J'ai peur de ne pas résister plus longuement...

- Mais... Si j'étais d'accord ? demandai-je ensuite le surprenant un peu.

- Sis... Tu ne comprends pas mais se nourrir est pour nous un besoin viscéral, en plein manque il est difficile d'épargner la victime.

- Ho... D'accord..., répondis-je tristement.

Je l'avais alors vu se diriger tranquillement vers mon bureau et arracher son pendentif de ma borne de recherche. Il avait même rallumé l'écran et je m'étais redressée du lit.

- Qu'est-ce que tu fais? demandai-je inquiète.

- J'efface les traces de ta recherche, précisa Louis.

- Mais pourquoi ? demandai-je ensuite.

- Il vaut mieux que cela reste secret, fit-il en me tournant toujours le dos.

Je devais d'ailleurs être encore un peu sous l'effet de sa morsure car je ne pouvais détacher mon regard de ses fesses, très sexy pour information. Mon esprit étant cependant beaucoup moins embrumé, je m'étais posée une question et il devait avoir la réponse à cette dernière.

- Personne ne sait que tu es un..., commençai-je à demander.

- Non et il vaut mieux que cela le reste, avoua Louis en se redressant.

- Mais ta famille l'ignore aussi? demandai-je perdue.

Son regard était plutôt largement surpris, sa façon de me regarder semblait d'ailleurs totalement étonnée.

- Tu as vu la photographie non ? me demanda Louis.

- Attends... T'es en train de me dire que...

- Toute la famille Tourvel oui, précisa Louis.

- Mais pourquoi ? m'étonnai-je rapidement.

- On veut voir à quoi ressemble cette nouvelle planète, précisa Louis.

- Je garderai le secret, précisai-je rapidement.

Louis s'était alors approché de moi pour lever mon menton du bout des doigts et m'embrasser à nouveau.

- Je compte sur toi, me dit-il rapidement.

- Mais... Si j'ai des questions ? l'interrogeai-je ensuite.

- J'y répondrai une autre fois, assura Louis.

- Tu as réellement été blessé en me protégeant ? voulus je savoir.

- Oui, mais ne t'inquiètes pas, cela ne peut pas me tuer, m'assura Louis.

- Merci alors..., dis-je doucement.

- Même humain je l'aurai fait, m'assura Louis en s'approchant du balcon.

Je l'avais regardé plus ou moins surprise quand il avait pris la décision d'ouvrir la fenêtre, propageant l'air froid simulé dans ma chambre.

- Une seconde..., dis-je alors en attrapant son bras.

- Oui? m'interroggea Louis.

- Tu es passé par là ? demandai-je immédiatement.

- Évidemment, fit-il en souriant.

- On...

- Est toujours ensemble ? m'interroggea bêtement Louis. Cela dépend de toi.

- Alors oui, m'étai-je empressée de préciser peu désireuse de voir déjà ma première relation se finir.

- Tant mieux, fit Louis en passant sur le balcon.

- Mais comment tu comptes rejoindre ton logement ? Tu voles ? demandai-je méfiante.

- Je vais passer par le bas, m'assura Louis.

- Hein? dis-je horrifiée en le voyant escalader le balcon.

J'étais plutôt effrayée en réalité et inquiète pour lui surtout. Mais après tout, lui il connaissait ses capacités. Et bêtement, j'allais encore me rendre ridicule.

- Je ne verrouillerai jamais le balcon, dis-je rapidement.

- Est-ce une invitation à revenir te voir la nuit ? demanda Louis avec un petit sourire en coin.

- T'es pas obligé..., marmonnai-je gênée.

- Pour ce genre d'activités ? demanda-t-il en indiquant mon lit.

- Non! m'empressai-je de répondre. Enfin... Je veux juste passer plus de temps avec toi.

- Alors j'accepte l'invitation, me fit Louis en baissant la tête.

- Tu pourras te retenir ? demandai-je.

En réalité j'étais saisie d'un étrange doute, le genre de doute qui vous prend aux tripes. Je ne pouvais m'empêcher de revoir une image dans ma tête.

- Louis... En Australie... Durant le cours..., commençai-je.

- C'était bien des vampires, m'avoua Louis.

- Je crois que j'avais compris, avouai-je alors. Mais cette fille... C'était toi?

Louis me regarda avec un petit étonnement. Il réfléchit un instant et cela m'avait donné ma réponse.

- Tu veux vraiment savoir ? demanda Louis.

- Tu as donc pris la virginité de cette fille avant de la tuer, précisai-je.

- C'était une époque différente, où se nourrir était différent, marmonna Louis.

- C'est ce qui m'attend ? Tu attends cela de moi pour me tuer ensuite ? demandai-je inquiète autant pour moi que mes proches.

- Non, toi, tu me plais, fit-il en s'approchant du bord.

Je l'avais regardé inquiète quand soudain, il s'était laissé tomber à la renverse. Un instant plus tard, j'étais accrochée nerveusement à la rambarde pour regarder en bas mais je ne le voyais nulle part. Louis était donc une créature différente, dangereuse et mortelle. J'étais donc retournée doucement dans ma chambre en ne verrouillant pas ma fenêtre et je m'étais approchée de mon lit pour observer à quel point il était défait.

- Mon dieu, marmonnai-je en y repensant.

Je n'arrivais pas à croire que j'avais pris autant de plaisir avec aussi peu d'attention. La capacité de se nourrir m'avait rendue totalement folle mais j'oserai avouer que cela ne m'avait pas tant gênée que cela. J'avais honte mais j'avais quand même aimé. Décidément, cette mission était pleine de surprises mais le plus intéressant, c'était bien Louis et l'effet qu'il avait sur moi.





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