Zoomorphic - Wolves & Wendigos

Chapitre 11 : XI

9047 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/08/2023 16:29

Étonnement, cela fut plus calme par la suite. En effet, j'avais réalisé que je ne découvrais plus rien. Cela me faisait un peu chier en fait, j'aurais cru que Blaine trouverait cela nécessaire de me tenir au courant mais parfois, je me demandais encore si je réfléchissais un peu plus loin que le bout de mon nez. Quelqu'un d'aussi secret de lui n'allait pas me faire des comptes rendus mais cela me donnait l'impression qu'il n'avait pas plus que cela confiance en moi. Mais cette absence de problèmes, d'informations ou de découvertes, et bien cela permit à ma petite personne de passer bien plus de temps qu'avant avec Max. C'était plutôt gratifiant, surtout quand ni lui ni moi n'avions à gérer nos robots. D'ailleurs, un jour qui eut lieu quelques jours après ma compréhension de la mission de Blaine, je pus me balader avec Max dans le domaine familial, Blaine ayant accepté de prendre bébé Nora. Avec Max, cela avançait un peu plus, désormais nos baisers se faisaient plus intenses. D'ailleurs, ce fut après une séance de baisers contre un arbre que je laissais mes mains glisser sous son t-shirt - et oui le côté chaudière des Thériens avait franchement du bon. C'était plaisant car Max avait une sacrée plaquette de chocolat, à la fois douce et dure sous mes doigts qui aimaient la dessiner longuement. Les joues rouges et brûlantes, je me détachais de ses lèvres pour le regarder.

- Tes mains ne sont pas obligées de rester sur ma taille, dis-je en haussant les sourcils de manière assez suggestive.

- Je..., hésita mon beau Thérien.

- Max... Cela ne me gêne pas...

Décidément, il fallait lui tendre la perche. Je fus un peu surprise de sentir la chaleur franchement intense - sans doute plus que jamais - de ses mains sur la peau de mon ventre. Il me caressait lentement, avec douceur et respect, me poussant à l'embrasser pour l'encourager encore un peu. Enfin, il réagissait comme un garçon normal et je sentis ses mains remonter lentement pour effleurer mon soutien-gorge. Je mordis alors ses lèvres pour l'inviter à me caresser et Max, même si il restait hésitant, le fit avec beaucoup de douceur. La plupart de mes ex avaient réagi comme des bruts, pensant sans doute que ce n'était pas sensible. Max était très différent et m'effleurait en fait à peine du bout des doigts mais sa façon de faire était enchanteresse. Pour lui faire comprendre que cela me plaisait, je me laissai immédiatement aller à quelques menus gémissements éloquents.

- Je ne te fais pas mal? demanda Max en me caressant tout en étant clairement le plus gêné de nous deux.

- Max... cela ressemble à un gémissement de douleur? demandai-je avec un petit sourire amusé qui me fit rire.

- Oui... Enfin je veux dire non... Ça semble te plaire..., fit-il gêné et perdu.

- Heureusement que tu as les mains brûlantes, on est dehors..., dis-je en riant.

- Oui, c'est peut-être le plus gênant, avoua Max.

- On pourrait... Aller dans ta chambre..., dis-je avec un sourire évocateur.

Il s'était figé - je devais aller trop vite pour lui - avant de clairement réfléchir. J'avais envie de plus que quelques baisers moi et franchement, j'avais bien compris que lui, il ne prendrait jamais les devants et ne me demanderait jamais quoique ce soit. Moi, je voulais... Des choses - besoin d'un dessin? Je ne savais pas si c'était franchement blessant mais il mettait un temps plutôt fou à se décider. Et puis tout à coup, il rougit un petit peu avant de prendre la parole.

- On serait mieux..., marmonna alors Max si bas qu'en réalité je doutais même d'avoir bien entendu.

- Ne sois pas gêné, dis-je en prenant sa main sans hésitation pour avancer vers la maison.

Sa démarche était plutôt lente, il était clairement stressé. Histoire de le rassurer un petit peu, je le regardai attentivement et lui fit un clin d'œil. C'était normal, il n'avait pas à avoir honte ni à se sentir gêné surtout que j'étais celle qui avait proposé. Passant près de l'extérieur mroche de la maison, je repérai Nel en train de jouer avec Ben. Cette image étonnante d'une adolescente jouant aux jeux d'un enfant plus jeune était surprenante à la base mais désormais nous y étions habitués. En effet, Nel n'avait pas dû avoir l'enfance des autres enfants du monde ou même Thériens, la notion de jeu ne signifiait d'ailleurs pas grand chose pour elle. En réalité, cela consistait à chasser, chacun son délire. Nous entrâmes par la porte arrière qui menait à la cuisine et, alors qu'il ouvrait la marche, Max se figea. Consternée, je penchai immédiatement la tête pour mieux découvrir la raison de son arrêt intempestif. Il s'agissait tout simplement de sa mère.

- Salut Maman, fit-il mal à l'aise.

- Déjà rentrés? demanda alors celle-ci un peu surprise.

- Oui, j'ai froid moi dehors, avouai-je clairement pour donner de la crédibilité à mon propos.

- C'est vrai... Un manque d'habitude, dit-elle en riant.

Je poussai alors délicatement -mais avec empressement - dans le dos de Max pour qu'il avance. Il finit enfin par céder et nous pûmes nous rendre dans la chambre. Dire que Max ne savait plus où se mettre serait un doux euphémisme. Je souris avant de m'assurer - question de sécurité - que la porte était bien fermée. Max se retourna alors en entendant le cliquetis de la clef et il me regarda fixement. Cela donnait presque l'impression que j'allais le violer... Je me mis à enlever mon écharpe et mon manteau avant de défaire mes bottes.

- Ça va mieux ? Le froid? demanda alors Max en essayant de prendre de l'assurance.

- Je n'avais pas froid Max..., marmonnai-je en le regardant.

Je m'approchai alors doucement de lui et me glissait entre ses jambes avant de passer lentement mes mains derrière sa nuque.

- J'ai même plutôt chaud, dis-je en souriant avant de l'embrasser plutôt passionnément.

J'essayais d'imprimer un petit mouvement de poussée pour qu'il s'allonge et il n'obéit pas. Je fus consternée, il hésitait encore ou paniquait. Je pensai immédiatement qu'il était tellement différent de Blaine avant de me rendre compte que c'était idiot. Pourquoi j'avais pensé à cela? Je n'en savais rien... Peut-être parce que ça me faisait bizarre de devoir prendre toutes les initiatives. Histoire qu'il comprenne un peu, je me mis à détacher les boutons de sa chemise quand Max rompit le baiser.

- Je...

- Max... On va pas coucher ensemble, dis-je alors en soupirant. Je veux juste un peu... Profiter...

- Tu...

- Arrête de te poser tes questions, suis ton instinct un peu, grommelai-je presque avant d'enlever mon t-shirt.

Postée devant lui en soutien-gorge, mon petit loup d'amour se figea complètement. Le cliché de l'adolescent qui se fige devant un soutif. Au moins, vu sa tête, il n'était pas en train d'hurler intérieurement à la victoire.

- Je veux juste un peu sentir ta peau contre la mienne, et peut-être que tu me touches un peu, dis-je avec un clin d'œil.

Max releva les yeux vers moi et je glissais mes mains dans mon dos pour détacher l'armature du soutien-gorge qui, peu de temps plus tard, vola dans la pièce. Max déglutit un peu et je me plaçai sur lui à califourchon, laissant mes mains arpenter son torse. L'embrassant dans le cou, je me dirigeai vers son oreille.

- Ta peau est vraiment brulante... Allonge toi..., dis-je de manière plutôt séductrice.

Max se laissa alors doucement tomber en arrière - quand on veut on peut - et je pus m'installer sur son ventre avant de m'allonger sur son torse.

- C'est franchement plaisant cette chaleur... Un vrai sauna, dis-je en repensant à des vacances avec Maman.

- Merci? proposa Max.

- Alors... Je sais que c'est pas des airbags gigantesques... Je te plais? demandai-je intriguée.

- Tu es parfaite, m'assura Max.

- L'amour rend aveugle, dis-je alors en riant. Peu de chance que mon caractère de merde fasse de moi une fille parfaite...

- Ça ne me dérange pas, dit-il doucement.

Je saisis donc sa main et, histoire de le récompenser, je la dirigeai vers mes seins pour qu'il puisse en profiter. Il faisait ça avec beaucoup de douceur, peut-être parce que je le guidais... Quand une plainte sécurisante, véritable gémissement de plaisir, sortit de ma bouche, il se figea avant que je ne l'embrasse. Cette chaleur de loup, cette douceur, ça me rendait littéralement folle. Je voulais plus... Je voulais lui faire du bien et sans hésitation, je glissai ma main entre nous, vers sa ceinture.

- Tu fais quoi? demanda-t-il paniqué.

- Je vais te faire du bien, dis-je en couvrant de ma voix le cliquetis de son ceinturon. Par contre, je t'interdis de dicter le rythme en forçant ma tête et surtout tu me préviens quand je vais trop loin... T'as compris ?

En fait non, il n'avait pas compris vu son regard. J'attendais bêtement, les mains sur sa fermeture éclair qu'il me réponde et il me fixa.

- Tu as déjà fait ça ? demanda-t-il alors.

- C'est quoi cette question de merde? demandai-je choquée.

- C'était pas négatif..., dit-il gêné. Je n'ai vraiment aucune...

- J'ai déjà eu des mecs... D'où mes demandes..., marmonnai-je.

- D'accord... Je ferai attention... Mais si ça te gêne...

- Max... Je te propose..., marmonnai-je.

- Mais moi je...

- J'ai rien demandé en retour, dis-je en riant avant d'ouvrir le bouton.

Devoir le préciser était un peu vexant, je voulais lui faire du bien et je savais déjà que pour que ce soit lui qui s'y mette, il faudrait du temps. Cela tombait bien, je pouvais être patiente si le résultat en valait la chandelle. J'écartai enfin les bords de son jean et je fis glisser la fermeture éclair. Je fus un peu surprise de découvrir un caleçon à l'ancienne, gris et vieillot, du genre des grands-pères. Faudrait remédier à cela et lui dégoter des dessous bien plus sexy. Mais à cet instant là, le renflement prononcé qui se présentait à moi, sans doute dû à l'imagination de mon petit ami, me faisait franchement plaisir - bah quoi? Le matériel devant moi, encore caché, était dans la norme et ce n'était pas si mal. Je regardai vers Max - complètement rouge soit dit en passant - avec un air que je voulus coquin. Je laissai donc mes mains se se diriger vers l'élastique du caleçon, désireuse de libérer un sexe bien dur et bien dressé afin de m'en délecter avidement comme d'une glace en plein été quand soudain il y eut un bruit. Je relevai immédiatement la tête vers Max, paniquée et inquiète car ce cri, c'était celui de son petit frère.

- Qu'est-ce que..., marmonna Max.

- Et merde... Qu'est-ce que c'est encore? dis-je lassée en laissant ce caleçon cacher ce que je voulais voir.

Immédiatement, je saisis au moins mon t-shirt pour me cacher pendant que Max refermait son jean et enfilait sa chemise. N'importe qui aurait pû être vexé à ma place mais sur le coup, j'étais juste inquiète. Enfilant mes chaussures à la hâte, je laissai Max ouvrir la porte avant de le suivre. Rapidement, nous arrivâmes tous les deux dans la cuisine pour mieux y découvrir Ben, la tête rivée dans les bras de sa mère et hurlant. Sa mère releva la tête vers nous et je sentis qu'elle avait réalisé que nous ne faisions pas une partie de jeux de société. Heureusement, elle n'émit aucun commentaire. Du regard, je cherchais Nel en panique.

- Maman... Qu'est-ce qu'il a? demanda alors Max totalement inquiet.

- J'essaye de comprendre... Il n'a rien en tout cas..., avoua sa mère.

Je tournai la tête vers elle et pendant ce temps, elle écartait Ben d'elle pour le regarder.

- Chéri... Calme toi et dis moi ce qu'il y a..., marmonna la mère de famille.

- C'est..., fit Ben avant un gros reniflement bien bruyant et bien dégeulasse.

- Oui? insista sa mère.

- C'est Nel... Snirfl!!!! fit-il en reniflant très fortement.

J'étais saisie d'angoisse pour la jeune fille quand je vis Max s'agenouiller très vite près de son frère.

- Qu'est-ce qu'elle a fait? demanda Max.

- Elle... Elle...

- Qu'a fait ce monstre ? demanda alors Max.

Je ne savais pas pourquoi mais entendre le mot "monstre" sortir de la bouche de Max non pas sur un ton interrogatif mais bien sur celui clairement éructé du dégoût, cela me fit quelque chose. Je comprenais alors que même Max ne considérait pas les Wendigos comme des Thériens ordinaire. Je fixais simplement le dos de mon petit ami, arborant une sacrée surprise sur le visage, quand je relevai inconsciemment la tête. Je vis alors la tête de la mère de Max comme perdue. Elle aussi avait relevé cela et elle me regardait sachant que je m'entendais un peu avec Blaine.

- Max... Ne dis pas ça, fit alors sa mère.

- C'est une Wendigo merde, s'énerva Max. Elle t'a fait quoi?

- On... On jouait, fit alors Ben en panique. Je lui ai dit qu'elle était méchante pour joue, plusieures fois, et elle a crié que c'était faux... Elle s'est changée... Elle allait m'attaquer...

- L'espèce de sale..., s'énerva Max.

- Attends, dis-je alors pour le calmer. Elle n'a pas forcément voulu l'attaquer...

Max se retourna et me fixa attentivement avant de peser clairement le pour et le contre de mon propos. Par chance, sa mère alla dans mon sens.

- Elle ne se transforme pas depuis longtemps... Une émotion forte et... Elle a dû se transformer sans s'en rendre compte... C'est peut-être même la première fois sans lune...

- Tu sais où elle est Ben? Toujours dehors ? demandai-je alors.

- Elle est partie en courant... Je crois...

- Ho ho, marmonna alors la mère de mon petit ami qui oscillait entre rage, colère et calme.

- Quoi? Il y a un soucis Tanya? demandai-je intriguée.

- Avec Kyle... On parle devant elle sans forcément relever sa présence...

- Vous parlez de la meute ? demanda alors Max.

- De tout..., marmonna sa mère. Si elle retourne chez les Wendigos...

- On est mal barrés, comprit alors Max.

- Mais... Elle n'en fait plus partie depuis qu'elle a été offerte à Blaine non? demandai-je.

- Tu te doutes bien qu'il n'en a pas profité donc techniquement... Si, comprit alors Tanya avant de me fixer. Il faut la retrouver.

- On n'est que nous deux, précisa Max.

- Oui et je vais rester avec Ben au cas où elle revienne, avoua la mère de Max avant de me regarder.

- Je vais chercher aussi, je peux aller dans l'autre direction, précisai-je.

- Et si elle t'attaque? demanda Max.

- Euh..., hésitai-je avec lucidité. Blaine est dans sa caravane ? demandai-je immédiatement.

- Normalement... Pourquoi ? demanda Tanya.

- Il pourra l'accompagner... Si il est motivé, précisa Max.

- J'y vais, pars à sa recherche, dis-je à Max en courant vers la porte d'entrée.

- Lynn... Fais attention, m'avertit Max.

- Promis! dis-je en jaillissant dans le froid et fonçant vers la caravane.

J'arrivai immédiatement et rapidement, courant le plus vite possible car chaque seconde, Nel pouvait prendre de l'avance. Je martelai alors la porte de la caravane.

- Blaine!!! Ho Blaine!!! Ouvre putain de bordel de merde!!!

Rien... Pas la moindre réponse... Je savais que ce serait mal vu mais tant pis, je poussais sur la poignée. Soudain, je fus emportée par mon propre poids et surtout car Blaine venait d'ouvrir. Je cognai alors sur son torse nu et brulant.

- Blaine!

- Rhaa... Putain! grogna Blaine en me redressant avant de se toucher le nez.

- Désolée pardon, dis-je en pensant que peut-être la porte l'avait percuté. C'est la merde!

- Ouais comme d'habitude, fit-il alors en allant s'asseoir sur son lit en se frottant le nez.

- Putain! Fais pas le malin! Nel s'est cassée !!!

- Hein ? fit Blaine en me regardant avant de grimacer encore une fois.

- Elle jouait avec Ben... Elle s'est transformée... Elle a fui...

- Ouais... Ça va passer, fit Blaine. Juste de quoi se calmer... Ça m'est arrivé, fit-il en grognant et se massant le nez.

- Réagis bordel!!! Elle peut rejoindre les Wendigos...

Blaine releva la tête et se redressa brusquement.

- Au moins tu réalises que si elle parle c'est...

- Ils vont la buter, fit Blaine en allant vers la porte.

- Hein? dis-je en m'interposant.

- Put..., marmonna Blaine en touchant son nez.

- Il vont la tuer?

- Elle m'a été offerte et je ne suis pas de leur meute, ils n'ont plus à l'accepter et chez les Wendigos, un extérieur à la meute est un ennemi, précisa Blaine.

- Ho merde... Je viens avec toi, dis-je en le regardant prendre un t-shirt.

- Pour quoi faire? demanda Blaine en se frottant le nez et grimaçant et me tendant une veste.

- Merci, dis-je en prenant ce que j'avais oublié. Pour la trouver... T'es pas diplomate!

- Mouais... Mais reste assez loin, marmonna Blaine en sortant de la caravane.

- Tu m'en veux pour ton nez? Je pensais que vous régénériez? dis-je choquée.

- C'est pas ça, marmonna Max en avançant. Elle est partie par où ?

- J'en sais rien, utilise ton flair.

- Ça va être dur, marmonna Blaine.

- Pourquoi ? Et c'est pas un choc? demandai-je.

- Non... Tu pues, dit-il simplement.

- Bah sympa, grommelai-je en colère. Je t'emmerde... Et c'est le même parfum que d'habitude, réalisai-je alors.

Blaine, qui marchait simplement devant moi avant de soudainement s'arrêter, se retourna alors et me fixa comme si il réfléchissait à comment dire quelque chose de vexant sans pour autant l'être - et vu la finesse du bonhomme, cela ne devait pas être simple.

- Quoi ? Je transpire à ce point là ? Ça t'a pas gêné dans la forêt... Je pue la vieille chaussette ? demandai-je alors avant de le voir arborer une tête consternée.

- Je vais fermer ma gueule, marmonna ce dernier avant de se retourner.

Sans hésitation, je fis le tour de Blaine et me postai devant lui et cela, en provoquant un mouvement de recul et de dégoût de sa part.

- Mais c'est quoi le problème merde? demandai-je alors passablement énervée que j'étais.

- Tu pues le loup en rut !!! Ça te va? s'énerva alors Blaine.

- Le loup en..., repétai-je bêtement tout en sentant mes joues devenir roses.

Blaine semblait franchement dégouté et bêtement, je m'étais sentie. J'avouerai également que j'étais clairement horrifiée en réalisant que Tanya m'avait sentie.

- Et vu que t'as plus de soutif..., ajouta alors Blaine.

- Te gêne pas! dis-je consternée en fermant la veste tout en réalisant que je ne l'avais pas remis. Et d'où tu sais que j'en avais un?

- Je t'ai vue arriver..., marmonna Blaine.

- Je... Merde Tanya a dû...

- Elle ne remarquerait pas cette odeur, me certifia Blaine.

- Pourquoi ? demandai-je alors un peu perdue.

- Nous sommes les prédateurs au sommet de la chaîne, précisa Blaine. Nous sentons les autres espèces mais en général elles s'ignorent...

- Cherchons Nel, dis-je en me tournant.

Je me mis à marcher devant lui, gênée et un peu honteuse que juste avec son odorat, il pouvait savoir cela. J'avais tellement honte. Et en plus, je l'entendais assez souvent se frotter le nez, l'odeur était forte pour lui. Vive l'intimité avec les Thériens ! Je grommelai même en avançant en espérant éviter les vannes.

- Et ça va? demanda Blaine calmement.

- Pour? demandai-je alors en me retournant. C'est toi qui trouve que je pue...

- Je vais m'y faire... Ça va?

- Mais pourquoi tu demandes ça ? m'étonnai-je.

- Il a été à l'écoute ? Il n'a pas pensé qu'à lui? demanda alors Blaine en se frottant la joue. Tu as apprécié ?

Je regardai alors Blaine avec stupéfaction et en clignant de nombreuses fois des yeux. Blaine croyait clairement que nous étions passés à l'acte avec Max. J'en fus alors scandalisée.

- Ça te regarde pas! dis-je consternée en reprenant la marche.

- T'as raison, répondit Blaine.

J'avançai rapidement en grognant de colère de son manque de respect. En quoi cela regardait Blaine? Il n'avait pas à demander cela... Et puis, au bout de quelques minutes de marche à pester dans mon coin, je m'étais figée avant de me retourner.

- J'ai rien dit, fit alors Blaine en levant les mains.

Je regardai alors Blaine fixement en comprenant que ses questions n'étaient nullement moqueuses.

- Tu ne te foutais pas de ma gueule... T'étais inquiet ? demandai-je par acquis de conscience.

- Je voulais juste savoir si tu t'étais enfin fait péter la cerise, lança Blaine sur le ton qu'il utilisait en public.

Je le fixai immédiatement, sans m'énerver - pour changer - car j'avais bien compris ce qu'il faisait.

- Tu mens mal là... Tu voulais juste t'assurer que j'allais bien...

- Honnêtement ? demanda Blaine après un soupir. Oui, c'est plus dur à vivre pour une fille non?

- Depuis quand t'es aux petits soins ? demandai-je moqueuse.

- J'ai toujours été très respectueux des pucelles, fit-il mesquin. Elles ne se sont jamais plaintes.

- Vantard...

- Honnête, répondit Blaine.

- Crétin... Et pour ton information, on n'est pas allé jusque là...

- L'odeur est forte pourtant... Vous étiez à poil en soixante-neuf ? demanda-t-il en riant.

- Bon Dieu... Quel don pour passer du mec sympa au sale con, grommelai-je.

- Et oui... Alors ?

- On a été interrompus... Demande rien de plus.

- Tu pouvais plus parler avoue? demanda-t-il mesquin.

- Blaine... Ta gueule ok? dis-je en le fixant. Et cherche Nel.

- Pas marrante..., fit-il. Toi ou lui? Pour initier?

- Blaine!!! Concentré !!!

Blaine ferma alors les yeux après un soupir de lassitude plutôt éloquent, du même genre que le mec impatient de voir la saison suivante après un final de saison absolument génial - on est tous pareils. Et là, je dus bloquer ma respiration en voyant sa peau changer de couleur. Il prenait sa forme de Wendigo comme le confirmèrent ses yeux rouges quand il les ouvrit.

- Je sais, ça te dégoute mais ce sera plus simple, avoua Blaine en regardant partout.

Je fixai Blaine complètement blessée par son propos. Je me souvins alors du propos de Max - quelques minutes plus tôt donc pas franchement un exploit - et je réalisai que pour ses proches, son côté Wendigo était un côté monstrueux.

- Je ne suis pas dégoûtée, précisai-je.

- Je ne t'en veux pas, l'un des miens a essayé de te bouffer, répliqua Blaine.

- Et mon ami m'a sauvée, rétorquai-je immédiatement.

Le regard de Blaine se posa sur moi et je souris. Je n'avais pas peur de lui et je voulais lui montrer. Étonnement, mon propos n'eut pas le succès escompté.

- Je sens une odeur de Wendigo par là, fit-il sur un ton étrange.

- Je suis sincère, voulus je préciser.

- Je sais, me fit Blaine dont la peau redevenait normale.

- Alors pourquoi tu... Tu ne gardes pas ta forme? demandai-je alors.

- J'ai perçu l'odeur et puis... Depuis l'arrivée de la meute, de plus en plus de clébards viennent nous les briser, avoua Blaine.

Je suivis donc Blaine dans la forêt et la direction indiquée. Pourquoi avait-il pris ce drôle de ton pour me répondre ? Doutait il de mon amitié ? Pensait-il que je ne le tolérais que parce qu'il m'avait sauvée ? Cela m'inquiétait énormément qu'il me juge de cette manière.

- Blaine... Tu doutes de moi? demandai-je quand même.

- Non... Pourquoi ?

- T'as pas l'air de me croire, avouai-je. Je garde ton secret pour ta "mission"... Crois-tu sincèrement que je me fous de ta gueule ?

- Pas du tout... Tu dis vrai, répondit Blaine.

- Et donc ? insistai-je.

- Laisse tomber, répondit Blaine.

Il commençait clairement à m'emmerder dans son comportement et son mutisme. J'avais clairement dû faire quelque chose qui lui avait déplu. Je me mis alors à chercher dans ma mémoire en même temps que l'on cherchait la toute jeune Nel. Et en fait, en cherchant dans ma mémoire, je me rendis compte que j'étais sans doute un peu chiante avec Blaine mais on passait quand même de bons moments. Ce n'était pas toujours facile, surtout avec bébé Nora mais on s'en sortait. Je l'avais remercié de m'avoir sauvée... Mais...

- Tu m'en veux par rapport à Nel? demandai-je.

- Tu lâches quand le morceau? me répondit Blaine.

- Blaine... Je suis désolée d'accord ? C'était un peu déplacé de ma part... Je t'ai jugé trop vite mais... Elle était partante et je sais que tu... Tu es à l'aise sur ta sexualité, précisai-je quand même.

- Drôle de formulation, marmonna Blaine.

- C'était ça ? demandai-je alors.

- Non...

- Parce que je t'ai entendu avec Sonja? insistai-je.

- Seattle... Si tu la fermais un peu, je pourrais essayer d'entendre, grogna Blaine.

- Ça veut dire oui ou non? insistai-je encore une fois.

Blaine s'arrêta trop vite et comme cette fois, il était devant, je le percutai lourdement. Je regardai alors son dos prête à lui dire ma façon de penser quand il se retourna.

- Je n'ai rien ok ? s'énerva Blaine. Tout ça je m'en tape.

- Ok..., marmonnai-je en le regardant. Mais t'es en colère pour quoi?

- Je ne suis pas... Ho et puis merde, cherchons Nel..., proposa Blaine.

Nous reprîmes nos recherches mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il faisait la gueule. C'est con mais cela avait tendance à m'obnubiler.

- T'avais peut-être mieux à faire? proposai-je alors. Un plan cul peut-être ?

- Bordel... Mais tu comprends ce que ça veut dire laisser tomber? demanda Blaine.

- Oui... Mais ça me chiffonne...

- J'avais rien de prévu..., avoua Blaine. À part pioncer.

- Je t'ai réveillé alors? proposai-je.

- Non plus, marmonna Blaine.

- Parce que Nel vit dans la maison? Et toi dans une caravane ? proposai-je encore.

Blaine s'arrêta et me regarda en soupirant avant de s'allumer une cigarette et de m'en filer une. Peut-être avais-je vu juste.

- C'est ça ? demandai-je alors.

- Vivre dans la caravane, ça m'arrange, avoua Blaine. À l'origine je voulais me tirer chez Alma mais ce cher Oncle Kyle a préféré me garder à l'œil en tant qu'Alpha d'une meute à la con...

- Je trouve ça con de ne pas te laisser vivre chez elle... Elle est plus ouverte je pense et sa compagne semble t'apprécier malgré sa baffe, dis-je en me souvenant.

- Mais Alma est lesbienne, précisa Blaine en écrasant sa cigarette.

- Euh... Il est homophobe?

- Tu réfléchis en dimension humaine Seattle, ce n'est pas aussi simple.

- Parce qu'elle est avec un ours? Enfin une ourse? me rattrapai-je.

- Parce qu'elle ne permettra pas au patrimoine des Muldoon de proliférer alors que c'est une longue lignée de loup... Qui va presque s'éteindre avec moi...

- C'est pas un peu con? dis-je bêtement. Lexington et Muldoon sont ensembles non? Et puis ce n'étaient que des femmes donc...

- Mouais... Trop compliqué pour toi, précisa Blaine.

- Mais pourquoi il accepte Nel alors? insistai-je quand je vis Blaine m'indiquer une direction.

- Parce que ma tante a insisté, précisa Blaine.

- Pas pour toi? demandai-je choquée.

Blaine s'arrêta et me regarda attentivement. Avais-je dit une autre bêtise ? Sans doute mais j'avais du mal à tout enregistrer moi.

- Crois-tu que si ça n'avait tenu qu'à lui je serai encore de ce monde? me questionna Blaine. Un Wendigo dans une famille d'Alpha...

- Blaine...

- Nel est une petite fille, ajouta Blaine en imitant sa tante d'une assez mauvaise manière. Il est possible qu'elle ne soit pas si influencée par sa nature.

- Oui peut-être... Elle semble s'adapter..., dis-je en regardant Blaine fixement.

- Quoi encore? demanda Blaine en réalisant que j'allais demander quelque chose d'autre.

- Tu crois qu'elle envisage que toi et Nel puissiez un jour... Quand elle sera plus grande...

- Et je suis le tordu? s'étonna Blaine.

- Bah quoi? dis-je choquée. T'arrêtes pas de dire que tous les Thériens considèrent les Wendigos comme des monstres... Une femelle Wendigo cela te permettrait d'avoir une famille... Enfin il te reste les humaines aussi mais vu ce que tu te tapes... Je ne juge pas mais les meufs dans le jacuzzi...

- T'as cru que j'allais l'épouser ? s'amusa Blaine. J'optais pour un plan à trois...

- Magnifique..., marmonnai-je. T'as déjà... Fait ça ?

- Non... Et pour te répondre... Peut-être. Elle doit penser à sa sœur malgré tout...

- Blaine... Pourquoi t'es aussi révolté contre ta famille ? Et surtout Max?

- Ça me regarde, avoua Blaine.

- Max est mon mec et je te considère comme un ami... Je ne veux pas choisir, précisai-je.

- Ta gueule, me répliqua sèchement Blaine.

- Non mais je t'emm..., dis-je avant de sentir sa main sur ma bouche.

- J'ai entendu un truc...

Ha ben au moins ce n'était pas de ma faute - c'était ce que je pensais en me rassurant moi-même. Forcément, en tant que simple humaine, je pouvais prêter une oreille aussi attentive que je le voulais à mon environnement, je ne pouvais discerner le moindre son.

- Elle doit être par là, précisa Blaine. Arrête de parler maintenant...

- Hmm hmm, confirmai-je en ayant toujours la main de Blaine sur ma bouche.

Silencieusement, Blaine l'ôta et je fis très attention de bien fermer ma gueule. Il me donna la direction à prendre et il passa devant. Naturellement, habitué comme il l'était à crapahuter dans une forêt, il était clairement plus silencieux. Il me fit alors un signe un peu bizarre et je mis quelques instants à comprendre que Blaine me disait de suivre ses pas. En effet, cela était devenu bien plus simple en réalité - fiez vous à un homme d'expérience... Je me comprends. Et au bout de quelques minutes - sacrée ouïe - je me mis à entendre de petit gémissement. Plus précisément, quelques petites plaintes et j'en eus confirmation en découvrant Nel. Elle était assise par terre, adossée contre un arbre la tête enfouie dans les bras et elle était clairement en train de pleurer, toujours sous forme de Wendigo comme l'indiquait la couleur de sa peau. Je réalisai alors que Blaine était resté figé près de moi et je tournai donc la tête vers lui. Il semblait tétanisé devant Nel, sans doute s'était-il souvent trouvé dans cette même situation plus jeune. Pourtant, il semblait se prendre la détresse de Nel en pleine face. J'étais seule visiblement, du moins à cet instant là. Je pris donc la décision d'avancer vers Nel.

- Nel? Ça va ? demandai-je alors.

La jeune adolescente fit alors un véritable bond pour se mettre sur ses pieds et son visage de Wendigo s'offrit à moi. Étonnement, chez une jeune fille de son âge, son apparence n'avait pas cette image de créature apocalyptique. Bien au contraire en fait, elle ressemblait plus à une adolescente déguisée façon Cosplay dans un évènement dédié aux mangas ou à la fantasy. Ses bois étaient si petits qu'ils lui donnaient même un air mignon. Naturellement, elle avait quand même un air amaigri comme tous les autres.

- Calme toi... Je peux m'approcher ? demandai-je.

- Non... Je suis un monstre..., fit-elle en retombant à genoux.

- Mais non ma puce... Je vais m'approcher d'accord? demandai-je alors.

Elle ne répondit pas alors je me mis en marche, lentement mais sûrement, avant de m'agenouiller auprès d'elle.

- Tu veux me dire ce qu'il s'est passé ? demandai-je avec énormément de douceur dans la voix.

- Non..., fit-elle la tête enfouie dans les bras.

- On n'est pas en colère... On était même inquiets pour toi ma puce, dis-je alors doucement en passant ma main dans ses cheveux.

Je me rendis alors compte que ses cheveux, maintenant qu'elle avait cet aspect, semblaient arborer la texture de la paille, c'était un peu étrange. Elle releva immédiatement la tête lorsqu'elle sentit mes doigts.

- C'est le garçon... Ben... Il a dit que j'étais méchante... Que j'allais tuer... J'étais en colère et... J'ai changé... Il a crié...

- Ma chérie... Il a juste été surpris, essayai-je en premier lieu.

- Il a dit que j'étais la méchante..., insista Nel.

- C'est un enf...

- Il a dit que tu étais méchante ou LA méchante ? demanda Blaine au loin.

Je pivotai immédiatement la tête vers Blaine et je réalisai qu'en effet, Nel avait dit les deux phrases.

- La méchante..., précisa Nel en ne comprenant clairement pas la nuance.

- Ma puce... C'était pour jouer..., compris-je alors.

- Je ne comprends pas... Il a eu peur... Je suis un monstre, dit-elle en enfouissant la tête de nouveau.

- Ma puce... Regarde moi..., dis-je pour la faire obéir. Tu n'es pas un monstre, il n'est pas habitué.

- Les Wendigos sont des monstres pour les autres... Il a dit que si les enfants ne sont pas sages, les Wendigos viendront les chercher, avoua Nel.

Les fameux Wendigos et leur réputation... Ils étaient vraiment l'équivalent des monstres pour les humains et on se servait d'eux pour s'assurer que les enfants restent sages. Cela ne devait pas aider.

- Je n'ai pas peur moi, dis-je alors avec fermeté et assurance.

- Je suis horrible...

- Je ne trouve pas Nel, moi cela ne me dérange pas. J'ai déjà vu Blaine tu sais? Et je n'ai pas peur...

Petit mensonge en espérant un grand bienfait... Les Wendigos étaient franchement effrayants mais Nel restait assez mignonne. Je n'avais pas d'autres solutions que la méthode de la preuve.

- Blaine, viens lui montrer que je n'ai pas peur, demandai-je.

- Mauvaise idée, fit-il au loin.

- Blaine! Viens ici! m'énervai-je en ne comprenant pas sa réaction.

Je le vis soupirer de lassitude tout en entendant un petit rire tout mignon sortir de Nel. Elle était craquante. Mon amie Monsieur le Gros Râleur s'approcha enfin et se mit à genoux.

- Je sens qu'on va le regretter, marmonna Blaine.

- Mute et arrête de te plaindre, Nel verra que je n'ai pas peur.

En fait, c'était peut-être parce que j'étais prête que je ne fus pas surprise de voir la peau de Blaine changer, ses yeux qui devenaient rouge et brillaient ou encore ses bois apparaître bien plus gros que ceux de Nel. Je réalisai également que cette dernière n'avait sans doute pas encore vu Blaine, peut-être allait elle voir une différence. Je tournai la tête vers Nel et elle était toute intimidée.

- Ho, fit-elle alors d'un ton bizarre.

Je la vis immédiatement déplacer ses cheveux pour dévoiler ses touts petits bois. Elle n'était pas vraiment intimidée en fait mais avait presque l'air aux anges.

- Nel... Ça va? demandai-je.

- Oui oui, fit-elle en fixant les bois de Blaine.

- Tu m'expliques? demandai-je à Blaine en le voyant soupirer.

- Pffff... Comment l'expliquer...

- Je suis vraiment honorée, fit tout à coup Nel.

- Euh..., dis-je en regardant les deux Wendigos.

- Chez les Wendigos, plus les bois sont grands plus ça indique un statut..., marmonna Blaine.

- Hein?

Au moment où je fis ce bruit bizarre, je sentis Nel me tirer par le bras. Elle s'approcha de mon oreille pour chuchoter et m'expliquer.

- Chez nous, les Alphas ont de longs bois... Comme les bons époux et les bons reproducteurs, dit-elle avant de se reculer toute intimidée.

J'en conclus que si sa peau était humaine, elle serait toute rouge. Je regardai alors vers Blaine.

- En ignorant la fin... Alpha?

- Mon père devait en être un..., marmonna Blaine.

- Quand tu me voudras comme femelle, ce sera bien, fit alors Nel en replaçant ses cheveux autour de ses bois.

- Ma grande... T'es encore trop jeune, avoua Blaine. Jolie mais jeune, ajouta-t-il.

- Mais... Mes bois, fit-elle en les montrant.

- J'ai vu..., fit-il alors. Et j'ai compris... Mais tu n'es pas obligée de me choisir. Tu es libre.

- Même si j'ai été offerte ? s'étonna Nel.

- Même là...

- Et tu ne veux pas...

- Deux secondes..., dis-je consternée. Nel, on évite de faire des avances à ton âge... Et toi... Tu peux clairifier?

- À l'inverse des mâles, les femelles doivent avoir les bois courts. Cela indique une bonne santé et... Une fécondité.

- Euh... J'ai honte de ce que je vais demander mais... En bref... Si toi et elle vous... Ce sera des enfants de compétions ? demandai-je alors choquée.

- Même avec une humaine, vu la longueur de ses bois, assura Nel. Mais je préfèrerais que ce soit moi...

- Pourquoi tu parles des humaines? demandai-je.

- Bah... C'est...

- Nel... Ce n'est pas de ton âge... Tu comprends pourquoi je ne voulais pas me montrer à elle? demanda Blaine.

- Ouais elle a l'air toute chose..., dis-je en regardant Nel qui était clairement à deux doigts de violer Blaine malgré ma présence.

- Elle l'est, assura Blaine. Je sais comment la calmer !

Sans crier gare - ou m'expliquer son idée géniale -, Blaine tira mon bras sans ménagement avant de l'approcher du visage de Nel.

- Pouah !!!! Beurk!!! fit-elle en reculant alors.

La grimace de dégoût était éloquente, j'avais donc encore l'odeur de Max. Je me mis à rougir de honte.

- T'es vraiment un croissant alors ? s'étonna Nel.

- Euh... Encore compliqué..., marmonnai-je honteuse.

- Mais c'est pas juste ! fit alors Nel en fixant Blaine. Pourquoi ?

Je grimaçai alors à son propos. Je comprenais clairement le point de vue de Nel. Visiblement, elle était réellement à fond sur Blaine, encore plus vu la longueur des bois - comme quoi la taille reste importante. Et sans doute que pour elle, le fait que moi je puisse être en couple et pas elle, cela la mettait de mauvaise humeur. J'étais tout de même fière que Blaine ait la logique humaine en prévalence de sa nature.

- Nel... On en reparlera d'accord ? proposa Blaine sur un ton étonnement calme. Allez reprends forme humaine et on y va.

- Je ne peux pas, marmonna Nel. Je suis vraiment un monstre.

- Comment ça tu ne peux pas? m'étonnai-je alors en panique. C'est possible ? demandai-je à mon expert attiré.

Blaine inspira profondément et regarda Nel qui avait replongé sa tête dans ses mains pour se cacher.

- Nel... Regarde moi, fit-il alors en attrapant doucement les mains de Nel pour les baisser.

- J'y arrive pas..., marmonna la jeune adolescente.

Blaine arbora un sourire se voulant rassurant et il passa sa main sur les cheveux de Nel d'un geste protecteur d'une douceur qui me surprit.

- Tu vas y arriver, fit-il doucement avant d'enserrer le visage de Nel pour s'approcher.

- Comment? J'y arrive pas! insista la jeune fille.

- Ferme les yeux..., fit-il doucement.

Je regardai la jeune fille obéir en me demandant quelle était en réalité la méthode pour redevenir humain. Je n'avais encore jamais réalisé que peut-être ce n'était pas si simple car après tout, il s'agissait des premières mutations de Nel.

- Rappelle toi la couleur pâle de ta peau, sa blancheur et sa douceur, fit-il d'une voix calme et posée. Souviens-toi que ta peau est douce... Que tes petites mains arborent des ongles qui sont rongés trop souvent... Rappelle toi que tes jambes sont toutes fines et finissent par des petits pieds que Debbie a voulu maquiller d'un peu de vernis sur les ongles.

Je regardai vers Blaine assez effarée qu'il décrive le corps de Nel avec autant de précision. C'était un peu gênant.

- Rappelle toi aussi que ton ventre est lisse et assez maigre, que... Que tu vois une poitrine naissante quand tu te douches... Rappelle toi le contact d'une peau humaine quand tu la touches...

Je le vis lever la main et toucher les lèvres de Nel avec douceur.

- Rappelle toi que tes lèvres sont roses, que tu as de toutes petites dents et non pas des crocs, assura Blaine. Souviens-toi que tes cheveux sont plus épais que la paille... N'oublie pas la couleur bleu azurée de tes yeux qui brillent quand tu découvres les choses...

Blaine me regarda fixement et je devais arborer une drôle de tête. Il me fit donc un clin d'œil et je compris que l'astuce était clairement de se souvenir de son apparence dans le miroir. Se souvenir qu'ils étaient humains. Je regardai ensuite Nel dont la peau redevenait celle d'une humaine. Cela marchait et elle ouvrit les yeux qui étaient effectivement bleus. Je souris quand je la vis réussir cela.

- Tu n'es pas un monstre... Tu es une jeune fille de douze ans, mignonne quand tu veux..., fit Blaine en souriant et baissant doucement les mains alors qu'il fixait Nel de près. Que dans quelques années, il va falloir surveiller les mâles..., ajouta-t-il dans un clin d'œil.

Je souris alors, prête à confirmer quand soudain, sans se soucier de moi, Nel réduisit immédiatement l'écart entre eux. Elle s'était jetée presque brutalement sur les lèvres de Blaine pour l'embrasser. Cela me surprit énormément et je faillis protester quand Blaine posa doucement ses mains sur les épaules de Nel pour la faire reculer. Heureusement qu'elle avait les notions du baiser encore basiques et qu'elle n'avait fait en réalité qu'un simple bisou. Nel regarda Blaine comme déçue qu'il ne réponde pas.

- Nel...

- S'il-te-plaît..., fit-elle en avançant pour recommencer.

- Je suis désolé mais non... Tu as reçu suffisamment d'émotions..., fit Blaine.

Je souris en voyant la mine renfrognée de Nel et je posai ma main sur son épaule.

- Tu es encore jeune ma puce... Tu te sens prête à rentrer? demandai-je sans la réprimander plus que cela.

- Moui...

Tous les trois, nous nous levâmes alors et je pris mon téléphone pour signifier par message que nous l'avions trouvée. Ce fut Blaine qui ouvrit la marche et je restai près de Nel. Celle-ci fit alors un truc étonnant : elle s'approcha de moi comme pour être rassurée et je passai alors mon bras autour d'elle. Elle était encore bien fragile.

- Tu veux bien m'apprendre ? demanda alors Nel tout bas.

- T'apprendre quoi? chuchotai-je alors.

- À séduire...

- Je ne suis pas une experte tu sais, marmonnai-je alors.

- Mais tu as réussi toi, fit-elle simplement.

Je souris alors en m'imaginant en experte en séduction. Et surtout je ne me voyais pas la pousser dans le lit de Blaine.

- Tu sais moi et Max, ça s'est fait comme ça, avouai-je. Je n'ai pas réellement fait grand chose.

Nel me regarda avec un air plutôt perdu. Je devais avoir l'air idiote à ses yeux. Merci quand même... Je la vis regarder le dos de Blaine et pousser un petit soupir éloquent, celui de la jeune fille amoureuse.

- Il est beau, fit Nel.

Je souris... Même moi, je pouvais bien reconnaître ce détail. Et je devrais même avouer que le voir agir avec cette douceur envers elle, cela lui donnait un petit je ne sais quoi en plus. Il n'était pas Max mais il était clair que Blaine aurait pû être également un véritable prince charmant. Si il agissait tout le temps comme il l'avait fait quelques instants plus tôt avec Nel, Blaine serait sans doute un véritable prince charmant. Et là, le nombre de filles séduites par son charme serait énorme. Et en le regardant marcher devant nous, je réalisai qu'en plus il avait ce côté très protecteur que plus d'une fille pouvait rechercher. Je le vis alors relever la tête pendant que je pensais cela et se retourner. Il me fixa bizarrement.

- Y a un bruit bizarre ? demandai-je complètement inquiète.

- Non... Une impression, c'est rien, fit Blaine avant d'avancer.

Ça c'était bizarre. Mais en même temps, c'était une forêt. Pour eux, c'était sans doute compliqué d'être en forêt, la vie envahissait l'endroit. J'entendis encore Nel soupirer et je la fixai. Elle grimaçait littéralement, comme si elle était blessée.

- Qu'est-ce qu'il y a? demandai-je tout bas.

- Je veux qu'il soit mon Alpha..., marmonna Nel.

- Il n'a pas de meute, dis-je alors doucement.

- Mon Alpha a moi, ajouta Nel en ne se souciant pas de moi.

Je fus triste pour elle. J'étais convaincue qu'elle découvrait le sentiment amoureux pour la première fois et en tant que fille, je savais qu'un premier amour pouvait hanter les pensées.

- Je veux qu'il me voit comme une femelle potentielle... Je veux lui donner des petits..., marmonna Nel.

- Ma puce... Tu as le temps... Tu trouveras peut-être un autre garçon..., dis-je doucement en caressant son dos.

- Je n'en veux pas un autre..., fit-elle doucement. Je veux qu'il me regarde... Qu'il puisse me regarder comme...

J'attendis la fin de la phrase mais elle ne vint jamais. Nel s'était contentée de tourner la tête vers Blaine et de se taire. Peut-être allait-elle dire quelque chose qui ne se disait qu'entre Wendigos. Pauvre petite, elle était à fond. Je réalisai alors que nous approchions enfin de la maison et que nous fûmes rapidement devant la porte. Quand nous entrâmes, je réalisai qu'il y avait Max et son frère mais également ses parents dont Kyle qui avait dû rentrer en urgence de son travail. Max fonça vers moi et toucha mon bras.

- Ça va ? demanda-t-il en posant un baiser sur mon front.

- Oui, ça été compliqué..., dis-je alors. Je t'expliquerai.

- Je suis désolée..., marmonna Nel.

Je souris en la voyant s'excuser d'elle-même et surtout je fus surpris de voir Ben s'approcher d'elle.

- Pardon Nel... J'aurais dû te dire que c'était pour faire semblant... Tu n'es pas méchante... Et pardon d'avoir eu peur..., se justifia Ben avant d'enlacer Nel.

Je souris quand je vis la jeune fille lever les mains de stupéfaction avant de rendre l'étreinte.

- Je tiens à te préciser jeune fille que les mutations sont interdites dans la maison, avoua Kyle.

- Pardon Monsieur, fit Nel penaude.

- Peut-être faudrait-il que je m'occupe d'elle désormais, proposa alors Blaine.

Je tournai la tête vers lui en même temps que Max près de moi qui m'enlaçait. Quelle surprise !

- Mais bien sûr, marmonna Kyle. Tu crois que je suis prêt à vivre avec une ribambelle de Wendigos ?

Je fus surprise que Kyle disent cela aussi vite. Comme si c'était possible...

- Monsieur, dis-je sans me retenir. Je ne pense pas...

- Lynn, m'interrompit Kyle. Ne prends pas mal mon propos mais tu n'es qu'une humaine, tu ne connais pas notre monde comme nous.

- C'est vrai..., marmonnai-je honteuse.

- Papa, fit alors Max. Lynn a raison... Il n'est pas aussi...

- Je sais comment est Blaine, répliqua Kyle.

- Tu as peur pour ta petite meute? s'amusa Blaine.

- Ne commence pas toi, tu la vois comme nous, fit alors Kyle en montrant Nel du doigt. Elle acceptera tout ce que tu demanderas.

- Et ça te rend jaloux ? proposa Blaine.

Kyle allait clairement exploser de colère quand soudain, sa femme posa sa main sur son bras pour le calmer.

- Kyle, arrête, fit alors Tanya.

- Quoi? s'étonna Kyle.

- J'ai éduqué Blaine comme j'ai éduqué Max, assura Tanya. Certes il a montré un intérêt beaucoup plus vif que Max pour les filles et on le sait très bien.

Max me regarda un peu gêné et je le fus tout autant. J'étais son premier intérêt et je n'étais pas très sage.

- Il les a enchaînées d'accord, fit ensuite Tanya. Mais il n'est pas assez idiot pour ne pas se protéger... Et puis, je lui ai inculqué le respect... Nel est une enfant.

- J'ai douze ans, je suis féconde et j'ai des petits bois! se défendit Nel.

Propos gênant en approche... Étonnement, tous le monde regarda Nel légèrement surpris. Visiblement, ils étaient surtout dubitatifs et pensifs. Je réalisai que le dernier propos leur était peut-être étranger.

- Ma puce..., fit alors Tanya calmement. Je sais que c'est important pour toi mais... Si toi et Blaine... Si il se passe quelque chose, ce sera quand tu seras plus grande, signifia Tanya avec diplomatie.

Je regardai celle-ci avec étonnement et elle sembla s'en moquer, préférant fixer son mari.

- Ses mutations se font naturelles, nous ne pourrons l'aider, avoua Tanya à son époux. Rapidement, sa force physique sera plus grande que la notre, sa vitesse aussi... Blaine peut lui apprendre à se contrôler.

- Et la monter contre nous... Tu crois vraiment que les laisser seuls...

- Blaine... Il sera respectueux, dis-je alors.

Les regards se posèrent sur moi et je fus gênée. Puis la main de Max saisit la mienne sans doute pour me rassurer mais également pour m'inviter à parler.

- Vas-y Lynn, m'invita également Tanya.

- Pardonnez moi Kyle mais vous ne voyez Blaine que par sa nature, dis-je alors avec respect. Blaine est plus que ça... Je l'ai vu agir avec douceur et respect envers Nel, comme avec moi d'ailleurs... Il a ses mauvais côtés bien sûr...

Blaine me fixa avec appréhension mais savais où j'allais donc, c'était inutile. J'inspirai profondément avant de continuer.

- Mais c'est un garçon dont vous devriez être fier également, ajoutai-je donc. Il n'a pas peur de prendre des risques pour les gens auxquels il tient, pour veiller sur eux, pour les aider... Les protéger... C'est un type bien, dans ses bons jours... Lui confier Nel ne serait pas une si mauvaise idée... Je ne le crois pas capable d'en profiter pour la mettre dans son lit... Ce n'est pas lui...

Kyle me fixa attentivement et je me sentis oppressée. Je baissai donc mes yeux et je tournai ma tête vers Max qui semblait aussi stupéfait que son père. Je serrai donc nerveusement sa main pour me rassurer.

- Je pense que Lynn a raison, précisa Tanya. Blaine peut être quelqu'un de bien... Et il veut aider Nel...

- Donc tout le monde est dans le camp de Blaine? demanda Kyle.

- L'Alpha perd son statut pour la nouvelle génération, fit un Blaine mesquin.

- Blaine..., le réprimanda Tanya.

- Vu que tu es si malin... Tu t'occuperas de Nel, quand tu seras là, concéda Kyle. Mais vu que Lynn semble croire en toi, elle te surveillera également...

Je regardai Kyle choquée et perdue. Je ne voulais pas de responsabilités en plus.

- Et Max fera de même, fit alors Kyle.

- Tu crois que c'est nécessaire ? demanda Tanya à son mari.

- Oui... Pour surveiller... Je retourne au travail... Je ne veux plus d'esclandres ni de problèmes... Pour aujourd'hui au moins.

Alors que Kyle s'en allait, je réalisai que la situation se compliquait de plus en plus. Les Thériens avaient franchement tendance à rendre ma vie beaucoup plus stressante.



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