L'Invasion

Chapitre 6 : Chapitre 5

3515 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/04/2024 09:08

Tout à l’heure, je me demandais ce qui pourrait gâcher la fin de notre voyage. Là,

j’avais la réponse. Une autre attaque de monstres très nombreux et très méchants

ça comptait ?

Je me démenais, donnant coup de pieds sur coups de pieds. Le plus efficace serait

un revolver, mais je n’avais pas mes armes.

Ils avaient lancé l’attaque alors que je dormais. Je m’étais réveillée en panique et

j’avais découvert que des guerriers avaient pris mes armes faute de trouver les

leurs!

Franchement, c’était abusé…

Avec un soupir, je balançais un crochet à un démons qui partit en arrière dans un

craquement sonore.

Je sentis un éclair de douleur et me rappelais que ma blessure n'était pas

complètement refermée.

Super, j’étais handicapée et sans armes…

Et par tous les dieux, où était Gabriel?

On ne s’était pas séparés en bon termes tout à l’heure mais je tenais à lui.

Un cri retentit dans le campement. Je me retournais et vit avec horreur que les

monstres avaient trouvé une ouverture. Ils couraient maintenant vers les soignants

et vers Lily. C’est elle qui avait poussé ce cri. Ce n’était pas une guerrière, et

personne n’était vers elle. Je serrais les dents et tentais d’oublier la douleur de mon

bras avant de courir vers elle. Au passage, je vis un corps tenant une dague.

Je pris l’arme sans me poser de questions et la lançait de toutes mes forces à la tête

de l’un des démons qui attaquait Lily.

Pas la meilleure idée, mais bon, l’urgence…

La dague transperça sa tête, et la créature tomba raide morte. J'arrivais à la hauteur

de Lily et lui criais de ne plus bouger. J’appellais une dizaine de guerriers, qui vinrent

la protéger.

_ Vous êtes en sécurité maintenant, j’y retourne.

_ Abigail, votre bras…

Lily me força à rester vers elle et remonta ma manche.

_ Oh mon dieu… Appelez un soignant!

_ Ce n’est rien, la sécurité du camp est plus importante.

Lily fit un signe de la main et deux guerriers se jetèrent sur moi pour me maintenir en

place.

_ Eh! Ils sont censés vous protéger, pas me faire une prise de catch!

Je fusillais du regard les deux personnes qui me tenaient les mains.

Aïcha arriva vers nous, et elle blêmit en voyant mon bras.

_ C’est possible de la soigner? demanda Lily, inquiète.

_ C’est possible que je retourne me battre? Demandais-je, excédée.

_ Euh… Si vous voulez vraiment retourner vous battre, il faut que je recouse votre

bras.

_ Vous ne pouvez pas me faire un garrot tout simplement?

_ Il ne tiendra pas et la blessure empirera. Le mieux serait que vous restiez au

calme le plus longtemps possible.

Je levai les yeux au ciel.

_ Ok, prenez votre fil à coudre et tricotez sur mon bras autant que vous le voulez,

mais faites-le rapidement!

_ Je ne vous promets rien, et ça va faire très mal… Vous êtes sûre que c’est ce que

vous voulez?

_ J’ai l’air d’hésiter?

_ Je veux juste que vous soyez consciente que ce ne sera pas une partie de plaisir.

_ Merci, j’avais compris.

_ Bon…

Aïcha commença à s’affairer et à crier des ordres tandis que je m’installais sur une

table improvisée. Lorsque ma soignante revint, elle tenta d’étouffer un rire nerveux.

_ Qu’y a-t-il?

_ Vous devriez l’attacher à la table ou être prêts à la maintenir lorsque je

commencerai.

Deux guerriers vinrent me tenir les mains et les jambes.

Je fermais les yeux. J’avais déjà vu un membre de mon unité subir la même

opération sans sédatif et je savais à quel point ça faisait mal.

Je serrais les dents mais je ne m’attendais pas à ça. La douleur était pire que je ne

l'avais imaginé. Je me débatis mais les guerriers maintinrent la pression et je

m’abandonnais finalement à la douleur. Je perdis conscience tandis que tout le

monde s’agitait autour de moi.

Dire que j’étais censée faire cette opération pour retourner me battre…

Quelques jours avant l’invasion…

_ Maman… On n’a plus de quoi manger, il faut aller faire des courses…

La petite fille presse le bras de sa mère, qui tourne un regard vide vers elle. Elle

devrait s’estimer heureuse, sa mère la regarde. Mais elle ne l’est pas, car elle sait

que la femme débraillée, sale et faible qui était autrefois sa mère ne la voit pas. Ne

la vois plus.

_ Donne moi au moins l’argent pour que j’y aille… Maman…

Un jeune garçon entre dans la pièce. Il est plus âgé que la petite, mais elle sait

qu’elle ne peut pas compter sur lui. Qu’elle ne peut plus compter sur lui.

Il passe à côté d’elle sans la voir. Il prend la main de sa mère, qui se tourne vers lui.

Elle lui sourit, tandis que les yeux de la petite se remplissent de larmes.

La petite fille sait pourquoi sa mère ne regarde que le garçon.

Ça a commencé quand leur père est mort. Leur maman a cessé de se nourrir, a

commencé à délirer, à raconter de folles histoires sur les catastrophes et le destin

qui leur tombait dessus. Malgré tous les efforts de la fille, de sa fille, elle ne mangeait

plus. Ensuite le garçon, le fils de cette femme qui n’en était plus une est intervenu. Il

a donné à manger à sa mère, et elle a mangé. Il lui a parlé, et elle a écouté.

À partir de là, la petite a cru que son frère allait s’occuper d’eux, mais non. Il a

continué à parler à sa mère. Finalement, ils se sont enfermés dans leur monde.

Elle s’est alors rendu compte d’une chose. Cette ombre, qui avait autrefois été

chaleureuse et belle et qui n’était aujourd'hui plus que l’ombre d'elle-même, n’était

plus sa mère. C’était la mère de ce garçon.

Elle était devenue une inconnue. Et elle devait s’occuper d’eux.

Elle ne leur en avait pas voulu, elle avait accepté la situation.

Et au fond d’elle, elle savait pourquoi sa mère ne regardait que le garçon. Son frère.

C’est parce que…

_ Abby?

J’ouvris les yeux, regardais autour de moi, peinant à retrouver mes esprits. Mon

regard se perdit dans des yeux bleus-gris reconnaissables entre tous. Leur

propriétaire avait les cheveux châtains, et me regardait avec tendresse.

_ Papa?

_ Abby, c’est moi, calme-toi, me rassura Gabriel.

Eh oui. La raison pour laquelle ma mère regardait Gabriel, c’est parce qu’il était le

portrait craché de mon père, alors que moi…

J’avais les yeux verts, les cheveux blonds… En gros, tout son contraire.

Je soupirais et tentais de me relever. Cette fois-ci le décors autour de moi était

blanc.

_ Je vais t’aider.

Mon frère me soutint tandis que je m’asseyais.

_ On est arrivés?

_ Oui, on a réussi à repousser les démons pendant que tu te prenais pour la Belle

aux Bois-dormant.

_ À ce point? Je grimaçais en songeant à ce qu’Anya m’avait dit avant de partir.

“Je te fais confiance, protège-les.”

“Je suis loin d’être aussi douée que la moitié des membres de cette expédition…”

“Tu as la tête froide”

La belle affaire…

_ Combien de personnes avons-nous perdu?

Gabriel grimaça, et je baissai les yeux, dépitée.

_ Plus de la moitié…

_ Quoi? Oh mon dieu… on ne peut pas prendre le risque de faire partir une

deuxième expédition, c’est trop dangereux.

_ Nous avons déjà prévenu Anya et les dirigeants, ils en sont venus à la même

conclusion.

_ Parfait.

Je tentais de me lever mais Gabriel me stoppa.

_ Tu ne devrais pas te lever, tu viens de te réveiller.

_ Ne joue pas à la baby-sitter, s’il te plait.

Je me levais donc, et remarquai enfin que j’avais un plâtre.

_ Non…

_ Ta blessure est grave, Abby, et elle peut se rouvrir à tout moment, pour ta propre

sécurité, il vaut mieux maintenir ton bras immobile. Enfin, je vais chercher un

soignant, pour qu’il te dise son avis sur ta situation.

Il me fit un clin d'œil et quitta la pièce, me laissant seule dans le silence.

Je soupirais en pensant à la suite des événements. Le retour des adultes changeait

la situation, nous étions peut être plus nombreux maintenant, sans parler des autres

enfants sur la planète, car il ne fallait pas oublier que sur cinq ans, nous n’avions

aucune idée de si les populations en dehors de la France avaient réussi à survivre.

Gabriel revint avec deux soignants, Lily et un membre des dirigeants, vu sa tenue.

Les deux soignants s’approchèrent de moi, prirent mon poul, vérifièrent des

paramètres tandis que Lily et le dirigeant me regardaient avec une expression qui

signifiait à la fois: “ On est content que tu sois en vie, mais ce qui va suivre va pas

être cool”.

Finalement, un des deux soignants vint s’asseoir en face de moi.

_ Bon retour parmi nous mademoiselle. Nous avons vérifié que tout allait bien, et

voici notre conclusion: Vous êtes passée à côté d’une commotion et votre blessure

au bras peut se rouvrir n’importe quand, c’est pourquoi vous garderez ce plâtre au

moins deux semaines, et resterez à l'intérieur de cette base au moins un mois.

_ Oh… Il n’y a pas moyen que ça dure moins longtemps? J’aimerais retourner le

plus rapidement sous l’ancien Lyon.

_ Désolé.

Les soignants me saluèrent, s’inclinèrent devant le membre des dirigeants et

sortirent.

_ Bien, mademoiselle Clinton, à nous.

Je soupirais et fis face au dirigeant.

_ Je m’appelle Elias Nelson, et voici…

_ Je connais Lily.

_ …Madame Tiran, comme je le disais, poursuivit le dirigeant sans faire attention à

mon intervention. Peut-être que sous l’Ancien Lyon c’était différent, mais ici on

vouvoie les personnes supérieures. Et madame Tiran, est par son statut de chef du

vaisseau parti il y a cinq ans, supérieure à vous…

_ D’accord, mais…

_ …Par ailleurs, la cheffe Anya vous portait peut-être dans son cœur, mais ici vous

n’êtes qu’une petite cheffe de brigade. Maintenant, je considère que vous avez

compris, nous pouvons donc passer à la conversation qui nous intéresse. Les

adultes revenus, la situation…

_ À évolué, et nous pouvons maintenant partir…

_ …La situation a changé, et nous pouvons maintenant assurer une expédition pour

détruire une bonne fois pour toutes ces monstres, grâce aux informations que nous

a communiquées madame Tiran.

_ En effet, je me suis rappelée avoir déjà croisé ces créatures sur une des planètes

que nous avons visitées. Ils ont été très durs à tuer, et beaucoup d'entre nous y sontrestés. Toujours est-il que la solution pour battre ces monstres est de détruire une

espèce de rocher noir veineux. Ce rocher est en quelque sorte leur cœur. Quand

nous avons détruit ce rocher, toutes les créatures sont tombées raides mortes.

_ Je vois, et…

_ Un bataillon constitué de cent adultes partira dans une semaine pour tenter de

détruire le cœur des monstres, reprit le Dirigeant Nelson, que j’aimais décidément de

moins en moins.

_ Mais…

_ Vous souvenez-vous de la météorite tombée sur Terre un an avant l’Invasion?

_ Oui, bien sûr, mais…

_ Eh bien c’est sans doute leur cœur.

_ Mais savons-nous où…

_ Elle est tombée en Egypte, causant la mort d’une centaine de personnes.

_ Laissez-moi parler!

Le Dirigeant me fusilla du regard, puis me sourit. Un sourire froid, mi figues mi

raisins.

_ Allez-y.

_ Ça ne colle pas. La météorite est tombée un an avant l’Invasion. Les créatures

auraient attendus un an pour que nous ne fassions pas le lien?

_ Exactement. Elles ne seraient pas si stupides que ça.

_ C’est une théorie bancale, vous allez risquer la vie de cent hommes et femmes

juste pour vérifier ça? Qui a mis de tels irresponsables dans les Dirigeants?

_ Je ne vous permets pas, mademoiselle Clinton. Les règles sont les règles, et vous

n’êtes pas autorisée à remettre en question mes choix.

Je baissais la tête, serrant les dents. Je voyais clair dans le petit jeu des Dirigeants.

Ils n’étaient pas bêtes, et savaient que le pourcentage de chances que les adultes

reviennent était très faible. Ils voulaient donc se débarrasser des adultes, sans doute

par peur de perdre leur place de Dirigeants. Pour eux, le retour des adultes était plus

une malédiction qu’une véritable opportunité. Mais alors pourquoi m’en parlaient-ils?

_ Madame Tiran, ne voudriez-vous pas aller retrouver les adultes qui vont partir?

Vous avez sans doute des choses à leur dire.

Se sentant congédiée, Lily sortit et le Dirigeant Nelson se tourna vers moi.

_ Mettez-vous des habits dignes de votre rang, même s’il est minable, et

rejoignez-moi dans la salle de conseil des Dirigeants.

Et, sans un mot de plus, il sortit. Je restais donc seule, me repassant ce qui venait

de se passer. Les Dirigeants, ou au moins celui-là, étaient des crétins, et je ne me

sentais pas à ma place ici.

J’enfilai un legging et une tunique avec une ceinture, le tout assez simple, avant de

me coiffer rapidement. Je n’allais pas leur faire le plaisir de m’habiller

convenablement. Tant mieux si je les couvrais de honte.

Finalement, lorsque je fus prête, une jeune fille d’environ treize ans me fit signe de la

suivre. Elle ne parla pas une seule fois, malgré tous mes efforts, et cette situation

m’irrita énormément. J’espérais que tous les enfants de son rang n’étaient pas

éduqués ainsi.

Ainsi, lorsque j’entrai dans la salle de conseil, j’étais sur les nerfs, et voir ces cinq

dirigeants me regarder avec suffisance n’arrangea rien.

Me rendant compte que je devais m'incliner, je m’éxécutais de mauvaise grâce.

_ Asseyez-vous, mademoiselle Clinton. Une très be

Puis une phrase que j’ai dite il y a quelques jourslle femme de dix neuf ans, je dirais,

me regardait avec une nuance de respect mêlée à de l’éxaspération.

_ J’espérais que vous feriez des efforts sur votre tenue vestimentaire,

mademoiselle… dit le Dirigeant Nelson d’un ton las. Enfin, nous ne sommes pas là

pour ça. Nous sommes là pour parler de notre véritable objectif. Si vous avez ne

serait-ce qu’une once d’intelligence, vous avez du comprendre que notre objectif

n’est pas que les adultes tuent les démons.

_ Effectivement, j’avais bien compris, et…

_ Nous espérons simplement qu’ils confirmeront notre théorie sur la météorite,

continua le dirigeant, sans écouter ma réponse.

Décidément, ce Dirigeant ne m’aimait pas beaucoup.

_ Et pourquoi m’en parler à moi? demandais-je suffisamment fort pour que personne

ne m’interrompe.

_ Car s’ils nous font passer le message qu’effectivement, la météorite tombée en

Egypte est bien ce que nous cherchons, nous monterons une expédition constituée

de mineurs en majorité et de quelques adultes pour aller détruire ce cœur.

_ Quel rapport avec moi… Attendez. Non.

_ Je suppose que vous avez compris. Vous pouvez disposer.

_ Pardon?! Vous pensez que je vais accepter ça comme ça?

_ Vous n’avez pas le choix, et… commença une dirigeante.

_ Vous n’avez rien à redire, je vous prie donc de sortir, la coupa le Dirigeant Nelson.

Ma parole, ce type n’avait aucun respect envers les gens!

Je sortis donc et la même fillette qui m’avait amenée ici me guida jusqu’à mes

appartements, qui n’étaient qu’une chambre avec un lit et une table de nuit.

Génial.

Je voulus remercier la petite, mais elle était partie. Je soupirais, et me couchais.

Deux mois passèrent sans nouvelle de l’expédition, et les dirigeants commencèrent

à vouloir avancer le départ de la mienne.

Je me fis une amie, une jeune fille nommée Laura, qui était la jeune sœur d’un

Dirigeant, et qui n’était pas du tout snob comme cette bande d’imbéciles.

Elle rit quand je lui parlais de mes impressions sur les des Dirigeants et se montra

compatissante lorsque je lui expliquais pourquoi mon frère me suivait comme mon

ombre. Mais alors que je venais de me rétablir et que nous étions devenues bonnes

amies, mon bonheur se brisa.

Elle m’avait invitée à passer la soirée avec elle, et alors que nous nous baladions

tranquillement vers la porte d’entrée de la base, j’entendis un craquement. Aux

aguets, je lui fis signe de se taire, et me tournai vers l’origine du bruit. Je ne vis rien

,jusqu’au moment où toutes les lampes s’éteignirent, nous laissant dans le noir le

plus complet. Je lui chuchotai de rester près de moi, mais effrayée, elle courut vers

ce qu’elle pensait être la sortie. J’entendis alors un cri étouffé, et une masse tomba àmes pieds. Paniquée, je calmai ma respiration. Un attentat? C’était possible, mais

dans quel but?

Je me baissai vers ce qui était tombé, et entrai en contact avec une substance que

j’identifiai comme du sang.

Puis je vis des lueurs rouges dans l'obscurité. Qui se déplaçaient vite. Trop vite.

_ Non… C’est impossible… Au moment où je murmurais ces mots, une des

créatures passa à l’attaque, et je bondis, sentis un courant d’air me frôler.

J’allais me battre à l’aveugle contre au moins trois démons vu le nombre de leurs.

Guidée par les lueurs rouges, je sortis mon revolver, et tirai le plus vite possible. Les

yeux d’une des créatures se fermèrent et un bruit sourd m’indiqua que je l’avais eu.

Je tournais mon arme vers une autre, mais un coup à la tête me fit lâcher mon arme,

qui tomba dans l'obscurité.

Je tentais d’ouvrir mes oreilles, à l’écoute du moindre bruit. Je bondis dès que

j’entendis un bruit de pas, et réussit à faucher les jambes d’une des créatures, qui

tomba avec un grognement. Mais elle fut sur pieds en moins de deux, et un coup

dans les côtes me coupa la respiration et me projeta vers le sol. Je me croyais

perdue: comment gagner contre des démons qui sentaient le sang de leur victime

sur les vêtements?

Alors les luimères se rallumèrent, et des guerriers se précipitèrent dans ma direction.

En un rien de temps, les démons s’enfuirent et je me retrouvais seule avec le corps

de mon amie. Respirait-elle?

Je pris son pouls, de plus en plus paniquée. Elle ne pouvait pas être… Pas encore…

Je sentis alors un faible battement, très lent. Les guerriers appelèrent les secours,

qui arrivèrent bien trop longuement à mon goût. Ils étaient accompagnés d’un des

Dirigeants qui n’avait pas pris la parole lors de la petite réunion dans laquelle ils

m’avaient confié vouloir me faire partir en expédition pour sauver le monde. Rien

que ça. Ce devait être le frère de Laura.

Il me fusilla du regard, et prit la main de Laura.

_ Emmenez ma sœur à l’infirmerie et soignez-la en urgence.

Les soignants la mirent sur un brancard et partirent rapidement. Je me retrouvais

avec le Dirigeant et deux guerriers.

_ Quant à vous… Je ne vous pensais pas capable de faire ça. Abigail Clinton, vous

êtes accusée de tentative de meurtre!

Il fit un signe de tête aux deux guerriers et s’éloigna.

_ Non! Attendez, je n’ai rien fait! S’il vous plaît! Ce sont les démons…

Je fus traînée vers les prisons, les larmes aux yeux.

Laura savait. Dès qu’elle se remettrait, elle pourrait témoigner en ma faveur…

Je fus jetée dans une pièce aux murs gris et avec une unique couverture miteuse.

C’était la nuit, et la personne présente dans la pièce, sans doute un autre prisonnier,

dormait aussi.

Je tentais de fermer les yeux, ravalant mes larmes.

Il faisait tellement froid…


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