L'Invasion
Une jeune fille avait été jetée dans ma cellule. Alors que je tentais de m'endormir, je
l’entendais chouiner…
Elle n'était pas capable de dormir? Où au moins de se taire, par tous les dieux?
_ C’est pas ma faute… J’ai rien fait… Laura leur dira…
_ Mais tu veux pas te taire, à la fin?!
Elle sursauta, s’assit précipitamment et plissa les yeux vers moi.
_ Eh ouais, tu es pas seule ici, et figure- toi que j’essaie de me reposer!
_ Je croyais que tu dormais…
Dans le noir, je ne la distinguais pas bien, mais je devinais qu’elle n’était pas très
grande.
_ Eh bien tu vois, j’aurais pu si tu chouinais pas depuis tout à l'heure…
_ Je viens de me faire emprisonner!
J’haussais les épaules devant l’ironie de la situation.
_ Tu as dû le mériter, princesse.
_ Non mais je rêve! On m’a accusé à tort… J’ai rien fait, et dès que Laura sera
remise, elle pourra témoigner que ce n’est pas moi qui ai tenté de la tuer.
_ Ah oui? Si c’est pas toi, qui l’a tué?
_ Les démons! Et puis elle n'est pas morte, juste blessée.
_ Vous étiez en dehors de la base? C’est quoi cette idée?
_ Non justement, on était devant les portes, qui étaient fermées.
_ Tu te cherches des excuses, les démons ne peuvent pas entrer.
_ La preuve que si!
Je levais les yeux au ciel.
_ Bonne nuit, princesse…
Je me recouchais, et pensais à ce qu’elle avait dit. Etait-elle folle? Ou les démons
avaient-ils vraiment réussi à entrer?
Le lendemain, alors qu’il faisait encore noir, on vint la chercher de bonne heure, et
elle me jeta un regard noir.
_ Tu verras, ils vont m’innocenter, et tu feras moins le malin!
_ On verra, princesse, on verra…
_ Arrête de m’appeler comme ça!
Avant d’avoir pu répondre, les guerriers la firent sortirent.
Elle ne revint pas de la semaine, et j’en conclus qu’elle avait soit été innocentée, soit
condamnée. Dommage, la compagnie manquait dans cette cellule miteuse. J’avais
quand même réussi à devenir ami avec une adorable souris, Raclette, qui
malheureusement était morte, par attentat à la mort aux rats.
_ Paix à ton âme, Raclette…
Bref. Je n'avais pas pu voir le visage de la fille, mais elle devait être importante pour
passer au tribunal aussi rapidement. Ça faisait des mois que j’étais ici, et elle était
sortie après une nuit…
En tout cas, même si c’était pour me disputer avec elle, parler avec quelqu'un faisait
du bien, parce que Raclette était sympa, mais la conversation se finissait vite, avec
elle…
Pauvre Raclette…
Bref.
Alors que je me repassais encore ce que la fille avait dit, et le ton qu’elle avait
employé, tentant de déterminer si elle était folle ou pas, une petite souris blanche
vint me manger les orteils.
Je la pris dans mes mains, et la mis à la hauteur de mes yeux.
_ Salut, toi.
_ Squiick?
_ Moi, c’est Isaac. Toi, je parie que tu t'appelles… Mozzarella.
_ Squii, squiick, squiick
_ Tu sais, avant j’étais ami avec une autre souris. Elle n’est plus de ce monde, mais
elle s’appelait Raclette. Et tu sais qui l’a tué? La mort aux rats… Pauvre Raclette…
Mozza sauta de ma main et fila par un trou dans le mur.
_ Non, Mozza, reste, j’ai pas fini de te dire ce que je voulais te dire!