L'Invasion

Les guerriers m’emmenèrent dans une salle, sur une estrade, devant les cinq

Dirigeants, deux hommes en robes noires, et des jurés.

Le procès commença.

_ Abigail Clinton, cheffe de la brigade d’exploration dans la base de l’Ancien Lyon,

est-ce bien vous?

_ Oui.

_ Vous êtes dans les bonnes grâces de la Cheffe de L’Ancien Lyon, Anya, n’est-ce

pas?

_ Elle ne me déteste pas, mais…

_ Vous êtes accusée d’un crime envers la jeune sœur du dirigeant Letan ici présent.

Qu’avez-vous à dire pour votre défense?

_ Ce n’est pas moi, ce sont les démons!

Un éclat de rire froid et mauvais s’éleva. Le Dirigeant Letan se leva, et me fusilla du

regard. Encore.

_ C’est ça! Vous insinuez donc qu’ils peuvent entrer dans les souterrains? Et vous

voulez qu’on vous croie? Cette fille est folle! Administrez-lui la peine maximale!

Les Jurés commencèrent à discuter, à s’échanger des regards…

_ Laura peut témoigner! Elle a vu qui l’a attaqué…

Brusquement, un silence presque complet s'abattit sur la salle.

Cette fois, ce ne fut pas un regard furieux qui s’abatit sur moi, mais plus d’une

vingtaine.

_ À moins que vous ne possédiez le moyen de parler aux morts, j’ai bien peur que

nous ne puissions avoir recours au témoignage de ma sœur, me lança avec fureur le

Dirigeant Letan.

_ Quoi? Non…

Les larmes dévalèrent mes joues, je n’avais plus la force de les retenir. Mon

passage en prison, la mort de mon amie, ce voyage, la petite morte sur le champ de

bataille.

Je sentais qu’on discutait autour de moi, mais je n’écoutais rien. Il fallait me laisser

voir le corps. Les soignants avaient dû oublier de vérifier quelque chose, si j’allais

voir, je découvrirais un signe, n’importe quoi me prouvant que Laura n’était pas

partie.

Quelqu’un mit sa main sur mon épaule, je levai les yeux et découvrit la Dirigeante

qui s’était fait couper la parole par Nelson.

_ Vous croyez qu’elle n’est pas sincère? Cette jeune fille n’a clairement pas voulu la

mort de Laura Letan!

_ Ne racontez pas n’importe quoi, Dirigeante Celia. N’importe qui peut pleurer

comme ça facilement. Elle a dû se préparer.

_ Vous devenez ridicule, Dirigeant Letan. Mlle Clinton a vu son amie mourir sous ses

yeux.

_ Et tuée par qui?

_ Par les démons.

_ C’est vous qui êtes ridicules! Les démons ne peuvent pas aller sous terre.

_ Tout peut changer. Avant, nous pensions que leur vitesse ne changeait pas, que

ce soit le jour ou la nuit. Et pourtant…

_ Attendez! Je peux vous raconter en détail ce qu’il s’est passé!

Tout le monde se tut, et j’attendis que la personne continue, avant de se rendre

compte que c’était moi qui venait de dire ça.

Je continuai donc d’une voix incertaine.

_ Oui… Les démons nous ont attaqués, mais les lumières s’étaient éteintes. J’ai dit

à Laura de rester près de moi, mais elle s’est enfuie et les monstres l’ont eue. Je me

suis penchée vers elle et son sang à trempé mes vêtements. Guidées par leur

odorat, les créatures m’ont blessée, et au moment où elles allaient m’achever, deux

guerriers sont arrivés, et les créatures ont fuies.

__ Les blessures des démons sont reconnaissables entres toutes. Vous n’aviez pas

de blessures causées par ces monstres.

_ Ils se sont contentés de mettre des coups de poing.

_ C’est impossible, je vous le répète.

_ Et les blessures de Laura?

_ Pardon?

_ Je vous assure que mon amie a été tuée par les démons, et pas par moi, c’est

facile à vérifier, et…

_ Elle perdait du sang par de nombreuses plaies qui peuvent avoir étées faites soit

par un couteau, soit par des griffes de démons, me coupa Letan.

_ Eh bien voilà! Je n'avais qu’un révolver sur moi.

_ Où est la preuve de ça?

_ Interrogez les hommes qui les ont trouvées, dit la Dirigeante Celia.

Aussitôt, trois jurés sortirent et revinrent deux minutes plus tard avec les guerriers

présents le soir de l’attaque.

Ils restèrent debout à côté de moi tandis que Celia rejoignait son siège, et un des

jurés prit la parole.

_ La question est simple. L’accusée de meurtre ici présente, Abigail Clinton avait elle

autre chose qu’un revolver le soir du crime?

Un des guerriers me regarda longuement, puis prit la parole: