Le parfum du mensonge
Chapitre 6 : L'Étreinte de la Faucheuse
582 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 26/07/2025 11:27
Je l’ai regardée une dernière fois.
Fleur de Lotus. Emmenée comme une marchandise vers un port que personne ne quitte sans payer le prix. Elle m’a lancé un regard, un de ceux qui restent coincés sous la peau.
— Qu’est-ce que vous allez lui faire ? a-t-elle demandé.
L’homme n’a même pas daigné répondre. Il a juste continué d’avancer, les mains croisées derrière le dos comme s’il partait promener son chien.
— Ça ne te regarde pas, a-t-il lâché, froid.
Ils sont montés dans la berline noire. Une deuxième voiture les suivait, sécurité renforcée pour un homme persuadé d’être intouchable.
Quant à moi…
Deux gorilles m’ont traînée hors de l’entrepôt, comme un sac trop lourd. Ils m’ont jetée à genoux dans la poussière. Le vent sentait le sel et le métal. Mes poignets tiraient, coincés dans les menottes. Mais ce n’est pas ce qui m’étouffait.
Un des types sortit son arme, la pointa sur ma tête. L’autre fumait une clope comme s’il allait juste regarder un feu d’artifice.
— Une dernière volonté avant que je t’éclate la cervelle ? demanda le premier, sourire aux lèvres.
Je levai la tête et lui crachai un rire à moitié mâché.
— Ouais. Prie pour que ta mort soit rapide. Ce soir, j’suis pas d’humeur à faire dans le propre.
Il ricana. Mais pas longtemps.
Il tira.
Ma tête bascula sous l’impact. Mon corps s’effondra face contre terre. Silencieux. Immobile.
Ils ont cru que c’était fini.
Ils se sont retournés.
Grave erreur.
Un bruit sec. Un craquement osseux. Puis un rire. Bas. Grave. Inhumain.
Je me suis redressée lentement, le visage dans l’ombre.
— C’est pas possible… murmura l’un des deux en reculant.
Mon corps se releva comme un pantin brisé qui refuse de tomber. Lentement. Comme si je laissais le monde comprendre ce qu’il avait déclenché.
Ma peau avait pâli. Mes yeux ? Noir charbon. Avec des pupilles rouges, cramoisies, brûlantes comme les enfers. Et ma voix… Ma voix n’avait plus rien d’humain.
— Vous m’avez tuée. Dommage que vous ne sachiez pas ce que ça déclenche chez moi.
Ils tirèrent. Encore. Et encore.
Mais les balles me traversaient sans effet, comme des excuses en papier.
J’apparus près du deuxième, celui qui allait ouvrir la portière.
Il n’a même pas eu le temps de crier.
Un hurlement. Des os qui craquent. De la chair qui cède.
Puis je suis revenue vers le premier. Celui qui tenait encore son arme, les doigts figés. Le regard planté dans l’horreur.
— Tiens, dis-je en me penchant vers lui. Tu as oublié quelque chose… Permets que je te le rende.
L’arrière de ma tête, là où la balle m’avait frappée, se referma lentement. Comme si la mort elle-même avait décidé de se recoudre.
Il recula, rampant dans la poussière.
— Vous… vous êtes pas humaine… C’est pas possible !
Je souris. Froid. Cruel.
— Non. Je suis la mort. Et ce soir, t’as sonné à sa porte.
Paf.
Un seul tir. Entre les yeux.
Il s’effondra, bouche ouverte, regard vide.
Et moi… je restai debout. Les bottes dans le sang. L’âme en surchauffe.