Les Choses d'un Autre Monde

Chapitre 3 : DE NOUVEAU EN INTÉRIEUR

Chapitre final

1779 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/11/2016 00:41

      Je me réveille. Mon bras a eu le temps de repousser mais il est encore faible. Je n’ai dormi qu’une fois depuis que je suis ici et j’ai l’impression d’avoir passé vingt nuits ici. Comme c’est drôle d’être autre part que chez soi. Les murs couverts de bois me rappellent que je suis desséché. J’ai si soif.

           Du bruit. Du bruit de dehors. Ce sont les sons que les animaux intelligents produisent pour communiquer. Il y en a… Deux. Je ne cours aucun risque si je les attaque. Ils sont si petits. Je fais claquer mes griffes par terre. Ils me prendront peut-être pour un de ces animaux poilus qui m’ont attaqué. J’entends qu’on approche. Le sas en bois s’ouvre. Ils sont là. Ils me regardent sans bouger. Vite ! Tant qu’ils ne réagissent pas ! J’en frappe un à la tête. Il tombe, inconscient. J’égorge l’autre avec mes griffes. Il tombe. Il tente de respirer. Il n’y parvient pas. Je traîne les deux corps dans la pièce aux outils. Je pourrai me nourrir d’eux comme de cet animal poilu. Ils semblent partager le même système vital, un à base de sang. Oh je sais !

           Je m’empare des pieds de celui qui est tombé instantanément sans vie. Je regarde le plafond. Il y a… Des poutres séparées ! Très bien ! Je prélève un morceau de tissu synthétique du cadavre. Juste une fine bande. Je presse les pieds contre la poutre et les attachent avec la bande de tissu. Il est maintenant pendu. Je fais de même avec l’autre corps, qui a enfin cessé de bouger. J’égorge le premier, l’autre est déjà ouvert. Je bois. Ce n’est pas délicieux mais ce goût de métal s’éclipse vite. Au moins je reprends vite des forces.

           Mon bras a encore du mal à bouger tout seul. Je regarde le reste de la pièce. Il y a plusieurs sas rudimentaires. Et ciel ! Ce bois partout ! Ils ne connaissent pas le fer ? D’ailleurs je les entends encore. Ils sont derrière le sas rectangulaire. Ils communiquent avec des sons à faible volume. Ils savent que je suis là. Je me presse devant le sas. Ils ouvrent la porte. Je donne un grand coup latéral. Ah les malins ! Ils m’ont bloqué le bras dans le sas ! J’essaye de le retirer… Ça y est. J’ai éraflé la fermeture mais les animaux intelligents ne s’arrêtent pas là. Un de leur réacteur perce des trous à travers le mur. LA DOULEUR ! Encore ! Encore touché ! Ça me transperce ! On dirait qu’ils sont habitués à faire la guerre. Ils ont dû se battre contre des êtres semblables à moi pour se venger à sculpter autant de bois…… Ça grouille derrière le sas. Les animaux intelligents complotent contre moi….. Ce bruit…. Ce toc-toc….. C’est le bruit du fer contre le bois, comme quand on sectionnait les membres malades de mes congénères. Je crois qu’ils construisent un renforcement au sens pour ne pas que je sorte. Oui c’est ça, un rempart. Je regarde autour de moi. Pas d’issue. Pas de petit carré de verre. Je suis bloqué. Ils continuent de grouiller, de faire des sons. Les toc-toc continuent. Ils ont peur, je crois. Ils continuent comme ça pendant quelques minutes. Encore quelques minutes….. Plus rien. Ils ont finit le rempart. J’ai mes forces mais maintenant il me faut du temps pour mes blessures. Pourquoi leur feu perce-t-il des trous ronds à une telle distance ? Je m’assois contre un mur. Je triture mes plaies. Il y a un corps étranger dans chacune d’entre elle. Il en est un que j’arrive à saisir…. C’est compressé et fondu. Ça devait être un obus ou une bille d’acier miniature. Ce sont des lances projectiles, ces réacteurs. Comme un arc à feu. C’est le monde à l’envers, cette planète… Je me relève et je fais des cercles. Mon bras se renforce. Les ligaments sont presque complets et les ports commencent déjà à capter l’air et l’humidité de la neige. J’entends le vent dehors. Les murs ne sont pas hermétiques, le vent y siffle au travers. Le froid rentre ici. Oh mais je sais ! L’écorchure que j’ai faite au sas ! Je peux y passer ma main…. Je sens des choses, des planches, du fer….. Il y a un petit verrou, comme dans un vrai mais exposé, sur la façade de la porte…. Je l’atteins, le tourne. Le sas peut s’ouvrir. Mais il y a le rempart. Je peux pousser si mon deuxième bras le peut….. L’effort…. L’effort….. Encore l’effort. Tout s’effondre. Le rempart et le sas. Je suis dans un corridor jonché de bois, de conteneurs carrés mais pas des animaux intelligents. Je n’ai plus qu’à essayer de les trouver. J’avance. Je tourne. J’avance. J’avance. J’avance. Je tourne. J’avance. J’entends leurs sons. Il y a un petit groupe dans une pièce au fond d’un corridor. S’ils ne sont pas trop nombreux je peux peut-être essayer de les ajouter à mon garde-manger de plafond. Je sais maintenant comment fonctionne leurs sas. Je l’ouvre. Ils sont presque tous là. Ils sont pleins. MAIS….. L’un d’entre eux m’a aspergé avec une eau…. Qui sens mauvais. C’est un signe de rejet ? C’est comme ça qu’ils se battent ? Et leurs réacteurs, où sont… AH ! LA DOULEUR ! LA CHALEUR ! JE BRÛLE ! C’ÉTAIT DU CARBURANT ! ILS VEULENT ME CARBONISER ! VITE UNE SORTIE ! IL Y A UN SAS LÀ ! MAIS UNE DE CES CHOSES LE GARDE, ELLE ME BLOQUE ! JE FRAPPE MAIS JE NE FAIT QUE DÉCHIRER UN AMAS DE TISSU…. UN CARRÉ DE VERRE ! VITE AU TRAVERS ! Il se brise…. Je cours. De nouveau le froid. Salutaire cette fois. Le feu s’amenuise. Ma peau…. Je n’arrive presque plus à capter l’air…. Seul le vent me fait respirer. Et cette neige…. Cette planète est folle. Ça ne s’arrête jamais. Il faut que je rentre. Ils m’attendent encore sûrement mais si je ne veux pas encore finir paralysé c’est la seule option. Il y a tout un complexe de bâtiments apparents. Cette fois de fer, d’acier. Je crois que le bois leur est décoratif voir même luxueux. Ou peut-être qu’ils n’ont pas assez de fer pour le reste… Un sas encore. J’entre. Personne. Les animaux complotent bel et bien. Mais je les sens trop bête pour tendre un vrai piège qui ne nécessite pas de confrontation directe. Un mécanisme de projectiles en guise d’arme de distance… C’est ridicule. Les corridors sont tous les mêmes, très réguliers comme une ruche. J’avance. J’avance. J’avance. J’avance. J’avance. J’avance. Des bruits… Ces sons d’animaux intelligents. Ils sont encore tous au même endroit. Je devrais tous les balayer en même temps. Un sas, celui d’où viennent les bruits. Je l’ouvre. Un rempart juste devant et les animaux entassés au fond du corridor. Je brise le rempart. Je crois qu’ils me donnent faim. Ils bougent à peine. Ils m’attendent avec des armes tranchantes. Puisque apparemment ils n’ont pas de griffes, ils n’ont que ça. Je vais les battre à leur propre jeu. Là, par terre, un pilier de bois. Je le ramasse. Je suis prêt pour le combat. J’avance à pas de géant comparé à eux qui reculent timidement…. Le noir…. Je ne vois plus rien. Les sources de lumières se sont taries. Surement un générateur défectueux de leur conception. Il doit être fait en bois aussi. Des halos de lumières parcourent les murs. Ils ont leur propre source portable. Un des halos s’arrête sur un des animaux qui tient un réacteur à bille. Il le pointe vers ses congénères….. Mais…. Ils veulent s’entre-tuer ? Comme ça ? Alors que je suis là ? Un des animaux bondit sur lui, et lui subtilise l’arme, qui crache le feu au plafond. Maintenant ils braquent les halos vers moi. La lumière revient… L’animal qui menaçait ses congénères vient vers moi…… Il émet des sons. Ces sons qui lui servent à communiquer avec ses congénères. Mais ils me sont cette fois destinés. Je crois qu’il est amical. Il lève les bras et me fait signe qu’il n’est pas armé. Pitoyable ! Il allait trahir ses comparses et veut que l’épargne, lui ?! Ou peut-être essaye-t-il de m’impressionner avec sa fourrure artificielle ? Je le balaye d’un revers de bras. J’avance, pilier en main. Ils ne bougent pas. L’un d’eux me lance une arme tranchante qui glisse sur le sol. Je l’esquive d’un bond sur le côté. Je crois qu’il essayait de mon faire trébucher. J’avance encore. Ils n’ont pas l’air d’avoir peur. J’avance…….. LA DOULEUR……… LA DOULEUR………. PAS DE RÉACTEUR MAIS……… LE GRÉSILLEMENT………….. LES VIBRATIONS……………. JE BRÛLE DE DEDANS…………… JE……………. PERDS L’ÉQUILIBRE……….. J’AI DU MAL……….. À……………..Penser…………… Je devrais…………………………..avancer…………………………Mon corps ne…………………..répond plus……………………………chaud…………………………….tremble…………………………confus……………………………mal…………………………………aveugle……………………………..brûle……………………………………………………………noir………………………………………………………………………………………………………………….passé ?.......................................................................................... . . . . . . . . . . . . . .  .  .  .  .  .  .  .  .   .   .   .   .   .    .    .    .    .   .     .     .     .    .    .    .


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