Les Choses d'un Autre Monde

Chapitre 2 : LA GLACE

1381 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/11/2016 00:39

      Froid.        Froid.      Froid.    Froid.  Froid. Froid. Froid. Stop ! Je suis réveillé. Mais je ne peu pas bouger. Je suis dans la glace, il me semble. Oui c’est ça. Il y a de la lumière. Une petite source de lumière en hauteur. C’est ça qui doit me réchauffer… Non. C’est autre chose. Ce sont surement ces ombres. Oui. Il y a des êtres vivants prêts de moi. Ils se tiennent si près qu’ils réchauffent le bloc. Sont-ils nombreux ? Aucune idée. Il y a de l’agitation. Beaucoup de sons s’enchaînent. Je vais essayer d’ouvrir les yeux…

           Ils sont ouverts. Je suis dans une pièce. Un habitat. Mais pas évolué. Vétuste. Sobre. La source de lumière est au plafond. Il n’y en a qu’une. Les ombres s’en vont. Elles me ressemblent. Elles font ma taille. Non… Plus petit. Il ne reste plus qu’une ombre dans la pièce. Apparemment j’ai un geôlier  près de moi. Il me regarde, j’en suis sûr. Le froid, toujours la glace. Je pourrais bientôt bouger.

           Le temps passe lentement. Je m’ennuie et j’ai faim. Je ne peu toujours pas bouger. Mais les ombres se succèdent. Les choses qui me gardent font des rondes, je pense. Alors c’est qu’elles se fatiguent vite. Ce sont sûrement des animaux ayant de grands besoins vitaux. On me surveille.

           La troisième chose ne m’aime pas. Elle vire, tourne. Elle s’impatiente ou a peur. Oui, elle a peur car elle pose sur moi une large pièce souple. Surement du tissu ou de la peau. Comme ça elle ne me voit plus. Mais… Mais c’est chaud ! La chaleur fait fondre la glace. Le froid s’effondre vite. Je suis presque libre. Presque…… Presque….. Presque…. Presque… Presque. Ça y est ! Je suis libre ! Mais la peau-tissu est brûlante ! Je l’enlève. Je vois enfin clairement la pièce. Quelle horreur ! Du bois ! C’est du bois qui recouvre les murs ! Ces choses doivent être des chasseurs de plante ! Plus intelligents que ceux sur Erutan. Plus meurtriers.

           Je vois enfin à deux mètres de moi, mon geôlier. Il est petit et couvert d’un tissu rigide et d’un peu de fourrure. Pas de doute, c’est animal intelligent. Il se retourne. Il me voit. Il panique. Il sort d’un compartiment de son revêtement un petit outil noir. C’est un petit rectangle surmonté d’un cylindre pointé vers moi. Le bout du cylindre explose, crache du feu dans un vacarme assourdissant. LA DOULEUR ! J’ai mal ! C’était une arme. Une arme à combustion ! Ils se servent de petits réacteurs comme d’armes. Il recommence à trois reprises. Mon corps est perforé. Je saigne. Il fuit à toute vitesse en fermant derrière lui le sas pivotant. Je suis piégé. Il va alerter ses congénères. Je regarde autour de moi. Il y a, en hauteur, des petits cadres en verre. Des hublots carrés. Je les casse et sort. Le froid à nouveau. Je suis bien dehors. Décidément cette planète est déjà détestable. Quel climat !

           La neige bouge. Des tas se forment et… Se trouent ! De petits êtres étaient cachés sous la neige. Ils sont poilus. Ils se déplacent à quatre pattes. Mais ils ne m’aiment pas non plus. Ils grognent, ils crient. Je décide de faire de même. Je pousse mon plus beau rugissement. L’un d’eux se jette sur moi. Je vois toute l’étendue de ses deux rangées de dents ! Quel monstre ! Il se débat. Il est très fort. Et il est chaud. Cette chose a du sang. C’est aussi un animal. Dans la bagarre je mort la chose. Elle siffle, elle a mal. Je bois ce qui coule. Beurk ! Ça a un goût de fer ! Tant pis. Je n’ai que ça pour me nourrir.

           Les autres animaux se jettent sur moi. Je donne des coups dans tous les sens. Je me bats de toutes mes forces. MON BRAS ! Une des choses m’a arraché un bras ! Cette planète me déteste. Eh bien je ne l’aime pas non plus. Je prends un des animaux, le griffe, les jette, le secoue dans tous les sens. De la lumière ? Celle de la source d’intérieur. Les animaux intelligents sont sortis. Et ils ont d’autres réacteurs sur eux. Plus longs et plus imposants. Je ne fais pas le poids. Je fuis. Tant pis pour le bras. Je cours dans le froid.

           Je cours. Je cours. Je cours. Je cours. Ça s’agite derrière moi. Les animaux intelligents se concertent… Ou peut être me maudissent. Une des choses poilues me suit ! Elle court vite, plus vite que moi. Je dois m’en débarrasser avant qu’elle n’alerte les animaux intelligents. Je me retourne. Elle me saute dessus. Je lance un coup de poing du bras qu’il me reste. Elle tombe au sol. Inconsciente. Je décide de m’en nourrir. Mais quel goût affreux ! Cela dit c’est… très nourrissant. Je vais tout extraire pour tenir le froid. Mon long sommeil m’a affaibli. Je reste sur la chose poilue quelques minutes. Mais son corps paraîtra suspect. Je l’emmène.

           Je dois rejoindre l’intérieur. Une paroi pivotante comme dans ma « prison » est là. C’est un mécanisme très simple de gâchette à pression. Je l’enclenche. Je rentre, bête sous le bras. C’est un complexe de corridors. Tout est en bois, c’est affreux. Je marche en restant sur mes gardes. Un autre sas primitif. Je l’ouvre… Quelle chance ! De la terre ! De la terre et des plantes ! Mais… Ce ne sont pas les mêmes qu’Erutan. Ce sont des plantes primitives. Elles sont inertes ! Je suis donc bel et bien tout seul. Et la bête ? Je regarde tout ce qu’il y a autour de moi. Ah, voilà. Un coffre… En bois. Encore. Je l’ouvre. J’y mets la bête. Ils ne la trouveront que tard. À moi maintenant de me cacher. Les animaux intelligents sont tout prêts. Ils me chassent, il n’y a pas de doute. Ils grommèlent. Ils communiquent dans le couloir juste derrière moi. Ils sont proches. Un autre sas primitif en face de moi, au fond de la pièce. J’y vais. Il y a un petit loquet indépendant. Un verrou supplémentaire. Je le défais, ouvre le sas et le referme.

           Je suis dans une pièce quelconque comparée aux autres. Il y a des outils de… Jardinage ! Il y a de quoi entretenir ces plantes pour des années entières ! Ils nous cultivent. Ils nous pouponnent comme de purs instruments de plaisir et de nourriture. On se croirait dans un élevage d’animaux d’Erutan. Je vais rester là. Les animaux intelligents ne pourront pas entrer après mon sabotage du verrou. Je vais me reposer un peu. J’ai encore beaucoup de forces à reprendre…

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