Draft hebdomadaire

Elle était torchée. Coooooooooomplètement bourrée. Rien. Aucune pensée claire. Rien que le néant, calme, confortable. C'était bieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeen.

Elle avait tout dépensé. Pas un mauvais choix. Au moins, elle pensait plus à touuuuuuuuuuuut ce qu'elle avait perdu à parier. Elle pouvait juste... oublier. Tout. Pour toujours. Là. Attends. Non. Elle pensait, là non ? Elle pensait ! Non ! Pas bien ! Mal ! Pas penser ! Elle. Ne. Devait. Pas... Penser.

Elle prit le goulot de la bouteille entre ses dents, levant maladroitement la tête. Le fluide emplit sa bouche. Sa gorge. Elle manqua de s'étouffer, tentant d'avaler une bonne partie de ce qu'il restait dans la bouteille. Toussa. C'était... bon. L'alcool la brûla tout le long de sa trachée jusqu'à son estomac. La bouteille retourna sur la table. Elle cligna une fois des yeux. Regarda avec fascination la bouteille se dédoubler.

C'était sa faute de toute façon. Connard d'escroc. Putain de salaud. C'était sa faute. Il avait triché. Triché ! Elle avait choisi le bon gu… gueu… go… gobelet. Elle le savait. Il avait triché. Triché ! Juste… juste pour prendre son… argent. Touuuut son argent. Son argent durement gagné. Au casino, ok. Mais quand même. Duuuuuuuurement gagné. Uh…

Sa tête rencontra durement la table, sa crinière grise l'auréolant. Les bouteilles tintèrent en protestation. Trop de bouteilles. Trop bruillant.

Elle tenta de se redresser, s'appuyant sur la table. Retomba lourdement. Les bouteilles tintèrent à nouveau. Vos gueuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuules. Elle resta un instant étalée. C'était pas mal. Ses yeux perdus dans le vagues, passivement fixés sur la robe blanche de ses sabots. C'était confortable. La table. Pas mal. Y avait des bouteilles. De l'alcool. Aucun effort à faire. Pourquoi elle voudrait se lever ? C'était parfait.

Avançant son sabot, elle avança son sabot. Bouteille. Elle en atteint une. Ça devait être… la plus récente. Elle la fit tomber entre ses lèvres. Rien ne vint. Prenant le goulot entre ses dents, elle tenta de faire couler le reste du divin liquide en elle. Deux gouttes vinrent. Rien d'autre.

Putaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaain.

Vide. Vide ! C'était vide ! Elle devait… Il lui fallait… Plus. Elle devait… devait… se lever. Putain. Cette vie était horrible. Elle tenta une nouvelle fois de se redresser, reposant ses sabots sur la table. Y parvint, cette fois. Maladroitement, elle pris sa bourse et la vida sur la table. Les pièces tintèrent. Vous êtes heureuses de sortir, hein ? Petites bâtardes. Disa… Disra… Disparaissant. Toutes. Toujours.

Elle compta d'un de ses sabots. Un… Deux… Merde. Plus assez. Même pour un putain de verre. Elle pouvait toujours rêver d'une autre bouteille. Putain de vie. Toujours à vouloir la baiser au plus profond, hein. Elle… Elle devait trouver plus. Plus. Comment ? Plus possible pour le casino. Elle devait trouver de l'argent. Plus d'alcool. Uuuh…

Elle retomba sur la table. Tête première. Pièces et bouteilles tintèrent. Elle se mordit la lèvre. Elle allait faire quoi ? Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Elle allait faire quoi ?! Elle réussirait jamais rien. Jamais. Rien qu'une ratée. Elle avait même pas la force de se lever. Une putain de ratée. Elle n'avait… Elle ne pouvait… Saloperie de pensées ! Dégagez ! Foutez-le camps ! Elle voulait… juste… le vide. Rien. Le néant. Les larmes avaient envahi son visage. Alcool. Elle avait besoin… d'alcool. Plus. D'alcool.

« Vous avez besoin d'aide ? »

Elle tourna doucement la tête, toujours avachie sur la table. Voix. Devant elle. Grave. De l'aide ? Ses yeux la brûlaient. Elle avait besoin… d'aide ? Nan. Personne pouvait l'aider. Elle avait tout perdu. C'était. Une. Putain. De. Perdante. Elle… Connerie de pensés ! Sans relever la tête, elle essaya de parler, bougeant à peine les lèvres. Aucun son ne sorti. Elle essaya encore. Toussa. Manqua de vomir. Fermant les yeux un instant, elle reprit son souffle, puis parvint à prononcer d'une faible voix :

« Hy… Hydro… mel. »

Elle ferma à nouveau les yeux. Plus rien. Le silence. De nouveau. Plus une pensée. Le vide. Cooooooooooool. Elle ne pensait. Plus. À. Rien. Enfin. Le monde s'était arrêté. Plus un son. Plus une voix. Plus de bar. Rien. Le néant. Partout. Absolu. C'était si bon. Confortable. Elle ne pensait enfin plus à rien. Plus de soucis, rien. Juste le néant… froid… et vide.

Quelque chose claqua sur la table. Un son sec, résonnant dans sa tête. Putain de merde ! Ça fait MAL ! Son crâne était sur le point d'exploser. Stop ! Silence ! Plus un… Elle battit des paupières un instant, essayant d'avoir une vision claire au milieu de l'alcool. Une nouvelle bouteille était apparue sur la table. Elle la regarda d'un air surpris.

« Votre hydromel », dit une voix en face d'elle.

Elle avança un sabot hésitant. Alcool ! Plus… d'alcool ! Oublier. Quelques heures de plus.

« J'aurais juste besoin de quelque chose en échange. »

Elle s'arrêta. Regarda l'étalon gris en face d'elle avec des yeux glauques. Elle passa doucement un sabot protecteur autour de la précieuse bouteille, la serrant contre son corps.

« Quoi ? articula-elle avec difficulté.

— Pas grand-chose, répondit l'étalon. Vous avez besoin d'argent, n'est-ce pas ?

— Ouais… » confirma-t-elle après un instant d'hésitation.

Elle le regarda de travers. Pas qu'elle puisse vraiment faire autrement. C'en était un autre ? Bah. Elle avait besoin d'argent. Ça ne serait pas la première fois qu'elle suce une bite pour ça. Pas bien dur. Juste rester tranquille. Le laisser faire son truc. Ouais. Pas dur. Et il avait acheté une bouteille. Il avait sûrement plus. Elle prit appuie sur la table. Essaya de se tenir assise.

« OK, dit elle d'une voix à la fois confiante et inégale.

— J'aurais juste besoin de votre nom et adresse sur ce papier », reprit l'étalon en face d'elle, posant le document devant elle avec un stylo.

Elle regarda bizarrement. Baissa la tête vers le papier. C'était quoi ce truc ? Pourquoi il avait besoin de ça ? Elle tenta de lire le texte. C'était flou. Ça bougeait. Pouvait pas lire. Aaaaaaah. Marre ! Elle avait besoin d'argent. Il était le client. Il voulait une signature ? Bah ok. C'était probablement une clause de confidentialité, de toute façon. Elle prit le stylo dans sa bouche, le sentant craquer entre ses dents. Écrit son nom en gros, illisible. Son adresse. Voilà. Elle retomba sur la table. Encore.

« Là, dit-elle d'une voix faible.

— Merci, répondit-il avec un sourire, regardant le document un instant. Vous devrez juste vous rendre ici demain, » finit-il en faisait glisser un autre papier vers elle. Encore des lignes.

« Ok… répondit sagement la jeune jugement, clignant lentement de ses yeux rouges. J'vais juste boire ça… avant, » ajouta-t-elle en désignant du museau la bouteille.

Il voulait aller autre part ? Demain ? Il était bizarre. Bah, il payait. C'était lui qui donnait les ordres. Au moins, ils le feraient a priori pas contre un mur, cette fois. Il y aura peut-être même un lit. Voir des draps propre. Ça serait mieux. Bah, elle verrait ça demain. Demain. Maintenant… Oublier. Elle prit le bouchon entre ses dents, le sortit difficilement avant de le cracher au sol. Reprit la bouteille dans sa bouche. Avala deux longues gorgées.

« Comme vous le souhaitez, répondit une voix incertaine devant elle… Je vous vois demain. »

Elle n'écoutait déjà plus. La boire entièrement. Juste… la boire entièrement. Sentir le liquide couler le long de sa gorge. Et sa conscience… doucement… partir…

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Stern Silver sortit du bar. Enfin ! Adieu les relents d'alcool et de pisse. Il prit une grande inspiration avant de partir en quinte de toux. Ok, juste l'alcool. Il faudrait aller un peu plus loin pour le reste. Au moins, il avait trouvé une bonne candidate pour le programme de redressement. Et il savait exactement sur quel navire il pouvait la mettre. Elle serait battue jusqu'à l'os et remise sur le droit chemin : servir Equestria ! Il sourit. Elle avait besoin d'aide, et elle allait en recevoir, même si elle ne le voulait pas. White Ruby… Elle était juste parfaite !