D'écailles et d'os

Chapitre 4 : Désolation

1811 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/12/2017 21:52

Aloha, cette fiction risque de vous décontenancer un peu étant donné qu'il s'agit d'une retranscription d'un rp à deux (créa Luce + créa Luka). Nous corrigeons un maximum et modifions l'écriture afin de la rendre compréhensible de tous, nous espérons que cela va vous plaire ! Des conseils ? N'hésitez pas c:


Vous pouvez déjà trouver la préface ainsi que les présentations des personnages !


Luce : écriture normale

Luka : écriture en gras


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Un bruit étrange réveille Luka. Celui-ci est calé dans un placard, à demi sur le corps de Luce, le préservant du froid nocturne qui commence à se faire mordant. Soudain, dans l'espace entre les deux portes, il les voit. Merde. Ils sont arrivés durant la nuit sans doute, une horde de Z, grattant contre la porte. Luka se retient de gronder, réveillant doucement l’autre reptilien tout en plaquant une main sur sa bouche afin de garantir son silence. Il se penche alors quelque peu vers Luce, soufflant contre son oreille.


- Une dizaine, dehors. 


Il a déjà son plan pour s'échapper de cette merde, et cherche sa main de la sienne, espérant que tout se déroulera comme prévu.



Luce dormait dans un sommeil sans rêve. En sentant son partenaire se raidir, son esprit avait déjà compris qu'ils étaient là, mais si lent de nature il lui faut d'éternelles secondes pour émerger complètement. Ses écailles s'hérissent par réflexe quand il les entend gratter, respirer en râlant. Ses yeux s'écarquillent mais sa peau s'apaise aussitôt pour ne pas couper le dragon.


- Ils nous ont vu...?


Demande sa voix sur un ton aussi léger que le vent. Ses doigts se referment autour de Luka, et il prend une brève inspiration, presque prêt. Son sang pétille déjà dans ses veines.



Luka hoche lentement la tête, plusieurs Z grattant contre le placard avec une envie non contenue. Et soudain, sans prévenir, Luka s'élance dehors, le tirant avec lui. La force de son coup ouvre les portes qui propulsent les Z les plus téméraires. Le dragon ne cherche pas à comprendre, il fonce droit vers une fenêtre et s'élance, la brisant en chutant, serrant toujours la main du blond, il sait que son partenaire le suivrait même s'il sautait dans un bain de lave. 


Deux puissantes ailes noires s'ouvrent, stoppant immédiatement les deux corps dans leur chute. 


- P'tain, faudra qu'on trouve mieux la prochaine fois.


Dit-il en volant vers des lieux plus sûrs, remontant le reptile à bout de bras afin de le porter, ce qui facilite son vol.




Luce était encore trop dans les vapes pour avoir peur, et s'était mis en consigne générale : "suivre Luka. suivre Luka." Alors quand il passe aussi près des Z, ça va, il le fait sans trop avoir envie de vomir. Ce qu'il comprend moins, c'est pourquoi leurs corps passent par la fenêtre. Merde.


Il pousse le hurlement le plus terrifié et aigu qu'il peut produire en voyant le vide sous ses pieds. Mais brutalement son souffle est coupé quand il est attiré vers le haut ; et deux rideaux noirs... deux ailes noires apparaissent de chaque côté de sa vision. Dès qu'il le peut, il s'accroche au corps massif du brun, pied et main liés, absolument terrifié. Il ne peut plus parler, il tétanise, manque d'air.


- Tu... Tu... Tu- voles ???


Sa voix déraille et monte de plusieurs octaves.




Luka appose une main sur le crâne blond, l'autre enserrant fermement sa taille. Ainsi, il essaie de le sécuriser, même si en réalité il pourrait allègrement le lâcher et le rattraper au vol un nombre impressionnant de fois. 


- Comme tout dragon.


Dit-il, planant jusqu'à une place déserte, là, ses pieds se déposent doucement sur les dalles alors que ses ailes disparaissent lentement.


- C'est bon Luce, on est arrivé.



Ses jambes tremblent en retrouvant le sol. Luce sourit avec béatitude et nervosité, titube légèrement sur les dalles, riant de post-frayeur.


- Ha... Ok, ok...


Il regarde autour d’eux. C'est un petit village assez paumé, comme tout maintenant en fait, mais il a le mérite d'être en hauteur. Il repère aussitôt une tour, peut-être un ancien clocher ; le genre de promontoire qui permet de surveiller au loin. Et de s'échapper en volant à l'occasion.


Il jette un coup d'œil au dragon. Repère une nouvelle fois comment son corps a changé, comment il est devenu plus large, plus musclé ; et surtout comment la part animale se manifeste, prenant peu à peu le dessus. Il frissonne. Faut-il préciser qu'ils mangent leur viande crue maintenant ?


- Tu nous as sauvé la vie.


Puis parce que c'est lui.


- J'ai envie de me baigner.



- J'ai sauvé ma peau, et t'étais trop accroché à moi, j'ai pas réussis à me débarrasser de toi ~


Dit-il dans un léger rire, haussant par la suite les sourcils.


- Te baigner ? Depuis quand tu aime l'eau toi ? Et ce sera sans moi.


Renchérit Luka en frissonnant, détestant l'eau par dessus tout, surtout que celle-ci peut lui être fatale donc il préfère s'en tenir loin. Voir très loin. 


- Tu ne préfère pas qu'on aille chercher de quoi manger et se préparer pour la prochaine nuit ?


Rien de bien fou, mais Luka préfère prévoir que devoir à nouveau subir un tel réveil.



Haha. Charmant. Comme une moule à son rocher. Luce compte bien rester accroché, et ce n'est pas qu'une question de survie.


- Y'avait un panneau hier, sur la route, pour des sources thermales à une centaine de kilomètre. Mais va pour la prévention. Je propose qu'on se cale dans la tour là bas. Est-ce qu'on sépare les tâches ? Quelqu'un qui ramasse de quoi faire un camp, et l'autre qui va chasser...?


Rien qu'en prononçant ces mots, Luce sent le plan foireux.



- Non, on reste ensemble.


Luka n'est absolument pas pour le laisser filer quelque part, si le blond venait à ne pas revenir, il serait perdu. 

Son regard se lève alors vers la tour, la porte en bas semble condamnée, parfait. Il le fera monter à tire d'aile et rien ni personne ne pourra entrer à part un autre animal volant. Satisfait de cette trouvaille, Luka cherche à présent du regard un petit commerce, en vain.


- Fouillons les maisons, on trouvera surement des couvertures et de quoi manger.



- Dac.


Sans traîner, Luce se dirige déjà vers la bâtisse la plus proche. C'est toujours angoissant, on se sait pas ce qu'il y a dedans, ce qu'on va y trouver... Mais la fin du monde l'a obligé à être courageux. A sortir de sa carapace pour aller au devant du monde. Alors en s'armant d'une vieille pelle oxydée, il fait sauter le verrou de la porte, et ouvre le battant à fond, qui claque contre le mur à l'intérieur.


Rien. Pas une once de chaleur qui révélerait la présence d'être vivant. Et pas de monstre affamé qui se précipite sur la source du bruit. Alors Luce entre et explore la bâtisse.



Luka jette son dévolu sur la maison voisine, restant à l'affût, il retourne la cuisine et trouve quelques boîtes de conserves encore intactes, ainsi que de la nourriture lyophilisée : des nouilles. Luce va être ravie sans doute. Il dégote un sac à dos et fourre ses trouvailles dedans, montant dans les chambres pour y dérober quelques couvertures et oreillers, galérant à tout porter, il sort sa queue imposante et se saisit des draps ainsi, plus aisément. Il hésite à embarquer le matelas... peut être après. Il sent qu’ils vont demeurer longtemps dans cette tour, sans doute jusqu'à l'arrivée du grand froid, là Luka devra mettre le reptilien à l'abri du gel, ne voulant pas le retrouver tout froid un beau matin.



Luce trouve des sceaux, des paniers, qu'il remplit de boîtes, de vêtements, de couvertures, de savon. Une boîte à outil aussi, qui l'inspire à désosser les meubles pour récupérer les planches de bois plus au moins grandes. Il entasse ses trouvailles devant la maison, se faisant il vérifie à chaque fois que Luka est bien là à côté, avant de repartir tout démonter.


La brouette est une aide précieuse, il la rempli au maximum et commence à la déplacer vers la tour où il vide son contenu. Son corps transpire, mais l'effort le taille et le rend plus robuste, alors il ne cesse pas. Jusqu'à ce que dans le ciel une nuée d'oiseaux passe au dessus du village en poussant des cris stridents. Leurs ombres bouchent la vue du soleil, et Luce frissonne, il n'aime pas ce présage sinistre.



Voyant que la tête blonde entasse des objets au pied de la tour, Luka s'approche et commence à les monter dans la petite pièce sombre, les balançant dedans le plus vite possible en voyant les nuages qui approchent, annonciateurs de fortes pluies. 

Il ramène finalement le matelas galérant comme un débile pour le hisser là haut, il s'y reprend à plusieurs fois, puis agacé, il le transperce sur le bas à l'aide de sa queue et le hisse ainsi aisément jusqu'en haut. 

Une fois la totalité du butin mit à l’abri, il pose pieds à terre et entoure la taille du plus grand de ses bras en souriant.


- Prêt pour le décollage ? Ferme les yeux.



Luce le regarde faire, estimant qu'il a fait sa part du boulot, et croise les bras, appuyé avec nonchalance sur une jambe. Son nez se lève vers le ciel en voyant les nuages sombres, et il frissonne quand il réalise de nouveau que l'eau vient du ciel.


- Hm...


Ce satané dragonneau qui passe devant ses yeux, les ailes déployées, et ce satané sourire. Avant qu'il ne puisse bouger, les bras du brun se sont refermés autour de lui, et il accepte son sort passant les bras autour de ce corps chaud, les paupières crispées sur ses yeux fermés. Le sol disparaît, et il se crispe contre le cadet. Le vent souffle, la terre se renverse, et enfin les pierres touchent ses pieds.


- Tu progresses en vol... Bientôt tu pourras ouvrir ta propre compagnie aérienne, sauf que y'aura jamais personne pour acheter les tickets.


Et il part s'effondrer sur le matelas. Qui au passage à un trou énorme, à l'extrémité.


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