Kyme - Partie 3 - Guerre et Tourments

Chapitre 6 : Provocation et Punition

Catégorie: K+

Dernière mise à jour 06/06/2010 00:18

Provocation et Punition    



    
    
    
    
    
    
    Une heure plus tard après avoir soigné les soldats et Seeds blessés dans l'Hydre G., Selphie, Quistis et Müller rejoignaient Squall, Linoa et Shu sur la plate-forme de commandement. Quistis détailla longuement le Seed galbadien. Il était un peu plus grand qu'elle, dans les 1m85. Ses cheveux blonds, coupés avec un dégradé remontant jusqu'au dessus de ses oreilles, entouraient un visage assez dur. Il avait les yeux assez sombres et une belle carrure d'athlète mise en valeur par l'uniforme. Quand il ne l'utilisait pas, il rangeait sa lance dans son dos en la pliant en trois. Apparemment, il s'était révélé doué pour son utilisation. Elle remarqua qu'il était plutôt beau gosse. Mais une sensation de nostalgie l'envahit rapidement. Elle avait comme une impression de déjà vu. Pendant ce temps, Müller finissait son rapport sur la mort du Major. Squall avait demandé à Linoa si elle voulait sortir, mais elle avait insisté pour rester et devant son insistance, Squall avait cédé. Müller décrit Kyme et rapporta qu'effectivement les armes conventionnels étaient inefficaces contre lui. Il parla aussi des deux gardes du corps qui inspiraient un profond respect rien qu'à la peur qu'on éprouvait face à eux. Il écourta le récit du retour de 1'Hydre, ne jugeant utile de s'attarder dessus. Enfin, il termina son rapport sur l'arrivée sur l'île de Balamb.
- Au fait, puis-je vous demander quelque chose ? ajouta-t-il.
- Allez-y, autorisa Squall.
- Est-ce qui étiez au téléphone avec le Major
- Oui... Enfin, ça a été moi au début, puis Linoa a pris la suite.
- A quel moment ?
- Peu après que le Major ait tiré la balle, pourquoi ?
- Eh bien justement, après ce moment-là, quand je finissais de reprendre mes esprits, j'ai pu voir que Kyme a été déstabilisé un court instant. J'ai donc penser qu'il s'était passé quelque chose à l'autre bout de l'appareil.
- Ce devait être moi, reconnut Linoa. Je hurlais le nom de mon père au téléphone. Et en général, quand je crie ainsi, j 'ai la voix extrêmement stridente. J 'ai peut-être réussi à lui vriller un de ses tympans. C'est ma petite revanche pour ce qu'il m'a fait, sourit-elle tristement.
- Donc, si je ne m'abuse, c'est bien vous la fille du Major Carraway.
- Oui.
- Je tenais à vous dire combien vous pouvez être fier de votre père, s'inclina Müller. Je ne l'ai côtoyé que peu de temps, mais je vous assure que j 'ai pu beaucoup apprendre à son contact. Il m'a vraiment montré le sens du mot courage. Comme votre père n'est plus, son commandement vous revient, et de ce fait, je me mets à votre service.
" En voilà un qui a le sens du devoir", soupira Quistis. " Pas comme tous ces demeurés mentaux qui m'entourent. Et dire que c'est Linoa qui va hériter de lui, ça me désespère. D'abord Squall et maintenant ce splendide et fringant jeune homme. Mais qu'est-ce que je raconte moi ? Ce n'est pas le moment de penser à des choses pareilles !", se reprit-elle en s'infligeant une claque mentale. " Mais ce port, c'est bizarre". Ça me fait penser à quelqu'un que j 'ai connu... Mais qui ?"
- Merci, mais je pense que vous serez plus utile sous les ordres de Squall. Contrairement à mon père, je ne sais absolument pas diriger. Si vous voulez vous rendre utile et honorer la mort de mon père, vous serez plus utile comme soldat de la B.G.U., déclina Linoa.
- Comme vous le souhaitez..., se redressa Müller.
" Quelle droiture chez lui", continua à penser Quistis, " Mais tu vas te calmer oui ??! "
- Au fait Squall, j'ai une bonne surprise pour toi, s'enjoua subitement Selphie.
- Quoi donc ? s'étonna l'interpellé, ne voyant ce qui pouvait être une bonne surprise aujourd'hui.
Selphie se retourna.
- Hey, vous deux, vous pouvez monter maintenant !
La plateforme se leva et un Elite-T en compagnie d'un soldat galbadien se présentèrent mal à l'aise devant Squall. Ce dernier ne voyait absolument de quoi Selphie voulait parler.
- Tu ne les reconnais pas ? demanda-t-elle.
Il eut une signe de dénégation. Pour lui, c'étaient des soldats galbadiens tout ce qu'il y a de plus quelconques. Ils ressemblaient à n'importe quel autre soldat galbadien.
- Qu'est-ce que vous attendez pour vous présenter ! les tança rudement Selphie.
- Heu .... Caporal Biggs, Monsieur. Heu... Enchanté de vous rencontrer. Je suis de la deuxième Division. Chargé de la protection du Palais Présidentiel, Monsieur.
- Soldat Wedge, première catégorie, Monsieur. Deuxième division, Monsieur. Affecté aussi à la protection du Palais Présidentiel, Monsieur.
Squall mit plusieurs secondes d'absence. Eux, ici ? Cela relevait de l'incongruité la plus totale. De son côté, Quistis s'amusait de son air éberlué.
- Mais... Mais qu'est-ce que vous faites ici ???? Je croyais que vous aviez quitté l'armée galbadienne après la chute de la larme sélénite ?
- C'est ce que nous avons fait monsieur, répondit Biggs. Mais nous en avions assez de faire la tournée des bars et quand nous avons su que Kyme allait venir tout détruire, on a décidé de réintégrer l'armée. Malheureusement, on a dû tout recommencer depuis le début.
- Et c'est ainsi que nous sommes arrivés ainsi, finit Wedge.
Squall se prit la tête dans les mains comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps.
- Donc maintenant, si on peut vous être utile..., se proposa Biggs. On a oublié nos petits différents passés et excusez-nous de vous avoir fait du mal dans le temps, on ne savait pas ce qu'on faisait. N'est-ce pas Wedge ?
- Parfaitement, caporal Biggs.
Squall les regarda atterré.
- Allez donc garder l'entrée de la B.G.U., finit par lâcher Squall complètement déphasé.
- A vos ordres, Monsieur ! répondirent-ils en cœur.
Ils descendirent de la plateforme et Biggs souffla à Wedge : ·
- Tu as vu comment on l'a impressionné ! Je vais vite retrouver mon grade de Capitaine, je le sens !
- Je ne pense pas, il avait l'air un peu atterré de nous voir apparemment, contra Wedge.
- Wedge, tu n'y connais rien en psychologie ! C'est pour cela que tu ne resteras toujours qu’un sous-fifre ! Et pour te donner une première leçon de psychologie, je vais te retenir un mois de ta solde sur ton salaire et un autre pour ne pas avoir soutenu ton supérieur !
- Pourquoi moi ? se plaignit Wedge.
- Arrête de te lamenter ! Grâce à moi de grandes choses t'attendent ! Regarde...
Et Biggs s'enflamma sur leur possible carrière devant un Wedge dubitatif, mais qui ne le montra pas de peur de perdre un autre mois de solde. La seule chose dont Wedge était sûr, c'est qu'il allait finir ruiné largement avant la fin de cette guerre...
- Quand je pense qu'il y a une demi-heure, il te maudissait Squall. Quand Biggs a su que c’était toi le chef ici, il a changé du tout au tout ! sourit Selphie.
- Et moi, je comprends mieux comment Kyme a pu entrer aussi facilement dans le Palais Présidentiel, soupira Squall. Il a dû passer devant eux sans qu'ils ne le voient ou alors ils l'ont vu et se sont enfuis .... En tout cas, j'espère qu'ils ne vont pas me porter la poisse, j'en ai déjà suffisamment comme ça.
Linoa fronça les sourcils en se demandant si Squall parlait d'elle.
Un peu plus tard, le téléphone de Squall sonna. Il décrocha et acquiesça à son interlocuteur et raccrocha. Il répondit aux regards interrogateurs de ses amis.
- C'était Seifer. Globalement, le retrait s'est bien passé à part le fait qu'ils ont affronté un des généraux de Kyme. Ils nous en parleront tout à l'heure. Ils devraient arriver peu avant la fin de la journée. Reposons-nous jusque-là.
Ses amis approuvèrent et partir chacun de leur côté, sauf Quistis qui choisit de rester parler avec le beau Müller pour une raison inconnue d'elle-même.



*
*       *



    Raijin s'éveilla après avoir passé deux heures inconscient. Sa tête le faisait souffrir mais la douleur restait dans le domaine du supportable. Le bateau roulait doucement. Il s'extirpa de son lit avec peine. Inquiet de ne voir Fujin, il sortit. Elle tenait la barre. Son visage était pâle et ses traits tirés. Une longue cerne se traçait sous son œil.
- Tu t'es enfin réveillé ? Je commençais à me demander si tu étais encore vivant..., salua presque amicalement Fujin.
La houle était encore forte, mais la tempête était passé.
-Ça va ? demanda Raijin en s'approchant.
- On fait aller... Au fait, merci pour tout à l'heure. Mais tu n'aurais pas dû faire ça. Imagine si on y était resté tous les deux...
- Je n'aurais jamais pu te laisser mourir comme ça, surtout s'il y avait une possibilité de te sauver. Je suppose que tu aurais fait la même chose pour moi. Ce que tu as fait d'ailleurs, rajouta-t-il en touchant son bandage.
- Ouais, c'est ça, c'est ça...
Fujin vacilla.
- Tu es sûr que ça va ?
- Mais oui, puisque je te le dis ....
Elle s'écroula sans ses bras.
- Je m'en doutais, marmonna-t-il.
Il l'emmena à l'intérieur du bateau, soigna son bras qu'elle avait négligé et la laissa dormir. Elle en avait rudement besoin. Il ressortit et fit une inspection générale du bateau. Le gouvernail était en piteux état mais répondait encore, la grande voile était déchirée en deux et pour finir, la coque avait quelques légers trous. Il se mit au travail, raccommodant la grande voile, colmatant les brèches, hissant toutes les voiles, réparant le gouvernail. Ces travaux furent difficiles car il n'avait que peu de matériaux de disponible. Son côté débrouillard dut ressortir, en faisant avec ce qu'il  trouvait. Quand Espoir fut complètement réparé, il avait quand même une bien meilleure mine. Et comme pour remercier Raijin, les voiles du petit bateau se gonflèrent, le faisant accéder à une bonne et agréable vitesse de croisière. Deep Sea ne devait plus être très loin maintenant, s'ils n'avaient pas trop dévié de leur cap pendant la tempête. A la tombée de la nuit, Fujin sortit de la cabine, elle aussi en bien meilleure forme. Raijin lui montra la proue du bateau et elle fut soulagée de voir qu'ils arrivaient enfin à la fin de la première partie de leur voyage. A une centaine d'encablure d'eux, se dessinait le laboratoire expérimental.



*
*       *


    Les troupes galbadiennes arrivèrent dans la nuit, harassées par la dure journée qu’elles venaient de vivre. Seifer, lrvine et Zell firent leur rapport à Squall. Une fois ce dernier finit, il informa ses amis des dernières informations qu'il avait reçu. Laguna l'avait appelé et lui avait appris que les troupes de Timber étaient tombés dans un piège, mais qu'ils avaient réussi à s'en sortir. Ils étaient donc arrivés à Esthar, mais dans un état et un moral déplorables. Leur maire, Jack Harmster avait perdu la vie lors de l'affrontement. Squall avait accusé le coup. Ils venaient de perdre un autre allié de poids dans cette guerre. La guerre s'annonçait mal parti. A ce rythme, ils allaient tous y laisser leur peau tôt ou tard.
    Tout le groupe était réuni dans la salle de commandement et tous restaient silencieux amers. La journée avait été vraiment difficile. La G.C.U. et Deling City n'étaient plus. Ne restait comme force que la T.G.U., la B.G.U. et Esthar.
- Squall, tu dois parler aux étudiants et aux soldats. Leur moral est au plus bas, rompit Quistis.
Squall s'exécuta, mais lui-même manquait de conviction dans ses propos. Mais en parlant, son espoir et son courage revinrent. Après un début de discours assez terne, il sut trouver les termes pour revigorer toutes les troupes. Et à la fin de sa plaidoirie, l'espoir régnait dans la faculté et tous y croyait fermement. Ils n'allaient pas abandonner maintenant, alors que tout ne faisait que commencer. Il fallait compter aussi sur Fujin et Raijin qui, ils n'en doutaient pas, devient faire de leur mieux pour retrouver ses armes qui leur donneraient la victoire.
- Allez, on ne va pas se laisser abattre ! lança Squall à ses amis.
Tous acquiescèrent, revigorés.
- Je pensais que vous auriez compris la leçon mais ce n'est pas le cas à ce que je vois ....
La voix glaciale les fit tous sursauter. Ils se retournèrent et virent alors qu'un monstre rouge flottait derrière eux dans la salle de commandement. Tous étaient surpris. Personne ne l'avait vu arriver.
- Qui êtes- vous ! demanda Squall, le regard noir.
- Je suis Kirsche, un des généraux de notre vénéré Maître Kyme .... , sourit sinistrement le monstre.
- Que voulez-vous ? grogna Seifer en portant la main à sa Gunblade.
- Je ne suis venu pour me battre mais pour contempler pour contempler votre douleur et votre tristesse. C'est ce que je préfère. Vous voir souffrir est la plus grande joie que vous pouvez m'offrir. Mais vous n'êtes pas amusant, vous avez repris espoir. C'est pitoyable, comme si vous pouviez faire quelque chose. Mais ce n'est pas si grave que ça finalement. Continuez à croire que vous pouvez gagner et lors de votre défaite, votre désespoir n'en sera que plus grand. Et ce sera un plaisir pour moi de me délecter de vos visages tordus par la peur, la haine et la souffrance. N'ayez crainte, je m'arrangerai pour que vous souffriez longtemps afin que j'en puisse tirer une grande satisfaction. Pas comme ce Major qui est mort cette après-midi. J'aurais aimé que mon maître le torture un peu. Tant pis...
- Salaud ! maugréa Zell.
Linoa sentait qu'elle arrivait à bout. Toute la magie de son corps voulait sortir. Elle fracassait toutes ses barrières. Dans peu de temps, elle ne pourrait plus la contenir. Sa rage la dévastait.
- Vos insultes n'y changeront rien. Vous mourrez tous ! Tout comme ce stupide Major qui a refusé l'honneur, que lui faisait notre Maître en voulant le prendre avec nous ! Il devait vraiment être stupide !
Le rire glacial de Kirsche résonna. Seifer, hors de lui, se jeta sur le monstre mais il se trouva projeté violemment contre le mur, ainsi que tous les autres sauf Linoa. Sa dernière barrière mentale venait de céder et toute la magie que son corps contenait explosa. Des ailes d'un noir de jais lui poussèrent dans le dos, la faisant léviter. L'iris de ses yeux était devenu jaune.
- Serait-ce la mort de votre père qui vous met dans cet état, jeune fille ? nargua Kirsche. Il n'y a pas de raisons de s'énerver autant, il n'a eu que...
Kirsche ne put finir sa phrase. Un éclair de magie partit du doigt de Linoa en sa direction. Kirsche disparut et réapparut derrière elle, évitant l'attaque.
- Allons, ne vous énervez pas ainsi. Telle que vous êtes maintenant, vous aimez la violence et la destruction. Je vous refais la proposition de mon Maître. Venez avec nous. Rejoignez-nous. Une sorcière avec un potentiel comme le vôtre devrait être des nôtres. Ainsi, vous apprendrez à mieux maîtriser votre magie et aurez votre compte de destruction. Vous aurez tout à y gagner et moi aussi, car mon Maître me sera gré d'avoir réussi à vous amener à nous. Faites-moi confiance..., Il est temps pour vous de forger votre destinée en lettres de sang.
Kirsche tendait la main vers elle.
- Linoa, non !!! hurla Squall.
Elle commençait à tendre la main en direction du monstre. Elle souriait. Ce visage était froid et sans émotions, mis à part ce sourire glacial et sadique. Elle semblait avoir été convaincue par les paroles du monstre.
- Kirsche...
- Oui, future associée ?
- Meurs ....
La main de Linoa envoya une puissante décharge de magie pure. Kirsche ne put esquiver.
- Bien que tes idées me plaisent, il n'est pas question que je m'associe à un être aussi laid et frustre que toi ....
- Tu me le paieras sale garce E! grogna Kirsche blessé, la fureur déformant ses traits.
- Et vos insultes n'y changeront rien ! rit sardoniquement Linoa.
-Ta mort sera longue et douloureuse !!!! éructa plus violemment l'être difforme.
- Pour l'instant disparais...
Linoa lança à nouveau une décharge de magie brute. Kirsche disparut.
- Ce n'est pas avec ça que vous me battrez ! rit Kirsche, invisible.
- Tais-toi...
Une nouvelle attaque de Linoa le retoucha pendant son invisibilité. La violence du coup le projeta en arrière.
- Pour le moment, j'ai autre chose à faire. Mais n'ayez d'inquiétude, je serais là pou votre mort à tous !
Le rire dément de Kirsche résonna de façon lugubre de longues minutes dans la salle de commandement.
- Autre chose à faire ? Je pense plutôt que tu as peur de mourir.  
Linoa se posa au sol, ses ailes se rétractèrent et disparurent, ses yeux redevinrent normaux. Libéré de la magie qui entravait ses mouvements, Squall se précipita au-devant d'elle. Il la rattrape avant qu'elle ne s'effondre à terre.
- Linoa ! Ça va ?
- Oui, murmura-t-elle. Mais je suis exténuée... J'ai complètement perdu le contrôle de mon pouvoir.
Tandis qu'elle répondait à Squall, la magie dont elle avait perdu le contrôle, reprenait sa place derrière ses barrières, apaisée.
- Tu m'as fait peur, souffla Zell. J 'ai bien cru que ce coup-ci, tu nous lâchais complètement.
- Ne t'inquiète pas, je veillerai à ce que ça ne recommence plus, le rassura Linoa encore faible. Mais les évènements de la journée m'avaient complètement minée... Et puis, comment pourrais-je vous trahir et abandonner tout ce que j'ai fait et vécu avant ? Surtout avec un chevalier aussi dévoué...
Elle eut un doux petit sourire qui éclaircit légèrement son visage pâle et usé.
- Tu veux que je te ramène au dortoir ? s'enquit ce dernier.
- Oui. j 'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil. Désolée de ne pouvoir vous aider d'avantage.
- Tu as déjà fait beaucoup, assura Quistis.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Müller et Shu venaient d'arriver dans la pièce.
-Voilà la cavalerie qui arrive... En retard comme d'habitude, ironisa Seifer.
Un talon aiguille s'enfonça dans son pied.
- Aïe ! Quistis, qu'est ce qui te prend ? maugréa-t-il en prenant son pied douloureux dans ses mains.
Quistis eut un petit bruit de bouche significatif et alla vers les nouveaux venus.
- On a entendu des cris alors on s'est précipité ici, commença Müller.
- Un des généraux de Kyme est venu nous rendre visite et Linoa l'a renvoyé d'où il venait, expliqua succinctement Quistis. Et vous, vous faisiez quoi ensemble ?
- Huh...? Je faisais le tour de la B.G.U. à Müller, s'étonna Shu du ton agressif de Quistis.
- C'est cela, oui ....
Shu en resta interloquée.
- Quistis, tu .... OK ! J'ai à faire, je dois vous laisser.
Et avant que quiconque ne puisse réagir, Shu quitta les lieux.
- En tout cas, je n'ose pas imaginer la cruauté de Kyme. Il doit encore être plus cruel que son général, lâcha Selphie.
- Pas si sûr, contra Irvine. Le type de la plage, ce Gorn, il paraissait plus chevaleresque que cruel.
- Ouaip, il nous a même laissé partir, renchérit Zell.
- Tout ça est bizarre, admit Squall. Quoiqu'il en soit, je suppose qu'on va avoir la paix pendant un peu de temps maintenant. Mettez en place les tours de garde et que le maximum de personnes se reposent. Pour le moment, ordonnez à la T.G.U. de rester sur place. Demain nous évacuerons le village Shumi, Balamb et Horizon, et nous regrouperons nos forces à Esthar. C'est le mieux à faire.
Tous se séparèrent pour exécuter leur tâche. Le nuit semblait pouvoir être tranquille.



*
*       *



    Kyme rentra finalement dans son château. La décoration de Deling City ne valait pas la sienne. Cela n'était qu'une question de goût finalement, car son château n'avait que peu de décoration. Kyme gravit lentement les marches recouvertes d'un tapis rouge orné de fil d'or qui le menaient à son trône, entouré par ses deux fidèles gardes du corps. Ils se postèrent autour de lui quand il s'assit. Les deux généraux s'agenouillèrent au bas des marches.
- Alors Gorn, tu as laissé s'échapper nos ennemis, n'est-ce pas ?
- Oui Maître.
- J 'espère que tu as une bonne raison pour avoir fait une telle chose.
- Quand je suis arrivé à Dollet, une grande partie des troupes ennemis s’étaient déjà enfui. J'allais m'occuper de ceux qui restaient, quand trois jeunes hommes se sont opposés à moi.
- Et alors, tu les a tués ?
- Non, leur force était surprenante. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rencontré de telles personnes. Ils savent s'adapter à leurs ennemis et au terrain sur lequel ils combattent. Cela m'a donné envie de les revoir pour les combattre à nouveau dans un combat à la loyale. C'est pour cela que j'ai retenu les monstres. Tout ce qui comptait pour moi à ce moment-là, c'était de les rencontrer à nouveau. Mais je m'aperçois maintenant que j'ai outrepassé mes fonctions. Veuillez m'en pardonner Maître !
- Soit ! Ce qui est fait, est fait et il est trop tard pour le changer ! Je te pardonne pour cette fois. C'est après tout ton esprit chevaleresque qui m'a séduit et qui m'a décidé à te prendre comme général. Mais que cela ne se reproduise plus. Tu n'auras pas le droit à une seconde chance.
- Merci Maître.
- Ton esprit te perdra, ricana Kirsche à côté de lui.
- Eh bien, Kirsche, qu'y a-t-il d'aussi amusant ?
- Je me disais simplement que les généraux avaient tous des valeurs bien différentes, votre Grandeur.
- Évidemment, il me faut des caractères forts et dissemblables pour que vous rivalisez entre vous et dormez tout votre potentiel. Mais je vous traiterai toujours tous de la même façon.
- Votre intelligence n'a d'égal, Maître.
- C'est pour ça que tu vas mourir.
La voix lourde de son maître le fit tressaillir.
- Mais je...
- Tu as désobéi à mes ordres, tu as quitté le château alors que je t'avais ordonné d'y rester. tu vas donc recevoir ton châtiment, annonça Kyme de façon menaçante en se levant.
Joignant le geste à la parole, il fait un signe à son garde du corps de gauche. Celui-ci s'avança et commença à glisser sur les marches, spectre de la mort venant prendre son dû. Kirsche se leva et recula. Il savait que la lutte était peine perdue. Nul ne pouvait leur échapper. Son visage était maintenant passé au rose sous l'effet de la peur.
- Maître, je vous en supplie... Pardonnez mon impudence...
- Et pourquoi ?
Kirsche était accolée, dos au mur.
- Mais... Mais je n'ai pas pu résister à la tentation. Les terrifier est le plaisir de mon existence. De plus, j'ai découvert que la fille du Major que vous avez tué aujourd'hui est une sorcière ! En la ramenant sous nos ordres, nous pourrions les faire affronter entre eux ! Quel plaisir ce serait ! bafouilla Kirsche.
L'être sortit son arme d'ébène. Il la leva haut, prêt à l'abattre de toutes ses forces.
- Je vous en supplie Maître, il va me tuer !
Kyme leva la main. Le garde arrêta son geste.
- Je traite tous mes généraux de la même manière et comme j'ai pardonné à Gorn car il a agi à cause de son esprit, j'en fais de même pour toi. Mais que cela ne se reproduise plus. Je ne serai pas toujours aussi clément.
L'être rangea sa lame d'effroi et reprit sa place silencieusement à côté de celui avec qui sa destinée était liée.
- Bien Maître, merci Maître, souffla Kirsche, terrifié.
Il retourna s'agenouiller à côté de Gorn.
- J'espère qu'Armane et Nietzsch seront plus efficaces que vous. Quant à moi, je vais me retirer... Que personne ne vienne me déranger à moins de souhaiter mourir. En tous cas, je suis sûr que demain sera un jour intéressant. Gardez mon palace et ne faillissez pas cette fois ! Compris !
- Oui Maître!
Kyme se retira dans sa chambre suivi de ses deux gardes du corps. Le silence retomba dans l'immense château.


    





    



    









NdA :
Un chapitre de transition. Et j'avoue. Le coup des généraux dissemblables qui rivalisent entre eux pour donner leur plein potentiel, j'ai honteusement piqué l'idée dans Fly/Dragon Quest. ^^


 

Laisser un commentaire ?