Kyme - Partie 3 - Guerre et Tourments

Chapitre 14 : La bataille de Trabia et La Première Défaite de Kyme

Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 18:21

La Bataille de Trabia et
La Première Défaite de Kyme



    
    
    
    
    

    
Le corps était difforme. Des morceaux de chair sanguinolentes et qui battaient régulièrement sous l'effet d’un cœur invisible, étaient greffés sur un corps sec et décharné. Linoa se releva péniblement.
- Je comprends mieux maintenant...
Nietzsch la regarda, haineux. Elle continua.
- Ces chairs vous permettent de vous protéger contre la magie de Soin. Mais vous avez besoin de sang pour nourrir et faire vivre ces chairs. C'est pour cela que... C'est trop ignoble,. Vous êtes pitoyables...
- Comment oses-tu ! Je vais te faire payer ton arrogance, sale garce !
La magie Ultima frappa durement Linoa qui chût à nouveau.
- Linoa ! appela Selphie.
- Dégagez !
De violentes rafales bouscula Selphie et lrvine qui allèrent rouler plus loin.
- Oui, je suis ignoble. Mais c'est la seule façon que j'ai trouvé pour être invincible. Cela n'empêche pas que je hais ce corps inesthétique. C'est pour ça que je le cache et ceux qui le voit doivent mourir, c'est leur châtiment. Et c'est toi qui va payer en premier, sorcière. Ton sang va me donner encore plus de pouvoirs et sache que je vais boire ton sang jusqu'à la dernière goutte, pas comme avec l'autre petite. Seul Maître Kyme a su me comprendre. Il a compris ma douleur et il a aussi compris pourquoi j'avais fait ça, les sacrifices que j'ai consenti pour atteindre ma puissance actuelle. Il m'a accepté tel que je suis et pour ça, je lui en serai éternellement reconnaissant.
Nietzsch referma sa main sur le cou de Linoa. Cette dernière n'avait plus la force se défendre. Il la leva haut au-dessus de lui.
- Ton  sang va être merveilleusement délicieux, sourit-il.
  Pendant ce temps, Selphie soignait Irvine en lui soufflant des mots dans l'oreille. Il acquiesça et   ses forces reprises, il bondit vers Nietzsch, l'attrapa, le faisant ainsi lâcher Linoa. Ils roulèrent dans la terre. Mais quelques instants après, Irvine fut projeté au loin par la magie de Nietzsch. Ce dernier, malgré sa colère et son envie de tous les tuer dans la seconde, venait de réactiver sa barrière physique. Irvine profita de cet instant de répit pour se lancer Soin Max sur Linoa qui invoqua aussitôt Orbital. Cela laissa le temps à Irvine, d'expliquer l'idée de Selphie à Linoa. Elle l'approuva. Selphie, pendant ce temps, s'était appuyé contre la maison et cherchait son plus puissant sortilège. Nietzsch, lui, venait de finir de subir l'assaut d'Orbital. Les traits de son visage ne dessinaient plus que de la haine brute.
- Vous allez me le payer ! éructa-t-il.
- Faut qu'on résiste..., murmura Linoa.
- C'est sûr..., confirma son ami.
Nietzsch incantait de puissants sorts à la limite de l'invocation de G-Force. Les deux courageux jeunes gens tinrent bon et répliquèrent aussitôt avec leurs propres magies et G-Force. Mais leur ennemi ne baissait pas sa garde et ne recevait que de superficielles blessures.
- Allez Selphie, dépêche. On compte sur toi.
Le combat dura de longues minutes. Pendant ce temps, Selphie se concentrait. Plus sa concentration serait grande, plus elle aurait de chances de réussir. Heureusement que Nietzsch ne faisait plus attention à elle. Elle réussit à obtenir ce qu'elle voulait tandis que ses amis commençaient à faiblir. Elle se releva et tandis les chaînes de son nunchaku.
- The End ! invoqua-t-elle vers Nietzsch.
L'invocation surprit Nietzsch. Des fleurs et une terre verdoyante apparurent autour de lui dans une autre dimension.
- Vous croyez vraiment pouvoir m'arrêter avec ça ?!!
Il laissa exploser sa magie. Le décor se brisa. Il se retrouva à nouveau au village Shumi devant ses assaillants.
- Bande d'idiots ! Vous ne pouvez rien !
- C'est ce que tu crois..., déclara simplement Linoa. Regarde donc ton corps.
  Il baissa la tête et fut stupéfait par la vision qui s'offrait à lui.



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    Müller était partout. Dès que l'un des fronts montraient des signes de faiblesse, il bondissait de ce côté et faisait des ravages parmi les ennemis. Il encourageait sans cesse ses troupes à la bataille, criant des ordres sans relâche. Il avait déjà connu le goût amer de la défaite à Deling City, il n'allait pas permettre que cela se reproduise ici. Mais les ennemis étaient vraiment très nombreux et la victoire était loin d'être acquise. Il continuait pourtant à se battre sans répit, ne voulant que l'irréparable se commette. Il voulait gagner cette bataille et rien ne l'empêcherait d'atteindre son but.
  Mais si seulement il pouvait déjà se débarrasser des trabiens morts....



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Les chairs vivantes de Nietzsch pourrissaient et tombaient au sol.
- Elles n'ont pas résisté à l'attaque, contrairement à toi, car elles ne font pas partie de ton corps à l'origine. Te voilà bien handicapé, continua Linoa. .
- Tsss... Vous allez payer pour cette perte l!!! i
 - Pas si vite... Maintenant, tu n'es plus aussi intouchable qu'avant...
- Ne soyez pas stupide, vous ne pouvez rien contre moi !!!
- Pas si sûr ....
Elle appela aussitôt la capacité Arnica que lui conférait la G-Force Léviathan et Irvine enchaîna avec la capacité d'Alexandre, Ranimer. Nietzsch se plia en deux sous la douleur que lui infligèrent les deux amis. Il hurla. Les sorts de vie qu'il absorbait quelques minutes plus tôt, détruisait maintenant sa nature même de mort.
- Ça, c'est pour les trabiens..., lâcha Selphie encore à l'écart.
- Tuez-les ! réussit-il à hurler.
Les possédés s'avancèrent vers le groupe. Ils ne pouvaient résister à un nombre si grand d'ennemis, surtout que Nietzsch était loin d'être mort. Ils esquivaient donc les affrontements du mieux qu'ils pouvaient, tout en continuant à "soigner" Nietzsch qui faiblissait de secondes en secondes. Le dénouement était proche.
- Pas encore... Ce n'est pas encore fini... Je n'ai pas encore dit mon dernier mot...
Il appela à lui de sombres esprits. Ses derniers fusionnèrent et suivant la direction de sa main, se répandirent en de longs filaments noirs qui happèrent Linoa et Irvine, les enserrant puis les étouffant.
- Vous allez payer...
- Et moi ? Tu  m'oublies ?
Selphie venait de passer dans le dos de son adversaire. Elle s'était faite discrète, attendant le moment propice. Nietzsch se retourna. La Sagaie vola et se planta dans son crâne, sa barrière protectrice était baissée, ne pouvant l'utiliser en même temps que son dernier sort. Il hurla.
- Ça, c'est pour Eméra.
Il s'agenouilla vaincu et proche de la mort.
- Maître Kyme vous tuera à ma place..., morigéna-t-il.
- Peut-être... Mais pour le moment, c'est toi qui meurt.,
La Sagaie vola à nouveau et fit exploser le crâne de Nietzsch qui hurla à l'agonie.
- Soyez maudit..., réussit-il à lâcher avant de commencer à disparaître dans un nuage de fumée violette.
- Repens-toi de tes crimes dans un autre monde. S'il existe bien entendu...
Nietzsch eut un dernier rictus de haine avant de disparaître totalement. Linoa et Irvine tombèrent à terre, libéré de l'emprise démoniaque. Les trabiens s'écroulèrent eux aussi à terre, libérés du terrible sortilège qui les dirigeait. Selphie laissa traîner son regard sur la scène macabre qu'elle avait devant elle. Un cimetière...



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    Les troupes Seeds et galbadiennes commençaient vraiment à faiblir malgré les continuelles harangue de Müller. Il était évident que dans peu de temps, toute leur défense allait s'écrouler. Quand à la surprise de tous, les trabiens s’écroulèrent tous au sol. Sur l'autre flanc, un flottement parcourut l'armée des morts-vivants, flottement qui fit rapidement place à un vent de panique et de désorganisation. Müller bondit sur l'occasion.
- Tous à l'attaque ! C'est le moment idéal ! Taillons-les en pièce !!!
- Sus à l'ennemi !!!!!!
La disparition des trabiens revigora les troupes qui chargèrent en masse les mort-vivants. Les troupes déchaînés, vociférant sans cesse leur colère, enfoncèrent et déchiquetèrent les rangs ennemis. Ces derniers tentèrent tant bien que mal de se replier dans un grand désordre. Ils furent jetés hors de la T.G.U. d'où ils s'en échappaient dans tous les sens.
- Pas  de quartiers ! hurla Müller.
Il avait à peine besoin de le dire. Les troupes s'étaient déjà lancées à la suite des fuyards. Du côté du village Shumi, les défenseurs eurent des cris de soulagement en voyant les monstres refluer. Ils se mirent eux aussi à leur poursuite.



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- Ça va Selphie ? demanda Linoa après avoir recouvré quelques forces.
- Oui... On a gagné après tout... Mais quand je vois ce qu'on a perdu...
- Je sais, mais nous avons accompli un important pas vers la victoire finale.
Selphie acquiesça. Ils quittèrent sans mot dire le lieu mortuaire. Mais juste avant de partir, Irvine remarqua une petite boule noire à l'endroit où Nietzsch était mort. Il l'examina, mais ne remarqua rien de particulier.
- Quistis saura quoi en faire..., murmura-t-il.
Il la rangea dans sa large poche et rejoignit ses deux amies.



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Kyme releva la tête de ce qui mobilisait ses forces. Il était intrigué.
- Qu'il y a-t-il, Maître ? s'inquiéta Armane en voyant son air préoccupé.
- Nietzsch vient de mourir.
- Quoi ? Mais que... Ah... Finalement, ils savent se défendre un minimum. En tout cas, il ne pourra plus vous demander votre pardon maintenant.
- Oui... C'est assez intéressant. Je n'aurais pas cru qu'ils seraient capable d'un tel exploit. Il va peut-être être temps que je m'intéresse vraiment à eux...



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    Autour de la T.G.U., les troupes s'affairaient. La mort de Nietzsch ayant libéré les trabiens de son sortilège, les morts-vivants n'étant plus pourchassés, il fallait enterre maintenant les nombreux morts, même s'ils étaient finalement peu nombreux dans les rangs des balambiens et des galbadiens. Linoa avait essayé de contacter son chevalier, mais à sa surprise, son téléphone ne marchait plus. L'après-midi touchait à sa fin quand l'Hydre T. repartit vers la B.G.U.. Selphie jeta un dernier regard à l'université qui l'avait formée et qui était dorénavant plus qu'un gigantesque cimetière dépourvu de vivants.
- On les aura, lui souffla doucement Irvine en l'enlaçant.
Selphie inclina la tête.
- Oui... Kyme devra payer pour tout le mal qu'il a fait...



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- C'est pas possible, on n'y arrivera jamais, grogna Raijin.
Le Monarch continuait de les assaillir, sans cesse, sans répit. Ils avaient épuisé toutes leurs réserves de sorts de Soin et de Vie, ainsi que tous les objets qu'ils avaient. Mais le Monarch leur faisait toujours face, toujours aussi invulnérable. Les rares signes de fatigue que le monstre montrait, disparaissaient aussi vite qu'ils apparaissaient. Si l’un des deux amis tombait, l'autre ne pourrait résister très longtemps à une telle puissance. Inlassablement, ils contenaient les assauts du monstre et attaquaient après. Raijin avait perdu toute notion de temps. Il avait l'impression de se battre contre ce monstre depuis des années. Leurs mouvements s'en ressentaient. Ils étaient de plus en plus lents à réagir aux coups du terrifiant monstre. Et ce qui devait arriver, arriva. Fujin en voulant éviter une attaque, trébucha et tomba. Le monstre vit aussitôt l'opportunité de donner un coup fatal. Il leva son puissant glaive. Raijin était trop loin de Fujin pour la sauver, et elle, elle n'avait plus la force d'éviter le coup. Le lourd glaive s'abaissa. Le sang de Raijin ne fit qu'un tour. Réunissant ses dernières forces, il frappa violemment la tête de chien, espérant désespérément de gagner un peu de temps à Fujin. A sa surprise, le montre arrêta tout mouvement. Un long cri perça Raijin de part en part. Le Monarch s'abattit, bras ballants. Petit à petit, il se mit à fondre en cristaux qui se transformèrent en poussières. Raijin en resta sans voix. Ils avaient battu le puissant Monarch. Il se laissa aller à terre, complètement vidé de toutes ses forces.
- Enfin...
Il jeta un œil sur Fujin qui ne bougeait plus avant de perdre connaissance,ivre de fatigue.



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    Kyme se releva. Il avait fini sa tâche et était satisfait du résultat. L'ombre noire qui se profilait devant lui était vraiment parfaite. Son bruit était régulier, comme un tic-tac d'horloge. Sa journée loin d'être finie, était déjà prometteuse.
- Armane, celle qui a formé ces jeunes gens, elle est ici n'est-ce pas ?
- Oui.
- Amène-moi a elle.
- Je crains qu'elle ne tente de s'échapper en sentant que vous approchez. Elle voudra protéger les enfants.
- N'aie crainte, elle ne me verra pas venir.
Un éclair blanc surgit du corps de Kyme.
- Et voilà, maintenant, elle me croit reparti.
Une bulle de non-magie entourait Kyme et ses gardes du corps. Leur présence magique était indécelable.
- Suivez-moi Maître.
Armane guida son maître dans le Palais Présidentiel et se reperdit dans ses nombreux couloirs.
- Et mes efpérienfes alors ? se plaignit Geyser. Ach, tant pis...



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*       *



    Edéa se rassura. Kyme n'était plus là. Sa magie avait été active pendant de longues heures, mais apparemment il semblait être reparti. Mais elle sentait au plus profond d'elle-même que ce n'était pas normal. Quelque chose clochait. Elle resta sur ses gardes tout en s'occupant des enfants. Peu à peu, elle se détendit. Kyme voulait sans doute détruire Esthar plus tard car, pour le moment, il lui avait trouvé un intérêt. Mais elle comprit son erreur quand la porte coulissa derrière elle. De minuscules effluves magiques lui parvinrent. Une magie qu'elle connaissait et craignait. Elle se retourna.
- Cid, Ellone, mettez les enfants au fond de la salle !
Devant le ton impétueux d'Edéa, ils s'exécutèrent tout de suite. Kyme fit disparaître sa bulle d’anti-magie. Sa magie libérée se répandit partout dans la pièce. Du fait de la proximité de Kyme, Edéa en ressentit encore plus fortement le côté sombre, mais aussi le côté ordonné qu'elle exprimait, son absence de doutes.
- Edéa Kramer, je souhaiterais votre entière coopération sinon vous vous doutez de ce qui pourrait arriver.
- Pour la première fois de sa vie, Edéa eut vraiment peur. Elle ne put s‘empêcher de tressaillir. Ces menaces étaient plus que réelles.
- Que voulez-vous ?
- Comment avez-vous fait pour former de tels jeunes gens ? Ils ont réussi à tuer un de mes généraux ce qui prouvent leurs surprenantes capacités.
- Ils ont déjà combattu une sorcière et ont déjà traversé nombre d'épreuves difficiles. Plus grand-chose ne peut effriter leur volonté de sauver le monde. Cid et moi leur avons juste apporter notre amour.
- Moui... Enfin si je suis ici, ce n'est pas pour ça. Je sais que vous venez du Village de Hari. Dites-moi où il est.
- Pourquoi ne demandez-vous pas à Orceïn et à Orina ? contra la gouvernante.
- Très  amusant. Comme si je le pouvais... Répondez à ma question.
Edéa resta silencieuse.
- Puisque vous m'y contraignez.
Il ouvrit la main et amena un des enfants à lui, en la faisant flotter. Ellone et Cid étaient, de leur côté, complètement paralysés. L'enfant arriva au pied de Kyme, sans heurts. C'était Meredith. Kyme, descendit sa main le long de la tête de la petite fille, puis, au niveau de sa nuque, il replia son majeur. Une petite boule blanche apparut.
- Répondez-moi... Ou cette petite...
Edéa hésita. Si elle révélait le lieu de son village natal, Kyme ira aussitôt y faire un carnage. De plus, il y avait le risque qu'il empêche Fujin et Raijin de faire leur mission.
- Pourquoi... Pourquoi voulez-vous tant le savoir ?
- C'est le seul endroit au monde que je ne peux trouver. Mon père a su parfaitement le cacher et même mon meilleur informateur s'y ait cassé les dents. Je ne supporte pas l'idée que des humains peuvent me survivre. Ils doivent tous mourir.
Elle ne répondit pas.
- Puisque vous avez choisi le silence, il ne reste plus qu'à tuer ces enfants un par un, peut-être changerez-vous d'avis . ..
La petite boule blanche se rapprocha du cou de sa victime.
- Maître Kyme, pardonnez mon impudence, mais j'aurai une suggestion à vous faire.
Le Maître tourna la tête. C'était le garde de la porte qui l'avait interpellé.
- Qu'est-ce ?
- Je souhaiterai prendre la place de cette enfant.
- Et pourquoi ?
- Je ne peux pas accepter ce que vous allez faire.
- Et crois-tu que ta mort pousserait cette dame a changé d'avis ?
- Non, Maître...
- Alors, retourne à ta place.
  - Pardonnez mon impudence, mais je refuse Maître, je ne puis agréer votre acte.
 - SUFFIT !!!!
La voix de Kyme fit trembler la pièce, tandis que Kyern volait contre le mur du couloir, où il resta immobile, sonné. Les enfants se mirent à pleurer, effrayés. Seul Meïrin s'avança.
- Lâche ma sœur !
Kyme regarda le garçon, des éclairs dans les yeux. Edéa n'osait bouger. Le moindre mouvement impromptu, et Kyme les massacrerait. Elle le sentait au plus profond d'elle-même. Kyme baissa les yeux et observa la petite qu'il tenait. Aucune émotion ne transpirait de son corps. Si elle avait peur, elle avait une magnifique maîtrise d’elle-même.
- Pourquoi vous criez ? demanda-t-elle finalement, assez innocemment.
Kyme s'agenouilla devant elle. Il semblait un peu plus rasséréné.
- Je crie parce qu'on ne veut pas m'aider. Et toi petite, tu dois avoir peur non ? Alors pourquoi ne pleures-tu pas ?
-C'est vrai que j'ai peur... Mais j'ai appris que pleurer ne sert a rien le jour ou mes parents sont morts... On est soulagé et puis, finalement, on est obligé de voir que nos malheurs et notre tristesse sont toujours là. Et repleurer ne changera rien... C'est pourquoi je ne veux pas pleurer, rien ne changera même si je pleure.
- C'est intéressant...
- Et vous, pourquoi vous mentez-vous à vous-mêmes ?
- Pardon ?
Kyme resta stupéfait quelques instants.
- Je vous demande pourquoi vous vous mentez à vous-même.
- Et qu'est-ce qui te fait croire que je me ment à moi-même ?
- Vous jouez au méchant alors que vous êtes gentil.
- Tu crois vraiment que moi, le plus grand sorcier de cette planète, je ferai ce genre de chose ?
- Oui..., assura la petite fille.
Kyme resta silencieux un instant avant de se mettre à rire à gorge déployée. La petite boule blanche disparut de son doigt. Il se releva avec un grand sourire.
- Chère Edéa, vous avez de la chance. Cette petite m'a mis de bonne humeur. D'une humeur que je n'ai pas connu depuis des millénaires. Elle vient ainsi de vous sauver la mise et de vous donner un sursis. Mais ne criez pas victoire. Je sais pourquoi vous ne voulez pas me dire où se trouve votre village. Vous avez peur que je tue non seulement tous les habitants mais aussi ceux que vous avez chargé de retrouver les légendaires armes de Hari, les seules armes pouvant m'atteindre.
Edéa ne souffla pas un mot.
- C'est inutile, vous savez. Ils mourront avant d'y arriver. Je leur ai laissé quelques surprises. Malheureusement pour vous, je sais où sont ces deux armes. Je ne peux certes pas les détruire ou les approcher, mais j'ai pris mes précautions. Jeune fille, continua-t-il à l'adresse de Meredith, tu me plais bien. Souhaiterais-tu venir avec moi ? Je te ferai découvrir des choses que tu n'imagine même pas.
Meredith eut un signe de dénégation.
- Je veux rester avec ma famille.
- Comme tu le souhaites ....
Il se retourna et, suivi d'Armane et de ses gardes du corps, il passa la porte qui se referma derrière eux. Meïrin se précipita vers sa sœur.
- Ça va ? Tu n'as rien ?
Elle signifia que non.
- Tu as été courageuse Meredith, félicita Edéa.
- Non, je n'ai fait que dire la vérité.
- C’est vrai, concéda Edéa. Mais il en fallait du courage pour le faire. Peu de personnes en auraient le cran. Même moi, je ne suis pas sûre que j'en aurais été capable. Tes parents seraient fiers de toi.
  Meredith sourit et se plaque contre Edéa. Quelques larmes coulèrent de ses yeux.
- Je ne veux pourtant plus pleurer, murmura-t-elle.
- Il n'y a pas de mal à se faire du bien, soutint sa gouvernante en l'enlaçant et en la portant près de son visage.
 Les enfants étaient calmés et commençaient à s'égailler timidement. Mais Edéa se demandait encore comment cette frêle jeune fille avait pu percer aussi facilement le secret de Kyme.


 





 






NdA :
Mais qu'a donc fabriqué Kyme dans Esthar ? Vous le saurez lors d'un prochain épisode. Ou pas, si l'auteur a oublié son histoire entre temps.

 

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