Un personnage, une histoire

Chapitre 8 : Nyx : Malédiction

1964 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/02/2018 11:45

-NON !!!! PITIÉ !!!!

-Je n’ai aucune pitié.

J’ouvre mon livre, et lance un Ragnarok. Le résultat ne se fait pas attendre. Les flammes consument lentement l’homme. Il meurt douloureusement. Son cri résonne dans toute la salle.

-C’est une réussite… Parfait…

Je suis Nyx, mage noire de Nohr. Je viens d’une famille de puissants mages noirs. Mais comme ils étaient devenus trop faibles, je suis partie.

J’habite près d’un village. Comme ça, je possède de nombreux cobayes. Tous plus faibles les uns que les autres. Personne ne s’occupe d’eux. Et ce n’est pas le roi Garon qui va venir les aider.

Je sourie. Le sort que je viens de lancer sur cet homme a confirmé mes hypothèses. Le feu puissant a consumé sa chair sur ses os.

Mais, ses os restent entier, sauf si l’on les laisse brûler trop longtemps… Intéressant…

Je note tout ça dans un carnet. Je fais une espèce de recherche sur Ragnarok, et les flammes en général. Je brûle tous mes cobayes. Et observe leur réaction. Généralement, ils me supplient de les laisser en vie. Ou alors ils tentent de fuir.

Qu’ils sont puérils ! Penser qu’ils peuvent s’en sortir ! J’adore les entendre crier. Ça me motive.

Qui plus est, comme je suis plutôt grande, j’ai l’impression de les dominer. Qu’ils ne sont que des misérables moucherons. C’est grisant.

Je termine d’écrire, et ferme mon livre. J’ai encore beaucoup de cobayes pour aujourd’hui. Je range Ragnarok dans ma bibliothèque. Une bibliothèque qui monte si haut que j’en vois à peine le bout !

Elle contient tome et parchemins en tous genre. Je sais que les parchemins sont des armes Hoshidiennes, mais allez savoir pourquoi, je trouve amusant d’invoquer un dragon qui abat sauvagement ses crocs sur l’ennemi !

Je tapote certaine couverture. Tome de glace, tome de vent, tome de feu… Je possède même un exemplaire de Ginnungagap, un tome très rare et très puissant ! 

Mais ce n’est pas celui que je recherche… Ah ! Le voilà ! Nosferatu, un tome de magie noire !

J’ai toujours préférée Nosferatu. Sentir la vie de l’ennemi partir pour nous rendre plus fort, c’est passionnant. Et tellement amusant ! Nosferatu transforme les gens en âmes bleutés, les âmes viennent vers moi, et je deviens plus puissante.

Tous les mages noirs connaissent ce tome, surpuissant lorsqu’il est bien utilisé. Mais peu ne savent le manier avec précision. Tous se rate quand ils l’essai.

Tous, sauf moi.

Je vais dans une salle. Une salle fermée, ou j’enferme les cobayes. C’est comme une prison. Mais sans fenêtre, sans barreaux, et sans espoir. C’est facile de les attirer : Il suffit de jouer les femmes faibles, celles qui aiment les hommes…

Puis, ils me suivent dans le noir, et je les assomme avec un tome. Simple comme bonjour. J’aime beaucoup mon corps, il est très avantageux pour capturer des cobayes ! Et le voile, les hommes aiment ça, ici. Le mystère.

Je fais voltiger mes cheveux ébène. Ma plus grande fierté. Noir comme la nuit, noir comme les mauvais sorts, noirs comme la mort.

Sur le chemin, je me pose une question… Si j’aspire la vie de suffisamment de cobayes… Est-ce que la mienne sera allongée ? Est-ce que je mourrais moins vite ?

Je m’arrête. Peut-être, peut être ! Ça vaut le coup d’essayer !

J’entre dans la salle. Il y a au moins une dizaine de cobayes, près à périr pour ma vie ! Je souris d’avance.

-Sale monstre ! Tu paieras pour tes crimes !

Je tourne la tête. Un paysan courageux, mais stupide.

-Tu veux mourir le premier ? Je demande

Il grince les dents. Ce qui me fait sourire.

-De toute manières, maintenant ou plus tard, quelle importance ? Je fais

J’ouvre doucement le tome dans mes mains. Je pose ma main par-dessus. Une aura violette apparait, et englobe le livre.

-Personne ne se souviendra de vous. J’affirme

L’aura enveloppe ma main. Je la brandis vers les cobayes. Ils reculent tous de peur, sauf le paysan courageux.

Son nom ? Quelle importance ! Il va mourir, de toutes manières !

-Sois maudite, sorcière ! Il crie

-Adieu ! Je sors

Je lance mon sort. Leurs cris de douleur résonnent. C’est la première fois que j’en tue autant d’un coup. Ils devaient être au moins une dizaine !

Je ressens une immense énergie partout dans la pièce. Leur vie est aspirée. Je vois leurs âmes tourner, puis se transformer pour bientôt me rendre plus puissant.

J’attends avec impatience cette nouvelle force. J’ouvre les bras. Prête à accueillir les âmes.

-VENEZ A MOI !!! Je crie

Mais il ne se passe pas quelque chose de prévu…

Les âmes fondent les unes dans les autres pour former une forme compacte. Presque solide.

Je baisse les bras. Qu’est-ce que…

Le mélange se transforme. Bleuté, informe, il ressemble bientôt à une espèce de lance pointue. Le bleu devient violet. Violet sombre.

Je recule d’un pas. Qu’est-ce qu’il se passe ? La lance se tourne, et pointe vers… Moi ?

-Qu’est-ce que…

La lance me fonce dessus. Rapide. Précise. Je n’ai pas le temps de l’esquiver. Je la prends en plein cœur.

Je ressens une immense douleur. Puis j’entends :

-Sois maudite, sorcière !

Avant de sombrer dans un sommeil sans rêve.

******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************

Je me réveille doucement. J’ai une horrible migraine. Je pose ma main sur ma tête. Me lève doucement. Ouvre les yeux.

Je regarde autour de moi. Et me relève. Rien ne semble avoir bougé. La pièce est dans un bazar sans nom, mais c’est à cause de Nosferatu.

Non, rien n’a bougé. Rien, excepté…

Cette porte me paraissait plus petite, avant…

Je n’y fais pas attention. Sans doute mon imagination. J’ai tellement mal à la tête que ça doit être ça…

Je sors de la salle. Part dans mon bureau, pour écrire tout ce que je viens de voir. Cette réaction n’est pas normale… J’espère que je n’ai rien qu’une migraine…

J’entre dans mon bureau. Et range Nosferatu dans la bibliothèque. Décidément, ces illusions sont très puissantes… Je l’impression que la bibliothèque est sans fin ! Je tends le bras.

Mais… Je vois clairement le trou qui contenait Nosferatu ! Alors pourquoi je n’arrive pas à l’atteindre ? Je me mets sur la pointe des pieds, mais rien à faire, je suis trop petite…

Non, ça ne doit être qu’une illusion… Une énorme et très bonne illusion…

Encore un peu sonnée, je pose Nosferatu sur le bureau, et m’assois sur la chaise devant lui. Une fois assise, je me fige complètement.

Je bats des jambes. Refusant d’y croire. Mais c’est bien réel.

Mes jambes ne touchent pas le sol.

C’est impossible ! Je n’ai pas pu… J’ai…

Je me lève en courant. Je fonce vers un miroir. Je me fige. C’est impossible… Impossible… Je crie. De stupeur ? De peur ? De quoi est ce que je pouvais crier ?

Je me touche de partout. Bon sang, c’est impossible ! Mon visage, mon corps, ma taille !

Je suis… Une enfant.

C’est impossible… C’est impossible… Impossible…

Je recule doucement. Prends Nosferatu dans ma main. Ce sort… Il…

Nosferatu aurait dû me rendre… Bon sang, je sais…

Il m’a rendu ma jeunesse, car ça me permettrait de vivre plus longtemps. Et pourtant, j’ai toujours ma conscience d’adulte… Comment est-ce possible…

J’ai grandement sous-estimée ce sort… Et maintenant… Maintenant…

Je me regarde une dernière fois dans le miroir. Il y a une marque étrange sur mon front. Sans doute une marque laissée par le sort…

Qu’est-ce que je vais faire, maintenant ? Je ne peux pas rester comme ça toute ma vie ! Je ne peux pas…

Je cours vers la bibliothèque. Il doit exister un remède ! Il DOIT en exister un !

Je renverse tous les livres. « Guide de la jeunesse éternelle ». Je trouverais peut être ?

Après avoir feuilletée, je jette le livre par terre. Rien que des sornettes ! Je jette mon dévolu sur un autre livre. Encore des sornettes… Encore et encore…

Encore et encore et encore et encore et encore et encore…

Je tombe au sol, entourée par les livres que j’ai jetés. Ce sort… N’a pas de remède… C’est incurable… Incurable…

Rien ne peut…

Je lève la tête, et me regarde une dernière fois dans le miroir. Ce visage d’enfant… Ce corps d’enfant… Je vais devoir… Vivre… Avec cette image ?

-NON !!!!

Je crie et court. Court, loin de ce miroir. Je ne peux pas me regarder dedans une fois de plus !

Je défonce la porte d’entrée. Court dans la forêt. Sans m’arrêter. Je ne peux pas l’accepter… Je ne peux pas l’accepter… Je ne peux pas…

Je trébuche sur une branche. Et ne trouve pas le courage de me lever. Comment… Je suis une enfant… Pour toujours… Une enfant…

Je m’assois. Les yeux vides. Je ne veux pas vivre avec ce corps. Je ne peux pas.

Je tâtonne ma hanche. Nosferatu, mon tome préféré. Je l’ouvre. L’aura violette englobe ma main. J’approche ma main de mon cou.

Si je pose la main, le coup sera mortel. Ma vie sera aspirée dans le tome. Je ne veux pas…

-Sois maudite, sorcière ! J’entends

Je me fige, et tourne la tête. Personne. Qui a prononcé cette phrase ?

Je me souviens. Cette phrase… C’est l’homme… Il l’a prononcée avant de mourir… Est-ce que… Sa malédiction aurait marchée ? C’est un mage lui aussi ?

Non, ici, ce n’est qu’un village de paysan… C’est juste le dragon crépuscule qui a dû entendre sa malédiction.

Je pose le tome au sol. Il m’a maudit. Je suis victime d’une malédiction. Une malédiction.

Je souris. Je comprends, maintenant ! Je dois payer pour mes erreurs. Et je l’ai payé très cher.

Tous ces gens que j’ai tués. Sans aucune pitié. Aujourd’hui, je paie pour mes méfaits.

C’est ainsi.

Je me relève, enlève la boue de ma cape, et me dirige chez moi.

Je dois vivre avec ce corps. Point final. Ce n’est qu’une punition pour tout ce que j’ai fait.

Je ne sais pas ce que je vais devenir. Mais tant pis. Je resterais dans ce corps pour toujours.

J’entre dans la maison. Maison maintenant trop grande pour moi. Ça va être dur de vivre comme ça au début, mais je devrais m’y faire au bout d’un moment.

J’accepte ma punition.

******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************

Joyeux anniversaire, Nyx !

Euh… Je suppose ? C’est pas très joyeux, pour un anniversaire… Mais tant pis !

Laisser un commentaire ?