Une relation interdite entre l'enseignante et l'élève

Chapitre 2 : Mystérieuse inconnue

3735 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/04/2021 12:11

Il ne restait que quelques minutes à l'examen. Dimitri était assis bien droit sur sa chaise. Sa feuille tournée à l'envers sur son bureau, il attendit avec impatience le signal du professeur pour sortir de la classe. Cela faisait maintenant une trentaine de minute que le prince avait terminé de rédiger ses réponses. Cependant, ce n'était pas le cas pour tous les élèves dont Dedue, son voisin de table, qui tentait avec mal de répondre à la dernière question.


— Plus qu'une minute. Avertit Seteth.


D'un coup, quelques élèves se mirent à gribouiller rapidement sur leur feuille. Dimitri tourna légèrement sa tête vers Dedue pour voir comment se débrouillait son ami. Sans surprise, ce dernier n'écrivait rien. Le blond soupira. Il voulait que son ami réussisse l'examen final du cours des unités volantes. Il tourna sa tête pour observer les autres camarades et surprit Ingrid, une jeune blonde, l'observer. Lorsque leur regard se croisa, elle dévia le sien vers sa feuille. Un léger sourire en coin se dressa sur le visage de Dimitri. Il avait remarqué depuis quelques temps qu'Ingrid lui portait une attention particulière. Il avait des doutes sur les sentiments de la jeune femme. Malheureusement pour elle, le prince n'avait aucun intérêt. Seule Edelgard faisait battre son coeur.


— C'est terminé ! Veuillez déposer vos crayons et quitter la classe, pendant que je ramasse les copies de tous.

— Ah finalement ! S'écria Sylvain, un jeune rouquin.

— Je crois m'être bien débrouillé. Ajouta Ashe, un archer aux cheveux gris.


Dimitri se leva de sa chaise et regarda Dedue, toujours assis, qui contemplait sa feuille.


— Dedue ? Il est temps de quitter.

— Mmm ? Oui, Mon Altesse.


Il soupira en se levant de sa chaise et tous les élèves sortirent de la salle de classe.


— Comment c'était, Mercie ? Demanda Annette la rouquine et meilleure amie de Mercedes.

— Oh tu sais, j'adore cette matière donc c'était plutôt facile pour moi.


En entendant le réjouissement des autres élèves, Dedue soupira et se retourna vers son meilleur ami. Il était le seul à ne pas sortir heureux de cet examen.


— Je crois que je vais échouer ce cours.

— Si c'est le cas, je t'aiderai à étudier lors du cours de rattrapage de cet hiver.

— Merci Mon Altesse de cette offre. Je tenterai de mettre les bouchées doubles la prochaine fois.

— C'est ce que je veux entendre !


Un homme aux cheveux d'une couleur foncée s'approcha du duo, une main sur la hanche. Il s'arrêta devant eux sans regarder Dimitri dans les yeux pour lui rappeler un rendez-vous qu'ils avaient ensemble.


— Session d'entrainement. Je t'attends là-bas.


Il tourna immédiatement les talons pour les laisser seuls.


— Felix... Murmura Dimitri.


Felix était un vieil ami du prince, auparavant. Accompagnés d'Ingrid et Sylvain, ils formaient ensemble un groupe inséparable. Cependant, les temps ont changés. En effet, il y a plusieurs années, le frère de Felix a donné sa vie au prince pour le sauver d'une situation dangereuse. Non seulement cela, mais le père de Felix rend hommage à la mort de son frère en mentionnant que le sacrifice était un acte de noblesse ce qui pourrit au nez du jeune homme. Felix n'aimait pas l'idée que les gens devaient mourir à la place de la monarchie. Dimitri était un futur roi et donc sa vie valait plus que celle des autres. Cette pensée répugnait l'épéiste. Quant à Sylvain, il s'intéressait plus aux filles qu'à ses amis. Donc il passait moins de temps à socialiser avec les garçons de l'établissement ce qui a fini par créer une certaine distanciation entre eux.


— Je vais profiter du moment pour aller aider en cuisine.

— Très bien Dedue. On se revoit plus tard.


Les deux amis se saluèrent et se dirigèrent dans des directions opposées. Par contre, une silhouette était restée à l'écart des deux hommes. Maintenant que le prince était seule, cette personne sortit de sa cachette pour le rejoindre.


— Dimitri !


Il se retourna vers la voix féminine qu'il reconnut aussitôt.


— Ingrid.

— Alors, cet examen ?

— Bien comme à l'habitude. J'imagine qu'il en est de même pour toi, puisque tu aspires à devenir une chevaucheuse de pegasus.


L'amie d'enfance hocha positivement de la tête.


— Je me demandais si tu voulais prendre un moment pour m'entrainer à la lance.

— J'aimerais bien mais je dois déjà m'entrainer avec Felix. Cela fait plusieurs jours qu'il attend ce moment.

— Oh je vois... C'est une belle opportunité pour renouer les liens, pas vrai ? Elle sourit naïvement.


Dimitri hocha la tête de gauche à droite pour écarter cette idée de la tête d'Ingrid.


— Tu sais tout autant que moi que ce n'est pas le but de nos entrainements, Ingrid. Tu sais tout comme moi que Felix me déteste que ça ne changera pas.

— O-Oui et bien... je tentais de rajouter du positif.


Réalisant qu'il avait répondu un peu brusquement, le prince racla sa gorge formuler une excuse.


— Désolé d'avoir répondu de la sorte. Je sais que tes intentions sont bonnes Ingrid.

— Non ça va... J'aimerais seulement que vous redeveniez de bons amis, comme à l'époque.

— Comme tu l'as dit, c'est une époque. C'est donc derrière nous. Nous ne sommes plus des enfants.


La jeune femme descendit son regard vers le bas, insatisfaite de cette réponse. Voyant la déception l'envahir, Dimitri ne put résister à l'envie de lui remonter le moral et ce, peu importe le prix.


— Voudrais-tu venir t'entrainer avec nous ? On pourrait faire une rotation.


Aussitôt, le visage de la future chevaucheuse de pegasus s'illumina. Heureuse d'entendre cette proposition, elle accepta immédiatement.


Bien sûr ! Je n'avais rien de prévu jusqu'à ce soir donc allons-y !


Ils marchèrent ensemble vers la salle d'entrainement qui se trouvait plus loin dans le monastère. Sur leur chemin, ils croisèrent d'autres élèves des autres maisons dont Ferdinand qui discutait avec Hilda près du pont qui menait à la chapelle, Caspar qui se dirigeait vers la cuisine avec Raphael et Marianne qui rendait une visite aux chevaux. Tous vaquaient à leurs occupations.


— C'est moi ou tout le monde semble détendu ? Questionna Ingrid.

— Je crois que tous se réjouissent de la fin des examens. J'ai hâte de prendre un peu de temps pour moi aussi.

— Que vas-tu faire de ton temps libre ?


À cette question, Dimitri porta sa main droite à son menton et son regard vers le ciel. Qu'allait-il faire pour occuper son temps en cette semaine de repos ? Il mit un certain moment pour réfléchir à la question.


— Je vais sûrement m'entrainer à mieux maîtriser ma lance, la réparer puisqu'elle devient de plus en plus usée et probablement prendre un moment de détente dans une forêt voisine à cheval.

— Et bien ton emploi du temps va être rempli !


Le prince esquiva un sourire à cette phrase et lui relança la question.


— J'aimerais bien être entrainée par l'un des meilleurs lanciers de tout Fòdlan. Dit-elle en faisant un clin d'oeil à son ami. Puis, je vais prendre du temps pour moi en lisant des contes.

— J'apprécie le message subtile et je verrai si j'ai du temps à t'accorder pour l'entrainement.


Plutôt satisfaite que la réponse ne soit pas un non catégorique, Ingrdi ricana doucement.


Il arrivèrent finalement devant la porte menant à la salle d'entrainement. Ils pénétrèrent les lieux et virent Felix se tenant debout, dos à eux, avec une épée de fer dans les mains.


— Que fait-elle ici ? Demanda-t-il froidement.


Étonnés de constater que Felix avait senti la présence d'Ingrid, les deux amis se regardèrent stupéfaits.


— Ingrid va nous accompagner dans notre entrainement.


Felix soupira et se retourna vers les deux jeunes adultes.


— Rien contre toi Ingrid, mais j'aurais préféré que l'on soit seuls.


Sentant que sa présence n'était pas désirée, la jeune femme revena légèrement sur l'idée de s'entrainer avec eux.


— Oh... je... je crois que je vais vous laisser, alors.

— Non. Répondit sèchement Dimitri. Ingrid est une chevalière forte et a un sens de l'observation impeccable. Elle sera en mesure d'énumérer ce qui va et ce qui ne va pas dans nos techniques. Elle est un bon ajout à notre entrainement, selon moi. Qu'en penses-tu ? Demanda-t-il à Felix.


Ce dernier soupira.


— Bien... Mais je t'avertis, Ingrid, je vais donner tout ce que j'ai à toi autant qu'au Sanglier ici présent.


À ce surnom insultant, le prince serra les poings et s'approcha de la première lance en bois qu'il trouva sur le mur. En le voyant prendre une telle arme, Felix l'arrêta net dans son mouvement en pointant son épée vers lui.


— Prends une lance de fer. Bats-toi comme un homme.

— Felix, il est interdit de s'entrainer ici avec de vraies armes. Seules celles en bois sont autorisées, afin d'éviter les blessures sérieuses.


À ce rappel, Felix rit doucement se moquant complètement des règles du monastère.


— Que tu es ennuyant...

— Si tu refuses de changer d'arme, je vais annuler notre entrainement.


Sérieux plus que jamais, Dimitri tenait fermement sa lance de pratique entre les mains. Ingrid n'aimait pas la tension qui se bâtissait entre les deux hommes. Finalement, Felix se résigna et alla ranger son épée contre un mur pour en prendre une en bois.


— Très bien, très bien. Dit-il.


À son tour, Ingrid alla prendre une lance en bois pour participer avec eux. Sans plus attendre, les trois camarades de classe s'installèrent. D'abord, Dimitri et Felix allaient se battre. Ingrid devait attendre son tour derrière et les observer pour mentionner leurs lacunes.


— Voyons voir si tu te débrouilles à la défensive.


Felix courrut immédiatement vers Dimitri en tenant son épée bien haut dans les airs. Le prince fit un bond vers derrière et plaça sa lance à l'horizontal pour bloquer le coup imminent. Les deux armes se croisèrent avec une telle force que Dimitri recula légèrement. Il repoussa son adversaire et pointa son arme en sa direction. Felix esquiva le coup qui allait directement dans son estomac en tournant sur le côté. Pour contre-attaquer, il brandit son épée vers les côtes de celui qu'il aimait appeler Sanglier.


— Touché ! S'écria-t-il.


Déçu d'avoir baissé sa garde en étant trop agressif, Dimitri grogna légèrement. Les deux hommes se replacèrent en position neutre pour recommencer. Cette fois-ci, Dimitri prit les devants et donna un coup à l'horizontal vers Felix. Ce dernier fit un bond derrière pour éviter le coup. Profitant de l'ouverture, il prit son épée à deux mains et tenta d'assigner un deuxième coup au prince dans son épaule. Rapidement, Dimitri monta sa lance pour bloquer l'attaque. L'épée dans la lance, le blond profita de la grande ouverture qu'il avait pour attaquer. Il leva une jambe et donna un coup pied dans le ventre de l'épéiste qui tomba au sol. Sans attendre, le prince pointa sa lance vers le cou de son adversaire.


— Touché. Copia-t-il avec un sourire.


Enragé par cette défaite, Felix poussa la lance avec sa main et se releva.


— Trop agressif. Prononça une voix.


Les trois élèves se retournèrent vers la voix féminine. Seul Dimitri reconnut la femme qui les observait en silence. C'était la nouvelle enseignante Byleth.


— Professeure ? Fit Dimitri.

— Professeure ? Questionnèrent Ingrid et Felix en se tournant vers le prince.


Les trois pointèrent leur arme vers le bas et regardèrent la jeune femme s'avancer vers eux avec un regard vide d'émotion. Ce regard donnait des frissons dans le dos des trois élèves. Felix se questionna à savoir comment il n'avait pas sentit la présence de Byleth. Il trouvait cela bizarre.


Sans demander la permission, Byleth aggripa la lance de Dimitri qui s'exclama à ce geste. Elle prit une position exemplaire en pliant légèrement ses jambes et en pointant son arme, qu'elle tenait à deux mains, vers le sol, tout en regardant Felix dans les yeux.


— Attaque-moi. Dit-elle.


Surpris, les trois étudiants ne savaient pour comment réagir à cette situation.


— Qui êtes-vous ? Demanda Felix.

— Byleth Eisner. Je suis une nouvelle enseignante. Maintenant, si tu le veux bien, je te demande de m'attaquer.


Dans l'incompréhension de la situation et ne connaissant pas le niveau de combat de sa nouvelle adversaire, Felix leva son arme et s'approcha lentement de Byleth et donna un coup plus lent vers elle. À une vitesse impressionnante, elle bloqua l'attaque avec le manche de la lance et tourna l'arme pour placer la pointe à un centimètre de la gorge de son adversaire. Voyant qu'elle n'était pas une novice, Felix décida de jouer plus sérieusement. Il recula pour recommencer l'échange. Il s'avança rapidement vers la jeune femme et brandit son arme vers ses côtes. Au lieu de jouer agressivement à son tour, Byleth recula légèrement sur le terrain. Felix porta un coup dans le vide. Il tenta de nouveau de la toucher en s'avança et en attaquant rapidement, mais à chaque fois la jeune femme reculait ou bloquait les coups avec la lance sans jamais attaquer. Commençant à être épuisé, Felix ne comprit pas le plan de l'enseignante. Une fois qu'elle comprit qu'il manquait d'énergie, elle attaqua à son tour très rapidement. Elle donna des coups qui furent bloquer par l'épée tout en gardant une grande distance entre les deux individus. Felix tentait à chaque fois de contre-attaquer mais n'arrivait pas à la toucher, vue la distance. Elle finit par devenir agressive en constatant l'état d'épuisement de son adversaire. Elle prit les devants et se mit à donner des coups de lance très rapidement vers le jeune homme qui tentait avec mal de les esquiver ou de les bloquer. Elle réussit à créer une ouverture impeccable où elle pointa le bout de la lance en direction du torse de Felix qui se figea.


— Tu es mort. Dit-elle froidement.


Il n'y avait aucun bruit dans la pièce. Le silence total régnait. Byleth se redressa et se tourna vers Dimitri pour lui rendre sa lance en bois. Il la prit avec un regard époustouflé par le talent de la jeune femme.


— Installez-vous. Ordonna Byleth.


Sans la questionner, Dimitri se plaça devant Felix avec sa lance.


— Mettez-vous en position de combat.


Les deux jeunes se positionnèrent comme demandé. Byleth se promena entre les deux hommes et observa la position de leur bras, leurs jambes, leur dos, leur cou et leur regard. Elle retourna aux côtés du prince et observa où son regard pointait et remarqua qu'il regardait l'épée de son adversaire.


— Ne regarde pas son arme. Regarde son corps.


Légèrement confus par ce qu'elle avançait, Dimitri froncit les sourcils pour lui démontrer son incompréhension de la situation. Byleth expliqua aussitôt.


— Le corps parle. Observe-le. Comment sont positionnés ses bras, ses épaules et ses jambes ? Si ton adversaire est droitier et que son épaule droite est penchée vers l'avant, il y a de fortes chances qu'il attaque. Dans le cas contraire, s'il s'agit de l'épaule gauche, il est dans une position défensive prêt à bloquer les coups. Les jambes, quant à elles, nous montrent si l'ennemi veut se préparer à reculer ou avancer. Dans le cas présent, ses jambes sont penchées vers l'avant. Il est donc dans un état agressif où il est prêt à attaquer.


Elle continua son monologue en regardant Dimitri droit dans les yeux.


— Un bon lancier ne devrait jamais perdre contre un épéiste. La lance permet à son utilisateur de garder une distance sécuritaire. Il vaut mieux jouer défensif, lorsque l'on opte pour ce type d'arme. Un lancier se doit de garder ses distances, d'épuiser son ennemi et de contre-attaquer seulement lorsqu'il y a une ouverture sûre.


Impressionné par son savoir, le blond tenta de gober toute cette nouvelle information d'un coup.


Sans avertir, Byleth tourna les talons pour sortir de la pièce. Les trois jeunes adultes étaient surpris de voir la tournure des événements. Une fois sortie, ils s'autorisèrent finalement à respirer et parler.


— Quel drôle de personnage. Dit Ingrid. Partir comme ça.

— Elle m'avait laissé un sentiment étrange, ce matin. Rajouta Dimitri. Mais là... c'est encore pire. Elle est très différente.

— Elle a une connaissance très notable. Je me demande quelle matière elle va nous enseigner. Conclut Felix.


Quelle matière elle allait enseigner. C'était une question que Dimitri se posait aussi. Il voulait le savoir. Peut-être était-elle experte en lance, vue sa grande maîtrise du sujet et de l'arme. Le prince décida de mettre fin à l'entrainement et de partir à la recherche de la nouvelle professeure.


— Je vais arrêter là, pour aujourd'hui. Continuez de vous entrainer ensemble, si vous le désirez.


Aussitôt, il raccrocha sa lance de pratique au mur et sortit la pièce pour se retrouver à l'extérieur. Il tourna sa tête de gauche à droite pour tenter de retrouver Byleth mais aucun signe. Il se maudit de ne pas être sorti plus tôt. Il tenta sa chance en allant vers le jardin. Peut-être était-elle partie par là.


Dimitri marcha vers le jardin. Un dortoir se trouvait à sa droite où quelques camardes de classes différentes le saluèrent. Il rendit leurs salutations. Il arriva devant le bâtiment servant à jardiner. Les portes étaient ouvertes et il put apercevoir de l'extérieur Ignatz et Lysithea qui arrosaient des plantes. Il continua son chemin un peu plus loin et reconnut la silouhette qu'il recherchait au bord du quaie. Byleth était là et observait le reflet des rayons du soleil sur l'eau. Il s'approcha doucement d'elle.


— Vous avez déjà terminé votre entrainement.


Dimitri s'arrêta net dans sa démarche. Comment savait-elle que c'était lui qui était là ?


— Je ne comptais pas m'entrainer longtemps, aujourd'hui.

— Pourtant, vous me semblez être quelqu'un qui a soif de puissance.


Cette phrase étonna le prince. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle ait une telle idée le concernant. Était-ce qu'il dégageait ?


— En tant que futur roi, je me dois d'acquérir une certaine force pour être en mesure de protéger mon pays.

— Futur roi vous dîtes...

— Pardonnez-moi de ne pas l'avoir précisé plus tôt. Je suis le prince du Saint Royaume de Faerghus.

— Quant à moi, je vous demande le pardon pour vous avoir tutoyer plus tôt. Il m'arrive de perdre mes manières.


Surpris par cette demande de pardon, Dimitri arqua un sourcil.


— Je n'ai aucun problème à être tutoyer, ne vous en faites pas.

— Je m'en rappelerai, Mon Altesse.

— Dimitri. Dit-il.


Byleth se retourna intriguée vers le prince. Visiblement, elle ne comprenait pas pourquoi il l'avait corrigée.


— Je ne suis pas un grand amateur de toute cette formalité. Je vous prie d'utiliser mon prénom pour parler de moi. Je sais qu'il y a certaines personnes qui ont de la difficulté à si faire, mais faites-le si ce n'est pas un inconvénient.

— Dimitri. Répéta-t-elle. Je m'en rappelerai.

— Dîtes, Professeure, allez-vous enseigner la lance dans vos cours ?

— Non.


Byleth ne relança pas la conversation. Comme si elle n'avait pas compris qu'il y avait une question sous-jacente à celle-ci. Dimitri décida d'être plus explicite.


— Quelle matière, alors ?

— Tout. Je ne suis pas spécialisée dans un art seulement. Je maîtrise la magie blanche et noire, le combat physique et toutes ses armes et même l'équitation des montures.


Dimitri écarquilla les yeux. Il était très surpris de voir qu'un seul humain, si elle en était une, pouvait avoir autant de talents dans divers domaines complexes.


Au même moment, un clocher se fit entendre. Les deux portèrent leur regard vers le sommet du bâtiment voisin où il voyait l'objet massif bouger de gauche à droite. Il était temps de manger.


— C'est l'heure de déjeuner. Vous m'excuserez.

— Au revoir, Dimitri.


Le prince la quitta pour se dirigea vers le bâtiment. Il fit son entrée et, aussitôt, une ambiance chaleureuse détenda l'atmosphère. Quelques élèves et professeurs pénétrèrent les lieux à leur tour. Le blond chercha Dedue du regard en cuisine et le trouva rapidement. Il s'approcha de lui.


— Dedue, qu'as-tu cuisiné ce midi ?

— Du poisson fraîchement pêché de ce matin, assaisonné d'épices et accompagné de légumes frais du marché.

— Ça m'a l'air délicieux ! Viens-tu me rejoindre à une table ?

— Oui, je me lave les mains, avant.


Une fois prêts, les deux amis prirent leur repas et se dirigèrent vers une table déjà occupée par quelques uns de leurs camarades de classe. Ils prirent place avec eux et se mirent à discuter de l'examen, au grand désarroi de Dedue, et des activités qu'ils allaient faire pendant la semaine de repos. Un élève apporta le sujet de l'événement de danse qui se déroulait à chaque année à la fin du mois et cela engendra un certain stress à Dimitri. Il avait complètement oublié cet événement annuel. Il devra inviter Edelgard à danser, cette année. En pensant à elle, il se mit à la chercher du regard. Il la trouva entrain de manger avec Bernadette, Petra et Ferdinand à une table plus loin. Il imagina rapidement quelques scénarios pour l'inviter à être sa partenaire pour la soirée. Il ignorait comment s'y prendre. Dimitri détourna son regard ailleurs et vit Byleth manger seule à une table. Il n'était pas étonné de faire ce constat, puisqu'elle ne semble pas être habile pour développer des liens avec d'autres humains. Cette femme l'intriguait de plus en plus.


Le dîner se termina et Dimitri décida de prendre une marche autour du monastère pour penser à un moyen d'inviter Edelgard à devenir sa partenaire pour l'événement qui arrive dans les prochains jours. Comment allait-il s'y prendre ?

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