Une relation interdite entre l'enseignante et l'élève

Chapitre 3 : Escapade violente en forêt

3519 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/04/2021 13:17

Deux jours avant l'événement de danse. Dimitri était dans sa chambre entrain de se préparer pour inviter Edelgard à être sa partenaire pour cette soirée spéciale. Il plaça rapidement quelques unes de ses mèches blondes qui se rebellaient contre son gré. Il n'était pas du genre à se préoccuper de son apparence, mais il ressentait le besoin d'être impeccable pour inviter celle qu'il aimait. Une fois qu'il se sentit prêt, il se redressa bien droit devant son miroir pour se donner quelques mots d'encouragement et pour pratiquer ses phrases déjà toutes faites. Il se racla d'abord la gorge.


— Ehm... Salut, El. Je me demandais si tu voulais m'accompagner pour... Non, ce n'est pas ça.


Il secoua sa tête de gauche à droite pour recommencer.


— Edelgard, voudrais-tu me faire l'honneur de m'accompagner pour la danse ?


Encore une fois, il secoua sa tête, incapable de trouver une phrase naturelle. Il prit son front à une main, visiblement découragé.


— Je dois rester naturel.


Il prit une grande respiration.


— Le bal arrive à grands pas et je n'ai personne avec qui... Non, non, c'est absurde. Je ne peux pas lui faire la demande comme ça.


Il soupira de nouveau, en se regardant dans la miroir. Son manque de confiance inhabituelle faisait surface et il n'aimait pas du tout cette facette de lui. Tout à coup, quelqu'un frappa à la porte de sa chambre. Il fit un sursaut et se retourna vers la porte.


— O-Oui, qui est-ce ?

— C'est moi, Dimitri. Aurais-tu oublié que tu m'avais demandée de venir te voir ce soir ?


Aussitôt, le prince se donna une claque sur le front. Le temps avait passé si vite. Edelgard était arrivée à sa porte bien plus rapidement qu'il ne l'aurait crû. Sans attendre, il ouvrit la porte.


— Bien sûr que non. Répondit-il. Je t'attendais avec impatience, à vrai dire.


Edelgard le regarda sceptiquement. Son ton de voix n'était pas le même, il parlait plus rapidement et avec moins de confiance qu'à l'habitude. Elle ressentait le stress qui l'habitait, mais décida de l'ignorer.


— Tu es prêt ? Demanda-t-elle.

— Oui.


Il ferma la porte derrière lui et les deux marchèrent vers la sortie de leur dortoir.


Dimitri avait demandé, la veille, si Edelgard pouvait venir le voir en soirée dans sa chambre, car il avait quelque chose d'important à lui demander. Elle avait accepté aussitôt. Il avait aussi précisé qu'il voulait qu'ils soient seuls sans être dérangés et que, pour cela, il voulait sortir du monastère pour marcher dans une forêt un peu plus loin.


Les deux amis d'enfance descendirent l'escalier de leur dortoir et ils étaient maintenant à l'extérieur dans le monastère. Le soleil était presque entièrement couché ce qui laissa place à un ciel orangé. Ce silence inhabituel dérangeait Edelgard qui ne comprenait pas ce qui pouvait tracasser son ami à ce point.


— Dis-moi, Dimitri.

— Mmm ?

— Je te sens différent. Quelque chose ne va pas ?


Le blond avala sa salive à cette question. Évidemment qu'elle allait réaliser qu'il n'était pas dans son état habituel, mais comment le camoufler ?


— Je... Je t'en parlerai une fois dans la forêt. Je te demande pardon, si mon comportement t'inquiète.


Elle respecta son désir de rester silencieux et ne poussa pas plus loin ses questions. Ils continuèrent de marcher dans le monastère dans un silence lourd. Ils arrivèrent aux portes principales pour quitter les lieux. Deux gardes étaient là et, à l'arrivée des deux nobles, ils se redressèrent et les saluèrent d'une main. Les princes royaux leur firent un signe de la tête et franchirent finalement leur dernier obstacle avant la forêt.


Ils s'aventurèrent un peu plus loin. Dimitri proposa de s'asseoir sur une énorme roche que les deux pouvaient partager. La princesse accepta et les deux prirent place côte à côte. Ils pouvaient voir de loin le monastère.


— D'ici, le monastère semble petit. Fit Edelgard.


Le blond acquiesça d'un hochement de tête. Un petit silence s'empara de l'ambiance.


— Alors, que voulais-tu me dire de si important pour m'amener ici ?


Dimitri avala sa salive. Il dévia son regard de celui d'Edelgard. Il savait que la princesse était une jolie femme attirante et qu'elle avait sûrement déjà un accompagnateur pour la soirée de danse. Tant pis, Dimitri devait lui faire sa demande quand même. Il prit son courage à deux mains et descendit de la roche pour mettre ses pieds au sol. Il fit face à celle qu'il aimait pour la regarder dans les yeux. Face à face, elle le regarda, prête à l'écouter.


— El... Il lui sourit. Si je t'ai amenée ici ce soir, c'était pour te faire part d'une demande que je tente de te faire depuis plusieurs jours déjà.


Tout d'un coup, la pression qu'il ressentait tomba. Il redevenait le Dimitri naturel qu'Edelgard connaissait.


— Le bal annuel arrive bientôt et j'aimerais avoir l'honneur d'être accompagnée par la personne à qui je tiens le plus.


Les yeux de la future impératrice s'illuminèrent à ces mots.


— Me ferais-tu cet honneur, El ?


Ils se regardèrent droit dans les yeux avec le sourire aux lèvres. Le prince leva sa main vers la princesse en attente de sa réponse. Sans attendre, Edelgard leva sa main à son tour pour la déposer dans la sienne.


— Dimitri...


Au moment où elle allait accepter sa demande, un bruit surgit des buissons. Les deux adultes se retournèrent instantanément vers le bruit en question. Était-ce un animal ?


— Hehe...


Au son de cette voix, Edelgard descendit de la roche pour tomber sur ses pieds. Ce n'était pas un animal, mais un homme.


— Qui est-ce ? Montrez-vous ! Ordonna le prince.


À cet ordre, plusieurs hommes sortirent des buissons. Ils étaient quatre. Quatre hommes vêtus d'une armure barbare et d'armes. Ils n'étaient visiblement pas des chevaliers de Seiros. Voyant qu'ils étaient nombreux, les deux étudiants reculèrent d'un pas vers l'arrière. Ils n'avaient pas apporté d'armes avec eux. Ils se maudirent aussitôt de ne pas avoir pris leurs précautions.


— Tiens, tiens, si ce n'est pas les deux jeunes princes.


L'homme s'avança vers les deux jeunes élèves. Il avait dans ses mains des jointures de fer plutôt usées et tâchées de sang. Edelgard et Dimitri savaient qu'ils n'avaient pas affaire à des personnes aux bonnes intentions.


— Que voulez-vous ? Demanda Edelgard sans peur.


Les quatre hommes s'avancèrent lentement avec le sourire aux lèvres. Les trois autres étaient armés d'une épée de fer.


— Si c'est de l'argent que vous voulez, prenez-la. Dit-elle en jetant une bourse qui était attachée à sa ceinture.


Dimitri était étonné de voir son amie garder son sang-froid dans cette situation dangereuse. La bourse tomba au sol et celui aux jointures qui s'en empara pour la peser.


— Ce n'est pas beaucoup d'argent, pour une princesse.


Cette dernière ne répondit pas. Elle tentait de garder la situation sous contrôle et de ne pas froisser l'ennemi qui pouvait rapidement devenir hostile. Dimitri tentait de réfléchir à un plan pour s'enfuir mais rien ne lui vint à l'esprit. Un lourd silence persista. Le mercenaire aux jointures le brisa en ricana légèrement. Il regardait de haut en bas la jeune femme. Il accrocha la bourse à sa ceinture.


— Le boss nous a dit de ramener n'importe quel élève vivant, mais il n'a pas précisé que l'on ne pouvait pas s'amuser avec un peu. Rit-il.


À cette phrase qui répugna les deux amis, ils reculèrent lentement. Le danger était immiment et ils ne savaient pas comment se sortir de cette situation.


— Attrapez-les ! Crie-t-il.


À ces mots, les trois autres mercenaires se mirent à courrir vers Edelgard et Dimitri qui écarquillèrent les yeux. Le prince serra les poings prêt à échanger sa vie contre celle d'Edelgard pour la sauver. Il savait qu'il n'avait aucune chance de gagner sans arme. Tout ce qu'il voulait, c'était que son amour vive. La princesse, quant à elle, prit la dague attachée à sa ceinture pour tenter de se défendre. Les trois hommes levèrent leur épée dans les airs, prêts à les neutraliser. Dimitri, sans espoir, ferma les yeux. Prêt à accepter son destin.


Whoosh !


— Argh !


Les princes ouvrirent les yeux et virent l'un des trois mercenaires tomber sur le dos, flèche entre les yeux. Les deux autres mercenaires s'étaient arrêtés au son de la flèche qui perçait le crâne de leur allié. Une expression de surprise était dessinée sur leur visage. Le temps de se retourner, une deuxième flèche transperça la tête d'un deuxième mercenaire. Le troisième s'écria en reculant d'un pas.


— Mais qu'est-ce que... Fit le chef.


Sans attendre, une femme sortit des buissons derrière les deux élèves.


— Professeure ! S'écria Dimitri.

— Gaffe au cinquième. Murmura-t-elle.


Byleth lâcha son arc au sol et s'empara de l'épée de fer qui était dans le fourreau accroché à sa ceinture. Elle courrut si rapidement que le dernier mercenaire, qui se combattait à l'épée, n'eut pas le temps de réagir.


— Yah !


Elle perça la chair de ce mercenaire avec l'épée. Il gémissa de douleur. Le mercenaire aux jointures était effrayé, mais devait se battre. Il tenta de concentrer le peu de courage qui lui restait pour attaquer l'enseignante.


— Ah ! Cria-t-il en courant vers Byleth.


Il pointa ses poings vers la jeune femme dont l'épée était coincée dans le corps de l'ennemi qu'elle venait d'achever. Elle prit donc l'épée de son ennemi qui était tombée au sol pour se défendre. Le mercenaire la frappa mais Byleth bloqua les coups d'une vitesse impressionnante avec sa nouvelle arme. Elle recula et esquiva chaque coup, jusqu'à ce que l'ennemi fasse une erreur punissable. Lorsqu'elle vit une ouverture, elle saisissa l'opportunité et fit un coup à l'horizontal pour faire une ouverture au cou du mercenaire. Du sang gicla et il tomba au sol, incapable de respirer. Il se noya dans son sang. Byleth était toujours dos à ses élèves. Cependant, elle se retourna vivement en regardant Edelgard droit dans les yeux et s'empara d'une dague qu'elle avait à sa ceinture. La future impératrice écarquilla les yeux. Byleth tira sa dague en direction de la princesse qui s'écria en fermant les yeux.


— Ah !


Un bruit de contact se fit entendre et une voix gémissante suivit. La princesse ouvrit les yeux, confuse. Elle se retourna et vit une silhouette tomber à ses pieds. Un cinquième homme était caché derrière eux. Les deux élèves s'écartèrent du corps, dégoûtés du carnage. Byleth s'empara de la bourse d'Edelgard avant de s'avancer vers eux.


— Je vous ai dit de faire gaffe au cinquième. Dit-elle en redonnant la bourse à la princesse.


Edelgard et Dimitri regardèrent les yeux de Byleth. Aucune peur. Aucune émotion. Comme si ce qui venait de se produire ne l'avait pas chamboulé. Elle portait la même expression qu'à l'habitude. Ils n'arrivaient pas à y croire. C'était comme si ce genre d'événement lui arrivait au quotidien. Dimitri observa les cadavres encore chauds autour de lui et se prit la tête à deux mains.


— Ugh...

— Dimitri ! S'écria Edelgard.


Le prince tomba sur ses genoux et se mit à respirer fort. Edelgard ne comprenait pas. Elle déposa une main sur son dos et le regarda d'une manière inquiète. Pendant ce temps, Byleth le regardait sans bouger. Elle l'observait perdre ses moyens. Perdre son contrôle.


— Qu'est-ce qui ne va pas, Dimitri ?


Toujours inquiète, la princesse tentait de faire parler le jeune homme qui continuait de paniquer. Elle continuait de le toucher et de lui parler, mais en vain. La professeure décida d'interrompre.


— Écartez-vous et laissez-lui un moment.


Confuse, Edelgard porta son regard vers la nouvelle enseignante.


— Il fait une crise et a besoin d'espace.


Hésitante, la princesse s'écarta de son ami en se relevant et en allant se positionner aux côtés de Byleth. Elles continuèrent de le regarder et ce, jusqu'à ce que le prince se calme. Sa respiration devint de plus en plus contrôlée et il ne tremblait plus. Lorsqu'il se sentit en contrôle de son corps, le blond leva son regard vers les deux femmes. Il respirait toujours fort, mais rien à voir avec les respirations saccadées précédentes. Il observa Byleth.


— Comment... comment faites-vous... pour ne rien ressentir ?


La jeune femme prit un moment pour réfléchir à sa réponse. Lorsqu'elle se sentit prête à répondre, elle s'accroupit au niveau du prince.


— J'étais comme toi, au début. Un mort me faisait vivre de fortes émotions. J'ai appris à vivre avec. À les contrôler. Le secret d'un bon guerrier est de toujours être en contrôle de son corps et de son esprit.


Ils se regardèrent intensément dans les yeux.


— Vous n'êtes pas humaine... Murmura-t-il.


À cette phrase, Byleth ferma les yeux et se releva. Elle tendit sa main au blond pour l'aider à se relever. Il était hésitant à la prendre. Cette femme lui faisait peur. Il surmonta cette peur et accepta l'aide de son enseignante et se releva.


— Pouvons-nous quitter la forêt, maintenant ? Demanda Edelgard. Je ne me sens pas en sécurité ici.


Byleth hocha la tête positivement, prit ses armes et marcha en direction du monastère avec les deux autres élèves derrière elle. Encore une fois, un lourd silence pesait dans l'air. Les deux élèves ne faisaient que penser à l'événement qui venait de s'être produit. Ils ne s'attendaient pas être attaqués par des mercenaires ennemis tout près du monastère.


— Professeure. Débuta Edelgard. Comment saviez-vous que nous étions en danger ?

— Je vous ai vus quitter le monastère sans arme. Je vous ai donc suivi de loin pour m'assurer que rien ne vous arrive. À ce sujet, ne quittez plus jamais le monastère sans arme.


Sérieuse plus que jamais, Byleth avait un ton de voix autoritaire.


— C'est de ma faute... Soupira Dimitri. Je m'en veux d'avoir entrainé Edelgard dans cette situation.

— Tu ne pouvais pas savoir. Répondit la princesse.

— Tout de même, partir sans arme est une erreur de débutant. Renchérit Byleth.


La culpabilité envahissa Dimitri. Il se sentait coupable de cet événement. Il voulait rendre ce moment spécial. Il n'aurait jamais pensé qu'un groupe ennemi était caché si près du monastère.


— Que faisaient-il là et pourquoi cherchaient-ils à kidnapper des élèves ? Demanda le prince.


Byleth haussa les épaules.


— Il ne faut pas toujours chercher à comprendre les motifs des gens. Par contre, ils devaient être installés là, depuis longtemps. Il y a sûrement d'autres camps autour.

— Vous avez sûrement raison. Répondit la future impératrice.


Le reste du trajet jusqu'au monastère se fit dans le silence le plus total. Dimitri s'en voulait d'avoir manqué de vigilance, Edelgard répétait la scène où Dimitri faisait une crise et qui sait ce à quoi pensait l'enseignante à ce moment.


Ils arrivèrent au monastère et la ciel orangé s'était transformée en un ciel bleuté. Byleth lança un regard à glacer le sang aux deux gardes.


— Un rappel de ne jamais laisser les élèves sortirent sans arme.


Elle continua son chemin aussitôt. Les gardes ne comprenaient pas le pourquoi elle leur disait cela. Ils marchèrent un peu plus profondément dans le monastère, jusqu'à ce que Byleth se retourne vers eux.


— Je vais vous laisser. Débuta l'enseignante. Dimitri, j'aimerais que tu ailles te reposer à ta chambre. Ce qui vient d'arriver t'a mis dans tous tes états.


Le blond hocha la tête. Il se sentait très fatigué, après avoir vécu autant de fortes émotions.


— Je vais t'accompagner. Fit Edelgard.


Sur ce, leur chemin se séparèrent. Les deux princes marchèrent jusqu'à leur dortoir. Leur trajet s'était fait dans le silence. Ils étaient pensifs. Arrivés devant la porte de chambre du bouleversé, Edelgard lui ouvrit la porte.


— Prends un peu de repos. On se revoit demain.

— Merci, El...

— C'est la professeure que tu devrais remercier.


Il hocha la tête. Elle avait raison. Sans Byleth, ils auraient été kidnappés. Il lui doit sa vie. Le prince traversa le cadre de la porte de sa chambre, mais Edelgard l'arrêta dans son élan en prenant sa main. Il se retourna vers elle.


— Dimitri... Il me fera plaisir de t'accompagner.


Ils se sourirent. Dimitri était heureux d'avoir une réponse positive à sa demande. Il observa son amie, un instant. Elle était toute souriante. Il eut envie de s'emparer de ses lèvres, mais il se retint.


— Dors bien toi aussi. Se contenta-t-il de dire.


Ils se saluèrent et il ferma la porte derrière lui. Il prit place sur son lit et prit sa tête à deux mains. Il se détestait d'avoir perdu son calme plus tôt, mais cette scène... Le sang partout, des morts à ses pieds et des gens qui tuent sans hésiter, ça lui rappelait le massacre de sa famille. Sa famille qui a été tuée froidement. Il en avait des traumatismes.


Plus tard cette nuit-là, quelqu'un toqua à sa porte. Dimitri ne dormait pas encore. Il était couché sur son lit, torse nu, et observait le plafond. Il se leva en se demandant si c'était Edelgard qui venait le voir encore. Il entrouva la porte et c'était Byleth.


— Professeure ?

— Dimitri, je venais voir si tu allais bien.


Elle était immobile devant sa porte. Il s'attendait à voir Edelgard et non Byleth. Elle qui était dépourvues d'émotions, il n'aurait jamais cru qu'elle s'inquiétait. Il lui ouvrit la porte pour l'inviter à rentrer. Ce qu'elle fit. Il ferma la porte derrière elle et se dirigea vers sa garde-robe pour enfiler le reste de son uniforme, pour ne pas rester torse nu.


— Merci pour ce que vous avez fait. Vous nous avez sauvé la vie.

— C'était un plaisir d'aider.

— Plaisir ? Répéta-t-il. Alors, il vous arrive de ressentir des choses ? Taquina-t-il.


Byleth ricana légèrement à cette remarqua. À ce rire, Dimitri écarquilla les yeux. Il ne l'avait jamais vu sourire.


— Finalement, vous êtes peut-être plus humaine que je ne le pensais.

— Parfois je me laisse aller.

— Est-ce une forme de bouclier, lorsque vous cachez vos émotions ?

— Ça aide à passer au-travers d'événements. Je surmonte mieux la mort, depuis.

— Et bien... Moi qui croyais ne jamais vous voir comme ça.


Elle haussa les épaules.


— Normalement, les gens ne m'approchent pas. Dit-elle. Tu es l'un des seuls à m'avoir adressé la parole.


À cette confession, Dimitri se mit à écouter encore plus attentivement son enseignante.


— Je sens que je peux être... un peu plus expressive avec toi mais je sais que je suis maladroite aussi. Je n'ai jamais appris à développer des liens.

— Cette franchise... Merci de me partager cela. Si je comprends bien, vous aimeriez socialiser comme tout le monde.

— J'aimerais connaître de nouveaux sentiments. Comme ceux que vous partagez pour Princesse Edelgard.


Le blond se figea à cette phrase. Comment était-elle au courant de ça ? Surtout, comment pouvait-elle dire cela avec tout le sérieux du monde ? Byleth avait beaucoup à apprendre sur les sentiments et sur les manières d'agir socialement. Elle avait un sens de l'observation impeccable.


— Je... Je vois. Dit-il. Je suis peut-être prêt à vous aider à développer vos compétences sociales, si vous m'aidez à devenir un chevalier fort.


Byleth arqua un sourcil. Elle n'était pas certaine de comprendre ce que venait de dire le prince. Développer ses compétences sociales ?


— Plus tôt... Débuta-t-il. J'ai agi en lâche. Je n'avais rien pour me défendre et vous avez tout fait dans le combat. Je n'ai rien fait. Je n'ai que regardé avec peur. Je ne veux plus jamais revivre cela. Je veux être en mesure de vous sauvez, la prochaine fois. Pensez-vous pouvoir m'enseigner à devenir un homme digne d'être roi ?


Byleth n'hésita pas une seconde.


— Je vois un énorme potentiel en toi. Ne t'en fais, tu pourras devenir un roi prestigieux et remarquable.


Le prince sourit. Il avait de l'espoir pour l'avenir.


— Alors, c'est un marché conclu. Vous m'enseignez le combat en privé et je vous apprends à socialiser.


Un léger sourire en coin se dressa sur le visage de Byleth. Elle avait hâte de découvrir de nouveaux sentiments inexplorés. Elle avait hâte de découvrir l'amitié, l'amour, la joie, la complicité... Tout comme vivaient Edelgard et Dimitri. C'était son but en les observant ensemble. Elle voulait vivre cela elle aussi. Ils semblaient si heureux ensemble. Qu'est-ce que le bonheur ? Elle voulait le vivre aussi.

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