Sans perdre de temps

Chapitre 8 : Pythie et Sybille

3409 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 03/07/2020 16:24

Liv retira sa veste aussitôt sortie de l'avion. La chaleur pesait sur le bitume comme une chape de plomb et faisait onduler l'air juste au-dessus du sol. L'aéroport était quasi désert à cette heure, à l'exception d'une poignée de voyageurs qui erraient sans but, un gobelet de café ou une cannette à la main, en attente d'un avion en partance pour Chicago ou Washington.

Elle n'avait emporté que le strict nécessaire : quelques vêtements de rechange, une trousse de toilette, assez d'argent liquide pour payer l'hôtel et la nourriture, le reste du cerveau de Snart qu'elle avait broyé puis mélangé à des gourdes de compote de pommes en cas de fringale, et la fameuse clé USB, qu'elle gardait dans la poche de son jean. Elle se maudit en de ne pas avoir pensé à prendre un short, chaussa ses lunettes de soleil et héla un taxi.


Le conducteur tenta de maintenir un semblant de conversation, à base de « Oh là là, il fait chaud, hein » et de « Vous avez vu ce truc aux infos ? », mais Liv ne se sentait pas d'humeur à répondre. Dans quelques minutes, elle rencontrerait Joe West, et il faudrait la jouer fine. Elle avait longuement hésité à se procurer une fausse plaque de police, mais après avoir pesé les pour et les contre, c'étaient ces derniers qui l'avait emporté. Elle ne pouvait pas se permettre qu'on découvre la supercherie avant qu'elle ait pu rentrer en contact avec Barry.

Elle arriva au commissariat central un peu avant onze heures du matin. La fatigue commençait à s'installer, le trajet en avion lui avait retourné l'estomac. Elle avait prévu de voyager de nuit pour pouvoir se reposer un peu à l'hôtel dans la matinée, mais tous les vols étaient déjà complets et elle avait dû se contenter de celui de six heures du matin. La journée allait être longue.


La femme de l'accueil, une blonde rondouillarde au visage de bouledogue, la dévisagea comme si un troisième œil venait de lui pousser au milieu du front quand elle se présenta comme une consultante pour la police de Seattle.


— Et vous venez… ?

— De la part du lieutenant Babineaux, j'aimerais voir le lieutenant West à propos du cœur humain qu'il a reçu l'autre jour. On pense avoir le reste du corps.

— Ah oui, j'ai entendu parler de cette histoire. Attendez…


Elle pianota sur son clavier de ses doigts mous et fixa l'écran pendant d'interminables secondes avant de reporter son attention sur Liv.


— Il a pris un jour de congé aujourd'hui, il n'est pas ici. Mais c'est le lieutenant Dunwell qui est en charge de l'affaire, vous devriez essayer de le contacter.

— Oui, je vais sans doute faire ça.


Liv tourna les talons et sortit du commissariat. La première partie de son plan venait d'échouer, et en beauté. Elle traîna dans les rues jusqu'à trouver un café où elle pourrait se reposer le temps de chercher un hôtel discret et pas trop cher. Elle s'arrêta au CC Jitters, d'un côté parce qu'il était presque vide à cette heure, et de l'autre parce qu'il proposait un café au nom de Flash et que si elle voulait dégoter des informations sur lui, c'était sans doute le bon endroit.


C'était un coffee shop des plus ordinaires, décoré dans des teintes ocre, brunes et rouges. Liv posa toutes ses affaires dans un fauteuil près du comptoir et alla commander. Une femme brune à la peau de lait et au regard pétillant sortit des cuisines et la salua avec un grand sourire.


— Bonjour, qu'est-ce que je vous sers ?

— Quelque chose de fort. De très fort. J'ai besoin de rester éveillée.


En vérité, aucune dose de caféine ne serait assez puissante pour avoir un effet sur son organisme moribond, mais c'était un moyen comme un autre de lancer la conversation.


— Longue nuit ?

— Oh oui… Je viens tout juste d'arriver de Seattle, l'avion m'a com-plé-te-ment achevée.

— Je vous comprends, moi non plus, ça me réussit pas les longs vols comme ça. Dans ce cas, qu'est-ce que vous diriez de goûter au Flash ? C'est la spécialité de la maison : un café auquel on ajoute un shot d'espresso. Rien de mieux pour se remettre d'aplomb !

— Va pour un Flash, alors, je vous fais confiance.


Elles poursuivirent leur discussion tandis que la barista s'appliquait à réaliser son breuvage. Elle lui conseilla de visiter pléthore de monuments historiques et de musées qui semblèrent à Liv être le comble du barbant. Elle était venue pour une autre sorte d'attraction touristique.


— Et sinon, est-ce que j'ai un espoir d'apercevoir le super-héros local ? On n'a pas vraiment ce genre d'êtres surnaturels à Seattle, alors je serais déçue de partir sans l'avoir vu…


La femme rit, pas tant moqueuse qu'attendrie par la naïveté de la demande.


— Vous auriez vraiment de la chance de le voir. Il est plutôt discret, c'est rare qu'il se laisse approcher. J'ai une amie qu'il l'a entraperçu une fois, pendant qu'il combattait un metahumain sur un pont. On n'a pas réussi à lui faire parler d'autre chose pendant les trois mois qui ont suivi.


Elle lui tendit son café et se pencha vers Liv pour lui chuchoter, sur le ton de la confidence :


— Mais si vous voulez savoir, tout le monde ici sait plus ou moins qu'il doit travailler avec les scientifiques de STAR Labs. On a eu plein de témoignages de gens qui ont dit l'avoir vu entrer et sortir du bâtiment. Alors, si vous tenez vraiment à le voir, vous pouvez aller camper là-bas, sait-on jamais.

— Excellente idée !


A peine fut-elle installée dans son fauteuil que Liv chercha sur son portable l'emplacement de ce fameux STAR Labs. Elle n'avait vu aucun endroit de ce type dans ses visions, mais c'était toujours un bon point de départ. Et puis, si l'expérience se révélait peu concluante, elle pourrait passer au plan Z — celui qu'elle avait concocté au cas où toutes les autres combines imaginables échoueraient — et aller sonner à la porte de la maison des West.


Le café, faute d'avoir du goût, parvint à la tenir éveillée pendant un moment. Elle en commanda un autre, puis un autre et encore un autre. Avant qu'elle s'en rende compte, une heure s'était écoulée et les clients commençaient à affluer. L'un d'entre eux en particulier attira son attention. En soi, il n'avait rien de particulier : un homme d'une vingtaine d'années à peine plus grand qu'elle, typé hispanique, avec de longs cheveux d'un noir profond qui lui descendaient jusqu'aux épaules. Ce qui l'intéressait plus, c'était le badge portant le logo de STAR Labs qui dépassait de la poche arrière de son jean.


Liv n'hésita pas une seconde. Elle se leva et se dirigea vers le comptoir. Tandis qu'elle tendait la main vers le tas de serviettes en papier en libre-service, elle bouscula le jeune homme du coude, juste assez pour le faire réagir.


— Oh pardon !

— Y a pas de mal, vous en faites pas.


Il la gratifia d'un large sourire, ses yeux plongés les siens. Tant mieux. S'il restait fixé sur son visage, il ne ferait pas attention à ses mains. Elle repartit s'asseoir un instant plus tard, badge en main.


Le gamin — Francisco Ramon selon la carte qu'avait volé Liv — ne fut pas difficile à traquer. Une fois ses quatre cafés récupérés, il monta dans un bus. Liv attendit le suivant pour se mettre à sa poursuite et descendit dès qu'elle aperçut au loin le long bâtiment couvert de baies vitrées et ses deux hautes tours. Dès qu'elle l'aperçut prêt à franchir les portiques d'entrée, elle s'ébouriffa les cheveux d'une main et se mit à courir.


— Attendez ! Monsieur ! Attendez !


Elle accompagna ses cris de grands gestes de bras, qui finirent par attirer son attention. Il s'arrêta et attendit qu'elle arrive à sa hauteur, perplexe. Elle y parvint, forçant son

essoufflement pour paraître plus convaincante. Elle passa ainsi plusieurs secondes à « reprendre sa respiration » avant de se lancer.


— Vous avez fait tomber ça au Jitters, articula-t-elle, toujours pantelante. J'ai pas eu le temps de le ramasser que vous étiez déjà parti.

— Et vous avez fait tout ce chemin pour me le rendre ?

— La serveuse m'a indiqué le bus à prendre, j'ai fait aussi vite que possible. Je me suis dit que vous vous retrouveriez embêté si vous alliez au travail sans…

— Merci, c'est… vraiment très gentil.


Il lui tendit la main.


— Au fait, je m'appelle Cisco Ramon.

— Olivia Moore.


Elle la serra d'une poigne solide et lui rendit son sourire.


Cisco est agenouillé au sol, les mains liées. Son visage est marqué par la terreur, une larme coule sur sa joue

— Ce Flash… Tu sais qui c'est ?

— Je… je sais pas, il enlève jamais son masque, bredouille-t-il en secouant la tête.

Snart lève son arme et tire sur l'homme couché à côté de Cisco, qui se met à hurler.


Le cœur de Liv manqua un battement. Peut-être que sa victime du moment ne s'était pas montrée très correcte avec ce pauvre Cisco. Elle barra l'étape du plan B qui consistait à lui avouer à demi-mot qu'elle connaissait Leonard Snart et passa à la suite. Quand elle reporta son attention sur lui, il avait au visage une expression vide. Liv n'avait jamais vu un autre zombie en pleine vision, mais d'après ce qu'on lui avait décrit, c'était ce à quoi cela devait ressembler. Est-ce qu'il pouvait… non, impossible.


— Tout va bien ?


Il revint à la réalité à la seconde-même où il entendit sa voix. Il prit plusieurs secondes à cligner des yeux et la dévisagea d'un air qui rappela à Liv l'employé du commissariat qu'elle avait rencontré un peu plus tôt.


— Euh oui, pardon, une petite absence. On a beaucoup de travail au labo, j'ai fait une petite nuit.


Il la détailla des pieds à la tête et s'arrêta sur le gros sac qu'elle portait en bandoulière.


— Vous êtes de passage à Central City ?

— Oui, je suis ici jusqu'à la fin de la semaine. Je fais un peu de tourisme, je découvre la ville.

— Super ! Si ça vous dit, mes collègues et moi, on va à la soirée karaoké au Jitters ce soir. Vous pourriez vous joindre à nous…


Le sourire poli que Liv lui adressait s'agrandit d'autant plus. Si le travail se faisait tout seul, maintenant !


— Avec plaisir !

— Ça commence à vingt heures, mais on arrivera un peu avant. Je vous présenterai à tout le monde.

— Super, on se retrouvera là-bas dans ce cas.


Ils se saluèrent d'un geste de la main, avant que Cisco disparaisse derrière les portiques. Liv repartit vers le centre-ville, triomphante. Le plan avait fonctionné au-delà de ses espérances.


Pendant l'après-midi, elle se mit en quête d'un hôtel. Elle finit par jeter son dévolu sur un motel excentré, situé à deux pas d'une ligne de bus. Elle paya d'avance pour trois jours et s'installa.


La chambre était exiguë mais assez confortable pour le peu de temps qu'elle comptait y passer. La seule technologie disponible résidait dans le petit écran plat fixé au mur, qui ne captait qu'une poignée de chaînes. Les rideaux étaient si opaques que les fermer plongeait la pièce dans la pénombre la plus totale. Parfait, un peu plus de discrétion ne ferait pas de mal.


Le lit était un peu plus dur que ce à quoi elle était habituée, mais pour le prix de la chambre, elle n'allait pas s'en plaindre. Elle s'allongea un moment, les yeux fixés au plafond, incapable de trouver le sommeil. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle agisse, qu'elle continue à enquêter sur le problème. Sa vision avait confirmé qu'il existait un lien entre Flash et STAR Labs, mais rien ne lui disait que Barry et Cisco étaient amis, encore moins qu'il serait présent à la soirée. Si jamais il ne venait pas, elle aurait perdu son après-midi.


Après une rapide douche, elle traça sur Internet l'itinéraire jusqu'à sa destination. Si elle prenait le prochain bus, elle y serait aux alentours de dix-sept heures. C'était jouable. Et puis, si elle restait dans cette chambre à ne rien faire, elle finirait par devenir folle. Sans plus de délibérations, elle sortit, n'emportant que le strict nécessaire.


La maison des West se situait dans une banlieue résidentielle bourgeoise sans être trop luxueuse. Tout le cahier des charges était respecté : façade de bois peinte en vert rehaussé de blanc, pelouse soignée, arbustes taillés au millimètre, jardinières de géranium aux fenêtres. Il ne manquait plus que la clôture de piquets blancs pour compléter la maison parfaite du rêve américain.


Liv grimpa les quelques marches qui la séparaient de l'entrée. Elle frappa. C'était une de ces portes d'entrée ouvragée sur laquelle on avait ajouté un quadrillage de vitres brouillées pour laisser entrer un peu de lumière. Un trop grand risque pour un trop petit bénéfice, pensa-t-elle. N'importe qui pouvait profiter de ces carreaux pour faciliter une effraction. Aussitôt qu'elle eut toqué, une silhouette se découpa de l'autre côté et vint lui ouvrir.


Elle sut tout de suite qu'elle se trouvait à la bonne adresse. L'homme qui lui faisait face — grand et large, peau sombre, crâne dégarni et bouc taillé avec autant de précision que ses rosiers — ressemblait trait pour trait à celui qu'elle avait vu sur la photographie quand elle était allée chercher son adresse dans la base de données nationale.


— Vos collègues sont passés il y a deux semaines, on leur a déjà fait un don, dit-il après un échange de « bonjours ».

— Je pense qu'il y a méprise. Je suis consultante pour la police de Seattle. Je travaille avec le lieutenant Babineaux.


Elle préféra ne pas lui demander avec quel genre de quémandeuse il l'avait confondue, trop fatiguée pour permettre à son ego de prendre un tel coup.


Il la laissa entrer, elle en profita pour détailler l'intérieur. C'était confortable, pas vraiment ce qu'elle avait imaginé pour un quinquagénaire célibataire. À gauche de l'entrée, on entrait dans un salon décoré dans des tons chauds, qui donnait tout de suite sur une salle à manger et une cuisine ouverte. À droite, un escalier menait au premier étage.


Joe l'invita à prendre place dans le canapé de cuir, elle s'exécuta. Elle se présenta encore une fois comme étant une consultante travaillant avec le lieutenant Clive Babineaux, et expliqua qu'elle était venue à sa demande afin de confirmer certains détails et de poursuivre l'enquête. Joe sembla circonspect de prime abord — elle soupçonnait qu'il l'avait laissé entrer uniquement parce qu'il était certain d'avoir le dessus sur elle en cas d'affrontement — mais se détendit lorsqu'elle sortit une série de dossier estampillé du blason de la police de Seattle.


— D'abord, j'aimerais vous montrer quelques photos pour confirmer l'identité de notre victime.


Elle sortit de leur pochette quelques clichés : des gros plans sur le visage de Snart, mais aussi des plans plus larges, ainsi que d'autres détaillant ses tatouages. Joe West n'eut besoin de rien de plus qu'un coup d'œil.


— Oui, c'est bien ce que j'ai dit à votre collègue, c'est Leonard Snart. Je ne sais pas qui lui a fait ça, et vous allez peut-être me trouver dur, mais il a peut-être bien rendu un fier service à notre société. Ce type était une ordure.


Il marqua une pause. Liv n'en profita pas pur répliquer du peu qu'elle en savait, il avait raison.


— Je peux vous demander comment il est mort ?

— On lui a arraché le cœur.

— Pardon ?

— Vous comprendrez pourquoi on a pensé que nos deux affaires étaient liées.


Il hocha la tête.


— Vous voulez un café ?

— Non merci, j'ai eu ma dose aujourd'hui. Par contre, un peu d'eau ne serait pas de refus.


Il se leva et se dirigea vers la cuisine. Liv en profita pour en faire de même et parcourut du regard les cadres qui ornaient les murs.


— Alors, dit-il en lui tendant un verre, satisfaites un peu ma curiosité de flic c'est quoi votre truc à vous ?

— Comment ça, mon truc ?

— Mentalisme ? Sens de l'observation super développé ? Peut-être que vous êtes un détecteur de mensonges humain ? Nous aussi, on en a parfois, des consultants de votre genre. Je suis sûr que le lieutenant Babineaux vous a envoyée pour une bonne raison.


Il avait dit tout cela sur un ton enjoué plus qu'inquisiteur, mais Liv savait qu'elle n'aurait pas le droit au moindre faux pas. S'il n'était pas convaincu et qu'il décidait d'appeler Babineaux pour vérifier ses dires, elle pourrait dire adieu à ses projets.


— Je suis médium.

— Médium, rien que ça ? s'esclaffa-t-il.

— Disons que c'est un peu plus compliqué que ça, mais pour vous donner la version rapide, il arrive que les morts partagent avec moi des visions de leur vie. C'est déclenché par des stimulus comme des sons, des odeurs, quand je parle avec des gens qui l'ont connu ou que je me rends dans des lieux où ils ont vécu. Ce genre de choses.


West la dévisagea, le temps d'absorber l'information.


— Remarquez, nous, on a des hommes qui courent à la vitesse de la lumière, qui font trembler la terre ou qui contrôlent la météo, alors après tout, pourquoi pas.

— Le monde devient étrange, n'est-ce pas ?

— Comme vous dites…


Le silence retomba mais Liv ne voulait pas le laisser lui échapper de sitôt. Il savait des choses sur Snart et, plus important, sur Barry et elle finirait par les savoir, elle aussi. D'un pas nonchalant, elle parcourut la pièce, le nez toujours levé vers les cadres. La plupart d'entre eux montraient une magnifique jeune femme, sans doute Iris, de l'enfance au diplôme de fin d'études.


— C'est votre fille ?

— Oui, c'est ça. Iris. Elle est…

— Journaliste au Picture News, je sais.


Elle lui adressa un sourire mystérieux, avant de répondre, plus prosaïque :


— C'est grâce à son article que nous avons appris pour le cœur que vous avez reçu. Toujours pas d'identification ?

— Toujours pas. Toutes les informations concernant Leonard Snart ont été effacées de nos bases de données, il y a un moment de ça. Les techniciens de laboratoire vont devoir travailler à partir de données sur sa famille et même là, c'est au petit bonheur la chance, il paraît.

— Eh bien, ça fait plaisir de voir des policiers qui s'intéressent vraiment à ce que font les petites mains loin du feu des projecteurs. Je suis assistante légiste en parallèle de mon travail de consultante, et je peux vous dire que les hommes de chez nous sont bien moins au courant de ce qui se passe au sous-sol.


Il haussa les épaules.


— Oh ça, c'est normal, Barry travaille au laboratoire de la police criminelle. Il nous a tellement rebattu les oreilles avec ça que je sais dans quoi je pourrais me reconvertir si je perds mon job.

— Barry ?


Joe la rejoignit dans le salon Il saisit un petit cadre noir posé sur le piano et la lui montra. Elle représentait un adolescent en blazer bleu qui souriait de toutes ses dents à l'objectif. Il avait changé depuis, mais Liv reconnut sans mal le Barry de ses visions.


— Je l'ai recueilli quand son père a été envoyé en prison, on peut dire que c'est un peu mon fils adoptif. C'était un enfant très craintif, vous savez. Et puis, il a commencé à faire de la chorale et il s'est ouvert. Il a beaucoup de talent, en plus. Allez comprendre pourquoi il a préféré entrer dans la police, vous…

— L'envie de venir en aide à son prochain, sans doute.


Elle fixa la photo pendant un long moment. Alors il était là, le lien.


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