Game of Thrones : Fire and Ice.

Chapitre 16 : L'assemblée. (Jon Snow)

3893 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/03/2020 02:31

Chapitre 14 Jon Snow (partie 1)


CHAPITRE NUMERO QUATORZE : JON SNOW.


   Jon observa chacune des personnes présentes dans la grande salle. La grande majorité d’entre eux étaient des seigneurs Nordiens en plus de Sansa et Arya. La première le toisait avec intensité, s’interrogeant probablement sur les raisons de cette réunion quant à la seconde elle toisait chacune des personnes présentes, paraissant analyser le comportement de tout à chacun. De sa rencontre avec les dragons, Arya ne paraissait pas s’en émouvoir plus que ça et Jon s’interrogea une fois de plus sur comment elle avait pu survivre à ceux-ci. Peut-être celle-ci consentirait-elle à lui avouer la vérité s’il parvenait à s’entretenir en privé avec elle.

   Outre les Nordiens, Jon notait qu’il y avait notamment Lord Royce et sa mine revêche, mestre Wolkan se tenait lui-aussi dans la pièce, Jon ignorait d’où venait cet homme qui officiait à présent pour la famille Stark après l’avoir fait un temps durant auprès des Bolton. Son meilleur ami Sam était du nombre et bien entendu il avait enjoint la reine Daenerys à le rejoindre ici.

   Si Jon avait tant tenu à ce qu’ait lieu cette réunion c’est qu’il avait prit une décision importante. Or, il le savait, cette dernière risquait de ne pas plaire à tout le monde. Son choix était pourtant fait et quoiqu’il se passe par la suite il escomptait bien s’y tenir. Malgré tout, et avant d’en venir là Jon se devait de les informer sur les nouvelles que mestre Wolkan lui avait communiqué quelques temps auparavant.


« L’heure est grave, débuta-t-il sans autre forme de préambule. Une missive nous est parvenue depuis Château Noir. Notre grand ennemi le Roi de la Nuit et ses armées sont parvenus à franchir le Mur du côté de Fort-Levant. »


   Comme de bien entendu cette révélation fut suivie d’un concert de voix dont Jon eu bien du mal à discerner tout ce qui se disait. Qu’importe, il attendit avec patience que le calme reprenne ses droits et que l’attention des personnes dans la pièce se concentre sur lui. Cela ne tarda pas à se produire et il en fut donc quitte pour poursuivre bien qu’il redoutait d’avoir à prononcer des paroles qui risquaient d’ajouter de l’huile sur le feu entre les seigneurs Nordiens et ce qu’ils éprouvaient à l’encontre de Daenerys.


« Si le Roi de la Nuit est parvenu à cela c’est qu’il possède à présent un dragon parmi les troupes qu’il commande. »


   Comme attendu les bannerets des Stark ne tardèrent pas à s’écrier en vive récrimination à l’encontre de la jeune femme aux cheveux argentés. Beaucoup avaient entendu les rumeurs au cours des dernières années comme quoi sur le continent d’Essos une jeune reine Targaryen gagnait en force et en puissance avec pas moins de trois dragons à ses côtés. Souveraine qui était arrivée à Westeros en compagnie de ce trio de créatures ailées. Or une fois survenue à Winterfell il n’en restait que deux. Qu’était-il arrivé au troisième ? Jon savait que des ragots sur les événements qui s’étaient déroulés au-delà du Mur avaient commencé à gagner tout le château.


« Je le savais que nous n’aurions pas dû vous écouter, sire, commença Lord Glover. Vous teniez à ce que nous fassions confiance en cette Targaryen et voilà que vous nous apprenez qu’à cause de l’un de ses dragons les morts vont bientôt fondre sur nous autre.

-Le Roi de la Nuit a tué Viserion alors que je tentais de secourir Jon, s’expliqua Daenerys qui le toisa dans le même temps.

-Elle dit vrai, corrobora Bran de sa voix atone. J’ai pu assister au combat que Jon mena en compagnie de frères d’armes. »


   Jon n’aurait pas dû être surpris et pourtant le fut. Il ne parvenait pas à se faire à l’idée qu’à présent Bran n’était plus son frère mais cette Corneille à Trois Yeux qui avaient la possibilité d’assister à tous les événements. Ce qui lui fit dire que Bran devait également être au courant pour le Mur bien qu’il s’était abstenu de l’en informer. La question devait se poser, pourquoi ? Certes Bran ne lui apporterait probablement pas de réponse il n’en demeurait pas moins que ceci pouvait leur être préjudiciable dans la guerre à venir. Quoiqu’il en fût, le jeune garçon ne paraissait pas en avoir terminé.


« La reine Daenerys n’est pas à blâmer dans la perte de son dragon. Tout ceci n’était qu’un plan ourdi par notre ennemi. »


   Jon nota que tous les visages se tournaient vers Bran. Celui-ci les observait tour à tour, toujours aussi impassible, toujours aussi lointain.


« Le Roi de la Nuit possède des pouvoirs similaires aux miens. Dans quelle mesure le sont-ils, je l’ignore. Peut-être a-t-il été la Corneille à Trois Yeux en son temps. Quoiqu’il en soit il y a longtemps qu’il sait que Daenerys possède trois dragons. Peut-être l’apparition de la Comète lui a-t-il fait comprendre que c’était là le signe de leur retour après plus d’un siècle de disparition et que son temps à lui était également venu pour combattre les hommes. Quoiqu’il en soit le Roi de la Nuit a agit de sorte à ce que j’assiste au mouvement de ses troupes. J’ai donc communiqué la nouvelle que tu as reçu un exemplaire de la missive, enchaîna-t-il en se tournant vers lui. »


   Oui Jon s’en souvenait, c’était à cette occasion qu’il avait découvert que Bran et Arya étaient toujours vivants. De plus, et dans l’optique de faire comprendre à Cersei que la menace des morts était réelle, ils avaient décidé de se rendre au-delà du Mur pour y capturer un spectre dans l’objectif de prouver aux Lannister qu’ils disaient vrai. L’opération avait été une réussite, semblait-il alors et ce malgré l’horrible perte de Viserion, puisqu’au final Cersei avait accepté d’apporter son aide dans la Grande Guerre qui approchait. Seulement Jon avait vu le dragon couler. Comment aurait-il pu prévoir la suite des événements ?


« Le Roi de la Nuit te connaît Jon, il te suit avec un grand intérêt depuis Durelieu. Il sait que tu es un adversaire redoutable qui pourrait le vaincre bien que le Roi de la Nuit ignore comment tu pourrais y parvenir. Quoiqu’il en soit il a découvert que tu étais prompt à foncer tête baissée dès lors qu’une cause te tenait à cœur et comme ton but premier est de vaincre les morts il a agit de sorte que tu parviennes à mener les dragons jusqu’à lui. Et c’est ce qu’il s’est passé. »


   Jon sentit le regard de toutes les personnes présentes peser sur lui. Ainsi donc depuis le début leur ennemi savait ce qu’il se passerait. Et s'il en allait de même pour les prochaines batailles, comment donc pourrait-il espérer en venir à bout si dès le départ le Roi de la Nuit saurait anticiper chacune de leur tactique ?


« Le Roi de la Nuit vole à présent librement à Westeros. Toutefois il existe encore un pouvoir puissant dans le Nord en guise de protection. Tous les barrals me permettent d’assister à ses déplacements mais le plus important ils limitent les capacités du Roi de la Nuit. Vous pouvez en tirer un avantage mais ne vous attendez pas à ce que cela signifie pour autant que les hommes vaincront. »


   Jon fixa longuement Bran. Il brûlait de l’interroger plus longuement sur l’étendu des connaissances de celui-ci. Mais accepterait-il seulement de s’ouvrir au sujet de son savoir. Ou préférait-il se taire comme il l’avait très probablement fait depuis le début car Jon doutait que la chute du Mur du côté de Fort-Levant ait pu échapper à quelqu’un qui disait être à même de voir tout ce qui se passait. Si le Roi de la Nuit possédait également un tel pouvoir alors que pouvait-il comprendre lui, simple homme parmi deux êtres aussi puissants ? Et durant une fraction de seconde il eu l’impression de voir des Dieux qui jouaient entre eux une partie de Cyvosse géante dont Jon était l’une des pièces. Si oui, laquelle était-il ? Le Roi ou le Fou ?

   Quoiqu’il puisse en être, il escomptait que si Bran venait à découvrir comment il leur serait possible de terrasser le Roi de la Nuit il décide de s’en ouvrir avant qu’il ne soit trop tard pour l’humanité. Dans tous les cas la décision qu’il avait prise depuis que la missive de Château Noir lui était parvenu, le conforta qu’il avait fait le bon choix. Il ne lui restait que d’en faire part à l’ensemble des personnes présentes.


« Les morts sont désormais sur nos terres, contrairement à nous autres ils ne connaissent pas la fatigue et pourront se déplacer aussi bien de jour que de nuit. Il y a des milliers d’habitants dispersés un peu partout dans le Nord, des milliers de victimes potentielles qui pourraient venir grossir les rangs de notre ennemi. »


   A mesure qu’il s’exprimait, Jon nota que Sansa le regardait avec une certaine incrédulité. Elle était intelligente et devait d’ors et déjà savoir quelles étaient ses intentions.


« Je refuse de les abandonner de la sorte. Voilà pourquoi j’ai décidé que la moitié de nos troupes se devaient de se rendre dans les zones les plus peuplées afin de procéder à l’évacuation de ceux qui y vivent et de les escorter plus au Sud, au moins jusqu’au Neck voir au-delà. Si nous pouvions leur faire gagner du temps ce sera plus de gens susceptible de survivre à la guerre à venir. »


   Il nota que bon nombre de seigneurs Nordiens paraissaient soulagés que celui qu’ils considéraient toujours comme le Roi du Nord ait décidé de sauver les sujets qui vivaient sur toutes ses terres. En revanche Sansa était loin de partager leurs sentiments.


« Disperser nos troupes nous rendra plus fragile Jon, assura-t-elle avec véhémence. Nous sommes déjà trop peu nombreux si les morts venaient à surgir à Winterfell et tu comptes affaiblir davantage nos défenses ? »


   Jon avait parfaitement conscience de la véracité de tel propos. Il escomptait cependant sur le fait que le Roi de la Nuit ne se déplace pas rapidement, s’occupant d’abord des châteaux proches de Fort-Levant pour lui laisser le temps nécessaire pour s’occuper des autres territoires bien qu’il lui en coûtait beaucoup d’avoir à sacrifier des centaines de gens pour en sauver des milliers d’autres. Mais avait-il seulement d’autres alternatives qui lui permettraient de tous les secourir ? La réponse était bien évidemment négative.


« Le risque est grand, je sais cela, assura-t-il. Néanmoins ce sont les habitants du Nord que je désire sauver, si je les abandonne nous savons parfaitement ce qu’il adviendra d’eux, ils périront et rejoindront nos ennemis. Après cela comment espérer pouvoir tenir devant une telle armée ?

-Sûrement davantage qu’en leur donnant la possibilité de s’octroyer également les rares troupes dont nous disposons, répliqua Sansa. En les préservant ici à Winterfell nous nous donnons une chance de contenir l’assaut lorsque celui-ci surviendra. Si tu agis comme tu le souhaites alors nous courons droit à notre perte à tous et ce sera toi qui l’auras acté. »


   Jon s’avisa du fait qu’une poignée de seigneurs paraissaient subitement partager le même avis que Sansa. Lui-même était convaincu du bien-fondé de ses choix, mais comment le leur faire comprendre alors que les arguments de Sansa se valaient également. Tout à coup il entendit la voix de Sam.


« Nous devons triompher des morts, c’est vrai et nous tous ici présents en avons conscience, commença son ami avec maladresse qui gagnait toutefois en assurance à mesure qu’il s’exprimait. Seulement si nous y parvenons mais qu’au final nous aurions décidé de sacrifier le peuple Nordien en quoi tout ceci nous aura-t-il servi ? Tout ce que les Stark y gagneront c’est que les habitants du Nord auront perdu toute confiance en eux car ils les auront vu se soucier d’eux-mêmes et ce au détriment des autres terres et châteaux qu’ils avaient pourtant juré de protéger. »


   Jon se tourna vers son meilleur ami, éprouvant un sentiment de gratitude à l’égard de l’intéressé qui opina alors du chef. Au moins Jon su qu’il pouvait se fier à Sam pour l’épauler. Sansa observa également le jeune Tarly.


« Et en quoi diviser nos maigres forces au quatre coins du Nord nous permettra de réussir à tous les secourir ? Non Jon, enchaîna-t-elle en se tournant vers lui, je maintiens que nous sommes trop peu pour agir de la sorte. Envoyons-leur des missives et peut-être auront-ils le temps d’organiser leur fuite vers le Sud où la population de Winterfell les y rejoindra avec certains de nos hommes. Mais pas la moitié.

-Mes propres troupes ne devraient plus tarder à arriver, intervint Daenerys Targaryen. Elles pourront suppléer celles qui demeureront ici dans la défense de ce château. »


   Jon nota que les seigneurs se montraient circonspects devant une telle offre. Ils se méfiaient toujours de la jeune femme et n’avaient pas oublié qu’Arya avait failli y rester en allant à la rencontre des dragons de la reine.


« Serait-ce là le meilleur moyen de chercher à se débarrasser des Stark et de nous autres qui leurs sommes féaux, l’interrogea Glover. Après tout avec vos barbares vous seriez en supériorité numérique et il vous serait alors aisé de vous emparer de cette forteresse.

-Cette haine envers les Targaryen ne nous mènera nulle part, s’empressa d’intervenir Jon. Et j’en ai assez de me répéter sur le fait qu’elle se trouve à Winterfell dans l’unique but de nous apporter une aide plus que précieuse contre l’armée des morts.

-Et si nous triomphons de ceux-ci, elle sera toujours à la tête d’une force militaire plus conséquente que la nôtre. Qui sait alors ce qu’il adviendra des Nordiens qui auront survécu et qui n’auront pas ployé le genou, répliqua Glover. »


   Désappointé Jon secoua la tête alors que des invectives fusaient au travers de la grande salle. Non les Nordiens ne pourraient jamais accepter qu’un Targaryen les dirige. Si véritablement ils parvenaient à se débarrasser de la menace du Roi de la Nuit alors Jon et Daenerys auraient peut-être plus de temps pour faire que cette dernière soit légitimée par l’ensemble de Westeros, ce qui impliquerait donc d’engager le Nord dans le futur conflit qui les opposerait à Cersei.

   Néanmoins Jon préféra se focaliser à nouveau sur le sujet qui l’accaparait.


« Nous aiderons les habitants à gagner des terres plus sécurisées. Si nous voulons leur garantir un avenir nous n’avons d’autres choix que d’agir de la sorte. J’aurai préféré maintenir l’ensemble de nos compagnies ici sauf que le Roi de la Nuit peut très bien en profiter pour faire un massacre le temps que nous resterions sans bouger à l’attendre. Et face à ses milliers de spectres nous succomberons à coup sûr et ce malgré l’aide des dragons de notre souveraine.

-Et si justement le Roi de la Nuit comptait sur le fait que tu agisses ainsi, affaiblissant Winterfell pour nous attaquer lorsque nous serions le plus exposé, l’interrogea Sansa. »


   Tous se tournèrent vers Bran pour savoir ce qu’en dirait celui-ci.


« Le Roi de la Nuit a conscience qu’avec les dragons ses propres armées s’exposent à subir de lourdes pertes. Il va chercher à accentuer ses forces en s’en prenant aux populations que ce soit ici ou vers le Sud à mesure qu’il progressera dans les terres. Cela lui prendra du temps. Peut-être des semaines. Le Roi de la Nuit agit avec lenteur.

-Pourquoi ne pas nous porter directement le coup fatal ?

-Il sait que je saurai s'il choisissait cette option. »


   Et ce fut tout Bran n’en dit pas davantage. Jon l’aurait bien pressé de révéler l’ensemble de ses connaissances mais à quoi bon. Dans tous les cas si le Roi de la Nuit prenait son temps alors il n’en demandait pas plus et se permettrait alors d’exécuter la mission de secours.


« Voilà qui règle le problème, déclara-t-il bien que ce n’était pas tout à fait vrai. Nos troupes iront aider au maximum nos sujets. Nous devons dès lors leur trouver un endroit où ils pourront être en sécurité jusqu’à ce que nous puissions les rejoindre.

-Si ils vont vers le Sud je doute que la reine Cersei consente à les laisser s’approcher de Port-Réal aussi facilement, intervint Arya. Elle en profitera pour attaquer les convois et ce du moment où elle y trouvera là un moyen nous affaiblir davantage.

-Le château de Harrenhal fera l’affaire et pourra accueillir une telle concentration de gens, reprit Bran toujours aussi atone. »


   Un choix curieux pensa Jon. Pourquoi là-bas alors que l’édifice, certes gigantesque, était en ruine. Avec l’Hiver qui régnait sur le continent c’était risqué. Toutefois quels territoires pourraient accepter autant de monde. L’Ouest était inenvisageable. Bien que Cersei ait décidé de les soutenir contre l’armée des morts, Jon ne lui faisait pas pleinement confiance. Une solution lui vint quand ses yeux se posèrent sur Yohn Royce.


« Et le Val ? Cette région montagneuse pourrait assurer une protection plus grande pour le peuple Nordiens et le Val a été épargné par la guerre des Cinq Rois pour posséder des vivres en vue d’affronter l’Hiver.

-Je suis venu ici pour apporter mon aide à Lady Stark contre les Bolton, déclara Royce. Néanmoins ma loyauté est dirigée vers le seigneur Arryn. J’ignore quelles seraient ses intentions si vous décidiez d’ameuter autant d’individus sur la terre de ses ancêtres. Dans tous les cas je puis affirmer le Val ne pourrait indéfiniment nourrir autant de bouches inutiles.

-Accepterez-vous néanmoins de les y escorter si je vous enjoins à le faire et en fournissant les vivres pour nos sujets, chercha à savoir Sansa.

-Je le ferai, pour vous, assura le seigneur. Je sais ô combien vous comptez pour le seigneur Arryn. Malgré tout je crains de devoir apporter une mauvaise nouvelle. Le Val est pour l’heure sans défense, tout du moins privé d’une grande partie de ses forces, je ne peux donc permettre à mes troupes basées à Winterfell de demeuraient plus longuement sur place.

-Votre aide nous serait pourtant précieuse quand les morts viendront, protesta Sansa. Vous ne pouvez nous abandonner ainsi en une heure aussi sombre.

-Je regrette que cela vous déçoive ma dame, toutefois le Val ne pourrait résister si les morts décident d’y lancer un assaut avant de s’occuper de Winterfell. »


   Jon su qu’il ne trouverait pas les mots pour persuader l’autre de revenir sur sa décision mais ne fut pas non plus surpris par cette dernière. Le Val se devait effectivement d’assurer de conserver ses propres sujets à l’abri de la menace qui pesait sur l’ensemble de Westeros. Néanmoins il sentait qu’il y avait autre chose qui incitait Lord Royce à précipiter son départ et le regard du vieux militaire lui apprit de quoi il en retournait quand les yeux de l’intéressé se posèrent sur Daenerys.

   Le Val avait longtemps combattu le père de la jeune femme et ce aux côtés des Stark et des Baratheon. Il n’était donc pas surprenant que les Royce, loyaux bannerets des Aryn, se défie eux aussi de celle qui se voulait la reine d’un continent de Westeros uni sous une seule et même bannière.

   Dans tous les cas Jon toisa les autres seigneurs toujours présents.


« Nous enverrons des corbeaux et le temps que vos sujets s’organisent pour le départ les troupes que je leur enverrai auront le temps de les rejoindre. Toutefois, et bien qu’il me répugne d’avoir à attendre en sachant que beaucoup périront entre temps, nous n’agirons de la sorte qu’une fois que les forces de Daenerys auront gagné Winterfell.

-Et je pourrai vous fournir deux milliers de soldats Immaculés pour appuyer les hommes que vous dépêcheraient pour cette mission de sauvetage, proposa Daenerys. Que vous le vouliez ou non les Nordiens font partie du royaume que je compte un jour diriger, dès lors je ne peux pas non plus rester les bras croisés à attendre que la population se fasse massacrer. »


   Une telle affirmation parut plaire aux seigneurs qui approuvèrent par fort hochement de la tête. Jon en fut satisfait bien qu’il n’en montra rien et il ordonna que la séance se termine. Et pendant que la salle se vidait petit à petit de ses occupants, Jon fit un geste à Sansa pour lui intimer de rester. Arya croisa les bras, signifiant qu’elle aussi demeurerait sur place.

   Sam et mestre Wolkan aidèrent Bran en poussant le fauteuil roulant dans lequel se tenait ce dernier. Son ami expliquant qu’ils s’en allaient poursuivre leurs recherches sur le Roi de la Nuit.


« Dès que vous obtenez une information capitale sur celui-ci, tu viendras me la communiquer personnellement, c’est bien compris ? »


   Il accentua les derniers mots tout en toisant son frère. Il savait que celui-ci n’était plus lui-même pour comprendre que de tels renseignements ne pouvaient souffrir d’aucun délai comme lors de son silence au sujet du Mur et des morts qui franchissaient ce dernier. Sam hocha la tête et le trio disparut.


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