The Dragon is alone, the Wolf is mutiple [& the Lion is in cage]
Elle ne pouvait voir les dragons de là où elle était. Ni même les camps dotharkis avec ces derniers, sûrement maintenant éteints pour ne pas se faire repérer par la longue marche des morts qui arrivait à eux. Le cor avait sonné trois fois. Un appel de la Garde de Nuit. Les gens du Nord avaient connaissances des comptines des hommes en noirs. Ils savaient de que cette sonnerie signifiait.
Ils savaient aussi depuis combien de temps elle n’avait plus sonné.
La louve rousse lança un regard sa sœur qui lui attrapa la main pour toute réponse, lui offrant son courage et sa force dans une simple prise de main. Elle n’y connaissait pas grand-chose en bataille. Encore moins en siège. Elle faisait confiance en Ser Davos, en Ser Jaime et en Lord Royce pour cela. Elle avait confiance en Edd, le corbeau qui avait aidé son cousin lors de l’attaque du Mur.
Ils avaient passés plusieurs jours à préparer le château, à préparer les remparts et les alentours de celles-ci.
Ce n’était pas pour autant que la louve n’avait pas peur face aux cadavres qui marchaient maintenant sur eux. Telle l’immense masse noire qu’ils pouvaient tous voir à l’horizon, de plus en plus nette chaque minute qui passent. Il fallait juste qu’elle ne le montre pas.
Le vent se glaçait de plus en plus, en parallèle avec la masse informe qui avançait vers eux pas à pas. Elle regarda une dernière fois les préparatifs se faire autour d’elle. Les hommes et soldats dans la cours qui finissaient de mettre leur cuir ou armure, autant les hommes et soldats qui étaient sur les remparts, les arcs déjà à la main, prêt à bander ces derniers dès que les morts seraient assez proches.
Elle aperçu le dragon, le troisième dragon, celui que la reine étrangère avait perdu. Il était loin mais semblait aussi gros que ses frères. Elle ferma les yeux durant une seconde, espérant que Jon ou Bran puissent y faire quelque chose, comme cela avait été convenu entre eux.
La meute savait que cela ne voulait pas dire que c’était miraculeusement fait.
« Ma Dame » lança Jaime qui était près d’elle, elle le regarda une seconde avant de replonger son regard dans l’horizon noir. « Il vous sera bientôt temps de retourner dans le hall. »
Elle le savait. C’était là sa place et non sur les murs. Mais elle ne voulait pas laisser son peuple, ses soldats et ses chevaliers, encore. Elle voulait être là jusqu’à l’assaut.
« Je rentrerai quand il sera temps. » l’informa-t-elle avant qu’il n’acquiesce et ne retourne à son poste, près de Brienne qui la regardait avec inquiétude. Elle ne voulait pas inquiéter sa chevalière. Mais elle se devait d’être là également.
« De toute façon » lança Arya en prenant l’arc devant elle et le testant durant quelques secondes « Je ne te laisserai pas le choix. »
Le sourire de la louve sauvage plein de confiance en elle fit rire la louve rousse légèrement. Calmant sans le savoir les hommes autour d’elle dans leur angoisse. Si la Reine du Nord riait de bon cœur à une plaisanterie de sa sœur, ils n’avaient pas à avoir peur.
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Il regardait au loin, sur la colline où Sansa l’avait regardé l’année d’avant quand les seigneurs du Val arrivaient pour l’aider à gagner la bataille des bâtards. Il regardait Winterfell devenir de plus en plus lumineuse grâce aux flèches que commençaient à pointer les archers.
Il regardait l’immense masse noire avancer vers sa demeure.
« Il est temps. » annonça Daenerys en montant sur Drogon, et il fit de même sur Rhaegal. Un instant, il se permit de glisser dans la peau de Ghost pour savoir où ce dernier se trouvait et il sourit en voyant les nombreux loups autour de son compagnon à pattes. Un instant, il se permit de glisser dans la peau de la créature sous ses jambes et il frémit à la chaleur qui ressentait.
Il ne comprenait pas la langue que la reine de feu parlait à ses côtés mais il écouta les guerriers hurler à chaque fois qu’elle s’arrêtait.
Au loin, là où Winterfell se dressait, il pouvait voir la masse noire bouger plus rapidement et, quelques secondes plus tard, il vit un mur de flamme s’abattre sur les morts avant qu’une explosion ne se fasse. Les archers avaient réussi à toucher les barils d’huile, de saindoux et de lessive. Creusant ainsi définitivement une brèche entre les remparts et les morts, ainsi qu’en faisant brûler les terres autour de ces dernières.
Les Dothrakis hurlèrent une dernière fois et les ailes de Drogon se déplièrent pendant que les cavaliers chevauchèrent vers l’armée des morts.
Il rejoint Daenerys en quelques secondes et il s’élança vers le dragon volant seul plusieurs mètres derrière la masse noire et rouge.
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« Il est temps maintenant Sansa. » avait déclaré Arya une fois qu’elle avait fini de décocher sa flèche, qui toucha pleinement un des barils qu’ils avaient posé là plusieurs jours plus tôt. Elle n’avait pas bougé d’abord, regardant les morts prendre feu. Bougeant avant de se laisser tomber au sol comme vaincus. Elle se rappelait des cris qu’elle avait pu entendre depuis le Donjon Rouge le soir où le feu grégeois détruisit la Néra.
Les morts ne hurlaient pas. Mais elle les entendait tout de même.
Sa sœur la pressa et d’un coup, elle eu l’impression de retourner dans le présent. Elle n’était plus une petite colombe. Elle était une louve. Elle était la louve alpha. Et elle devait aller voir son peuple pour le garder en sécurité tout en l’étant elle-même.
Brienne pressa Podrick de l’accompagner jusqu’à la Grande Salle et il lui sourit une dernière fois avant de fermer la porte derrière elle. Quelques minutes plus tard, la porte était barricadée avec les meubles qu’ils avaient apporté plus tôt.
Les conseillers de Daenerys la regardait. Autant que Vère qui portait son fils et Sam qui osa lui demander comme cela allait. Elle ne bougea pas. Ne sachant que dire. La dernière chose qu’elle avait vu était les Dothrakis descendant la colline et les deux dragons voler dans des directions différentes.
Et les cris qui n’en étaient pas.
« Ma Dame » fit une toute petite fille en tirant sur sa robe. Elle lui sourit et s’agenouilla devant elle. « On peut jouer au loup ici ? En attendant que papa et les monsieurs soldats aient fini ? »
La demande, enfantine et innocente, la calma grandement. Sa meute ferait son possible pour ‘’en finir’’ et mettre un terme à la menace des morts. Tous les hommes, et femmes, dehors se battraient pour en finir. Quitte à mourir en essayant.
« Non on ne peut pas jouer au loup. » la petite blonde parût déçue mais elle acquiesça « On peut chanter ou conter des histoires par contre, si cela te tente. »
« Oh oui ma Dame ! » Elle ne tourna pas son regard vers Tyrion, Varys ou Missandei. Elle se fit tirer par la main sous les rires doux de Vère et Sam, qui la suivirent au centre de la pièce, où les enfants attendaient sagement les nouvelles de celle qui était venue la voir.
« Ma Dame, veuillez excuser ma fi - » d’un signe de main et d’un sourire, la louve rassura la jeune mère que ce n’était pas grave. Qu’il n’y avait rien à excuser. L’enfant n’était que cela, une enfant. Une enfant qui voulait passer le temps pendant que dehors la guerre faisait rage. Parce que les enfants ne savaient pas tous ce qu’était la guerre. Même après que Winterfell l’ai que trop vécu.
« Alors, que pouvons nous conter ? » demanda-t-elle en s’asseyant en tailleur à même le sol, avec les autres femmes et enfants. Sous le regards des vieillards et des conseillers du dragon qui s’étaient rapprochés pour entendre eux aussi les contes que la louve allait conter.
Elle rit légèrement aux nombreuses demandes des enfants. Elle allait en raconter des histoires et en chanter des chansons.
Ils avaient certainement toute la nuit pour.
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Jon sortit de la peau de Rhaegal à l’impact de ce dernier contre son frère mort. Le loup blanc eu besoin d’une seconde pour se remettre à l’intérieur, se cramponnant toujours plus aux écailles du dragon vert. La vision était si étrange venant des yeux de la créature mais surtout, les émotions étaient étranges.
Il n’avait pas faim ou soif. Il avait peur, bien sûr, de se battre contre le mort qui envoyait ses griffes et ses crocs contre lui mais il répliquait coup pour coup. Quitte à perdre des bouts pour atteindre encore plus fortement, plus fatalement le dragon déjà mort.
Le loup ressentait chaque coup comme s’il était le sien mais il se concentrait autant qu’il serrait les mains sur la créature. Il devait faire le plus qu’il pouvait pour affaiblir le Roi de la Nuit. Il devait le plus qu’il pouvait pour affaiblir Rhaegal. Quitte à le tuer en essayant de contrecarrer le premier.
Ses crocs se plantèrent dans la chair pourrie de la gorge et il eut un haut le cœur, quand bien même le dragon ne sembla en avoir cure. Le dragon vert continua d’attaquer encore et encore. Mais il sentait bien l’affaiblissement de ce dernier. Il sentait la douleur dans ses bras et son torse comme la sienne.
Il sorti un instant de la peau écailleuse et il se rendit compte qu’ils perdaient de l’altitude. Un peu plus loin, Daenerys formait des murs de feu sur l’armée des morts, et ses dothrakis, il ne les distinguait pas.
Il ne voyait pas le Roi de la Nuit de son perchoir. Il ne voyait que les yeux bleus, devenant blancs durant quelques instants, de Viserion qui semblait n’avoir cure d’être mis en pièce. Il était mort, il ne ressentait rien. Ni la fatigue, ni la douleur. Ni la peur. Ce que son frère ressentait lui. En plus d’une profonde tristesse face au dragon gelé.
Ils allaient tomber, finit-il par penser en voyant le sol devenir de plus en plus proche, quand bien même Rhaegal grognait, hurlait et mordait contre le corps face à lui. Ce corps qui hurlait, griffait et mordait tout autant et s’arrêtait des fois pendant quelques secondes.
« A terre ! » hurla-t-il à la créature mais ce dernier ne semblait vouloir l’écouter. D’un coup, il eut l’impression d’avoir perdu la connexion qu’il avait eu avec le dragon depuis son arrivé à Dragonstone. Sans comprendre, il sentit ce dernier s’arracher des griffes de son frère pour cracher le feu sur celui-ci.
Avant de s’effondrer au sol, avec lui hurlant sur son dos.
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Les morts avaient finis par entrer dans la cour. Elle le savait aux tensions des adultes autour d’elle alors qu’elle continuait de conter des histoires et chanter des chansons pour éviter aux enfants de percevoir ces dernières. Pour éviter qu’ils n’entendent les cris qui passaient par les fenêtres de la salle. Pour éviter qu’ils n’entendent l’acier pénétrer les corps.
Les bruits tapants sur la porte la firent sursauter autant que les enfants et les autres personnes dans la pièce. Les plus jeunes se mirent à hurler tandis qu’elle leur disait à tous de se mettre au fond de la pièce. Elle savait en soit que cela ne changeait rien qu’ils soient au devant des morts ou contre le mur. Ils étaient enfermés ici.
Et si les morts passaient la porte sans que personne n’essaye de les en empêcher (bien sûr que personne ne pourrait ils se battaient tous pour leur vie à l’instant), ils mourront là.
Vère se cramponna autant à sa main qu’au bras de Sam. Et elle ne pouvait s’imaginer lâcher la main de la jeune femme. Qu’importe qu’elle doive fuir ou non. Elle mourrait au même endroit que l’homme qui l’avait vendue aux Boltons, pensa-t-elle avec ironie.
Les femmes et les enfants hurlèrent en voyant les membres des morts passer à travers les meubles qu’ils avaient érigés en défense. Et elle se cramponna encore plus à la main de Vère, attendant son destin la tête haute.
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Il fût réveillé par le museau de Ghost contre sa tempe. C’était humide et froid, signe que les loups et les deux direwolfs étaient venus à bouts de plusieurs morts avant de le retrouver. Il regarda autour de lui et vit l’immense corps vert de Rhaegal non loin de lui. Il avait dû glisser de l’intérieur de ses ailes, de ses griffes.
Il ne savait pas pourquoi le dragon l’avait protégé, alors qu’il l’avait condamné à mourir contre son propre frère.
Mais il était en vie. La tête lui tournait et il avait l’impression d’être qu’un amas de bleus et d’os brisés mais il était en vie. Combien de temps avait-il était inconscient ? Il le sût en regardant vers Winterfell, d’où les flammes sortaient tandis que les morts escaladaient les murs tandis que les siens combattaient comme ils pouvaient.
La porte était grande ouverte. Comme défoncée par un immense corps. Le loup pensa aux géants que le Roi de la Nuit avait dû trouver, pour les avoir dans son armée. Il espérait que quelqu’un ai eu raison de ces derniers, s’il y en avait plusieurs.
Ghost le poussa sur ses deux jambes, flageolantes encore quand il se mit droit. Il regarda Nymeria qui avait tant grandi. La louve d’Arya lui ressemblait. Sauvage, féroce. Sa sœur lui avait dit que sa direwolf était devenue chef de meute, qu’elle l’avait vu en remontant au Nord. Elle avait réussi à la ramener pour la bataille. Avec sa meute de loup qui avait vu le pire avec la guerre.
La louve le regarda un instant avant d’hurler et elle parti avec sa meute vers la masse noire des morts qui continuait à courir vers le château.
Il fût rattrapé par son propre loup quand il essaya de faire un pas.
« Amènes moi au souterrain tu veux bien ? » demanda-t-il à son compagnon en s’accrochant à son encolure.
Il devait passer par les souterrains pour retrouver Bran au bois aux dieux. Il devait arriver à tenir à l’intérieur sans Ghost qui partirai sûrement avec ses congénères pour continuer à se battre. Il vit le dragon de Daenerys mettre en flammes à nouveaux la masse noire devant les remparts mais cela ne servait plus à rien maintenant. Les morts étaient à l’intérieur.
Et à moins de faire brûler leurs hommes avec, la reine dragon ne pouvait mettre le feu à la cours.
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Elle était bouche-bée devant les corps qui marchaient vers elle. Elle voulait hurler. Elle voulait vomir. Elle voulait sourire à l’ironie de l’instant. Elle voulait faire tant de chose et pourtant elle était figée face aux morts qui avançaient vers eux.
Rickon était en tête du petit groupe des loups morts durant ces dernières années. Elle fût dans un sens heureuse de pas y voir le cadavre de sa mère, de son père ou encore celui de Robb. Pourtant, elle ne pouvait lâcher celui de Rickon, son petit-frère, son doux petit-frère, des yeux. Elle avait envie d’hurler. Elle voulait pleurer.
La main de Vère la serrait encore plus à présent.
Les bruits surpris derrière elle quand son frère cadavérique se mit à genoux, elle les entendit. Mais elle n’en fit aucun. Ses pensées tournaient en boucle. En litanie le nom de son petit-frère tournait ainsi que des excuses. Des regrets pour ne pas avoir réussi à le sauver.
« Descendant de mon sang » la voix enfantine qu’elle entendait encore à l’intérieur de son crâne n’était plus. C’était une voix étrange, déformée. Comme mangée par quelque chose et elle eut un haut-le-cœur en y pensant. « Que veux-tu que nous fassions ? »
Protégez Jon. Arya. Bran. Protégez la meute. Protégez Brienne. Theon Mon peuple. Protégez le Nord. Avait-elle envie de dire. Mais rien ne passa ses lèvres. Pourtant, Rickon et les autres se levèrent comme un seul homme.
« Ainsi soit-il. »
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Le bois aux dieux étaient toujours comme il l’avait quitté quelques jours plus tôt. Enneigé d’une neige immaculée. Pourtant, en son centre se tenait son petit-frère ainsi que le loup perdu et les hommes de ce dernier. Bran le regarda avancer, sortir de la galerie souterraine, avant de détourner le regard vers les Autres qui marchaient vers eux, qu’importe les flèches que Theon et ses hommes lançaient sur eux.
En un regard, il remarqua que la louve sauvage n’était pas là. Ils allaient devoir combattre les généraux du Roi de la Nuit sans elle.
Theon sourit en le voyant et il sorti Longclaw de son étui. Les loups et les sèches allaient danser avec les morts.
L’acier de son épée grinça contre celle de l’Autre qu’il avait face à lui et plusieurs sons similaires se firent autour de lui quand les sèches et son frère adoptif firent de même. Il n’entendit plus que ce son. Plus que le son dur de l’acier cognant contre l’acier glacé. Le son des respirations hachées dû à l’effort et des cris de force que lui ou les autres hommes pouvaient pousser. Le son de douleur quand l’un se faisait toucher.
Le son d’un corps tombant au sol.
Il serra les dents en voyant les Autres vainqueurs s’arrêter de bouger, tout simplement, les regardant se battre. Il serra les dents en forçant son arme contre celle au dessus de sa tête alors que le Roi de la Nuit avançait maintenant dans le bois aux dieux des Stark.
Une seconde d’inattention lui valut de se faire envoyer à terre, plusieurs mètres plus loin, aux pieds de son frère qui ne l’était plus vraiment.
« Contre le barral. » lui fit-il alors qu’il se relevait difficilement. « La dague dans le cœur. »
Il acquiesça sans le regarder. Ses yeux étaient perdus sur la silhouette d’Arya qui semblait épuisée, couverte de sang (sûrement autant du sien que celui d’un autre) et sa propre dague à la main. Ses yeux étaient perdus sur la silhouette étrange du cadavre qui suivait sa sœur mais qui ne cherchait pas à lui faire du mal. Il la suivait simplement, comme une ombre.
Un hurlement de loup, Ghost pensa-t-il, se fit derrière le rempart et Theon ainsi que lui et Arya hurlèrent en s’élançant vers les Autres et leur Roi une nouvelle fois. Il ne remarqua que quand sa lame rencontra celle du Roi mort que d’autres cadavres suivaient la louve sauvage et s’étaient lancés contre les Autres.
Il devait le faire avancer vers l’arbre sacré. Il devait l’amener au pied de ce dernier, vers Bran qui était perdu dans d’autres yeux à présent. C’était une danse longue et fragile. Le Roi face à lui devait savoir comment il pouvait mourir (de la même façon qu’il était né) et ne se laisserai pas mener à la tombe facilement.
La lame de Theon transperçant le ventre de son adversaire fût ce qui lui donna l’avantage pour renvoyer ce dernier vers l’arbre aux feuilles rouge sang. Le sourire du loup perdu lui donna l’envie de faire de même.
Cette envie disparue en voyant la dague de glace transpercer la gorge de ce dernier.
Arya hurla le nom du perdu tandis que Bran hurlait le sien. La louve et lui coururent leurs armes aux poings. Les cadavres derrière eux firent barrage entre les Autres et leur Roi, qui les regardait avec un sourire en coin. Qu’importe qu’ils foncent tous deux vers la mort.
Longclaw barra l’épée de glace mêlée d’acier du premier mort dans un tintement violent tandis que la brune venait de figer sa dague dans l’estomac de celui-ci. De tout ses forces, de toute sa rage, de tout son envie d’hurler à la lune la mort d’un membre de sa meute, le loup blanc poussa sur sa lame, forçant le cadavre ambulant à rencontrer de son dos l’arbre millénaire.
La main de celui-ci attrapa la gorge de sa sœur mais elle sourit, attrapant la dague qu’il avait laissé tomber de sa main à l’instant, le coupant sur l’entièreté de sa paume, avant de la planter dans le cœur mort de l’homme de glace.
Le mort ne bougea plus. Devenant peu à peu entièrement glace avant de se fissurer et de s’effondrer au sol. La dague toujours plantée dans l’arbre des dieux avec, accroché à celle-ci, un cœur bleu et mort.
Arya et lui se regardèrent quelques secondes, tout deux au sol épuisés, avant d’entendre les Autres hurler en se décomposant derrière eux. Avant d’entendre la chaise de Bran avancer lentement. Avant d’entendre le gargouillement du sang qui sortait toujours du corps de Theon.
Elle fût la première à arriver vers lui, les larmes commençant déjà à dévaler ses joues alors que son petit-frère le regardait de son siège. Il tomba à genoux aux côtés des membres de sa meute, aux côtés du loup qui se mourrait dans son propre sang.
Les cadavres autour d’eux, toujours debout qui les avaient aidé et protégé s’agenouillèrent en regardant le sol. Comme pour respecter le loup qui était tombé au combat.
« Chuut. » disait Arya en sanglotant. « Chuut. Ça va aller. Ça va aller Theon. » disait-t-elle en boucle en caressant les cheveux roux alors que les yeux bleus la regardait avec terreur.
« Tu es à la maison Theon » déclara Bran avec un sourire doux et les yeux bleus se tournèrent vers lui. « Tu peux te reposer. »
Le corps du loup perdu arrêta de bouger tandis que les cadavres autour d’eux se relevèrent comme s’ils n’étaient qu’un. Le plus en état, il ne savait plus d’où le visage lui disait quelque chose mais il n’en avait cure (il saignait trop à l’instant pour en avoir cure, sa meute avait perdu un membre et elle pleurait sa mort), s’avança de deux pas vers eux avant d’ouvrir la bouche.
« Nous devons nous retourner, descendant de mon sang. La meute survit. »
La voix était si déformée qu’il mit un temps à la comprendre. Et il eut envie d’hurler que la meute venait de perdre l’un d’eux. Mais il n’en fit rien. Il regarda les cadavres partir, écoutant la louve sauvage pleurer en berçant le corps mort du loup roux dans ses bras.