The Dragon is alone, the Wolf is mutiple [& the Lion is in cage]

Chapitre 6 : 6

2587 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/03/2024 14:11

Il savait que, techniquement, il n’avait pas à le faire. La rousse n'avait jamais exigé quoique ce soit de lui après tout, ni même les seigneurs nordiens pourtant si à cheval sur la tradition. Le temps était à la guerre, alors les traditions de cour n’étaient pas très regardé de près actuellement. Cela se faisait surtout en temps de paix, quand chaque parti pouvait prendre le temps de faire languir l’autre à sa convenance.

Eux n’avaient pas cette opportunité. À vrai dire, le loup blanc était quasiment sûr que sa cousine n’aurait jamais crû avoir le droit d’être courtisée. Les monstres lui avaient pris tant et tant que la jeune fille rêvant d’amour et de bonheur avait presque entièrement disparue sous une armure de glace.

Elle avait été mariée deux fois, fiancée une de plus, mais aucun d'eux n’avait essayé d’avoir ses faveurs avant cela. Alors il serait le premier à le faire.

Le loup ne savait pas réellement comment s’y prendre. Il avait certes une très bonne éducation, mais en bâtard, Catelyn Stark n’avait jamais trouvé bon de lui faire enseigner les manières de courtiser une femme. Il n’avait à l’époque de toute manière qu’une idée en tête : entrer dans la Garde de Nuit où il n’aurait jamais eu besoin de telles choses.

Quel bel idiot il avait été, vu qu’il assez rapidement rompu ses vœux avec une femme, elle aussi, aux cheveux de feu.

Mais autant cela s’était fait naturellement avec Ygritte, autant il savait qu’il devrait faire plus avec sa louve de compagne.

Alors il se promenait avec elle quand elle le désirait. Il la berçait dans ses nuits sombres. Il l’écoutait dans ses explications politiques qu’il ne comprenait qu’à moitié. Et il lui enlevait ses larmes quand les cauchemars étaient trop présents sur son corps.

« J’ai fais forger cela pour toi. » lui dit-elle, quelques soirs après leur annonce officielle de fiançailles. Le peuple de Winterfell avait hurlé aux félicitations sans remettre en cause leur lien familiaux. Il savait que la rumeur avait dû se propager dans toute la région maintenant.

Le loup grognait de joie à cela. Parce qu'il était possessif envers sa louve et maintenant, tout le pays la savait comme sienne.

Les yeux bleus glacés restèrent un léger moment sur le petit sac en tissu qu’il lui tendait avant que ses doigts délicats ne le prennent. Il savait qu’elle pouvait sentir la dureté du métal à l’intérieur et en deviner la forme. Il vit le moment où un sourire fendit le visage de la louve rousse.

Il vit le moment où la petite fille rêvant d’amour et de bonheur sortie de l’armure de glace qu’elle s’était forgée.

Le bracelet était simple certes. Mais les têtes de loups à chaque extrémité étaient faite avec le plus grand soin. Deux pierres bleus faisaient les yeux de l’un tandis que deux autres, grises, se tenaient sur le deuxième loup.

Il savait que c’était peu. Dans une autre vie, dans un autre moment, il aurait pu la couvrir de pierres précieuses, de chants et de longues danses comme elle l’avait toujours imaginé enfant. Mais aujourd’hui, le loup savait qu’elle n’avait pas besoin de plus.

Le sourire et la chaleur dans les yeux glacials étaient tout ce qu’il avait besoin pour savoir qu’il faisait bien.

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La louve était accoudée à la rambarde au dessus du terrain d’entraînement avec la saphir à ses côtés. En dessous d’elles, se trouvaient le loup blanc accompagné de son fidèle conseiller ainsi que le lion et le sauvageon.

Les yeux glacés se perdirent un instant dans les joutes amicales que les quatre hommes se lancèrent. Elle n’aimait pas le son du fer, encore moins après cette guerre face aux morts. Mais les voir rire, les voir sourire, les voir jouer, parce que c’était clairement ce qu’ils faisaient tous, l’aidait à oublier que l’un pouvait se blesser à tout moment.

Tormund attrapa Jaime par la nuque pour le féliciter d’elle ne savait quoi et elle remarqua le sourire doux sur les lèvres de sa chevalière. Brienne n’était pas subtile. Tormund non plus à vrai dire. Il allait droit au but et tant pis s’il y avait quelque chose ou quelqu’un sur son passage.

Jon lui avait parlé des coutumes sauvageonnes et elle l’avait regardé plusieurs secondes comme si elle avait vu un loup à la place de son corps. Puis elle avait rit, à en verser une larme, parce que par les dieux elle voulait voir le roux essayer de kidnapper la blonde.

Vraiment, c’était une image qu’elle aimerait voir un jour.

Le quelqu’un sur le passage de l’homme du grand Nord était Jaime. Pourtant cela ne semblait pas un brin le dérangé, surtout pas vu les gestes qu’il faisait en direction du blond.

Il devait avoir un genre.

« Brienne ? » la chevalière tourna son regard vers sa dame, interrogations dans les yeux. « Connais-tu les traditions sauvageonnes concernant la cour ? »

« Non ma Dame. » répondit-elle en fronçant les sourcils. « Pourquoi cette question ? »

« Oh pour rien … » fit-elle avec un dernier regard sur le roux jouant avec les cheveux dorés du lion alors que ce dernier venait de l’esquiver. « Une autre question Brienne, ne trouvez-vous pas que Tormund et Ser Jaime sont plutôt proches ces derniers temps ? »

La saphir regarda à son tour dans la cours alors que le loup blanc relevait son visage vers elles. Il sourit à la rousse, la faisant sourire à son tour et elle ne remarqua pas le regard de son amie se perdre sur les deux hommes qu’elle avait mentionné.

« Il est vrai votre altesse. » finit-elle par dire quelques secondes plus tard. « Nous sommes souvent tous les trois à vos côtés ou ceux du roi, cela rapproche. »

Un dernier regard sur les quatre hommes, qui furent rejoint par Gendry et la louve sauvage, et elles se retournèrent au bureau de la Reine de glace.

Elle avait un rendez-vous avec Varys après tout. La pause n’avait que trop durée.

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Combattre sa sœur était une chose qu’il n’avait pas espérer mais c’était un entraînement comme un autre. Il lui avait appris bien des choses étant enfant. Mais cela faisait tant d’années. Son style de combat avait changé, sa vision du combat avait évolué. Il se doutait que celui de la dernière louve face à lui également.

Bien plus que le sien par ailleurs, découvrit-il en se battant contre elle.

Chaque coup était décisif, près à être mortel à seulement quelques centimètres de son corps, de sa peau et de sa cuirasse de protection. Ce style, il ne lui avait pas appris. C’était une vie sur les routes face à une formation plus académique. Quoique, combattre des morts et des sauvageons n’étaient en soit pas très académique pour le reste de Westeros.

Il savait qu’elle avait appris avec bien des hommes différents, dont Sandor Clegane, qui n’était jamais loin de ses sœurs quand bien même il disait toujours qu’il ne tarderai pas à partir pour King’s Landing.

À croire qu’il voulait repousser l’échéance toujours plus proche de sa possible mort et de sa vengeance.

Ou peut-être attendait-il le moment propice, au milieu de la guerre qui allait arriver, pour se faufiler jusqu’à son frère.

Il ne fallait pas croire que le chien était si différent des louves. Elles avaient toutes deux apprises de lui, la plus jeune sûrement plus.

Le loup blanc en était reconnaissant. Quand bien même l’homme n’accepterai jamais aucun remerciement ou sentiments de sa part. Alors il le laisser traîner sa patte dans les couloirs de la ville et du palais comme s’il était un chevalier servant la famille Stark.

Parce que, d’une certaine manière, il l’était sûrement.

Du moins pour les deux filles qu’il avait eu sous son aile, pensa-t-il en regardant l’homme bourru commenter le combat avec Gendry et la louve sauvage qui lui rendait ses critiques et ses remarques avec sa hargne habituelle.

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La louve était dans son bureau quand le dragon entra sans même prendre la peine de toquer, telle la reine qu’elle se pensait être avec sa couronne à moitié brisée et ses terres inexistantes. Elle en avait déjà les crocs grinçant alors que la blanche n’avait pas encore ouvert la bouche. Cela commençait bien.

Elle décida de faire comme si elle n’était pas là. Si elle voulait tant rester debout, qu’elle le fasse. Le silence était froid comme la neige qui tapissait le sol dehors et la louve rousse vivait terriblement bien dans ces températures alors que le dragon allait finir par trembler. Alors elle retourna à ses comptes.

Le silence dura un petit moment et elle pouvait voir aux mains serrées de sa vis-à-vis que cette dernière n’aimait pas être ignorée. Mais au moins elle semblait avoir appris un certain sens de la mesure, derrière lequel se trouvait sans doute Varys.

Elles étaient toutes deux Reines. Ce n’était pas une Lady et une Reine qui allaient discuter mais deux monarques voulant le bien des leurs. Daenerys devait apprendre à parler avec des gens au même niveau qu’elle sinon elle ne pourrait jamais aider son peuple en le regardant du haut de son si désiré trône de fer.

« Vous voulez quelque chose, Daenerys ? » demanda-t-elle enfin en relevant son visage et l’ensemble de son corps de ses documents. L’autre femme se masqua d’un sourire hypocrite, remplaçant la haine que la rousse avait bien vu ne serait-ce que quelques secondes.

« Je voudrai que nous discutions de vos fiançailles. Et de nos accords en tant qu’alliées pour aller défaire Cersei Lannister. »

La louve rousse ferma son livre de compte et s’installa plus confortablement dans son siège, tout en invitant son invitée à faire de même. Même si celle-ci s’était invitée toute seule. La reine blanche disait avoir la destinée de son côté mais elle ne semblait pas au courant que cette destinée pouvait se défaire aussi facilement qu’un couteau glissant contre la peau tendre de son cou …

Ou des crocs, pour ce qu’il en était.

« Ne devrions-nous pas parler de tout cela avec nos conseillers ? » lança-t-elle tout de même. « Après tout, ces derniers sont toujours d’une aide précieuse, surtout quand nous n’avons pas la connaissance sur certains sujets. »

Elle savait que ce n’était peut-être pas la bonne idée de piquer le dragon avec un bâton. Mais cela était si drôle de voir cette reine vouloir gouverner un monde qu’elle ne connaissait que par des histoires centrées sur une seule famille : la sienne.

Le sourire de Daenerys se fit plus colérique quand bien même elle essaya de le cacher. Mais la glace reflétait bien trop la lumière du feu.

« Je m’étais dis que nous pouvions parler de cela seule à seule, de Reine à Reine. Après tout, si vous épousez mon neveu, vous êtes de ma famille. »

Si, et seulement si, Jon voulait faire parti de cette dernière et la louve savait très bien que ce n’était pas le cas. Il était un Stark et le resterai jusqu’à la fin de ses jours. Jamais un Targaryen. La meute ne considérait pas ce dragon venant d’un autre monde comme de la famille. Surtout pas quand celui-ci menaçait sans cesse de brûler leur maison et les membres de la meute.

Savait-elle que ses négociations n’étaient rien de plus qu’une étape afin de la tuer, elle aussi, à King’s Landing, aux côtés de la lionne et de ce stupide trône de fer ?

« Parlons donc. » dit-elle alors, plaçant ses mains sur son bas-ventre afin d’épousseter sa robe. « J’imagine que vous voulez que je rompe mes fiançailles avec Jon afin que vous puisez le prendre comme consort et affirmez un peu plus votre pouvoir sur le trône avec un Stark à vos côtés. J’imagine que si je dis non à cela, vous allez encore menacer la vie des mes gens en disant que vous alliez mettre la ville et le château à feu et à sang. »

Elle s’amusait à voir la bouche de la reine de feu s’ouvrir comme si elle ne s’était pas attendu à ce que le loup blanc parle des menaces qu’elle avait prodigué envers eux. Si naïve. Si enfantine enfant d’été.

« J’imagine que vous savez que Bran possède toujours ses pouvoirs de vervoyant et peut donc très bien retourner Drogon contre vous si je le souhaite. J’imagine que vous savez que votre armée est finie si je donne l’ordre à mes hommes de les tuer. »

« Comment osez-v - » commença la blanche en se levant avec colère.

« J’ose » la coupa-t-elle en se levant de manière bien plus calme. Froide. La glace contre le feu. « J’ose parce que vous m’avez menacée dans ma propre maison alors que je vous ai offert un toit, de la nourriture et un lit où dormi, simplement parce que vous pensez avoir un nom qui veut dire quelque chose. »

« Je suis une - »

« Targaryen. Oui nous le savons. » elle roula des yeux et vit très bien que Daenerys voulait la brûler avec son regard améthyste. « Mais votre maison ne vaut plus rien. Elle est morte avec la mort de Rhaegar, il y a plus de vingts ans, alors que Robert Baratheon le tuait. »

Elle n’avait pas besoin de regarder sa rivale pour que savoir que celle-ci bouillait de rage. Mais elle le fit tout de même. Droite et rigide comme la glace qu’elle était alors que le feu crépitait encore et encore, prêt à exploser à sa figure. Elle s’en fichait. Elle était plus forte que ce feu draconique.

« Je vous tuerez tous. Vous, Jon et votre stupide famille et vos stupide gens. »

« Ces stupide gens sont le peuple que vous voulez gouverner. » reprit-elle. « Mais ces derniers ne voient rien d’autre qu’un autre dragon et le dernier qu’ils ont eu était un monstre. »

Elle ne sût pourquoi mais ce mot sembla ébranlé la blanche. Comme si une mention de son père calmait la colère et le feu en elle. La louve se demanda un instant si Aerys pouvait être la seule chose qui empêchait sa fille de devenir comme il avait pu être.

« Vous ne voulez pas être comme votre père n’est-ce pas ? » demanda-t-elle avec voix plus douce.

Elle n’eut pas de réponse. Car quelques secondes plus tard, la reine de feu avait quitté la pièce.

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