The Dragon is alone, the Wolf is mutiple [& the Lion is in cage]
Le non-roi loup s’approche de sa reine avec un sourire sur les lèvres. Cette dernière avait passé la journée dans ses bureaux, dans la cours du château avec ses conseillers, afin d’encore et toujours pouvoir être la régente la plus humaine et douce qu’il soit. Il savait que certains les voyaient comme une nouvelle version de leur père et Catelyn. Il savait qu’ils voyaient en lui le juste et fidèle à sa terre et en elle la douce et la maternelle.
Il savait qu’ils avaient tords. Bien que c’était l’image qu’ils donnaient d’eux au peuple.
Le loup blanc n’était pas juste. Il était protecteur envers sa meute, son peuple, et détruisait ceux qui voulaient s’en prendre à cette dernière. Il n’était pas fidèle. Il avait rompu ses vœux auprès de la Garde de Nuit. Il avait dormi dans un autre lit que celui de celle qui possède son coeur. Mais il ferait tout ce que sa Reine lui demanderai. Qu’importe les moyens, il ferait en sorte de revenir avec sa proie entre les dents. Sanglante ou non, comme à son bon vouloir.
Sa Reine.. Sa Reine était douce et maternelle. Mais elle était impitoyable, calculatrice et jouait à des jeux qu’il n’arrivait qu’à moitié comprendre. Elle était la plus tendre des louves avec ceux qu’elle considérait comme sien mais ses crocs tranchaient comme une lame aiguisée quiconque essayeraient de s’en prendre à eux. Elle avait un instinct pour gérer, pour trouver des solutions, pour soutenir ses gens. Pour régner. Comme si elle était faite pour ça.
Elle avait été élevé pour cela. Lui pas réellement.
La louve sourit en le voyant, de cette manière qui fait disparaître la glace qui soit disant la compose pour faire fondre son être entier. Il lui embrasse sa main gantée et elle rit presque.
Il se demande ce qu’il a pu faire pour mériter cette Reine dans sa vie. Cette louve liée à lui.
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La rousse n’a aucune nouvelle du dragon. Varys essaye de parler avec sa reine fictive mais elle ne démord pas de son silence. Mais elle n’en avait cure. Cela permettait aux hommes, les siens comme ceux de cette reine étrangère, de se reposer et de reprendre des forces. Elle avait même eu des nouvelles du commandant des armes de la blanche, Grey Worm, commençait à marcher correctement avec ses béquilles et était prêt à se faire poser un remplacement le plus rapidement possible.
Quand les Mestres pourront, a-t-il ajouté, en voyant le nombre de ses hommes encore dans des lits de fortunes près du sien.
Est-ce que cela faisait rire la louve, d’entendre que le fidèle bras armé de la reine de feu soit plus compatissant et apte à faire passer ses hommes avant lui que cette dernière ?
Oui. Mais cela ne sort pas des bras du loup qui partage son antre.
Elle sait également que Tyrion essaye tant bien que mal de faire venir son frère dans son camp, allant contre les vœux qu’il a juré devant la moitié des représentants du Nord. Ce qui n’arrivera pas, car le lion mutilé a bien trop peur pour la lionne qu’était sa jumelle et pour, si elle avait deviné juste, le lionceau qu’elle portait en elle.
Et, son ancien mari avait tendance à oublié ce détail, mais Jaime était un homme d’honneur. Malgré sa réputation qui disant tout le contraire.
La rousse n’avait aucune nouvelle du dragon.
Alors quand elle apprit que la Reine de feu avait prit son dragon et ses troupes les plus valides pour partir en guerre, en pleine nuit et laissant les trois quarts de sa suite dans les griffes de la louve, cela changea totalement la donne du jeu.
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« Votre reine est stupide. » lança Arya avec son air détaché, cet air qu’il apprend à aimé de plus en plus, parce qu’elle pouvait être le fou qu’elle avait toujours été enfant tout en ayant l’air des plus sérieuses possible.
Il se retint difficilement de pouffer à cette voix sans intonation et aux visages de la fille de Nath et Tyrion la bouche grande ouverte. Grey Worm, par contre, regardait la table autour de laquelle ils s’étaient réunis avec les sourcils froncés. Comme s’il cherchait à comprendre un puzzle dont il lui manquait bien trop de pièces.
« Elle a bien du vous avoir laissé des instructions non ? » reprit Sansa, comme si l’intervention de la jeune louve n’était jamais passée par ses lèvres. Les gens de la Targaryen se regardèrent mais aucun n’ouvrit la bouche « Splendide. »
Il savait que la reine de glace comptait déjà le nombre de toit qu’il allait falloir accorder à ces gens qui n’étaient pas les siens, de repas, de meubles et de laines. Cherchait la moindre façon qui ferait en sorte de coûter le moins possible à son peuple tout en offrant le plus possibles à ces perdus, laissés pour comptes.
« Elle était très silencieuse depuis plusieurs jours maintenant. Cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille. » commença le petit lion, faisant presque ricaner sa louve de manière grinçante. « Mais de là à partir avec des troupes si petites et sans renforts... »
« Notre reine a souvent disparu pour revenir plus forte encore. » la coupe Missandei, cherchant probablement à essayer de donner une raison à ce départ soudain.
Jon se sent presque triste pour elle. Cette jeune femme qui a suivit sa reine dans un autre continent, essayant de la conseiller encore et encore mais n’ayant qu’un mur pour oreilles depuis le moment où la blanche a posé son pied sur le sable de son lieux de naissance. Cette jeune femme qui a presque tout perdu une nouvelle quand son amant été alité et délirant.
Et pourtant, elle essayait encore de trouver une raison, de couvrir sa reine qui ne l’était désormais plus vraiment.
« Elle ne reviendra pas en tant que Reine des Sept Couronnes si c’est cela que vous insinuez. »
Sansa leva les yeux au ciel à l’intervention de Rhodes. Il lui embrassa la main à cela et elle reprit un visage posé après lui avoir lancé un regard. Il savait qu’il ne devait pas faire ce genre de gestes durant les réunions, ils en avaient parlé. Elle avait encore du mal avec l’affection pure et innocente qu’il pouvait avoir des fois, et ce n’était pas l’endroit pour cela de toute manière.
Mais il savait que cela l’aidait à se recentrer quelques fois. Il avait remarqué cela maintenant. Il commençait de plus en plus à remarquer des petits détails dû à leur nouvelle situation. Il voulait les garder dans son être jusqu’à que la Longue Nuit l’emporte.
Missandei ravala les prochains mots qu’elle voulu prononcer.
« Que faisons-nous ? » demanda Jaime, regardant directement la Rein de glace, comme si elle tenait toutes les réponses du monde entre ses mains blanches.
Des fois, le loup se disait que c’était le cas. Des fois, il se rappelait que ce n’était qu’un masque et de la stratégie préventive.
Et il n’en fallut pas plus que pour tous se mettent à parler en même temps, haussant la voix peu à peu. Il pouvait entendre deux camps distincts, et de façon non surprenante. Ceux qui voulaient aller rejoindre Daenerys et – probablement – rejoindre sa guerre à faire tomber Cersei et ceux qui décidaient qu’ils n’avaient rien à faire dans ce combat.
Il savait que la rousse avait un avis assez tranché sur la question. Ils avaient trop de pouvoirs pour que la lionne essaye de les mettre entre ses griffes. Ils pouvaient trouver un arrangement avec celle-ci, si elle était dans un bon jour.
Il n’y avait pas besoin de guerre. Juste de diplomatie et de bureaucratie.
Le Nord était le Nord depuis maintenant trop longtemps que qu’il retourne sous la Couronne.
Mais la Longue Nuit avait changé la donne. Les dragons et leur mère avaient changé la donne. La guerre contre les morts et l’aide inexistante de la reine lionne avait changé la donne.
Ce n’était pas que le Nord maintenant. C’était le Val d’Aryn et le Conflans. C’était trois régions sur sept qui voulaient fuir ceux qui ne connaissaient pas l’hiver. Qui ne connaissaient pas les Morts.
Et le Dragon les voulait pourtant toutes sous son joug. La Lionne les voulait toutes sous son joug. La louve voulait juste son foyer en sécurité.
Ce n’était pas une guerre auquel ils participeraient avec plaisir. C’était une guerre de nécessité. Mais, comme la reine du Sud avant eux, ils pouvaient regarder cette guerre de loin, et aller terrasser la gagnante après coup.
Ce n’était pas comme cela que Ned Stark leur avait appris à se battre. A être fourbe et à attendre que l’ennemie soit déjà plus ou moins à genoux pour l’avoir à sa merci. Ce n’était pas la façon non plus de Catelyn Stark. Mais c’était ce qu’ils connaissaient à force de jouer à des jeux de pouvoirs.
C’était ce que Cersei, Tyrion, Little Finger avaient enseigné à la louve rousse. C’était ce que se battre contre des êtres infatigables et incapables de mourir lui avait enseigné.
C’était se battre avec les outils et les points forts de chacun.
Le loup regarda une nouvelle fois sa Reine, qui était perdue dans ses pensées pendant qu’autour d’eux leurs cours et celle de la blanche se battent à force de mots, d’espoir et de mensonges.
Il la regarde et sait qu’elle finira par trouver la décision qui convient le mieux à ce que eux veulent. A ce qu’il faut de mieux pour leur peuple, pour leur gens. Pour les enfants qui naissent dans les mois futurs et années futures.
Il le sait. Comme il sait que le loup est plus fort en meute et que le dragon est un être bien trop solitaire pour faire face. Comme il sait que sa meute a survécu à des enfers bien différents pour se retrouver. Comme il sait que la Reine de glace est bien plus chaleureuse que la Reine de feu.
Comme il savait que le bracelet d’argent qui lui a offert serait parfait à son poignet, comme il le voyait à l’instant.
Sa main retrouva celle de la rousse et celle-ci serra ses doigts une fois.
Une fois, pour retrouver du courage, pour reprendre de la force. Pour faire face à ces hommes et femmes qui se disputent à coup de mots aussi aiguisés que des lames.
Une fois. Et la Reine se lève. Et le silence se fait.
« Bien. Nous avons beaucoup de préparatifs à faire. Je vous prie de bien vouloir m’écouter. »
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Ils reçoivent, quelques jours plus tard, un corbeau venant de Visaigues. Disant que la reine dragon avait été aperçu non loin du château avec ses troupes. Le parchemin demandait s’ils devaient se mettre en mode attaque ou juste la laisser passer et faire comme ils n’avaient rien vu.
Leur plan était de la laisser passer. De la laisser aller jusqu’à Cersei, comme elle voulait tant le faire. Mais un corbeau était déjà parti pour King’s Landing afin de prévenir la reine lionne de cette arrivée soudaine. Le Nord n’avait, après tout, jamais fini les négociations avec le dragon. Ni plus qu’il n’avait porté le genoux au sol.
Savoir où les deux camps étaient, les regarder de loin pour un temps.
Elle n’aimait pas ce plan. Elle ne l’avait pas prévu depuis assez longtemps. Mais elle n’avait pas réellement de choix actuellement. Elle n’allait pas lever ses armées dans une guerre qui ne la regarde pas.
Pour l’instant.
Alors elle joue les douces colombes, hypocrites et niaises. Annonce au Lion ce qui se passe sur ses terres, leurs terres, comme une preuve d’une loyauté qui n’existait plus depuis des années. Laisse marcher le Dragon sur ses terres comme si elle en avait l’autorisation. Regarde de loin ce combat entre deux monstres affaiblis et à moitié morts, regagnant des forces en attendant la suite.
Si la reine lionne gagnait, alors elle pouvait espérer une sortie des Sept Couronnes avec une guerre rapide. Peut-être même un traité de paix si leurs émissaires jouaient correctement leur rôle.
Si la reine dragon gagnait, cela serait une guerre rapide. Aucun doute n’était possible. La blanche ne desserrait jamais ses serres du trône de fer, qu’importe les pertes, qu’importe l’état de son armée. Elle en avait déjà eu la preuve durant ces semaines de politique sans fin.
Sansa n’aimait pas le plan qu’elle avait confectionné en six minutes maximum au milieu de la cohue. Elle n’aimait pas non plus l’idée de devoir renvoyer la jeune fille de Nath, le lion et le reste des hommes de la créature légendaire à sa poursuite mais elle ne pouvait les garder sous son toit.
Ils n’étaient pas les siens. Ils n’étaient pas ses gens. Même si leur reine les avait laissé en arrière, certains disaient pour morts – ce qui aurait pu être le cas si la louve avait été affamée de chaire et de sang, chez un autre hôte qui ne respecte pas les règles anciennes-, même si leur reine les avait laissé là, elle ne pouvait pas s’en soucier.
Elle avait d’autres choses à faire. D’autres gens à prendre en considération. D’autres gens à faire survivre après les dégâts de la Longue Nuit.
Elle avait un royaume à reconstruire.
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‘’Va-t-on rester dans un Hiver sans fin ?’’ s’était-t-il demandé, quelques soirs après avoir découvert que le dragon avait fuit leurs terres. Les histoires de la vieille Nan ne parlait pas de comment l’Eté revenait. Simplement de la terreur et de froideur de l’Hiver qui n’en finissait jamais. Des horreurs dû aux Autres, dû aux morts, et de la tristesse du peuple mourant de faim et de froid.
Il savait que c’était sa façon à elle de les préparer à la guerre, aux terreurs humaines, quand bien même le royaume était encore paisible à ce moment-là. Tout était parti en fumée, en sang et en lames bien des années après que le loup ne commence à sourire aux histoires de leur nounou. Tout comme Rob et Theon, ses deux frères retournés aux dieux.
Il n’avait aucune réponse à sa question. Et il voyait bien qu’autour de lui, personne n’en avait non plus. Après tout, les Autres étaient morts. L’Hiver n’avait plus de raison de rester, d’exister. Plus de raison de revenir. Plus de raison de terroriser le peuple du Nord avec son désespoir et sa faim qui ne s’arrêtait jamais.
Pourtant, la neige restait ferme sous leurs bottes. Boueuse à cause de leurs pas mais présente, comme une présence qui persiste.
Encore et encore.
Ils allaient passer quelques années sous l’Hiver. Il le sentait. Il espérait tout le contraire mais il savait que les dieux préféraient jouer avec qu’eux plutôt que leur rendre la vie facile. Ils ne seraient pas cruels sans cela. Ils ne seraient pas des dieux sans cela.
Il n’a plus pensé aux dieux depuis le moment où il jurait pour la Garde de Nuit. Son manque de foi ne doit pas jouer en sa faveur. Pourtant, le roi loup s’espère à ce que les dieux entendent ses prières. Pas pour lui, il s’en moque. L’Hiver pourrait le prendre à l’instant, aurait pu le prendre avec la Longue Nuit, avec les années au Mur, cela n’aurait pas changé grand-chose pour lui.
Il était un soldat. L’avait toujours souhaité, l’avait juré, l’avait toujours été.
Mourir n’était qu’une étape de plus, la dernière, dans la vie d’un soldat.
Mourir n’était qu’un carreau de flèche, un coup d’épée, une engelure remontant le long de son membre.
Pourtant, le roi loup s’espère à ce que les dieux l’entendant. Pour son peuple qui, après les années de guerres, de fumée, de sang et de lames, devraient vivre dans un Eté calme, ne serait-ce que le temps de refaire leurs toits et le temps de pleurer, panser, ces dernières années de combats.
Pour ses frères, corbeaux ou sauvageons, qui n’ont plus de raisons de se battre, qui n’ont plus de réels lieux de vie, et qui devraient avoir le droit de fêter la fin d'une guerre sans fin et raison, le droit de trouver un toit où vivre.
Pour sa meute qui en a trop vu seul les uns loin des autres, à supporter des fardeaux qu’il ne pourrait sûrement jamais porter et qu’il veut absolument porter pour eux, ne serait-ce le temps que chacun se repose un instant.
Pour sa Reine.
Pour sa Reine de glace qui s’efforce de soulager un peuple inquiet et effrayé par l’Hiver qui s’installe. Pour sa Reine froide qui prie à ses hommes les plus en formes de reconstruire ce qui peut l’être au plus vite, afin que tous possède un toit convenable avant que les températures deviennent trop douloureuses. Pour sa Reine louve qui discute encore et encore avec ses gens, sa suite, pour savoir ce qui convient le mieux à faire. Pour sa louve qui fait en sorte de se faire voir avec Tormund, faisant comprendre à son peuple que les sauvageons ne sont que des hommes comme les autres, qu’ils méritent également un toit et des terres.
Pour sa fiancée de Reine qui mérite de dormir plus de quelques heures sans cauchemars, sans avoir à penser à tout ce qui fait marcher un royaume.
Le roi loup espère. Implore. Ces dieux, leurs dieux, cruels de l’entendre juste cette fois. Toute les autres fois et les prochaines ne sont pas importantes face à celle-ci. Qu’importe qu’ils ne l’écoutent pas dans le futur. Qu’importe.
Le roi loup espère. Implore.
Attendant que le sort leur soit favorable.