The Dragon is alone, the Wolf is mutiple [& the Lion is in cage]

Chapitre 9 : 9

2602 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/04/2024 10:40

La louve soupire en regardant la table de guerre. Elle voit les flèches représentant les Martell traverser les Terres de l’Orage. Elle les voit passer sur ce territoire dont le seigneur n’a beau ne pas être faible, il n’est pas puissant pour autant.

La louve soupire. Cela donnera une alliance peut-être potable contre les deux Reines destructrices, rayant la lionne et le dragon de la carte, mais elle ne serait pas stable. Une fois les Reines détruites, les lances et les cerfs se retourneraient l’un contre l’autre comme s’ils n’avaient jamais bataillé côte à côte l’instant d’avant.

Peut-être, qu’elle s’en mêlera à ce moment. Peut-être qu’, elle n’en fera rien. Elle a déclaré son indépendance. Elle l’a obtenue de force. Elle ne la cédera pas à nouveau.

Mais cela n’était que des suppositions. Des idées parmi d’autres. Des plans possibles parmi des centaines. Après tout, peut-être que le Brief se lèvera pour rejoindre l’alliance. Garant Tyrell avait beau être jeune, ses conseillers ne l’étaient pas. Et quand bien même Olenna avait offert son allégeance au dragon, sa mort permettait à la région de s’y opposer totalement.

Et la Reine de glace savait bien que si les Tyrell avaient une chance de partir en guerre contre Cersei, pour le meurtre de Margaery et Loras… Oh, ils n’allaient pas s’en empêcher.

Comme elle avait dévoré les Bolton pour le meurtre de son frère, des siens. Comme sa sœur avait dévoré les responsables de la mort de Robb, leur mère et peuple.

Les loups avaient la dent dure. Les roses des épines piquantes.

La rousse lança un regard à sa sœur qui acquiesça sans en demander plus. Quelques minutes plus tard, la réunion se termina dans le calme, contrairement à la précipitation dans laquelle elle avait commencé.

Elle allait attendre encore un peu avant de mettre n’importe quel plan à exécution.

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Les lèvres se déchirèrent. Les lèvres s’attrapèrent. Les mains s’agrippèrent. Les mains se lâchèrent. Les dents claquèrent entre elles. Les dents marquèrent les peaux blanches. Les hanches se touchèrent. Les hanches se détachèrent les unes des autres. Les rires s’étouffèrent. Les souffles se coupèrent. Les gémissements passèrent la barrière des lèvres scellées. Les baisers durèrent. Et durèrent. Et durèrent.

Les mains caressèrent. Les lèvres embrassèrent.

Les sourires grandirent. Les rires reprirent.

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Le loup blanc regarda son camarade du grand Nord avec surprise.

« Répète ? » fit-il.

En espérant réellement qu’il avait mal entendu ce que Tormund avait bien pu lui dire quelques secondes avant. Alors qu’il avait passé une si bonne nuit et un si bon réveil auprès de sa Reine. Il se rappelait de ses rires, de ses sourires, de son visage si heureux en ce nouveau matin.

Il espérait vraiment, vraiment, ne pas avoir entendu ce qu’il avait entendu.

« J’ai réussi à voler Brienne et Jaime hier soir. » répéta son ami, bien trop fier de lui.

Le roux ne remarqua pas l’air semi-désespéré, semi-abasourdi de son corbeau et continua à raconter comment il avait réussi son coup. Il avait commencé par Jaime, parce que le lion était le plus facile à assommer et à porter dans sa tente. Puis, il avait attendu que la saphir s’endorme pour la voler à son lit et son sommeil.

Oh, elle s’était débattue. Bien entendu qu’elle l’avait fait. La pierre précieuse était coupante. Mais cela n’avait pas empêché Tormund de réussir son coup. Ensuite, une fois que la jeune femme découvrit leur camarade dans le lit de fortune, enroulé de corde pour pas qu’il ne fuie durant la chasse du roux, elle s’était arrêtée pour commencer à poser des questions.

« Je… » commença le faux Roi. Sans réellement savoir que dire après cela en fait.

Que dire face à ce plan réussi ? Cette cour réussite même, d’un point de vue d’habitant d’au-delà du Mur du moins.

« Qu’ont-ils dit quand tu leur as annoncé la nouvelle de votre… union ? »

« Après quelques cris et menaces, ils ont accepté. » s’amusa son ami, avec un regard qu’il avait trop souvent vu sur le visage de ce dernier.

« Non. Pas de détails. Je te crois sur parole. » le coupa-t-il, avant que le roux ne se lance dans un rapport détaillé de la nuit dernière.

Il n’avait pas besoin de savoir comment la chevalière de sa fiancée était. Ni comment le chevalier de la garde de la Reine était. Non. Cela irait.

Tormund se mit à rire pour toute réponse, lui offrant une grande claque dans le dos. Et il changea de sujet en s’informant des nouvelles informations sur la guerre à venir. Ce que le loup blanc pouvait donner sans penser à la manière dont trois des membres de sa famille, de sa meute, s’amusaient à faire ce qu’il avait pu faire le soir d’avant.

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La Reine rousse haussa un sourcil en voyant son jeune frère venir dans son bureau. Le loup estropié ne s’intéressait plus vraiment à la guerre depuis que le Roi de la Nuit n’était plus. Bien sûr, il s’intéressait au bien-être de son peuple mais cela n’allait pas forcément plus loin. Ses visions l’avaient quitté, ses pouvoirs de possession non. Elle savait qu’il voyageait régulièrement, autant dans les loups de ses frères et sœurs que dans n’importe quel corbeau voyageant sur le territoire des loups.

Et dans un certain dragon, quand l’envie lui prenait.

« Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle, en le regardant se mettre face à elle, comme s’il se soumettait à une audience.

« As-tu des nouvelles de tes espions sur King’s Landing ? »

La question ne la surprit pas réellement. Après tout, son jeune frère avait dû voir du paysage à travers les yeux de Drogon. Que cela lui plaise ou non.

« Pas pour le moment. » répondit-elle avant de reprendre ses comptes. « As-tu quelque chose à me confier à leurs sujets ? »

« Les trois quarts de la ville sont à feu et à sang. Je crois bien que tous les habitants qui ne sont pas nobles ou qui n’ont pas réussi à rentrer dans le Red Keep sont morts, que ce soit du feu, des soldats, ou des retombés de cendre. »

La louve rousse posa sa plume avant de s’asseoir plus confortablement dans son siège. Ce n’était pas une nouvelle étonnante. Pas après les nombreux rapports de ses espions à ce sujet ou des rouleaux venant des deux Reines assoiffées de sang et de pouvoir qui essayaient toujours de la pousser dans leur camp.

Ses espions, pour beaucoup, devaient en effet être morts sous les débris. Mais elle en avait d’autres, qui attendaient tranquillement dans le Red Keep avant de savoir s’ils allaient mourir par l’une des Reines ou l’autre. Elle ne pouvait pas les sauver, ils le savaient, l’acceptaient.

Car ils n’étaient pas espions par volonté de coeur, mais par dette. Et pour beaucoup, l’honneur est bien plus que la mort.

Son père était mort avec l’honneur de sa promesse gardée envers sa sœur. Et il était mort en sachant qu’il avait fait un bon choix pour protéger son neveu.

« Tu as regardé à travers les yeux de Drogon. »

Ce n’était pas une question, ni réellement une accusation. Juste un fait. Auquel le loup face à elle acquiesça, avouant ses actes.

Elle lui offrit un petit sourire.

« Ne t’inquiète pas, j’ai toujours des espions à King’s Landing. Parle-moi de ce que tu as vu, hors la destruction de la ville. »

« Les hommes de Dorne et des Terres de l’Orage se rapprochent, rendant Daenerys plus dangereuse. Elle monte Drogon de plus en plus souvent pour aller brûler autour de la planque de Cersei sans trop y aller. Elle se doute que des barils de feu grégeois sont quelque part et a trop peur de perdre son dernier avantage à cause de ça. »

« Mais cela ne va pas l’empêcher de devenir plus irrationnelle au moment où elle sera piégée. » continua la rousse « Elle risque de tuer tout le monde, dont elle-même, pour son but. »

Bran acquiesça, tête basse. « Sauf que les Dothrakis commencent à poser problème. Ils ne peuvent pas combattre contre un donjon. Ils pillent les survivants et les terres aux alentours en suivant de moins en moins les ordres de leur reine. »

« Ils en ont assez de la guerre et veulent revenir à leur vie. Qui n’est pas bien vue sur notre continent. »

Son frère releva la tête pour la regarder dans les yeux, comme s'il comprenait qu’elle avait déjà imaginé les évènements qu’il venait de lui décrire. Ce qu’elle avait fait. Car même si Baelish était un monstre, il était également un excellent professeur.

Elle avait dû apprendre, sans avoir le choix de dire non. Alors, elle avait appris.

« N’as-tu pas peur que Dorne et les Terres de l’Orage se mettent du côté de Daenerys afin de détruire la dernière trace de pouvoir des Lannister ? » demanda-t-il avec inquiétude.

Inquiétude qu’elle aurait pu partager. Si elle n’était pas sûre que les Dorniens n’avaient aucune envie de re-finir sous la coupe de quelqu’un d’autre.

« Peut-être que le seigneur Farring le pourrait. Mais Elia Martell ne voudra jamais tomber sous les serres d’un dragon ou dans les griffes d’un lion à nouveau. Elle veut l’indépendance et fera autant que nos deux Reines ennemies pour y arriver. »

« C’est une guerre totale qui nous attend. » conclus son petit frère. Si jeune petit frère.

Elle se rappelait encore ces jours où il tirait à l’arc dans la cour. Celui où il avait appris à chevaucher pour la première fois. De celui où il était né. Elle avait beau n’avoir été qu’une enfant également, c'étaient des souvenirs qui lui faisaient regretter d’avoir demandé à être amenée à King’s Landing.

« Une guerre où nous ramasserons les morceaux. » rectifia-t-elle.

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Le corps contre le sien était doux. Des cicatrices étaient présentes, il est vrai, mais la peau d’ivoire était pourtant aussi douce que sans imperfections sous ses doigts. Il n’en avait cure. Il les trouvait belles. Elles prouvaient que sa Reine était vivante, survivante. Qu’elle avait vaincu et qu’elle le ferait encore et encore.

La peau était d’ivoire. Le cœur et la volonté étaient d’acier.

« Pourquoi me regardes-tu comme ça ? » demanda-t-elle en souriant.

« N’ai-je pas le droit de regarder ma dame ? » elle secoua la tête, amusée de son comportement. Il l’embrassa une nouvelle fois. « J’ai quelque chose à te dire. Et je ne sais pas comment le dire. »

Elle haussa un sourcil « Tu as engrossé une dame et tu vas avoir un fils ? »

« Bien sûr que non. Ne dis pas de bêtise. » il l’embrassa encore « Je n’ai qu’une Reine et elle est devant moi. »

Elle sourit, avant de lui caresser les joues des deux mains. « Alors rien que tu pourras me révéler ne sera pire. »

Il la regarda quelques secondes avant de lui offrir un sourire amusé « Tormund a réussi à courtiser Jaime et Brienne. »

La louve, sa louve, sa Reine, ouvrit la bouche de manière très peu royale avec un bruit d’étonnement dont il se rappellerait longtemps. Avant de le pousser d’elle et de prendre l’ascendant sur lui.

« Depuis quand le sais-tu ?! C’est une nouvelle que tu aurais dû m’apporter à la seconde où tu l’as su ! »

Il rit à son air faussement outré. Elle était bien trop heureuse pour la chevalière pour l’être réellement.

« Je voulais être sûr de l’information pour ne pas donner à ma Reine de mauvaises rumeurs. » répondit-il simplement. Et elle le regarda avec dédain.

« Tu voulais garder ça pour toi surtout, ô grand loup blanc. »

« Je ne l’ai su qu’aujourd’hui. Tu n’as pas eu à attendre beaucoup, ô louve impatiente. »

Elle lui tira la langue. Il l’embrassa à nouveau.

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Ils se réveillèrent en sursaut quand quelqu’un frappa à la porte de leur chambre. La louve reconnut rapidement la voix de Brienne et lui ordonna de rentrer, qu’importe qu’elle et Jon étaient que peu décents sous les fourrures.

La chevalière de saphir les avait aperçus dans des tenues pires que cela de toute manière.

« Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle en se levant, prenant avec elle un drap afin d’aller s’habiller derrière le paravent non loin.

« Les troupes sont arrivées à King’s Landing. Mais une grande partie a été décimée par Drogon avant même d’arriver près du Red Keep. Ils ont tout de même pu détruire une bonne partie des Dothrakis et des Immaculés. »

Ce qui faisait beaucoup moins d’adversaires d’un coup. Mais surtout, cela laissait Cersei grande gagnante de cet échange. Brienne continua.

« Au vu des pertes, Daenerys ne peut pas continuer la guerre. Mais elle ne semble pas prendre en compte ce que Tyrion et ses autres conseillers lui disent, beaucoup d’hommes qui ont rejoint son camp à son arrivée au continent commencent à déserter. Ils préfèrent perdre leur honneur que continuer dans une guerre suicide. »

La louve ne pouvait les blâmer. Mais la disgrâce se trouvait principalement sur la Reine de feu, même si elle ne parait pas s’en rendre compte. C’était le devoir d’un seigneur, d’un suzerain, de ne pas envoyer ses hommes au déshonneur. À leur perte.

« Combien de temps pensez-vous que le combat va prendre encore ? »

Elle se doutait qu’il y avait encore à dire dans ce rapport de bataille. Mais c’était la question primordiale. Le reste pouvait attendre qu’elle ait terminé de s’habiller. Et que Jon le soit également.

« Quelques semaines tout au mieux. » répondit Brienne « Mais cela va engager une nouvelle guerre très rapidement. »

« Oh, je n’en doutais pas. Merci Brienne, vous pouvez aller préparer la salle de guerre, nous vous y rejoindrons dès que possible. »

Elle n’eut pas à voir sa chevalière pour savoir que celle-ci hocha la tête, un “Ma dame, mon seigneur” aux lèvres, avant de partir de la chambre en faisant en sorte de cacher le plus possible l’ouverture de la porte.

Elle n’eut pas à voir Jon, car elle l’entendit se lever pour avancer vers elle, alors qu’elle finissait de mettre les derniers nœuds de son corset. Des bras l’entourèrent et des lèvres se posèrent dans son cou.

« Tout se passe comme prévu ? » demanda-t-il et elle serra ses mains sur son ventre.

« Tout se passe comme prévu. »

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