Le roi et la reine du Nord

Chapitre 15 : Arya Stark

                Du haut de la tour en ruine, Arya contemplait le village qui s’ouvrait sous ses pieds. La population grouillait dans les rues un sourire aux visages. Le froid, les conditions de vie difficile, ils semblaient tous avoir oublié la menace qui planait sur eux. Tous se disaient bonjour de la tête ou bien d’un geste de la main lorsque celle-ci était libre, jamais elle ne les avaient vu aussi heureux depuis son retour.

Elle tourna les talons et regarda de l’autre coté de la tour, une des cours de Winterfell. L’ambiance était toute autre, les quelques personnes traversant la cour le faisait rapidement la tête baissée. La petite Stark profita quelques instants du silence qu’offrait cette partie du château. Sa mère devait déjà avoir envoyé des gardes à sa recherche pour l’emmener se faire préparer. Elle, elle n’avait qu’une seule envie s’était de partir à la recherche du dragon qui avait disparu depuis l’arrivé de la Reine du Sud. Elle voulait aussi voir la mère des dragons, qu’elle n’avait qu’entre aperçut hier. Comment cette femme avait put donner naissance à des dragons ? Nombre de rumeurs disaient qu’elle l’avait fait comme n’importe qu’elle autre enfant et que ses cries de douleur s’était fait entendre  dans toutes les îles d’été, d’autre qu’elles avaient eu recours à la magie noire et sacrifier des milliers de personnes.

Trois cavaliers entrèrent subitement au galop dans la cour, ils s’arrêtèrent au milieu et entreprirent de descendre de leurs chevaux. Ils avaient tous trois de longues capes remplit de neige si bien qu’il était impossible pour la jeune fille de distinguer leur blason et savoir de quelle contrée ils pouvaient venir. L’un d’entre eux s’éloigna des chevaux, entra par une porte pour réapparaitre quelques minutes plus tard accompagné de plusieurs domestiques. Le plus grand des serviteurs tapa dans son dos en rigolant avant d’ajouter : « C’fait du bien de t’revoir Jon ! »

─Jon ! Cria aussitôt Arya avant de dévaler les escaliers en ruine

Elle arriva dans la cour aussi essoufflée que si elle avait couru de Winterfell à Château noir sans s’arrêter. Jon regardait dans sa direction lorsqu’elle apparut de la porte en bois mangeait par les mites, il ouvrit immédiatement les bras et Arya continua à courir avant de se jeter dans son étreinte. Cela ne faisait que quelques jours qu’elle ne l’avait pas vu, mais depuis leur séparation sur la route royale il y a plus de 5 ans, chacune de leurs retrouvailles était remplie de joie.

─Aah Arya ! Tu n’es plus aussi légère qu’avant, tu as encore dut manger des assiettes de pâtes de fruit. Dit-il alors qu’il la reposait sur le sol glaçait

─Non ! Je me suis entrainé pendant tout le trajet, j’ai prit du muscle ! Répondit-elle après s’être retournait, piquée dans sa fierté

─Avant que je parte, on devra se battre.» Jon ébouriffa les cheveux d’Arya avant de se tourner vers ses compagnons de voyage. « Arya je te présente le chef des patrouilleurs et accessoirement mon ami, Ruben Vendrix, ainsi que mon écuyer, Sam junior de la maison Tarly. »

A ces mots, le premier s’agenouilla l’épée au point. Arya n’était pas une grande connaisseuse en homme, soit elle les trouvait profondément idiot, soit intelligent mais éminemment amoureux de soit. Seuls ses frères réussissaient à passer outre ces deux catégories mais elle ne parvenait pas à dire s’ils étaient beau ou non comme l’entendait les autres jeunes filles. Selon les murmures qu’elle entendait dans les couloirs Robb était tout à fait séduisant et Jon bon à croquer. L’homme qui se dressait devant elle n’avait rien de son roi de frère : il avait une barbe de trois jours et ses cheveux retombaient négligemment sur ses épaules, et ni de son demi-frère : encore plus grand que Jon, il se tenait droit mais son regard était aussi froid que de la glace. Quand au second il semblait avoir à peine 6 ans, pourtant il la dépassé d’une tête et avait un regard vif. Il regardait d’un air curieux tout ce qui l’entourait.

─Prête à voir cette cérémonie ? Reprit Jon alors que les domestiques emmenaient les trois chevaux vers les écuries.

─Maman me cherche partout, je devrais aller me préparer… Souffla Arya en lançant un regard vers Sam junior qui avait sortit un petit carnet de sous sa cape et avait entrepris de la lire.

                Le silence régnait dans la grande salle où des centaines de convives se tenaient debout attendant la venue de la future reine du Nord. Sur l’estrade, se tenait Robb vêtu d’une élégante veste aux couleurs de la famille Stark, un loup en or lui servait de broche pour retenir une cape noire aux motifs argenté. Il arborait sur sa tête une couronne en acier valyrien, vestige de l’épée de lord Eddard Stark. Les grandes portes en bois s’ouvrirent sur sa belle sœur, elle était d’une beauté à couper le souffle, pensa Arya. Dans la lumière de ce début d’après midi, le corps fin de la jeune femme s’avançait seule jusqu’à l’autel. Elle portait une robe de couleur grise, qui recouvrait entièrement son corps et ses longs cheveux noirs avaient été lâchés en arrière. Alors qu’elle recevait la fine couronne en argent, Arya comprit soudainement le choix de la jeune femme : elle était habillée de la couleur des Stark, aucun signe de son ancienne famille. Aujourd’hui elle devenait reine du Nord et venait grossir les rangs de la famille des loups.

Alors que le prêtre sermonnait les convives et que ses oies écoutaient, Arya cherchait la reine du Sud. Elle la trouva finalement au premier rang placé entre un vieux chevalier en armure qui suait de tout son corps et d’un homme grand et musclé, il était bronzé et selon Jon était un des anciens esclaves affranchis, grand chef de guerre qui s’était illustré dans de nombreuses batailles. Entouré de ses deux plus proches conseillers, qui arpentaient d’un regard inquisiteur chaque membre de l’assemblée, elle rayonnée de toute sa beauté. Bien qu’elle soit plutôt petite, son maintient lui donné l’air d’une grande personne, sûr d’elle. Son regard se portait sur le couple d’époux qui se tenait dos à leurs convives, et tout le temps de la cérémonie elle ne les quitta pas des yeux, Arya crut apercevoir une pointe de jalousie le temps d’une seconde.

Entre la cérémonie du couronnement et le repas devait s’écouler une pause de quelques heures le temps que les invités puissent se rafraichir et se changer. Sansa avait insisté pour que ce temps libre est lieu, souvenir (heureux ?) de son passé à Port Real. Arya n’en voyait pas l’utilité, c’était plus une corvée pour elle car elle devrait changer de robe et celle-ci lui convenait plutôt. Elle était simple, de couleur bleue avec quelques diamants pour habillé le décolleté et surtout le corset n’était pas très serrée, une véritable bénédiction. Seulement elle ne s’en tirerait pas aussi bien pour la seconde : sa mère avait prévu une robe couleur or, entièrement recouverte d’une fine couche de diamant faisant briller le vêtement de toute sa longueur. Car de surcroit elle possédait une traine, traine qui dérangeait déjà le petite Stark alors qu’elle n’avait fait que l’essayer.

La nuit était bien entamé quand Arya pénétra timidement dans la pièce où se déroulé le repas, les six cheminées de la salle avaient été allumées ainsi que des centaines de bougies réparties dans la salle. Elle scruta les personnes accoudées aux tables à la recherche d’un ami, après avoir aperçut l’écuyer de Jonas Karstark quitter la salle son regard s’attarda sur Jon et son ami. Les deux membres de la garde de nuit étaient assis sur la dernière chaise de la dernière table de la pièce, aussi loin possible de la famille royale comprit Arya en jetant un coup d’œil vers son frère et sa belle sœur. Les deux ne se parlaient guère, alors qu’Aliénor souriait aux convives qui venaient les félicités, Robb tournait la tête, montrant son agacement.

─Tu es d’une beauté à couper le souffle ! Un verre remplit de bière, Jon s’était tourné vers la jeune fille et l’invita à les rejoindre

─C’est pas drôle Jon, j’arrive plus à respirer.» Se renfrogna Arya alors que l’ami de Jon lui servait un verre de vin. La jeune louve remercia Ruben avant de boire une gorgée de vin qui coula le long de sa gorge en laissant une note sucré dans sa bouche. «  Vous êtes le chef des patrouilleurs alors, comment c’est au-delà du mur ? Jon ne veut jamais en parler. » Fit-elle ensuite en lançant un regard mécontent à son demi-frère qui lui ébouriffa les cheveux pour la peine

─Jon doit penser que cela n’en vaut plus la peine, le mur est totalement fermé aujourd’hui. Aucune autre âme vivante n’est à recenser de l’autre coté du mur. Sa voie était aussi froide que son regard, signe qu’il semblait agacé par les questions de la jeune princesse. Cependant Arya n’y prêta aucunement attention et continua son petit interrogatoire.

─Et les autres ?

─J’ai dit aucune autre âme vivante, ces monstres sont partout. Ils pullulent, se regroupent, arpentent la forêt à la recherche de la moindre étincelle de lumière, s’agglutinent au mur comme s’il voulait le faire s’effondrer et créent des échelles vivantes que nous réussissons heureusement à détruire grâce au feu.

─Mais nous sommes en sécurité ici ? N’est-ce pas ? C’est pour cela que les sauvageons sont venus vivre à Winterfell et dans les villages avoisinant, parce qu’ils étaient en danger de mort au-delà du mur mais pas ici, pas dans le Nord. S’enquit Arya, qui voulait cacher la cher de poule naissante face aux propos de l’ami de Jon

─Oui, nous sommes en sécurité ici. Répondit le lord commandant de la garde de nuit tout en lançant un regard à son compagnon.

Arya ne voulut pas insister mais dés lors le chef des patrouilleurs resta le nez dans sa bière, à boire encore et encore. Elle l’examina plus longuement que dans la cour, entièrement habillé de noir, il portait une veste ouverte laissant entrevoir les muscles de son torse, il finit par attacher ses cheveux au bout de sa sixième pinte de bière. Selon les critères de sa sœur, cet homme était un rustre, pas bien née et qui aurait mieux fait de rester chez lui. Cependant la jeune fille Stark l’appréciait, il semblait terriblement fort et ne parlait que s’il était obligé ou que s’il avait quelque chose à apporter à la conversation, il ne se mélangeait pas aux autres invités comme s’il savait déjà qu’il ne lui apporterait que des mots de têtes.

« Je vais m’absenter quelques instants Arya, veux tu bien prendre soin de Ruben ? Je crois qu’il n’est plus en état de marcher seul alors ne le laisse pas se ridiculiser ahah. » Fit soudain lord Snow alors qu’il se levait de sa place qu’il n’avait pas quitté jusqu’alors, l’intéressé répondit par un hochement de tête. Aussitôt que son demi frère fut hors de portée, la jeune fille se rapprocha de Ruben, qui buvait sa dix huitième, ou dix neuvième ou plus encore pinte de bière.

─Sommes nous en sécurité ici ? »Commença la jeune fille, Ruben répondit seulement par un hoquet, elle réitéra sa question une seconde plus tard, puis une troisième fois avant de se décider de changer de tactique. « Vous patrouiller toujours au-delà du mur, n’est ce pas dangereux ?»

─Ma famille est morte, je ne tiens à personne d’autre qu’à moi alors si je peux aider Jon, je sors et lui ramène les informations dont il a besoin.

─Et quelles sont c’est informations ?

─L’emplacement des autres, de leurs chefs, leurs nombres… En faite, avec mon équipe, on devrait être appelé des éclaireurs et non des patrouilleurs, mouais. Il faudrait que je le dise à Jon, tiens.

─Et alors ?

─Et alors ? Ils sont de plus en plus nombreux ! Je ne sais pas où ces monstres trouvent de nouveaux membres mais ils y arrivent. Il ne se passe pas un jour sans une nouvelle tentative de leur part pour passer au-delà du mur mais tu veux savoir ce qui me taraude depuis des semaines n’est ce pas ? Alors je vais te le dire ma petite. Le mur à une fin : les montagnes et ces monstres sont déjà mort,ils pourraient très facilement traverser ces parois rocheuses. Alors pourquoi restent-ils de l’autre coté du mur ? Qu’est ce qu’ils attendent ?... » Le patrouilleur s’arrêta avant de lancer un clin d’œil à Arya. « Tu es plus intelligente que tu en as l’air, promet moi de ne rien dire. »

─Promis. Répondit Arya alors que la peur s’immisçait en elle.