La cour des grands

Chapitre 13 : Olliver

1835 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:29

 

Olliver

 

 

     Cinq jours avaient passés depuis son départ des Jumeaux. Il n'arrêtait pas de penser quelles épreuves l'attendraient dans cette guerre en suivant son nouveau maître, Lord Karyl Vance. Ce dernier s'était montré très aimable avec lui et avait accepté de l'aider à tirer quelques coups à l'épée chaque matin. Bien qu'Olliver ait suivi un entraînement plutôt efficace lors de son enfance, il n'arrivait pas à la cheville de son seigneur qui le battait à plate couture malgré son âge assez avancé. En effet, Karyl allait bientôt dépasser la cinquantaine mais il était tout de même agile et fort. Olliver était d'ailleurs émerveillé et aimerait être comme lui à son âge. Sa soeur, et maintenant femme de Lord Karyl, position qu'elle n'a jamais eu à se plaindre, suivait les troupes à l'arrière et aimait discuter avec lui, en souvenir de leur enfance passé ensemble.

 

     Ce matin là, Olliver s'entraînait, comme à son habitude à présent, avec Lord Karyl. Ce dernier décela une certaine faiblesse dans les coups de son adversaire.

 

-Stop ! Stoppa-t-il. Tu es mou aujourd'hui. Que t'arrive-t-il, mon garçon ?

 

     Il avait pris l'habitude d'appeler son nouvel écuyer ainsi ce qui n'avait pas l'air d'énerver celui-ci. Malgré qu'Olliver trouvait ce surnom un peu rabacheur, il sentait que Karyl lui portait un peu d'affection.

 

-Je ne sais pas, messire. Je pense ne pas avoir dormi comme il faut à cause des hurlements des loups de cette nuit. Répondit Olliver.

 

-Les loups te font-ils peur, mon garçon ? Ce serait dommage sachant que l'on sert les Starks. Tu fuiras peut-être cette bannière et tu finiras dans les rangs de ces rois sudrons.

 

     Olliver savait que Karyl disait tout cela pour l'énerver et lui donner la rage du combat mais rien ne vînt. Son seigneur poussa un soupir et sortit une lettre de sa poche. Il la tendit à son écuyer et s'exclama :

 

-Peut-être que ceci pourrait t'aider à te réveiller ? Je vais me prendre une chope d'hydromel et je reviens.

 

     Sur ce, il alla se désaltérer laissant Olliver seul, tenant la lettre marqué du sceau de la maison Frey. Il enleva le sceau et en sortit un bout de papier dont l'écriture était reconnaissable entre mille. C'était celle de Galmar. Il lut son message et n'en revenait pas. Galmar avait réussi à convaincre son père de partir pour le Mur par un miracle qu'il ne décrivait pas. Olliver était tellement heureux pour lui qu'il en sauta de joie. Il plia la lettre et la mit délicatement dans sa poche. Il voulait la garder encore un peu et la montrer à sa soeur. Il détenait la preuve que Galmar avait réalisé leur rêve. Karyl revînt alors en vidant sa chope d'un trait et la posa sur une caisse en bois. Il s'aperçut alors que le visage de son écuyer était devenu plus radieux et lui fit remarquer :

 

-Je vois que cette lettre a eu de l'effet. Bien. Reprenons depuis le début, en ce cas.

 

     Il dégaina son épée d'entraînement et son adversaire fit de même. A la fin du combat qu'Olliver avait encore perdu, il partit rejoindre sa soeur, Hilda, dans la tente de son seigneur. Elle venait de finir de se préparer et paraissait radieuse lorsque son frère entra. Olliver sortit la lettre de Galmar et la lui lut à haute voix. Hilda n'était pas encore au courant de leur projet mais son frère se souvenait de la fois où elle avait parlé de la Garde de Nuit. Elle avait mis l'accent sur l'honneur d'en faire partit et se plaignait que le royaume ne donne pas plus d'hommes aux Mur.

 

-Galmar est donc parti porter l'habit noir. Dit-elle avec un petit rictus. Je suis contente pour lui. Je sais à quel point il déteste les Jumeaux.

 

-Au départ, je devais partir avec lui mais on m'a dit que je serais un écuyer à la place et me voilà. Expliqua Olliver.

 

-Désolé que mon mari ait bousculé tes plans. S'excusa Hilda.

 

-Ce n'est pas grave. Consola Olliver. J'ai bien réfléchi et je pense que l'avenir que m'offre ce poste est tout aussi bien. Voir même mieux d'après Karyl.

 

     Avant que Hilda ne puisse parler, le seigneur de BelAccueil entra dans sa tente. Il regarda son écuyer et lui annonça :

 

-Nous levons le camp. Le Jeune Loup nous attend pour ce soir.

 

     Et le camp fut levé. Ils partirent en direction du camp du Roi du Nord, au sud-est de leur position. Lorsque la troupe arriva à destination, Olliver était subjugué par la surface occupée par l'armée nordienne. Elle s'étendait jusqu'à une colline qui se trouvait à une dizaine de lieu. Karyl descendit de son cheval ainsi que son écuyer, sa femme et quatre de ses soldats. Le reste de la troupe allait se désaltérer. Le soleil n'était pas encore couché mais la tente du roi Robb fut difficile à trouver. Ils entrèrent alors rencontrer le Jeune Loup. Ce dernier discutait avec Lord Manderly et Olliver remarqua que deux de ses doigts avaient été arraché.

 

-Tiens donc. Mais c'est notre fumier de Karyl, partit se mettre en l'air chez les Frey. Lanca Manderly en les ayant remarqué le premier, le roi restant fixé sur sa carte.

 

-Arrêtez, seigneur. Vous savez que cette alliance renforce les liens des Frey à la cause du Nord. Rétorqua Robb qui se redressa pour accueillir son banneret de BelAccueil.

 

-Vous rêvez, mon garçon. Si vous pensez que Lord Walder se battra à nos côtés pendant la bataille.

 

-Je n'espère rien de lui mais c'est toujours ça de pris. Et arrêtez de m'appeller "mon garçon".

 

     Le roi se tourna vers Hilda et lui baisa la main.

 

-C'est un honneur que de vous accueuillir ici et ne vous en faites pas, vous passerez plus de bon temps avec votre nouveau mari lorsque cette guerre sera terminé. Le plus vite possible, je l'espère.

 

-Je l'espère aussi, Sir. Répondit timidement Hilda.

 

     Le roi se tourna alors vers Olliver et l'examina de long en large. Il se placa devant lui et remarqua :

 

-Je vois que ton père a encore profité d'un mariage pour se débarasser du plus d'enfant possible. Soit. Je prie pour que tu te plaises parmi nos rangs, jeune écuyer et peut-être un jour deviendras-tu chevalier.

 

     Olliver, un peu intimidé, lui répondit le plus naturellement possible :

 

-Je l'espère aussi, votre Majesté. Je suis honoré de servir parmi les rangs de la bannière des Stark.

 

     Robb lanca un sourire et il se replaca devant la table où était posé la carte représentant la partie sud de Westeros ainsi que le Conflans. Il regarda Lord Karyl et Lord Manderly et montra alors un pion rouge, se tenant debout sur la carte et représentant un lion.

 

-Le camp ennemi le plus proche se situe au sud-ouest d'ici, à une soixantaine de lieux. J'aimerais, vous deux, que vous preniez la totalité de vos troupes et que vous partiez dès demain, en fin d'après-midi, attaquer cette position. Vous donnerez l'assault de nuit et les Lannister ne vous verront pas venir. Des objections ?

 

-Si vous me le permettez, Sir, ne devrions pas plutôt attaquer ce camp-ci, à l'est ? Demanda Lord Karyl en pointant du doigt un autre pion. Ce n'est certes pas les plus proches de nous mais nous ne devrions pas partir trop vite vers le sud.

 

-Je comprends votre point de vue cependant, ce sera mon oncle Brynden qui s'occupera de ce camp depuis Vivesaigues. Je lui ai envoyé un messager ce matin. Répondit Robb.

 

-Si le Silure s'en occupe, alors, en ce cas, je suis d'accord. Et vous, Lord Manderly ?.

 

     Tous se tournèrent vers le seigneur de Blancport qui regardait son roi dans les yeux.

 

-Bien sûr que je viens. Je ne perdrais pas une seule occasion de partir à la chasse aux lions.

 

-Bien. Merci mes seigneurs. Que votre bataille soit glorieuse. Termina Robb.

 

     Olliver alla ramener peu après sa soeur à sa tente sur ordre de Lord Karyl. Il n'en pouvait plus. Dans la tente du roi, la pression qu'il avait subit était monumentale. Il en dégoulinait de sueur et avait l'horrible impression de ne pas être à sa place ici. Hilda le remarqua et lui dit :

 

-Moi aussi, ça me fait bizarre mais on ne doit pas se décourager. Nous nous sommes tellement habitués aux Jumeaux que nous ne pensions pas être un jour en présence de personnes si illustres. Il va falloir que nous nous y habituons. C'est ici notre nouvelle place, maintenant. Qu'on le veuille ou non.

 

     Son discours fit ramener Olliver à la raison et lui répondit assez difficilement :

 

-Ou...Oui. Tu as raison. Merci Hilda.

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