Survivre à Gantz

Chapitre 18 : La nuit de la vitesse

6980 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/02/2022 16:01

Une seule seconde suffit lorsque je balayais mon regard dans la pièce pour réaliser l'étendue de ma détestation. Déborah se tenait dans un coin, n'osant guère me regarder dans les yeux. Tout chez elle criait une gène horrible qui ressemblait presque à de la lâcheté. Si elle n'arrivait pas à me faire face, je doutais de ses capacités lors de la mission à venir. Son chien de garde, John, se tenait tout près d'elle et son visage oscillait entre une méfiance certaine et une faible lueur d'espoir. Comme si son esprit hésitait entre me sauter dessus ou venir me saluer comme l'ami qu'il était supposé être. Roman lui m'avait à peine regardé et c'était encore la meilleure attitude à avoir. Il s’affairait déjà, comme il l'avait toujours fait, auprès des nouveaux, s'exténuant à leur expliquer la situation actuelle. Peine perdue je le savais, aucun d'entre eux ne nous croirait vraiment, et chacun d'entre eux allait mourir ce soir. Puis il y avait Mélanie, elle salua maladroitement les autres, mais cachait avec grand peine sa peur. Autant je l'aimais, autant en cet instant, je la trouvais juste pathétique. Je dus retenir de la secouer comme un prunier pour lui remettre les idées en place. Elle risquait de crever cette nuit, et elle devait enfin faire face à cette réalité. Et enfin la dernière, celle qui ne m'avait pas lâché des yeux, la seule avec suffisamment de couilles dans cette pièce pour affronter mon regard. Lucie se tenait là, en plein milieu de la pièce, et tout comme moi, elle n'avait pas décoléré. Les yeux bleus de la blonde était tel un orage près à éclater, et lorsqu'elle salua Mélanie, c'était avec un ton plein de fiel.


- Gantz, c'est quoi la mission de ce soir ?


J'annonçais la couleur en posant directement cette question, je voulais commencer au plus vite pour en finir rapidement. Je n'écoutais pas Roman pestant contre moi, il dit vaguement quelque chose du genre « Laisse moi le temps de leur expliquer ! », en parlant des nouvelles victimes de la soirée. L'un était un vieil homme en tenue d'hôpital, probablement mort dans son lit d'une maladie quelconque. L'autre était une jeune femme affublée d'un gosse ayant à peine l'âge d'entrer en maternelle, et pour finir un groupe de trois jeunes en tenues de soirée. Allez savoir comment ces six nouveaux étaient morts et je m'en moquais. Je n'étais pas choqué par mon cœur de pierre, j'en avais vu assez jusque là pour savoir qu'ils ne passeraient pas la nuit, peu importe nos efforts. Il aurait fallu que l'on se mettre vraiment en danger pour les sauver, et je n'en avais pas l'intention. Nos points étaient précieux, Roman et Déborah devaient rattraper leur retard...et nous devions partir tous ensemble ! Puis je fus frappé par une pensée furtive, cette promesse était-elle si importante ? C'est moi qui possédait le plus de points, je pouvais en finir ce soir tout en aidant Mélanie à obtenir les 62 points qui lui manquaient. Et alors que je pensais ceci, je décolérais un peu, choqué par mes pensées, dégoûté même. J'étais en colère, mais pas à ce point là. Et pour me tirer totalement de mes pensées, la musique de Simon et Garfunkel retentit dans la pièce.


J'avais beau l'avoir entendu un certain nombre de fois, cette chanson n'en devenait pas plus agréable. Je savais ce qui allait désormais se passer et nous échangeâmes un regard rapide avec les habitués de la pièce. Pendant un instant il n'y eut plus d'animosité dans la pièce, juste les regards inquiets et concernés et de tout ceux qui savaient ce qui allait désormais arriver. Je m'approchais de l'écran tout en pensant à la mission à venir, et surtout, sa difficulté. J'étais le seul au dessus des cinquante points, mais avec Lucie, John et Mélanie nous avions un score qui commençait à être sérieux. Pourtant Déborah et Roman n'avaient plus le moindre point, et nous avions six nouveaux. Le niveau global de l'équipe n'était pas très bon...en réalité en moyenne...


- Même pas 15 points en moyenne, fit soudainement la voix de Lucie.


Elle s'était elle aussi approchée de l'écran, tout comme Déborah, John et Mélanie. L'ambiance était toujours pesante, mais je vis un mince sourire sur le visage de mon ami blonde. Je le lui rendis, un tout petit et simple sourire, plus gêné qu'autre chose. Puis j'enchaînais tandis que Gantz affichait la cible de la soirée.


- On peut espérer s'en sortir avec une mission pas trop compliquée.


Et comme pour me donner raison, Gantz afficha le visage du monstre. Il avait une tête toute ronde dépourvue de toute pilosité, les joues gonflées et rosées ainsi que tout petits yeux qui semblaient être de simple billes au milieu de son visage. Il avait une teinte étrange, presque jaune, à croire qu'il avait une peau sépia. Et, plus que les autres auparavant, il apparaissait comme inoffensif. Ses caractéristiques le disait être faible, lâche mais rapide, et que sa phrase préférée était la suivante « Courage fuyons ! ». On aurait cru à une mauvaise blague, mais ce n'était pas la première venant de Gantz. Peu importait de quelle dimension venait cette sphère, ou qui était le scientifique fou auteur de sa création, mais elle avait un très mauvais sens de l'humour. Je fus pourtant parcouru d'un frisson, car l'apparence innocente de cette cible me rappelait trop le petit alien au déguisement de scout qui s'était avéré une saloperie de scorpion géant.


Certainement attirés par notre mouvement, les nouveaux vinrent eux aussi regarder la sphère, et 'on pouvait voir dans leurs yeux que, aussi surprenant que cela puisse paraître, les mots de Roman sonnaient de plus en plus réels. Le vieil homme semblait inquiet, mais la femme l'était encore plus, serrant son enfant fort contre elle. Les trois jeunes en revanche discutaient entre eux de la validité de tout ceci et l'un d'entre eux finit par dire qu'il valait mieux pour eux de nous écouter. La sphère s'ouvrit aussi violemment que d'habitude, laissant apparaître son arsenal habituel. Nous, les habitués, nous équipâmes rapidement, j'optais pour un simple X-Gun et cherchait rapidement quelque chose. Mais il n'y avait rien dans le râtelier hormis les armes que je connaissais déjà, les armures des nouveaux et les radars à camouflage optique. Où était donc la nouvelle arme que j'avais demandé à Gantz ? Désireux de m'équiper aussi d'un katana, je me rendis dans la pièce adjacente. Je n'étais encore qu'un bleu dans leur maniement, mais j'aimais beaucoup ses armes. Déborah m'y précéda et me dit aussitôt.


- Alessio ? Est-ce que ça ne serait pas ta nouvelle arme ?


Premiers mots qu'elle m'adressait, je passais à côté d'elle pour attester qu'elle avait bien raison, dans les râteliers exposés ici il y avait bien une nouvelle arme, seule et unique. Comme les autres elle avait un aspect noir et métallique mais elle était bien plus imposante, en forme de H, ou une sorte de Z. John derrière moi fit un commentaire qui me permis de lui choisir un nom.


- Les créateurs ont-ils un problème avec l'alphabet, on dirait un gros H...je me demande ce que peut bien faire ce truc.

- On dirait le Big Fucking Gun de Doom, ajouta Lucie, je suppose qu'elle est pour toi vu qu'il n'y en a qu'une seule.


J'attrapais cette nouvelle pièce de notre arsenal et la soupesais. Contrairement à ce que son apparence suggérait, elle n'était pas si lourde que ça, mais pesait malgré tout plus que les autres. En main elle était agréable et je fus presque tenté de la tester ici avant de me résigner, je ne connaissais pas ses effets et ne souhaitait pas mettre les gens autour de moi en danger. J'étais en colère, mais je n'étais pas fou. Pourtant, elle me sembla peu pratique, trop encombrante en réalité. Enfin, bon, j'avais sacrifié 100 Points pour elle auprès de Gantz, pas question de partir sans elle. A mon retour dans la salle principale, tous les nouveaux s'en étaient allés se changer et Roman semblait fier de lui. Il était rare que tous nous suivent de la sorte, et Roman avait toujours été doué pour mettre les gens en confiance. C'est en l'écoutant la première fois que j'avais décidé de suivre ses instructions. Et...je réalisais alors que nous nous retrouvions ensemble...les membres de notre petite pièce dramatique un peu plus tôt dans la soirée. Pire encore, je vis Mélanie, au milieu de la pièce, apparemment figée devant l'écran de Gantz. Je m'avançais vers elle, lui posant une main sur l'épaule. Il fallait la faire revenir sur terre, il fallait qu'elle s'équipe.


- Tu te sens comment ?

- Mal, me dit-elle sans même me regarder, je ne sais pas, je n'arrive pas à réaliser.

- Tu avais pourtant l'air calme et à l'aise la dernière fois.

- Parce que je ne savais pas à quoi m'attendre...là je sais que je risque de mourir, j'en ai fait l'expérience, et je n'appréhende plus du tout ça de la même façon.

- Malheureusement, jusqu'à ce que tu obtiennes 100 Points il...


Je voulais lui dire qu'elle devait s'y habituer, que c'était son quotidien maintenant, survivre jusqu'à pouvoir être libres, tous les deux...ainsi que les autres. Mais elle m'interrompit, sans un mot mais en tendant les mains vers les armes, prenant un fusil comme la dernière fois.


- Cette arme m'a bien réussi la dernière fois, je pense que je vais prendre un petit avec.


Elle avait une expression désormais plus calme, plus décidée. A croire qu'en quelques minutes elle était de la terreur dans mon appartement à un état plus résolu face à la sphère. C'était bien, c'est ce qu'elle devait faire. Derrière moi, les autres s'étaient aussi équipés et Déborah porta même un katana à Mélanie. Puis Roman prit la parole.


- Bon, on a beaucoup de nouveaux...et il y a même un gamin.

- Un bébé presque, ajouta John, on ne pourra pas tous les protéger.

- Il y aura forcément des morts, continua Lucie assez froidement, nous devons nous y préparer.

- Et malheureusement...nous devons penser à nous avant tout, termina Roman.


Sa phrase jeta un froid dans la pièce, une gêne certaine qui fit qu'aucun d'entre nous n'osait regarder les autres dans les yeux. Mais il avait bien raison. Notre pacte de la dernière mission impliquait que nous devions nous serrer les coudes, et que les vies des autres participants passaient en second dans nos priorités. Nous allions probablement laisser des gens mourir ce soir ainsi que les soirs à venir dans le seul but de survivre tous ensemble. Tous ici avions déjà vu d'autres participants périr mais c'est la première fois que cela nous atteignait autant, car nous avions le poids de notre promesse sur les épaules. Et celle ci, même si nous n'y avions pas fait attention au moment de l'énoncer, impliquait l'abandon des autres participants. Le silence devint de plus en plus pesant, si bien que dans ce calme relatif nous entendions les conversations distantes des nouveaux en train de se changer. Sans compter qu'il y avait aussi sur la scène le poids de notre conversation un peu plus tôt dans la journée, et j'étais porté à croire que face à une nouvelle mission, même les esprits les plus échaudés retrouvaient un peu de leur jugeote. C'est pourquoi, afin de rompre la glace, je brisais enfin le silence.


- On fait comme on a toujours fait, on se serre les coudes, on se protège les uns les autres et on survit ! Dans la mesure du possible on protège aussi les autres mais pas d'acte héroïque inconsidéré...c'est ce qu'implique notre décision de la dernière fois. Et...


Je ravalais ma fierté, ma colère, ma rancœur, pensant que tout ceci, notre engueulade du début de soirée, ce n'était rien, qu'ils avaient à la fois raison et tort, tout comme moi. On parlerait tous ensemble plus tard, pour le moment nous devions survivre, grappiller des points, et progresser en équipe.


- Et on oublie tout le reste, ce qui compte c'est l'instant présent !


Pas le temps de regarder leurs réactions, et ce n'était pas important, les nouveaux revinrent à cet instant. Les trois jeunes d'abord, suivit par la femme et son enfant, puis enfant par le vieux. Roman vint vers eux, secondés aussitôt par Lucie, comme ils l'avaient toujours fait, pour encadrer ces débutants. A ma grande surprise, John et Déborah s'y mirent à leur tour, se concentrant d'abord sur la jeune femme et son enfant. Ils avaient tous raison, dans le fond c'était le mieux que nous pouvions faire pour eux, partager notre expérience pour leur donner les cartes de leurs survies. Je restais en retrait, peu à l'aise pour ceci, et Mélanie resta à mes côtés.


- Tu parles bien quand tu t'y mets...

- Je fais de mon mieux, dis-je en la prenant par les épaules, mais ce n'est que l'introduction de cette soirée.


Elle resta silencieuse, se pressant contre moi.


- Quand tu dis qu'il faut oublier tout le reste...je ne sais pas, il y a eu un problème avec eux ?


Ma compagne était plus perspicace que je le croyais, mais mon humeur massacrante toute la soirée, la gêne visible entre nous depuis notre arrivée dans l'appartement, et mon petit discours n'étaient qu'autant d'indice prouvant que quelque chose clochait. Et je ne voulais pas le lui cacher plus longtemps, pas à elle, la seule à qui je pouvais parler à cœur ouvert.


- Ils sont passés me voir en début de soirée, et on s'est pris la tête.


Pourtant je n'osais dire qu'elle avait été le sujet principal de notre dispute, je ne voulais pas la blesser, et au fond de moi ne pouvait m'empêcher de penser que mes camarades avait raison. J'avais le cul coincé entre deux chaises et n'appréciait décidément pas cette sensation.


- J'espère que ce n'était pas à cause de moi, je sais que le courant ne passe pas bien...j'essaierais de faire plus d'efforts.


Je ne lui rendis qu'un sourire, mais elle savait trouver les mots justes sans pour autant connaître l'entièreté de la situation. Je la serrais un peu plus contre moi, trouvant enfin un peu de positif dans le déroulement de cette soirée. Puis, alors que les nouveaux étaient entrain de s'équiper en armes et équipements, le transfert commença. Déborah fut la première à disparaître.


- Peu importe où tu atterris, reste où tu es, je te rejoints tout de suite.

- Même chose pour toi si tu parts avant moi, murmurais-je à Mélanie avant de déposer un baiser sur ses lèvres.


Mais le hasard fit que je fus transporté en deuxième, et j'entendis simplement Mélanie me dire un « A tout de suite » avant de totalement disparaître. Je reprenais possession de mon corps au milieu d'une zone assez chargée, les pieds bien campés sur une voie de chemin de fer. Une voie de chemin de fer ? Je regardais autour de moi et je vis quais, panneaux d'affichages, écrans, distributeurs, je me trouvais au beau milieu de la gare St Cloud, la plus grande gare de la ville. Je fus pris d'une certaine panique, car c'était le genre de lieu où il y avait toujours de l'activité, les trains partaient jusqu'à tard dans la nuit, et reprenaient très tôt le matin. Pas de trains en vue, ni d'usagers ou d'ouvriers, mais notre fenêtre était certainement courte avant que des personnes finissent par arriver ici. Je commençais à chercher notre ennemi, mais je fus soudainement bousculé et emporté vers le sol que je heurtais violemment. Et dans le même temps, une puissante bourrasque me frôla et me souleva presque du sol. Déboussolé, une main m'attrapa par le bras et m'aida à me relever aussitôt et je reconnus aussitôt Déborah.


- Il est déjà là...et rapide, Gantz, tu parles d'un euphémisme.


Je levais les yeux vers la direction qu'avait pris la bourrasque et je le vis enfin. Il n'était pas très grand, un mètre quarante tout au plus, une grosse tête ronde et une peau étrangement jaune. Il avait les joues roses et semblait essoufflé...le pire étant ce sourire imbécile qui lui barrait le visage malgré la peur visible qui traversait le reste de ses traits.


- A peine arrivée je l'ai aussitôt vu...il s'amusait à courir sur les rails, puis il m'a foncé dessus sans prévenir, m'expliqua ma camarade, et il n'arrête pas de se lamenter.


Je tendis l'oreille pour l'entendre effectivement sangloter et marmonner quelque chose entre ses dents malgré son sourire d'ahuri. Puis il cria un peu plus fort.


- Fuyons !

- Il va recommencer, hurla Déborah.


En une seconde, il disparut totalement de mon champ de vision. Instinctivement je plongeais sur le côté et Déborah m'imita en sautant à l'opposé. Puis il passa entre nous deux, à toute blinde, brisant l'air face à lui et nous balayant avec la force de son passage. Bousculé mais pas vaincu je me relevais aussitôt...je n'osais imaginer les dégâts qu'il pouvait occasionner si jamais il nous touchait de plein fouet. Il se stoppa net dans un vacarme retentissant à une vingtaine de mètres de nous et nous observa de nouveau avec ses yeux effrayés et son sourire idiot. Hormis sa tête il était vêtu des pieds à la tête d'une cape étrange qui cachait entièrement le reste de son corps. En apparence il n'avait rien de dangereux, hormis sa vitesse, mais mon expérience me fit aussitôt craindre ce qu'il cachait sous un vêtement aussi ample. Je me mis en garde et Déborah en fit autant puis nous entendîmes des pas venir vers nous. Roman venait de nous rejoindre, accompagné par la jeune femme et son enfant.


- Il est déjà là et il est très rapide, il faut l'éviter à tout prix, lançais-je aussitôt à Roman.


Il acquiesça de la tête prouvant qu'il avait rapidement compris la situation. La femme se tenait non loin de lui, un simple X-Gun dans une main et son enfant dans l'autre. Ce dernier pleurait à s'en déchirer la voix. Mais c'était comme si je ne l'entendais pas, trop concentré sur notre cible. Puis, à quelques mètres entre nous et lui, une autre personne fut transféré et je reconnus aussitôt le vieil homme. A peine le grabataire fut-il entièrement matérialisé que la créature cria encore une fois qu'elle devait fuir et chargea vers nous à la vitesse d'un TGV à pleine vitesse. Tout en m'égosillant à l'adresse du vieux de se pousser, je sautais sur le côté. Déborah m'imita dans la seconde et Roman plongea lui aussi, bousculant la femme et son enfant dans le même temps afin de les mettre à l'abri. Mais le vieux n'eut ni le temps ni les réflexes suffisants. Il fut heurté de plein fouet, lançant un râle profond alors qu'il était éjecté loin de nous sur une autre voie de train. Il tomba lourdement sur le bord d'un quai qu'il heurta si fort que le béton éclata sous son dos. Je me relevais et vit accourir sur l'autre voie Mélanie, Lucie et les trois jeunes qui vinrent aussitôt au secours du vieil homme. Par chance, il n'était pas mort sur le coup, mais il semblait sonné, hébété...et, malheureusement, son armure le lâcha. Le liquide se rependit sur le sol, prouvant son inefficacité. Lucie, ayant certainement vu la scène de plus loin, lança aussitôt l'information.


- Un seul coup ne nous tuera pas, mais c'est assez pour mettre les armures HS !


La situation était compliquée, et nous n'avions qu'une seule chance avant d'être mis hors jeu. Mais j'avais, étrangement, bon espoir. Nous étions nombreux, plus organisé qu'autrefois, et surtout, je savais, de par ma propre expérience, qu'il était possible de survivre sans la combinaison. Bien sûr, c'était mieux avec, mais il ne fallait pas désespérer. Enfin, non loin de la créature, John apparut enfin et fonça aussitôt vers le monstre. Je ne l'avais pas encore vu mais il devait être dans le coin depuis suffisamment longtemps pour comprendre ce qu'il se passait et ce qu'il advenait de faire. Effectivement, Roman fonça à son tour vers la tête de bille, ayant aussi certainement capté ce que j'avais déjà remarqué. Le monstre marquait une pause entre chaque assaut, comme si il avait un pattern, une attaque courte mais rapide et violente, puis un délai de récupération de quelques secondes. Mais quelques secondes, c'était tout ce qu'il nous fallait ! Au moment où le monstre cria à nouveau qu'il devait fuir, John arrivait déjà à sa hauteur et sa combinaison se gonfla de puissance et il stoppa net le monstre. C'était un spectacle presque comique de voir le colosse de notre équipe retenir dans ses bras non sans mal cette petite chose qui semblait pousser de toutes ses forces. Fait curieux, le monstre ne touchait pas le sol tandis qu'il essayait de foncer. Roman arriva à leur hauteur lorsque John cria.


- Dépêchez vous, je ne le tiendrais pas longtemps !


Malgré les efforts de mon ami, il était repoussé petit à petit, ses pieds s'enfoncèrent dans le sol, crevant un sentier à travers les cailloux et les morceaux de bois formant le chemin de fer. Mais Roman était déjà là, sa lame siffla dans l'air et trancha net la tête du monstre. Celle ci tomba au sol et roula quelques instants avant de s'immobiliser contre les pieds d'un banc sur le quai. Le corps, toujours maintenu fermement dans les bras de John ne bougea plus, et lorsqu'il le lâcha, ce dernier tomba, inerte. Et de un...mais il y avait fort à croire qu'il y en avait d'autres. Nous prîmes alors quelques secondes pour nous rassembler.


- Il doit y en avoir d'autres, lança Lucie.

- Il ne sont pas très fort, commenta John, malgré sa vitesse et sa force de poussée j'ai réussi à l'arrêter.

- Nous ne devons pas rester groupés, ajouta Déborah, un seul nous fonçant dedans ça serait comme être un jeu de quilles au bowling.

- On agit par deux ou trois alors, continuais-je, et on les élimine comme viennent de le faire John et Roman.

- Pas forcément besoin d'autant d'équipes, reprit Lucie, on ne sait pas combien il en reste.

- Je vois cinq autres points sur le radar que vous m'avez donné, dit une nouvelle voix.


Un peu à l'écart de notre groupe se tenait les trois jeunes, et celui qui s'était avancé, radar à la main, était le plus petit des trois. Il devait avoir dans les 16, 17 ans environ, les cheveux châtains et le visage encore légèrement rond de l'adolescence. Bien que de petite stature il était assez trapu et, contrairement à ses deux acolytes, ne montrait aucun signe de peur ou d'inquiétude. Alors que nous le dévisagions tous, il recula d'un pas comme si il avait gaffé.


- C'est juste que j'ai vérifié...Monsieur Roman nous a montré comment marchait le radar...

- Roman simplement, ça ira, et non, tu as très bien fait, répondit l'intéressé, il nous faut donc cinq équipes.

- Et il faut se dépêcher, ils sont encore loin, mais ils se déplacent rapidement vers nous, par à coup, comme le premier, ajouta de nouveau le jeune.


On se concerta rapidement, sans vraiment laisser le choix. John et Roman formèrent la première équipe puisqu'ils avaient si bien agis ensemble la première fois. Le jeune qui avait parlé, nommé Thomas, forma une équipe avec l'un de ses acolytes. Il dirent rapidement qu'ils étaient en couple et se connaissaient si bien qu'ils agiraient bien ensemble. Déborah accompagna le troisième jeune de manière bienveillante. Je m'inquiétais pour eux, car à mes yeux, ils formaient l'équipe la plus inexpérimenté. Puis, à ma grande surprise, Lucie invita Mélanie à la rejoindre. Je n'osais rien dire, je ne savais pas ce qu'elle avait derrière la tête. Mais, même si j'avais mes doutes, je restais rassuré, ma chérie ne risquait rien si elle était accompagné par une combattante aussi douée que Lucie. Enfin, et ce ne fut pas sans mal, j'eus la tâche d'accompagner la femme. A grand regret elle laissa son enfant qui ne pouvait pas se battre entre les mains du vieux. Lui et son armure bousillée avaient pour mission de se planquer avec le môme et de le protéger en cas de problème.


- Je m'inquiète pour lui, fit-elle.


Nous prîmes tous quelques instants pour faire connaissance, mais elle me tournait le dos, les yeux rivés vers le vieux qui partait au loin, l'enfant dans ses bras. Je lui posais une main sur l'épaule et la tournait fermement vers moi.


- Pas le temps de vous morfondre, il va falloir vous battre et vous endurcir si vous voulez repartir avec lui et le protéger...d'ici là, comptez sur moi.

- Merci mais...j'ai compris le système de points, mon petit n'arrivera jamais à récolter les points nécessaires.

- Alors vous devrez l'aider à le faire, dis-je en la prenant par les deux épaules et en la secouant.


Puis je montrais les autres d'un mouvement de la main.


- Regardez nous, je ne suis qu'un étudiant, tout comme John et Déborah, Roman et Lucie de simples civils, et on s'est battu pour en arriver là...on a eu nos cent points et sommes partis pour en avoir cent autres. Les trois jeunes ont l'air bien décidés alors qu'ils n'ont même pas encore le bac...et le vieux est parti sans broncher, conscient de sa mission et décidé à protéger votre gosse.

- Ils arrivent, cria Thomas qui n'avait pas lâché son radar.

- Ce n'est pas le moment d'hésiter, vous devez vous battre et survivre avec votre enfant...je dirais même pour votre enfant !


Je la lâchais, me concentrant sur le vaste espace de la gare face à nous. Mais elle me parla de nouveau.


- Merci...je vais faire de mon mieux...comment t'appelles-tu ?

- Alessio.

- Moi c'est Alana.


Enfin concentrés, ils arrivèrent tous pratiquement en même temps. Placés à divers endroits, nos cinq groupes couvraient une bonne partie des quais. Et lorsque les cinq monstres entrèrent par la vaste embouchure d'où partaient et arrivaient les trains, nous étions tous prêts. Je me lançais vers eux, il fallait rapidement les isoler les uns des autres, et si possible, réussir à les vaincre individuellement. J'entendis Alana m’emboîter le pas et du coin de l’œil et je vis ça et là nos acolytes se lancer eux aussi dans la mêlée. Je pestais intérieurement car je devais tenir à la main cette nouvelle arme encombrante et vu la vitesse des monstres, j'avais peu de chance de réussir à les toucher. Pourtant, mon rôle ce soir n'était pas d'éliminer les monstres, uniquement de les stopper, les blesser si possible et laisser quelqu'un d'autre récolter les points. Dans ma course, je laissais tomber l'arme en forme de gros H sur un banc le long d'un quai et y jetais un dernier coup d'oeil afin de bien me souvenir de son emplacement. Alana devait tuer notre cible et j'allais m'occuper de la stopper. J'étais le plus expérimenté et savait mieux me servir de la combinaison. Devant nous, les monstres arrivèrent au contact.


L'enfer commença véritablement, de part et d'autres mes camarades se mirent à tirer et à foncer sur eux afin de les séparer mais l'ensemble ne s'avéra pas aussi facile que prévu. A cinq, les monstres possédaient un avantage certain, ils pouvaient se couvrir les uns les autres. C'est pourquoi, alors que Lucie fut la première à en attraper et retenir un, elle dût presque immédiatement le lâcher et se mettre à couvert pour en éviter un autre. Mélanie qui était presque sur le point de tuer le prisonnier temporaire de Lucie bondit elle aussi sur le côté car le prisonnier fonça aussitôt vers elle une fois libéré. Quelques minutes passèrent dans la confusion la plus totale, je criais souvent à Alana de rester en retrait, car elle n'avait pas besoin de trop se rapprocher dans que je n'en attrapais pas un. Les monstres fonçaient en toutes direction, alternant habilement leurs courses de façon à ce qu'il y en ai toujours un ou deux en mouvement, nous tenant en respect loin des autres au repos. Nos tentatives furent nombreuses mais échouèrent les unes après les autres. Il n'y eut pas d'autres blessés durant ce laps de temps, chacun réussissant à esquiver les charges, ou furent simplement poussés par le souffle de leur trajectoire. En somme, ces créatures n'étaient pas si dangereuses tant qu'elles ne nous touchaient pas. Mais, le temps s'égrenant lentement, même si nous étions intacts, la fatigue commença à s'accumuler. Mais il y avait une ouverture, mince, mais possible. Je la remarquais au bout d'un moment et réalisais que notre tâche aurait été impossible si un sixième monstre était là. A cinq, il y en avait toujours un en repos plus longtemps, isolé du reste, ce n'était que quelques secondes sans qu'aucun autre ne puisse le couvrir, étant eux même au début de leur repos ou en pleine course. Je ne fus pas le seul à le remarquer et nous passâmes enfin à l'attaque.


Ce fut le lycéen qui accompagnait Déborah qui arriva enfin au contact de cet être au repos. Ayant rapidement capté la manière d'utiliser son armure, il enferma ses bras autour du monstre et le serra aussi fort qu'il put. Le monstre lança sa course, mais le jeune planta ses pieds dans le béton du quai où il se trouvait, agissant comme une ancre et empêchant la créature de foncer. Déborah fonça vers eux, une lueur violente dans ses yeux que je ne lui reconnaissais pas. Le son clair de sa lame fendit l'air, et une deuxième tête roula au sol. Pas le temps de se réjouir de cette petite victoire, car leur minuscule fenêtre venait de se fermer et un monstre fonça vers eux. Déborah encore déboussolée par son succès n'eut pas le temps de bouger, l'éclair jaune que laissait le monstre derrière lui arriva vers elle mais elle ne fut pas touchée. Le jeune l'écarta d'un geste de la main et chercha lui aussi à fuir en se projetant sur le côté. Si le monstre ne le frappa pas de plein fouet, il fut fauché au jambe et s'envolant à plusieurs mètres, tournant sur lui même à la manière de pales d'hélicoptères avant de retomber lourdement au sol. Les monstres survivants semblaient avoir redoubler de vitesse. J'esquivais moi même une charge, in extremis en me jetant au sol à côté d'un distributeur qui explosa sous l'impact du monstre. Le visage contre le quai je pris quelques secondes pour vérifier la situation.


Déborah s'était relevée et aidait déjà le jeune à fuir, car son armure coulait de partout. Ils étaient tous les deux talonnés par John et Roman, tous deux cherchant autant à les protéger qu'à tuer une de ces créatures. Le jeune couple de lycéen se tenait sur un autre quai plus distant, courant vers nous tandis que Lucie et Mélanie esquivaient un autre de ces monstre presque à l'embouchure des quais. Avec Alana nous étions aussi isolés, et le monstre qui se tenait là, au milieu d'une mer de barre de céréales autres gourmandises sucrées, semblait vouloir en finir avec nous. Peut-être avais-je pris trop de temps à penser, mais je me relevais à peine lorsque je l'entendis dire « Fuyons. ». Je n'étais pas correct sur mes appuis, et il se trouvait trop près de moi. Ma seule chance était de me retourner vers lui, gonflé ma combinaison de force et absorber l'impact...peut-être même le scotcher sur place pour que quelqu'un l'élimine. Et la scène sembla aller aussi vite que lentement. Les yeux écarquillés il s'effaça de ma vision et je vis la traînée jaune arriver vers moi. Mais une immense attaque le stoppa net, l'écrasant sur place et détruisant tout sur une zone en forme de cercle de quatre bon mètres de diamètre. On aurait dit qu'une plaque ronde invisible était tombée du ciel et s'était écrasée à plat sur le sol, réduisant tout à l'état de purée. Un reste de la tête du monstre trembla à quelque centimètres de mon pied. L'attaque m'avait tellement surpris que j'en était tombé sur le cul.


Alana se tenait là et au bout de son bras elle portait mon H-Gun...c'était donc ça qu'il faisait. Et vu la vitesse de l'attaque, celui ci n'avait pas de temps de latence dans son attaque, contrairement au X-Gun. Alana arriva vers moi, paniquée, ne sachant trop quoi penser de ce qu'il venait de se passer, mais elle m'aida malgré tout à me relever, réalisant petit à petit qu'elle venait d'éliminer l'une de nos cibles.


- Tu laisses traîner une arme aussi efficace, me lança-t-elle presque comme un reproche, si tu ne la veux pas, je la garde pour moi.

- Je ne l'ai obtenu qu'aujourd'hui, je ne savais même pas ce qu'elle faisait.


L'effet avait été dévastateur et le monstre était éliminé. Mieux encore, l'attaque de cette nouvelle arme était si rapide qu'elle avait détruit la créature alors que celle ci était lancée. Une puissance de feu autrement supérieur à notre arsenal, et une vitesse rivalisant avec celle de ces saloperies. Nous avions une très bonne chance de nous en sortir. Au loin, alors que les fusées aliens n'étaient plus que trois et semblaient aller toujours plus vite, je vit Lucie et Mélanie esquiver de peu l'une d'entre elles et être soufflée violemment par la puissance de leur passage. Mélanie fut la première à se relever. Sans prendre le temps de réfléchir, le monstre se trouvant face à elle, prenant sa pause...j'arrachais le H-Gun des mains d'Alana et le jetait à ma chérie.


- Mel...attrape !!


Au loin elle me regarda, assez surprise de me voir lui balancer le gros engin. Pas le temps de lui expliquer où je voulais en venir mais elle comprit assez rapidement que si je lui lançais une arme c'était pour s'en servir. Elle attrapa l'énorme flingue au vol et se campa face au monstre. Lucie lui cria quelque chose que je n'entendis guère et ma belle fit feu. Le monstre face à elle s'était élancé, laissant derrière lui une traînée jaune mais l'attaque lui tomba dessus aussi forte et violente que l'attaque précédente et le réduisit en bouillie. Lucie et elle crièrent victoire alors qu'il ne nous restait plus que deux monstres à éliminer. Et ceux ci, peut-être par dépit, peut-être par fatigue, marquèrent une pause plus longue. Roman et John, faisant parler leur expérience, fondirent sur le monstre le plus proche d'eux. La bête voulut fuir mais elle semblait à bout de souffle. Cette fois ci c'est Roman qui ceintura la créature et John, sans demander son reste, tua la bête. Ne cherchant pas à rester les derniers, le jeune couple de garçon filèrent aussi à la rencontre de la dernière bête encore en lice, mais avec quelques secondes de décalage. Tant et si bien que lorsqu'ils arrivèrent au contact, le jeune Thomas eut le temps de se mettre à couvert, mais son compagnon fut fauché de plein fouet par le monstre qui venait de reprendre sa course. Et celle ci avait complètement changé...il ne prenait plus de temps de pause, il allait et venait, courant en ligne droite d'un coin à un autre à toute vitesse, produisant dans le même temps un cri strident semblable à la sonnerie d'un vieux train à vapeur.


Considérant ses déplacement, la stratégie visant à le stopper et le tenir en place revenait à du suicide, et le viser, même avec le H-Gun, allait être compliqué. Alana gardait les yeux fixés sur le monstre, une peur certaine dans les yeux et je la vit parfois jeter des coups d’œil vers le lieu où s'était enfui le vieux. Au loin, Thomas emmenait son compagnon à l’abri, rejoignant leur ami car son armure était bousillée. A la course, Déborah arriva vers nous tandis que les deux duos Lucie-Mélanie et Roman-John cherchait un moyen pour stopper le monstre.


- Que peut-on faire, me demanda Déborah.

- Je ne sais pas...je réfléchis...


Interrompant notre conversation pour esquiver le monstre qui fondait vers nous. Mais nous ne fûmes pas emportés par le souffle. Il était moins rapide...sa vitesse était bien entendu toujours monstrueuse mais plus autant qu'auparavant. Cette dernière course folle qu'il effectuait dans l'espoir de nous éliminer devait être trop difficile pour lui et il devait y avoir une limite à ses capacités. Mais sa vitesse restait dangereuse et ses trajectoires erratiques faisait encore de lui une cible difficile à atteindre. Je tâtais mon katana...peut-être y'avait-il quelque chose à faire. Quelque chose à tenter ? C'était une idée de merde, dangereuse qui plus est...mais combien de temps encore cette saloperie allait-elle voltiger ainsi dans tous les sens ? Le chrono de Gantz ne m'inquiétait pas vraiment, nous n'étions pas là depuis très longtemps et avions encore du temps devant nous. Non, je m'inquiétais de l'heure réelle. Bientôt, dans cette gare, les travailleurs de nuit arriveraient, les premiers trains seraient mis en service et les tous premiers usagers débarqueraient sur les quais. Tous autant qu'ils sont ne verraient rien du combat, mais ils constateraient le carnage...et seraient happés par le conflit. Si l'on s'éternisait ici, il y aurait forcément des morts. Il était déjà difficile de protéger les Gantzeurs, mais il allait être presque impossible de protéger des civils totalement ignorants de la situation.


J’attrapais mon katana par la base de la lame, le pointant devant moi...comme je l'aurait fait avec un javelot...et je m'élançais. Je beuglais le plus fort possible en espérant que le monstre, dans sa folie, tourne sa trajectoire droit vers moi. Je fis une course droit vers lui, gonflant ma combinaison au maximum et la créature, après s'être arrêtée sur un dernier angle, fonça vers moi. Dans un cri final, j'élançais mon bras, projetant mon sabre tel un athlète...mais je n'étais pas un lanceur confirmé et ne pouvait que prier pour que mon attaque touche sa cible. La chance fut de mon côté cependant car j'arrivais à projeter l'arme de façon assez rectiligne et le monstre était suffisamment perdu dans sa folie pour ne pas changer de trajectoire. Le sabre le perfora en plein thorax et le stoppa net dans une gerbe de sang. Une seule seconde s'écoula où il me regarda avec un visage plein de haine, le sourire idiot totalement effacé. Il allait reprendre son attaque, mais le feu du H-Gun le détruisit sur place. Je me retournais pour voir la figure blonde de Lucie tenir l'arme à la main, un œil fermé et l'autre braqué sur le position où s'était trouvé sa cible. Nous venions d'en finir avec eux.

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