La magie féline

Chapitre 1 : La magie féline

Chapitre final

3688 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/11/2025 16:44

Cette fanfiction contribue au Jeu d’écriture Les dés sont jetés

Tirage, Caractéristique 16 (Fourrure), Lieu 1 (Magie), Objectif 7 (Amour), Objet 8 (Plume), Rencontre 15 (Compagnon) et Obstacle 15 (Jeu)




La magie féline




Un lundi soir de pleine lune, au mois de novembre.

Un chat orange à rayures noires quitta la maison de son propriétaire, John, à la tombée du jour. Il était de très mauvaise humeur et pensa : « J’espère que la nuit porte conseil ! Au moins un moment où ma journée sera satisfaisante auprès d’Arlène ! Après le réveil matin qui me sort de mon rêve de lasagnes, la balance qui se moque de mon poids et le café matinal froid, j’ose espérer que les lundis ne sont pas maudits ! La soirée est encore à moi ! » 


Bien emmitouflé dans sa fourrure naturelle, l’opulent félin courut le plus vite qu’il le pouvait. Il ignora les morsures du froid sur son nez et ses pattes pour traverser la rue sombre qui commençait à dormir sous l’astre nocturne. Les fenêtres des maisons ressemblaient à des yeux ensommeillés. Il arriva en quelques minutes à la palissade. L’endroit de rencontre de tous les chats du quartier où les rumeurs, les romances et les chants étaient le passe-temps de chacun. Parfois des bagarres, parfois des concerts rocks, version féline, s’entendaient, ou même des ententes territoriales auprès des cadastres lors des litiges. Bref, une occasion de socialiser avec ses confrères.


Le quadrupède reprit son souffle près du mur qui délimitait l’endroit lorsqu’une voix féminine connue et adorée l’apostropha : 

— Garfield !

L’interpellé se retourna et sourit à la femelle rose qui l’attendait, toujours aussi gracieuse.

— Arlène, ma chérie !

Il s’avança vers elle et l’embrassa au bout du nez, puis demanda :

— Tu veux venir prendre un dîner à la lumière des étoiles ?

— Pourquoi pas ? répondit-elle en souriant.

Le couple se dirigea lentement vers le coin de la restauration, leurs pattes antérieures entrelacées en un geste amoureux.


De l’estrade improvisée s’entendit un miaulement aigü : 

— Mes frères, les chats, à la demande de notre célèbre groupe rock La magie féline, un volontaire est demandé pour être leur frontman. Est-ce que quelqu’un parmi vous serait intéressé ?

Un silence s’installa dans la foule. Chacun observait son voisin pour chercher un chanteur improvisé.

— Moi ! s’exclama le chat de John avec assurance en lançant un clin d’œil à sa bien-aimée.

Arlène le suivit du regard, énamourée en songeant « Garfield serait-il devenu un peu moins égoïste ? Il m’aime bien finalement ! » 

Le chat orange se fraya un chemin jusqu’à l’estrade, lorsque quelqu’un dans la foule lui conseilla : 

— Fais attention petit à tes souhaits et à ton miaulement ! Un mot peut tout changer le destin des chats ! Ne joue pas tes sept vies en peu de temps !

Garfield ignora l’avis et arriva sur l’estrade où les trois chats qui composaient le groupe, à savoir un chat brun aux yeux bleus, un chat blanc aux yeux verts et un chat bleu aux yeux jaunes qui portaient des lunettes de soleil en tout temps, l’attendaient. Le félin brun qui tenait une guitare entre ses pattes avança un contrat sous les yeux du nouveau chanteur, alors que son comparse bleu lui donna une plume dorée qui scintillait sous la lumière artificielle des projecteurs. Garfield lut le papier sans comprendre clairement toutes les clauses, mais apposa néanmoins sa signature.

— Gardez la plume ! lui ordonna d’une voix grave le chat blanc à la batterie.

— Et maintenant, continua le brun avec un sourire narquois, chantez !


Les trois membres du groupe jouèrent les instruments et la foule les acclama en délire. L’air semblait chargé d’une aura particulière, dynamisant l’assistance et créant des petits éclairs autour du groupe de musique. Ignorant ce changement, Garfield prit le microphone, aveuglé par les projecteurs. Il toussa et observa la foule. Son regard s’arrêta sur Arlène, lui souriant.

— Mon ange, mon cœur, je te promets de devenir meilleur / Tu le sais que je t’aime et que ce n’est pas un leurre. / Je te promets de lâcher ma lasagne / Pour prendre un verre de champagne, chanta-t-il en levant les yeux sur l’astre du soir. Nous serons ensemble malgré les difficultés ! Rien n’est impossible, tant qu’on s’aime !

— Miaouw ! hurla le chat bleu, le regard brillant d’une lueur étrange en jouant un clavier apparut de nulle part. La magie féline règne ! La magie féline règne ! La magie féline règne ! 

Une harpe se matérialisa devant le chat blanc et une lyre devant le brun.

— Maintenant ! Maintenant ! reprirent les trois membres du groupe en chœur.


L’air changea imperceptiblement, un vent se leva, envoyant des tourbillons dorés sur la scène et la foule. Le frontman contractuel ferma les yeux, ressentant un vertige. Tout bougeait autour de lui. Puis, tout disparut, comme si le vent le transportait ailleurs.


***


Ouvrant les yeux, allongé sur le dos, le chat orangé plissa ses yeux, arquant les sourcils, aveuglé par la lumière de l’astre du jour au zénith qui ressemblait à un roi en vêtement d’apparat au milieu de sa cour. Garfield qui tenait fermement la plume entre ses pattes balaya du regard son environnement pour remarquer un chat gris familier non loin d’une télévision à quelques mètres de lui. Nul autre que Nermal, son ennemi préféré. La mine de Garfield s’assombrit. Une moue de dédain au visage, il s’approcha de la télévision.

— Où suis-je ? Pourquoi cette TV ?

— Tu viens d’arriver dans un monde magique, l’avertit Nermal en levant sa patte droite aux cieux, où les mots et les miaulements prennent vie ! Fais attention à tes pensées !

Garfield scruta son interlocuteur qui n’avait plus rien d’un chaton, mais qui conservait une jeunesse et une candeur enfantine avant d’allumer la télévision d’un geste brusque.

— Comment le sais-tu ?

— J’ai fait la même erreur que toi en passant le contrat l’an passé ! Depuis, je ne sais pas comment en sortir.

Garfield approuva du chef, puis rapporta son attention sur l’appareil.


Sur l’écran le visage de sa bien-aimée se dessina. Elle lui murmura : 

— Garfield, si tu m’aimes comme tu le dis dans la chanson, viens me délivrer ! Je suis prisonnière d’un terrible souverain dans une tour d’un château !

« Quoi ! » s’affola-t-il, les pensées qui se bousculaient dans son esprit. « Est-ce une blague ? Une farce ? Un autre ose jeter son dévolu sur ma bien-aimée Arlène ! Que nenni ! Je vais la délivrer ! Je serais meilleur que Superman ! »

L’amoureux de la femelle rose blêmit et frappa les pattes au sol avant de hurler : 

— Arlène, mon ange, je vais te sauver ! Rien n’est impossible !

Il tourna le dos à la télévision et marcha d’un pas rapide vers la forêt de conifères, de chênes, de tilleuls et de noisetiers où une étroite sente de terre battue serpentait. Nermal le suivit prestement et lui conseilla : 

— Garfield, avant de prendre la voie principale qui mène à un restaurant de lasagnes, ne préfères-tu pas plutôt prendre le chemin secondaire à droite ?

Son interlocuteur s’arrêta net dans sa course et fronça des sourcils.

— Pourquoi ? J’ai faim !

— Tu es lié par la plume ! Le contrat ! 

— Puis-je l’annuler ?

Nermal haussa les épaules.

— Je l’ignore, mais je sais que l'administration est à quelque part par-delà cette forêt, par-delà la ville de Catown du Premier Royaume dirigé par John Ier. Il faut se rendre jusqu’à Kotgorod la capitale du Vingt-Septième Royaume félin dirigé par le très vénéré et craint Ivan Ier. Mais l’administration est un vrai labyrinthe, je me suis perdu et j’ai renoncé à retrouver mon contrat ! Sinon, la plume pourrait te dire la voie la plus rapide.

— Comment ?

Le chat orange prit l’artefact magique, le secoua et lui demanda avec une moue ironique : 

— Où est l’administration de Kotgorod au Vingt-Septième Royaume félin ?

La plume dorée s’échappa des pattes de Garfield pour flotter et écrire d’elle-même un message. — Cet objet me déconseille de passer par Kotgorod pour l’administration, un processus bien trop long et harassant ! Il me recommande soit que je me rende au restaurant de lasagnes, soit directement chez le ravisseur d’Arlène. Le premier est à quelques mètres de là. Le second est à des centaines de kilomètres de nous, à Katzestadt dans le palais de Friedrich Ier… lut à voix haute Garfield.

Patte droite sur le menton, pensif, il demanda :

— Mais que choisir ? Restaurant ou Roi ? Ventre ou Amour ?

— Rappelle-toi de tes paroles ! lui conseilla Nermal.

« Mon ange, mon cœur, je te promets de devenir meilleur / Tu le sais que je t’aime et que ce n’est pas un leurre. / Je te promets de lâcher ma lasagne / Pour prendre un verre de champagne. / Nous serons ensemble malgré les difficultés ! Rien n’est impossible, tant qu’on s’aime ! »

Posant une patte sur son ventre qui criait famine, Garfield fixa son compagnon improbable d’une lueur de détermination.

— J’ai choisi ! Allons voir ce roi pour délivrer ma chérie !

À peine ses paroles franchirent ses lèvres que la forêt devint une clairière sous le regard étonné de Garfield. 


***


Les deux chats marchèrent pendant quelques heures pour arriver dans un immense jardin. Un violent borée souffla sur eux. Garfield marmonna : 

— Même avec ma bonne fourrure, j’ai froid ! Serait-il possible d’avoir un manteau d’hermine ?

Nermal tremblant de tous ses membres approuva d’un signe de tête. Le quadrupède orange lança la plume dans les airs et lui ordonna :

— Donne-moi deux fourrures d’hermine, l’une pour moi, l’autre pour mon compagnon !

— Je corrige votre ordre, lui répliqua l’artefact, il faut quatre fourrures, trois pour vous, une pour votre ami.

Et la plume s'éleva dans les airs pour dessiner des arabesques qui firent apparaître sous leurs yeux ce qui étaient désirés. Bien emmitouflés dans les fourrures animales, les deux compagnons de quête continuèrent leur marche forcée.

« J’ai faim ! Où sont mes lasagnes ? » songea Garfield en balayant du regard la neige qui commençait à tomber et recouvrait les pommiers, les roses et les chênes. « Vais-je bientôt arriver pour en finir avec Friedrich ? Arlène, je t’aime beaucoup, mais j’ai faim ! Dès que nous serons rentrés chez nous, je prendrai un déjeuner digne des héros des temps épiques ! »


Soudain, dans un coin du jardin, se dessina, tel un mirage au milieu du désert, un restaurant italien au nom très évocateur de Lasagna. Garfield se mit à saliver lorsque l’odeur si familière de ce plat parvint à ses narines, la tête tournée vers l’illusion. Néanmoins, Nermal le tira par la patte avant en le suppliant : 

— Garfield, n’oublie pas Arlène ! Dépêche-toi ! Nous avons encore cent pas pour être devant le palais de Friedrich Ier !

— Oui, j’arrive, répondit-il d’un air absent, obnubilé par ce que lui transmettait son odorat.

Nermal miaula puissamment, étonnant son comparse. La plume écrivit un message dans les airs. Garfield le lut à voix haute: 

— Cet agaçant objet m’informe que je dois me dépêcher d’affronter le ravisseur ! Mais je ne dois pas prendre le premier couloir à droite, mais plutôt me rendre directement dans la salle du trône… Alors, on y va ?

Une moue d’incertitude, Nermal commenta : 

— Je ne sais quoi te dire ! Je trouve étrange que la plume magique soit si pressée ? Ne serait-ce pas un piège ?

— Piège ou pas, je dois délivrer Arlène ! Et je vais le faire !

La plume effaça son message et revint se loger dans une poche du manteau. Les deux compères arrivèrent sans encombre au château. 


***


Cet immense édifice de pierres dominait le ciel avec arrogance de ses tours. L’or des cadres des fenêtres et des chaînes du pont-levis brillèrent au soleil. Les élégants arbustes ajoutèrent une douceur féminine à la demeure, contrastant avec celle-ci. Des chats vêtus comme des gardes suisses les accueillirent en s’inclinant et en murmurant : 

— Hans et Johann sont de retour !

Garfield se pencha vers Nermal et lui murmura : 

— Mais ce n’est pas nous ça ! C’est une farce ?

La plume s’agita dans la poche. Le chat orange fronça des sourcils. Nermal lui répondit : 

— Je ne comprends pas non plus, mais l’essentiel est de passer inaperçu ! Alors, tais-toi !

Les deux amis malgré eux échangèrent un regard entendu et continuèrent leur marche jusqu’à la salle suggérée par l’artefact magique.


***


Le chat assis sur le trône, Friedrich Ier, un grand mâle blanc aux yeux verts, était revêtu d’un manteau d’hermine serti de pierres précieuses et une robe de lin fin. Un tapis de loup gris était au pied du siège royal. Un sourire carnassier se dessina sur le visage délicat du roi, projetant une ombre sur ses intentions. Sa patte tenait les insignes de royauté avec une joie manifeste. Dès que les deux chats entrèrent dans la pièce, il s’exclama :

— Alors Garfield et Nermal ! Duo improbable, n’est-ce pas ?

Les deux interpellés sursautèrent malgré eux.

— Vous êtes Arnaud à la batterie du groupe rock Magie féline ! miaulèrent les deux nouveaux venus.

Le roi agita son sceptre et ajusta sa couronne. Ses yeux lancèrent des éclairs.

— Garfield, je vous donne un ultimatum !

Le concerné déglutit sa salive et balaya frénétiquement du regard la salle. Le marbre des murs, l’or, l’émeraude et le diamant des sièges et de la table ne surent capter l’attention, ni la convoitise du chat orange, seule sa bien-aimée préoccupait son esprit.

— Soit vous me laissez Arlène comme ma femme, mon épouse légitime et, en contrepartie, vous avez un accès illimité à tous les restaurants de lasagnes, continua le roi.

Une lueur de colère traversa les yeux de Garfield. Ses pattes avant blanchirent les jointures. De la fumée sortit presque de ses oreilles, semblable à un dragon.

— Soit vous m’affrontez dans un jeu d’échecs ! Et le gagnant garde Arlène, alors que le perdant ne peut la réclamer ! conclut Friedrich Ier avec un regard pétillant de malice.

« Problème ! » paniqua Garfield en son for intérieur. « Je ne sais pas jouer aux échecs ! »

— Je ne vous donne pas Arlène ! tonna le chat orange. J’accepte de jouer à ce jeu !

— Nermal, ordonna Friedrich Ier, vous serez le témoin de cette partie, mais vous ne pouvez intervenir ! Allons-y ! Dressez la table, mes serviteurs !

Des chats vêtus de simples pagnes blancs obéissèrent à l’ordre. Les deux opposants s’assirent sur les sièges, se préparant à la partie décisive.


Friedrich Ier laissa Garfield commencer le premier mouvement. La plume sortit de sous le manteau du chat orange pour voler vers le roi, écrivant des hiéroglyphes. L’amoureux d’Arlène soupira, fixant les pièces, puis songea : 

« Si seulement ces pions pouvaient devenir des morceaux de lasagne ! Je serais comblé et facile à mettre en échec et mat le roi et la reine de ce voleur ! »

— Attention Garfield que ton souhait ne devienne pas réalité ! Un cadeau empoisonné ! l’avertit le roi.

Et les pièces deviennent des morceaux du plat préféré du chat de John. Nermal se pencha vers son allié et lui chuchota :

— La tour se déplace en ligne droite, soit horizontalement, soit verticalement; pense à protéger ton Roi; le Fou se déplace en diagonale ; la Reine se déplace en tous sens ; le Cavalier se déplace en L

— Tu me donnes mal à la tête avec tous ces détails ! Dis-moi plutôt quelles pièces je dois déplacer pour vaincre la partie ! Sinon, je vais régler le problème facilement !

— Petit chaton gris, le plus mignon des chatons, le nargua le roi. Vous n’aidez pas votre ami ! C’est lui seul qui joue !

— Très bien !

Et Nermal se déplaça pour se tenir un peu plus loin tout en analysant minutieusement les dispositions des forces de chacun.


Garfield prit le Cavalier et le déplaça contre toute attente et logique du jeu jusqu’au Roi de l’équipe adverse, le renversant. Il le prit entre ses pattes et le mangea.

— J’ai gagné !

— Vous trichez ! s’emporta Friedrich Ier. Vous ne suivez pas les règles ! On recommence ! Serviteurs, maintenant !

Deux chats apportèrent un nouveau jeu d’échecs devant eux avant de s’éclipser.

Des sueurs froides coulèrent le long des poils du dos de l’animal de compagnie de John.

« Nermal, si seulement tu pouvais me communiquer par télépathie les mouvements des pièces selon les règles de l’art, je te serais redevable ! Sans que ce monstre n’ait un soupçon de ton aide. » pensa Garfield. « Je te promets que je ne te ferais plus traverser une porte fermée pour t’expulser de la maison. Promis et juré par mes illustres ancêtres ! »

« Très bien, alors écoute-moi ! » lui ordonna mentalement son compagnon.

Et Nermal, en bon joueur, suivit attentivement la partie et siffla par télépathie les coups à faire. Garfield obéissait, confus.


***


Après quelques heures à jouer, le chat orange mit le roi de Friedrich Ier en échec et mat.

— Vous avez gagné la partie ! s’exclama avec étonnement le roi. Comment est-ce possible ?

Un petit sourire s’esquissa sur le visage de Garfield avant qu’il ne réponde, énigmatique : 

— Friedrich Ier, souverain de Katzestadt, ne sous-estimez pas un chat urbain ! Tenez votre parole, avant que je passe au duel.

Il rentra son ventre, gonflant ses pattes avant et son dos. Ce qui lui donna un aspect imposant, comme un culturiste, forçant Friedrich Ier/Arnaud à reculer, les yeux écarquillés.

— Oui, oui, bredouilla le roi. Je vous donne comme promis Arlène ! 

Le vainqueur de la partie d’échec le rattrapa et lui murmura : 

— Laissez-moi délivrer ma bien-aimée, si vous ne voulez pas que votre palais devienne un tiramisu géant !

Le chat royal approuva et revint sur ses pas pour constater que sa demeure était transformée en ce dessert.

— Arlène est dans la tour Nord du palais, en son sommet !

Les deux comparses se rendirent immédiatement délivrer la femelle avant que le tiramisu ne s'affaisse.


***


Nermal, Garfield et Arlène quittèrent rapidement le château qui commençait à tomber, barbouillant le roi et les gardes. La femelle rose entrelaça sa patte avant avec celle de son bien-aimé et miaula doucement : 

— Garfield, tu es mon héros ! Tu me l’avais bien chanté !

— Euh oui ! lui répondit-il en échangeant un regard complice avec Nermal. Maintenant, comment je fais pour annuler le contrat et revenir à la maison ? Il faut bien déguster un repas et prendre un peu de champagne ? 

— Si tu es arrivé ici par la parole, alors on peut revenir de la même manière, non ? affirma le chat gris, la patte sur le menton en scrutant son environnement.

— On peut essayer, suggéra Arlène.

Son amoureux se racla la gorge et chanta d’une voix puissante :

— Mon ange, mon cœur, je te promets de devenir meilleur / Tu le sais que je t’aime et que ce n’est pas un leurre. / Je t’ai promis de lâcher ma lasagne / Pour prendre un verre de champagne, / Nous serons ensemble malgré les difficultés ! Rien n’est impossible, l’amour est notre secrète faculté !


À ces mots, un parchemin apparut devant eux — le contrat — et les lettres hiéroglyphiques s’effacèrent d’elles-mêmes, avant de se dissoudre dans les airs. Un souffle chaud frôla les trois quadrupèdes entourés d’une poussière dorée sifflant doucement une chanson italienne. Puis, ils furent transportés dans les airs de plus en plus rapidement. Arlène, effrayée, s’accrocha fermement à Garfield et Nermal aussi. Le paysage en contrebas défila rapidement sous leurs yeux étonnés, devenant des tâches vertes, brunes, bleues et blanches de plus en plus indistinctes. Tous fermèrent leurs paupières, ressentant un vertige les prendre.


***


Ouvrant les yeux après ce qui semblait une éternité, Garfield se redressa et enlaça tendrement sa chérie. Il exhala de joie en remarquant le paysage familier du quartier et de la palissade autour de lui.

— Je n’aurai jamais pensé qu’une chanson puisse être si dangereuse ! s’écria-t-il. Maintenant, attablons-nous ! Des lasagnes avec un supplément de trois fromages ! Et un verre de champagne !

Arlène soupira et pensa : 

« Incorrigible Garfield ! Mais je l’aime bien ! »

Nermal s’éclipsa discrètement pour revenir chez son maître, alors que le couple se dirigea vers le coin de la réfectoire de la palissade.

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