Lettres du monde des sept éléments

Chapitre 6 : Que l'amour nous permette de garder espoir

720 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/11/2023 22:59

Que l’amour nous permette de garder espoir


Ma chère mademoiselle Hiiragi,

Vous occupez la moindre de mes pensées, et pourtant il est si compliqué de vous écrire. Les conditions de vie se dégradent de jour en jour, et les politiques austères menées par notre dirigeante aggravent la situation, mais je ne vous apprends rien, car vous-même originaire de l’île, connaissez la crise que nous traversons. Que j’aimerais qu’il en soit autrement.

Que j’aimerais que cette situation cesse, et sans doute ne suis-je pas seul dans ce cas. Par exemple, mademoiselle Kamisato, qui, comme moi, est à la tête de l’une des commissions parmi les trois plus importantes de l’île, ne paraît guère approuver les décisions de la Shogun non plus. Son œil divin lui permet de maîtriser la glace, il est raisonnable de penser qu’un jour elle tentera une action, n’est-ce pas ? À côté, moi qui ne possède aucun pouvoir, je me sens faible et lâche, et les temps actuels ne m’apportent hélas que peu d’optimisme et de réconfort.

Vous seule, mademoiselle, me permettez d’entrevoir un peu de lumière dans cette incertitude qui enveloppe notre avenir. Lorsque je vous ai rencontrée pour la première fois, vous, fille unique du chef du clan Hiiragi qui dirige la commission Économique, je savais, en tant que fils cadet du chef du clan Kujou, qui dirige la commission Administrative, qu’une relation entre nous entre nous s’annoncerait compliquée, et bien que vous me plaisiez déjà beaucoup à l’époque, je n’osais pas mélanger les devoirs et les sentiments, et me contentais de rester à l’écart. Alors c’est vous qui, un jour, m’avez avoué vos sentiments après une réunion des trois commissions, sur les conseils de mademoiselle Kamisato de la commission culturelle, que je ne remercierai jamais assez pour sa lucidité.

Le grand cerisier sous lequel nous avons échangé à l’abri des regards notre premier baiser était en fleurs…

Ah, moi qui m’étais promis d’écrire cette lettre avec tact… N’est-ce pas un manque de convenance de m’étaler autant sur mes sentiments… ?

Voilà déjà que le travail m’appelle, et j’imagine que vous aussi, vous avez beaucoup à faire. J’ignore encore comment vous faire parvenir cette lettre. Vous la trouverez accompagnée de friandises, et de dangos trois couleurs préparés par mademoiselle Kiminami et qui, j’espère, raviront vos papilles. J’aurais aimé les réaliser moi-même, mais le temps me manque, et les compétences aussi, je le reconnais un peu gêné.

En espérant vous revoir bientôt en personne, avec tout mon amour,

Votre dévoué Kamaji.


P-S : Je rajoute ces quelques lignes après ma rencontre avec deux charmantes inconnues. Quelle surprise pour moi de voir arriver cette voyageuse accompagnée de son amie, avec dans ses mains une lettre à mon attention rédigée par vos soins, et avec tant de douceur ! Je les remercie d’avoir accepté de vous apporter cette lettre. Il semble que les grands esprits se rencontrent. J’espérais de vos nouvelles avec tant d’impatience que je me suis empressé d’ouvrir ce courrier. J’espère que vous me pardonnerez ces manières rustres et grossières, mais lorsque je pense à vous, j’en oublie tout le reste. Si Père voyait cela… je n’ose imaginer sa réaction et les multiples sermons qu’il m’infligerait.

Comme demandé, j’ai transmis à Lumine et sa partenaire un laissez-passer qui leur permettra de quitter l’île de Ritou, où les étrangers patientent le plus souvent sans succès pour obtenir des papiers, et d’explorer à leur guise l’entière région d’Inazuma sans se soucier de l’armée du Shogunat. Les frontières sont si surveillées… Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la méthode qu’elles ont employée pour parvenir jusqu’ici, mais je prierai pour qu’il ne leur arrive rien. Elles apportent avec elle un vent d’espoir qui n’avait pas soufflé sur notre chère contrée depuis longtemps.

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