Deux mondes semblables, mais différents

Chapitre 1 : Rencontre fortuite

1701 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/10/2023 19:08

Deux mondes semblables, mais différents


1.Rencontre fortuite


Information concernant les deux séries : Pour la série Médium, nous ne nous situons pas après un épisode précis, mais nous ne considérons que l'idée générale de la série. Pour la série Ghost Whisperer, nous nous situons après le premier épisode de la cinquième saison, soit après l'accouchement de Mélinda, enfin devenue mère d'Aiden. Sinon, aucun épisode n'est particulièrement considéré. Anthony Smith est un personnage inventé qui n'appartient ni à l'une ni à l'autre série.



Par un beau jour d'octobre, Mélinda Gordon, passeuse d'âmes avec beaucoup d'expériences, tenant son bébé, prénommé Aiden, entre ses bras pour l'endormir, voit une femme, Allison DuBois, entrer dans sa boutique d'antiquités avec un inspecteur, Lee Scanlon. Ce dernier s'avance vers la jeune mère et lui dit fort courtoisement :

— Madame Mélinda Gordon, n'est-ce pas ?

— Oui, c'est bien moi répond l'interpellée, intriguée.

— Excellent. Madame Gordon, voulez-vous nous aider concernant l'enquête sur Anthony Smith ?

Et un esprit errant se manifeste à la droite de l'inspecteur. Un homme âgé de trente ans aux cheveux blonds et aux yeux bruns avec une touche de vert olive vêtu d'un jeans propre et d'une chemise bleue salie de sang proche du cœur. Il commente :

— C'est moi, Anthony Smith... Me voyez-vous ? M'entendez-vous ?

Mélinda sourit à l'esprit de manière qu'il comprenne qu'elle l'a vu et entendu, sans qu'elle n'éveille les soupçons de l'inspecteur. Elle affirme d'une voix posée :

— Je peux vous aider, mais pourquoi être venu à moi ? Qui êtes-vous ?

— Toutes nos excuses, Madame, intervient Allison, je suis Allison DuBois, consultante de Lee Scanlon depuis 2005, avocate de formation...

Elle tend sa main pour serrer celle de l'autre femme.

— ... Et Monsieur répond au nom de Lee Scanlon, inspecteur à Phoenix.

Ce dernier fait une poignée de main cordiale à Mélinda et ajoute :

— J'ai entendu parler de vous par l'entremise de mon collègue de Grandview et cousin, l'inspecteur Carl Neely. Lorsque j'ai discuté avec lui, il m'a référé à vous.

— Pardonnez ma curiosité, mais pour quelle raison, aurez-vous besoin de moi ?

— Disons que ma consultante, Allison DuBois, affirme ne pas savoir quoi faire avec certaines enquêtes.

L'inspecteur et Allison échangent un regard entendu.

— Vous ne m'aidez pas, s'exaspère Mélinda. Dites-moi quels sont ces cas et en quoi puis-je vous aider ?

— Disons, continue l'inspecteur en hésitant...

— Je vois déjà un cas, l'interrompt abruptement Mélinda tout en berçant son fils qui s'est réveillé pour le calmer. Un esprit à votre droite, Madame Allison DuBois. Et cet esprit répond au nom d'Anthony Smith, mort tué par une balle. N'est-ce pas ? S'il est mort ainsi, c'est soit sa femme, soit quelqu'un de sa famille, soit une connaissance, soit, dans quelques rares cas, un sadique psychopathe homicide. Et Anthony Smith veut ou bien se venger, ou bien dire un dernier mot à un être cher. Raison pour laquelle il reste encore parmi les vivants, n'est-ce pas ?

L'esprit errant hoche de la tête. Allison et Lee regardent Mélinda étonnés de sa rapide déduction. Allison demande à la chuchoteuse d'esprits :

— Comment avez-vous déduit si rapidement ? Je l'ai compris à partir d'une vision nocturne. Je peux voir et communiquer avec les défunts. Anthony Smith a été tué par l'un de ses amis, un certain John Small, alors que tout le monde soupçonnait sa petite-copine, Mary Green.

— Allison DuBois n'a pas compris, précise l'esprit errant à Mélinda.

Il se déplace devant elle pour lui murmurer :

— Cette femme ne comprend pas malgré son intuition et son don. Elle demeure trop rationnelle. Je ne peux partir sans que ma copine sache que je vais bien et qu'elle est en sécurité et qu'elle ne me pleure pas trop longtemps et qu'elle n'abandonne pas l'idée formidable de fonder une famille. Les deux individus ici...

Il désigne d'un geste de la tête l'inspecteur et sa consultante.

— ... ont fait leur part légal. Et j'en suis reconnaissant. Aux yeux de la justice, mon cas est réglé, la vérité est rétablie, le meurtrier est derrière les barreaux et ne peut nuire à ma chère Mary... Je suis déjà beaucoup plus tranquille en mon âme... Mais pour moi, tout n'est pas encore fini, ma Mary bien-aimée doit encore savoir ma dernière volonté... Je dois la rassurer...

Il parle et il s'en va.

Mélinda rapporte aux deux autres ce que lui a dit l'esprit. Et Allison perplexe de la requête interroge Mélinda :

— Ne me dites pas que vous travaillez aussi avec ces cas d'esprits qui relèvent du détail, pour ne pas dire de l'insignifiant ? Je dois vous avouer que je ne saurai comment m'y prendre et encore moins comment le dire aux autres ? Ils me prendront pour une folle. Déjà que l'inspecteur Scanlon et le procureur Devalos ont eu beaucoup de difficultés à croire en mon don, en ma capacité. Ils étaient très sceptiques, mais ils ont fini par me prendre au sérieux. Alors je préfère mieux ne pas imaginer avec un homme ordinaire et rationnel que je rencontrerai pour la première fois. Il me conseillerai la psychiatrie au lieu de m'écouter!

— C'est fort simple. D'abord, Madame DuBois, tous les cas d'esprits ne sont pas complexes, certains ne veulent qu'un détail, qu'obtenir une information ou rassurer certains vivants avant de partir dans la Lumière...

Lee Scanlon intervient, intrigué :

— Et qu'est-ce que cette Lumière ?

— Bonne question!, remarque Allison, tout aussi perdue que le détective.

— La Lumière, une autre manière d'appeler l'Au-Delà, est l'endroit où doivent aller les âmes des défunts. Et lorsque ces âmes sont libérées du corps, c'est-à-dire qu'elles n'ont plus la contrainte d'être rattachée au monde physique, elles voient une Lumière. Lumière qui n'est pas de ce monde. Je vous précise ce détail, ayant vu des âmes d'individus encore vivants qui se promènent librement, jusqu'à un certain point. Ces individus sont alors possédés par d'autres entités spirituelles ou par un autre esprit. Ces possessions ne peuvent durer éternellement, un délai existe. Et l'âme doit revenir à son corps et l'esprit-hôte doit le quitter... Il y a une nette distinction entre les vivants, les âmes rattachées à un corps et les esprits errants... Mais revenons à la Lumière. Dans cette dernière, d'autres proches attendent l'âme, près à l'accueillir. Tout est beau et calme. Sur le visage de ces âmes, je perçois leur sérénité, leur joie et leur bonheur.

— Ces âmes vont au paradis, non ?, commente Allison.

— À vrai dire, je l'ignore, mais nous pouvons l'expliquer ainsi.

— Parlant de paradis, continue Allison, ma fille Bridgette, qui peut voir les âmes aussi, avait un ami, Bobby, à l'école. Mais ce Bobby était un esprit. Ma fille était isolée des autres enfants. Je suis parvenue à convaincre l'esprit d'aller au paradis au lieu de parler avec ma fille.

La porte s'ouvre et Jim Clancy, le mari de Mélinda, entre dans la boutique, salue les deux autres individus et sourit à son épouse avant de s'assoir dans un coin de la boutique, non loin de sa famille, s'excusant d'avoir interrompu leur discussion. Il écoute la conversation avec un petit sourire.

— Revenons à ce que je vous disais, Madame DuBois. Donc, les esprits errants, comme les appelait ma grand-mère, ont une dernière volontaire à accomplir avant de s'en aller. Soit c'est simple et facile à régler, par exemple ajouter une broche sur un vêtement, soit c'est complexe et une recherche est nécessaire, tel est le cas d'une enquête sur le réel meurtrier d'une troupe de comédiens ou sur la réelle famille d'un enfant adopté, mort adolescent. Avec le temps, je me suis habituée à ce que peu d'individus ne me croient immédiatement. J'ai été maintes fois traitée de folle, mais je n'y prête plus attention... D'ailleurs, je pense que toute notre petite ville de Grandview me connaît pour mon don.

Allison ne pouvait cacher son étonnement devant l'attitude stoïque de Mélinda.

— Mesdames, commente Lee Scanlon, je vous laisse parler entre vous sur vos capacités qui me dépassent. Je reviens à mon enquête. Allison, je serais au commissariat, au bureau de Carl Neely. À plus tard.

— À plus tard, Lee.

— Madame Dubois, je suis assez curieuse de savoir votre manière de procéder. Votre méthode me semble très judiciaire. Vous suivez la loi, non ?

— Je peux le dire ainsi. Disons que mon don m'aide surtout à régler des enquêtes insolubles, guidée par ce que me montre les esprits en rêve, mon intuition et mes visions.

— D'accord... Mais que faites-vous avec ces esprits, une fois que leur cas judiciaire est réglé ?

— Je ne fais rien à vrai dire. Je considère que j'en ai fini avec eux, puisque je ne les revois plus. Je ne me fais pas de souci.

— Je vous conseillerai de considérer cet aspect plus psychologique de l'homme, ou de l'âme devrai-je dire. L'aspect juridique n'est que rarement suffisant. L'homme est beaucoup plus complexe.

— Merci pour ce conseil, Madame Gordon... Et vous pensez que je devrais voir Mary Green pour lui transmettre les dernières paroles d'Anthony Smith ?

— Oui.

Sur ces mots, les deux femmes aux capacités paranormales se saluent et se quittent.

Dès qu'Allison est sortie de la boutique, Jim, sourire narquois, commente à sa femme :

— J'espère que cette Allison DuBois n'est pas comme Gabriel Lawrence.

— Chéri, commente Mélinda un peu exaspérée du cynisme de son mari. Il est vrai qu'elle utilise trop son don dans un cadre légal, dans un cadre du travail, mais je ne pense pas qu'elle soit mon ennemie comme l'est Gabriel. Parlant de lui, il se tient tranquille depuis un certain temps. Je ne m'en plains pas.

Sur ces mots, la famille sort de la boutique pour rentrer à la maison.

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