Mythologie au rendez-vous

Chapitre 6 : Mission accomplie ?

3913 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/11/2023 14:42

L'unité spéciale est à dix kilomètres de la ville, se reposant de la marche forcée. Arès et Athéna sont au sommet d'un arbre sous forme, respectivement, de vautour fauve et de chouette chevêche, discutant de stratégie militaire autour d'une carte de Livadia pour affronter l'unité de Thémis. Ivan Petrovich est envoyé en éclaireur pour évaluer les dispositions des forces ennemies.

Athéna suggère à Arès la tactique militaire suivante :

— Collègue, prenez l'aile droite avec notre protégé et la nouvelle recrue, je prends l'aile gauche avec le couple marié. Au besoin, nous nous rejoindrons au Sud-Est de la ville en contournant la muraille au Sud. Ivan Petrovich sera notre messager.

Arès, réfléchissant, opine du chef à la suggestion de sa collègue. Il l'avise, quelques minutes plus tard :

— Athéna aux yeux de chouette, ma chère collègue, je suis d'accord avec ton plan, sauf sur un aspect.

— Lequel ?

— Sur le point de rencontre. Je propose non pas de se rencontrer au Sud-Est, mais plutôt ici.

Il montre sur la carte l'Acropole.

— Ainsi, nous avons une vue directe sur nos ennemis en bas. L'artillerie a la liberté de faire pleuvoir des flèches sur nos ennemis sans qu'ils puissent nous nuire. Je ne suis pas aussi bon qu'Apollon pour le tir à l'arc, mais je ne suis pas le plus mauvais. Mes millénaires d'expériences avec toutes les armes ne sont pas inutiles. Qu'en penses-tu, Athéna ?

La déesse réfléchit pendant quelques minutes et affirme sérieusement :

— Je dois reconnaître que je n'avais pas pensé à cette option. Option qui présente un immense avantage. Si nos ennemis sont aux pieds de l'Acropole, ils ne peuvent utiliser leurs épées ou lances, et même leurs flèches ne peuvent porter très loin. Tirer dans les airs est hasardeux et dangereux. Nous serons protégés par les pierres. Excellente idée, mon vieux collègue ! Tu es un génie de la stratégie militaire !

— Merci du compliment.

La poitrine du vautour de gonfle d'orgueil et de joie pendant quelques minutes. Les deux dieux attendent que leur éclaireur revienne de sa mission pour ajuster leur plan d'attaque intial.


L'esprit errant revient cinq minutes plus tard et affirme :

— La division de Thémis, répartie proche des murailles de la ville, comprend des Cyclopes, des Sirènes, Anubis, Baba Yaga, Thor et Mars. En plus de Romano et d'une multitude d'esprits errants. Les Grecs sont au Sud-Est, les autres dieux au Nord-Ouest, Romano à l'Ouest et Baba Yaga au Nord.

— Merci Ivan Petrovich, commente Arès.

L'éclaireur s'éclipse, rejoignant les mortels un peu plus loin.

— Intéressant, commente Athéna. Je suggère que tu prends l'Ouest et que je prends le Sud. Et nous nous rejoignions après le premier affrontement avec Baba Yaga pour se diriger vers l'Acropole, puisque la voie sera libre. Qu'en penses-tu ?

— Je suis d'accord sut tout, sauf pour un détail, Athéna aux yeux de chouette, ajoute Arès, énigmatiquement.

Elle lui lance un regard interrogateur, l'incitant à compléter sa pensée.

— Pour régler le cas de Romano et de son armée d'esprits, nous demanderons l'aide d'Hermès. Rien de mieux que notre psychopompe pour régler des cas d'âmes. Il ne faut pas surcharger la pauvre Mélinda Gordon ou notre protégé, Élie James. Les pauvres, ils auront suffisamment de travail sans elles! Sans parler que j'ai la vague intuition que le fasciste de Romano et son groupe ont pour mission de perturber les deux mortels qui peuvent les percevoir et les entendre ou pire de les posséder, c'est-à-dire de créer une diversion sournoise au sein de notre unité. Aussi, je t'emprunte l'Égide avec la terrible Méduse et Phobos et Deimos, si tu ne t'opposes pas bien sûr.

— Pourquoi ?, demande-t-elle, intriguée.

— Tout simplement, parce que j'aurai l'air terrifiant avec elle. Je sèmerai la terreur, la peur et la débandade dans les rangs ennemis. Ce qui n'est pas rien.

— Intéressant, je n'avais pas pensé à cette option.

— Pensons au plan B, ma chère collègue. Que pouvons-nous prévoir ? Que suggères-tu ?

— Laisses-moi réfléchir.

Les dieux réfléchissent pendant quelques minutes et Athéna propose à son collègue :

— Plan B, nous ne prenons pas l'Acropole, mais nous attaquerons au Nord et à l'Est, pour isoler Baba Yaga et une unité, ou plusieurs unités, de Cyclopes, de Sirènes ou l'un des dieux étrangers.

— Bonne idée, collègue. Je propose plutôt que nous prenons le Nord et l'Est, mais de laisser aux mortels et à Ivan Petrovich d'isoler et d'attaquer les Cyclopes et les Sirènes. Toi et moi, nous isolerons Baba Yaga et l'un des dieux étrangers. Ainsi, notre régiment est en sécurité, un mortel ne peut jamais affronter un dieu s'il n'est pas assisté d'un autre dieu et chaque troupe a un mortel ou une déesse qui peut devenir médecin militaire rapidement.

— Encore meilleure comme idée, approuve, enthousiaste, Athéna.

Les deux dieux descendent de leur promontoire et reprennent forme humaine pour informer leur régiment de leur plan d'attaque.


Aglaé Ionatros et Élie James, suivis de Jim et de Mélinda, avancent à pas de loup, tous les sens aux aguets, dans la ville. Arès fait un signe à l'unité de ne pas bouger. Tout le monde obéit, même si personne ne comprend la raison. Mélinda, en se concentrant, discerne au loin Romano et son armée d'esprits errants, ses yeux s'agrandissent de peur. Jim la tient par la main pour lui signifier son soutien. Le dieu de la Guerre appelle Hermès par émetteur-récepteur spécial. Le dieu messager se manifeste sous forme d'un grand homme aux cheveux bruns clairs et aux yeux bruns avec une touche vert olive, vêtu d'une chemise bleue des facteurs et d'un jeans bleu foncé et par-dessus ses vêtements, il a une armure du Moyen-Âge aux armes de la famille, un aigle bicéphale couronné qui tient entre ses serres le sceptre de royauté et des foudres. Des bottes bleus ailés et un casque militaire également ailé complètent sa tenue. Son seul bijou est une alliance en or. Hermès s'avance vers Romano et, dans un porte-voix, hurle aux esprits d'un ton autoritaire qui fait peur aux âmes réunies :

— Esprits errants, âmes perdues, Romano, vous tous avez trop longtemps erré parmi les vivants. Votre place n'est pas ici, mais dans l'Au-delà. Allez au Jugement ultime, comparaître devant Dieu le Très-Haut, le Juge Suprême. Sachez que vous ne pouvez Lui échapper. Ne me provoquez pas à utiliser la force pour vous guider jusqu'au lieu dit Lumière. Obéissez-moi sagement. Maintenant, suivez-moi. Allons-y !

Les esprits s'entr'observent, hésitants. Romano, ouvrant la bouche pour haranguer les esprits, est endormi par le caducée d'Hermès qui l'agite en sa direction pour le faire taire. Toutes les âmes suivent le dieu psychopompe qui traîne Romano avec lui en le ligotant et en le bâillonnant.

Arès, une fois que la cohorte d'esprits n'est plus sur leur chemin, d'un geste de son bras droit, fait signe à Élie James et Aglaé Ionatros de le suivre. Ils obéissent immédiatement. Ivan Petrovich les suit aussi. Athéna avec l'ambulancier et la chuchoteuse d'esprits prennent leur position de leur côté. En avançant vers le Sud, Athéna constate qu'il est impossible de prendre l'Acropole sans être repéré. Elle ordonne à son régiment, en un murmure à peine audible pour les oreilles mortelles :

— Plan B, maintenant. Exécution.

Arès, en se dirigeant vers l'Ouest, constate la même impossibilité et ordonne :

— Plan B, maintenant.

Et les mortels exécutent l'ordre de leurs chefs. Ainsi, l'aile d'Arès et l'aile d'Athéna se dirigent au Nord-Est pour se diviser à nouveau. D'un côté, les quatre mortels qui attaquent les Cyclopes et les Sirènes et, de l'autre côté, les deux dieux qui isolent Baba Yaga avec succès. L'Égide sur Arès crée son effet immédiat en semant la terreur et la peur panique dans les rangs ennemis, surtout parmi les Cyclopes et les Sirènes, aidant beaucoup les mortels à les combattre avec plus d'aisance.

Arès et Athéna combattent Anubis et Thor sans relâche. Une fois que les deux dieux étrangers battent en retraite, disparaissant du champ de bataille, les deux dieux de la Guerre s'attaquent à Mars. Mélinda tire flèche sur flèche dans l'œil des Cyclopes, les aveuglant, alors que son mari la protège des griffes des Sirènes avec un bouclier et en tranchant des pattes des créatures mythiques. Élie James et Aglaé Ionatros coupent des ailes aux Sirènes à gauche et à droite, tout en évitant les Cyclopes.

Athéna tourne un regard vers Arès pour remarquer qu'Élie James est en danger, un Cyclope, derrière son dos, veut l'écraser. La déesse pousse un tel cri de rage en se métamorphosant en chouette militaire que tous les fronts Nord et Est cessent les combats. Athéna fond sur le Cyclope, lui crevant son unique œil. Le protégé se dégage de sa position, laissant l'ennemi tomber par terre, mort. Ivan Petrovich, en voyant le comportement maternel de la déesse, sourit et pense que si la déesse aurait été mère, elle serait sur-protectrice. Athéna rejoint son collègue, alarmée de la présence de Thémis aux côtés de Mars.

Ivan Petrovich ordonne sévèrement à Mélinda :

— Il faut que vous prêtez main-forte aux dieux pour combattre Mars et Thémis. Arès est blessé. Dépêchez-vous !

La chuchoteuse d'esprits opine du chef et transmet l'ordre à son mari. Le militaire soviétique répète son ordre à Élie James qui transmet l'ordre à Aglaé.

Arès, qui commençait à s'épuiser du sang qui coule de ses blessures, continue toujours à se battre, tantôt sous forme humaine, tantôt sous forme de vautour fauve. Athéna aussi se bat avec acharnement, très inquiète pour son collègue. Elle a la vague intuition qu'une blessure d'Arès n'est pas superficielle, mais la déesse ne trouve pas le temps de prendre son rôle d'infirmière, trop occupée à parer les attaques de Thémis et de Mars et à les attaquer. Athéna sourit en notant la présence des mortels et de l'esprit errant proche d'eux. Jim revêt ses vêtements d'ambulancier militaire pour soigner Arès. Athéna continue à combattre, enragée que Mars soit parvenu à mettre son collègue hors du champ de bataille. Thémis est étonnée de la lueur meurtrière et de folie dans le regard de l'Olympienne. La Titanide commente, avec ironie, à cette dernière :

— Athéna, à vous voir, vous ressemblez à une lionne blessée. Sauf que je ne vous aie pas encore blessée. Lorsque votre compagnon d'arme, ce fils de Zeus et d'Héra...

En mentionnant les parents du dieu de la Guerre, un dédain affiché se manifeste dans sa voix et une moue hautaine se présente sur son visage, enrageant encore plus la déesse. Cette dernière porte sa lance sous la gorge de son ennemie, la forçant à se taire et à reculer pour ne pas être transpercée, sinon la douleur sera insoutenable. Mais Thémis continue son discours après trois minutes de silence.

— ... Fille de Zeus et de Métis, calmez-vous ! Je vous ignorais si sentimental pour Arès, votre ennemi et opposé. Mais je dois vous informer que le coup de Mars n'est pas un simple coup d'épée. C'est un coup magique aussi. Arès ne se remettra pas si facilement de sa blessure.

Une lueur d'inquiétude traverse les yeux millénaires de l'Olympienne, se souvenant de la douleur du coup d'Odin. Mais elle continue à se battre avec l'énergie du désespoir. Après deux minutes à combattre Thémis, Athéna constate qu'elle n'est pas seule. Aphrodite, armée, la seconde. Les deux déesses battent à plate couture Thémis et Mars. Ces derniers quittent simplement la bataille, signant, par ce geste, leur capitulation et un retirement complet de l'unité titanesque de la ville. Aphrodite revient à Vladivostok immédiatement après leur victoire sur les dieux ennemis.


Athéna rejoint Arès dans la tente militaire réservée aux blessés. Apollon et Artémis s'affairent autour de lui, mettant des pansements et vérifiant son état de santé. Apollon laisse sa sœur terminer les dernières vérifications pour s'occuper des mortels, surtout des blessures importantes d'Élie James. Athéna, s'inquiétant à la fois pour son collègue et pour son protégé, demande à Artémis d'une voix qui se voulait neutre et professionnelle, mais elle échoue lamentablement et sa voix devient tremblante et hésitante :

— Artémis, comment va l'état de santé... d'Arès ? ... Est-ce grave ? Le coup magique de Mars ne ... l'affaiblit pas trop ?

L'interpellée est étonnée à la fois de l'inquiétude qui se perçoit dans la voix et le regard d'Athéna et de la mention d'un coup magique. Elle lui murmure gentiment :

— Athéna, j'ignore de quoi vous parlez lorsque vous dites « un coup magique », mais mon frère confirme que les blessures d'Arès ne sont que des simples blessures de guerre, rien de dangereux, et qu'un jour de repos suffit pour qu'il se rétablisse. Arès est très solide et costaud, il ne faut pas s'inquiéter inutilement pour lui. Donc aucune inquiétude. Mars ou Thémis fanfaronne pour vous enrager et vous faire perdre votre sang froid lors de la bataille. Heureusement, ils ne sont pas parvenus.

Athéna la regarde, incrédule, avec ses grands yeux encore plus grands que d'habitude. Elle soupire, contente que son collègue qu'elle aime secrètement, soit en meilleur état qu'elle ne le pensait au début. Elle murmure, inquiète comme une mère pour son enfant :

— Artémis, comment va l'état de santé des mortels ? J'ai entendu que mon protégé est en fort mauvais état.

Et Athéna, n'attendant pas la réponse de la déesse, accourt jusqu'au lit d'Élie James pour voir Apollon donner quelques soins et Aglaé Ionatros, au chevet de son lit, lui tenir tendrement la main droite en signe de soutien et pour lui signifier sa présence. Une larme vient dans le coin des yeux de l'Olympienne en voyant la tendresse et l'amour d'Aglaé pour son protégé. Ce dernier est pour elle comme un fils adoptif.

Elle fixe Aglaé d'un regard rêveur en pensant combien elle aimerait aussi être aux côtés d'Arès et lui offrir son soutien féminin, mais qu'elle se refuse pour les bonnes apparences et éviter des rumeurs au sein de l'unité spéciale, sans parler des moqueries d'Arès ou d'une déception, parce que le dieu l'abandonne pour fuir ses responsabilités de père. La déesse laisse son aspect sentimental et amoureux de côté pour favoriser la tactique militaire et la réflexion rationnelle pour ne pas perdre un seul membre de l'unité spéciale. On est en temps de guerre, se raisonne la déesse. Ce n'est pas le temps à l'amour et aux jeux de séduction. Il faut éliminer l'ennemi avant de penser à fonder une famille et à être en couple... Même s'il est évident pour Athéna qu'Arès ne l'aime pas et ne pourra jamais l'aimer. Il a toujours été très professionnel et sérieux avec elle. Et même ses gestes tendres à la Villa Artemis à Paros sont loin d'être amoureux. Même si elle aurait aimé qu'ils prennent une tournure plus amoureuse, plus sensuelle, plus érotique, mais elle s'était empêchée de faire le premier pas. Athéna chasse ses idées inappropriées de sa pensée, rougissant légèrement, sachant qu'un tel fantasme ne pourra jamais devenir réalité.

Une fois qu'elle a repris une teinte plus normale, pour ne pas éveillée les soupçons des autres, la déesse aux yeux pers rentre dans la chambre de son protégé pour s'informer de son état de santé. Apollon lui répond :

— Athéna, vous vous préoccupez plus de votre protégé que sa propre mère. Ne vous inquiétez pas pour lui. Il n'a que quelques blessures, mais rien de critique.

Athéna est visiblement rassurée que son protégé aille bien. Elle remercie Apollon de son dévouement infatigable à guérir les mortels et les dieux de l'unité spéciale. En sortant de la chambre, elle s'étonne de rencontrer Arès, les deux dieux s'affrontent du regard. Athéna lui lance un regard interrogateur, un regard qui lui dit : « Pourquoi es-tu debout, alors qu'il est préférable de ménager tes forces ? » ; Arès lance aussi un regard interrogateur, regard qui demande : « Comment va l'état de santé de nos troupes ? Est-ce que l'état de santé de notre protégé est stable ? Rien de grave ne lui est arrivé ? » Athéna l'informe de l'état d'Élie James. Elle remarque une lueur de soulagement dans sont regard. Le dieu lui affirme sérieusement :

— Je suis content que notre unité spéciale se porte bien. et je suis encore plus ravi de savoir la capitulation de nos ennemis. Ces salauds de nazis titanesques doivent être écrasés sous nos bottes ! Ainsi Thémis et Mars ont battus en retraite. Ah ! Je m'y attendais. Envoie mes remerciements à Aphrodite pour son aide. Je ne m'attendais pas qu'elle se mêle à un domaine qu'elle n'apprécie pas beaucoup. Dis-lui que sa solidarité olympienne est touchante et est très appréciée. Elle nous a évité une capitulation devant les nazis, ce qui n'est pas rien !

— Oui, Arès, je l'informerai de tes vœux, mais il faut que tu te reposes au moins une journée. Après-demain nous reprendrons la route pour aller à notre dernière destination, Corinthe. Ne te surmène pas trop mon vieux collègue. Reviens au lit pour ne pas te fatiguer.

— Merci mère, commente ironiquement le dieu.

— Je ne suis pas ta mère, Héra, mais ta collègue depuis plusieurs siècles, lui lance Athéna.

Elle aimera bien être plus que collègue, mais, pense-t-elle, c'est impossible.

— Ne te fâche pas, Athéna aux yeux de chouette.

Et le dieu revient dans son lit pour se reposer et réfléchir à une stratégie militaire qui pourra être viable à Corinthe.



Le lendemain, tout le monde se repose et se remet rapidement de leur blessure. Apollon donne le bilan des états de santé à Athéna.

— Ainsi, Élie James est complètement rétabli. De même pour Jim Clancy. Mélinda Gordon-Clancy est déjà parfaitement rétablie depuis cet après-midi. De même pour Aglaé Ionatros. Arès devra être de retour à la normale demain matin.

— Merci beaucoup Apollon et informez Aphrodite que son aide inespérée est fort appréciée. Elle nous a sauvé d'une capitulation honteuse ou d'un repliement fâcheux.

Le dieu des médecins opine du chef et disparaît sous la forme d'un immense cygne blanc. Artémis reprend Aiden Clancy avec elle avant de partir et souhaite tous les meilleurs succès à l'unité spéciale.



Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, Élie James, devant tout le régiment réuni, encore en armure, se met à genoux devant Aglaé Ionatros et lui affirme, ému, en grec :

— Ma chère et douce Aglaé, tu es très chère à mon cœur, tu es mon rayon de soleil et d'espoir, et je voudrai que nous nous engageons à une vie de couple. Aglaé Ionatros...

Il sort de sa poche une boîte où une bague de fiançailles se trouve. La bague et la boîte sont l'œuvre du forgeron divin, Héphaistos.

— ... Je sais que je ne suis pas un héros comme Persée ou Héraclès, mes exploits sont ridicules comparés à ces héros, mais je suis Élie James. Acceptes-tu de devenir ma femme, mon épouse, une fois notre mission à Corinthe terminée ? Comme gage, acceptes-tu cette bague de fiançailles, ma chérie ?

Élie James, le regard tourné vers Aglaé, inquiet et anxieux qu'elle le refuse, sourit rapidement lorsqu'elle hoche la tête, trop émue et heureuse pour parler.

Le professeur sort la bague de la boîte et la passe à l'annulaire droit de sa fiancée. Il se relève et embrasse Aglaé, content, ravi, euphorique. Jim, Mélinda, Ivan Petrovich et les deux dieux applaudissent, émus d'être témoins d'un évènement si important et joyeux de la vie d'Élie James. Ils sont tous sincèrement contents qu'Élie James franchira un pas qui n'est pas négligeable dans sa vie. Se marier, c'est s'engager pour le meilleur et le pire. Se marier signifie aussi des responsabilités, des devoirs et des exigences.


Après plusieurs minutes de silence, Arès se racle la gorge pour se sortir de sa rêverie, s'imaginant faire de même à la déesse de ses rêves, et pour attirer l'attention de tous. Il affirme sérieusement :

— Je ne veux pas paraître un vieux grincheux millénaire ni un rabat-joie après une si bonne nouvelle, mais nous sommes encore en guerre. Félicitation, mon protégé Élie James pour décider de franchir ce pas important ! Je n'ai jamais ressenti une si grande joie de ma vie que le jour du mariage d'Harmonie, ma fille, malgré ma désapprobation de mon gendre. Au moins, avec vous deux, Élie James et Aglaé Ionatros, j'ai vu votre vaillance et votre valeur ! Des vrais guerriers ! En espérant que votre union sera féconde et que je verrai bientôt des valeureux guerriers dignes de leurs parents sortir de votre mariage... Mais revenons à notre situation actuelle de guerre... Il nous reste qu'un centre à éliminer, Corinthe. Allons-y maintenant ! Nous avons cent vingt six kilomètres à parcourir, soit vingt-neuf heures de marche...

Les mortels, l'esprit errant et la déesse opinent du chef.

— ... Mais j'ai une idée pour aller plus vite, si Athéna aux yeux de chouette accepte. Nous prendrons une voiture militaire pour ainsi arriver en deux heures à notre destination finale.

Tout le régiment approuve la solution, surtout les mortels qui n'ont pas oublié la marche forcée de Thèbes à Livadia. Marche qui les laissèrent exténués. Et l'unité spéciale, dans une voiture, se rend à leur dernière destination. Les mortels ont surtout hâte de terminer avec leur service militaire pour enfin revenir chez eux et pour reprendre une vie normale. Élie James est particulièrement intéressé à finir avec son service militaire pour vivre tranquillement auprès de son épouse, augmenter leur famille avec des enfants et reprendre son poste de professeur de Philosophie et de Psychologie à l'université.




À suivre

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