Retour spirituel de Richard Payne

Chapitre 2 : Et après ?

Chapitre final

3310 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/02/2024 16:55

Le lendemain matin, Richard Payne appelle Mélinda, retrouvant son numéro de téléphone de sa boutique d'antiquités parmi ses multiples papiers désordonnés. Il tambourine nerveusement le bord du meuble, tenant le combiné de l'autre, impatient que quelqu'un répond à l'appareil. Quelques minutes plus tard, une voix féminine familière s'entend :

— La boutique d'antiquité Same as it is never was Antiques, comment puis-je vous aider ?

— Mélinda ! C'est votre vieil ami, Richard Payne, à l'appareil !

— Bon matin Richard Payne ! Pour quelle raison m'appelez-vous ?

— Je veux que vous veniez chez moi... Je pense qu'un esprit errant est près de la bibliothèque... Les livres sont tombés sur moi hier soir et le meuble s'est déplacé... J'ai reçu un message en hébreu me signifiant que je ne respecte pas l'un des Commandements Divins... Nous pensons que c'est le défunt mari de ma Sarah qui me hante... Pouvez-vous venir pour lui faire comprendre de nous laisser tranquille ?

— D'ailleurs, je vous confirme qu'un certain Shlomo Weismann, mari de votre actuelle fiancée depuis plusieurs années vous suivez hier... Et je viendrai dans deux jours, le temps que je termine mes recherches sur cet homme. À la prochaine.

Chacun raccroche leur combiné et Richard, inquiet, demande à Sarah :

— Ma chérie, nous devons encore patienter deux jours avant que Mélinda puisse venir nous rendre visite, très occupée entre son magasin d'antiquités et son fils... En espérant que le mystérieux esprit intellectuel de ton premier mari, feu Shlomo Weismann, ne nous dérangera pas trop.

Sarah opine du chef et soupire, très angoissée en son for intérieur pour le professeur d'Anthropologie. Elle serre fortement la main de Richard, comme s'il pouvait l'aider à lutter contre l'entité qui hante la bibliothèque. Il lui sourit, pour tâcher de la rassurer, et lui murmure :

— Je dois aller au travail... J'ai un cours à donner dans moins d'une heure.

Il embrasse tendrement son amante sur les lèvres et part à l'université. Sarah s'occupe des commissions et d'entretenir la maison, puisqu'aujourd'hui, elle n'a pas de cours. Passant le balai dans le salon, elle entend la bibliothèque grincer. Se retournant, celle-ci discerne une feuille en-dessous du meuble. Elle la prend et la lit. Il est écrit « 28 Adar 5762 »*. Elle éclate en sanglots, parce que ce jour-ci n'a pas été oublié dans sa mémoire, jour où elle devient veuve de son premier mari, sans descendance en plus. Ravalant ses larmes, elle affirme, voix brisée par sa tristesse :

— Béni soit Dieu, le Juge de Vérité, pourquoi ravives-tu ma douleur ? Shlomo, j'ignore ce qui te retient en ce monde, mais tu sais que tu ne dois pas t'effrayer de l'Au-delà, ni de la mort, en pieux Juif que tu es. Comparaît en paix devant le Roi des Rois des rois, le Juge des Juges. Nous avons prononcé le Kaddish comme il se doit et nous avons suivi le rituel correctement... Et je ne me suis pas remariée rapidement, ni même pensée à me remarier après un an de veuvage, alors tu n'as pas de raison d'être jaloux de Richard Payne...

— Tu as raison, ma Sarah, lui répond son défunt mari à sa droite, sincèrement affecté par ses paroles, mais rien ne change au fait que ce Richard Payne m'exaspère avec son ignorance d'une évidence qui crève les yeux... même si, à mes yeux, il demeure qu'il a convoité ma femme... mais je me rends à ton avis...

— Shlomo, est-ce un avertissement ou une menace que tu m'envoies ?

Son défunt mari secoue sa tête en signe de négation et s'en va. Sarah est très perplexe, ne comprenant pas le message de son défunt mari, et prie Dieu de l'aider dans sa situation.


Quelques heures plus tard, Richard Payne revient chez lui, salue sa bien-aimée et lui demande :

— Tout est correct, rien d'étrange n'est arrivé entre-temps ?

— Oui, mon défunt mari ravive ma douleur en m'écrivant le jour de son décès sur une feuille... mais j'ignore ce qu'il veut dire...

Elle passe le message au professeur, main tremblante. Il la lit, réfléchit au sens des mots et des chiffres en quelques minutes et s'exclame :

— Sarah, j'ai trouvé une piste qui nous aidera à comprendre son message !

— Laquelle ?

— Il faut comprendre que la clé est dans les lettres et dans les chiffres, le mois est l'anagramme de rada, de dare, comme dans dare-dare, et, en ajoutant un r en plus, le mot radar. Si nous considérons les chiffres, le 2 renvoie à la dualité et à la maison (Beth). Il se trouve deux fois. La première dualité est bonne, l'homme et la femme, mais la seconde ne l'est pas, puisque de la dualité peut venir l'équilibre et le déséquilibre, la dispute. Il renvoie également au fondement du monde. Le 8 signifie l'expansion matérielle, la totalité du cosmos, l'Alliance, l'amour et la crainte (Het). Le 5 réfère au cinq piliers de l'Islam, aux cinq prières quotidiennes, à l'homme, au centre, au mariage et à la vie, à la main de Fatma, et aussi à la louange et au souffle de vie (He), Le 7 réfère au jour du repos, jour sacré, à la plénitude et à la perfection, un cycle parfait, l'idée de progression et de lumière, mais aussi à l'arme (Zayin). Le 6 renvoie à l'union, l'harmonie, la conciliation et l'adaptation, au Sceau de Salomon, mais aussi au travail, à l'impossibilité de se rattacher à Dieu, au clou ou au crochet (Vav).

— D'accord, chéri, mais que faut-il conclure de toutes tes spéculations ?

— Vous ne comprenez sérieusement rien ! éructe Shlomo, très énervé, à la droite du professeur.

Dans son emportement, les interrupteurs sont allumés et éteints, effrayant le couple vivant. Et il s'en va, exaspéré.

Richard se racle la gorge et conseille à sa compagne :

— Ne nous faisons pas de souci pour l'instant et espérons que tout sera bien tranquille jusqu'à l'arriver de Mélinda demain.

Sarah approuve d'un geste de tête, les yeux agrandis de frayeur, ne cessant de porter sa main droite à son pendentif pour se rassurer.


Simultanément au message de l'esprit errant à sa femme, Mélinda, dans sa boutique d'antiquités, lorsqu'aucun client ne vient acheté des objets, cherche le plus d'informations possibles sur celui-ci. Son mariage avec Sarah Benveniste n'a duré qu'un an et trois mois, mort étrangement d'une chute des escaliers à l'Université d'Aix-Marseille. À sa mort, son épouse, devenue veuve, déménage à Paris. Éteignant l'ordinateur, la chuchoteuse d'esprits sursaute en notant Shlomo Weismann devant la porte d'entrée. Il murmure :

— Ma Sarah et ce professeur n'ont aucunement compris mon message... Je ne sais pas comment leur faire savoir...

— Attendez, monsieur Weismann... Ne partez pas si tôt... Que voulez-vous communiquer à Sarah ou à Richard ?

— Ce n'est pas votre affaire... Richard Payne devrait le comprendre, s'il ne veut pas mourir stupidement comme moi !

Et l'esprit s'envole. L'antiquaire est très perplexe et inquiète pour le professeur d'Anthropologie.



Le lendemain matin, le quarantenaire, passant près de la bibliothèque, discerne un livre au sol, ouvert sur une page. Il lit le message qui suit : « Fidélité à l'épreuve, que le chaste vainc le non-chaste. » Le professeur, perplexe, referme le livre et le range. Il commente à Sarah qui est dans la cuisine :

— Sérieusement, Sarah, je ne comprends plus rien... Après un attentat avec des livres, des avertissements avec l'un des Commandements et le jour de son décès, ton défunt mari m'envoie un message étrange me rappelant le livre L'Amour vraiment conjugal d'Emmanuel Swedenborg où, dans l'un des chapitres, il traite du mariage chaste et non-chaste... Me considérait-il comme non-chaste ?

Sarah dont regard lance des éclairs à son amant lui chuchote :

— Richard, j'espère sérieusement que tu m'es fidèle... Sinon, tu peux oublié que nous nous marions dans trois mois...

— Mais, Sarah, je ne te suis pas infidèle... Pourquoi doutes-tu ?

— Définitivement, commente Shlomo Weismann, Sarah et ce professeur n'ont rien compris... Je ne l'aime pas ce Richard Payne, il m'a pris ma femme, mais je comprends bien que ma Sarah est encore jeune pour être seule... Et il n'est pas le plus mauvais des hommes... Certes, professeur excentrique avec une spécialisation des plus étranges que je ne n'approuve aucunement, que Dieu me protège de ces étranges spécialisations... Mais que puis-je faire pour qu'il comprenne adéquatement ? Ah ! J'ai trouvé !

Il se concentre pour qu'un livre précis tombe de son étagère... Le couple se retourne simultanément et observe le livre. Ce dernier, un livre d'alchimie, a une couverture de couleur rouge vermeil avec une écriture qui imite l'or sur une page précise. Les mots que le professeur remarque sont « L'Argent » et « Le Cuivre ». Il commente :

— L'argent, en alchimie, est le symbole de la Lune et a pour couleur le blanc; le cuivre, celui de Vénus et a pour couleur le vert. Le premier métal est noble, le second est vil. Et même l'argent est moins noble que l'or... À Vénus est associée le symbole astrologique du Taureau, tout comme à la Lune est le Cancer. Le symbole du premier est Ag et du second Cu, mais que comprendre de toutes ces réflexions ? L'argent est symbole de la sagesse divine pour les chrétiens, symbole de la femme, de la pureté et de l'humilité pour les Grecs de l'Antiquité, mais aussi de la magie... Ton défunt premier mari veut m'avertir qu'il ne me considère pas digne de toi, Sarah ?

— Je ne saurai te le dire...

— Mais tout est dit... s'offusque le défunt professeur. Vous n'aboutissez pas à la bonne conclusion parce que vous usez trop de votre réflexion intellectuelle... Tout est beaucoup plus simple et beaucoup plus évident.

L'esprit errant soupire et disparaît de la maison de Richard Payne. Les deux vivants sont aussi inquiets qu'intrigués du message. Le professeur d'Anthropologie, rangeant le livre, part au travail avec sa fiancée, main dans la main. Arrivant à son bureau, il salue ses collègues. Avery Grant, affichant son plus beau sourire, sourire qui semble forcé selon Shlomo Weismann, s'écrie :

— Richard, collègue, j'espère que vous allez bien ?

— Oui, Avery. Et mon voyage a été fructueux, je me suis trouvé femme et j'ai augmenté mes connaissances.

Et il fait les présentations des deux femmes et chacun se quitte, allant à leurs cours respectifs. Avant de partir à son cours, Avery demande à son collègue :

— Richard, j'ai un cadeau pour toi... Un livre, il t'intéressera.

— Lequel ? Sur quel sujet, demande l'interpellé, très curieux, toujours avide d'augmenter ses connaissances.

— Celui-ci...

Elle sort de son sac un livre bleu marine avec des lettres qui imitent l'or.

— ... Un livre qui traite de l'alchimie à la Renaissance.

Prenant le livre, son collègue la remercie. Mais, au moment où il tient le livre dans sa main, Shlomo, mécontent, se concentre pour que le professeur échappe le livre des mains et tombe sur les souliers d'Avery. Lorsqu'elle ressent le livre sur ses pieds, elle grimace un peu et le professeur s'excuse d'être si maladroit. Il dépose le livre sur son bureau et part enseigner.

Le défunt mari, resté dans le bureau du professeur, est exaspéré... Tournant en rond autour du livre, une idée lui vient... Il laisse un message sur le livre et s'en va.


Après son cours, Richard revient à son bureau et lit le message, très étonné. Il rejoint, à midi, sa bien-aimée et lui annonce, d'une voix certaine, malgré son regard inquiet :

— J'ai encore reçu un autre message de ton défunt mari... Il dit, je cite, « Cadeau lunaire »... Un cadeau est toujours pour amadouer des forces, des puissances supérieures... Et un cadeau en appelle un autre, il appelle à la réciprocité... Le cadeau, c'est aussi la célèbre phrase de Lacoon dans L'Énéide de Virgile qui dit « Méfiez-vous des cadeaux grecs »**, en référence au Cheval de Troie... Lunaire, c'est-à-dire la Lune, réfère à l'argent, mais aussi aux déesses grecques Artémis, Séléné et Hécate...

— Sauf, suggère Sarah, s'il te conseille de se méfier de ce cadeau de ta collègue... De toute manière, je ne l'apprécie pas.

— Sarah, ne sois pas jalouse ! Elle n'est qu'une collègue de travail... Rien de plus.

— D'accord, maugrée-t-elle.

Richard enlace sa compagne pour faire tomber sa jalousie, l'embrasse et s'attable. L'esprit errant, près de Sarah, observe le couple en silence et s'en va.


Après le repas, Richard murmure à sa compagne :

— C'est aujourd'hui que Mélinda devrait arriver pour confirmer la présence de ton défunt mari, mais surtout pour essayer de comprendre ce qu'il veut nous communiquer...

— Je l'ai presque oubliée ! Allons rentrons à la maison !

Et le couple attend, impatient la venue de la chuchoteuse d'esprits.


Deux heures plus tard, quelqu'un frappe à leur porte. Richard s'empresse, toujours aussi affable, de laisser entrer leur invitée. Mélinda est arrivée. Elle salue le couple et affirme :

— Shlomo Weismann, votre premier mari, Sarah Benveniste, est près de la bibliothèque. Pouvez-vous me dire ce que vous a communiqué cet esprit errant ?

— Oui, répond le professeur d'Anthropologie. La bibliothèque s'est déplacée d'elle-même, des livres sont tombés sur moi, et certaines pages et messages apparaissaient... L'un des Commandement en hébreu, un papier où il mentionne le jour de sa mort, un livre dans lequel je remarque certains mots et, ce matin, recevant un cadeau de ma collègue Avery, je constate qu'un message s'est crée lorsque je suis revenu. Étrange message. Sérieusement, je ne comprends pas les avertissements de cet esprit, me menace-t-il ? Que veut-il ?

— Expliquez-moi plus en détails ces avertissements.

Le professeur lui rapporte ces messages et leur interprétation. La jeune mère est perplexe.

— Mais pourtant, tout est simple ! affirme posément Shlomo.

— Comment simple ?

— Simple, parce que, certes, je ne suis pas ravi que mon épouse soit bientôt la femme d'un autre, de ce Richard Payne, mais j'ai remarqué une similitude entre sa collègue et ma propre collègue...

— Monsieur Shlomo Weismann, pouvez-vous préciser votre pensée et la circonstance de votre mort ?

L'interpellé soupire.

— Oui... Très bien, je vais alors tout vous expliquer... Vous savez tous, qu'officiellement, je suis mort d'une chute des escaliers à l'Université d'Aix-Marseille...

Mélinda opine du chef.

— ... Mais cette chute est crée par les voies occultes... Une collègue, Esther Adelman, m'a donné un livre en cadeau. Ce livre traite de la mystique juive et est ensorcelé. Je ne l'ai compris que trop tard, une fois défunt... Cette collègue a voulu être ma maîtresse, mais je l'ai refusé, alors elle s'est vengée... Et, une fois défunt, je suis resté auprès de ma femme pour éloigner des prétendants trop étranges, versés dans la Kabbale. Et en voyant Richard Payne, je ne l'apprécie pas, je ne l'aime pas. Pour moi, Sarah est mienne, d'où mon message avec la Divine Parole... Mais il y a quelques jours, lorsque mon épouse m'a parlé en toute sincérité, ma colère est tombée. Sarah a une si belle voix, par ailleurs !

— D'accord, mais quel est le rapport avec les récents messages que vous envoyez à Richard Payne ? Avant de répondre, permettez moi de transmettre vos propos aux deux autres.

Shlomo opine du chef et attend que ses paroles soient transmises avant de reprendre son explication.

— Et j'avertis Richard Payne pour qu'il ne tombe pas dans le même piège que moi. Cette collègue, Avery Grant, a déjà depuis longtemps, semble-t-il, remarqué Richard Payne. Mais maintenant, elle se sent trahie et se venge. Un livre en cadeau sur l'alchimie, je trouve très suspect qu'il soit ensorcelé... Il serait bien triste que ma Sarah soit sans mari pour une seconde fois. Il faut qu'il se débarrasse au plus vite de ce livre... Il faut le brûler pour annuler le sort.

La chuchoteuse d'esprits devient blême, ses yeux s'écarquillent de peur et rapporte les paroles du défunt esprit d'une voix tremblante.

— Alors tout est clair ! s'exclame Richard d'une voix forte pour camoufler son inquiétude. La référence au « non-chaste » n'est pas à moi, mais à Avery Grant, tout comme la mention de l'argent, parce que son symbole est Ag, comme ses initiales. Le déplacement de la bibliothèque renvoie au statut d'intellectuel de ma collègue. Le cuivre renvoie à Vénus, planète de l'amour, et donc aux intentions amoureuses et désespérées de ma collègue. Le message sur le cadeau m'informe que le cadeau est ensorcelé et peut m'être fatal. Alors tout est évident maintenant ! Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ?

Le professeur spécialiste du judaïsme opine du chef à la conclusion du vivant.

— Votre conclusion est exacte, Shlomo Weismann vous le confirme, informe Mélinda.

— Donc, brûlons ce cadeau démoniaque, affirme Sarah.


Et Richard, dans le jardin arrière, allume un feu, et jette le livre au feu, se signant. Il jette aussi d'autres livres ainsi. Le défunt mari, ravi, remercie d'un geste de la tête Mélinda et s'approche de Sarah, lui murmurant :

— C'est à travers la femme que Dieu envoie ses bénédictions au foyer domestique. Que tu sois toujours aussi bonne que comme lorsque je t'ai connu et que ton mariage soit fécond. Sache que je t'aime toujours, mais je te souhaite une meilleure vie de couple qu'avec moi. Au revoir, je vais bientôt comparaître devant le Roi des Rois des rois, le Juge des juges, l'âme en paix.

Il dépose un chaste bisou sur une joue et se tourne à sa droite. Sourire aux lèvres, il récite le Chema Israël et demande à Mélinda :

— Madame, je vais enfin partir, comparaître devant notre Créateur, le Très Puissant. Merci d'aider Sarah et son futur mari. Cette lumière est tellement belle et divine. Au revoir. Que Dieu vous bénisse et vous donne une descendance nombreuse.

Shlomo Weismann part dans la Lumière, laissant la jeune mère en larmes, très touchée par la sincérité de l'esprit errant et ravie qu'un esprit errant de moins rôde parmi les vivants.


Deux jours plus tard, Richard Payne entend de ses autres collègues qu'Avery Grant est hospitalisée d'urgence parce qu'elle est tombée des escaliers, se brisant les jambes. Le professeur d'Anthropologie est néanmoins affligé d'entendre une si triste nouvelle, mais ne se soucie pas plus pour sa collègue. Depuis ce jour, Richard Payne ignore Avery Grant.


Les deux professeurs se sont mariés comme prévu à la mairie. Au mariage, Mélinda et sa famille sont invités. Après le mariage, Richard Payne, ravi, embrasse son épouse qui lui murmure :

— Un proverbe dit « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. » Et c'est le meilleur que nous pouvons leur donner. Que Dieu, le Saint, béni soit-Il, bénisse notre union en la rendant féconde.

Le professeur opine du chef et le couple revient chez eux, jamais aussi ravis de leur existence.



_

* 28 Adar 5762 équivaut au 12 mars 2002.

** Citation approximative de « Timeo Danaos et dona ferentes » [« Je crains les Grecs, même lorsqu'ils apportent des cadeaux »] dans Virgile, Énéide, II,49.

Laisser un commentaire ?