Une rencontre inattendue

Chapitre 1 : The Lady's Restroom

1840 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:56

Alors qu’il montait dans le bus qui était sur le point d’emmener les New Directions à  leur deuxièmes communales, Kurt ne savait pas trop comment se sentir. Il était partagé entre une excitation sans limites à l‘idée de partir avec ses amis dans une autre ville pour chanter les chansons qu’ils répétaient sans relâche depuis des semaines, et un trac immense qui l‘avait poussé la veille à engloutir une boîte entière de cupcakes à la framboise (ce qui n’avait pas le moins du monde réduit son stress et lui donnait maintenant une autre bonne raison de vomir lors du trajet).

Mercedes lui avait pourtant interdit toute ingurgitation compulsive de nourriture avant le concours mais c’était une chose qu’il ne pouvait pas contrôler, et il regrettait maintenant de ne pas avoir dormi chez elle afin de distraire un peu son esprit préoccupé. Kurt savait pertinemment que les gâteaux n’étaient pas la seule raison pour laquelle son estomac lui faisait mal. Et d’ailleurs, cette raison se tenait juste là, à quelques mètres du bus, et le regardait fixement, un sourire inquiétant sur les lèvres. 

Karofsky.

Kurt sentit son coeur rater un battement, et pendant quelques secondes il crû ne jamais pouvoir respirer à nouveau. Il restait pétrifié au beau milieu du couloir entre les deux rangées de sièges, les yeux rivés sur la brute épaisse venue lui porter malheur.

« Bon Lady Hummel, on n’a pas  la journée alors tu veux bien te bouger ? »

Lady Hummel ne prêta pas attention à Santana qui commençait à s’impatienter dans la file d’attente qui s’était créée dans le bus. Les autres membres ne paraissaient pas s’apercevoir du malaise du jeune homme, mais Mercedes, toujours aussi perspicace, compris immédiatement la situation et elle prit Kurt par le bras et le forçat à s’asseoir à côté d’elle.

« Ne fait pas attention à lui, il ne mérite ni ton temps ni ton intérêt. Aujourd’hui va être un des plus beaux jours de ta vie, ne le laisse pas briser ta confiance en toi. Crois-moi, ça va être incroyable. »

Mercedes l’attira à elle et le serra dans ses bras.

Malgré la bonne volonté de la jeune fille, ses paroles ne rassurèrent que très moyennement Kurt, qui avait toujours une boule dans l'estomac. Il sentait qu’il lui faudrait bien plus qu’un trophée pour que cette journée soit une réussite. 

 

Le trajet se déroula sans incident, mais Kurt n’eut pas un seul instant la force de joindre ses camarades qui chantaient à tue-tête au fond du bus. La voix lui manquait, et il ne se sentait juste pas d’humeur, ce qui allait sans doute poser problème une fois qu’il serait sur scène, mais Kurt préféra chasser cette idée de ses pensées.

Le bus s’arrêta devant la grande salle de spectacle qui accueillait le concours. Les Glee Clubs rivaux n’étaient pas encore arrivés, ce qui donnait encore le temps aux New Directions de répéter dans leur loge sans crainte d’espionnage. Alors qu’il descendait du véhicule, Kurt essaya de se remémorer ce qu’il savait à propos de leurs adversaires, les Warblers. C’est à dire pas grand chose. Il savait en tout cas que c’était un groupe entièrement composé de garçons, fils de familles fortunées étudiant à la Dalton Academy. Ils étaient renommés et respectés depuis des générations et générations et chantaient uniquement à capella. Kurt ne savait absolument pas à quoi s’attendre de leur part, mais il était tout de même impatient de les voir à l’œuvre (et bien qu’il refusait de l’admettre, cela avait bien rapport avec le fait que les jeunes hommes porteraient sans doute un uniforme, ce qui était à son opinion le summum du sex appeal).

Il suivit le groupe dans le hall et pris la direction des toilettes pour femmes. Il avait besoin d'un peu de temps, seul, pour réfléchir et surtout faire passer cette sensation d'oppression qui l'étreignait depuis que le bus avait quitté Lima le matin. 

Kurt entrouvrit la porte pour vérifier que personne ne s'y trouvait, puis pénétra dans les toilettes désertes, s'enferma dans une cabine et fondit en larmes.

Il laissa l'eau couler sur son visage pendant de longues minutes, faisant s'échapper à travers ses longs sanglots toute la peine qu'il éprouvait depuis des mois. Sa vie était un enfer, et rien ni personne ne semblait pouvoir abréger les souffrances qu'il endurait. Le quotidien avait perdu toute saveur et il savait que peut importe que le club gagne ou non le championnat, Karofsky serait là à son retour et continuerait de ruiner sa misérable petite existence. Kurt essaya de se calmer et pris de longues inspirations. Il savait qu'il ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort et c'est pourquoi il se releva au bout d'une dizaine de minutes, essuya ses yeux rouges, sortit de la cabine… Et tomba nez à nez avec un jeune garçon d'environ son âge, moulé dans un uniforme noir et rouge très seyant et qui était en train d'appliquer du gel dans ses cheveux. Le jeune homme sursauta et se détourna du miroir pour faire face à un Kurt complètement désemparé.

"Oh-oh excuse moi je-je, je ne t'avais pas entendu, je croyais que les toilettes étaient désertes quand je suis rentré et…" les mots du beau brun restèrent bloqués dans sa gorge lorsqu'il aperçut le visage défait et les yeux rouges de Kurt. 

Ce dernier essaya de lui répondre mais il ne savait pas quoi dire. Il était profondément gêné et il sentit le rouge lui monter brusquement aux joues lorsqu'il se rendit compte de l'absurdité de la situation. Voilà qu'il se retrouvait coincé dans des toilettes pour femmes avec un inconnu alors qu'il venait de pleurer toutes les larmes de son corps et arborait qui plus est sur son t-shirt blanc une large tâche orange due au Fanta de Mercedes qui s'était renversé sur lui lors du trajet. Sa honte devint encore plus grande lorsqu'il se rendit compte que le jeune garçon était sans aucun doute la plus belle créature sur laquelle il ait posé les yeux de sa vie.

Il était légèrement plus petit que lui, peut être un peu plus large, mais il restait assez svelte et on pouvait deviner sous son blazer une belle paire de biceps. Ses cheveux noir corbeau, à priori bouclés, étaient emprisonnés dans une importante couche de gel et deux longues paires de cils surplombaient ses magnifiques yeux vert amande rehaussés ici et là de reflets dorés qui donnaient une intensité incroyable à son regard. Son teint était légèrement hâlé et sa mâchoire carrée lui donnait un côté viril peu habituel pour les gens de son âge. Kurt, après avoir longuement admiré le jeune homme, frissonna à cette vision idyllique et mis quelques secondes à recouvrer ses esprits.

Le beau brun, confus, bégaya :

"Je-je suis désolé, je-je ne voulais pas…"

Kurt, paniqué, fit alors la seule chose qu'il pouvait faire. S'enfuir.

Il se précipita sur la porte des toilettes et sortit en courant, sans jeter un coup d'oeil  au jeune homme hébété qui le regardait partir, une expression d'incompréhension sur son visage.

Kurt se retrouva seul dans le couloir, perdu, ne sachant pas où se rendre. Il ne pouvait clairement pas retourner avec les autres car ses yeux étaient encore rouges et ils devineraient immédiatement qu’il avait pleuré. Il ne pouvait pas non plus faire demi tour car le beau brun se trouvait encore dans les toilettes et l’apercevrait à travers la porte vitrée. Cela ne lui laissait donc qu’une seule option : emprunter le long corridor sur sa gauche qui menait aux cuisines et qu’un panneau indiquait comme étant réservé au personnel.

Kurt s’engagea dans le couloir au moment même où le jeune garçon en uniforme ouvrait la porte des toilettes pour partir à sa recherche. Il pénétra en trombe dans les cuisines, désertes heureusement pour lui. Un large buffet de petits fours trônait sur une table au centre de la pièce et une pyramide de flûtes à champagne reposait en équilibre sur un plateau argenté, mais Kurt n’y prêta pas attention car son esprit était obnubilé par une seule pensée qui failli lui faire perdre son sang-froid : il n’avait absolument nul part où se cacher. Ce qui voulait dire qu’il allait à nouveau devoir faire face aux beaux yeux verts dorés, et il n’était qu’une question de secondes avant que ces derniers ne fasse leur apparition. Kurt retint sa respiration lorsque la porte s’ouvrit.

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