Les belles et bonnes histoires d'Aziraphale&Crowley

Chapitre 7 : Le Calendrier de l’Avent d’A.J Crowley 🎄

2610 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/12/2023 15:34

Prompt N7 : Personne A a perdu un pari et doit porter un vêtement ou un accessoire de Noël différent chaque jour jusqu’à Noël.


Personnages : Aziraphale et Crowley, Madame Tracy, le Sergent Shadwell, Maggie, Nina

Figuration : Des gens

Narration : Dieu (gender-fluid)


~ Le Calendrier de l’Avent d’A.J Crowley ~


🎄🎄🎄


— Ça fait vingt-quatre jours que je me tape cette mascarade, mais je te préviens, hors de question que je sorte de la librairie avec ça sur la tronche ! 


Crowley fixait l’ange avec défi, en secouant le serre-tête bois de renne qui maintenait ses longs cheveux roux en arrière. L’accessoire, orné de petites clochettes, tintinnabula joyeusement, par contraste avec la mine renfrognée de son porteur. Aziraphale, pour sa part, le contemplait avec un mélange de suffisance et d’amusement (un peu comme moi) : 


— Tu as perdu, mon cher, il faut assumer ! 

— Une semaine sans crier sur mes plantes, c’était couru d’avance, grogna le démon.

Nos plantes, je te rappelle que pour ma part, je devais laisser la boutique ouverte et accepter de vendre des livres, ce n’était pas plus facile… objecta Aziraphale.

— Tu n’as tenu qu’une heure de plus que moi, mon ange ! 

— Ce qui fait toujours le double de ce que tu as tenu, toi… 

— Je ne sortirai pas, un point c’est tout ! 

— J’ai été gentil avec toi Crowley, toutes les fois où tu es sorti en camouflant tes pulls moches sous un manteau ou une veste, mais l’accessoire du jour, qui, je te rappelle, est à ma discrétion, conformément aux règles du pari, ne peut se cacher… 

Ouiiiii, c’est donc pour ça que je ne mettrai pas le pied dehors ! 

— Nous allons au marché de Noël, c’est ça ou la messe de minuit ! 

— Je serai discorporé avant la bénédiction du calice et de la patène…  

— Avant le Credo, si tu veux mon avis… Le marché, donc ? 

— Je vais me discorporer de honte, Aziraphale ! 

— Oh, ça, ce serait quelque chose d’inédit, du jamais vu en plus de 6000 ans, se moqua l’ange, en enfilant son manteau beige. 


Le démon grimaça en adressant une vague prière à Satan (et intérieurement, une autre à ma destination), le tout en tenant la porte à Aziraphale, qui, lui, arborait le sourire des vainqueurs en s’élançant dans Wickber Street. 


Le marché de Noël de Soho était relativement vaste, coloré et agréablement parfumé ! Les gens s’y promenaient avec le sourire ; les Humains étaient notoirement moins débiles que le reste du temps pendant les fêtes de fin d’année, ce qui me redonnait toujours un peu d’espoir… La bonne humeur et la légèreté ambiante aidèrent Crowley à passer relativement inaperçu dans la foule, si bien qu’il finit par desserrer un peu ses mâchoires au bout d’un moment : 


— Qu’est-ce qu’on est venus faire ici, mon ange ? 

— Se balader ! Et dire bonjour à Maggie et Nina…

— M’exposer comme un trophée de ta pathétique victoire, tu veux dire ! 

— Je ne ferais jamais une chose pareille voyons, je suis un ange…


Si, il le ferait ! C’était précisément ce qu’il était en train de faire, d’ailleurs. Crowley n’étant pas plus dupe que moi, levait les yeux au ciel, faisant dangereusement basculer ses bois de renne, qu’Aziraphale se fit une joie de remettre en place, non sans en profiter pour recoiffer inutilement la crinière auburn au passage. Les magnifiques cheveux du démon étaient de mon fait bien sûr, Aziraphale m’en remerciait tous les jours ; vous aussi, n’est-ce pas ? Mais de rien, je vous en prie… 


— Il fait vraiment froid aujourd’hui… remarqua négligemment Aziraphale, en s’approchant d’un étale. 


Le petit chalet proposait des décorations de sapin. L’ange avait, bien sûr, insisté sur le fait de mettre un sapin dans la librairie et Crowley, qui avait juré ses grands diables qu’il ne s’occuperait de rien, s’était, bien entendu, occupé de tout… Il avait miraculé un immense sapin et s’était rendu compte, avec plaisir, qu’il adorait le torturer, à l'instar de ses plantes ! Dès que l’ange avait le dos tourné, il lui promettait les pires sorts ; de le réduire en bûchettes, jusqu’à le poser au milieu des sanisettes pour chiens du quartier, si bien que l'épicéa n’avait pas tombé une seule aiguille depuis qu’il trônait sur le Portail Céleste… 

Tandis qu’Aziraphale s’amusait à acheter de nouveaux petits sujets à accrocher aux branches à leur retour, Crowley s’était écarté pour aller regarder un autre chalet, dont il s’était rendu compte que le contenu avait capté l’attention de l’ange quelques instants auparavant. 

Lorsqu’il revint auprès de la Principauté, celui-ci ajoutait un petit renne aux autres articles.


— C’est quoi cette obsession avec les rennes, Aziraphale ? 

— Je ne sais pas, je les trouve charmants ! Où étais-tu ?  

— Parti t’acheter ça ! répondit le démon, en enroulant une écharpe en cachemire jaune autour du cou de l’ange. 

Oh ! Elle est magnifique, merci ! Dois-je comprendre que tu m’as fait un cadeau de Noël ? 

— Même pas avec un flingue sur la tempe… 

— Alors c’est pour me signifier que tu ne m’en veux pas d’avoir gagné le pari ! insista l’ange.


Histoire de le faire taire, Crowley avait trouvé une diversion aussi utile qu’agréable, qu’il utilisait à la moindre occasion. Comme maintenant, par exemple ! 

Il tira l’ange à lui grâce à sa toute nouvelle écharpe et l’embrassa fougueusement. Ça marchait à tous les coups… 


— Jézabeeeeeeeel, y a les tantouzes sudistes qui s’donnent en spectacle de fornication publique ! 

— Oooooh, Aziraphale et Monsieur Crowley, quel plaisir ! 


Le démon grogna dans la bouche d’Aziraphale avant de le relâcher doucement pour se tourner vers les nouveaux venus : 


— Sergent Shadwell, Madame Tracy, quelle joie de vous revoir… 

— Je vous en prie, appelez-nous Aziraphale et… Et… hésita l’ange, en regardant son partenaire.

— Anthony, par exemple, suggéra le démon.

Ohhh, Aziraphale et Anthony Crowley ? Ça sonne bien… sourit la médium, le regard malicieux sous ses épais faux cils.

— Me dit pas qui s’sont mariés, brave femme, manquerait plus qu’ça, la Onzième Plaie ! Dieu nous préserve… Pis c’est quoi encore qu’ces excentricités que t’as sur la tête, le flamboyant ? C’est pour une partie-fine ?


Aziraphale haussa les sourcils. Je me demandais combien de temps ça lui prendrait pour penser au potentiel érotique de l’accessoire, heureusement que j’ai mis le Sergent sur leur chemin, finalement… 


— Non, non, non, non, non ! Nous ne sommes pas mariés et j’ai perdu un pari… s’empressa d’intervenir le démon.

— Mais tais-toi, bon sang, tu me fais honte ! intervint la médium, en tapant le pauvre sergent avec son sac à main.

— Que faites-vous ce soir ? Un repas en famille ? demanda poliment Aziraphale, en sortant de sa rêverie. 


La médium répondit, mais l’ange n’entendit rien ! Crowley venait d’enlever son serre-tête, de se pencher en avant pour secouer ses cheveux, avant de se redresser et de replacer les bois de renne bruyants et bariolés : 


— Un problème, mon ange ? 


Aziraphale était un peu salop, j’y avais veillé, mais le démon n’avait rien à lui envier de ce côté-là, j’avais saupoudré ex aequo… 


— N… Non, pardon, Madame Tracy, vous disiez ? se reprit l’ange, avec un sourire innocent. 


Avec ses airs de ne pas y toucher, à tel point qu’on lui donnerait moi-même sans confession, Aziraphale était tout émoustillé à chaque fois que le démon jouait avec ses cheveux… 


— La femelle disait qu’on n’a point de famille… C’est pour ça que j’la promène au marché… Pour voir un peu d’monde ! 

Oh… Mais alors, vous êtes seuls, ce soir ? s’inquiéta Aziraphale.

— On n’est pas seuls puisqu’on est tous les deux ! Y comprend vraiment rien çui-là, ça rend sourd la branl…

Hum, oui voilà, nous sommes… Eh bien, en couple pour le réveillon, le coupa la médium.

— Où sont Anathema et Newton ? demanda Crowley, qui sentait venir le traquenard de loin. 

— En Amérique, dans la famille d’Anathema pour les fêtes ! 

— Pourquoi ne pas partager un repas tous ensemble ? proposa immanquablement l’ange. 

— C’est gentil, mais nous ne voudrions pas nous imposer… protesta faiblement la médium.

— Pis, on veut point manger dans l’Antre du Péché, Dieu sait ce que vous y commettez comme dépravations, bande de sodomites enragés ! 


Oh oui, je le sais très bien…


— J’étais dans l’Antre du Péché, il n’y a pas si longtemps, je peux vous assurer que ça n’a rien à voir avec notre librairie… commenta Crowley, en souriant de toutes ses dents. 

— Alors, c’est entendu ? se réjouissait déjà l’ange.

— Mais nous n’étions pas prévus, faut-il acheter de la nourriture supplémentaire ? proposa la Jézabel à la retraite.

— Inutile, nous prévoyons toujours beaucoup plus que nécessaire ! sourit Aziraphale, en secouant ses doigts.

— Parfait, eh bien… Merci alors ! répondit Madame Tracy, visiblement soulagée.


Il fallait dire que la retraite de Chasseur de Sorcières du Sergent Shadwell n’était pas bien importante (comprenez fictive), et celle de Madame Tracy, du fait de l'illégalité totale de ses anciennes activités, se résumait à un maigre bas-de-laine… 


— Il faudrait passer voir le chalet de Nina et Maggie avant de rentrer, je crois que tu leur avais promis, Aziraphale… 

— Oh oui, c’est vrai, où avais-je la tête ? Ca tombe bien, je prendrais bien un vin chaud, pas toi, Crowley ? 

— Je le préférerais frais et très alcoolisé, mais je me débrouillerai… 

— Vous venez avec nous, très chers ? proposa Aziraphale aux deux retraités.


Madame Tracy fit taire les remarques et invocations du Sergent par un habile coup de sac à main dans les côtes et les quatre se retrouvèrent rapidement accoudés au chalet “Donne-moi un café ou donne-moi la mort ça va sentir le sapin plus tôt que prévu”.


— Hey, Maggie, regarde qui va là ! les accueillie Nina, avec son habituel sourire blasé.

— Bonjour Nina, nous sommes venus avec des amis, Madame Tracy et Monsieur Shadwell ! présenta l’ange.

— Enchantée ! les salua Maggie, en posant une main sur l’épaule de Nina.

— Des goudous, maintenant… maugréa le Sergent.

— Ravis de vous rencontrer ! le coupa la médium.

— Quatre vins chauds ? demanda joyeusement Maggie, avec sa bonhomie coutumière.


Nina fixa le démon en croisant ses bras sur sa poitrine : 


— Tu vas boire un vin chaud ? Toi ? Je peux te faire ton expresso de l’Enfer, si tu préfères ! 

— Oh Nina chérie, tu n’as aucune idée du goût d’un expresso de l’Enfer… Donne-moi un vin chaud, quelque chose me dit qu’il aura un goût de Talisker, ne t’inquiète pas ! 

— Putain, mais Dieu t’as vraiment bercé trop près du mur, Anthony… 


Faux.


— Que faites-vous ce soir ? demanda Aziraphale, en sirotant son vin chaud, tout en serrant son écharpe autour de son cou.


Un bruit de clochettes se fit entendre tandis que le démon se tournait brusquement vers son partenaire. Crowley le regarda de travers, mais ses lunettes de soleil pouvaient éventuellement, rendre son expression indéchiffrable. Aziraphale était un ange après tout ; le plus doux, le plus gentil, mais aussi le plus redoutable de tous, vous pouvez me croire ! Crowley l’avait compris depuis longtemps, lui… 


Le visage de Nina se ternit en jetant un pan d’oeil à Maggie, laquelle répondit d’une petite voix : 


— Nous devions manger chez mes parents, mais, euh… Ils n’approuvent pas forcément… Nina… 

— C’est quoi l’problème, la couleur ou la foufoune ? intervint Shadwell, rendu plus loquace par le vin épicé.


Madame Tracy cacha son visage cramoisi de honte dans ses gants, mais à part elle et Aziraphale, personne ne s’offusqua de la question, plutôt pertinente, du Sergent.


— Apparemment, les deux… répondit franchement Nina, en soupirant.

— Ma famille est assez… Traditionnelle… 

— Pestilentielle ! coupa Nina.

— Oh, mais… Nous mangeons avec Madame Tracy et le Sergent, pourquoi ne pas… Venez avec nous, plus on est de fous ! sourit la Principauté, en regardant le démon. 


C’en était trop. Crowley stoppa le temps, d’un vague mouvement de la main (je lui ai offert la chrono kinésie, en contrepartie, Aziraphale a reçu une propension au Pardon démesurée, je ne compte plus les fois où je l’ai entendu dire “je te pardonne”) ! Bref.


— Tu comptes inviter tout Soho ce soir ou bien ? 

Crowley ! Ils… Ces gens sont si seuls… 

— Ils ne sont pas seuls, ils sont en couple, comme l’a souligné Shadwell ! 

— Mais… Mais ils sont tristes ! 

— Pour l’amour de Satan, il y a des milliers de personnes qui sont tristes, Aziraphale, on les ramène tous à la maison ? 

— Mais eux sont nos amis, mon cher… 


Crowley réfléchissait à un moyen de tirer parti de la situation, il savait déjà qu’il avait perdu le combat du dîner… 


— Dans ce cas, j’enlève cette horreur de mes cheveux ! 

— Owww, tu proposes une Messe de Minuit tous ensemble ? Comme c’est charitable ! 

Aziraphale… Nggk…

— Ça va… Tu n’as pas beaucoup d’humour pour un démon ! De toute façon, à minuit, on passera à l’accessoire du 25… 


Crowley retira avec rage les bois de renne, qu’il fit disparaître par miracle (du moins, il pensait les avoir fait disparaître pour de bon, mais ça, c’était sans compter sur l’intervention d’Aziraphale, qui venait de les matérialiser dans le tiroir de sa table de chevet).


— Oh, Satan, pitié… Qu’est-ce que c’est encore ? Je te signale qu’ils ne seront pas partis à minuit, mon ange…

— Ce n’est pas grave, j’aurai toute la journée de Noël pour en profiter ! Tu vas être content, l’accessoire du 25 ne sera vu que par moi…

— Vrai ? Tu ne vas pas me faire parader toute la journée avec ? demanda le démon, suspicieux.


Il avait raison de l’être.


— Oh que si ! Mais dans la librairie, c’est tout ! rétorqua fièrement Aziraphale, un petit sourire énigmatique aux lèvres.


Je vous l'avais dit qu’il était un peu salop ! 



~ Je dédie ce prompt à tous ceux qui sont seuls pendant les fêtes, y compris ceux qui sont entourés mais qui se sentent quand même seuls ~


***** Si vous avez des idées à propos de l’accessoire du 25, sachez que demain sera posté un OS indépendant de cette fic et complètement NSFW, qui racontera la suite de ce réveillon…*****





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