Les belles et bonnes histoires d'Aziraphale&Crowley

Chapitre 6 : Don't blink!

2322 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/10/2023 17:04

Prompt N 6 : Personne A veut regarder un film d’horreur et oblige Personne B à le regarder aussi.


Personnages : Aziraphale et Crowley

Narration : Dieu (gender-fluid)

Figuration : des mioches mal déguisés


🎃🎃🎃


Pour patienter jusqu’aux réjouissances de Noël et apporter une touche d’amusement dans la longue et triste période séparant Septembre de Décembre, les Humains avaient pris l’habitude, dans certaines contrées, de célébrer Halloween ! Associée à la fête des Morts, cette habitude aurait dû séduire plus facilement un Démon qu’un Ange a priori, mais, il n’en était rien… Dans les faits, Crowley restait plus ou moins insensible à toute forme de fête, même s’il se permettait un petit écart à l’occasion de la fête du Beaujolais ! Oh, bien sûr, voir défiler les enfants joyeux sonner aux portes en réclamant des friandises avait tendance à l’amuser. Moins toutefois, quand ceux-ci étaient grimés en Démons, portant de ridicules petites cornes ou bien encore de minuscules fourches, le tout dans des justaucorps rouges criards. Il prenait ça, au mieux comme une offense personnelle, au pire comme un manque cruel de culture. Les Démons n’avaient jamais eu de fourches, ils n’en avaient jamais eu besoin… Encore moins pour se promener sur une épaule humaine et l’induire en tentation en lui chuchotant à l’oreille ! Et pour l’amour de moi-même, les Démons n’étaient pas rouges. Seul l’Adversaire était rouge, dans sa forme démonique, et seul l’Adversaire portrait des cornes… 

Aziraphale, en revanche, aimait particulièrement cette période de l’année ! Pour commencer, l’automne était sa saison préférée. Il aimait tout dans cette période, ses couleurs, ses odeurs, l’idée de la nature, qui se dépouillait de ses attraits pour mieux renaître au printemps… Le retour du froid et de la pluie ! Ah… La pluie qui tombait en fin de journée, charriée par un vent frais qui venait se heurter, en même temps que les gouttelettes, aux carreaux de la librairie. Lorsqu’il se trouvait dehors dans ces instants, Aziraphale savait apprécier la douce odeur de la pluie, sa caresse sur son visage et les chatouillis qu’elle provoquait en ruisselant dans ses cheveux. Il connaissait la valeur et la pureté de l’eau, source de la vie sur Terre ! Il connaissait également sa force et son danger, pour avoir assisté à nombre de catastrophes naturelles ou autres Fléaux de mon invention. Pour cela, Aziraphale respectait la pluie, à l’image de chacune de mes créations.

Il aimait se dépêcher de se mettre à l’abri dans la chaleur et le confort de sa librairie, enfiler un cardigan en laine et des chaussons aux motifs écossais. Se préparer un chocolat chaud et le déguster derrière ses fenêtres, avec le bruit de la pluie s’acharnant à nourrir la Terre et à promouvoir la vie au-dehors !  

L’Ange aimait les décorations que les Humains disposaient çà et là pour se mettre dans l’ambiance, la joie des enfants qui mettaient au point leurs déguisements en prévision de leur porte-à-porte, les confiseries… Aziraphale était gourmand de toute forme de nourriture Humaine et même si les bonbons étaient essentiellement chimiques et, aux dires de Crowley, une invention de son camp, il avait appris à les apprécier quand même ! 

D’ailleurs, c’est Crowley qui lui avait fait goûter son premier bonbon. Après tout, c’était lui également, qui l’avait initié à la nourriture Humaine dans la demeure de Job, longtemps auparavant ! C’était au Démon qu’Aziraphale devait bon nombre de ses premières fois, d’une manière générale. Sans parler forcément de bonbons, mais sans s’éloigner non plus de la thématique de la gourmandise… Bref…

Aziraphale, donc, aimait voir s’approcher le 31 octobre chaque année. Et cette année, serait son premier Halloween avec Crowley, puisque le Démon avait récemment posé définitivement ses valises à la librairie ! Halloween aurait donc une saveur d’inédit, pour le plus grand bonheur de la Principauté, qui avait passé sa journée à décorer leur foyer en prévision de la petite soirée qu’il comptait bien partager avec le Démon.

Le plus gros des groupes d’enfants était passé dans l’après-midi et Aziraphale, presqu’à court de friandises, avait envoyé Crowley en racheter, afin d’être sûr d’en avoir suffisamment pour les retardataires et bien sûr, pour lui-même ! 

— Je ne comprends pas pourquoi tu ne les as pas miraculés, tes satanés bonbons ! grogna le Déchu, en claquant des doigts pour refermer la porte derrière lui, tout en tendant un énorme sac de provisions à l’Ange.

— J’aime mieux éviter les… Tu sais, les miracles frivoles… Histoire de ne pas trop attirer l’attention sur moi ! Et puis, je sais très bien que tu adores traîner dans les magasins pour m’acheter de la nourriture…

Crowley ne pouvait rien objecter à cette vérité ! Depuis qu’il avait tenté l’Ange en lui faisant manger du bœuf, cela avait déclenché en lui une sorte d’addiction, il adorait regarder Aziraphale manger… 

L’Ange était parti dans la cuisine ouvrir les nouveaux sacs de bonbons et les mélanger dans un grand saladier et avant qu’il n’ait le temps de revenir, un nouveau groupe frappa à la porte, ne laissant d’autre choix à Crowley que d’ouvrir. Pour son plus grand amusement, le groupe en question était composé d’un cow-boy, d’une sirène et… D’un Ange ! Le petit garçon portrait un drap blanc découpé en guise d’aube, une paire d’ailes qui dégringolait dangereusement de ses épaules et une auréole en plumes made in Taïwan, qui s’était déjà déplummée aux trois quarts… L’instant que le Démon remplisse les paniers qui lui étaient tendus timidement , Aziraphale s’approcha derrière lui : 

— Oh, merci de t’occuper de la distribution, Crowley ! 

— Regarde celui-là, il va te plaire, répondit le Déchu en désignant le Chérubin low cost. 

Oooowwww… Et peut-on connaître ton nom d’Ange, mon enfant ? 

— Cupidon ! répondit le garçonnet.

— C’est une invention des Humains ça, il existe pas Cupidon, en vrai ! Les Anges sont des dangers publics avec un arc et des flèches… se moqua Crowley.

— Ne l’écoute pas, mon enfant, il est jaloux parce qu’il n’a jamais eu le droit d’avoir un arc et des flèches au Paradis ! rassura Aziraphale.

Avant de partir, le petit garçon tendit son panier à sa mère, qui patientait à l’écart et revint vite, portant fièrement un arc fait d’un bâton tordu, tendu par de la ficelle à rôti et l’arma avec une brindille. Il visa ensuite Crowley et décocha ; la brindille atterrit lamentablement aux pieds de l’enfant, mais le Démon fit semblant d’être touché en plein cœur : 

Oh ! Tu m’as touché, je crois que… Que je suis amoureux !

Aussitôt, il empoigna Aziraphale par le col de sa veste et l’embrassa fougueusement devant le petit garçon, qui s’éloigna en criant fièrement : 

Mamannnnnn, j’ai réussi à toucher les monsieurs, ils sont amoureux maintenant !  

Crowley relâcha délicatement la veste de l’Ange et libéra ses lèvres, lui permettant de bredouiller : 

— C’est… C’est très gent… Je te félicite d’avoir fait plaisir à cet enfant, Crowley… 

— Mmmmm… Il est tard, on ferme ? Plus personne ne passera maintenant ! 

— Oui ! Que dirais-tu de regarder la télévision avec moi, mon cher ? 

— La télévision ? Tu ne veux pas lire ?

— Non ! Je veux manger des friandises devant un film qui fait peur ! C’est ce que font les Humains ! 

— OK…

Quelques instants plus tard, les deux étaient confortablement installés dans le canapé, face à la télévision que Crowley venait de miraculer : 

— Ça ne t'embête pas si je dors, mon ange ? 

— Si ! 

— Mais enfin… Tu veux mettre quoi comme film d’horreur ? Si j’avais su que ça te plaisait, j’aurais pris une caméra à mon dernier passage en Enfer…

— Dr Who !

— Hein ? Mais c’est pas un film d’horreur ça !

— Peut-être, mais il y a un épisode qui me fait peur à moi ! Je ne l’ai jamais regardé jusqu’au bout… 

— Non, mais c’est une blague… 

— Alors, tu veux bien le regarder avec moi ? 

Ngnnnk… C’est d’accord… 

— Tu veux bien…. ?

— Lancer l’épisode ? Pffff… C’est lequel ?

— Blink !

D’un claquement de doigts de bas en haut, le générique se lança, tandis que l’Ange attrapait son plaid écossais.

— T’as pas besoin d’une couverture, les anges n’ont pas froid…

— C’est pas pour le froid, c’est pour me cacher dessous !

— Attends, tu plaisantes là ? 

Aziraphale gloussa, tout en rapprochant le saladier de friandises, qu’il disposa entre eux sur le canapé : 

— Tu sais que je n’en mangerai pas ?

— Tu y mets de la mauvaise volonté, je trouve…

— Je suis un Démon, tu t’attendais à quoi ?

Avec un soupir plus amusé qu’exaspéré, Aziraphale posa le saladier en équilibre sur l’accoudoir du divan, non sans avoir pris une poignée de guimauves dans ses mains auparavant : 

— Tu sais… J’aime bien les guimauves grillées ! ajouta-t-il, en faisant les yeux doux au Démon.

Après avoir levé les yeux au ciel et, histoire de me contrarier, Crowley matérialisa une minuscule fourche et planta une guimauve dessus, qui se mit à griller par miracle et il la tendit ensuite à l’Ange, après avoir soufflé dessus pour la tiédir : 

— Bon, il est où ton docteur ?

— Dans la télé ! 

— Ben non, justement ! 

— Pas celle-là, la télé dans le feuilleton, Crowley ! 

— Qu’est-ce qu’il fout dans la télé, pourquoi il n'est pas dans sa boîte bleue ?

— Mais chuuuut ! Ça s'appelle un TARDIS et il est coincé dans le passé ! 

— Pourquoi ?

— Mais je n’en sais rien, en principe j’arrête à ce moment… 

— Pourquoi ?

— Les anges ! Ils me font peur… expliqua Aziraphale, en montant son plaid sous ses yeux.

— Non, mais c’est un comble ça… 

— Ce ne sont pas de vrais anges ! 

— J’avais pas deviné… souffla Crowley, en préparant une nouvelle guimauve grillée. 

— Qu’est-ce qu’il est beau ! finit par s’exclamer Aziraphale.

— Qui ?

— Eh bien, le Docteur, qui d’autre ?

— Pfff… Je vois pas ce que tu lui trouves, mon ange !

— Tu sais que… Tu lui ressembles étrangement, Crowley ! 

— Mais pas du tout, il est brun…

— Disons que tu es une version automnale de Ten… Magnifiquement cuivré !

— T’as vu ses cheveux ? Y a pas de brosse à Gallifrey ?

— La mauvaise foi, c’est un truc de démon ? 

— Tu veux vraiment que je te réponde ? 

Alors que les “Anges” entouraient dangereusement le TARDIS, dans lequel s’étaient réfugiés Sally Sparrow et Larry Nightingale, Aziraphale enfouit sa tête sous sa couverture. 

— Mais enfin, tu vas tout rater ! 

Crowley descendit doucement le plaid et se rapprocha de la Principauté pour le serrer contre lui. Rassuré par la chaleur du Démon et par son odeur enivrante, Aziraphale se détendit suffisamment pour profiter de la fin de l’épisode. 

— Y en a d’autres qui te font peur ?

— Oui ! En fait, j’aimerais bien regarder les trois saisons du dixième docteur !

— T’es pas un peu accro à ce Docteur ?

— Et toi, tu ne serais pas un peu jaloux, mon cher ?

D’un nouveau claquement de doigts, le Démon lança un autre épisode : 

— Jaloux ? Certainement pas, je suis roux et pas lui ! 

— Tu as mauvais caractère et pas lui, moi je dirais plutôt…

— Pardon ? Mauvais caractère ? demanda le Démon, en se tournant brusquement vers Aziraphale.

— Absolument, mon cher !

Sans crier gare, Crowley se jeta sur l’Ange pour le chatouiller, renversant dans la manœuvre le saladier, dont les friandises s’envolèrent aux quatre coins du salon. Aziraphale poussait de petits cris perçants, tout en essayant vainement de repousser les assauts du Démon, qui chatouillait sans merci ses poignées d’amour : 

Crowley ! Crowley, arrête ! C’est bon, je me rends !

À genoux sur le divan en face de l’Ange, le Déchu cessa enfin sa douce torture pour se rassoir correctement. Aziraphale en profita pour essuyer les larmes qui avaient inondé son visage, puis vint se blottir contre son partenaire, en étalant le plaid écossais sur eux.  

— Joyeux Halloween, mon ange ! lui dit Crowley, en posant un baiser dans ses boucles platines.

— Joyeux Halloween… Je t’aime, Crowley ! 




***** Les plus attentifs auront remarqué que le nom de famille de Larry (dans Dr Who), Nightingale, signifie Rossignol en français ! Ah et puis, avant que les reproches ne pleuvent, je ne suis PAS désolée d’avoir fait dire les mots magiques à Aziraphale .

Dernière info concernant ce recueil de prompts, je suis actuellement en train de travailler avec une artiste français (orayasan) qui me prépare un fanart sur le chapitre de son choix (je ne sais pas lequel est l’heureux élu, je lui avait fais passer ce prompt en avant-première ! ) *****

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