Au delà des apparences!

Chapitre 10 : Sous la neige!

6361 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/03/2017 22:27

(suivez-moi sur mon blog: unedidobelle. be)

Les examens terminés, je profite de cette liberté dans les bras de Matthieu. Couchée sur son torse, on vient de faire notre première fois. Il fume tranquillement une cigarette tandis que moi, rêveuse, je me remémore les instants qui viennent de s’écouler. La douceur de ses mains sur mon corps, la chaleur de sa peau contre ma peau, ses baisers tendres et intenses… Il n’y a pas de mot approprié pour décrire ce que je viens de vivre. C’est la première fois de ma vie que j’ai réellement apprécié d’avoir une relation intime avec quelqu’un. Malgré les rumeurs qui circulent sur moi, je n’ai pas eu beaucoup de garçons avec qui je l’ai fait mais cette fois-ci, je me suis sentie transportée. Je suis amoureuse, cela ne fait plus l’ombre d’un doute. Je suis totalement tombée sous son charme.

-         C’est dommage que tu ne viennes pas au ski avec nous.

-         Oui, je sais mais je dois travailler, je n’ai pas le choix…

-         J’aimerais bien te regarder travailler comme barman, tu dois être terriblement sexy.

-         Oh tu sais, je ne fais rien d’impressionnant.

-         Tu ne jongles pas avec les bouteilles comme Tom Cruise dans Cocktails ?

-         Je préfère ne pas essayer…

Je rentre à la maison toujours sur mon petit nuage. Ma mère est là, assise sur un fauteuil, lisant un bouquin. Lorsque j’arrive elle lève les yeux pour me dire bonjour

-         Tu as l’air bien en forme ces derniers temps ?

-         C’est vrai que je suis plutôt de bonne humeur en ce moment.

-         Il y a un garçon, là-dessous ?

-         Effectivement.

-         Et je peux en savoir plus sur ce garçon ?

J’hésite un moment avant de lui en parler

-         Il est charmant, intelligent, drôle et gentil.

-         Qu’est-ce qu’il fait dans la vie ?

-         Maman !

-         J’aimerais savoir quel genre de garçon tu fréquentes.

-         Il est à l’université en dernière année de Master en journalisme, ça te va ?

-         Très bien et il a un prénom ?

-         Oui, il s’appelle Matthieu.

-         Il m’a l’air d’un garçon fort intéressant… Tu pourrais l’inviter pour dîner avec nous vendredi.

-         Chez Grand-père et Grand-mère, tu es sûre ?

-         De toute évidence, c’est un bon parti et vu comme tu en parles tu as l’air d’y tenir alors pourquoi ne pas venir le présenter à ta famille ?

-         Et bien, on sort ensemble que depuis peu alors, je ne veux pas avoir l’air de lui mettre la pression en lui présentant ma famille maintenant…

-         C’est comme tu le sens mais j’aimerais bien pouvoir faire sa connaissance.

-         J’essayerai de lui en parler si tu y tiens.

Je retourne dans ma chambre m’allonger sur mon lit. J’espère que je m’amuserais au ski. D’autant plus que ce ne sera pas pareil sans Charlotte. Cette année, elle va s’envoler pour le sud de l’Espagne avec son « Marc ». Je suis contente qu’elle soit bien avec lui mais elle va quand même me manquer. Heureusement, Jessica ne sera pas là. Je ne sais pas ce qui a pris à Claire de l’inviter lors de notre dernière sortie mais là, hors de question que je vienne avec si elle est présente aussi. Cela dit, je pense qu’elle part de son côté avec ses parents. Tant mieux !

Sur mon lit, il ne me faut pas longtemps pour que mes pensées reviennent vers Matthieu. Je ne suis pas sûre qu’il accepte la proposition de ma mère. Je trouve cela trop rapide et en même temps, j’avoue que j’aimerais bien pouvoir le présenter à ma famille. Je pense que je devrais peut-être essayer de lui en parler l’air de rien et voir sa réaction. Après tout, on ne sait jamais.

Tout à coup mon Iphone se met à sonner, c’est lui. Je suis assez surprise mais je décroche

-         Allô ?

-         Oui, c’est moi, dis, tu as oublié ton T-shirt chez moi…

Je vérifie sous mon pull en vitesse et en effet, j’ai oublié de remettre mon T-shirt

-         Oh, ce n’est pas grave je le reprendrai la prochaine fois

-         Ok… Alors… Tu as passé un bon moment ?

-         En effet, je dois avouer que ce n’était pas mal du tout !

-         Seulement « pas mal » ?

-         J’ai adoré…Dis, je pensais à un truc…

-         Vas-y, dis-moi… ?

-         J’ai parlé un peu de nous à ma mère et je sais que ça va probablement te paraître précipité, après tout, on ne sait même pas où on en est exactement mais elle aimerait te rencontrer…

-         Euh et bien, effectivement, on sort depuis peu ensemble, je me doute que tu dois être le genre de fille dont les parents exigent de rencontrer le petit ami…

-         Pas forcément mais lorsque j’ai parlé de toi, elle a eu envie de faire ta connaissance. Cependant, je comprendrais tout à fait que cela te mette mal à l’aise après tout, rien ne t’y oblige…

-         Je n’ai pas l’habitude de rencontrer les parents de mes petites amies…

-         Oui, je vois. Tu sais quoi ? Laisse tomber cette histoire, j’aurais dû me douter que c’était trop tôt.

-         Je pense que je vais accepter de rencontrer tes parents. Cela me rend un peu nerveux mais je comprends.

-         Pour tout te dire, ce serait pour m’accompagner au dîner chez mes grands-parents vendredi

-         Donc, il y aura toute ta famille ?

-         Non, juste mes grands-parents et ma mère, ne t’inquiète pas.

-         Ah, ça va alors. Eh bien, c’est d’accord.

-         C’est vrai ? Cela me fait plaisir que tu viennes.

Après avoir un peu discuté avec lui, je raccroche. Je préviens ma mère que Matthieu a accepté son invitation. Je dois avouer que cela me rend un peu nerveuse aussi. J’espère que tout se passera bien.

 

Le jour J, ma mère se rend chez mes grands-parents de son côté tandis que Matthieu vient me chercher pour nous y rendre. Je me suis habillée le plus sobrement et le plus élégamment possible. Je remarque que Matthieu a fait un effort du point de vue vestimentaire aussi. Il a troqué ses jeans délavés et sa veste en cuir pour un costume mais sans cravate. Je suppose qu’il ne voulait pas avoir l’air d’en faire trop non plus. Enfin, en ce qui me concerne, je le trouve terriblement sexy et je ne tarde pas à lui faire savoir. Il a également pensé à acheter un magnifique bouquet de fleurs.

-         Merci ! Par contre, je suis étonnée de te voir avec un… diadème, c’est ça ? Cela te donne un côté fille sage.

-         Oui, j’avoue mais mes grands-parents sont assez pointilleux au niveau vestimentaire…

-         Tu crois que j’aurais dû mettre une cravate ?

-         Je pense que ça n’aurait pas été de trop mais tu es très bien comme ça, ne t’inquiète pas.

Je l’aide en lui montrant le chemin parce que malgré le GPS, il a un peu du mal à s’y retrouver. Une fois arrivés, Matthieu va se garer dans l’allée après avoir passé le portail.

-         Ouah et bien ! Je me doutais bien que tu venais d’une famille aisée mais à ce point ! C’est presque un château la maison de tes grands-parents !

-         N’exagérons rien, je dirais plutôt que c’est un petit manoir.

-         Nous n’avons pas la même définition du mot « petit »… Je crois que j’aurais vraiment dû mettre une cravate.

-         Ne t’inquiète pas, ça va aller !

Une fois sous le porche, je sonne à la porte. La bonne de la maison vient nous ouvrir. Elle nous guide jusqu’au salon où se trouvent mes grands-parents et ma mère, attendant, un verre à la main que le dîner soit prêt.

Je salue mes grands-parents avant de présenter Matthieu. Il présente son bouquet de fleurs à ma grand-mère qui semble touchée par cette attention. Les salutations faites, on va s’asseoir sur un divan. Ma grand-mère demande si Matthieu veut boire quelque chose. Il décline la proposition et je constate qu’il a l’air mal à l’aise, ce que je peux comprendre puisque à la différence des autres dîners que j’ai pu passer ici, il règne un silence de mort. J’essaye de détendre l’atmosphère en lançant un sujet au hasard.

-         Alors, Grand-père, j’ai entendu dire que tu avais été malade la semaine dernière, est-ce que tu te portes mieux, désormais ?

-         Cela peut aller, me répond-il d’un ton sec

Je jette des coups d’œil à ma mère pour qu’elle me vienne en aide. Heureusement, elle comprend et tente un autre sujet.

-         Tu sais Papa, le jeune artiste que j’ai trouvé a énormément de talent, je compte sur ta présence le jour du vernissage.

-         Oui, tu m’en as déjà parlé.

La bonne finit par arriver pour nous avertir que le dîner est prêt. J’espère que cette atmosphère pesante ne va pas durer tout le dîner.

Une fois tous installés, la bonne nous apporte la salade. A mon grand étonnement, Grand-père se met à engager la conversation pour la première fois de la soirée, seulement, cela n’envisage rien de bon car c’est à Matthieu qu’il s’adresse.

-         Alors Matthieu, que faites-vous dans la vie ?

-         Euh et bien, je suis en 2ème master en journalisme à l’université

-         Dans le but de devenir ?

-         Critique musical mais je ne pense pas faire ça toute ma vie, j’aimerais aussi devenir reporter. Ce que je veux surtout c’est pouvoir voyager grâce à mon métier.

-         Un rêveur… soupire-t-il

-         S’il a envie de vivre grâce à sa passion, je trouve cela tout à fait honorable, défend ma mère.

-         Je suppose que vos parents sont dans le milieu des médias également ? Surenchérit Grand-père.

-         Non, ils tiennent une boulangerie, en fait.

-         Tu sais, Grand-Père, Matthieu a obtenu la plus grande distinction l’année dernière.

-         C’est impressionnant, je dois l’avouer. Il est dommage que vous n’ayez pas choisi d’autres études comme le droit ou les finances…

-         J’y ai pensé, c’est vrai mais après mûre réflexion, j’ai préféré faire des études de journalisme.

-         Je ne peux pas supporter ça ! Marmonne-t-il

-         Que se passe-t-il, Papa ?

-         Charles, je ne crois pas que ce soit le moment de parler de tout ça

-         Quel moment serait-il le plus approprié selon toi ?

-         Pas à table, c’est une chose de sûr !

-         Mais que se passe-t-il ? je demande.

-         C’est au-dessus de mes forces ! Anne-Sophie, dit mon grand-père en se tournant vers moi, tu ne peux pas te permettre de fréquenter n’importe qui

-         Mais que veux-tu dire par là ?

-         Que ce garçon que tu nous as présenté n’est pas assez bien pour toi.

-         Comment oses-tu dire une chose pareille ! Matthieu est un garçon très bien !

-         Oui, je le reconnais mais pas assez pour toi ! Tu viens d’une famille qui a une certaine position dans la société ! Le nom de ton père signifie quelque chose, le mien aussi ! Tu ne peux pas te permettre de venir me présenter le premier venu comme un fiancé potentiel !

-         Je ne te permets pas de dire ça de Matthieu, ce n’est pas n’importe qui ! De toute façon, ce n’est pas mon fiancé et quand bien même il le serait, je ne vois pas en quoi cela te regarde !

-         Comment oses-tu me parler sur ce ton ?! Et pour ta gouverne, tes fréquentations me regardent au plus haut point. Je ne tiens pas à ce que ton fiancé soit indigne de ta condition ! Tu es de sang noble, je te le rappelle et j’exige que celui que tu épouseras le soit également !

-         Oh, Charles, je t’en prie, calme-toi.

-         Je me calmerai si j’en ai envie ! Je suis contre cette union. Ce petit arriviste veut prétendre être digne de ma petite-fille alors que de toute évidence, il devra attendre des années avant de se faire un nom dans le milieu qu’il veut exercer et quand bien même il y arriverait, il ne sera jamais assez bien pour toi !

-         J’en ai assez entendu comme ça ! Viens Matthieu, on s’en va !

-         Je n’ai pas fini de parler.

-         Et bien, en ce qui me concerne, j’en ai suffisamment entendu ! Je préfère qu’on s’en aille puisque mes choix te déplaisent !

-         Monsieur, malgré tout le respect que je vous dois, je me permets de vous dire qu’une personne quelle qu’elle soit n’a de valeur que par ce qu’elle est à l’intérieur et non pas par sa position dans la société. Monsieur, mesdames, bonne soirée.

Sur ces mots, Matthieu et moi nous levons de table et nous dirigeons vers la sortie. J’étais en colère contre mon grand-père. Comment a-t-il osé faire un tel affront à celui que j’aime ?

En montant dans sa voiture, je ne cesse de me confondre en excuse.

-         Je t’assure, je ne m’attendais pas à ça de sa part ! Il t’a traité comme si tu n’étais qu’un moins que rien, il me déçoit énormément sur ce coup-là. En ce qui me concerne, je suis très loin de penser comme lui ! Pour moi, tu es un petit ami digne de ce nom. Tu es un garçon extraordinaire et tu as eu raison de lui avoir dit ce que tu lui as dit, j’espère que ça le fera un peu réfléchir…

Matthieu reste étrangement muet. Cette situation ne me plaît guère mais j’imagine que lui encore moins.

-         Si tu ne veux plus sortir avec moi après ce qu’il s’est passé… Je comprendrai même si cela me ferait beaucoup de peine

-         Non, je… J’aurais dû me douter que ce n’était pas une bonne idée d’y aller. Je voulais faire bonne impression devant ta famille, je me disais que c’était un passage obligé pour être avec une fille dans ton genre mais de toute évidence, je ne serai jamais assez bien pour les membres de ta famille.

-         Cela m’est égal ce qu’ils pensent de toi, pour moi tu vaux bien largement un Gauthier Demoulin !

-         Qui est-ce ?

-         Un type imbuvable que mes grands-parents m’ont présenté il y a deux, trois ans. Je peux te dire que t’es bien au-dessus de lui. Enfin, tout ça pour dire que mon grand-père est de la vieille école mais il n’a pas toujours été aussi dur pour sa défense. Il a perdu un petit fils et il a vu, après cela, mon oncle aller de plus en plus mal…

-         C’est-à-dire ?

-         C’est-à-dire que j’avais un cousin qui… qui est mort dans un accident de voiture le jour de son anniversaire. Il avait 18 ans… Son père venait de lui offrir cette décapotable et… il est monté dedans avec son meilleur ami… Je ne les ai plus jamais revus ensuite… Mon oncle ne s’en est jamais remis. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai eu ma première voiture à 20 ans. Mon grand-père a fortement insisté auprès de ma mère pour attendre encore. J’enrageais à l’époque mais je me rends compte qu’il avait raison. A 18 ans, j’étais encore suffisamment irresponsable pour que ce genre d’accident m’arrive aussi.

-         Je suis vraiment désolé, j’ignorais tout ça…

-         Tu ne pouvais pas le savoir.

-         Je me rends compte que je savais très peu de chose te concernant…Comme par exemple, le fait que tu sois noble et aussi, j’ignore toujours ce que fait ton père également. Tu ne m’en as jamais parlé.

-         Oh, il n’y a rien à raconter d’extraordinaire. Il est avocat, ce qui explique pourquoi je suis son chemin, étant son seul enfant, je présume que c’est ce qu’il veut que je fasse… Enfin, je crois…

-         Du moment que ce que tu fais te plaît, c’est ça qui compte.

-         Oh oui, ça me plaît, ne t’inquiète pas, je ne fais pas ça uniquement pour mes parents…

-         Anne-Sophie Duvivier, tu es une femme bien mystérieuse…

-         Pas tant que ça !

-         J’ai déjà rencontré des gens de ton milieu et ce sont souvent les premiers à raconter à tout bout de champ ce que font leurs parents mais toi, j’ignore pourquoi, on dirait que de parler de ton illustre famille t’ennuie et que tu préfères que personne ne sache qui tu es…

-         Je ne ressens pas la nécessité de me vanter ainsi… En tout cas, je m’excuse encore pour le comportement de mon Grand-père, vraiment !

-         Ne t’en fais pas, je m’en remettrai… On y va ?

-         Oui, allons-y !

Ce soir, je passe la nuit chez lui. Je suis vraiment heureuse d’avoir rencontré Matthieu, d’avoir fait sa connaissance, qu’il ait posé les yeux sur moi. C’est lui que j’aime et je me moque de savoir de quel milieu il vient. Tout ce que je veux, c’est être avec lui, tout simplement.

 

Lundi matin, mes bagages sont prêts. J’attends le taxi qui me mènera à l’aéroport. J’ai bien plus qu’il ne m’en faut mais il peut toujours y avoir des imprévus et je ne veux pas être prise au dépourvu.

Le chalet que mes amis et moi avons loué se trouve dans les alpes en France. On a prévu de louer une voiture là-bas pour se déplacer plus facilement.

Thomas, Maxime, Antoine, Marie et les deux sœurs inséparables, Marie-Louise et Claire et moi-même partons pour une semaine dans les montagnes enneigées.

On s’est donné l’aéroport comme point de rendez-vous et comme toujours, je suis la dernière à arriver mais personne ne m’en tient rigueur.

Le voyage pour y aller me semble long mais une fois devant le chalet, les propriétaires, très prévenants, nous font visiter les lieux. Et je peux vous dire qu’on risque de ne pas s’ennuyer. Outre le sauna et le Jacuzzi, il y a également une piscine intérieure. Sans compter un home cinéma avec des centaines de DVD et une table de billard. Je sens que l’on va bien s’amuser ! Je choisis une chambre au hasard et je m’y installe. Marie partage la chambre avec moi.

Il nous faut un peu du temps pour prendre nos marques mais on y arrive petit à petit. Etant donné qu’il est encore tôt, on décide de se rendre sur la station pour y faire quelques descentes.

-         Cette année, je compte bien me mettre au snowboard ! je signale.

-         Tu dis ça chaque année et finalement tu te désistes à chaque fois, me répond Max.

-         Et bien cette année, je le ferai ! J’ai loué les services d’un moniteur pour demain matin pour des leçons particulières.

-         Moi, je tenterai la piste noire, affirme Antoine.

-         T’es un fou, toi ! répond Marie, surprise.

-         Il faut savoir vivre dangereusement.

-         J’utiliserai le télésiège pour monter la pente, hors de question d’employer le tire-fesse encore une fois, continue Claire.

-         Surtout vu la façon dont tu t’es plantée la dernière fois ! Sourit Marie-Louise.

-         Cela n’a rien de drôle !

-         Ta façon de te vautrer sera à jamais gravée dans ma mémoire.

-         Où sont mes lunettes de ski ? Se demande Tom.

-         Tu perds toujours tes affaires ! S’indigne Max

-         Arrête de te moquer de moi, « Miss Pipi au lit jusqu’à l’âge de dix ans » poursuit Claire.

-         Non mais oh ! Ce n’est même pas vrai ça !

-         Est-ce que quelqu’un peut m’aider à les retrouver ?

-         Au pire, t’en achètes des nouvelles paires, lui répond Tom.

-         Est-ce qu’on y va ? je m’impatiente.

-         Ah les voilà !

-         En route ! S’exclame Marie

 

Fin de l’après-midi, on est tous exténués. Au chalet, on enlève nos combinaisons de ski et on se met à l’aise pour aller dîner au restaurant. On passe un délicieux moment tous ensemble. Le poisson fumé que j’ai commandé est exquis. Une fois le repas terminé, on ne tarde pas à rentrer. En ce qui me concerne, moi je vais directement me coucher.

Le lendemain matin, comme je l’avais annoncé, j’ai mes leçons de snowboard. Il me faut m’y reprendre à plusieurs fois avant d’arriver à me tenir debout dessus. C’est beaucoup moins évident qu’il n’y paraît.

Lorsque je retrouve tous mes amis, on se met d’accord pour rentrer au chalet afin de profiter de la piscine. On enfile tous notre maillot et on se précipite tous la tête la première pour une baignade.

On s’amuse comme des fous mais moi, je ne peux m’empêcher de penser à Matthieu et à quel point il me manque. Comme j’aurais aimé qu’il soit là.

-         Je parie 20euros qu’aucune d’entre vous n’oserez enlever le haut ! Lance Tom.

-         J’ai toujours su que tu n’étais qu’un pervers ! Lui répond Marie.

-         Cela te va bien de dire ça !

-         Qu’est-ce que tu sous-entends ?

-         Tout compte fait, j’ai déjà vu ta poitrine, ça ne m’intéresse pas de la revoir !

-         Connard !

-         Aucune d’entre nous ne va se déshabiller ! S’insurge Marilou.

-         Je monte les enchères à 50€ .

-         Et moi, je parie tout ce que tu veux que tu n’oserais même pas enlever le bas ! Continue Marie.

-         Moi, je veux rien avoir affaire avec tout ça, rétorque Antoine

-         J’enlèverai le bas si tu enlèves ton maillot en entier.

-         Tiens voilà un souvenir !

D’un seul coup, je lance le haut de mon maillot vers Thomas

-         Oh la vache, t’as osé !

-         Je n’ai pas froid aux yeux, moi ! Alors, tu suis ou t’es qu’un trouillard ?

-         Tout le monde à poil ! Crie Max.

On s’amuse ainsi pendant un bon moment. Marilou et Claire restent prudes mais Marie et moi on ne s’incline pas devant les garçons.

Après avoir passé des moments aussi délirants ensemble, on se rhabille et on va manger ce que le cuisinier nous a préparé. Le repas terminé, les garçons et Marie se mettent à jouer au poker.

Tandis que Claire, Marilou et moi, on discute de tout et de rien

-         Hey dites les gars ça vous dirait qu’on regarde un film après ?

-         Quand j’aurai fini de plumer les mecs pourquoi pas, répond Marie

-         Ne parle trop vite, Marie, dit Antoine, je relance de 30, alors Max, tu suis ou tu te couches ?

-         Je suis !

Leur partie dure plus longtemps que prévu alors les deux sœurs et moi nous dirigeons déjà vers la salle de cinéma. On choisit un film après délibération : Taken.

Les autres finissent par nous rejoindre.

-         Je l’ai jamais vu ce film, fait remarquer Antoine

-         Quoi ? je m’étonne. C’est juste un classique

-         Moi non plus, avoue Marie

-         Comment ça se fait ?

-         On a une vie…

-         Tu ne peux pas prétendre avoir vécu sans jamais avoir entendu le célèbre « Bon chance » de l’albanais !

-         Bon, on le met ce film oui ou non ? S’impatiente Max qui, comme on peut le constater, a bu plus que de raison. Il a les yeux rouges et semble agité.

Ce n’est pas sans commentaires que l’on visionne le DVD.

-         Si l’une de nous deux disparaissait, je suis sûre que notre père se plierait en 4 pour nous retrouver.

-         Papa n’est pas comme Liam Neeson, il ne faut pas exagérer Claire.

-         Moi, c’est plutôt ma mère qui en serait capable, rétorque Antoine

-         Il y a Max qui dort on dirait, fait remarquer Tom

-         Non, non, je suis là, répond Max. Mais il ne semble plus vraiment d’attaque avec son verre de bourbon à la main.

Je suis en train de me dire que si je venais à disparaître, mon père n’en saurait probablement rien. Il l’apprendrait peut-être dans le journal et je ne crois pas que cela le toucherait particulièrement. Cela me fait mal de me rendre compte à quel point je peux avoir si peu d’intérêt à ses yeux. Pas besoin de préciser que je ne l’ai finalement jamais eu, mon dîner d’anniversaire en sa compagnie. J’ai juste eu l’honneur de le voir brièvement pour Noël. J’essaye de ne pas trop y penser pour le moment et de me concentrer sur le film.

Une fois que Taken est terminé, Tom et moi aidons Max à se relever pour l’emmener jusqu’à sa chambre. Il est terriblement lourd mine de rien.

-         Je t’aime, murmure-t-il

-         Qu’est-ce qu’il dit ? Demande Tom

-         Il dit qu’il t’aime.

-         Mais moi aussi, je t’aime frérot !

-         Je t’aime Anne…

-         Moi aussi, je t’aime mon petit cœur, allez fait un petit effort, on est presque arrivé à ta chambre…

-         Je t’aime comme un fou…

-         Le bourbon, ça ne te convient vraiment pas, dis donc !

Tout à coup, il se jette dans mes bras et tente de m’embrasser

-         Oh la ! Doucement. Antoine, tu peux venir nous aider, s’il te plaît ?

Antoine se met à ma place pour le transporter jusqu’à sa chambre.

Moi, je vais me laver et me coucher. Je dois dire que je ne m’y attendais pas à celle-là de la part de Max mais il est saoul donc, je ne lui en tiens pas trop rigueur.

Au petit matin, Max vient me trouver pour s’excuser de son comportement de la veille.

-         Tom m’a tout raconté, je suis vraiment désolé, rougit-il.

-         Ne t’en fais pas ! On est tous passé par des moments gênants après une bonne cuite !

Max soupire et s’en va.

Le reste de la semaine se déroule calmement. Mis à part l’humeur de Maxime qui semble différente Depuis cette fameuse déclaration, il paraît mal à l’aise en ma présence. Malgré mes tentatives pour le rassurer, il n’y a rien à faire. Pourvu que cette tension entre nous s’estompe. Je tiens à son amitié.


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