Le Temps de la Nuit

Chapitre 1 : Chapitre 1 : « Your legacy will be death and madness »

4405 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 18:59

Salut, salut ! Alors vous avez peut-être croisé mon premier OS "Le temps de la nuit", posté il y a un bout de temps déjà. J'avouuuuue, c'était pas prévu que je fasse une fanfiction dessus, mais omg j'ai les idées qui ont fusées et je me suis sentie obligée d'en faire une.

Voilà donc mon premier chapitre :3 J'espère qu'il vous plaira et que la lecture ne sera pas trop fastideuse.

 

Chapitre 1

ѯ

 

« Your legacy will be death and madness »

(Cicero, saison 2, épisode 3)

 

Annie entendait les cris cassés de sa mère, étouffés par l'épaisse porte et les murs gris qui l'entouraient. Assise en tailleurs contre le mur qui se trouvait en face de sa porte, juste en dessous de la petite fenêtre à la vitre brisée, Annie avait les yeux fermés. La jeune femme posa ses mains sur ses genoux, en essayant de se détendre. Elle prenait de longues inspirations, respirant l'air néfaste et poussiéreux de cette chambre vide. Les hurlements cessèrent. Il lui fallut du temps pour s'en rendre compte, il lui fallut du temps pour ne plus les entendre. Pour qu'ils s'évanouissent totalement dans le silence, dévoreur d'espace, et pour que l'écho qu'ils généraient disparaisse de son âme. Du verre se brisa, elle le devinait tombé sur le sol, glissant des mains tremblantes d'alcool de celui qui était son père. Elle l'entendit jurer, de sa voix lointaine et empourprée. Elle se leva, tranquillement, se détacha du mur qu'elle tenait, et attendit de voir la poignée se remuer. Sa gorge se serra alors, comme si un serpent venait l'entourer. Ce serpent s'enroulait ensuite tout autour de son corps, et mangeait l'intérieur de sa tête, pour que le vide s'immisce en elle. À cet instant seulement, la tête lui tournait, plus ou moins violemment. Mais elle ne pleurait pas, cela faisait bien longtemps qu'Annie avait cessé de pleurer.

Un premier coup, porté au visage, lui faisait perdre l'équilibre. Elle se maintenait pourtant debout, toujours, parce que le premier coup n'était que la cruelle entrée. Le second, plus puissant, la rendait aveugle quelques secondes. Elle avait mordu sa joue, involontairement, et elle sentait l'habituel goût sanglant s'écouler lentement dans sa gorge. Le troisième coup la faisait tomber à terre. Posée sur ses coudes, elle regardait le sol sous elle, en essayant d'oublier la douleur, ou de la diminuer. « La douleur n'est qu'une sensation ». Le quatrième arrivait droit dans son dos, et ses coudes cédaient, son buste s'abattait sur le sol. Et puis, elle arrêtait de compter. Elle n'entendait plus ses propres supplications, ses plaintes, ou simplement ses souffrances. Son corps restait endoloris durant de longues minutes, à moins que se ne fussent des heures. Annie ouvrait doucement les yeux, comme si tout cela n'avait été qu'un cauchemar qui revenait presque toutes les nuits. Elle essayait de se dresser, en s'appuyant sur le mur. La vie était toujours là, persistante. Parfois elle aurait aimé s'ouvrir cette peau fragile, qui saignait parfois, sur laquelle des bleus s'étalaient. Elle gardait près d'elle un morceau de verre, trouvé au bas de la fenêtre, au cas où. Jusqu'alors, elle s'en était servi seulement pour tracer une barre sur les murs, à chaque jour qui passait. Les barres, elle avait cessé de les compter depuis bien longtemps, elles aussi, mais elle voulait voir les jours passer, d'une manière ou d'une autre. Voir continuer sa propre vie, et se dire, le jour ou elle s'en irait « Je suis allée jusqu'au bout ». Mais avant cela, elle avait décidé d'attendre sa chance. La télé, derrière son mur l'avait dit une fois : la chance finit par tourner.

Elle se déplaçait difficilement jusqu'au mur en face, et collait son oreille à la porte, en essayant de faire le moins de bruit possible dans ses bottines noires et lourdes. Pas un son ne traversait l'appartement, excepté celui du souffle endormi de son père. À cela, elle souriait. C'était le moment du repos, pour elle, pour sa mère, et malheureusement, pour lui. Elle s'accroupit sur le matelas à terre, posée sur ses genoux, et pris le morceau de verre entre ses mains pour l'observer longuement. Il ne lui renvoyait pas son reflet, elle voyait ses doigts à travers. C'était beau. Peut-être aussi beau qu'un levé de soleil. Le verre glissa légèrement, et ouvrit la paume de sa main. Elle le lâcha, et observa la plaie coulante. Le sang descendait doucement le long de son poignet, en faisant des détours, pour s'inscrire, poisseux, sur sa peau. Elle se surprit à aimer le contraste des couleurs, le rouge violent, sur sa peau blanche. La blessure n'était absolument pas profonde, mais la perfection du verre avait réussit à la faire saigner. Elle respira l'odeur que dégageait le sang, irréel, fort, écœurant. Elle passa sa lèvre inférieure sur son bras, depuis la goutte qui continuait sa progression, jusqu'à la source de l'écoulement. Un peu de sang s'accrocha à son menton, qu'elle effaça d'un revers de main.

Après tout, le goût de la mort ne devait pas être si terrible, lorsque le goût de la vie n'est plus.

***

Il regardait intensément la petite figurine qu'il tenait entre ses doigts. C'était un cheval noir, aux vieilles courbes, salies par la poussière et aux yeux délavés par le temps. Jérôme la faisait tourner lentement, il l'imaginait prise dans un tourbillon dévastateur, au milieu de corps sans vie. Il faisait nuit, mais les centaines d'ampoules à l'extérieur reflétaient leur indiscrète lumière à l'intérieur des caravanes. Le vent les bougeaient tranquillement, faisant vaciller leurs lumières déjà instables. Il entendait les soupirs de sa mère dans la chambre juste à côté, collée à la sienne, et les souffles étouffés de l'homme au dessus d'elle. Jérôme avait cette sensation déplaisante, qui lui rétractait le cœur, l'empêchant de battre normalement, et le privant de sa respiration pendant de longues secondes, avant qu'il ne s'oblige à inspirer. Il laissa tomber le jouet, et enfouit sa tête dans son coussin, en essayant de faire abstraction des sons qui lui parvenaient. Il faisait semblant de ne pas les entendre, de les oublier, car ils étaient toujours là, flottant dans l'air, remplissant le silence. Même lorsqu'ils cessaient, Jérôme les entendaient, ils étaient présent, comme un bourdonnement entêtant. Le plus perturbant était lorsqu'il voyait sa mère, croisait son regard dédaigneux, voyait ses lèvres remuer pour lui reprocher un quelconque fait, il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer, dégoulinante de sueur, avec ce parfum exotique qui la caractérisait tant, les yeux vacillants après l'effort. Il détournait le regard à ces moments là.

Enfin, les ébats violents se turent. Jérôme les entendit rire, alors qu'il n'y avait pas de quoi s'esclaffer à cet instant. Elle rigolait toujours la première, il ne comprenait pas pourquoi, et l'autre la suivait dans son délire infondé. Il pensait qu'elle rigolait pour lui, parce qu'il était dans la chambre à côté, qu'il entendait tout, et qu'elle savait que ça devait sûrement lui provoquer la nausée. À savoir s'il ne vomissait pas de temps en temps, ce malheureux garçon roux, qui était – hélas – le sien. Il lui ressemblait, c'était ça le pire, il lui ressemblait de trop. Il n'était pourtant pas comme elle, cet horrible jeune homme, trop grand, et faible. Il n'aurait pas pu ressembler à ce grand homme baraqué, croisé il y a moins de vingt ans ? Lui, était si beau, si fort. C'est elle qui avait envie de vomir lorsqu'elle voyait son garçon, aux yeux indiscrets, et asservis. Elle n'arrivait pas à faire semblant, elle ne pouvait pas essayer de l'aimer. Néanmoins, le détester, elle savait le faire, parfaitement. Elle ne pouvait pas le laisser la regarder, il ne devait pas poser ses yeux sur elle. Jérôme n'était pas son fils, Jérôme était un étranger.

Le jeune homme se leva de son lit en le faisant grincer. Au même instant qu'il passait le seuil de la porte de sa chambre, une main s'abattit sur sa nuque, la compressant douloureusement. Des ongles pénétrèrent sa peau, profondément. Il serra immédiatement les dents, discrètement.

- Tu n'as pas rangé ! Mais combien de fois il va falloir que je te le dise ! Range ce putain de bordel ! Tout de suite !

Elle lâcha brusquement sa nuque. Il tourna légèrement la tête derrière lui, pour voir ce qu'il s'y passait, et aperçu l'homme qui se rhabillait à la hâte. Il serra les dents une nouvelle fois, mais de haine. Un nœud lui serrait la gorge, lui faisant monter des larmes qu'il étouffait sans retenue, compressé par lui-même et des sentiments brutaux qui lui rongeaient le cœur depuis des années. Il retenait ses gestes, retenaient ses mains prêtes à s'écraser sur n'importe quoi.

Jérôme bouillonnait, il sentait tout son corps s'échauffer d'un coup, comme si des flammes venaient l'entourer, pour lécher sa peau blanche, jusqu'au bout de ses doigts. Mais il se contentait de se contenir, toujours, et tenait quelques secondes le plan de travail rectangulaire pour se concentrer. Il avait de moins en moins peur de sa mère, et elle devait le sentir, car elle changeait de comportement. Elle devenait plus rapide dans ses mouvements, l'atteignant de quelconque façon avant qu'il n'ait le temps de faire la moindre remarque silencieuse, ou le moindre pas hésitant. Le cœur de Jérôme semblait ne plus exister, il ne le sentait plus, l'avait même oublié. C'est cela qui faisait peur, c'est cela qui effrayait. Parce qu'un homme sans cœur, est un homme qui n'a plus peur de rien, qui n'a plus rien à perdre, et plus rien à quoi s'attacher. Et le cœur de Jérôme s'effaçait, s'assombrissait incroyablement, grignoté par des démons invisibles, qui riaient en le voyant mourir ainsi. Il lui arrivait de le sentir s'effriter. Il prit le pot de mélasse qui traînait sur le plan de travail pour le mettre dans le placard au dessus de lui. L'homme, qu'il se refusait de regarder, ou même de reconnaître, s'approcha de sa mère, qui observait Jérôme. Il lui attrapa une fesse, et lui souffla quelque chose dans l'oreille, et ils rirent une nouvelle fois, sans retenue. Il sentit une mains plus grande et plus puissante que celle de sa mère se poser sur son épaule :

- Écoute bien ta mère, petit.

Il fit tout pour éviter de croiser son visage, ses yeux, et effaça le son de sa voix, pour ne pas le reconnaître. Quelle était cette remarque stupide ? Jérôme hocha la tête superficiellement, le dos courbé, et reprit son rangement.

 

- Repasse me voir quand tu veux, mon joli, lança sa mère à l'homme qui ouvrait la porte d'entrée.

Lorsqu'il fut dehors, elle se tourna vers Jérôme en perdant son sourire.

- Tu as entendu ? Alors fais ce que je te dis, imbécile.

Il pinça ses lèvres, incapable de répondre quoi que ce soit. S'il avait arrêté de se plaindre, c'était bien pour une raison : la patience est une vertu, dit-on. Mais, elle est aussi bien souvent une fatalité. Elle s'enferma dans la salle de bain. Jérôme brisa le verre qu'il tenait entre ses longs doigts, et cogna son poing sur le plan de travail. Il humidifia ses lèvres du bout de sa langue, alors qu'un sourire s'y dessinait lentement. Il tourna un regard dédaigneux et animal vers la salle de bain, où sa mère était invisible.

- « Personne ne se soucis de toi, Jérôme », répéta-t-il doucement.

Des paroles qu'il avait toujours entendu.

- C'est le moment de le prouver, pétasse.

Les démons de son cœur éclatèrent d'un rire froid et puissant, qui s'empressait de déborder par sa bouche. Il s'arrêta tout à coup, de peur que sa mère l'entende, malgré l'eau qui s'écoulait. Il était temps de montrer que tout le monde ne se soucierait de rien.

Jérôme sortit de la caravane, rapidement, le pas décidé. Son introversion l'effaçait aux yeux des autres, mais pas assez pour qu'ils ne l'aperçoivent pas lorsqu'il sortait. Tous étaient différents à son égard : l'indifférence que certains lui portait, ou le mépris qu'ils exprimaient, la compassion, ou la haine, bien souvent provoquée par aucune raison valable.

Les poings fermés, les bras collés à son corps, il regardait droit devant lui, en ignorant tous les autres êtres qui pouvaient l'entourer. Il cherchait quelque chose, n'importe quoi. Une chose qui pourrait faire l'affaire. À moins qu'il ne soit obligé d'utiliser ses mains comme dernier recourt, mais cette idée le révulsait : il ne poserait pas les mains sur cette femme. Il trébucha sur une souche de bois. Le lien se fit immédiatement : il leva les yeux, et repéra au dessus d'un tas de bois une hache planté dans l'un des morceaux. Il vérifia autour de lui que personne ne se trouvait dans les parages, et s'empara de la hache sans effort. Il l'inspecta quelques secondes, voyant ses desseins se tracer, dans une encre impalpable. Il la coinça entre sa hanche et son pantalon, et laissa tomber sa chemise par dessus.

- Qu'est ce que tu fais là ? S'exclama une voix dans son dos.

Jérôme se retourna brusquement, en sentant le manche de la hache s'enfoncer douloureusement dans sa peau. Le regard satisfait qu'il arborait s'effaça subitement, pour redevenir le regard désorienté qu'il entretenait.

- Je... Je cherche ma mère...

- Je l'ai vue proche de votre caravane tout à l'heure. Tu veux quelque chose ?

- Non, merci, ça ira.

Il finit sa phrase en s'en allant, une main sur la hanche qui cachait l'arme.

Sa mère n'était pas encore sortie de la douche. Tout était parfait. Il allait bientôt être midi, et tous allaient disparaître dans leurs caravanes, ou au chapiteau. Sa mère ne tarderait pas à lui gueuler de préparer le repas. Elle sortit de la douche presque au même instant, ignora Jérôme, pour prendre du whisky qui traînait dans un placard. Il l'observa faire, scruta ses moindres gestes.

- Tu n'as pas quelque chose à faire ? Cracha-t-elle en sentant son regard braqué sur elle.

- Si. Je vais avoir une journée chargée, vois-tu, chère mère. Grâce toi, d'ailleurs.

La confiance avec laquelle il lui répondit la heurta. Elle en fut déstabilisée.

- Oui, reprit-il, la cuisine, le balais, la vaisselle, ce n'est pas que c'est épuisant à force, mais... c'est très lassant.

- Depuis quand tu me réponds ?! S'énerva-t-elle, avec un manque de crédibilité qui arracha un sourire à son fils.

Une moue faussement déçue se dessina sur son visage enfantin.

- Voyons, maman, tu es bien plus persuasive que ça, habituellement. C'était qui cette fois ? Le directeur ? Le fils du directeur ? Un qui n'avait pas de caravane ?

- Qu'est-ce que tu veux ?

Le visage de son fils l'effrayait, il n'était pas le garçon qu'elle avait l'habitude de voir.

- Ce que je veux ? Ce que moi je veux ?

Il éclata de rire.

- C'est bien la première fois qu'on me demande... étrange sensation... c'est presque... plaisant.

Elle recula d'un pas, pour se trouver coincée contre le plan de travail, la bouteille de whisky à la main. Jérôme était droit, posté sur ses jambes qui n'avaient jamais parues aussi robustes. Il semblait plus grand, ce qui le rendait d'autant plus dangereux.

- Va dans ta chambre, immédiatement !

- Ouuuh... ironisa-t-il. Des ordres, des ordres, des ordres... J'espère que tu as bien profité de cette matinée. Et du reste de ta vie, d'ailleurs.

Elle n'eut pas le temps de l'interroger.

- « Qu'est-ce qui se passe ? » « Que me veut mon imbécile, fétiche et stupide garçon ? ». Il est trop tard pour les questions, maman. Il fallait y répondre avant.

- Jérôme, je...

Elle attrapa un énorme verre et tenta de le lui jeter à la figure. Il l'évita, d'un mouvement de tête, et le verre explosa contre un mur derrière lui.

- Oups...

Il attrapa la hache.

- Si j'avais su que tu casserais du verre, je ne me serais pas dérangé à aller chercher cette hache. L'ironie aurait été plus parfaite.

La charmeuse de serpent s'apprêtait à crier lorsqu'il se jeta sur elle, plaquant une main sur sa bouche. Il lui asséna un coup violent vers la clavicule, ce qui la fit tomber à terre. Il lui enfonça alors la hache dans le dos. La bouteille de whisky s'écoulait sur le sol, imbibant le tapis, les vêtements de sa mère, ses cheveux et sa peau. Il s'accroupit prêt du corps et retira la hache qui avait éclaté la colonne vertébrale. Elle se dégagea de la chair dans un bruit d'os cassé, et de succion, causé par le sang. Il regarda la lame de la hache en rigolant. Il passa son doigt sur le sang qui s'y était accroché. Il vit du coin de l’œil la main de sa mère sursauter. Il soupira avec un étrange mouvement des lèvres, qui mêlait une fausse empathie et un sourire malsain. Il attrapa le front de sa mère d'une main, releva sa tête pour dégager sa gorge et passa lentement la lame de la hache dessus, laissant derrière elle une plaie béante qui crachait du sang, se mélangeant au whisky dans le tapis. Son œuvre achevée, Jérôme laissa tomber la hache sur le sol. Il passa sa langue sur ses lèvres, tic maladifs qu'il était en train d'adopter. Il passa une main dans ses cheveux. Toutes ses émotions s'embrouillaient. Il avait peur, il était satisfait, la situation lui échappait, tout comme il la contrôlait. C'était une sensation terriblement agréable, un peu comme un soulagement soudain. Sa faiblesse n'était alors plus à l'ordre du jour, tout le monde s'était trompé. Il remarqua qu'il n'avait écopé d'aucune trace de sang sur ses vêtements.

- Faut croire que je suis doué, murmura-t-il à lui même.

 

Quelqu'un frappa à la porte. Jérôme lâcha un grognement. Qui pouvait bien venir les déranger à l'heure du repas. Il entrouvrit la porte, en cachant ses doigts saignant et dissimulant le corps de sa mère.

- Oui ? Demanda-t-il avec sa timidité usuelle.

- Ta mère est là, petit ?

C'était Oliver, l'un des clowns du cirque.

- Non, pas vraiment, répondit-il sans laisser tomber son masque de personnage craintif.

- Tu es sur ? Je voudrais la voir, s'il te plaît.

- Elle est... occupée... si vous voyez ce que je veux dire, fit-il semblant d'hésiter.

Oliver le fixa, paraissant réfléchir. Jérôme crut qu'il allait insister pour entrer. Dans ce cas, il l'aurait laissé entrer et l'aurait tué à la suite. Un de plus, un de moins, il n'y avait plus d'importance.

- Ouais. Ouais d'accord, je vois, dit Oliver. Tu saurais qui est avec elle ?

- Non, désolé. Je ne veux pas forcément avoir affaire à eux...

- Très bien. Tu lui diras que je suis passé, gamin.

Jérôme se contenta de sourire pâlement, et ferma la porte derrière lui.

 

- Je suis pas un « gamin », nom d'un chien, dit-il en grinçant des dents. Maman, maman, maman... soupira-t-il en se rapprochant du corps, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? C'est drôle : je n'y avais pas pensé avant. C'est presque cool de te parler maintenant que tu ne peux plus répondre.

Il tira sa tête en arrière pour voir son visage.

- Ne fais pas cette tête voyons, toi qui a si bonne mine d'habitude ! Quel teint cadavérique... il s'esclaffa.

Mais une légère panique gagnait peu à peu Jérôme : il ne pourrait pas cacher ce corps seul. Et si quelqu'un finissait par entrer ici, il irait directement en prison. Il lui fallait cacher toutes les preuves. Le premier visage qui lui vint à l'esprit était celui de Cicéro, l'homme qui lui avait toujours montré quelque sollicitude. Il plongea ses doigts ensanglantés dans l'eau, et sortir hâtivement de chez lui pour retrouver son unique bienfaiteur.

 

Voilà, mes chers, ce sera tout pour ce premier chapitre. La fanfic' est pré-écrite, donc normalement je devrais poster régulièrement, si ça plaît. Sinon, je n'agresserai plus vos yeux et arrêterai là mes publications xD

Dites moi ce que vous en avez pensé, ou pas, ou comme vous voulez, mais c'est mieux quand même si il y a un retour, positif ou négatif.

Zoubis :3

 

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