Le Temps de la Nuit

Chapitre 2 : Chapitre 2 : Heroes doesn't exist

3945 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:44

J'ai oublié de prévenir dans le premier chapitre, et j'en suis désolée, mais ma fanfiction est un spoiler de la saison 1 et 2 (malgré les petites retouches). Vous comprenez aussi pourquoi la fanfic est interdite au moins de 16 ans, c'est assez trash et violent, et certaines scènes qui interviendront plus tard sont pas choupies-choupies.

Du couuup voilà le chapite 2.

Bonne lecture :)

 

Chapitre 2

ѯ

Heroes doesn't exist

 

- Tu as fait quoi ? Demanda le vieux Cicéro en fixant le vide de ses yeux aveugles.

- C'était un accident, dit Jérôme avec une voix plaintive et saccadée. Je vous en prie, Cicéro, il faut que vous m'aidiez. Tout est dans la caravane... j'ai paniqué ! Je n'ai pas fait exprès, vous savez, avec tout ce qui se passait... ma mère n'était pas une sainte...

Le jeune homme fit semblant de verser quelques larmes.

- Ta mère était loin d'être une sainte ! Mais ton crime n'était pas une solution... dit-il à voix plus basse.

Ce qu'avait fait Jérôme le répugnait, incontestablement. Mais ce jeune homme avait une excuse, une impitoyable excuse. Il finirait par regretter ses paroles, et celle du garçon.

- Vous n'allez pas me dénoncer ? Supplia Jérôme, toujours aussi théâtrale. Je vous le jure, je regrette, j'ai peur !

- Non, je ne vais pas te dénoncer, Jérôme. Mais ce que tu as fait est impardonnable. Bon très bien...

Cicéro semblait obligé de faire ce qu'il s'apprêtait à faire. Son acte n'était pas spontané, loin de là, mais c'est une autre force qui le poussait à agir ainsi : celle du secret.

- Ce soir, lorsque tout le monde sera à l'entraînement, avant l'ouverture du cirque, nous cacherons le corps de ta mère. Et pour la hache... tu feras graver les lettres d'un gang satanique : le Hellfire Club, il sévissait il y a encore pas très longtemps dans la région... tu t'en débarrasseras dans un endroit reculé de Gotham, tu as compris ?

Jérôme hocha la tête, en balbutiant quelques mots, que Cicéro interpréta comme un « oui ».

- Sors maintenant, et vient me chercher seulement vers dix-huit heures. Va te débarrasser de la hache tout de suite.

Jérôme ne se fit pas prier, et sortit immédiatement de la caravane du vieil homme. Il avait tout gobé, l'imbécile ! C'était si facile. Tuer était facile, mourir était facile, mentir encore plus. Jérôme éprouvait une satisfaction personnelle qu'il n'aurait jamais pu croire possible. Toutes ces nuits à imaginer comment s'affranchir d'un être aussi détestable que sa mère, et enfin réaliser le fantasme d'une vie. Une courte vie, certes, mais dix-huit ans, ça se fêtait. Et comment les fêter plus dignement qu'en s'affirmant comme un homme libre !

- Me revoilà, maman ! Oups, j'oubliais...

Riant, il avança en faisant quelques élégants pas de danse. Il attrapa la hache, retira le sang dessus. Il s'en alla rapidement, la fourrant dans son manteau et prit la direction de la ville. Personne ne lui parlait, et il ne parlait à personne. La solitude a de grands avantages. Faire marquer une hache du saut des Hellfire n'était pas difficile dans une ville telle que Gotham, qui regorge de criminels. La seule chose dont il avait besoin, c'était de l'argent. Ce qu'il avait prévu – et en grande quantité. Et rien de plus simple que de trouver un endroit abandonné et délabré : le Pont d'Arkham était l'endroit parfait. Il y avait une rivière dessous, sale et nauséabonde, et bon nombre de SDF étaient habitués des lieux.

Se débarrasser d'un objet encombrant n'aurait jamais pu être aussi accessible. Jérôme regarda la hache tomber dans le vide, jusqu'à ce qu'elle s'abatte sur le sol. Il ajusta sa capuche sur sa tête, et s'en alla sans attendre plus longtemps. Un taxi le ramena jusqu'au cirque. Tout faire lui avait presque prit la totalité de l'après-midi. Mais lorsqu'on est libre, qu'importe le temps. Dix-sept heures, et déjà les chemins du cirque étaient presque vides de monde. On pouvait entendre des rires ou des exclamations provenant du chapiteau en pleine euphorie, comme chaque soir. Les clients ne tarderaient pas à arriver pour le grand spectacle. Jérôme n'avait pas de numéro ce soir, ce qui tombait bien, finalement. Tout semblait être dès lors en sa faveur. Même Cicéro ne changeait pas d'avis.

Avec l'aide de l'homme aveugle, ils déplacèrent le corps de sa mère derrière les dernières caravanes. Ils ne pouvaient pas l'amener plus loin, par peur d'être surpris. Non pas d'être surpris dans leur crime, mais dans l'absence qu'ils marqueraient. Cicéro n'était pas un homme absent, et aimait assister aux entraînements. Les jeunes étaient doués, bien que la guerre que se menaient encore les deux familles persistait stupidement. Sa condition d'homme aveugle lui permettait d'obtenir le respect des autres, et sa voix se faisait souvent entendre. Il chercha l'épaule de Jérôme, qui regardait le corps sans vie de sa mère posé sur le sol, sans aucune précaution. Lorsqu'il la trouva, il la pressa lentement. Jérôme tourna progressivement son visage pour regarder la main ridée et sèche du vieil homme avec mépris et dédain. Une chance que le vieux était aveugle. Il fit semblant de renifler, comme s'il pleurait, et posa sa main sur la sienne. L'illusion était parfaite. La situation était presque amusante. Lui, devant le corps sans vie de la femme qu'il détestait le plus, cet homme dépassé compatissant de sa mystifiante peine. Jérôme se sentait grand, puissant, capable de gérer la vie et la mort, capable même de faire croire aux choses les plus fausses. Finalement, Jérôme se sentait vivant, vibrant même, prêt à écrire les prochaines pages rouge sang qui définiraient sa vie.

 

***

 

Annie se réveilla en sursaut, en entendant sa porte s'ouvrir. Un corps indéfini se jeta à côté de son matelas.

- Maman ? Demanda-t-elle, la voix à moitié endormie.

- Ann, Ann, tiens, je t'ai ramené un peu de nourriture. Ton père dort, je lui ai piqué les clefs, s'il me voit ici il me tue...

- Comme à chaque fois, répondit Annie sans réfléchir.

Sa mère rigola tranquillement, sans gaieté.

- Oui, c'est vrai. Tu vas aimer, c'est du pain, et de la sardine, c'est tout ce que j'ai trouvé, je suis vraiment désolée.

Annie la regarda intensément, comme si c'était la dernière fois qu'elle goûtait aux traits de son visage, qu'elle appréciait son sourire triste, ou qu'elle croisait son regard fatigué. Elle distingua une coupure sous sa lèvre inférieure. Elle passa un doigt dessus.

- On y est passées toutes les deux, ce soir, dit-elle alors que ses lèvres s'étirèrent sagement sur ses joues.

- On va sortir de là, répondit Annie avec un manque de conviction qui ne laissa passa mère indifférente. Toi, il faut que tu sortes de là. Part, part faire des courses, acheter son alcool, et ne revient pas.

- Pas sans toi, Ann. Tu veux que je te raconte l'histoire de La Princesse ?

On n'est jamais assez vieux pour entendre des contes de fée. Ils sont là, pour nous apprendre, pour nous rappeler, et nous montrer la vie. Annie hocha la tête. Sa mère s'installa sur son matelas avec elle.

- Il était une fois, dans un pays très très lointain, une jeune princesse. Elle était vraiment très belle, et tous les jeunes hommes du royaume voulaient l'épouser. Mais la jeune princesse était bien difficile : ce garçon-là était trop grand, la couleurs des yeux de cet autre-là étaient beaucoup trop clair, le nez de celui-ci ne lui convenait pas, et quel horrible menton avait celui-là ! Ainsi, les jeunes hommes défilaient dans les salles du royaume sans que la jeune femme n'en trouvât un qui lui convienne. Mais la jeune princesse cachait un terrible secret, qu'elle ne pouvait exprimer à ses parents, ou à quiconque : une fois qu'elle se promenait en forêt, sur son magnifique cheval, elle avait croisé un jeune homme qui était paysan. Leur rencontre avait été bien étrange : le cheval s'était emballé, et elle en était tombée. Chris, le jeune homme, l'avait aidé à se remettre debout. Ses yeux étaient aussi doux que des nuages, son visage aussi rassurant que le soleil caressant la vallée, et son sourire aussi éclatant que la lune reflétant sur l'eau calme d'un lac. La princesse en était tombée éperdument amoureuse, et ses pensées étaient tournées vers lui, inévitablement. Mais, fut un jour ou ses parents découvrirent le véritable secret de la jeune femme, et ils lui interdirent de sortir du château pour retrouver cet homme, qui ne la méritait pas, à cause de sa condition. Mais la jeune fille, bornée, se refusait alors à rencontrer d'autres prétendant, tant qu'elle n'aurait pas revu son paysan. Ses parents refusèrent, et jamais alors elle ne sortit du château...

Annie s'était rendormie. Elle connaissait l'histoire par cœur, et demandait à sa mère de la lui raconter seulement pour s'endormir dans ses bras. Abigail passa lentement sa main dans les cheveux blonds de sa fille.

- Tu as raison, ma petite Ann, les princesses ne peuvent pas vivre ainsi. On doit partir. Je vais arranger ça. Les princes charmants, ça n'existe pas. C'est toi et moi.

Elle se dégagea, et sortit sans bruit de la chambre sombre.

 

Le lendemain, Annie engouffra le pain et la boite de sardine dans sa bouche, et jeta les restes par la fenêtre cassée. L'appartement était calme, en début de journée. Personne ne criait, tout le monde reprenait des forces. Tout le monde, sans exception. Mais l'absence de bruit en début d'après-midi fut plus qu'anormal. Il fut inquiétant, perturbant, presque alarmant. Il ne pouvait pas ne pas y avoir de bruit, alors que les quelques rayons de soleil froid arrivaient à se frayer un chemin par sa fenêtre. Le silence n'était pas aussi clair habituellement, pas aussi sain et sécuritaire. Annie colla délicatement son oreille contre la porte, et se mit sur la pointe des pieds, comme si cela put l'aider à mieux entendre. Mais aucun son ne lui parvint, aucun mouvement lourd, ou passage furtif. Un silence absolu. Annie tenta de baisser la poignée de la porte, mais rien ne se passa. Elle réessaya, mais la porte restait obstinément bloquée, comme si elle aussi voulait qu'Annie ne sorte jamais de cette pièce.

- À la vie à la mort, hein ! À la vie à la mort ! Satanée porte ! Vas-tu t'ouvrir ! Dix ans que je suis là, t'en a pas marre ? Mais ouvre toi connasse !

Elle frappa la porte de ses avants bras, basculant tout son corps pour essayer de la faire céder. Elle ne souciait plus de ce qui pouvait lui arriver, parce que rien n'était pire que la solitude. Elle entendit un verrou se tourner, mais ce n'était pas elle qui avait fait ça. Oh non, ce n'était pas elle. Paniquée, elle se retira de la porte et recula jusqu'au mur, sous sa perpétuelle fenêtre. La poitrine tambourinante, plus que de coutume, elle serra sa robe entre ses doigts, pour se raccrocher à quelque chose. C'était comme si elle tenait une corde, alors qu'elle basculait dans un puits sans fond, mais que cette corde n'était accroché à rien. À un vide lancinant, meurtrier. Le corps imposant de son père s’immisça dans la pièce. Un frisson la parcourut, glacial, lui faisant tourner la tête.

- Tu sais où est ta mère, salope ? Où elle est ?

Annie ne comprenait pas. Alors, elle était partie, enfin. Elle n'avait pas attendu le prince charmant. Elle avait compris qu'il n'existait pas. Les héros ne sont que les fantasmes enfantins, qui perdurent à l'âge adulte, parce que l'homme à besoin de s'accrocher à quelque chose. Tout comme Annie avait besoin de s'accrocher en ce moment-même à sa corde invisible.

- Tu vas me répondre ?

Elle n'avait pas envie de répondre. Répondre, ne servirait à rien. Elle ne put s'empêcher de voir sa mère prendre ses affaires, et partir, claquer une bonne fois pour toute cette maudite porte. Un léger rictus déforma son visage gouverné par la peur.

- Elle ne reviendra pas, murmura-t-elle assez fort pour qu'il l'entende.

Il laissa tomber la bière qu'il tenait, et avança avec de grandes enjambée sur Annie. Il leva sa main pour la frapper au visage, elle évita le coup de justesse, fléchissant les genoux. Surpris, son père resta immobile plusieurs secondes. Annie et lui se regardaient, comme si tous les deux venaient de comprendre quelque chose, comme si lui sortait d'un sommeil douloureux, et qu'elle émergeait d'un état léthargique. Elle se redressa précautionneusement. Elle sentait une étrange sensation envahir son corps et lui remuer les entrailles. Une sorte de chaleur, qui trouvait sa source dans son cœur, et qui s'étalait sur elle, tout comme l'eau s'étale sur la peau lorsqu'on se jette dans une onde bouillonnante. Elle y goûta, se sentit frémir. Alors qu'elle ne s'y attendait pas, il se jeta sur elle, et la fit tomber au sol. Il se renversa et tenta de la maintenir sous lui. Elle posa ses mains sur son cou, pour le garder éloigné, mais il était bien plus lourd et puissant qu'elle. Annie essayait de le maintenir le plus loin possible, ne pouvant supporter de sentir son souffle sur elle, et son haleine empestant l'alcool. Elle le griffa au visage. Il lui attrapa les mains et les maintint au sol, avec une des siennes, et détacha les boutons de son jean avec l'autre. Annie échappa un cri étouffé, en comprenant ce qui allait lui arriver. Ou ce qu'elle allait empêcher d'arriver. Elle sentit une main passer sur ses jambes, et à cet instant précis, alors qu'elle ne respirait plus, Annie lança son genou au hasard dans le corps au dessus d'elle. Elle se dégagea, profitant qu'il se torde de douleur, envoya son pied frapper quelque chose et se traîna tant bien que mal jusqu'à son matelas. Il lui attrapa la cheville pour la tirer vers lui. Elle secoua sa jambe, il lâcha la cheville et elle lui enfonça son talon dans le visage. L'homme hurla de souffrance en se tenant l’œil.

Elle attrapa le morceau de verre caché entre les couvertures, et se retourna au moment ou il s'abattait une nouvelle fois sur elle. La confusion était totale, elle ne le voyait pas vraiment, mais elle savait qu'il était là. Il était temps. Elle lui donna un coup de coude entre l'épaule et le cou, ce qui le fit reculer. Comprenant qu'il ne pourrait rien contre cette furie, il se releva. Elle l'imita, la respiration coupée. Il se mit à courir, pensant que c'était la meilleure solution, et sans réfléchir, elle envoya le verre sur lui. Elle sentit l'ouverture se faire, et le sang s'écoula immédiatement. Elle avait blessé l'avant bras. Ne lâchant rien, il se rapprocha encore d'elle. Annie recommença. Une nouvelle plaie se fit, proche de sa gorge. Ou peut-être sur sa gorge. Elle ne savait pas vraiment. Horrifié, il hurla une nouvelle fois, sa voix était mêlée à des sanglots retenus. Il luttait pour que le sang ne se déverse pas, mais rien n'y faisait. Alors, il sortit de la chambre en panique. Annie ne put contenir un frisson lorsqu'elle vit que la porte restait ouverte.

Elle jeta le morceau de verre, ne prit pas garde au sang sur elle, attrapa sa vieille veste, trop grande pour elle. Lorsqu'elle voulut passer le seuil de la porte, elle se bloqua. Avaler sa salive n'avait jamais été aussi difficile. Bon nombre d'émotions se bousculaient, mais elle ne savait pas lesquelles. Elle passa la porte et regarda autour d'elle. L'appartement était complètement vide, malgré le désordre qui y régnait. D'énormes gouttes de sang parsemaient le sol poisseux. Mais son père n'était pas là. La seule chose qu'elle pensait à récupérer était de l'argent. Elle ouvrit tous les tiroirs, un par un, soulevait n'importe quoi qui se trouvait sous sa main. Elle trouvait finalement quelques dollars dans une boite, au fond d'un tiroir de la cuisine. Elle sortit de l'appartement en courant, et descendit les nombreux étages par les escaliers tournant, l'esprit vide, ne priant que pour respirer l'air extérieur. Sa robe se levait au rythme de sa course, comme les ailes d'un oiseau en vol. Elle glissa sur une marche, et se rattrapa au mur sombre. Un homme plus âgé montait en même temps, et la vit perdre l'équilibre. Lorsqu'elle l'aperçu, elle s'arrêta, la respiration forte, et l'observa, le regard perdu.

- Ça va ? Demanda-t-il.

Elle se détacha du mur, les membres tremblants sous l'effort qu'elle n'avait pas l'habitude de mener. Elle passa à côté de lui, le regard effarouché et curieux, se posant mille questions. Elle recula sur quelques marches, l'homme la suivant du regard, et elle reprit sa course dans l'élan d'adrénaline qui lui restait.

Elle sortit de l'immeuble, et observa autour, rapidement, tournant sur elle-même plusieurs fois. Gotham était noire. Elle entendit une voix l'interpeller depuis plus haut. Elle leva la tête, surprise, et vit son père rougi par son propre sang penché dans le vide. Il devait lui crier une injure, quelque chose comme « Je te retrouverai connasse, toi et ta mère je vous retrouverai, et préparez-vous à crever ». Crever ? Maintenant qu'elle était dehors ? Un sourire vengeur se dessina sur son visage arrogant, elle recula sur quelques mètres en regardant le visage irrité et meurtri de son père, dans un adieu silencieux de revanche. Elle écarta les bras, les ouvrants en grands, narquoise. Elle restait ainsi plusieurs secondes, comme si des plumes allaient apparaître à travers sa peau. Elle les laissa retomber lourdement, et se détourna, pour courir aussi vite qu'elle le pouvait, vers n'importe quelle direction. Car n'importe qu'elle direction était désormais la bonne. Elle longeait les rues, sans s'arrêter, poussée par une force incroyable, qui lui ordonnait de continuer, incitée par un vent fantôme. Elle croyait laisser bon nombre de souvenirs derrière elle, comme si tout changeait grâce à quelques pas de courses. Illusion d'enfant que tout cela, elle le savait bien. C'est elle qui avait inventé ce vent, qu'elle attendait pourtant de bien longtemps, mais qu'importe, il était là, enfin. Ses cheveux se baladaient sur son dos, passaient dans son cou, caressaient sa nuque. Les rues nauséeuses ne s'arrêtaient pas, les gens croisés n'étaient pas ceux qu'elle avait espéré. Mais elle respirait, elle sentait Gotham. Les ténèbres nocturnes avalant peu à peu les grattes ciels et les rues encombrées, Annie se réfugia au pied d'un bâtiment, déjà occupé par des SDF et des rats. Elle se recroquevilla sur elle-même, loin des autres.

 

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