Triangle maudit

Chapitre 1 : Ouverture

1556 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2020 09:22

Lundi 2 Novembre, le ciel est dégagé et l’air est doux. La ville de Baltimore a revêtu ses apparats d’automne. Les feuilles mortes tapissent le sol des grandes allées qui entourent et desservent les entrées de la faculté.

Je me dirige vers le bâtiment réservé à l’enseignement de psychologie. Une fois mon amphi trouvé, je m’assois, sers mon café chaud entre mes mains et attends le début du cours. Je dois être la première arrivée car l’amphi est plongé dans le silence.


Actuellement en dernière année de licence de droit, j’ai décidé de suivre les cours de criminologie afin d’enrichir mes connaissances, mais aussi pour compléter mon bagage.

8h sonne. L’amphi se remplit peu à peu et soudain je le vois apparaitre. Will Graham. C’est lui qui dispense les cours réservés aux études de cas criminels. Il est aussi l’une des raison pour laquelle je suis là. Son parcours me fascine j’ai vraiment hâte de commencer ses cours.


Le cours se déroule à une vitesse folle, je prends note des moindres mots de Graham. Etant arrivée en cours d’année, j’ai beaucoup de retard à rattraper.


Pendant ma prise de note, je sens quelque chose sur moi. Je lève la tête et voit Graham me fixer non sans insistance. Il ne dit rien. Je sens mes joues devenir rouge, j’ai horreur d’attirer l’attention. Mais je me fais une raison, un visage inconnu doit peut-être être déroutant, d’autant plus que je suis installée au premier rang.

Je lui souris poliment afin de dissiper cette gêne, en échange il tourne la tête et continu son cours comme si de rien n’était. J’hausse les sourcils, je viens de me faire snober pour mon premier jour de cours, mon orgueil en prend un coup.   


Le cours terminé, je remballe mes affaires et sort au pas de course afin de rejoindre le bâtiment d’enseignement juridique, mon cours a déjà commencé et je risque d’être très en retard si je ne me dépêche pas. Mon premier jour de cours est bien plus speed que ce à quoi je m’attendais.



Pendant ce temps…


18h. Will se trouve dans la salle d’attente du cabinet du Docteur Hannibal Lecteur. Ce dernier ouvre la porte de son bureau, un sourire en coin.


-         Je ne vous attendais pas Will. Lecteur lui adresse la parole de façon posée.

-         J’ai… J’ai besoin de parler ce soir. Will entre sans y avoir été invité et s’assois dans le grand canapé.

Lecter ferme la porte et s’assois face à Will. Il le regarde intensément, cherchant à comprendre l’objet de sa venue.

-         J’ai vu une fille. Fini par dire Will.

Lecteur souris.

-         Vous enseignez à l’université, je ne trouve pas cela surprenant.

-         Elle était là, de long cheveux bruns, ils avaient l’air si doux. Will parle sans tenir compte des sarcasmes du Docteur. Il semble absorbé par ses pensées.

Lecteur se mets à écouter Will avec plus d’attention, jamais il n’avait vu Will dans cet état, il semblait euphorique, pour le première fois.

-         Elle avait une visage si innocent, si pâle.  Ses lèvres étaient comme du sang frais sur la neige. Je ne sais pas si elle était réelle. Décrit Will avec précision.

Le Docteur semble se délecter de la situation. Will est-il devenu fou, a-t-il perdu toute raison ?

-         Comment s’appelle-t-elle ? Questionne Hannibal.

-         Elle n’est pas sur ma liste d’élève. Répond Will sur un ton sec. Il semble avoir repris ses esprits.

-         Je suis désolé je dois partir. Dit Will en se levant.


Lecteur le regarde partir, l’air songeur. Sur son carnet se trouve un portrait grossier dessiner au crayon bois. Il s’agit d’une silhouette féminine avec de long cheveux sombres, sans yeux ni nez. Mais une bouche plantureuse vient terminé le dessin. Hannibal regarde le portait un moment, puis jette le carnet sur son bureau.




Le lendemain



La douche brulante me réveille. Je prends le temps d’enfiler une petite robe noire à col blanc, une paire de talon noir et mon gros manteau. Aujourd’hui est ma première journée de stage et je ne souhaite pas être en retard, je me fais déjà assez remarquer en étant arrivée en cours d’année.



Je me rends donc dans les locaux du FBI de Baltimore, là-bas m’attend l’agent spécial Jack Crawford.

Je me hâte un peu plus, l’heure avance. Je n’ai pas eu le temps de me coiffer ce matin. Mes longs cheveux tombent sur mes épaules et j’essaie tant bien que mal de les mettre en arrière de mon visage.

Je franchis la porte du FBI, tout semble endormit. L’agent d’accueil me montre le bureau de Crawford, ma visite est donc attendue.


Crawford est assis à son bureau, deux cafés posés devant lui.

-         Ah vous voilà, Mlle Leveneur. Son sourire est éclatant.

Je lui sers la main qu’il me tend et lui rend son sourire.

-         Enchanté, merci de m’accorder l’accès à vos locaux. Dis-je poliment.

-         Mais de rien, les procédures judicaires quel sujet passionnant ! Me dit-il en me tendant un des cafés, que j’accepte volontiers.

-         Mes études me passionnent vraiment, et ce stage est pour moi une opportunité incroyable.


Je n’exagère rien, avoir un agent du FBI comme maître de stage, ainsi que les locaux à disposition pour stage d’étude est une chance inestimable. Jamais me semble-t-il, des élèves de troisième année de licence n’avaient réussi une telle prouesse. Peut-être ce privilège m’a été accordé en raison de mes origines françaises, beaucoup de portes semblent s’ouvrir lorsque vous venez de France, du moins aux Etats-Unis.


La porte du bureau qui s’ouvre dans un grincement me tire de mes songes. Un homme d’une élégance folle entre dans le bureau, vêtue d’un costume trois pièce. Ses cheveux qu’on devine long plaqué sur son crâne. Et ce sourire. Un sourire carnassier que je n’oublierai jamais.


-         Et voici le Docteur Lecteur. S’exclame Crawford.


Impressionnée par cet homme, je reste assise sur ma chaise, incapable de me lever.



Pendant ce temps…


Le Docteur pousse la porte du bureau de l’agent Crawford, apparemment il aurait quelqu’un à lui présenter. Un élève brillant dont Crawford souhaite la participation active aux activités d’enquêtes du FBI.

Lecteur ouvre la porte de Crawford après avoir délicatement frappé. Il entre et voit une jeune femme assise qui lui fait dos.


Elle se retourne.


Le cœur d’Hannibal sursaute. Il pourrait la reconnaitre entre mille. Ces longs cheveux sombres, ce teint pâle. Et surtout cette bouche. Sensuelle qu’on dirait dessiner au pinceau comme si le grain de peau servait de toile au chef d’œuvre qu’est cette bouche. Sa beauté est encore plus saisissante que la description de Will.


Bien que les tripes du Docteur se soient retournées à la vue d’Hema, il ne laisse absolument rien paraitre d’extérieur.


-         Mademoiselle. Lui dit-il d’un ton sec en lui avançant sa main.


Elle se lève et lui sert la main, tremblante. Elle n’ose à peine le regarder dans les yeux.


-         Cet homme, j’ai une impression glaçante. Se dit-elle.

-         Bien, maintenant que les présentations sont faites, nous pouvons commencer à travailler. S’exclame Crawford.


Le Docteur pose son manteau sur ses genoux, tout en s’asseyant. Je m’assois à mon tour, sans oser le regarder.

-         Will ne doit-il pas nous rejoindre ? Demande le Docteur.

-         Pas aujourd’hui, malheureusement. Semble regretter Crawford.

-         Fort dommage. Répond le Docteur.  


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