Le nouveau professeur de potions

Chapitre 12

Chapitre final

2201 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/05/2018 12:31

C'est la première fois que Rufus voyait autant de jeunes. La Grande Salle était somptueuse, toute illuminé. Le plafond magique scintillait de milles étoiles et les bannières aux couleurs des 4 maisons chatoyaient au dessus de leur table correspondante.


Lorsque Rufus regardait les élèves puis ses voisins, il avait la nette impression que sa propre place n'aurait pas dû être avec les enseignants. Certes certains avaient l'air d'être à peine sorti des jupons de leur mère mais il aurait pu se fondre au milieu des plus âgés sans problème. D’ailleurs plusieurs d'entre eux lorgnaient dans sa direction en chuchotant.


Vint ensuite la cérémonie de répartition. Le professeur Flitwick menait une horde d'enfants terrifiés et excités. Rufus les détaillait. Ils y avaient ceux qui portaient leurs robes neuves et ceux qui héritaient d'une lignée de frères et sœurs.


Pendant ce temps la directrice avait apporté un tabouret qu'elle avait placé devant la table professorale et y avait soigneusement déposé un vieux chapeau de cuir rabougri. Ce dernier, une fois en place, ne se fit pas prier et se mit presque immédiatement à chanter une chanson dont les paroles vantaient les vertus de chaque maison mais surtout l'importance de l'unité.


Une fois qu'il eut fini les élèves comme les professeurs applaudirent poliment. Peu à peu le silence se fit. Flitwick monta les marches pour se placer à côté du choixpeau et commença à appeler les premières années un à un. Ces derniers s'approchèrent timidement, s'asseyant et le vénérable chapeau était posé sur leurs jeunes têtes blondes.


Rufus pouvait entendre très clairement le dialogue du choixpeau et des élèves. Parfois le couvre-chef n'avait besoin que d'un coup d’œil à un esprit pour savoir où le placer, d'autres fois il hésitait pendant plusieurs minutes entre deux maisons. Inévitablement tous les élèves étaient envoyés à Grynfondor, Serdaigle, Serpentard ou Pouffesouffle. Chaque fois l'annonce de leur appartenance déclenchait le tonnerre d'applaudissement de l'une des tables.


Une fois la répartition terminée, Flitwick emporta le choixpeau au loin et McGnagall se leva de nouveau. Le silence fut quasi-instantané.

  • Les élèves déjà présent l'année dernière l'auront peut-être remarqué mais nous accueillons cette année un nouveau professeur de potions : Rufus Prince. Il se présentera plus amplement à vous lors de votre première leçon. Merci de l'accueillir chaleureusement.


Pas un mot sur son âge ou sur ses absences de diplômes. Rufus se retrouva soudain centre de toutes les attentions. Il tenta un léger sourire et fit un signe de tête. Heureusement pour lui, McGongall ne tarda pas à frapper dans ses mains et le dîner commença, ce qui distrayait la grande majorité des élèves.


Rufus attendit que tous les élèves aient quitté la Grande Salle pour ne rencontrer personne sur le chemin de ses appartements. Ariana lui avait posé une main sur l'épaule en lui disant que la rentrée en tant que nouveau professeur était toujours ainsi. Rufus la crut bien volontiers. S'asseoir à la table des professeurs de Poudlard en s'appelant Dumbledore n'avait pas dû être simple tous les jours.


Sa chambre, aussi envahie d'elfes qu'elle l'était, lui fut un refuge des plus agréables. Même si cette nuit-là il ne dormit pas beaucoup, la présence de Nostro tout contre lui permis à Rufus de se reposer. Il ne s'énerva pas contre son insomnie mais profita du calme qui l'entourait. C'était une technique qu'il avait développé il y a longtemps de cela.


Dans cette tranquillité il parvenait même à entendre le murmure lointain des esprits embrumés de sommeil de ses futurs élèves. Ils étaient excités, impatients mais stressés et terrifiés aussi. Tout comme lui. La véritable différence entre lui et eux n'étaient vraiment que leur place dans la salle. Chacun a une façon différente de faire, lui avait dit Ariana, tu trouveras la tienne.


Il mangea peu le lendemain matin mais il n'était pas un gros mangeur. Il s'était levé tôt pour croiser le moins de personnes possibles. Le peu d'élèves présents, principalement des 6e et des 7e années, regardèrent étrangement le chien qui le suivait. Ariana était déjà là quand il arriva. Rufus ne dit rien mais il savait qu'elle était là juste pour le voir, pouvoir lui parler avant ce premier jour.


  • Alors Rufus pas trop stressé ?
  • Je te dirais ça ce soir.
  • Je suis sûre que tout ce passera bien.
  • Ça aussi on pourra en reparler au dîner.
  • Et tu commences par qui ?
  • Des 6e années. Ceux qui ont pris potions sont nombreux alors j'ai fait deux classes différentes, en mélangeant toutes les maisons.
  • Les Serpentards et les Gryfondors ne font pas toujours bon ménage.
  • C'est ce qu'on m'a dit aussi. Pourtant on continue à les mettre ensemble. Il doit y avoir des avantages.
  • Tu résonnes déjà comme un professeur. Allez je dois te laisser, il me reste un peu de ménage à faire avant d'accueillir les élèves … et Graup n'a pas encore pris son bain.
  • Je te souhaite bien bonne chance.


Ariana le salua et quitta la table en trottinant. Rufus saisit quelques regards affectueux qui lui adressaient des élèves. Les plus jeunes la regardaient avec l'admiration dû à son nom. Rufus voyait très bien à quel moment ce respect pour le nom se muait en respect pour la personne. Ariana était hors norme.


Graup, le demi-frère d'Hagrid, aussi était hors norme. C'était un géant qui avait d'abord vécu caché dans la forêt interdite mais après sa contribution à la Bataille il avait obtenu droit de cité dans l'enceinte de l'école. Il était soumis à plusieurs sortilèges qui l’empêchaient de blesser qui que ce soit pour rassurer les parents mais en réalité il était doux comme un agneau.


Ses débuts avaient été difficiles mais une fois qu'il n'avait plus été attaché et qu'il avait pu rencontrer plus de personnes il s'était calmé. Il ne s'éloignait que rarement de la cabane de son frère qui, avec l'aide d'Ariana, tachait de le garder présentable.


Rufus n'eut guère le loisir de divaguer plus que cela puisque le temps tournait. De plus en plus d'élèves s'asseyaient à leurs tables respectives. Il s'en fut donc dans ses cachots pour préparer sa première classe.


Durant l'été Rufus avait pris l'habitude de ne jamais fermer la porte. Il voyait le travail comme un échange et donc même en pleine préparation minutieuse le laboratoire était ouvert à qui le voulait. Il ne lui avait donc pas fallu longtemps pour décider qu'il en serait de même au cours de l'année.


Nostro prit sa place habituelle, Rufus s'assit à son bureau pour relire ses notes et un à un les élèves arrivaient et s'asseyaient. Sur le coin de sa table Rufus avait une liste de noms et à chaque fois que quelqu'un passait la porte son nom disparaissait pour s'inscrire dans la colonne des « présents ». Lorsque la cloche sonna la salle était comble. Rufus se leva le cœur battant.


  • Bon, et bien bonjour. Je suis votre professeur pour cette année. Je m'appelle Rufus Prince. C'est à moi qu'il incombe la tache de vous faire comprendre l'art subtile des potions. Je vous expliquerais un peu plus tard comment se dérouleront nos cours mais pour l'instant, comme l'a si bien dit notre directrice hier, je vais me présenter plus amplement.


« Il y a deux choses que vous devez savoir sur moi. Premièrement ce chien s'appelle Nostro. Il sera toujours présent durant mes classes où il est totalement libre d'entrer, de sortir mais aussi de naviguer parmi vous. La porte de ce laboratoire est toujours ouverte, même si soumise à un sort de mutisme, sauf la nuit bien entendu. Mais reprenons.


Ce chien est l'être le plus cher à mon cœur. Je vous demanderais de le traiter comme s'il s'agissait de moi. Une dernière chose, quitte à paraître rabat-joie ou cinglé, je jure à chacun d'entre vous que si vous lui faite le moindre mal … je déploierais toute mon imagination et mes talents pour m'assurer que vous ne recommenceriez jamais.


Maintenant que vous me prenez tous pour un fou il y a une seconde chose que vous devez savoir sur moi. Je suis legilimencien. Ce qui veut dire que je peux lire dans vos esprits. Ne soyez pas gênés ou honteux, je n'ai jamais eu comme habitude de juger quelqu'un sur ce que je voyais dans sa tête. Seules vos actions comptent à mes yeux. Par exemple vous pouvez imaginer, pendant mon cours même, mille façons de me pendre au plafond par les pieds, je ne vous dirais rien, par contre essayez ne serait-ce qu'une seule fois … surtout que suspendre un professeur par les chevilles n'a aucun rapport avec la matière que j'enseigne.


Je sais qu'il n'est pas facile pour tout le monde d'admettre que quelqu'un peut pénétrer votre esprit, c'est pourquoi je vais proposer des leçons d'occulumencie à tous les niveaux. Ce sera absolument facultatif et les horaires dépendront du nombre de volontaires. Il sera même possible, sous réserve d'un entretient complet avec la directrice et moi-même que je puisse vous apprendre quelques bases de la légilimencie, en lien avec votre projet professionnel bien sûr. Des questions. »


Et les élèves avaient toujours des questions. Quelles concernent les cours de potions, la légilimencie, Nostro, l'âge de Rufus. Si bien que la première heure de chaque niveau fut uniquement consacré à des explications. La première semaine passa à une vitesse folle.


Les semaines suivantes les « vrais » cours commencèrent. Rufus se heurta à des résistances notamment chez les 7e années qui avaient quasiment le même âge que lui. La majorité des autres classes furent compréhensive de ses erreurs et de ses tâtonnements.


Quelques élèves établirent assez rapidement leur quartier général dans les laboratoires pendant les heures se pause partagées avec Rufus. Ils lui demandaient parfois des précisions ou des approfondissements, parfois ils jouaient les assistants pour ses expériences personnelles. Dans ces cas-là, la jeunesse de Rufus était un atout qui permettait aux élèves de dialoguer avec lui plus simplement.


Il eut un nombre inattendu de volontaires pour les leçons d'occulumencie qu'il organisait les leçons le soir après les cours, si bien que pour parvenir à former des petits groupes il se trouva occupé du lundi au vendredi soir avec des élèves.


Nostro ne se laissait pas approcher et son antipathie communicative gardait les élèves à distance. Il ne se montrait vaguement tolérant qu'avec ceux qui passaient leur temps en salle de potions. Mais il gardait toujours autant de distance avec Ariana. Cette dernière cachait assez mal sa fierté de voir Rufus s'adapter au poste. Elle n'était pas la seule.


McGonagall, sous ses airs encore sceptiques, avait organisé à Rufus une séance de rattrapage pour que son absence de diplôme ne fasse pas scandale. Aux vacances de Noël il passa ses BUSE avec succès et fit de même avec les ASPIC en février. Cela lui laissait tout le temps pour préparer une maîtrise à passer pendant l'été.


Outre l'âge, une fois que l'idée qu'il pouvait lire dans leurs pensées avait été assimilée les élèves n'en furent que plus naturel avec Rufus. Ainsi donc en moins d'un an le petit gars de la rue et son chien devint un véritable professeur de Poudlard. Ces cours restaient ce pendant à part puisqu'il y régnait une ambiance à la fois détendue et studieuse.


Lorsqu'un élève arrivait en retard sans raison ou faisait trop de bruit Rufus ne disait rien mais Nostro lui se postait à côté du fauteur et le fixait avec une telle insistance qu'elle en était dissuasive.

Avant le mois d'avril il avait publié plusieurs travaux sur des améliorations de potions qui avaient été salué par la communauté des maîtres de potions.


Une après-midi alors que la directrice passait dans les cachots, elle vit, par la porte ouverte du laboratoire, Rufus qui donnait un cours à des 6e années. Il lévitait proche du plafond, la tête en bas. L'un des élèves riait aux éclats. Pourtant Rufus restait très calme et expliquait à sa classe les différents types de potions de lévitation, les ingrédients qui leur étaient souvent associés et surtout ce que Samir aurait pu ajouter à la sienne pour la rendre encore plus efficace pour ce genre de farce.


McGonagall s'éloigna avec un sourire en coin. Peut-être avait-il raison lorsqu'il avait dit qu'il surpasserait même Severus Rogue.


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