Dramione : le Feu et la Glace
Aujourd’hui c’est le premier jour de classe après les vacances, autant dire que je suis une des filles les plus excitée du monde par cette idée, parce que ça signifie que je vais enfin retrouver le bonheur de travailler, d’apprendre, et d’être évaluée sur tout ce que j’ai assimilé. C’est la 6ème année, j’ai donc maintenant 16 ans. Je me lève du lit simple de Poudlard aussi souple que confortable, saute dans la douche de mon dortoir, me lave les dents, sèche rapidement mes cheveux de plus en plus longs et toujours aussi bouclés, pour enfin enfiler mon uniforme, lui qui m’avait tellement manqué, qui me fait me sentir tellement bien… AH… Poudlard… Me voilà simplement heureuse. Je m’en vais donc assister à mon premier cours de la journée : potions. Je trouve ce cours particulièrement intéressant : l’association de tous ces éléments qu’on ajoute et mélange qui nous donnent soit quelque chose d’incroyablement magique soit d’effroyablement catastrophique. Ça me semble être la vie, les rencontres qu’on fait, nos amis, notre famille, les choses qu’on aime et que l’on n’aime pas, c’est tout simplement ça la vie : on y ajoute constamment de nouveaux ingrédients, et si ça ne marche pas, si une nouvelle personne dans notre entourage nous cause du tord par exemple, nous la supprimons de la liste des ingrédients à notre bonheur. Je remarque mon bonheur s’envoler un peu trop vite à mon goût lorsque le professeur Rogue nous annonce :
- C’est à mon grand regret que je me dois de vous annoncer que nous devons mélanger les maisons cette année… Apparemment… Le professeur Dumbledore semble penser que nous manquons de tolérance dans la… diversité. J’ai donc en ma possession une liste de couples pour l’année scolaire à venir. Le nom qui suivra le vôtre sera le nom de l’élève avec lequel vous assisterez aux cours.
Manque de tolérance dans la diversité ? Je rêve ! Les seuls qui ont un problème dans cette école ce sont les Serpentard ! Les autres maisons s’entendent relativement bien, seulement si l’on n’est pas Serpentard alors on est nul. Ce n’est pas acceptable. Peut-être que c’est une bonne idée après tout, peut-être que certains ouvriront enfin les yeux sur la réalité des choses, et les talents des uns et des autres.
Je suis tirée de mes pensées quand j’entends Hermione Granger suivi de Drago Malfoy. Mon nom suivi de celui de Malfoy. Ce doit être une mauvaise blague. Le voilà, l’ingrédient indispensable à mon agacement, ma colère et mon mauvais caractère. Et dire que 3 secondes plus tôt je me ralliais à Dumbledore en me disant que certains seraient aidés de cette diversité, ah oui, brillant Hermione, brillant. Je vais donc passer toute l’année scolaire cloitrée en cours avec cette sangsue à mes côtés, ce doit être une blague. Et je ne suis visiblement pas la seule à le penser puisque je reconnais la voix de l’autre concerné :
- Pardon, monsieur ? Je n’ai pas bien entendu qui était mon binôme ?
- C’est miss Granger, monsieur Malfoy. Premier jour, premier cours, et déjà distrait ?
Il ne répondit pas. A la place il me lança un regard froid et énervé. Ne t’en fais pas Drago, je suis tout aussi énervée que toi. Les cours, ce que je préfère au monde, tout ce que j’aime le plus, toute l’année, ruinée par ce parasite. Je devine que Rogue en a finit avec sa super liste quand il nous ordonne donc de prendre nos nouvelles places. Le must, c’est que les placements sont faits, et nous sommes presque dans le fond, alors que je ne supporte pas ne pas être devant. C’est le comble. Je m’installe et évidemment il commence :
- Super, toute l’année à côté de ta sale gueule Granger.
- Je ne l’ai pas demandé non plus Malfoy. Je ne suis pas plus réjouie que toi.
- Au moins je vais avoir des bonnes notes maintenant que c’est sur toi que je vais copier.
- Dans tes rêves Malfoy, j’espère que t’as des yeux laser parce que je ne te laisserais jamais faire ça.
- Je ne demandais pas la permission.
- Je propose quelque chose : tu ne me parles pas, je ne te parle pas, on fait comme si chacun n’existait pas pour le reste de l’année et c’est tout.
- Très drôle. Ça aurait pu être une bonne idée si t’avais pas cette tête à claque. Nan je crois pas que je vais te laisser tranquille. Je vais probablement t’emmerder de temps en temps, j’te tiendrais au courant. Mais d’ici la ferme la et laisse-moi finir ma nuit Granger.
- Par Merlin que tu es vulgaire.
- La ferme Granger, sois une gentille fi-fille et prend des notes, la classe a commencée.
Je ne répondis même pas, parce que je savais très bien que c’était une histoire sans fin, et donc une discussion sans fin. Depuis la première année lui et ses amis les Serpentard me méprise, parce que je suis une Sang de Bourbe, c'est-à-dire une sorcière née de simples moldus. Ce n’est pas grave, je m’en fiche maintenant, j’ai grandi, et dans le fond je sais que je vaux bien mieux qu’eux tous réunis. Seulement, je n’envisageais pas devoir supporter ça au quotidien. Une part de moi espérait que peut-être Malfoy me laisserait tranquille, il faut croire que je me suis fourvoyée.
A la fin du cours, ce gros bêta est toujours endormi sur sa table, je me résous à lui faire un coup de coude plutôt bien senti pour lui avertir de la fin de l’heure :
- Putain ! Granger merde, je dormais, ça va pas la tête ?
- Le cours est fini crétin, je crois que le mot que tu cherchais est « merci ».
Je ne le laisse pas me répondre, je m’en vais rejoindre Harry et Ron hors de la salle :
- Eh bien Hermione, tu as été gâtée ! Malfoy… lance Ron.
- M’en parlez pas, j’ai proposé qu’on ne se parle pas et qu’on s’ignore pour le reste de l’année, bref qu’on se laisse mutuellement tranquille, mais évidemment, ça ne lui convenait pas, monsieur a décidé qu’il continuerait de me mener la vie dure. Ce n’est pas censé être finit ces idioties à 16 ans ?!
- Il semblerait que certaines personnes ne grandissent jamais Hermione, me dit un Harry dépassé.
- J’ai Sortilèges, je dois vous laisser, bonne chance pour l’entraînement de Quidditch !
Je me dirige alors vers ma salle de cours, ravie parce que Malfoy fait parti de l’équipe de Serpentard, je suppose alors qu’il s’entraîne aussi, et que je serais donc tranquille pour ce seul et unique cours. Eh bien non, encore une déception aujourd’hui. Décidément, ce n’est pas journée. Je prends place à ses côtés :
- Qu’est-ce que tu fais la, pourquoi tu n’es pas à ton entraînement ?
- Tiens tiens Granger, on s’intéresse tellement à moi qu’on sait ce que je suis censé faire et l’heure à laquelle je suis censé le faire ?
- Ne sois pas ridicule, je sais que c’est maintenant les entraînements pour les sélections, c’est tout.
- Ah oui, tes super copains font du Quidditch.
- Oui, en effet. Alors, qu’est-ce que tu fais la ?
- Je n’ai plus envie de faire du Quidditch.
- Ah oui ? Tu t’es enfin rendu compte d’à quel point tu y étais pitoyable ?
- Va falloir te calmer sang de bourbe, c’est moi qui fixe les règles ici. J’avais plus important à faire cette année, c’est tout.
- Je vois, comme dormir en cours par exemple ?
- Tu sais Granger, pour quelqu’un qui me suppliait de la laisser tranquille une heure plus tôt, je trouve que t’as une bien grande bouche tout à coup.
- Je me mets au niveau de mon adversaire Malfoy.
Il se mit à rire, ce qui m’énerva, mais je ne le montrais pas, ça va de soi. J’essaye toujours de cacher à Malfoy les réactions qu’il entraîne chez moi, parce que le problème, c’est qu’il entraîne toujours une réaction. Soit colère, soit dégoût, soit tristesse. Et je trouve que quand quelqu’un vous fait avoir une réaction, et particulièrement quand cette dernière est négative, cela signifie que cette personne a une sorte d’effet, de pouvoir sur vous. Et je déteste ça. Je sais que tout ce que dit Malfoy est dénoué de sens et que c’est fait pour me blesser et me dénigrer uniquement, mais le problème c’est que parfois ça marche. Non pas que je le porte dans mon estime, loin de là, mais je crois qu’une part de moi me dira toujours que je ne suis pas une véritable sorcière, et c’est probablement pour ça que je m’acharne autant à étudier et à être la meilleure de la classe. Je suppose que c’est ma façon de mériter ma nature de mi-sorcière.
- De quel niveau parles-tu Granger ? Tu ne m’arrives pas à la cheville, et tu ne m’y arriveras jamais, et tu le sais très bien, et tu sais aussi bien pourquoi, espèce d…
- Rabaisse-moi autant que tu veux Malfoy, je m’en fiche. Ce n’est pas comme si je te respectais, ou comme si ton avis comptait pour moi.
- Olala, petite Granger serait-elle blessée ? T’en as tout l’air, tu sembles bien sur la défensive.
- Je fais seulement remarquer que tu perds ton apparemment si précieux temps à essayer de me blesser en vain. Mais après tout, tu fais bien ce que tu veux, enfin, du moment que Papa est d’accord.
- Qui te permet de me parler de la sorte ? Tu te prends pour qui Granger ?
- Tu ne sembles pas avoir de problème à parler irrespectueusement de mes parents, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais faire de même te concernant. D’ailleurs, on raconte que ton père aurait perdu une fois de plus la confiance de celui que votre secte adore appeler « le Seigneur des Ténèbres » ? Tu lui enverras mes condoléances.
Il se leva et me frappa d’une gifle, en plein cours. Je restais ébahie, il avait osé. Je suppose que son père est un sujet bien plus sensible qu’il n’y paraît. Toute la classe se retourna vers nous et commença à chuchoter, quand Malfoy quitta la pièce d’un pas énervé, suivi par le professeur Flitwick qui ne cessait de l’apostropher, tout en me demandant d’un coup d’œil si ça allait. Je dois avouer, ça allait plutôt bien. Je crois même que j’étais fière de moi, parce que pour la première fois de ma vie, j’avais réellement fait réagir Drago Malfoy.
J'espère que ce premier chapitre vous aura plus ! Si c'est le cas et que vous souhaitez me laisser savoir ce que vous en avez pensé, je vous invite à me laisser un commentaire ! Merci de votre lecture et merci à Kitsune-aux-amandes de m'avoir corrigée ! LivStivrig