Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 26 : L'Agneau

8614 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/03/2020 19:14

Dans le chapitre précédent Slughorn a organisé une petite fête pour la Saint Valentin qui ne s’est pas vraiment terminée en beauté pour Hermione et Drago qui se sont prit la tête suite à une jalousie mal placée de la part du Serpentard.



POV DRAGO.


« Je suis amoureuse de toi ! »


C’est à peu près là tout ce que j’avais retenu de ce qu’elle m’avait hurlé à la gueule. Ces mots me frappèrent de plein fouet : je réalisai quel putain d’imbécile j’étais. Tout aussi soudainement qu’elle m’était montée, ma rage puérile s’était calmée. Bien entendu Granger n’aime pas Potter, et bien entendu qu’elle ne couche pas avec lui, n’en a pas envie, et ne cherche rien de plus. Bien entendu qu’elle ne se fiche pas de moi, elle met littéralement toute sa vie, son équilibre, toutes ses valeurs en danger à cause des sentiments qu’elle ressent malgré elle pour moi. Tout comme moi. On se retrouve tous les deux dans la merde parce que nous ne sommes absolument pas faits pour être ensemble, et que nous ne devons absolument pas être ensemble, et pourtant il semblerait que nous ne puissions nous résoudre à faire autrement. Alors que je la regardais s’éloigner de moi en pleurant, dans cette magnifique robe qui faisait d’elle la femme la plus belle et la plus royale qu’il ne m’est jamais été donné de voir, je me rendais compte du mal que je lui faisais, et pire que tout, je réalisais qu’elle croyait que c’était parce que je voulais me débarrasser d’elle. Et je n’avais aucun droit de lui faire ça, pas à elle.


-         Hermione !


Le simple fait que je l’appelle par son prénom la fit se retourner vers moi. Les larmes qui ruisselaient sur ses joues avaient emportées avec elles le maquillage qu’elle s’était appliquée à mettre, et laissaient des marques noires qui signifiaient la douleur que je lui infligeais. Elle me regardait, arrêtée au milieu du couloir, interdite, ne sachant pas encore très bien si elle devait continuer sa route ou si je méritais qu’elle m’accorde encore une chance de m’expliquer.


-         Je… Je suis désolé… Est-ce que je peux te parler ? M’expliquer ?


Elle croisa les bras sur sa poitrine, me fixant du regard, attendant une suite. J’avais peur, comme souvent en ce moment. Je la regardais, là, blessée devant moi, et je savais que c’était moi qui lui avais fait ça. J’avais peur qu’elle réalise quel incroyable imbécile, lâche et terrible personne je suis réellement. J’avais peur qu’elle ouvre finalement les yeux, et qu’elle me laisse là, croupir dans ma merde, et qu’elle m’abandonne. Mais elle resta plantée là, alors je saisi ma chance, espérant que pour une fois elle serait de mon côté :


-         On peut aller ailleurs ?


Dans un silence aussi pesant qu’angoissant, elle me suivit jusqu’à ma chambre, se tenant à l’écart de moi, marchant la première, m’obligeant à la regarder me distancer, la voir s’éloigner de moi. Je détestais cette image. Toujours ivre bien que pas la moindre euphorie se fasse ressentir, je me concentrai pour marcher droit, ne voulant pas d’ores et déjà décrédibiliser le discours que je m’apprêtais à lui livrer pour me faire pardonner. Je me sentais un peu malade, mon estomac faisait des siennes et ma vision n’était pas toujours parfaitement claire, mais je me devais de tenir le coup, je n’avais pas le choix. Et puis Drago Malfoy qui ne tient pas l’alcool, j’ai tout de même une réputation à défendre.  


             Après ce qu’il me sembla être une éternité, nous pénétrions ensemble dans ma chambre. Fort heureusement pour nous, aucun Serpentard ne s’était attardé dans la salle commune après la fête de Slughorn. Une nouvelle fois, elle resta plantée debout sur mon tapis au milieu de ma chambre, les bras toujours croisés sur sa poitrine comme pour se protéger de moi. Elle ne pleurait plus désormais, mais les traces de mascara sur ses joues me rappelaient chaque seconde qui passait ce que je venais de lui faire. Pourtant, elle était toujours aussi putain de magnifique. Moi, par contre, j’avais besoin de m’assoir. Je ne tenais plus debout, j’étais à bout de forces, et bientôt si je continuais ainsi, je tomberais dans les pommes. Alors, je pris place sur mon lit, assis sur le bord, face à elle, et alors que je me tenais fermement à ce dernier, regardant mes pieds, je commençais :


-         J’ai été idiot… J’étais bourré et je réfléchissais pas clairement. Avec ce qui vient d’arriver à Pansy… j’ai déliré. Je n’ai jamais voulu me débarrasser de toi, et encore moins te faire du mal. Mais je… Ce qui est arrivé à Pansy, c’est ma faute. Je l’ai utilisée et traitée comme de la merde pendant des années. Je savais à quel point elle était amoureuse de moi et soumise à moi et j’en ai largement profité, tout en la traitant comme une moins que rien. Je ne lui ai apporté que de la douleur pendant 6 ans, et elle m’aimait trop pour réussir à se détacher de moi. Je ne suis pas innocent. Si elle en est arrivée là, j’en suis en partie responsable. Oui sa mère l’a abandonnée à la naissance, et oui son père la battait, mais moi aussi je l’abusais. Je l’ai détruite émotionnellement et… je crois que ce soir j’ai eu peur de te faire la même chose. Si je lui ai fait autant de mal à elle, je refuse de te faire la même chose. Déjà parce que c’est… c’est différent. Mais aussi parce que tu n’as rien à voir avec elle. Tu as des valeurs, des choses en quoi tu crois, et des principes, et tu ne les as jamais reniés pour qui que ce soit, et je refuse que tu le fasses pour moi. Et j’ai peur que ce soit ce qui arrive.


Je relevais finalement les yeux vers elle. Elle avait l’air désolée, elle avait ce regard qui disait « je suis là, je t’écoute et je te soutiens », sans qu’elle ait besoin de dire quoi que ce soit. La douceur qui émanait de ses yeux allait tout droit vers mon cœur, et à chaque fois que je voyais ces yeux-là, c’était comme si on me le poignardait, ce cœur. Elle avait sur moi un pouvoir incommensurable. Et je détestais ça au moins tout autant que je l’aimais.


Elle s’accroupit alors devant moi, posant ses mains fines sur mes genoux, et dit avec un sourire :


-         Malfoy… Tu peux te rassurer, je ne renierais jamais mes valeurs pour toi.


Sa réponse me fit sourire, je n’en attendais pas moins d’elle, et j’étais quelque part rassuré d’entendre ces mots. Je savais que j’avais trouvé là quelque chose de vrai, une personne qui ne se satisferait pas de faire comme si tout allait bien si ce n’était pas le cas, quelqu’un qui oserait me dire que la situation ne lui convient pas, quelqu’un qui ne me laisserait ni profiter, ni abuser d’elle. Quelqu’un sur qui je n’avais pas le pouvoir. Et il me semblait que c’était là, quand on sait qu’on ne peut contrôler ou utiliser quelqu’un, qu’on sait que c’est réel.


-         Quant à Harry… continua-t-elle en caressant mes genoux, toujours accroupie face à moi.

-         … Tu n’as pas à te justifier, la coupai-je immédiatement. J’ai été con. Je sais. Je commence à te connaître. Tu n’as pas à te justifier... Je suis désolé.


Elle souri à nouveau et s’approcha de moi, prit mon visage entre ses douces mains, et vint déposer un doux et apaisant baiser sur mes lèvres.


-         J’ai quelque chose pour toi, dit-elle en se relevant face à moi. Attends-moi, je reviens.


Elle s’en alla de ma chambre discrètement alors que j’en profitais pour me laisser tomber sur mon lit. Ma tête tournait un peu, mais je n’arrivais pas à savoir si c’était dû au bonheur que j’éprouvais grâce à elle ou bien s’il s’agissait de tout l’alcool que j’avais ingurgité. C’était la Saint Valentin, et elle avait quelque chose pour moi. Quelque part, je crois bien que j’étais son Valentin, et elle, elle était ma Valentine.


             Elle pénétra à nouveau dans ma chambre quelques instants plus tard, toujours vêtue de sa magnifique robe, un tout petit sac en tissu dans une main, un paquet cadeau délicatement emballé dans l’autre. Moi, j’étais toujours assit sur mon lit, un paquet à côté de moi, paquet qui lui était destiné. Elle posa son sac en tissu violet au pied du lit, et vint s’assoir sur le bord à mes côtés. Une part de moi espérait que ce petit sac en tissu signifiait qu’elle envisageait de passer la nuit ici, avec moi, mais je n’osai m’emballer de peur de la faire fuir. Souriante et débrassée de son maquillage ruiné, elle me tendit son paquet emballé dans un papier cadeau d’un rouge flamboyant. Dans un silence apaisant, je saisi le paquet, et commençai à déchirer le papier. A l’intérieur je trouvais un carnet en cuir marroné vierge, comme un journal intime. Sobre et élégant, il me semblait tout simplement parfait pour moi. Elle ponctua alors que je m’apprêtais à la remercier :


-         Je sais que des fois tu as du mal à dire ce que tu ressens, et à parler de toi. Et je sais aussi que tu as beaucoup de choses dans cette tête dont tu ne peux pas parler, et qui te tourmentent… Alors, je me suis dis que si tu n’arrivais pas à parler, tu arriverais peut-être à écrire… Pour que ça sorte de toi, d’une certaine façon…

Profondément touché par l’attention particulière qu’elle portait à mon égard, et la façon dont elle savait qu’elle ignorait des choses et l’acceptait, je m’approchai d’elle à mon tour, saisi son visage entre mes mains et déposa sur ses lèvres un baiser que je voulu tendre et plein de gratitude.

-         Merci.


Je lui tendis à présent le cadeau que j’avais pour elle, lui emballé dans du papier bleu. Je m’étais dis que le bleu était probablement une couleur neutre entre nous, qu’elle ne parlait ni des Gryffondor, ni des Serpentard, et ainsi, que c’était un détail qui ne risquait pas de lui rappeler une des différences majeures qui nous sépare. C’était très certainement idiot comme attention, j’en étais parfaitement conscient, mais il semblait que malgré moi, je tenais à faire attention à ce que je faisais avec elle, dans les moindres détails.


Elle déballa son paquet sans retenue et avec hâte, et je fus ravi de voir ses yeux briller lorsqu’elle vit finalement son présent. Je n’avais aucun doute, j’avais visé juste, elle était ravie :


-         « L’Arithmancie, de la nuit des temps à aujourd’hui ». C’est génial ! Oh, merci Drago !


Elle me prit dans ses bras avant de commencer à feuilleter avidement le livre que j’avais choisi pour elle, en pensant que je ne pouvais effectivement pas me tromper sur ce coup. Je l’observai, là, assise en tailleurs sur mon lit, face à moi, le regard brillant et curieux, pressée de découvrir des choses qu’elle ne savait pas déjà, feuilletant page après page dans une frénésie quasi orgasmique, et je souriais. Je souriais parce que je réalisais que j’avais trouvé en elle tout ce dont je ne savais même pas que je rêvais.


-         Joyeux Saint Valentin, chuchotai-je à son encontre.


Elle avait entendu, je le savais, je l’avais lu sur son visage, mais elle laissa son nez plongé dans son livre encore quelques instants. Je m’allongeai discrètement sur mon lit, à côté d’elle toujours assise en tailleurs, et regardait le livre par-dessus sa cuisse. Elle était passionnée. Le petit pli entre ses sourcils qui apparaît lorsqu’elle se concentre sur quelque chose était apparu sur son visage naturel, sa bouche s’était entre-ouverte comme si elle aspirait toutes les informations qu’elle lisait et ses yeux brillaient de la passion qui l’animait. Finalement, elle referma le livre, m’observa avec gêne quelques instants, et sans même que je n’y réfléchisse, je soulevais la couette de son côté pour l’inviter à me rejoindre dans mon lit. Elle sembla hésiter quelques secondes, me fixant du regard, un peu anxieuse, puis elle sourit, et toujours habillée de sa robe de soirée, elle vint s’allonger à mes côtés. Sans doute gênée, elle se tourna dos à moi, me permettant de me rapprocher d’elle, d’enlacer son corps de mon bras droit alors que le gauche lui caressait les cheveux. Elle sentait divinement bon, et jamais, au grand jamais, je n’avais ressenti autant de bien-être au contact d’un être humain. Elle était là, allongée contre moi dans mon lit, et c’était tout ce dont j’avais besoin. 


-         Ce qui est arrivé à Parkinson… ce n’est pas de ta faute.


Bien des personnes m’avaient adressé ces mêmes-mots avant qu’elle ne les prononce. Mais entendre sa voix me dire ça, sachant que c’était ce qu’elle pensait vraiment, venait refermer quelques-unes de mes blessures comme un pansement sur une plaie. Alors que je respirai son odeur d’amande, calme et apaisé, nous trouvions finalement tous deux le sommeil au creux des bras de Morphée.


             Un bruit étranger vint me tirer du sommeil. Difficilement, et avec un mal de crâne qui commençait seulement à se faire ressentir, j’ouvrais les yeux, me rappelant rapidement que Granger était dans mon lit lorsque mes mains rencontrèrent son corps toujours allongé à côté du mien. Malgré ce réveil bien trop matinal, et ma migraine de gueule de bois, je n’avais jamais ressenti autant de joie à ouvrir les yeux aux côtés d’une personne. D’ordinaire, je détestais me réveiller accompagné. Je renvoyais toujours les filles avec qui je partageais mes nuits dans leurs dortoirs une fois l’action passée, Pansy y comprit, mais cette fois-ci tout avait un sens. Sa présence dans mon lit était logique. Que je me réveille à ses côtés semblait naturel. Tout prenait son sens, et bordel que ça faisait flipper. Granger se leva rapidement, se tourna vers moi et me permit d’admirer une nouvelle fois son visage endormi, ses cheveux emmêlés et rebelles qui n’avaient aucune discipline, ses yeux un peu gonflés à peine ouverts, ainsi que la trace de l’oreiller inscrite sur sa joue droite, et là encore, je la trouvais somptueuse. Sa robe de soirée était toute froissée, et alors qu’elle se penchai au pied du lit pour attraper son petit sac en tissu, elle s’éloigna dans ma salle de bain privée. Une fois qu’elle n’était plus dans mon champ de vision, je me tournais vers l’horloge que j’avais sur ma table de chevet, à ma gauche, et vit qu’il était 5 heures 30 du matin. Brillante comme elle l’était, Granger avait évidemment mit un réveil très tôt afin de pouvoir regagner ses appartements sans que personne ne se rende compte qu’elle n’y avait pas passé la nuit. Engourdi dans mon costume rose dans lequel j’avais moi aussi passé la nuit, je m’étirais tant bien que mal, souriant à mon plafond : j’avais passé la nuit avec Granger.


Quelques instants plus tard elle fit à nouveau apparition dans ma chambre, vêtue d’un pull et d’un jeans des plus ordinaires, comme s’il ne s’était rien passé la veille. Elle me souri tendrement, vint déposer un baiser sur mes lèvres sèches et parti de ma chambre sans dire un mot. Elle n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit, je savais. Le sommeil me piquait encore les yeux, et alors que je prenais place comme si je serrais toujours Granger contre moi, je me rendormi quelques instants de plus, prétendant qu’elle était là, à côté de moi.  


             J’étais lâche. Seigneur que j’étais lâche. Chaque pas que je faisais vers cette inévitable destinée me tuait un peu plus, mais je n’avais pas le choix. Après tout, que pouvais-je faire d’autre ? C’était la seule solution. Je devais demander pardon, je devais offrir l’innocence, la douceur, la bonté pour être lavé de mes pêchés, et que ma famille soit lavée de ses pêchés. Il n’y avait aucune autre solution. Je descendais aussi lentement que possible les marches de marbre qui menaient au salon principal du manoir Malfoy, et alors qu’un frisson glacial parcourait l’intégralité de mon corps, je baissais les yeux pour découvrir que je ne portais pas de chaussures. Tel un ivrogne, un ingrat, un banni, je ne portais plus de chaussures. Je regardais autour de moi, les murs des escaliers avaient changé : ils n’étaient plus banalement blancs, ils étaient noirs, encrassés, ils avaient besoin d’être lavés. On pouvait constater quelques touches de lumière, quelques restes des anciens murs blancs, témoins de l’ancienne grandeur de ce manoir, de ce qu’il signifiait, de la famille qu’il abritait. Mais cette grandeur s’était évanouie. Tout en était témoin, ce que je m’apprêtais à faire, ce que je portais, les murs de ma maison, le poids effroyablement lourd qui pesait sur mes épaules malgré la fragilité de celles-ci. Tout était noir, tout était gris, tout était triste et définit, il n’y avait plus rien, plus rien à faire que demander pardon. J’avais échoué, et maintenant il fallait payer notre dette. Je devais le faire, je ne pouvais pas faire autrement. Je n’avais pas le choix.


La dernière marche froide me permit d’arriver au salon, où ils attendaient. Ils m’attendaient moi. Dans une ambiance glaciale baignée dans une sorte de brouillard grisâtre se tenait Rogue, froid et distant, comme à son habitude. Il n’était là que pour le spectacle, il se tenait droit comme un piquet contre un des murs toujours aussi noirs, les mains croisées derrière son dos, me regardant de haut, jugeant mon incapacité à sauver l’honneur de cette famille sans dissimulation aucune. Alors que je continuais à m’enfoncer dans ce salon, passant finalement mon ancien professeur, je trouvais à ma droite mon père, habillé en prisonnier, le visage balafré et les plaies encore ouvertes. Ses cernes ressemblaient aux miennes, en réalité, nous nous ressemblions actuellement comme deux gouttes d’eau. Lui comme moi étions des moins que rien à présent, lui comme moi avions échouer à protéger notre famille, et lui comme moi avions tout perdu. Il posait sur moi des yeux qui criaient à l’aide, ils me suppliaient de réussir, ils me suppliaient de le faire, même si c’était la chose la plus difficile, la plus effroyable que j’aurais jamais pu imaginer. Il fallait le faire, je devais le faire, et il me le demandait, non, il me suppliait. Je continuais mon chemin, m’enfonçant encore plus profondément dans la noirceur, plus profondément dans ce salon, plus profondément dans la douleur, et je pouvais témoigner de l’état de ma mère, sur ma gauche, effondrée sur le sol, la peau sur les os tel un véritable squelette, faible, impuissante, autrefois séduisante, et maintenant mourante. Elle, elle ne me regardait pas : elle ne cautionnait pas. Elle ne voulait pas que son fils ait à faire ça, je le savais. Mais il le faut, Maman. Il le faut. Alors, j’avançais encore de quelques pas, observant face à moi la chevelure longue et emmêlée de Bellatrix qui se tenait dos à moi. Elle l’avait. Elle se retourna à mon encontre lorsque j’atteignit son niveau, un gigantesque sourire sadique dessiné sur son visage dur, un poignard dans une main, les cheveux de Granger fermement tenus dans l’autre. Hermione était à genoux sur le sol, elle me faisait face, elle l’avait d’ailleurs toujours fait. Les larmes coulaient sur son visage, elle me suppliait des yeux, elle aussi, le visage emplit d’incompréhension. Moi, je ne soutenais pas son regard. Je ne le pouvais pas, j’étais lâche. Le Seigneur des Ténèbres était présent, lui aussi, tout au fond de la pièce, confortablement assit dans ce qu’il me semblait ressembler à un trône. Il souriait, il attendait. Ma tante tendit le poignard vers moi, je le saisi sans réfléchir. Je devais le faire. De deux pas de plus je m’avançais, Granger était si près de moi que je pouvais sentir sa respiration réchauffer mon ventre glacé. Mais il n’y avait pas de place pour la chaleur, ici. Le poignard fermement tenu dans ma main droite, ma main gauche tremblante venant prendre place sur la tête d’Hermione Granger que Bellatrix venait de relâcher, je confessais :


-         Pardonnez-moi, Seigneur, parce que j’ai pêché. Je vous ai déçu, et mon père avant moi vous a déçu. Nous n’avons pas su accomplir votre volonté, et nous méritons le déshonneur qui a jailli sur notre famille. Mais nous savons que votre pouvoir est grand, mon Seigneur, et nous savons que votre force est inégalable, mon Seigneur, et je vous supplie, grâce à cette offrande, de laver nos pêchés, de nous donner à nouveau l’honneur, la force, et l’incommensurable chance de vous servir, ainsi que de servir vos intérêts. Tel est notre unique but. Votre voix est notre voix, vos choix sont nos choix, vos souhaits sont nos souhaits. Puissions-nous les exhausser pour vous, Seigneur. Puissions-nous faire entendre et respecter vos valeurs, Seigneur. Puissions-nous, à jamais, être soumis à votre volonté.


Ma main gauche se mêla aux cheveux de la Sang-de-Bourbe à genoux devant moi, et les tira vers le haut alors que ma main droite vint porter le poignard à sa gorge, la lui tranchant d’un coup sec.


Les murs du manoir retrouvèrent leur couleur blanche, mais des traînées de sang les parcouraient, ce même sang qui nous avait sauvé, ce sang qui nous protégeait. Mon père ne portait plus des vêtements de prisonniers et n’avait plus la moindre plaie. Ma mère avait repris ses formes de femme, elle me souriait largement. Rogue avait disparu, comme s’il n’avait jamais été là. Le brouillard s’était dissipé, et soudainement, nous furent tous attablés ensemble, au milieu du salon, tous royaux, tous emplis de pouvoir. Mon père, ma mère, Bellatrix et le Seigneur des Ténèbres. Et nous mangions comme des rois, dans des couverts en argent, avec face à nous une table débordant de nourriture. Mais nous mangions tous la même-chose. Nous mangions Granger.


-         Drago. Drago !


Les sommations de Blaise me réveillèrent de mon cauchemar en sursaut. En ouvrant les yeux, je découvrais mon ami face à moi, habillé et clairement réveillé depuis un moment en ce samedi matin nuageux. Les rayons de soleil traversaient ma chambre et éclairaient la totalité de celle-ci, laissant entrevoir un peu de poussière voler au-dessus de mon lit. Je portais une main à mon visage, ma tête me faisait un peu mal – probablement à cause de l’alcool – et remarquai ainsi que je nageais dans ma propre sueur.


-         Eh ben, t’as dû faire un sacré cauchemar, commenta-t-il en témoignant de l’état de mes draps.

-         Ouais… Il est quelle heure ? je demandais même si vu la lumière du soleil, il était au moins 11 heures passées.

-         Il est midi. Ecoute je viens te voir parce que j’ai eu des nouvelles de Pansy par Rogue. Il m’a dit qu’il ne t’avait pas trouvé alors il m’a chargé de te le dire. Son état est stable, elle va se rétablir. Son retour n’est pas encore prévu, mais maintenant au moins on est sûrs que ça peut qu’aller mieux.

-         Ok… marmonnai-je alors que je me redressai pour m’assoir sur mon lit, remarquant que je portais toujours le costume de la veille, seulement il était trempé maintenant.

-         T’as dormi en costume ? T’étais bourré à quel point ?

-         Pas tant que ça j’croyais. T’as besoin d’autre chose ou j’peux aller me doucher ? demandai-je sur un ton qui induisait que maintenant son message livré, il pouvait dégager.

-         Je vais réviser à la bibliothèque à 14 heures, tu veux m’accompagner ? proposa-t-il en jetant un coup d’œil bien curieux à ma chambre.

-         Ouais ça me va, concluais-je en attendant qu’il s’en aille, mais il n’en fit rien. Il prit une petite inspiration, croisa les bras sur son torse et demanda, les sourcils froncés comme s’il cherchait une vérité : « c’était quoi ce truc hier, avec Granger ? ».


Forcément. J’aurais dû le voir venir, mais je reconnais que mon esprit embué était largement occupé entre ma nuit avec Granger et mon cauchemar de Granger, tellement occupé que j’en avais oublié que je m’étais donné en spectacle tel une gamine adolescente qui chercherait à marquer son territoire sur son prince charmant. Avec le mal de crâne, j’avais du mal à réfléchir, et tout ce que j’entendais dans ma tête c’était ma voix qui me disait « trouve un truc, vite putain trouve un truc ! » mais je ne trouvais rien.


-         De quoi tu parles ? je tentai de gagner du temps comme je pouvais.

-         Je parle de toi qui répond à toutes les questions personnelles concernant Granger à Slughorn en mettant Potter au défi.

-         C’était des questions débiles auxquelles n’importe qui aurait eu les réponses en partageant sa classe depuis 6 ans Zabini. J’avais juste envie de titiller un peu Potter, et ça a marché, ce morveux n’a pas desserré les dents.


Blaise ne répondit rien, il me regardait encore comme s’il essayait de percer à jour mon secret, et ça commençait à me faire un peu flipper, parce que si Zabini voulait vraiment savoir, il trouverait ses réponses. Il fit demi-tour et parti de ma chambre sans pour autant claquer la porte, mais je savais que j’étais dans une belle merde, parce que Blaise doutait, et qu’il voulait savoir. Je pris quelques minutes pour respirer, assit sur mon lit, serré et étouffé dans ce costume rose trempé. Mon torse se faisait lourd, comme si on l’écrasait. J’étais dans une putain de sacrée merde. Pansy savait et elle allait mieux, elle n’allait surement pas tarder à revenir et s’en donner à cœur joie pour raconter à qui veut l’entendre que Malfoy est amoureux de Granger. Blaise sera le premier à y croire et à m’en foutre plein la gueule. Sans parler des fils de Mangemort que je côtoie et qui seront absolument ravis de raconter ça à leurs parents. Plus je pensais et plus j’avais du mal à respirer, comme souvent. Ces satanées pensées me ruinaient la vie, comme si elle n’était pas déjà assez ruinée comme ça. Et puis Dumbledore, nous sommes en février et il n’est toujours pas mort, et il n’est pas près de l’être. Mon père n’est pas près de sortir de prison. Ma mère n’est pas près de mieux se porter, et ma famille n’est pas près de retrouver sa royauté. C’en était assez des pensées, je ne pouvais désormais plus respirer, elles avaient eu raison de moi. Une nouvelle crise d’angoisse montrait le bout de son nez, et avant même que je ne m’en rende compte je me retrouvais accroupi face à mes toilettes, vomissant et pleurant toutes les inquiétudes de mon corps. Qu’elles sortent de moi, d’une façon ou d’une autre. Le problème, c’est qu’elles ne sortaient jamais vraiment. Elles revenaient toujours, avec toujours plus de force, plus d’intensité et représentaient une plus grande menace à chaque fois.


POV HERMIONE


             J’avais rejoint mon dortoir à une heure plus que matinale. Tout le monde dormait bien sûr, en ce samedi matin. Le soleil n’était pas encore levé et l’aube ne pointait même pas le bout de son nez, tout était noir, mais la lune, elle, brillait toujours de mille feux. Je regardais par la fenêtre de ma chambre, je l’admirais d’en bas pendant qu’elle m’illuminait. Mes yeux piquaient un peu, signe que je n’avais pas assez dormi, mais je ne ressentais pas de fatigue, j’étais juste incroyablement heureuse. Je me sentais parfaitement bien, en fait, je me sentais comme si je pouvais courir un marathon, ou comme si je pouvais démolir un dragon dans un tournoi. En clair, je me sentais comme la reine du monde, comme si je pouvais absolument tout faire, et ça irait, parce que j’avais Drago. Il me semblait qu’après cette soirée notre relation avait pris un nouveau tournent : il avait été jaloux pour aucune raison, s’était immédiatement excusé de son comportement puéril, s’était profondément ouvert à moi en me parlant de Parkinson et de ce qu’il ressentait suite à ce drame, et avait même reconnu que ce qu’il avait avec moi était différent de tout le reste. Pire encore il avait confessé qu’il craignait profondément de me faire du mal. Je me sentais sereine, et apaisée. Tout était bien, tout était calme et tranquille, tout irait bien, parce que de toute façon, il serait là. En plus, il m’avait offert un présent pour la Saint Valentin, et un présent qui ne pouvait que m’être destiné, ce qui me ravissait. Il n’avait pas choisi un cadeau pour lui, ou un cadeau qui disait « je suis fortuné et mieux que tout le monde », ni un cadeau criard qui ne me ressemblait pas. Non, il m’avait acheté un livre, un très gros et passionnant livre sur la matière qu’il sait être ma préférée. Un discret sourire dessiné au coin de mes lèvres, je m’installai à mon bureau en poussant mon dernier devoir de Sortilège pour y poser mon nouveau livre, et le lire en prenant quelques notes utiles.


             Aux alentours de neuf heures du matin, après m’être douchée et rapidement préparée, je descendais finalement dans notre salle commune. C’est généralement l’heure à laquelle Harry, Ron et moi nous retrouvons le samedi pour aller prendre notre petit-déjeuner, avant de (finir en ce qui me concerne) commencer les devoirs pour la semaine suivante. Lorsque j’eu descendu les escaliers qui menaient à la salle commune, je fus ravie de retrouver mes amis qui m’attendaient visiblement impatiemment. Malgré moi, j’avais une certaine envie de partager avec eux ce qui m’arrivait, que j’étais heureuse et que je vivais quelque chose de bien. Je voulais qu’ils le sachent, et qu’ils soient ravis pour moi, mais bien évidemment, c’était impossible. Fermement décidée à ne pas laisser de mauvaises pensées affecter ma bonne humeur, je les rejoignais souriante. Harry, qui avait l’air de ne pas avoir beaucoup dormi à cause de ses cernes et de ses petits yeux, semblait me sommer de me dépêcher, tandis que Ron, lui, baillait encore et n’était pas coiffé. Pour une fois, les épis les plus remarquables n’étaient pas sur la tête de Harry. Curieuse, j’accélérais le pas jusqu’au canapé habituel qui nous attendait, là où ils étaient. D’un geste rapide et furtif, Harry me pria de m’asseoir, et Ron, sans y avoir été invité, s’écroula sur le canapé comme s’il venait de faire une séance de Quidditch intensive.


-         Hermione, chuchota Harry, il fallait absolument que je te parle avant qu’on aille déjeuner.


Il m’intriguait de plus en plus, alors je l’imitais dans son attitude, et chuchotai à mon tour alors que je me penchais vers lui pour être sûre de ne rien rater de ce qu’il avait à me dire de si important :


-         Qu’est-ce qu’il y a ?

-         Hier, pendant la soirée, j’ai appris des choses très intéressantes…

-         … Oui, très intéressantes, si tu veux mon avis, commenta Ron qui commençait apparemment à se réveiller.

-         Eh bien, dîtes-moi ! je m’impatientai, bien trop curieuse.

-         A un moment j’ai vu Malfoy sortir des appartements du professeur Slughorn avec Rogue, alors je les ai suivis.


Ma poitrine se serra malgré moi, mais je m’appliquai à ne rien laisser paraître. Je tentai d’écouter avec attention le discours de mon ami, même si une partie de moi avait envie de lui dire de se taire immédiatement, et que de toute façon, peu importe ce qu’il allait me dire, il y aurait forcément une explication logique et rationnelle qui n’impliquait bien évidemment pas que Malfoy était un Mangemort, comme Harry va sûrement l’avancer une nouvelle fois.


-         Rogue disait à Malfoy qu’il ne pouvait pas faire d’erreurs, ils parlaient de Katie Bell, on aurait dit que Rogue pensait aussi que c’était Malfoy qui avait fait ça, sauf qu’il lui disait que ça avait été idiot… Malfoy a dit que non bien sûr, mais… bref. Sauf qu’ensuite Rogue a dit à Malfoy qu’il avait fait le Serment Inviolable, qu’il a juré à sa mère qu’il le protégerait. Ils ont parlé d’une mission que Drago doit accomplir, mais c’est tout ce que j’ai entendu, Malfoy est parti en laissant Rogue en plan.


Aussi malheureux que cela puisse paraître, je n’étais pas très surprise. Triste, et un peu étonnée du professeur Rogue, mais pas très surprise de ce que venait de me raconter Harry. Pour ce qui est de Katie Bell, je savais déjà que ce n’était pas l’œuvre de Drago, cette histoire était réglée, même si je ne pouvais pas l’expliquer à Harry. Cela dit, pour ce qui est de Rogue et du Serment Inviolable…


-         Je ne connaissais pas ce qu’était un Serment Inviolable alors j’ai demandé à Ron hier soir et…

-         … C’est un serment qu’on ne peut violer, sinon on meurt, je sais, coupai-je Harry dans son élan, en pleine réflexion. Je ne comprends pas, Rogue et la mère de Malfoy…

-         C’est pourtant évident, non ? Dumbledore se trompe, Rogue n’est pas du côté de l’Ordre, il est de leur côté à eux, et il veut aider Malfoy dans sa mission ! annonça Harry avec confiance.

-         Mmh Harry, il ne t’est jamais venu à l’esprit que Rogue essaye de découvrir ce qu’est précisément cette mission, pour l’Ordre ? réalisai-je soudain.

-         Je me doutais que tu dirais ça… Ecoute Hermione, tu ne l’as pas entendu, je te jure, même Rogue ne peut pas jouer la comédie aussi bien…

-         Pourtant… Il joue la comédie depuis des années Harry, et il a réussi à duper Voldemort, et aussi immonde soit-il, il est tout de même un incroyablement puissant et redoutable sorcier. Alors… Je pense que Rogue joue vraiment très bien la comédie, affirmai-je à nouveau.

-         Très bien, et si Rogue jouait vraiment très bien la comédie avec l’Ordre ? Et si c’était Dumbledore qu’il avait dupé ? il commençait à s’énerver.

-         Harry… Dumbledore lui fait confiance. Alors, moi aussi. Et puis, si on y réfléchit bien, quoi de mieux qu’un Serment Inviolable pour prouver sa « loyauté » … Je trouve que ça a du sens, je ne me laissais pas démonter. Tu as décidé de haïr Rogue Harry, mais moi, et tous les membres de l’Ordre d’ailleurs, faisons confiance au jugement de Dumbledore, et donc à Rogue.   

-         Je t’avais dit qu’elle dirait quelque chose comme ça… soupira Ron.

-         De toute façon, continua Harry sur la lancée, la mine un tantinet énervée, ça prouve au moins une chose : Malfoy mijote bien quelque chose, et tu ne peux pas le nier Hermione.

-         C’est vrai, tu as raison.


Je ne pouvais le nier, en effet. Mais ça, je le savais déjà moi, à cause du legilimens que je lui ai lancé pour me venger de lui au début de l’année.


-         Et on sait qu’il agit sur ordre de Voldemort, comme je te l’ai dit, continua-t-il.

-         Vraiment ? Est-ce que l’un d’eux a prononcé le nom de Voldemort ? interrogeai-je, sûre du contraire, il l’aurait dit dès le début.

-         Non mais…

-         … Il ne te semble pas plus logique que son père, actuellement enfermé à Azkaban, lui ai demandé de le venger ? continuai-je dans ma lancée.


Ne cherchant pas le conflit à nouveau avec Harry, je continuais en baissant la voix, et surtout en faisant attention de n’avoir ni l’air hautaine, ni prétentieuse :


-         Ecoute Harry, il est fort probable que Rogue joue la comédie, et il est fort probable que Malfoy fasse… ce qu’il fait sous ordre de son père. Peut-être que je me trompe, et peut-être que l’Ordre se trompe, Dumbledore inclus, et peut-être que tu as raison, mais les preuves que nous avons pour avancer de telles choses sont insuffisantes.

-         Quand vous aurez la confirmation que j’avais raison, parce que j’ai raison, je vous rappellerai que je vous l’avais dit. A tous. J’en ai parlé à Lupin, hier, dans la cheminée. Il m’a dit la même chose que toi, mais je vous dis que ce n’était pas de la comédie, et je vous dis que Malfoy est un Mangemort. Tu me crois toi Ron, pas vrai ? demanda-t-il sans vraiment laisser l’opportunité à Ron de le contredire compte tenu du ton strict qu’il prenait.

-         Euh oui… oui bien sûr Harry, confirma ce dernier encore un peu endormi, mais probablement persuadé de ce que racontait notre ami.


Finalement, nous étions partis tous les trois prendre nos petit-déjeuner, Harry toujours un peu tendu, et Ron toujours un peu endormi. Moi, je tentais de me rassurer. Je savais déjà que Malfoy avait une mission, et il serait effectivement probable que son père l’ai chargé de se venger pour lui, mais souvent, je l’oubliais cette mission. Du moins, il parvenait à me la faire oublier. Mais à chaque fois, c’était une petite piqure de rappel, un retour à la réalité, cette réalité qui m’effraie. Mais après tout, si jamais il m’aime, peut-être qu’il retournera sur le droit chemin… Peut-être qu’il ouvrira les yeux sur bien des choses, comme il le fait déjà en partageant des choses intimes avec moi, et peut-être qu’il y a une issue heureuse à cette histoire…


             S’il y avait bien un point positif à toute cette histoire, même si maintenant Harry allait travailler sans relâche pour trouver quelle est la mission de Malfoy, c’est que ça lui aura au moins fait oublier le défi ridicule que Drago lui avait lancé par rapport à moi lors de la soirée de Slughorn. Moins j’ai besoin de me justifier, mieux je me portais ! Et puis, Harry se dit sans doute que Malfoy a sauté sur une nouvelle occasion de l’embêter, ce qui était d’une certaine façon le cas, et dans cette optique, il est probable que la situation n’ai pas alarmée Harry.


Tout au long de la journée nous avions énormément travailler. Nous avons énormément de devoirs depuis le retour des vacances, et plus le temps passe, plus ils sont difficiles, et sévèrement notés. Moi, j’avais quasiment fini tous les miens, mais Ron et Harry, eux, avaient fort besoin de mon aide. Nous avions passé la matinée à la bibliothèque, puis nous avions prit le temps de manger correctement et de faire une pause de deux heures, après quoi nous étions retournés à la bibliothèque pour trois heures supplémentaires de travail. Malgré comment cette journée entre amis avait commencée, elle s’était en fait avérée très agréable. Harry avait cessé de se montrer ronchon, probablement parce que je l’aidais beaucoup dans ses devoirs et qu’il était reconnaissant, et Ron avait finit par se réveiller et avait mit du sien à rédiger ses devoirs, pour une fois. Comme régulièrement ces derniers temps, c’était une nouvelle fois avec le sourire que je m’enfonçais dans mes draps pour passer une douce nuit.


-         Hermione ! Hermione, réveille-toi !


La voix paniquée de Ginny me sorti rapidement de mon sommeil profond. Je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était, mais il était très probablement beaucoup trop tôt pour un dimanche matin, compte tenu de la difficulté que j’avais à ouvrir les yeux. Cependant, étant donné la peur perceptible dans les mots de mon amie, je me dépêchais de me redresser :


-         Qu’est-ce-qui s’passe ?      

-         C’est Ron ! Il a été empoisonné !

-         QUOI ?!


Mon manque de sommeil ne se faisait plus ressentir le moins du monde. Ron ? Empoisonné ? Ces deux mots assemblés dans une phrase n’avaient aucun sens, et ils étaient terriblement angoissants. Ginny, debout à ma droite, était toute agitée. Elle était encore en pyjama, comme si elle-aussi avait été réveillée en pleine nuit. Ses cheveux roux étaient attachés en un chignon qui ne ressemblait plus vraiment à ce qu’il devait être avant qu’elle ne s’endorme.


-         Il est à l’infirmerie, viens ! me commanda-t-elle.


Sans réflexion nécessaire, je me levais rapidement, attrapa mon peignoir aux couleurs de ma maison, et la suivit jusqu’à l’infirmerie. Les couloirs étaient déserts et le soleil n’avait pas encore fait son apparition. Je commençais à bien le connaître, ce château baigné dans la nuit. Tentant de rapidement rassembler mes idées, je me demandais comment une telle situation avait pu se produire : Ron a été empoisonné. Qui aurait bien pu lui faire une chose pareille, et surtout comment ? Ron est quelqu’un de profondément bon, de drôle et de léger. On ne peut s’empêcher de passer un bon moment en sa compagnie, qui aurait bien pu lui vouloir du mal ? Nous courions toutes deux aussi rapidement que nous le pouvions, et plus on se rapprochait de notre destination, plus mon cœur se serrait : dans quel état était-il ?


-         Harry ! hurla Ginny qui était arrivée au chevet de Ron la première.


Harry y était aussi, mais lui ne portait pas de pyjama, il était habillé comme si les événements s’étaient produits avant qu’ils n’aillent se coucher. Madame Pomfresh préparait un liquide de couleur indéfinissable dans un verre et le professeur Slughorn était présent également, visiblement troublé. Dumbledore, lui aussi toujours habillé, était présent aux côtés du professeur McGonagall, qui elle sortait sans aucun doute du lit.


-         Que s’est-il passé ? demandai-je précipitamment à l’intention de Harry.

-         Il a mangé des chocolats qui contenaient un filtre d’amour alors je l’ai emmené vers le professeur Slughorn pour arrêter ça et… s’arrêta-t-il en regardant le professeur Slughorn qui fixait ses pieds avec une mine désemparée. Il nous a servi une bouteille dont on lui avait fait cadeau qui été empoisonnée.

-         Si monsieur Potter n’avait pas eu la brillante idée de donner à monsieur Weasley un bézoard, votre ami serait mort à l’heure qu’il est. Il va parfaitement se remettre rassurez-vous, conclu le professeur Dumbledore.

-         Oh Harry… souffla doucement Ginny pleine de gratitude et d’admiration.

-         En effet monsieur Potter, vous avez eu un excellent reflex. 10 points seront accordés à Gryffondor, ajouta le professeur McGonagall.

-         Quand sera-t-il remit ? demandai-je toujours inquiète.

-         Oh, d’ici un ou deux jours, assura madame Pomfresh.


Dumbledore nous permit de rester quelques minutes de plus au chevet de Ron avant de nous demander de retourner nous coucher. Harry nous raconta plus en détails ce qu’il s’était passé et comment Romilda Vane avait placé sur son lit des chocolats ensorcelés qui lui étaient destinés, mais que Ron avait évidemment manger. Chamboulés mais soulagés, nous avions finit par retrouver nos lits en se demandant qui avait bien pu offrir un breuvage empoisonné au professeur Slughorn. 


J'espère que ce chapitre vous aura plus, dîtes le moi dans les commentaires et vous pouvez aussi voter pour le chapitre ! Passez une bonne soirée et faites attention à vous !

LivStivrig

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