Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 25 : Saint Valentin

9381 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/02/2020 17:48

Dans le chapitre précédent Pansy Parkinson a fait une tentative de suicide suite au choc qu’elle a éprouvé en découvrant les réels sentiments de Drago à l’égard d’Hermione. Drago et Hermione, se sentant tous deux coupables, se réconfortent mutuellement. Harry parle finalement des horcruxes à ses fidèles amis.  



POV HERMIONE.


Sans même que nous nous en soyons aperçus, le mois de janvier était déjà passé, et ce n’était pas un regret. Mouvementé comme il le fut, mes amis et moi-même furent ravis d’accueillir enfin février, qui lui aussi, serait sans doute un mois rapide et furtif. Nous étions aujourd’hui le 11 février, et mes amis et moi prenions notre petit-déjeuner dans la Grande Salle aux couleurs orangées grâce au soleil levant qui laissait paraître une lumière matinale chaude. La neige dehors tenait toujours, et si on osait s’y aventurer, le vent glacial sans scrupule nous brûlait le visage, mais le soleil, lui, était toujours là pour nous apporter un peu de lumière, et un peu de chaleur.


Les derniers événements qui avaient animés ce château n’étaient pas réjouissants : en effet ces derniers temps furent compliqués pour notamment Drago Malfoy, je pouvais en attester. Entre le scandale avec lequel cette pie de Rita Skeeter avait nourri ses avides et bien naïfs lecteurs, et Pansy Parkinson qui tenta de se suicider, sans parler de tout ce dont lui ne parle pas, ce début d’année ne fut pas vraiment idyllique pour le prince des Serpentard. Je n’oserai mentir en expliquant que ce nouveau départ fut de tout repos pour moi, mais la personne qui souffre, et qui a besoin de soutien, ce n’est pas moi, et je m’en voudrais d’être un fardeau de plus. Alors, ces derniers temps, je faisais en sorte que les choses soient simples et claires, comme Malfoy aimait que les choses soient. Je passais un peu plus de temps aux côtés de mes amis, je ne négligeais pas une seule fois mes devoirs et l’avance que je me devais de prendre sur chaque cours, et à chaque fois que Malfoy et moi nous voyons, nous partagions les bonnes choses.


Nous sommes tous deux des intellectuels, et pouvoir discuter profondément de toutes ces choses, du monde dans lequel nous vivons, des choses que nous apprenons, est incroyablement enrichissant, surtout que nous ne sommes quasiment en accord sur aucun point. Alors, parfois nous avions des débats jusqu’à tard le soir, et puis je rentrais discrètement dans mon dortoir après que nous ayons échangé un baiser langoureux, et je me couchais en me disant que j’apportais probablement à Drago ce dont il avait besoin : des choses simples et claires, sans prises de tête. Bien sûr je ne lui exprimais pas que plus je l’écoutais m’énoncer des faits, parler et argumenter ses connaissances, donner des exemples concrets et analyser mes propres propos, qu’à chaque fois que je voyais son regard triste et perdu se transformer en un lion prêt à attaquer n’importe qui avec ses certitudes, à chaque fois que je voyais ces yeux-là, je tombais un peu plus amoureuse, et je souhaitais à chaque fois un peu plus que les choses s’approfondissent encore, qu’elles ne restent peut-être pas aussi simples que ça. Mais cela aurait été égoïste dans une période comme celle-ci, et s’il y a une personne dans ma vie avec laquelle je ne peux me montrer égoïste, c’est bien lui. Alors, le temps qu’il faudra, je laisserais les choses être simples et claires entre nous, ne lui ajoutant pas d’avantage de source d’inquiétude, passant juste les bons moments avec lui, en attendant qu’il soit prêt pour une éventuelle suite.


             A mesure que j’avais toutes ces pensées, je regardais mes amis autour de moi, en train de manger leur petit-déjeuner, discutant des derniers potins, se moquant gentiment des nouvelles boucles d’oreilles de Luna Lovegood à la table des Serdaigle, et je pensais au fait qu’ils n’avaient strictement aucune idée de ce qu’il se passait dans ma vie. Ils ne savaient pas pour Malfoy, je ne sais pas trop ce qu’il y aurait à savoir pour l’instant mais ce qui était indéniable c’est qu’il se passait clairement quelque chose, et très probablement quelque chose de fort. Mes meilleurs amis, Ron et Harry en particulier, mais aussi Ginny, mes trois meilleurs amis n’avaient strictement aucune idée de tout ce qu’il se passait, et parfois, comme ce matin-là, j’avais l’impression de les trahir. Après tout, Malfoy était un peu devenu l’ennemi public numéro 3 de Harry, probablement placé juste en dessous de Voldemort et de Rogue. Mais le garçon que j’aimais faisait parti du top 3 des personnes que mon meilleur ami déteste le plus au monde, et ce n’est pas peu dire. Parfois je me demandais ce qu’il se passerait, s’ils venaient à l’apprendre, et puis je me rappelais que ce serait certainement la fin du monde, alors j’arrêtais d’y penser, tentant de garder les choses simples et claires.


-         Voilà le courrier ! s’impatienta Neville qui attendait comme tous les matins son numéro de la Gazette du Sorcier.


Les hiboux et les chouettes volèrent au-dessus de nos têtes alors que nous buvions nos jus de citrouille et mangions des omelettes au bacon, distribuant parfois quelques colis de la part de parents attentionnés, ou encore des lettres des proches. Ginny, Harry et moi recevions la même lettre, dans une enveloppe d’un rose flamboyant, et Ron, à son habitude, fit remarquer que lui n’en avait pas reçu.


-         C’est sans doute encore Slughorn, souligna Ginny qui constata qu’elle avait raison en ouvrant sa lettre.


La suivant dans son élan, Harry et moi ouvrions les nôtres à notre tour, pour découvrir à l’intérieur de cette enveloppe rose, une lettre violette tout aussi criarde :


Chers membres du Club du professeur Slughorn ;


C’est avec joie et impatience que je vous envoie cette lettre pour vous inviter à une nouvelle soirée : celle de la Saint Valentin ! Que vous soyez seul(e)s ou accompagné(e)s, cette soirée a pour but de réunir les meilleurs et meilleures jeunes sorciers et sorcières de cette école dans une dynamique de rencontre et de partage. Je compte de ce fait sur votre présence pour cet événement important, et cette occasion de célébrer les relations inter-sorciers. Un apéritif dinatoire sera organisé, comprenant nourriture et boissons à volonté. Le thème de la soirée étant précis, et le prétexte étant parfait pour l’occasion, je vous invite à vous munir d’une tenue aux couleurs de cette fête romantique.


En attente de la confirmation de votre présence ce vendredi 14 février dans mes appartements privés, veuillez agréer, sorcier, sorcière, mes salutations distinguées,


Professeur Horace Slughorn.


-         La Saint Valentin ? C’est vendredi ? demanda un Harry bien peu concerné par cette fête.

-         La Saint Valentin ? répéta Ron. Slughorn vous invite à une soirée pour la Saint Valentin ? Ce n’est pas un peu déplacé ?

-         Pas vraiment, soulignais-je. En fait, c’est une occasion comme une autre de faire des rencontres dans un cadre plutôt officiel, et étant donné que le professeur Slughorn met un point d’honneur à bien choisir les étudiants qui y participent, c’est une façon de les mettre en relation. Et puis connaissant le professeur Slughorn, je pense que c’est plus un prétexte pour organiser une de ses soirées, plutôt qu’une façon de faire des rencontres romantiques.

-         Génial, encore une super soirée à laquelle je ne suis pas invité… se lamenta Ron à juste titre.

-         En fait Ron, démontrai-je avec un sourire amusé, ta chère Lavande fait parti du club de Slughorn, alors tu vas sûrement y aller, toi aussi !


Il afficha un sourire un peu gêné, comme s’il était heureux mais un peu angoissé à la fois. Ginny et Harry, assis l’un en face de l’autre, semblaient eux aussi un peu gênés, échangeant des regards furtifs, bien que pas si discrets. Ils devaient d’hors et déjà savoir qu’ils souhaitaient y aller ensemble, mais cela paraissait bien officiel, et soulèverait de toute évidence des interrogations de la part de Ron, puisque lui aussi ira sûrement à cette soirée.


-         Vous comptez y aller ? questionna un Ron curieux et maintenant concerné.


Harry et Ginny échangèrent un nouveau regard gêné, et Ginny prit les devants pour répondre à la question de son frère :


-         Pourquoi pas ? Les soirées de Slughorn sont plutôt amusantes, ça change du quotidien. Moi, j’irai sûrement !  


Harry sembla alors entraîné par Ginny, et répondit dans le même élan :


-         Oui et puis, je crois que moi je n’ai pas vraiment le choix. Si je n’y vais pas, Slughorn va m’en parler jusqu’à ce que je quitte Poudlard.

-         J’irai aussi ! confirmai-je à mon tour, ce sera amusant ! Et puis nous y serons tous pour une fois !

-         Vous allez y aller accompagnés ? continua Ron dans sa lancée.


A nouveau, Harry et Ginny parurent plus gênés que jamais, regardant leurs assiettes vides, laissant échapper des « euh… » « mmh… » « ugh… » embarrassants, avant que je ne tente malgré moi de les aider dans leur impasse :


-         Je pense que j’irai seule, mais Harry tu devrais y aller avec Ginny, vu que vous y étiez aller ensemble à la dernière, le professeur Slughorn risque de vous poser des questions embarrassantes s’il ne vous voit pas ensemble cette fois, et personne n’aime les questions embarrassantes du professeur Slughorn…

-         Oui je pense que ce n’est pas bête, et puis Slughorn risque d’essayer de te faire rencontrer toutes les filles venues seules Harry si tu n’y vas pas accompagner, ce serait drôle pour tout le monde, mais probablement pas pour toi, m’appuya une Ginny reconnaissante.

-         C’est vrai, confirma Ron, comme tu es son chouchou, il va essayer de te chaperonner toute la soirée, tu imagines ?

-         D’accord, céda un Harry soulagé, si tu es d’accord Ginny, on a qu’à y aller ensemble, ce sera plus simple.

Ginny acquiesça et tous deux me remercièrent des yeux alors que Ron avait replongé son nez dans son omelette au bacon.

-         Par contre, souligna Ron à juste titre, il demande qu’on vienne habillés en rose, si j’ai bien compris ? C’est une blague ou vous pensez qu’il est sérieux ?

-         Il y a écrit « je vous invite à vous munir d’une tenue aux couleurs de cette fête romantique », ça veut dire qu’il faut sûrement porter du rose, du rouge, ou du violet, remarquai-je.

-         Super, et comment je suis censé trouver une telle tenue ? s’indigna Ron.

-         On ira faire les magasins tous ensemble Ron, ne t’inquiète pas ! riais-je devant la mine désespérée de mon ami.


A la suite de ce déjeuner, Ginny se sépara de nous pour aller en classe de Sortilèges tandis que Harry, Ron et moi prenions place dans la classe de Métamorphose du professeur McGonagall, pour ma part partageant toujours le bureau de Drago Malfoy. Je n’avais pas encore eu le temps de penser au fait que lui, tout comme moi, avait été invité à la soirée de la Saint Valentin du professeur Slughorn, et que lui et moi partagions quelque chose de romantique. A l’image de Ginny et Harry, je me montrai un peu gênée, ne sachant pas vraiment si nous allions partager quelque chose de particulier pour cette occasion, ou si nous allions l’ignorer comme s’il s’agissait de n’importe quelle autre soirée. Après tout, nous n’étions pas un couple, et n’avions pas grand-chose d’un couple. Hormis discuter et parfois partager des moments de tendresse et des baisers, il n’y avait encore rien eu d’officiel à ce sujet, et nous n’en discutions pas vraiment.


-         Aujourd’hui nous allons mettre en pratique le Sortilège d’Apparition d’oiseaux, comme nous l’avons étudié la semaine précédente. J’attends de vous le plus grand sérieux, et la plus grande concentration. Comme nous l’avons vu, il s’agit d’un des sortilèges les plus difficiles que vous ayez eu à travailler jusqu’à présent, puisqu’il s’agit de faire apparaître des êtres vivants en suivant le Principe de quasi-dominance des êtres artificiels. Vous devez faire apparaître des être vivants à partir de rien, et les dangers sont importants si vous ne vous concentrez pas suffisamment. Plus vous serez expérimentés, plus les créatures invoquées paraitront réelles. Mais il ne faut pas oublier que ce sont de simples illusions d'animaux réels, et qu'elles disparaîtront au bout d'un moment. Alors, qu’est-ce que vous attendez ? Au travail !


McGonagall commença son tour de salle, en débutant par les élèves du premier rang. Malfoy et moi, étant placés au dernier rang, avons eu le temps de nous entraîner un peu plus que les autres, et également de discuter un peu :


-         Tu iras accompagnée ? chuchota-t-il à propos de la soirée de Slughorn.

-         Non, chuchotai-je à mon tour. Et toi ?

-         Non, répondit-il sans une once d’hésitation.


Rassurée et le cœur attendrit, je me concentrai sur l’exercice que mon professeur nous avait donné à faire, et brandissant ma baguette face à moi, je me concentrai sur le sortilège, et prononça « Avis ». Un son de coup de pistolet assomma la salle de classe et cinq oiseaux bleus sortirent de ma baguette, piaillant et volant bientôt dans toute la classe, passant au-dessus des têtes des élèves émerveillés, avant de finalement disparaître. J’étais la première à avoir mis à exécution le sortilège comme il le fallait. Fière, je souriais à McGonagall qui me félicitait, tout comme bien d’autres élèves. Malfoy, lui, me regardait en souriant discrètement, mais ses yeux me regardaient comme s’ils étaient fiers, et il chuchota :


-         Brillante, miss-je-sais-tout.


Les joues un peu rougies, je souriais en regardant à présent mes pieds, fière de mon propre succès, mais surtout ravie de la reconnaissance que je venais d’obtenir de la part de mon partenaire de classe.


             Le lendemain après-midi, étant donné que nous n’avions pas cours, Harry, Ron, Ginny et moi sommes partis faire une virée shopping à Pré-au-Lard, puisque nous devions tous tâcher de trouver des tenues aux couleurs romantiques pour la petite soirée du professeur Slughorn. Dans une ambiance charmante, nous avions enfin fait découvrir la seule boutique de vêtements potable de tout le village à Ron, qui lui, n’y avait jamais mis les pieds :


-         Et vous me dîtes que ça c’est la meilleure boutique pour s’habiller à Pré-au-Lard ?

-         Arrête de faire le rabat-joie Ron et commence à chercher quelque chose qui irai pour la soirée ! répondis-je plus fermement que j’en avais l’intention.


Harry et Ginny s’étaient un peu mis à l’écart, riant ensemble des tenues qui étaient exposées, ou même plaisantant sur celles qu’ils pourraient tous deux porter pour la soirée, utilisant l’excuse devant Ronald qu’ils devaient assortir leurs horribles tenues. Ainsi, Ron et moi cherchions ensemble quelque chose qui pourrait lui convenir, sans bien grand succès, jusqu’à ce que je trouve une robe de sorcier à la cape violette. Harry lui, en avait trouvé une du même genre, mais d’un violet si foncé qu’on aurait pu se méprendre et y voir du noir. Les deux garçons essayèrent avec hâte leurs robes, suivis de près par Ginny qui avait trouvé une robe courte mais un peu bouffante de couleur violette. C’était un fait, elle irait très bien avec Harry. Moi, je continuais seule à chercher quelque chose qui n’était pas trop cliché, et il semblerait que j’avais enfin trouvé : elle n’était ni rouge, ni rose, ni violette, certes, mais je la trouvais tout à fait romantique : d’un beige couleur de peau, elle était ornée de pierres et de breloques délicates formant presque des dessins floraux sur toute la partie haute de la robe, descendant jusqu’aux cuisses, puis de la tulle donnait un peu de volume sur la longueur. Je la trouvais romantique, et une fois que je l’avais essayée, j’étais ravie de constater que mes amis étaient du même avis :


-         Tu es superbe Hermione ! s’enthousiasma Ginny qui avait déjà payé sa propre robe.

-         Ce n’est pas rose, mais je trouve que c’est dans le thème ! confirma Harry. Et elle te va très bien, ajouta-t-il avec entrain.


Ron, lui, semblait hésiter un tantinet, puisqu’il ne disait rien et regardait la robe que je portais avec les yeux vides, comme s’il n’était pas vraiment avec nous, puis il finit par confirmer :


-         Tu… Tu es… Tu es magnifique, Hermione.

-         Merci ! m’empressai-je de répondre alors que les deux autres semblèrent trouver la situation bizarre.


Finalement, nous avions tous rapidement trouver ce que nous étions venus chercher, et alors qu’ils commençaient à se diriger vers notre QG les Trois Balais, j’avançais en espérant ne pas être repérée :


-         Je vous rejoins dans quelques minutes, j’ai un livre à aller chercher pour les cours !


Je fus un peu étonnée, malgré mes connaissances de la situation, que Ginny ne me propose pas de m’accompagner, mais de toute façon ça m’arrangeait parfaitement. Je suppose que plus elle pouvait passer de temps avec Harry - même si son frère servait de chaperon - plus elle était heureuse !


Je n’allais en fait pas chercher un livre pour m’aider en cours, je cherchais quelque chose, n’importe quoi, que je pourrais donner à Malfoy si jamais il décidait de m’offrir un cadeau pour la Saint Valentin. Non pas que j’attendais quoi que ce soit de sa part, ce serait bien présomptueux de la mienne, cependant étant donné qu’il m’avait offert des boucles d’oreilles – et pas de la pacotille – à Noël dernier, je présume qu’il y a un risque qu’il m’offre à nouveau un petit quelque chose. Si c’est le cas, je veux être préparée. Et puis, je dois avouer que partir arpenter les boutiques dans la neige pendant que tous les magasins sont décorés aux couleurs de l’Amour, cherchant un quelconque objet pour un garçon spécial, c’est une activité plutôt agréable, même si je suis forcée de le faire en cachette. J’empruntais donc les rues de Pré-au-Lard, regardant chaque vitrine qui se présentait à moi, n’ayant pas la moindre idée de ce que je venais chercher, mais observant chaque item, me demandant s’il s’agissait de quelque chose qui pourrait servir à Malfoy.


Et puis, tout aussi simplement que ça, dans une petite boutique faite d’une maison de bois, bien peu décorée et pas particulièrement chaleureuse (le vendeur semblait avoir près de 160 ans et sa fille – qui l’aidait à la boutique – avait une verrue sur le nez à l’image des sorcières dans les livres écrits par les moldus) je trouvais un petit carnet dont la reliure en cuir mêlée avec les feuilles de parchemin dégageait une de mes odeurs préférées : celle des vieux livres. Ce carnet n’avait rien de particulier, il n’était pas décoré, la couverture était simplement d’un cuir marronné de très bon goût et le parchemin à l’intérieur était vierge, et il me semblait que c’était là le cadeau parfait pour Malfoy, simple et efficace. Et puis, je me souviens avoir repéré un petit carnet sur sa table de chevet, lorsque j’y avais pénétré pour pratiquer sur lui mon legilimens, et vu la taille de ce petit carnet, s’il écrivait dedans régulièrement, il ne doit pas rester beaucoup de place. J’aime aussi supposer que s’il y a des choses qu’il ne dit pas, peut-être qu’il peut au moins les écrire, et tenter de les sortir de lui d’une autre manière.


             Empruntant le chemin inverse qui m’avait mené jusqu’à cette petite boutique, je retrouvais finalement mes amis qui partageaient une bièraubeurre sur une table un peu isolée du bar, entourés par d’autres élèves venant se changer les idées.


-         Hermione ! Il était temps que tu arrives, Ron est en train de paniquer à l’idée de passer la Saint Valentin en compagnie d’une fille ! m’annonça Ginny avec humour alors qu’elle sirotait sa bière sous le regard insistant d’Harry.

-         Je ne panique pas ! assura Ron, c’est juste que je ne sais pas ce que je suis censé faire, est-ce que je dois lui acheter un cadeau ?

-         Moi je pense qu’il devrait ! avança Ginny, le regard plein d’espoir.

-         Harry, qu’est-ce que tu en penses ? demanda Ron en se tournant désespérément vers Harry alors que je prenais place à leurs côtés.

-         Je pense que si tu as envie de lui acheter quelque chose, tu devrais le faire. Mais si tu n’as pas envie, rien ne t’y oblige, conclut-il.

-         Je suis d’accord avec Harry, confirmai-je. Rien ne t’y oblige, et puis vous n’êtes pas ensemble depuis longtemps. Je ne pense pas qu’elle t’en tiendra rigueur.

-         Mmh… réfléchi Ron. Je lui prendrais une boîte de chocolat chez Honeydukes sur le retour, ce sera bien. Elle sera contente, pas vrai ?

-         Oui c’est très bien ! j’encourageais.


Nous avions ensuite discuté des professeurs, de notre école et de l’amourette que Ron partageait avec Lavande, amourette qui ne semblait avoir de sens que pour eux, puisque notre ami ne semblait pas savoir grand-chose de la fille qui partageait sa vie, alors qu’il passait énormément de temps avec elle ces derniers temps. Visiblement, tout ce qu’ils faisaient, c’était se bécoter. Quand les derniers verres furent finis, et après que Ginny eu fit remarquer qu’il serait bientôt l’heure de dîner, nous sommes partis en nous arrêtant chez Honeydukes, puis nous avons finalement rejoint le château.


             La Saint Valentin était arrivée bien plus vite que certains ne l’auraient voulu. Ron se sentait dépassé par l’excitation de Lavande Brown à l’égard de cette fête, elle voulait que Ron passe toutes ses journées avec elle, et elle n’arrêtait pas de lui dire à quel point elle avait « hâte de passer cette soirée en amoureux chez Slughorn avec Ronron ». Tant bien que mal, Harry et moi essayons d’expliquer à Ron que beaucoup de filles sont aussi hystériques et surexcitées quand il s’agit de romance, mais les exemples qu’il a autour de lui commençaient à faire penser à Ron qu’il s’était peut-être trompé de petite-amie. Harry, lui, angoissait en silence, et nous n’avions pas vraiment eu l’occasion de parler en tête-à-tête puisque Ron essayait à présent de fuir Lavande le plus possible. Ginny, elle au contraire, semblait plutôt sereine. Elle était ravie d’avoir à nouveau Harry rien que pour elle, et étant donné le contexte, elle supposait que les choses allaient peut-être enfin avancer, en tout cas je le souhaitais pour eux. A notre grande surprise, Neville nous avait annoncé la veille qu’il avait été invité à la soirée de Slughorn par Luna Lovegood, et qu’il avait accepté. Visiblement, il était très intéressé, mais n’osait pas trop le dire. Alors, il avait dû rassembler tout son courage pour nous expliquer pourquoi il serait lui aussi présent à cette soirée, et après l’avoir charrié un peu, nous avions tous exprimé notre joie de partager cet événement avec lui.


Ginny et moi, comme à notre habitude, étions parties nous préparer ensemble pour cette soirée, dans mon dortoir. Je n’avais pas envie d’en faire trop, compte tenu de l’extravagance de ma robe, alors j’avais simplement décidé d’attacher mes cheveux en un chignon bas, laissant une ou deux mèches retomber à leur bon vouloir, mis un peu de rouge à lèvre rosé, une touche de mascara et le tour était joué. Ginny n’en avait pas fait beaucoup plus, ce n’était pas son genre, mais comme toujours, elle était simplement sublime. Elle comme moi avions énormément ri de constater que les garçons prenaient plus de temps que nous à se préparer pour l’occasion, alors que nous les attendions dans la salle commune des Gryffondor. Nous remarquions d’ailleurs que Lavande, elle, n’avait pas l’air encore prête, puisqu’elle n’était pas dans les environs, nous n’allions d’ailleurs pas nous en plaindre. Ni Ginny, ni Harry, ni moi ne sommes de grands fans. Le seul sujet de conversation que cette fille semblait avoir était Ron, et bien que nous adorions notre ami, nous en avions ras le bol d’entendre parler de lui à tord et à travers à chaque fois que nous avions le malheur de rencontrer son chemin.


Avec un peu de patience, les garçons finirent par nous rejoindre, tous deux très beaux et presque assortis. Harry, avec délicatesse et visiblement très mal à l’aise, tendait vers Ginny un bracelet de fleurs, comme ceux que les filles portent lorsqu’elles se rendent à un bal, et le lui mit au poignet. Ginny, rayonnante, le remercia chaleureusement, pendant que Ron était trop occupé à se faire complimenter par Lavande qui ne cessait de se coller à lui. Lavande, elle, n’avait pas grand-chose d’élégant, elle portait une robe criarde d’une couleur non identifiée probablement composée de vert, bleu et rose, large et bouffante, à l’image de ses cheveux. Son maquillage lui était d’autant plus extravagant : elle avait mis du bleu tout autour de ses yeux, et portait un rouge à lèvre violet qui ne donnait probablement pas envie à Ron de l’embrasser. Finalement, nous nous étions rendus tous ensemble sur les lieux, et je me rendais compte, alors que je regardais les deux couples d’amis qui marchaient devant moi, que moi aussi, j’aurais aimé que mon partenaire me tienne la main pour m’amener à cette soirée.


             Le professeur Slughorn n’avait pas menti, absolument toute la soirée et les décorations qui allaient avec étaient dans le thème de la Saint Valentin. Une sorte de lumière d’ambiance rose régnait dans la pièce, éclairant d’une lumière tamisée toute la fête. Les boissons servies ainsi que la nourriture, étaient totalement et seulement roses, rouges ou violettes, comme je l’avais prédit. Une arche florale composée de roses rouges était mise à disposition à l’entrée pour les couples qui souhaitaient être photographiés. Les nappes, rideaux et meubles semblaient tous avoir été échangés pour des fournitures de la même couleur, ou peut-être était-ce l’effet de l’ambiance tamisée, en tout cas, nous n’aurions pu imaginer quoi que ce soit de plus romantique. Les invités, parfois extravagants, et parfois très chics, étaient tous vêtus des mêmes couleurs, mais je fus ravie de constater que je n’étais pas la seule à considérer le beige, voir même le blanc pour certaines, comme une couleur romantique. Je repérais au fond de la salle Blaise Zabini, aux côtés de Daphné Greengrass, ils étaient d’ailleurs tous les deux magnifiques, assortis en rouge. Ils sirotaient un verre de champagne, et je ne pouvais m’empêcher de remarquer que le meilleur ami de Malfoy semblait m’épier du regard, ce qui en soit n’était pas si étrange, peut-être qu’il se moquait de moi. Le seul problème, c’est qu’il ne semblait pas raconter de vacheries à mon sujet à sa petite-amie, non, elle lui parlait en regardant son verre prochainement vide, et lui, il me fixait d’un regard dur. Décidant d’ignorer ce dernier, je cherchais des yeux celui qui m’intéressait, mais il ne semblait pas être encore arrivé. Luna et Neville étaient somptueux, très extravagants, mais bizarrement ça semblait plutôt coller. Ils étaient étranges, mais je dirais que leur étrangeté était simplement parfaite, ils allaient très bien ensemble.


-         Bien, mes amis, mes amis, répéta le professeur Slughorn en sommant toute la pièce de tendre l’oreille vers lui, toujours un verre à la main, je vous demande quelques minutes d’attention. Tout d’abord, bienvenue à cette soirée de la Saint Valentin ! Que vous soyez seuls ou accompagnés n’a aucune importance, et je vais vous expliquer pourquoi.


La totalité de la pièce était redevenue silencieuse, la musique en fond que je n’avais même pas vraiment remarquée jusqu’ici cessa de jouer, et tous les élèves invités se tournèrent vers leur professeur, curieux de ce qu’il avait à annoncer.


-         Comme vous le savez déjà, mes petites soirées sont certes un prétexte pour s’amuser, mais aussi et surtout pour vous permettre de vous faire des contacts, de créer des relations, vous voyez bien. J’ai permis à certains d’entre vous de rencontrer des hauts placés du Ministère de la Magie, à d’autres des écrivains et journalistes de renom, et bien d’autres célébrités en tous genres. Ce soir, je vous invite à vous rencontrer les uns les autres, dans un contexte que vous n’aviez peut-être pas envisagé pour certains… amicalement, ou plus si affinités ! Le but de cette soirée est simplement de vous rappeler qu’il y a les études, mais il y a aussi toutes les autres choses de la vie, y compris les relations humaines, qui sont, croyez-moi, d’une importance capitale dans la vie de jeunes sorciers. Alors ce soir, je vous propose de mettre les études de côté – mais seulement pour ce soir bien entendu – et je vous invite à faire connaissance les uns avec les autres !


Les étudiants, mes amis et moi inclus, applaudirent son discours. Il est vrai qu’avec les temps sombres que nous traversons tous depuis maintenant quelques années, ce genre de petite soirée pour resserrer les liens ne m’a pas l’air d’être de mauvais goût. Le professeur Slughorn, après avoir finit d’une traite son champagne de couleur rose, reprit la parole :


-         Ah et… A la fin de cette soirée, je proposerai un quizz mettant à l’épreuve vos connaissances de chaque personne présente à cette soirée... Pour pimenter un peu les choses… Je vous conseille de commencer maintenant à découvrir les gens que vous ne connaissez pas déjà !


La encore, je dois dire que je trouvais cette idée particulièrement brillante. Il y a des gens dans cette pièce qui partagent la même école que moi depuis 6 ans, et pourtant je ne sais rien d’eux, tout simplement parce que je ne leur ai jamais parlé, souvent parce qu’ils ne font pas partie de ma maison. Je dois dire que ce système de maisons est efficace sur bien des points, cela ajoute de la compétition et nous motive à donner le meilleur de nous-mêmes, sans parler que nous nous créons réellement une deuxième famille au sein de notre maison. Cependant, je reconnais sans hésitation que cela créé un fossé qui semble infranchissable entre toutes les maisons. Rares sont les personnes de maisons différentes qui s’entendent ou même qui s’adressent la parole. Dans notre groupe, nous avons Luna qui vient de la maison Serdaigle, mais c’est la seule, et puis elle n’est pas aussi proche de nous que ça. Tout cela, bâti sur des préjugés vieux de plusieurs centaines d’années, et pourtant, nous en sommes toujours là. Alors, peut-être qu’effectivement une soirée ou nous sommes en quelque sorte forcés de se parler, les choses pourraient évoluer, à bien moindre échelle, mais tout de même.


             C’est lorsque je prenais un verre de champagne en la charmante compagnie de Ginny (qui attendait que Harry puisse se dégager des griffes du professeur Slughorn) que je l’aperçu enfin. Je ne pu malencontreusement m’en empêcher, lorsque mes yeux se posèrent sur lui, un énorme sourire bien peu discret se dessina sur mon visage : il était, comme à son habitude, caché dans un recoin de la pièce, derrière des rideaux, et m’observait depuis peut-être plus longtemps que je ne le savais, mais surtout, il portait un costume trois pièces d’un rose pâle à se damner, accompagné d’une chemise blanche. Il était tout simplement éblouissant, là-bas, dans le coin de la pièce, appuyé contre le mur, les jambes légèrement croisées, le teint pâle, les cheveux blancs, les yeux argenté, et le costume rose. Il était d’une douceur et d’une beauté absolument renversante. Je me rendis compte que je n’avais pas effacé le sourire qui s’était incrusté sur mon visage lorsqu’il sembla se moquer un peu de moi, en riant discrètement dans sa barbe. Puis, il partit vers Blaise et Daphné, et moi j’admirais sans faire trop attention à Ginny, le mouvement de son corps flottant dans ce costume si délicat. Drago Malfoy portant du rose, voilà quelque chose que j’ignorais qui avait tant de pouvoir.    

       

-         Tu penses qu’il va me le rendre un jour ? dit Ginny en me sortant violemment de mes pensées.

-         Mmh ? je questionnais en me tournant à nouveau vers elle, un verre dans une main, un amuse-bouche d’un rouge étrange dans l’autre, avec une agréable sensation de chaleur dans le bas ventre.

-         Slughorn. Tu penses qu’il va finir par me rendre Harry ou je devrais lui offrir mon bracelet de fleurs ?

-         Mais non, riais-je à sa blague, tiens regarde, il arrive.


Harry rejoignit alors Ginny avec hâte, comme s’il avait finalement réussi à s’échapper, et moi je m’éclipsais vers un guéridon sur lequel était posé plusieurs amuse-bouche roses, en espérant qu’ils soient meilleurs que les rouges.


-         Hermione Granger ? une voix étrangère prononça derrière moi.


La bouche encore pleine, je me retournais vers ce garçon qui me semblait reconnaître de la maison Serdaigle. Son teint plutôt bronzé lui donnait un air chaleureux, accompagné d’yeux couleur noisette et de ses cheveux bruns soigneusement coiffés pour l’occasion. Il était plutôt beau garçon, je le reconnais, mais je ne lui avais jamais parlé jusqu’ici.


-         Oui ? je répondais finalement une fois que j’avais finis d’avaler ma bouchée.

-         Chester Davies, je suis préfet chez les Serdaigle, annonça ce dernier avec fierté.

-         Enchanté, dis-je avec maladresse, ne sachant pas vraiment comment me comporter ni ce qu’il était venu chercher ici.

-         Etant donné la demande du professeur Slughorn, et comme ça fait plusieurs années que je te croise sans avoir pu t’approcher, je me suis dis que ce soir c’était enfin l’occasion. Peut-être que tu pourrais me parler un peu de toi ? demanda-t-il avec un regard qui me posait question : était-il en train d’essayer de me charmer ?

-         Oh eh bien je ne sais pas, qu’est-ce que tu veux savoir ?

-         Si je te répondais « tout » tu ne me prendrais sans doute pas au sérieux… Alors peut-être que tu pourrais commencer par me parler de ta famille ? J’ai cru entendre dire que tu étais née de parents moldus ? il demanda sans ajouter une once de méchanceté à ses propos.

-         C’est exact, confirmai-je sans détour.

-         Et que tu es la sorcière la plus brillante de ta maison ? ajouta-t-il en essayant désormais clairement de me charmer.

-         Ce serait un peu prétentieux de ma part de confirmer ces dires.

-         Il n’y a rien de prétentieux à reconnaître ce que l’on est réellement, affirma-t-il avec confiance. Alors, quelle est la plus grande peur d’Hermione Granger ?

-         Si je te le disais tu ne me croirais probablement pas, tentai-je de couper poliment.


C’est alors que je senti quelqu’un se placer à côté de moi, tout près, comme pour faire fuir ce cher Chester Davies, et alors que je tournais mon visage vers Harry, il dit :


-         Hermione Granger n’a peur de rien, c’est une des personnes les plus courageuses que je connaisse.

-         Eh bien, commenta Chester, venant d’Harry Potter, ce n’est pas rien.

-         Je te l’emprunte, dit Harry à Chester en me ramenant vers le buffet dont j’avais été trop longtemps éloignée. Je me suis dis que tu avais peut-être besoin d’un coup de main, il avait l’air insistant.

-         C’est gentil Harry, remerciai-je en avalant un amuse-bouche violet cette fois.


Le reste de la soirée fut plutôt paisible, j’avais discuté avec quelques élèves, ici et là, fait quelques rencontres, mais rien de très prometteur. En général, les élèves qui me rencontrent sont plus intéressés par les histoires que j’ai à raconter sur Harry plutôt que par qui je suis. Ça ne m’a jamais vraiment dérangé pour autant, mais je ne suis pas du genre à raconter la vie de mes amis à des inconnus, surtout lorsqu’on parle de Harry Potter.


Malfoy ne m’avait pas adressé un mot de la soirée, mais par contre il avait beaucoup bu, trop, probablement. Parfois, il tanguait un petit peu, montrant qu’il était ivre. Je pouvais le comprendre, c’était même plutôt logique. Il avait des boissons à volonté, et une vie écrasante pour n’importe qui ces derniers temps, alors quiconque lui en tiendrait rigueur serait bien peu empathique.


             Finalement, le professeur Slughorn, lui aussi sous l’effet de tout le champagne qu’il avait bu, prit place sur un fauteuil, et demanda aux derniers restants, c’est-à-dire pas tant de monde que ça, de prendre place autour de lui, que nous puissions procéder à son fameux quizz sur les personnes aux alentours. « Quel est le nom de famille de la jeune femme blonde à la robe rouge ? » demandait-il. Ou encore « quels sont les prénoms des parents du jeune homme en costume violet ? ». Pendant près d’une vingtaine de minutes, la bonne ambiance et les ragots fusèrent, chacun partageait un peu de sa personne au détour des questions qui étaient posées par le professeur, et parfois l’assemblée riait des réponses. Malfoy était debout, aux côtés de son ami Zabini et de la petite-amie de ce dernier, il m’observait quelques fois, mais se montrait relativement discret. Moi, j’admirais à quel point il était beau dans ce fameux costume rose, et je riais avec les autres des questions et réponses. L’ambiance était chaleureuse et agréable, même si la fatigue commençait à se faire ressentir au détour de quelques bâillements étouffés.


-         Miss Granger, quel est le statut du garçon assit à mes côtés ?


Comme si on m’avait donné une anti-sèche, j’étais heureuse de pouvoir répondre correctement à la question qu’il m’avait posée, même si j’avais le sentiment de tricher :


-         Chester Davies est préfet de la maison Serdaigle, répliquai-je avec fierté.

-         Excellent ! Monsieur Davies, quelle est la matière enseignée à Poudlard préférée de miss Granger ?


Chester ne trouva pas la bonne réponse, supposa « Sortilèges », mais se trompa. Alors, le professeur Slughorn demanda :


-         Quelqu’un a-t-il la réponse à cette question ?

-         L’arithmancie, répondirent Harry et Drago en cœur.


S’ensuivit un silence on ne peut plus gênant, ainsi qu’une sorte de guerre de regards entre les deux concernés. Moi, je m’étais comme figée, pas tout à fait certaine de ce qu’il venait de se passer. Je regardais Malfoy en me demandant s’il avait réellement répondu en même temps que Harry, et j’eu rapidement confirmation :


-         Eh bien ! On dirait que nous avons là une égalité ! Bien, ensuite… commença le professeur avant d’être interrompu par Malfoy :

-         Vous n’avez qu’à poser une autre question pour nous départager.


Harry et Malfoy ne se lâchaient pas des yeux, comme si Harry cherchait à me protéger, et comme si Malfoy voulait prouver à Harry qu’il connaissait sa meilleure amie mieux que lui. Mon cœur commença à battre trop fort dans ma poitrine, et je priais pour que Malfoy n’ai pas réellement suggéré une sorte de duel concernant les connaissances que chacun ont de moi. Quoi de pire pour attiser les soupçons ?


-         Très bien, voyons… réfléchi Slughorn, quel est le prénom de la sœur de miss Granger ?

-         Elle n’en a pas, répondirent-ils en cœur une nouvelle fois.

-         Eh bien ! Peut-être pouvons-nous…

-         Posez-en une autre, renchéri un Harry prit dans la compétition qu’imposait Malfoy.

-         Harry… tentai-je de temporiser sans succès, embarrassée mais surtout angoissée.

-         Eh bien, eh bien… Quelle forme prend l’épouvantard de miss Granger ?  

-         Le professeur McGonagall lui annonçant qu’elle a échoué à ses examens, dirent-ils tous deux à nouveau.

-         Très bien, passons à autre chose maintenant ? proposai-je, gênée avec les joues probablement rouges écarlates.


A quoi Malfoy jouait-il ? Voulait-il que tout le monde sache qu’il me connaissait étrangement bien ? Ou était-il trop ivre et de fait prit de frénésie à l’idée de confronter une nouvelle fois Harry ?


-         Quelle est la boisson préférée de miss Granger ? demanda-t-il encore.

-         Bièraubeurre, répondit trop vite Harry.

-         Le thé moldu aux fruits rouges, répondit un Drago bien trop exact.

-         Miss Granger ? demanda confirmation le professeur Slughorn.

-         Euh… La bièraubeurre, menti-je.


Le professeur Slughorn continua à poser des questions à tour de rôles pendant encore quelques minutes, puis au fur et à mesure, chacun s’éclipsa. Ron et Lavande étaient partis en premiers, suivi bien trop lentement par Harry et Ginny. Moi, j’attendais Malfoy, je voulais lui parler, et peut-être passer un moment avec lui, en tout cas je ne voulais pas clôturer cette soirée ainsi. Je regardais alors autour de moi, le professeur Slughorn, toujours avachi dans son fauteuil, racontait ses dernières anecdotes à trois élèves encore éveillés. Quelques groupes étaient encore en train de manger les restes d’amuse-bouche, d’autres buvaient encore du champagne, mais je me rendais compte à cet instant que Drago n’était nulle part dans cette pièce. Triste, je saluais donc le professeur, le remercia de son invitation et de son agréable soirée, et parti.



             Dès que j’avais passé la porte des appartements de Slughorn, une main m’attrapa le bras et me traina dans un recoin du château tout près de là où la fête avait eu lieu. C’était lui, évidemment, dans son magnifique costume, avec ses magnifiques yeux, il m’avait attendue finalement. Il lâcha mon bras et appuya son dos contre le mur alors que je me tenais face à lui. Il avait la mine un peu colérique, une mine que je lui connaissais bien, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi :

-         La bièraubeurre ? répéta-t-il avec une mine renfrognée.

-         Je… Qu’est-ce que tu voulais que je réponde d’autre ? Ils auraient tous su ! A quoi tu jouais ? demandai-je à mon tour un peu énervée qu’il nous ai mit en danger de la sorte.

-         Tu devrais demander à ton précieux Potter, dit-il en crachant presque ces derniers mots.

-         Mon… précieux Potter ? Qu’est-ce que tu racontes ?

-         Ne joue pas à ça avec moi Granger. Vous êtes toujours fourrés ensemble depuis la première année. T’as risqué ta vie un paquet de fois pour lui, tu passes des vacances avec lui et les weasmoche, et quand un garçon vient te parler il vient te chercher… Me la fait pas à moi. T’es amoureuse de lui ? Vous êtes secrètement en couple ? Je suis une couverture pour toi ?


Il avait l’air mauvais. Bien que j’essayais de ne pas le voir, c’était clair comme de l’eau de roche, il était mauvais et cherchait quelque chose qui n’existait pas. Mais en plus d’être mauvais, il semblait profondément inquiet, blessé et fort probablement jaloux. On aurait dit qu’il était sur le point de pleurer, comme dans un délire, comme s’il avait quitté la réalité, notre réalité, et ça me brisait le cœur.


-         … Quoi ? Qu… Non, Harry est… C’est mon meilleur ami, je répondais du mieux que je pouvais, je tombais des nues.

Mon cœur battait encore plus fort dans ma poitrine, je ne comprenais pas. Il était là, beau comme un Dieu devant moi, et il s’énervait contre moi parce que je suis amie avec Harry, ce qu’il a, d’ailleurs toujours absolu su.

-         C’est ça, et vous couchez ensemble ?

-         Quoi… ? les larmes montèrent à mes yeux plus vite que je ne l’aurais voulu, et elles s’entendirent dans ma voix. Ecoute je ne comprends pas pourquoi tu dis tout ça mais… Harry est mon meilleur ami, il n’y a jamais rien eu entre nous. Rien… Je crois que je ferais mieux d’aller me coucher.

-         Arrête de te foutre de ma gueule Granger et dis-moi les choses comme elles sont ! Je suis un grand garçon, j’peux encaisser.  

Je commençais à partir rejoindre mon dortoir lorsqu’il prononça ses mots. J’aurais sans doute probablement du continuer ma route et attendre qu’il soit à nouveau sobre pour arranger cette histoire, mais ce fut plus fort que moi, et alors que les larmes ruisselaient sur mes joues, je me retournais pour dire à voix bien trop haute :

-         Je ne sais pas si c’est parce que tu es en train de flipper et que tu cherches n’importe quelle excuse pour te débarrasser de moi, ou que tu en as simplement marre de moi, ou si c’est parce que la seule amie que tu avais tu couchais avec, mais ce que tu dis n’as aucun sens, et ça ne me ressemble pas, et si tu me connaissais un minimum comme tu avais le culot de t’en vanter plus tôt, tu n’aurais jamais pensé que je me « foutais de ta gueule » ou que je faisais je ne sais pas quoi avec Harry alors que je suis amoureuse de toi !


Je le laissais là, cloué au mur, alors que je partais en direction de ma chambre, tentant de cacher mes larmes. J’avais l’impression d’avoir un trou dans ma poitrine qui grandissait un peu plus à chaque pas que je faisais. Je ne pouvais pas croire ce qu’il venait de se passer. Je ne comprenais pas, et en même temps j’avais peur de comprendre. Il essayait peut-être de se débarrasser de moi.  


QUESTION AUX LECTEURS : Qu'aimeriez-vous qui soit plus approfondi dans cette fiction ?

Merci de répondre dans les commentaires, et de me dire si vous avez ou non apprécié ce chapitre, c'est important pour moi ! Merci beaucoup et je vous souhaite sur ce une excellente soirée !


LivStivrig  


Laisser un commentaire ?