Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 33 : Magique

Chapitre final

8092 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/05/2021 12:18

DERNIER CHAPITRE DE CETTE FIC !!!!

Dans le chapitre précédent, Dumbledore est mort tué par le professeur Rogue.


Je pourrais vous raconter les détails suivants de l’histoire, mais vous les connaissez déjà. Harry, Ron et moi étions partis à la recherche des horcruxes pour terminer ce que Dumbledore avait commencé, et mettre un point final à tout cela. Le chaos régnait et les gens, sorciers et moldus confondus, mourraient, mais ça aussi vous le saviez déjà. Je n’avais jamais revu Drago, et Harry avait eu la délicatesse de ne m’hurler dessus qu’une seule fois à ce sujet, et en privé. Rogue était le nouveau directeur de l’école de Poudlard, dans laquelle Ginny, Neville, Luna et bien d’autres de nos amis subissaient nous n’osions imaginer quoi. Mais je ne vais pas m’attarder à vous rapporter les faits que vous connaissez déjà parfaitement. Je vais seulement vous raconter la partie de l’histoire que vous ne connaissez pas. Partons alors au Manoir Malfoy, quand Greyback et la bande de Rafleurs nous avaient capturés, Harry, Ron et moi.


             Pendant tous ces mois j’avais mis de côté tout ce qu’il s’était passé. Nous vivions des aventures manquant de nous ôter la vie chaque jour, nous étions en train de mener la mission la plus importante, la plus périlleuse et la plus remplie de challenges autant physiques, intellectuels qu’émotionnels de toute notre vie. Bien que souvent le soir je pensais à lui, à ce qu’il devait être en train de vivre de son côté, la boule au ventre et les larmes aux yeux, je savais ce que je faisais, je le faisais pour lui aussi. Pour le sauver lui, et des milliers d’autres personnes dans le monde entier. Mais alors que les Rafleurs et Greyback nous amenaient en direction de son Manoir, tout s’effondrait. Premièrement, j’étais terrifiée de ce qui allait se produire pour Harry, ainsi que pour Ron et moi. Bien que j’aie jeté un sort à Harry pour qu’il soit défiguré, il était plus que probable qu’il soit reconnu, et l’issue de cette visite prédisait une étape cruciale dans cette Guerre. Mais en plus, j’allais être confrontée à lui. J’allais le voir. Lui, avec les Mangemorts, et moi, leur prisonnière. J’étais terrifiée de ce que j’allais voir. Terrifiée de savoir s’il avait tellement retourné son propre cerveau qu’il n’était finalement plus lui-même. Terrifiée qu’il n’ai pas eu d’autre choix que d’être complètement déconnecté pour pouvoir supporter tout ce qu’il devait vivre, et ce dont il devait être témoin, peut-être même de ce qu’il se devait de faire. Il représentait actuellement ma plus grande appréhension, mais il représentait à la fois mon plus grand espoir, et je me détestais pour ça. Je me détestais de mettre entre ses mains notre destin, de penser qu’il allait trouver une solution pour que nous puissions nous en sortir, et reprendre ce que nous avions entreprit jusque-là, parce que je savais, au plus profond de moi, que la plus forte probabilité était qu’il soit réellement devenu l’un des leurs, jusqu’au plus profond de son être. Et si je m’apprêtais à être témoin de cela, je ne savais pas comment j’allais pouvoir un jour m’en remettre.


             L’immense portail fait de fer s’ouvrit devant nous lorsque Greyback clama qu’il avait capturé Harry Potter, et nous traversions les jardins avant de pénétrer dans le Manoir Malfoy. Mes jambes tremblaient, la transpiration perlait sur ma peau, et mon estomac s’était retourné à tel point que je cru me vomir dans la bouche, mais peut-être était-ce simplement du sang. J’étais fermement tenue par un des Rafleurs, probablement par leur leader. S’il ne me poussait pas à avancer en me tenant de la sorte, je serais probablement tombée au sol depuis longtemps. Ces derniers jours, nous avions affronté montagne de situations et de gens terrifiants, incluant Voldemort lui-même. Mais je n’avais jamais été aussi terrifiée de toute ma vie.


C’est Narcissa Malfoy qui nous permit d’entrer dans sa gigantesque maison. Elle portait une longue robe de sorcière noire, faisant ressortir ses cheveux d’un blanc immaculé. Drago lui ressemblait beaucoup. Elle était magnifique, c’était un fait. Elle imposait une grâce, un charisme qui était rare. Elle avait l’air de porter tout un monde sur ses épaules, et elle le faisait la tête haute. Nous montions de larges marches en pierre alors que la mère de Drago nous affirma que ce dernier confirmerait s’il s’agissait bien d’Harry, étant donné qu’il était là pour les vacances de Pâques. Bien que plus nous avancions, plus j’étais terrifiée, j’étais ravie d’entendre qu’il n’avait pas été forcé de rester avec eux, de faire ces choses pendant toute l’année et qu’il était retourné à Poudlard. Même si c’était maintenant un Mangemort le directeur, au moins il n’était pas dans ce donjon en train de tuer des gens. Nous arrivions dans un salon immense, dont les murs étaient d’un violet brut et recouverts de portraits. Un immense lustre en cristal se trouvait suspendu au plafond, reflétant le peu de lumière qu’il y avait dans la pièce. Et il était là. Sur le côté de cet immense salon, à côté d’une imposante cheminée en marbre, il était là, assit sur un fauteuil en velours vert. Il était terrorisé. Nos regards se croisèrent un instant, avant qu’il ne détourne les yeux. Je l’avais rarement vu aborder un regard aussi terrifié. Il était incroyablement mince, pale, et le violet autour de ses yeux était plus prononcé que jamais. Mais pourtant, comme d’habitude, il était impeccablement coiffé, et il portait un costume de qualité. Sa poitrine s’était nettement soulevée lorsqu’il m’avait vue entrer dans la pièce, comme si son souffle s’était coupé. Et ses yeux, ses yeux m’en avaient dit long. Et moi, je le regardais, assis dans son fauteuil, cet enfant roi qui occupait une place qu’il ne voulait pour rien au monde, et qui se mourrait un peu plus tous les jours. J’entendis également Lucius Malfoy, le père de Drago, échanger des mots avec Narcissa Malfoy, mais mon audition s’était brouillée. Mes yeux étaient rivés sur le garçon que j’avais aimé, qui se tenait là, la mâchoire nettement et visiblement aussi serrée que possible, les yeux maintenant rouges, et le regard ardument fixé sur sa mère. Il était assis confortablement du côté des méchants, et moi j’étais sa prisonnière. Voilà ce que nous avions récolté. Sa mère l’appela vers lui, attendant de lui qu’il reconnaisse Harry. Comme si c’était encore possible, mon estomac se noua un peu plus fort, me coupant complètement la respiration. Drago se leva doucement, la mâchoire toujours aussi sèche et serrée, les yeux rivés sur Harry, les sourcils froncés. Il marchait comme un fantôme, en fait, il en avait tout à fait l’air. Ses cheveux blancs, sa peau transparente, ses yeux argentés et ses cernes violettes lui donnaient l’air d’un mort vivant. Je l’avais vu dans bien des états, mais jamais je ne l’avais vu comme cela.


             Alors qu’il s’était agenouillé à la hauteur d’un Harry complètement défiguré, Fenrir Greyback, son père et sa mère, tour à tour, le pressèrent à donner une réponse. Harry se tenait dos à moi, et Drago était quasiment en face de moi, un peu sur ma droite. Je ne respirai toujours pas, attendant le verdict. Et enfin, ses yeux se posèrent sur moi le temps de quelques secondes. Mon corps fut immédiatement envahi d’une vague de chaleur, mais mon esprit était torturé. C’était si irréel. Malgré tout ce que j’avais imaginé, jamais je n’aurais pensé que nous en serions là un jour. Mon corps fondait pour lui, il émanait de chaleur pour lui par le seul fait qu’il pose les yeux sur moi, et ma tête, oh ma tête avait si peur…


Son père le relança à nouveau, « Eh bien, Drago ? C’est lui ? C’est Harry Potter ? ». Et finalement, laissant mes yeux de côté, il parla :


-         Je… Je n’en suis pas sûr, dit-il avec fébrilité.


Son père lui hurla de se rapprocher, d’être sûr, que cela pourrait les sauver. Il s’approcha alors plus près de Harry et il le regarda quelques secondes de plus, avalant sa salive distinctement. Il savait parfaitement bien qu’il s’agissait de lui.


-         Je ne sais pas, affirma-t-il en s’en allant à nouveau vers la cheminée devant laquelle sa mère l’attendait en l’observant.

-         Et la Sang-de-Bourbe alors ? lança Greyback dans un grognement inhumain.


Les yeux de Drago se posèrent à nouveau sur moi avec une terreur transparente alors que sa mère s’exclama qu’elle me reconnaissait, m’ayant vue dans une photo de La Gazette avec Harry. « Regarde, Drago, n’est-ce pas cette dénommée Granger ? » lui demanda-t-elle pleine d’espoir.


-         Je… Peut-être… répondit-il vite en évitant cette fois tout contact visuel avec moi.

-         Et là, c’est le jeune Weasley ! S’exclama Lucius Malfoy, Drago, regarde-le, c’est bien le fils d’Arthur Weasley ? Comment s’appelle-t-il, déjà ?

-         Peut-être je… Je ne suis pas…

-         Que se passe-t-il Cissy ? coupa la voix criarde de Bellatrix Lestrange qui venait de faire son entrée dans le salon.


Elle me dévisagea complètement avant de me reconnaître clairement « Ma parole, c’est la Sang-de-Bourbe ? C’est Granger ? » dit-elle à voix basse. Lucius confirma mon identité, ainsi que celle de Ron, et bientôt celle inévitable de Harry. Elle examina Harry, visiblement pas persuadée, mais suggéra qu’il ne fallait pas qu’ils tardent à appeler Voldemort. Les goutes de panique déferlaient de mon front. Nous trois, prisonniers chez les Malfoy, dans un nid de Mangemort, avec des Rafleurs, un loup-garou, et bientôt Voldemort, nous n’avions que bien peu de chances. C’en était probablement terminé. Nous allions mourir ici. Soudain, Bellatrix vit l’épée de Gryffondor que tenait un des Rafleurs, et sembla paniquer. Elle se mit soudainement à stupéfixer plusieurs Rafleurs et récupéra l’épée des mains d’un d’eux. Elle accusa d’abord Greyback, avant que celui-ci ne nous dénonce. Elle ordonna alors à Drago de mettre dehors les Rafleurs inconscients, lui précisant que s’il n’avait pas « le courage » de les achever, il n’avait qu’à les lui laisser dans le jardin. Il fit élever leurs corps d’un coup de baguette et se précipita hors de la pièce, suivi des corps flottants, le regard vague et les yeux écarlates. L’horrible Bellatrix Lestrange paniqua ensuite quelques instants de plus, tournant sur elle-même en disant qu’elle devait savoir, qu’elle devait trouver une solution, puis elle ordonna à Greyback d’emmener les prisonniers à la cave. Tous, sauf la Sang-de-Bourbe.


POV DRAGO.

             Je ne pouvais plus respirer. Une nouvelle, énième crise d’angoisse manifesta sa présence exactement au pire moment possible. J’essayais de respirer l’air frais de la brise en gonflant mes poumons autant que je le pouvais, mais tout ce que mon esprit voulait me montrer c’était son visage. Son visage amaigri, sali, ensanglanté, ses cernes creusées, et ses yeux. Ses yeux torturés. Ses yeux pleins d’espoir et pleins de désespoir à la fois. Et ce regard. Ce regard qu’elle posait toujours sur moi. Par le Seigneur de tous les Seigneurs, comment s’était-elle retrouvée ici ?! Comment nous en étions-nous rendus là ? Qu’allait-il se passer maintenant ? Dès que le sortilège qu’elle avait fort certainement jeté à Potter ne ferait plus effet, il n’y aurait plus aucun doute, et c’en serait finit. Ils se feront tous massacrés. Autant que j’eu essayé, autant que je me sois torturé à la croire coupable de m’avoir laissé, blessé, elle s’était imposée à moi ce soir, et je savais simplement. Il ne fallait pas être un sacré magicien pour se rendre compte que j’avais complètement putain de péter les plombs. Qui ne le ferait pas ? Mais maintenant elle était là. Elle était chez moi, dans ma maison, et elle était en danger. Non, elle n’était pas en danger, elle allait mourir. Elle allait mourir chez moi, sous mon toit, sous ma responsabilité.


             Soudain, je l’entendis. Ses cris. Du salon au jardin, sa douleur perçait les murs, et elle hurlait. Elle hurlait à la mort. Comme si j’avais reçu un coup dans l’estomac, je me pliais en deux, tombant à terre, la respiration complètement coupée, la bouche grande ouverte à la recherche d’un souffle d’air. Et ses cris raisonnaient. Ils n’arrêtaient pas. Elle hurlait. Elle hurlait. Les larmes coulaient sur mes joues alors que je me trouvai à genoux au milieu du jardin plongé dans la nuit, portant une main à ma bouche. Elle hurlait. Elle hurlait plus fort à chaque seconde qui passait. Et elle n’arrêtait pas. Elle hurlait. Et je savais parfaitement ce qu’il se passait. J’étais responsable de ce qu’il se passait. Ma famille lui faisait ça. Je lui faisais ça. Mordant aussi fort que je le pouvais ma propre main, j’étouffais mes propres hurlements, ma tête tremblante, les larmes dégoulinant sur mon visage. Et elle hurlait. Je mordais, je mordais, et j’hurlais à mon tour, tentant désespérément de couvrir dans mon esprit les hurlements de la femme que j’aimais. Mais je n’entendais qu’elle. Elle hurlait. Et moi je chialais, par terre, plié en deux, le visage inondé de mes larmes, la main maintenant ensanglantée laissant un goût de fer au creux de mes lèvres. Puis il y eu une pause. Une fraction de seconde pendant laquelle elle n’hurla plus. Et je pensais alors le pire. Et c’est là que je me rendis compte que j’étais là, à hurler dans le jardin, alors qu’elle était en train de se faire torturer, et qu’elle pouvait crever. Tremblant tel un malade de Parkinson, je me levai et parti en courant en direction du salon. Ma mère, comme à son habitude, m’attendait dans les escaliers, le regard soupçonneux. Je la plaquai contre le mur, la tenant fermement par les épaules, alors qu’elle me regardait avec des yeux ébahis.


-         Il faut que tu l’arrêtes, lui ordonnai-je à la fois avec force, mais surtout avec une terreur impossible à masquer.

-         Qu’est-ce que… Drago ? demanda-t-elle en prêtant attention à mon visage couvert de larmes, et mes lèvres probablement couvertes de sang.

-         J’ai besoin que tu l’arrêtes. Il faut que tu le fasses. J’ai besoin que tu le fasses pour moi. Je t’en prie, fait moi confiance, suppliai-je en soutenant son regard avec toute la force que je trouvais en moi.

-         Seigneur Drago qu’est-ce que…

-         … MAMAN ! hurlai-je malgré moi, les larmes apparaissant à nouveau jusqu’à mes yeux. Je t’en supplie, chuchotai-je avec douleur alors que mes joues se faisaient à nouveau humides.


Elle soutenu mon regard quelques secondes alors qu’Hermione hurlait toujours. Elle acquiesça discrètement, releva le menton, souleva d’une main sa robe pour monter les marches de marbre qui nous séparaient du salon, et rejoignis sa sœur. J’attendais, caché dans l’escalier, appuyé au mur, le souffle toujours aussi court. 


-         Elle va nous servir à quoi, une fois qu’elle sera morte ? Elle est la seule preuve qu’on ai qu’il s’agit probablement de Potter. Nous n’avons pas de photo du Weasley. Nous avons besoin de la Sang-de-Bourbe. Elle aurait déjà parlé, tu es sans pitié. Greyback ! Appela la voix autoritaire de ma mère. Conduit la fille à la cave avec les autres prisonniers.


Bellatrix grogna et s’énerva contre ma mère, qui encaissa, comme toujours. Elle lui tenu tête avec grâce, force et élégance. Bellatrix passa dans les escaliers pour aller finir ce qu’elle avait commencé avec les corps que j’avais laissé dans le jardin en m’ignorant, trop énervée par ma mère. Et ma mère la suivit de près. Elle, par contre, s’arrêta à mon niveau. Elle plongea ses yeux dans les miens, porta une main douce à mon visage, caressa ma joue avec un regard profondément triste, et me gratifia d’une baffe pleine de sens.


POV HERMIONE.

             En plein milieu de la nuit, alors que les Mangemorts discutaient apparemment dans une autre pièce de notre sort ou de la marche à suivre, un bruit de clé retentit discrètement. A nouveau, la terreur et l’espoir s’étaient mêlés dans mon esprit. Mais je le reconnu dès que je pu voir ses chaussures cirées descendre l’escalier. Je me levai péniblement, encore bien trop fraichement souffrante, et le regardai descendre. Pendant quelques secondes, lui comme moi, alors que Ron et Harry se levaient, restions plantés là, l’un en face de l’autre, nous regardant dans le blanc des yeux en ayant peur de ce que l’un ou l’autre allait faire. Et puis je vis dans ses yeux son incroyable douleur, et je lui sautai dans les bras. Il referma immédiatement son étreinte, me serrant plus fort qu’il ne l’avait jamais fait. Il porta une main à mes cheveux et respira profondément leur odeur alors que je pouvais clairement l’entendre pleurer. Mon corps était aussi douloureux qu’il était humainement possible qu’il le soi, et pourtant je me sentais paradoxalement comme au paradis. Je retrouvais son odeur de vanille. La chaleur de son torse. Le creux de ses bras. Nous restions là quelques instants, dans les bras l’un de l’autre jusqu’à ce que Harry demande ce qu’il faisait là.


-         Il faut que vous partiez, chuchota-t-il. Maintenant.

-         Et toi ? demandai-je précipitamment.


Il ne répondit rien, mais je savais parfaitement qu’il ne pouvait pas partir. Je me noyais dans ses yeux, ils étaient si beaux, si argentés, si irréels, et tellement pleins de souffrance. Il était terrorisé, épuisé, malade. Il ne me lâchait pas des yeux, lui non plus.


-         Ils vont savoir que c’était toi, chuchotai-je tandis qu’une larme perlait sur ma joue.


A son habitude, il porta sa main à mon visage, et essuya la larme d’un geste lent et incroyablement doux.


-         Je suis plutôt doué pour accuser les autres de ce que je fais moi-même, chuchota-t-il avec un faible sourire.

-         Il faut y aller, pressa Harry en se dirigeant avec Ron vers les escaliers de la cave.


Je restai là quelques secondes de plus à le regarder. J’avais le sentiment de l’abandonner, là, à son terrible sort. Il n’avait qu’à venir avec nous. Faire les quelques pas qui le sortirai de la cave, et c’en était finit. Mais il ne les ferait pas.


-         Prends ça, s’il te plaît, chuchota-t-il alors qu’Harry et Ron m’attendaient dans l’escalier.


Il me tendit d’une main tremblante et pleine de sang séché la bague avec laquelle il m’avait demandée en mariage.


-         Je l’ai ensorcelée. Comme ça, je saurai toujours où tu es. Je t’écrirais. Mais il ne faudra pas que tu me répondes, jamais. D’accord ? dit-il à voix basse alors que les larmes coulaient toujours sur ses joues.


J’acquiesçait en prenant la bague alors que Harry m’appelait une énième fois. Drago attrapa mon visage de ses mains tremblantes, et déposa un lourd baiser sur mon front.


-         Va, chuchota-t-il en pivotant pour me laisser passer.


Je montai à mon tour les escaliers, et me retournai une dernière fois pour le voir, seul au milieu de la cage, véritable prisonnier de sa propre vie. Maintenant, les larmes coulaient sur mon propre visage.


 

             Il m’avait effectivement écrit. Je recevais une lettre de sa part en moyenne tous les deux jours par son magnifique Grand-Duc. Parfois il m’informait des plans de Voldemort et de son armée, d’autres il me parlait de ce qu’il avait découvert, ou encore de ce qu’il se passait à Poudlard. Jamais il ne se plaignait. Il m’exposait juste les faits, et il nous aidait incroyablement. Et d’autres fois je recevais des lettres d’excuse, des lettres d’amour. Il me disait qu’il n’arrivait plus à se regarder en face de ce qu’il m’avait fait, et qu’il était tout à fait conscient que me demander en mariage était une « sacrée connerie ». Je l’imaginais sans mal me dire ces mots en face. Il expliquait qu’il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête, mais nous le savions tous les deux. Il me disait qu’il ne savait pas si je voulais toujours recevoir ses lettres, qu’il était lâche, qu’il avait honte, qu’il souffrait. Qu’il voulait être avec moi. Mais je n’éprouvais aucune haine envers lui, je ressentais surtout de la pitié. Il était coincé dans la pire situation du monde, de laquelle il ne pouvait se sortir au risque de voir sa propre famille décimée, et il n’y avait strictement rien qu’il pouvait faire. Et je l’avais très nettement vu, ça le rendait plus que malade. Une fois même, il m’avait envoyée une lettre en me parlant d’un rêve qu’il avait fait :


             La Guerre était terminée, vous aviez gagné. Le Seigneur des Ténèbres était mort, la plupart des Mangemorts s’étaient enfuis, d’autres avaient fait l’objet de procès, et certains avaient étés pardonnés. Visiblement, ça avait été mon cas. Et surtout, tu m’avais pardonné. Nous nous étions retrouvés. Le temps était beau, ensoleillé. Je nous avais acheté une modeste maison dans une campagne londonienne pas si loin de chez tes parents, dans un village moldu. Nous nous promenions dans notre jardin, main dans la main, admirant les incroyables fleurs qui l’ornait. Tout était si paisible, nous étions si sereins. Tout était parfait. Tout allait bien. C’était terminé. Et nous étions ensemble. Nous étions heureux. Il n’y avait plus aucun danger, ni plus rien qui nous empêchait d’être ensemble. Tu portais la bague, et tu te nommais à présent Malfoy. Et, au loin, derrière un massif de fleurs, notre fils riait, assit dans l’herbe. Un papillon venait de se poser sur son nez.


Parfois, pour m’endormir durant les jours les plus durs, je pensais à ce rêve, et je priai fort, je priai si fort pour qu’il puisse devenir réalité. Et j’y croyais. Je savais que nous pouvions y arriver. Ma confiance en Harry n’avait jamais été si forte. Et j’avais confiance en Drago également. Je savais qu’il était capable de survivre. Je savais qu’il ferait ce qu’il devait pour rester en vie. Après tout, c’était ce qu’il faisait depuis plusieurs années. Et même si c’était au prix de sa propre santé, il le faisait. Ses lettres me donnaient de l’espoir. Nous avions quelqu’un à l’intérieur, et nous gagnons ainsi de précieuses informations. De cette façon, nous étions préparés lorsque finalement, la Guerre éclata.



             Elle n’était plus une menace. Elle ne régnait plus dans l’atmosphère. Elle était là. Les Mangemorts avaient percé les défenses du château. Ron et moi avions trouvé le moyen de détruire les horcruxes grâce à une illumination de ce dernier. Nous avions détruit la coupe de Poufsouffle. Nous cherchions à présent le diadème de Serdaigle, qui était caché, d’après les informations d’Harry, dans la Salle Sur Demande. La Salle qu’avait réussi à invoquer Harry, celle des Objets Cachés, était un sacré capharnaüm. Nous cherchions chacun dans notre coin, la salle était immense et il y avait beaucoup de surface à couvrir. J’étais en train de chercher dans les endroits les plus accessibles quand soudain des mains m’attrapèrent les hanches et me retournèrent sèchement. C’était lui. Il était là. Face à moi. Aussi fantomatique que jamais. Il portait un long manteau noir, moulant et fermé qui volait derrière ses jambes telle une cape. Il m’embrassa langoureusement sans autre forme de procès, puis il m’avertit que Crabbe et Goyle étaient également présents, cherchant à livrer Harry à Voldemort. Nous partîmes alors ensemble retrouver Harry, qui avait déjà été trouvé par les anciens amis de Drago.


-         Bien joué Malfoy, tue la Sang-de-Bourbe et chope Potter, lança Crabbe portant sa baguette tendue sur Harry.


Drago s’avança, se tenant aux côtés d’Harry et moi, face à ses anciens acolytes, et il pointa sa propre baguette sur eux.


-         Qu’est-ce que tu fous Malfoy ? demanda Goyle avec un soupçon de panique dans la voix.

-         Si j’étais vous je foutrais le camp, répliqua-t-il sans baisser sa baguette.


Crabbe explosa de rire.


-         Tu te fous de nous ? demanda-t-il en riant à pleine voix. Ton minable de père et toi vous étiez déjà finis, mais là, vous êtes MORTS ! S’exclama-t-il avec un sourire moqueur.


Drago lança le premier sort à leur encontre pour qu’ils s’en aillent, et qu’ils comprennent qu’il ne s’agissait effectivement pas d’une blague. Quelques sorts jaillirent entre nous, jusqu’à ce que Goyle commence à lancer un feu dans la salle. Vous connaissez également la suite de cette histoire. Ron, Harry, Drago et moi avons trouvé des balais, nous avons pu sauver Crabbe des flammes jaillissantes, mais Goyle mourut dans le feu qu’il avait lui-même créé. De plus, Harry avait trouvé le diadème perdu de Serdaigle, et l’avait détruit avec un crochet du Basilic que Ron et moi avions ramené. Il ne restait plus que le Serpent, et Voldemort. Il me semblait que nous étions en train de gagner cette Guerre.


             Vous connaissez également la suite de l’histoire. Harry avait découvert qu’il était lui-même un horcruxe après la mort du professeur Rogue, et il s’était rendu dans la forêt interdite pour mettre fin à tout cela, pour nous laisser une chance, une vraie, de détruire Voldemort. Une fois de plus, il avait fait preuve d’un courage sans limite. Mais je priai, je pensais sincèrement qu’il existait une possibilité, une possibilité pour que lorsque Voldemort le tuerait, seule la partie de son âme en Harry serait détruite. Et ce fut ce qu’il se produisit. Alors, lorsque Harry sauta des bras d’Hagrid et que la bataille reprit de plus belle, comme beaucoup d’autres élèves, Drago et moi attirèrent les Mangemorts qui n’avaient pas fuis à l’intérieur du château, à la demande de Harry. Les éclats colorés de magie, les hurlements, les pleurs et les corps volaient de toute part. Le Prince des Serpentard et moi ne nous lâchions pas d’une semelle, en partie parce que je savais parfaitement qu’il était maintenant devenu une cible des Mangemorts, mais également parce que nous étions bien trop inquiets l’un pour l’autre. Il avait été particulièrement clair, aux yeux de tout le monde, qu’il avait changé de camp, et ce n’était évidemment pas au goût de ses anciens coéquipiers. Nous courions en nous suivant l’un l’autre à travers le château, évitant de peu des mauvais sorts, voire des sortilèges impardonnables, attirant le plus de Mangemorts possibles à l’intérieur, tentant de laisser le plus d’espace à Harry pour vaincre Voldemort. Ron et Neville, eux, s’occupaient du Serpent, et je n’avais nul doute à propos de leur réussite. La course dura ce qui me sembla une éternité. Je ne sais pas s’il est possible de mettre en mot ce que l’on ressent lorsque la personne – et presque toutes les personnes qu’on aime – est en littéral danger de mort, à tout moment, à chaque seconde de chaque instant. J’étais incroyablement concentrée, et tout se passait si vite, mais en même temps c’était comme si je n’étais pas réellement présente, comme dans un état dissocié. J’étais totalement terrorisée. Les Mangemorts restants nous poursuivaient avec un intérêt certain, la Sang-de-Bourbe et le traître au Seigneur des Ténèbres formaient sans aucun doute la paire à éliminer. Mais nous tenions bon. Nous ne nous arrêtions pas une seule seconde de courir, jamais nous ne baissions notre garde, nous ripostions aux sorts qui nous étaient lancés et petit à petit nous éliminèrent nos ennemis. Nous étions montés ainsi jusqu’à la Tour d’Astronomie, évidemment, lieu de toute notre histoire. Trois Mangemorts restaient à nos trousses, deux d’entre eux m’étaient inconnus, et le dernier n’était autre qu’Amycus Carrow, frère jumeau d’Alecto, qui avait torturé une multitude d’élèves durant l’année écoulée à Poudlard. Dos à dos, Drago et moi les affrontions avec brio. Nous étions puissants ensembles. Rien ne passait, rien ne pouvait nous atteindre. Alors, au fur et à mesure, ils tombèrent tous trois.


Et c’est alors que nous avons laissé nos yeux s’abaisser dans la cour de l’école, où Harry était en train de combattre Voldemort, seul à seul. Le Serpent n’était pas là, je me permettais alors d’imaginer que c’en était finit pour lui. La main chaude et humide de Drago vint se mêler à la mienne alors que nous retenions tous deux notre souffle en regardant le spectacle qui se tenait sous nos yeux. Et bientôt, Harry vaincu le plus dangereux, et l’un des plus puissants Mage Noir de tous les temps. Je ne pu contenir un cri de soulagement, de joie, de bonheur absolument total lorsque mes yeux virent Voldemort s’évaporer en morceaux dans les airs, mort pour toujours. Nous avions vaincu. Harry était vivant. Ron était vivant. Drago était vivant. La Guerre était finie. Tout allait aller bien à présent. Je me tournais vers mon partenaire à ma droite, il était splendide. Lui aussi, il était submergé par le spectacle dont nous venions d’être témoins. Il se tourna à mon encontre, son long manteau noir fermé lui donnant un charme incroyable, faisait ressortir le blanc de ses cheveux, et l’argent de ses yeux, une larme coulant sur sa joue alors qu’il souriait sincèrement.


POV DRAGO.


C'était terminé. Voldemort était mort. Hermione était en vie. J'étais en vie. La Guerre était terminée. Il n'avait plus aucune emprise sur moi, ou sur ma famille. Nous étions libres, tous autant que nous étions. Et mon cauchemar était terminé. Je n'avais plus besoin de craindre pour ma vie, pour celle de ma mère, ou pour celle de mon père. Je n'avais plus à me mentir, je n'avais plus à prétendre être quelqu'un que je n'étais pas. Je n'avais plus à me cacher. Il ne me restait plus qu'une chose, plus qu'une putain de chose à faire : être enfin putain d'heureux. Granger se tourna face à moi alors qu'une larme perlait sur ma joue. Elle était rayonnante. Pleine de sang, de sueur, de terre et les cheveux en bataille, mais elle rayonnait comme un véritable soleil. Je lui rendais son sourire. Moi aussi, pour la première fois de ma vie, et ce complètement, sans contrainte, sans « mais », sans limite, j'étais véritablement et pleinement heureux. J'étais libre. Elle était vivante. Elle était mienne. J'avais, après tout, moi aussi droit au bonheur. J'allais pouvoir l'épouser. Lui faire des enfants. Lui acheter une maison et cultiver notre jardin. Me lever chaque matin de ma vie à côté de la merveille qu'elle était. Être sermonné chaque jour que Dieu faisait par son incroyable intelligence, et m'endormir chaque soir au creux de sa chaleur. Je n'avais plus à craindre de la perdre. Avant que je ne puisse comprendre quoi que ce soit, une lumière verte jaillit de la baguette d'Amycus Carrow, allongé au sol à quelques mètres de distance de nous. Elle frappa Hermione en plein visage. Elle s'écroula sur moi, le regard vide. Avec effroi, sans même me rendre compte que j'hurlais, ni même que je pleurais, je soutenais son corps soudain devenu particulièrement lourd alors que mon bonheur s'éteignait dans mes bras. Je ne pouvais plus respirer. Je n'étais plus conscient de rien. Il n'y avait plus rien, comme si le temps venait de s'arrêter en même temps que sa vie prenait fin. Je la regardais s'éteindre dans mes bras, ses yeux me regardant une dernière fois, son regard d'or, entendant comme au loin mon propre hurlement, mon propre désarroi. C'était finit. Sa tête reposait contre mon torse alors que j'étais moi-même tombé au sol, serrant son corps inerte contre moi, hurlant à la mort. Je la secouai, je la secouai vivement, lui hurlant de revenir, de ne pas m'abandonner, mais elle n'était plus là. Pendant une éternité je la secouai, je hurlai, je pleurais, je la suppliai de revenir, mais il ne se passa rien. Elle resta là, allongée contre moi, sur le sol, morte. Alors qu'un énième et profond hurlement sorti de ma poitrine lorsque je réalisai qu'elle était réellement partie, que plus jamais je ne pourrais la voir sourire, l'entendre parler, la toucher, l'aimer, je sentis une énergie immense sortir de mon corps. Comme si une part de moi était morte avec elle. Je la regardais, attendant qu'elle me dise que tout allait bien, qu'elle me dise qu'elle allait bien, que nous allions être heureux, mais il ne se passa rien. Les minutes passèrent, et il ne passa rien. Il ne se passa plus jamais rien. Mes larmes avaient brouillé ma vision et alors que plusieurs élèves vinrent nous entourer pour constater de la mort d'Hermione Granger j'allongeai mon torse sur elle en sanglotant, serrant contre mon torse son corps froid et inanimé. Elle était mienne. Elle devait être mienne. Elle ne pouvait pas être morte. On ne pouvait pas me l'enlever. Elle était mienne. Je la serrai, je la serrai si fort que mes muscles me faisaient mal, et je pleurais. On ne pouvait pas me l'enlever, pas elle. Je passai une main tremblante dans ses cheveux et embrassai son visage blafard, l'inondant de larmes. J'embrassai son front, puis ses paupières fermées, comme si mon amour pour elle pouvait la ramener, lui faire ouvrir les yeux, me la ramener. Je pressai son corps contre le mien et son visage contre ma poitrine alors que j'hurlais et pleurais de toute mon âme, le nez plongé dans ses cheveux, inhalant son odeur autant que je le pouvais. Mais son odeur avait déjà changée. 


- Non, non, non, non, non, non, non... chuchotai-je alors que je basculais d'avant en arrière, berçant son corps inanimé. 


Elle ne pouvait pas être morte. Elle ne pouvait pas ne plus être. Elle ne pouvait pas me laisser. Elle ne pouvait pas m'avoir tant donné, et tout me reprendre ainsi. Elle ne pouvait pas disparaître à jamais. Elle ne pouvait pas me laisser seul. Les mains tremblantes et la vue brouillée, je tâtais autour de nous pour trouver une baguette. J'attrapai la sienne et tenait son corps contre ma poitrine alors que je continuai de pleurer, lui embrassant le front : 


- Je vais te ramener, lui dis-je avant de l'embrasser à nouveau, je vais te ramener, lui répétai-je à travers mes sanglots bruyants. 


Je pointai sa baguette sur sa poitrine et tentais d'en faire sortir de la magie, une quelconque magie, jetant sortilège après sortilège, mais aucune magie ne sorti de la baguette. La main tremblante, je pointai à nouveau la baguette vers elle et alors que les larmes se faisaient plus lourdes sur mes joues j'hurlais des sorts, mais aucune magie ne sorti de la baguette. Tenant toujours Hermione fermement contre mon cœur, je me tournais soudainement vers les élèves qui s'étaient entassés derrière moi et trouvai Potter du regard. Il pleurait, lui aussi. Je le suppliai alors : 


- Potter, Potter fais quelque chose... 


Il pleura de plus belle, mais ne bougea pas. 


- FAIS QUELQUE CHOSE ! lui hurlai-je alors que larmes modifiaient ma voix. 


Je tournai les yeux alors que le corps d'Hermione demeurait froid dans mes bras, et trouvai le regard de Blaise. 


- Blaise, chuchotai-je à son encontre, Blaise je t'en supplie... Sauve la. 


Il ne bougea pas non plus. Personne ne bougea. Je ne comprenais pas. Personne ne bougeait. 


- FAITES QUELQUE CHOSE, hurlai-je alors que ma voix se cassait. 


Pansy s'approcha doucement de moi alors que des larmes dégoulinaient sur ses joues et s'accroupi à mes côtés. Elle posa une main sur mon dos alors que je la suppliai du regard de sauver celle que j'aimais. 


- Drago... chuchota-t-elle difficilement. Elle est partie, déclara-t-elle. 


Je secouai la tête pour dire non sans pouvoir m'arrêter, contemplant le visage de la femme que j'aimais. Elle avait commencé à changer de couleur. Elle était morte. J'hurlais une énième fois alors que je me laissai tomber sur elle, pleurant toute mon âme sur son corps inanimé.  


 

1 an plus tard.


J’avais acheté une modeste maison dans une campagne londonienne, pas si loin de chez les parents d’Hermione, dans un village moldu. Je me promenai dans le jardin, seul, tentant en vain d’admirer les quelques fleurs qui y poussaient sauvagement. Rien ne me semblait plus beau. Rien n’était apaisant. Tout s’était écroulé. Plus rien n’allait. C’était terminé. Et j’étais seul. J’étais détruit. Il n’y avait plus rien, plus l’amour, plus sa chaleur, plus son intelligence, plus son amour, plus sa voix.


-         Drago, appela ma mère qui prenait le thé à l’intérieur de ma maison.


Elle faisait souvent ça. Elle se sentait obligée de venir chez moi, de me tenir compagnie. Je détestais ça, alors j’allais me balader dans le jardin toutes les cinq minutes. Mais je n’avais pas la force de lui dire de partir. Ça ne représentait aucun intérêt.


-         Je t’ai préparé une tasse, viens, dit-elle avec un sourire tendre alors que je marchai en sa direction, rentrant dans ma propre maison comme un invité.


Je m’asseyais à ma table en sa compagnie quand elle engagea :


-         As-tu revu Pansy mon chéri ?

-         Non, répondis-je en sirotant une gorgée de thé.

-         Et Blaise ? Tu as revu Blaise, n’est-ce pas ? demanda-t-elle avec insistance.

-         Non, répondis-je à nouveau.


Un blanc s’installa quelques temps. Je ne la regardai pas, mais je savais qu’il y avait quelque chose qu’elle essayait de me dire, seulement elle n’y arrivait pas. Mon père était resté au Manoir Malfoy. Depuis qu’il était au courant que j’étais tombé amoureux d’Hermione, il ne tenait pas à me rendre visite. Mais ça non plus, ça n’avait plus d’importance.


-         Tu sais, avant ton père, j’ai connu un homme, lança-t-elle finalement avec une voix bien plus grave, bien moins maternante qu’avant. Il n’était pas né de parents moldus mais… ça aurait pu être tout comme. Je ne peux te dire de qui il s’agit parce que… ce serait tout à fait déplacé. Même avec ton père, nous n’en parlons jamais, dit-elle avec son petit sourire, fière d’elle. Mais c’était un homme bon. Gentil. Tolérant. Avec le même genre de convictions que Granger.

-         Hermione, corrigeai-je.

-         Avec le même genre de convictions qu’Hermione, reprit-elle. C’était très passionnel. Après tout, c’était le premier. J’étais si jeune. Je ne savais pas encore ce qu’était la vie. Les devoirs, et les responsabilités. C’était simplement une relation passionnelle, mais qui ne pouvait persister plus loin qu’à l’école. Oh, je l’ai beaucoup aimé… soupira-t-elle. Je pensais que j’avais trouvé là l’homme de ma vie. Evidemment, je n’en parlais pas dans ma famille, et ta tante ne cessait de me chercher des noises à ce propos. Et puis lui aussi, dans sa famille, on lui disait qu’il ne fallait pas qu’il soit avec quelqu’un comme moi. Nous avons tenu bon un petit moment, quatre ans exactement. C’était nous contre le monde, dit-elle avec un sourire. Et puis, la réalité nous a vite rattrapé. Il ne pouvait faire sa vie avec moi, et je ne pouvais faire la mienne avec lui. Je pensais, à l’époque, que jamais je ne pourrais retomber amoureuse un jour. Et puis, j’ai rencontré ton père, finit-elle avec des yeux tendres.


Je ne trouvais rien à lui répondre. Son histoire était charmante, mais cela n’avait rien à voir. Elle n’avait aucune idée de ce que j’avais traversé pour l’amour d’Hermione, et par l’amour d’Hermione. Elle n’avait aucune idée de ce que je ressentais. Si elle pensait qu’il était possible qu’il y ait quelqu’un d’autre après, alors je savais parfaitement qu’elle n’avait absolument rien comprit. Alors, je ne répondis rien, parce que moi je savais, et c’était tout ce qui comptait.


-         Ecoute Drago, tu es si jeune… tu as la vie devant toi. Et… ça fait un an. Je ne t’en ai pas parlé avant parce que… honnêtement chéri j’avais peur que tu me tues, dit-elle avec un rire nerveux, comme si elle essayait de détendre l’atmosphère. Mais, reprit-elle bien plus gravement, il faut que je t’offre cette possibilité, cette… chance. Ça fait un an mon chéri, un an qu’elle est partie, et cela fait un an que tu es privé de tes pouvoirs. Ecoute je sais à quel point tu l’aimais, c’est évident, tu es si déprimé que tu as perdu ta magie et que tu es devenu… une sorte de moldu. Mais ce n’est pas ça ta vie Drago. Ce n’est pas ce pourquoi tu es fait. Cette maison en campagne moldue, cette humeur déprimée, et puis… toi, un Malfoy, dépourvu de pouvoirs... Alors, je pensais que peut-être tu voudrais que je te jette un Obliviate, et que tu… pour que tu puisses reprendre ta vie ? questionna-t-elle à mi-voix, soutenant mon regard comme elle le pouvait.


J’esquissai un sourire.


-         Tu n’as vraiment rien compris, répliquai-je à voix basse. Il n’y a rien de plus magique au monde que ce que j’ai partagé avec elle.


Elle ne répondit rien pendant quelques longues minutes. Elle m’observait dans le blanc des yeux, profondément, intensément. Puis elle dit avec le menton haut :


-         Alors ça sera ça ? Drago Malfoy dans une maison de moldu, avec une vie de moldu, et devenu un garçon moldu ? Pour le seul souvenir d’une fille morte ?

-         Ça sera ça, répondis-je sereinement.


A nouveau, elle m’observa quelques instants, puis elle acquiesça avec un sourire triste.


Et c’est un ainsi que le reste de ma vie se passa. Seul, devenu moldu, chérissant à chaque instant la magie que Granger avait fait naître en moi, et qui elle, ne s’éteignit jamais. 


LA FIC EST TERMINEE !!!!!! Laissez moi un commentaire pour me dire ce que vous en pensez, ce que vous ressentez, tout ça tout ça !!!!!! Merci d'avoir lu <333


A très vite, Liv Stivrig <3



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