Non Déclaré

Chapitre 1 : Chapitre Un

5607 mots, Catégorie: K

Dernière mise à jour 17/04/2020 01:34

Introduction du traducteur


J’aime cette fiction parce que c’est une bonne romance simple, avec une histoire assez classique. Il s'agit de Unregistered by htdcd, et je la traduis ici. Je tiens seulement à vous mettre en garde, et vous allez heureusement l’oublier avant le moment le plus important : elle possède un rythme un peu particulier car son intrigue principale est, pour ainsi dire, résolue dès la moitié.Pour commencer, l’auteur n’est pas une professionnelle, tout comme nous.Cependant, je n’ai pas envie de voir là-dedans une erreur de sa part. C’est pourquoi vous et moi aurions tort de considérer cette histoire comme une romance classique. Elle peut être plus que ça. Cette histoire n'est pas qu’une simple romance, que certains qualifieraient de Bit-Lit avec dédain.Elle s’intéresse avant tout à deux personnes qui doivent apprendre à se connaître, Harry et Severus, et qui doivent résoudre un problème existentiel : que faire maintenant que l’histoire – la grande comme le canon – ne dirige plus leurs destins ?Le récit ne saurait prendre fin tant que la question sera sans réponse.Revenons à des considérations plus pratiques, je vous ai habitué à ne jamais terminer ce que je commencer. Cependant, là, j’ai dix chapitres d’avance.Je tiens à préciser aussi que cette histoire contient des mentions d’actes sexuels, c’est pourquoi elle est rangée dans la catégorie Rating M, sur fanfiction.net, et d’autre part, elle ne comporte pas plus de dix-huit chapitres.Je ne suis que traducteur. J’ai demandé l’autorisation à l’auteur pour traduire son histoire il y a bien plus d’un an maintenant, cependant, elle ne semble plus active sur le site et ne m’a jamais répondu.



Chapitre Un


L'idée s'immisça un jour dans l'esprit d'Harry alors qu'il était sorti pour se promener près du lac. Il était assis sur la berge, à l'endroit même où lui et Sirius avaient failli connaître la mort à la fin de sa troisième année. Il fixait un point sur l'autre rive, celui où il s'était tenu en utilisant le retourneur de temps ; là où il avait pensé avoir vu son père lancer le patronus qui lui avait sauvé la vie. Et soudainement, l'idée germa dans sa tête. Son père avait pu le faire, alors pourquoi pas lui ? Quel meilleur moyen de retrouver un lien avec James, Sirius et Remus que de le faire lui aussi ? Il pourrait s'entraîner pour devenir animagus. Dans un premier temps, il se dit qu'il allait avoir besoin de l'aide d'Hermione. Il écarta immédiatement l'idée, cependant, car elle exigerait qu'il se déclare auprès du Ministère, et il s'y refusait. Son père ne l'avait pas fait, donc il pensait qu'il ne devrait pas le faire non plus. De plus, ce n'était pas comme s'il allait utiliser sa forme animagus pour faire quoi que ce soit d'ignoble, comme Rita Skeeter. Il n'allait pas espionner les gens pour publier leurs secrets aux yeux de tous. Il le faisait juste pour honorer la mémoire de son père et des meilleurs amis de celui-ci ; les amis d'Harry. Et peut-être qu'un jour il pourrait même l'apprendre à Teddy, pour l'aider à se rapprocher de son propre père.

Il se leva immédiatement et retourna vers le château. Il était content d'être l'un des rares élèves à être resté pendant l'été. Il n'avait pas envie de bousculer qui que ce soit pendant qu'il essayait de trouver des informations pour devenir un animagus à la bibliothèque. Il était resté à Poudlard parce qu'il sentait qu'il n'avait pas vraiment autre part où aller. Il y avait le Square Grimmauld, mais Harry ne se sentait pas encore assez adulte pour vivre tout seul. Il n'avait jamais eu à faire ses propres courses, ni même à acheter les objets les plus banals comme du papier toilette. Et puis, il retournerait à Poudlard à l'automne avec le reste de sa classe pour préparer ses ASPICs. Ils avaient été annulés après la bataille. Hermione était ravie à l'idée de rattraper leur année perdue, mais Harry était beaucoup plus réservé sur ce point. Il savait qu'il n'aurait probablement pas besoin de ses ASPICs pour devenir un Auror. Étant donné qui il était, il lui semblait qu'il pouvait faire à peu près tout ce qu'il voulait sans que qui que ce soit n'essaye de l'arrêter. Mais Poudlard restait sa maison, et cela ne le dérangeait pas de rester une année de plus.

Ses pas raisonnaient dans les couloirs alors qu'il se rendait à la bibliothèque. Il tourna au coin et manqua de percuter une grande silhouette sombre.

« Monsieur Potter, résonna la voix teintée de mépris de Snape, que pouvez-vous bien faire à l'intérieur par cette agréable journée d'été ? J'espère que vous n'êtes pas en train de préparer un mauvais coup ? Il n'est jamais trop tôt pour perdre des points de maison.

— N-non monsieur, balbutia Harry. Je vais juste à la bibliothèque. J'ai besoin d'étudier un peu.

— Comme c'est studieux de votre part, ricana presque Snape. Tâchez de rester loin des problèmes, Potter. J'ai mieux à faire pendant mon été que de perdre mon temps à surveiller des retenues. »

Snape passa devant lui et continua sa route dans le couloir. Harry se demandait si le professeur était sérieux à propos de perdre des points et de recevoir des retenues pendant l'été. Probablement. Il se dit que Snape n'avait pas du tout changé, bien que la guerre soit terminée et qu'il n'ait plus à prétendre servir Voldemort. Harry et d'autres membres de l'Ordre du Phénix avaient témoigné en faveur de Snape alors que celui-ci récupérait encore de la morsure de Nagini à Sainte Mangouste, et l'homme avait été blanchi avec bien plus de facilité que ce qu'il avait pensé possible. Mais s'il s'était attendu à ce que Snape soit plus cordial avec lui maintenant qu'il connaissait la vérité, le jeune homme se serait trompé. La chauve-souris des cachots semblait toujours le détester autant qu'avant. La seule amélioration à noter, c'était que Harry pouvait maintenant comprendre pourquoi, puisqu'il savait que Snape avait aimé sa mère. Du moins, c'était ce que semblaient avoir montré les souvenirs qu'il avait regardés. Il supposait que Snape ne pourrait jamais en finir avec sa haine pour son père, et Harry n'avait donc plus qu'à apprendre à rester loin du Maître des Potions. Il se demandait si Snape allait reprendre son poste de Directeur ou bien s'il allait de nouveau enseigner. Et s'il retournait dans sa salle de classe, enseignerait-il les Potions ou bien la Défense ? Harry mit fin à ses pensées lorsqu'il entra dans la bibliothèque, et commença tout de suite ses recherches sur tout ce qui pourrait l'aider dans sa quête pour devenir un Animagus non déclaré.

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Trouver des informations sur la transformation en Animagus était plus simple que ce qu'avait pensé Harry. Ce qui n'était pas simple, cependant, c'était la transformation en elle-même. Il réalisa rapidement que son père, Sirius, Remus et même Peter avaient dû être des sorciers très talentueux pour parvenir à apprendre cette magie par eux-mêmes, sans entraînement officiel. Il n'était même pas sûr d'y parvenir un jour. Encore une fois, il pensa à demander de l'aide à Hermione, mais son besoin de secret l'emporta et il décida d'essayer par lui-même pour commencer.

Harry était sûr que s'il avait reçu de l'aide de la part d'Hermione, il aurait pu maîtriser la transformation bien plus rapidement. Cependant, dans les conditions présente, cela lui prit presque un mois entier de dur labeur avant qu'il ne puisse finalement être en mesure d'achever la transformation. Il avait essayé encore et encore et il pensait même avoir été proche parfois… Et puis tout à coup, un samedi matin, alors qu'il était seul dans le dortoir, il essaya et se sentit rétrécir, et changer de forme. C'était une sensation bizarre ; similaire aux effets du Polynectar, juste un peu moins intense et beaucoup plus étrange parce qu'au lieu de se changer en une autre personne, il se changeait en une autre espèce. La bonne nouvelle était que la transformation n'était pas douloureuse, comme il avait pu se l'imaginer pour la transformation de Remus en loup-garou. En quelques secondes, il se retrouva à quatre pattes, assez près du sol. Pressé de voir ce qu'il était devenu, il baissa la tête pour observer ses pieds et vit des pattes recouvertes de fourrure. Il sentit quelque chose remuer au bout de son dos, et réalisa soudainement qu'une queue y avait poussé. Il essaya de dire quelque chose, mais tout ce qui sortit fut un « Rowrrrr ». Cela étonna tellement Harry qu'il s'assit et cligna des yeux. Il devait être un chat. Il fut déçu dans un premier temps. C'était tellement ordinaire, un chat. Il avait espéré peut-être être un cerf, comme son père ; comme son Patronus. Ou peut-être un oiseau, puisqu'il aimait tellement voler. Oh, bien, pensa-t-il. Au moins il n'était pas un rat. Ni un serpent. Un chat n'attirerait pas l'attention sur lui. Et puis il pourrait se promener sans que personne ne se demande ce que pouvait bien faire un chat dans les couloirs, c'était normal. Il se leva et gambada jusqu'au miroir en pied près de la porte.

Il vit dans son reflet ce qu'il considéra comme un chat plutôt beau. Le pelage était d'un noir brillant, assez proche de la couleur naturelle de ses cheveux. Il avait encore des yeux d'un vert surprenant, et des marques autour d'eux qui auraient pu être des lunettes. Il avait un trait de fourrure blanche au centre de son front qui se terminait sur son museau rose. Finalement, il aimait tout ce qu'il voyait. Il ferma les yeux et essaya d'inverser sa transformation. Quelques instants plus tard, il se retrouva à quatre pattes devant le miroir. Il allait devoir travailler afin d'être capable de se retransformer debout.

« Génial, dit-il en souriant. » Il alla ouvrir la porte du dortoir et sans une autre pensée, il se changea à nouveau dans sa forme de chat et se déroba rapidement pour descendre les escaliers qui menaient à la salle commune. Elle était vide, ce qui ne surprenait pas Harry, comme il n'y avait qu'une seule autre élève de Gryffondor qui était restée au château pour l'été. Il trotta jusqu'au portrait, sans savoir s'il allait s'ouvrir pour lui ou non. Il leva une patte pour le pousser, et le panneau pivota en grand. Harry trottait à pas feutrés dans les couloirs et commença son exploration.

Les choses semblaient différentes depuis ce nouveau point de vue. Il remarqua que les dalles de pierre étaient assez sales. Il découvrit également de petits insectes qui rampaient sur les murs. Il était aussi plus simple pour lui de se cacher dans l'ombre s'il en avait besoin, ce qu'il fit au moment où le Professeur McGonagall et le Professeur Chourave apparurent à un tournant, discutant tranquillement toutes les deux. Il sortit enfin dans la douceur du soleil et s'en alla vers la rive du lac. Il se coucha dans l'herbe tendre et s'étira. Il était bien plus souple en chat. Le soleil était chaud et la brise douce, et avant même qu'il ne le remarque, Harry était endormi.

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Quand Harry se réveilla, il se sentit dérouté. C'était encore étrange de se réveiller dans son corps de chat, puisqu'il n'en connaissait la sensation que depuis quelques heures. Il ne savait pas combien de temps il avait dormi, ni quelle heure il était, mais il savait qu'il avait faim. Il retourna au château et entendit des bruits en passant devant la Grande Salle. Harry regarda vite fait autour de lui, pour être sûr qu'il était bien seul, et puis se retransforma en lui-même. Il ouvrit la porte et entra pour voir qu'il était l'heure du diner. À son entrée, les professeurs à la table d'honneur s'arrêtèrent tous et le fixèrent. Ils retournèrent rapidement à leurs plats. Tous, excepté Snape, qui le regardait d'un œil mauvais avec suffisamment d'intensité pour qu'il pense s'être attiré des ennuis pour avoir été en retard au diner. Ses pensées retournèrent rapidement à sa dernière prise de bec avec Snape et à la mention de retenues. Harry détourna le regard et se dirigea vers la table des Gryffondors où l'autre étudiante était installée et mangeait silencieusement. Il se rappelait vaguement qu'elle allait entrer en troisième année. Il s'assit en face d'elle et de la nourriture apparut devant lui. Sa présence semblait l'intimider car, après qu'elle eut levé des yeux écarquillés sur lui une fois, elle ne quitta plus son plat du regard de tout le reste du repas.

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Le jour suivant, Harry s'était assis dans la cour après le petit-déjeuner, et était occupé à lire son manuel de métamorphose. Un drôle de sourire se dessinait sur ses lèvres. Et dire qu'Hermione serait fière de lui si elle savait qu'il étudiait alors même qu'il n'en avait pas vraiment besoin. Son livre manqua de lui échapper des mains lorsqu'il fut surpris par une voix dans son dos.

« Venez avec moi, Potter, ordonna Snape. »

Harry ferma le manuel rapidement et sauta du rebord sur lequel il était. « Pourquoi, monsieur ? demanda-t-il d'un ton qu'il espérait être poli.

— Parce que je vous le demande, fit Snape d'un ton sec. »

Harry perdit sa bonne humeur. Pourquoi Snape était-il toujours si acerbe avec lui ? Il n'avait même pas fait quelque chose de mal. Il pût reconnaître qu'il avait mûrit, toutefois, lorsque la réponse sarcastique qu'il avait sur les lèvres ne fut pas prononcée à voix haute. C'était soit ça, soit qu'il avait gagné en instinct de conservation pendant l'année qui venait de s'écouler. Il suivit le professeur jusque dans le parc du château, longeant les débris qui avaient été éparpillés par la bataille.

« Nous faisons des réparations sur le château aujourd'hui, Potter, énonça Snape en avançant d'un pas vif. » Harry devait courir à petite foulées pour rester à son niveau. « En tant que sorcier majeur, vous vous devez d'apporter votre aide, à moins que vous ne préfériez trouver quelque chose de mal avisé à faire pendant votre temps libre. »

Le jeune homme était surpris. Il ne pensait pas que Snape puisse le considérer capable d'aider à quoique ce soit, et encore moins quelque chose d'aussi important que la réparation du château. Harry se reprit, peut-être que ça n'avait pas été Snape qui avait décidé de le laisser aider. Peut-être qu'il avait seulement été désigné pour l'envoyer chercher. Ils étaient en train de contourner le château quand il vit les autres professeurs et plusieurs personnes qu'il ne reconnaissait pas faire léviter des pierres jusqu'à leurs emplacements légitimes sur les murs partiellement détruits.

« Essayez de ne tuer personne, Potter, fit Snape avec condescendance. » Il partit à grandes enjambées jusqu'à l'autre bout du groupe.

Étonnement, c'était un dur travail, et il faisait chaud ce jour-là. Harry était content de ne pas porter ses robes, ou bien il était sûr qu'il serait en train de suer à grosses gouttes. Le professeur McGonagall lui avait demandé de prendre quelques pauses et de boire beaucoup d'eau. Et puis finalement, elle avait annoncé qu'il était l'heure du déjeuner. Le groupe s'était dirigé de nouveau vers le château et Harry essuyait la sueur qui coulait sur son front. Ils étaient dans le hall d'entrée quand quelqu'un se glissa derrière lui.

« Pour l'amour de Merlin, Potter, allez prendre une douche avant de manger, fit Snape avec un air dégoûté. Vous empestez pire que le box d'un Hippogriffe. »

Le visage d'Harry s'assombrit et il s'apprêtait à rétorquer à Snape qu'il ne sentait pas pire que n'importe qui, quand il décida qu'une douche serait probablement agréable après le travail qu'il venait d'accomplir. Ça ne lui prendrait pas longtemps et il pourrait ensuite descendre pour manger rapidement.

Quand il fut de retour dans la Grande Salle, douché et changé, Snape lui envoya un regard surpris. Harry supposa qu'il était choqué de voir qu'il avait fait exactement ce qu'on lui avait demandé pour une fois.

Le reste de l'après-midi fut passé à réparer le mur ouest du château. McGonagall annonça qu'ils travailleraient sur la tour d'Astronomie le lendemain et Snape eut un regard particulièrement amer en entendant cela. Et, pour tout dire, Harry ne se sentait pas beaucoup mieux que lui sur ce point.

Il rentra au dortoir et prit une autre douche avant le diner. Il était fourbu, et impressionné que le travail qu'ils avaient accompli, bien qu'aidé par l'usage de la magie, le marque d'un profond sentiment de réussite. Après le diner, il lui restait encore quelques heures avant le couvre-feu, et il n'était pas vraiment d'humeur à étudier, alors il se transforma en chat et décida de rôder dans le château. Sans le réaliser, il se retrouva au bout d'un moment à vagabonder dans les cachots. Il entendit deux voix se disputant derrière l'une des portes. Harry leva les yeux et vit que c'était le bureau du Maître des Potions.

« Bien sûr que je ne veux plus être directeur, Snape semblait exaspéré. Je suis plus qu'heureux de laisser cette tâche vous revenir. »

Le chat ouvrit la porte d'un coup de nez et se glissa furtivement à l'intérieur, restant près du mur, et hors de vue.

« Eh bien, vous pouvez faire votre choix entre Potions et Défense, alors, lui offrit le professeur McGonagall.

— Cela m'importe peu, dit Snape. » Il passa une main dans ses cheveux. Harry remarqua qu'il n'avait plus ce regard mauvais sur son visage pour une fois.

« Est-ce que vous voulez seulement revenir ? » McGonagall semblait être un peu contrariée, bien qu'Harry ne puisse pas voir l'expression de son visage.

« Et que pensez-vous que je puisse faire au juste ? contra Snape. Ce n'est pas comme si j'avais les qualifications requises pour autre chose.

— Je suis sûre qu'il y a des emplois qui vous conviendraient, dit McGonagall. Vous êtes libre maintenant. Si vous le vouliez, vous pourriez partir. »

Snape soupira. Harry n'avait encore jamais entendu un tel son sortir du professeur auparavant. Il semblait fatigué.

« Et pour aller où ? J'ai peut-être été innocenté, mais mon nom ne vaut toujours rien. Légalement, je ne suis pas responsable de ce que j'ai fait, mais je ne serai jamais capable de travailler autre part. Personne ne m'offrirait un poste ; pas avec mon passé." Snape semblait vaincu. "J'ai du mal à croire que qui que ce soit – à part les derniers membres de l'Ordre – puisse me faire confiance, à moins de pouvoir me renvoyer du jour au lendemain suivant leur simple bon vouloir.

— Je suis sûre que la situation n'est pas aussi sombre. »

Harry nota cependant, que McGonagall ne semblait pas convaincue de ses propres paroles.

« De toute manière, continua Snape d'une voix un peu moins abattue, je me sens bien ici. Je suppose qu'après toutes ces années, je suis devenu un enseignant plus ou moins bon. » Harry aurait aimé que les chats puissent émettre des reniflements dédaigneux. « Jusqu'à ce que je sois en mesure de trouver un autre poste, je resterai un membre du personnel de Poudlard. »

Snape fit une pause, comme s'il pensait à autre chose.

« Je pense qu'il serait préférable que je continue en tant qu'enseignant des Potions. J'ai déjà le curriculum pour ça, après tout.

— Très bien, répondit McGonagall. Merci, Severus, vous êtes toujours le bienvenu ici.

— Oui, oui, continua Snape en lui faisant signe de partir. Oh, attendez. Je vais avoir besoin de la liste des étudiants qui suivaient les cours de potions pour leurs ASPICs et de leurs relevés de notes de BUSEs.

— Pourquoi, Severus ? » McGonagall semblait confuse.

« Je n'accepte dans ma classe que ceux qui ont obtenu un Optimal, fit-il sur le ton de l'évidence, comme si elle aurait déjà dû le savoir.

— Vous ne pouvez pas refuser les élèves qui étaient déjà dans le cours de Potions pour les ASPICs pendant l'année qui vient de s'écouler, Severus. »

Harry pouvait entendre son expression désapprobatrice dans le ton qu'elle avait employé.

« Je n'aurai pas dans ma classe d'étudiants qui sont de parfaits incapables. Je n'ai pas la patience pour les élèves qui ont besoin qu'on leur tienne la main.

— Les élèves qui ont obtenus un Efforts Exceptionnels sont plus que capables de suivre les cours de Potions pour les ASPICs. » McGonagall semblait exaspérée. « Vous enseignerez aux étudiants qui étaient en Potions en sixième année et vous aurez un autre cours pour les étudiants qui étaient en septième année l'année dernière. Les élèves qui reviennent pour reprendre leurs ASPICs vont avoir besoin de beaucoup d'aide. Ils n'ont pas eu beaucoup d'occasion d'apprendre dans de bonnes conditions, cette année. »

Harry pouvait voir les traits du visage de Snape se tordre de colère.

« Aurais-je au moins la permission d'organiser un examen quelques semaines après le début des cours pour voir quels étudiants semblent avoir le niveau de réussir leur ASPICs ? demanda-t-il d'une voix glaciale.

— Non, vous ne pouvez pas. » Le ton de la Directrice était ferme. « Cependant, continua-t-elle face à sa fureur, j'autoriserai qu'après les examens de Noël tous les élèves n'ayant pas eu au moins le niveau d'Efforts Exceptionnels soient dans l'obligation d'abandonner votre cours. » Snape n'avait pas l'air d'être amadoué par la proposition.

« C'est tout ce que je peux vous proposer, Severus, prévint McGonagall. Et… » Elle fit une courte pause. « ...vous pouvez garder votre restriction sur les Optimal pour votre nouvelle classe d'ASPICs. »

Le visage de Snape se détendit enfin à cet accord. McGonagall se retourna pour partir, et Harry se fit de plus en plus petit dans l'ombre pour ne pas être vu. Il allait la suivre dans le couloir lorsque la porte se referma devant son museau.

Oh non, pensa-t-il. Maintenant, il était prisonnier dans le bureau de Snape. Seul. Avec Snape. Harry n'avait pas la moindre idée du temps que Snape passerait encore à travailler. En fait, Harry n'était même pas sûr qu'il allait rouvrir la porte menant au couloir ce soir-là.

Peut-être même que ses appartements étaient raccordés à son bureau. Il se résigna, il n'avait plus qu'à attendre que Snape parte, avant de pouvoir se retransformer et sortir. Harry était tellement perdu dans ses méditations qu'il ne l'entendit pas s'approcher dans son dos jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Il fit un bond de cabri et commença à se précipiter vers un endroit sûr.

« Eh bien, eh bien… »

La voix soyeuse de Snape faisait s'immiscer la peur dans le cœur d'Harry. Il sentit un sort le frapper et il tomba, figé, au sol.

« Qu'avons-nous là ? » Snape s'avança jusqu'à se tenir au-dessus de lui. Harry sentait son cœur battre si vite qu'il pensa qu'il pourrait s'échapper soudainement de sa poitrine. Snape souleva le chat et l'examina. « Un chat, Snape confirma l'évidence. Tu es le chat de qui, je me demande ? »

Il scrutait les yeux verts, et Harry criait intérieurement : Oh non, oh non. S'il-te-plaît, ne me reconnais pas !

« Peut-être un chat errant ? » Snape tapota sa baguette contre sa joue. « Tu as vagabondé un bon moment pour te retrouver dans mes cachots. » Il semblait gronder le chat, et il garda sa prise sur Harry tout en commençant à marcher vers l'autre bout de son bureau.

Je t'en supplie, pose-moi à terre ! Harry était pris de panique. Laisse-moi partir ! Je t'en supplie, ne m'utilise pas dans une potion ! Il était persuadé d'avoir déjà lu quelque chose sur une potion utilisant des organes de chats.

Snape fit un geste avec sa baguette et une porte apparue. Il la passa à grandes enjambées, le chat à la main, et Harry réalisa soudainement qu'il était dans les quartiers privés du potionniste.

Oh, je vais mourir, pensa Harry. Snape va m'assassiner et je vais mourir.

« Tu dois avoir faim, non ? » Snape posa gentiment le chat sur un sofa vert foncé, en face de l'âtre de la cheminée. « Je vais voir ce que je peux dénicher pour toi. »

Snape leva sa baguette et Harry se sentit immédiatement libéré. Le Professeur quitta la pièce et le chat bondit hors du canapé pour se glisser sous le fauteuil le plus proche.

Il faut que je trouve un moyen de sortir, se dit-il. Mais il n'avait pas la moindre idée quant à la méthode à employer pour ce faire. Ce qui était étrange, dans toute cette aventure, c'était la manière dont Snape traitait le chat. Il ne l'avait pas encore tué, et il était même parti lui chercher de la nourriture. C'était bizarre de voir Snape être gentil avec une autre créature. Harry entendit le professeur revenir dans la pièce, et l'odeur du thon emplit son museau.

« Le chat ? appela Snape. » Il posa une assiette de thon sur le sol. « Où es-tu le chat ? »

Harry commençait à saliver à l'odeur et à la vue du thon. Ses instincts entraient en guerre : une partie de lui voulait s'avancer pour dévorer la nourriture, et une autre part voulait faire tout ce qui était en son pouvoir pour s'échapper. Il entendit Snape sortir à nouveau de la pièce, et il tendit son cou avec hésitation, sortant sa tête de sous le siège pour observer son environnement. Considérant que la voie était libre, il s'avança discrètement vers l'assiette de thon et la renifla. Il en prit une petite bouchée pour commencer, puis ses instincts de chat prirent le dessus et il commença à dévorer le poisson. Quelques instants plus tard, il n'y avait plus rien dans l'assiette, et Harry léchait ses pattes sans même y accorder une pensée. Il s'assit, toujours seul dans la pièce. L'atmosphère était assez chaleureuse, quoiqu'un peu sombre. Le sofa sur lequel il avait été posé un peu plus tôt était d'un vert Serpentard, le fauteuil sous lequel il s'était caché était en cuir terne. Le manteau de la cheminée était chargé de diverses babioles, et des photos plaisantes étaient suspendues un peu partout dans la pièce. Des étagères étaient alignées le long des murs, dissimulées dans les ombres, et elles étaient remplies de tomes reliés de cuir au point de se courber sous leur poids. Ce n'était pas ainsi qu'il s'était imaginé les cachots, en fait. Il semblait que Snape était humain, après tout.

Il l'entendit ouvrir la porte pour revenir dans la pièce et il décampa de nouveau sous le fauteuil. Il vit les pas de Snape s'arrêter face à l'assiette vide et l'entendit soupirer. Le Professeur se baissa et ramassa le récipient. Il l'emporta ensuite dans une autre partie de la pièce et Harry tendit le coup depuis le dessous du siège et vit qu'il s'agissait d'une petite kitchenette. Il observait tandis Snape faisait face à l'évier et rinçait l'assiette. Il se sentait comme s'il était en train de violer une propriété privée, à regarder Snape faire quelque chose d'aussi ordinaire que de laver sa vaisselle. Snape posa l'assiette sur l'égouttoir et revint dans le salon. Il s'installa sur le canapé avec un magazine et pointa sa baguette en direction de l'âtre, un feu s'y alluma aussitôt. La tête d'Harry sortait juste suffisamment de sous le fauteuil pour qu'il puisse voir Snape ouvrir le magazine et commencer à le lire. Le feu se reflétait sur la couverture brillante du périodique. Il était chaud aussi, et Harry se sentait attiré par lui.

« Tu sais, le chat, fit Snape en regardant Harry dans les yeux, je ne vais pas te mordre. Pourquoi ne viendrais-tu donc pas t'installer ici ? »

Il tapota le coussin à côté de lui.

Oserait-il ? Harry était en conflit avec lui-même. Snape semblait être une différente personne ici. Est-ce qu'Harry aurait une chance d'interagir avec lui ? Est-ce que Snape aurait plus de soupçons envers un chat qui s'enfuyait loin de lui ?

« Rowrr, miaula le chat depuis sa cachette. »

Snape tapota encore une fois le coussin à ses côtés. Harry rampa sur son ventre jusqu'à ce qu'il ne soit plus sous le couvert de sa cachette. Il s'assit et observa Snape avec attention. Sa queue et ses oreilles remuaient tandis que le feu crépitait dans l'âtre. Il envisageait l'idée de sauter sur le canapé pour s'asseoir à côté du professeur. Il n'avait encore jamais essayé de sauter sur quoi que ce soit jusqu'à maintenant. Il espérait qu'il n'allait pas sous-estimer la distance, et atterrir tête la première contre le canapé ou bien passer par-dessus le dossier. Snape avait croisé les jambes et ses doigts étaient coincés entre les pages du magazine. Son visage lui semblait tellement différent. Il était libéré de l'air renfrogné qui le déformait habituellement. Il semblait presque amusé en regardant Harry débattre intérieurement de s'il allait ou non le rejoindre sur le canapé. Finalement, la curiosité l'emporta sur lui et il se ramassa sur lui-même, se préparant à sauter aux côtés de Snape. Il bondit et fut reconnaissant que ses instincts soient si affutés. Il atterrit gracieusement sur le coussin d'un vert profond et leva les yeux vers Snape.

« Tu vois, lui dit-il, totalement inoffensif. » Il tendit la main et le chat recula, mais Snape continua d'avancer jusqu'à ce qu'elle rencontre la tête du chat. Harry sentit les doigts du potionniste frotter ses oreilles et le long de sa mâchoire. Il était incapable d'empêcher le ronronnement qui s'échappa de sa gorge, et se sentit immédiatement honteux que Snape puisse lui faire quelque chose d'aussi plaisant. Ses mains étaient chaudes, et fortes, et Harry n'eut pas le temps de résister avant que Snape n'étende ses deux mains autour de lui et ne le tire sur ses genoux. Snape caressa le dos du chat, le long de sa colonne, et celui-ci s'arqua contre la caresse en s'étirant. Ses instincts reprirent le dessus, et il commença à pétrir les cuisses des Snape avec ses coussinets.

« Plante donc tes griffes sur moi, et tu pourras être sûr de finir dans une potion, prévient Snape. » Harry fit attention à bien garder ses griffes rétractées, même s'il n'était pas exactement sûr de comment il y parvenait. Il finit par se rouler en boule sur les genoux de son professeur, se sentant à la fois étrangement satisfait et complètement répulsé. Snape rouvrit son magazine et reprit sa lecture. Harry fixait le feu, s'émerveillant de la révélation que le terrible Severus Snape était une vieille à chat.

Il dut s'endormir car il ouvrit les yeux soudainement quand il fut bousculé par les mouvements de Snape.

« Chat, tu vas devoir continuer ta sieste autre part, j'ai des devoirs à noter. » Snape chassa Harry de ses genoux et reposa le magazine sur une table basse.

Harry regarda l'horloge sur le manteau de la cheminée et son cœur s'accéléra quand il réalisa qu'il n'avait plus qu'un quart d'heure avant le couvre-feu. Il retourna rapidement près de la porte qui menait au bureau de Snape et la griffa.

« Tu veux sortir ? » Le professeur leva un sourcil et suivit Harry jusqu'à la porte. Il l'ouvrit et Harry se glissa dans l'ouverture. Il traversa le bureau et effectua le même manège avec la porte suivante. « Eh bien, Snape avait l'air un peu déçu, je suppose que tu as quelque part où aller finalement. » Il se dirigea vers la porte et laissa Harry sortir. Celui-ci sortit dans le couloir, et se retourna pour voir Snape, qui le regardait à travers l'interstice de la porte.

« Mrowrr, fit-il.

— Reviens si tu veux, offrit Snape avant de fermer la porte. »

Harry courut plus vite que jamais pour retourner dans la salle commune et se métamorphoser à nouveau en jeune homme juste avant de faire face au portrait. La salle commune était vide et il monta directement à l'étage pour se laisser tomber sur son lit.

Qu'est-ce que j'ai fait ? se demanda-t-il. Il se sentait terriblement coupable, mais aussi fasciné par ce qui venait de se passer. Qui eut cru qu'un humain se cachait vraiment derrière le masque de Snape ? Harry se sentait étrangement mal à l'aise, pourtant.

Il rêva d'un feu chaud cette nuit-là, et de mains frottant agréablement derrière ses oreilles.

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