Non Déclaré

Chapitre 2 : Chapitre Deux

3781 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 05/10/2019 16:31

Snape avait constamment lancé des regards noirs à Harry pendant qu'ils travaillaient sur les réparations de la Tour d'Astronomie. Le garçon n'avait donc pas quitté les jupons de McGonagall de toute la matinée, craignant quelles méchancetés l'homme pouvait lui réserver. Il savait que Snape devait avoir les mêmes souvenirs que lui de cette nuit-là, même s'il était sûr que ceux de Snape étaient bien pire encore, au vu de l'horreur qu'il avait dû commettre. Mais s'il pensait qu'Harry allait ne serait-ce que l'évoquer, il se fourrait le doigt dans l'œil. Même lui n'était pas assez bête pour rappeler à Snape la mort de Dumbledore. Tout le monde savait ce qui s'était réellement passé, mais ça n'aidait pas pour autant à le digérer.

« Potter ! cingla Snape. Faites attention ! Le sort est segillum et pas selgium. Vous allez causer la mort épouvantable de centaines d'étudiants en septembre si vous ne scellez pas correctement les pierres.

— Pa-Pardon monsieur, bégaya Harry.

— Severus, il n'a appris l'incantation qu'hier. Pardonnez-lui un peu, le réprimanda McGonagall. »

Si Harry avait pensé que Snape le regardait d'un air furieux jusqu'à maintenant, il s'était trompé. La peau habituellement pâle de Severus venait de rougir de colère et ses yeux brillaient de rage.

« Lui pardonner ? Minerva ? Évidemment, je vous présente mes excuses les plus sincères de penser à la sécurité de nos étudiants. Vous étiez celle qui pensait qu'on pouvait faire confiance à Potter. Je n'avais pas réalisé que son incapacité à se souvenir d'un simple sort ne me regardait pas. » Snape fit volte-face et s'éloigna d'eux.

McGonagall secoua la tête et soupira. « Essayez de faire plus attention Potter. » Elle le regardait avec des lèvres pincées.

« Oui, Professeur, promit Harry. »


— O —


Après une douche, Harry se dirigea vers la Grande Salle pour le déjeuner. Tous les étudiants qui étaient restés pour l'été étaient attablés ensemble, et les professeurs étaient à la grande table sur l'estrade. Snape avait un visage de glace. Après lui avoir jeté un coup d'œil furtif, Harry baissa rapidement le regard et s'assit pour manger.

« Harry. » Le Professeur Flitwick tapota dans son dos en passant près de lui.

Harry se retourna. « Oui, Professeur ?

— Je me demandais si vous pourriez m'aider à remettre ma salle de classe en ordre après le déjeuner ? »

Harry jeta un coup d'œil à la table des professeurs et vit que le Professeur McGonagall hochait la tête. « Bien sûr, Professeur. J'y serai dans quelques minutes.

— Excellent ! » Flitwick arborait maintenant un grand sourire. « Merci Harry ! »

Le Gryffondor finit rapidement son repas et se leva pour sortir de la Grande Salle. Il lança un rapide regard vers la table des professeurs et nota que Snape fixait son assiette et plantait sa fourchette avec une violence que son repas ne méritant certainement pas. Sans perdre davantage de temps à flâner, Harry s'en alla vers la salle de cours de sortilèges.

Il s'avéra que le temps passé à aider Flitwick ne fut employé qu'à faire disparaître des déchets et à remettre des pages déchirées dans leurs livres respectifs. Il ne fallut même pas une heure pour qu'Harry s'ennuie à mourir. Et en plus, il devait discutailler avec Flitwick de son avenir après les A.S.P.I.C. Il avait réussi à esquiver la grande majorité de la conversation avec des « huh-huh » et des « hum » bien placés, mais Flitwick continuait de lui parler des Aurors. Harry se disait que, tant qu'il n'aurait pas véritablement pensé à son avenir, il ferait aussi bien de rester sur le projet qu'il avait eu avant de devoir se cacher pendant toute l'année.

« Voilà, annonça Flitwick avec un soupir de soulagement, je suppose que je devrais vous accorder un peu de temps libre avant le dîner, Harry. Merci pour le coup de main !

— Pas de soucis, Professeur, répondit Harry. » Il se tourna vers la porte, et grimaça en se sentant forcé d'ajouter : « Faites-moi savoir si vous avez encore besoin d'aide.

— Vous pouvez compter sur moi pour m'en souvenir. » Flitwick souriait joyeusement, tout en insistant pour qu'il parte.

Harry se dirigea vers la bibliothèque pour lire un peu avant le dîner. Il savait, merci Hermione, que les copies d'examen des BUSE et des ASPIC étaient conservées chaque année. Il pensait donc que ce serait une bonne idée d'en lire quelques passages afin de se faire une idée de ce dans quoi il allait s'engager. Il attendait toujours sa liste de fournitures, après tout. Il savait qu'il ne l'aurait pas avant encore quelques semaines : ce n'était que le début du mois de juillet. Il se rendit compte qu'examiner les précédents examens allait prendre un peu de temps, et il pourrait alors commencer par un des textes dont il se souvenait avoir déjà vu d'autre septièmes années faire la lecture. Harry n'était pas sûr de connaître l'origine de ce désir de réussite académique. Ce n'était probablement rien de plus que la contrainte de l'ennui. Le reste venait du fait qu'il venait de prendre conscience qu'il ne savait pas quoi faire de sa vie et qu'il ferait bien de se préparer à toutes les éventualités.

Il était assis calmement, lisant les questions d'un examen écrit de Métamorphose vieux de cinq ans, quand il entendit le claquement sec de talons derrière lui.

« Dites donc, M. Potter, ricana une voix. » Harry n'avait pas besoin de se retourner pour imaginer les traits mauvais sur le visage de Snape. « Vous passez du temps à étudier pour l'année prochaine. Vous faites preuve d'initiative. Vous vous abstenez de faire des bêtises… Mais dites-moi, votre père doit se retourner dans sa tombe.

— Je suis sûr que mon père avait suffisamment étudié pour ses ASPIC, dit Harry en essayant de garder un ton neutre et quasi-poli, monsieur, ajouta-t-il. »

Snape se déplaça pour faire face à Harry, le forçant à le regarder. « Votre père était un salaud arrogant qui considérait qu'étudier n'était pas digne de lui. Il passait ses journées entières avec Black à s'en prendre aux autres étudiants. »

Harry sentit son visage rougir de rage, mais il prit une profonde inspiration et réfléchit prudemment à sa réponse, plutôt que de lâcher la première chose qui lui passait par la tête. « Je ne peux pas vraiment savoir, monsieur, vous voyez, le seul souvenir qu'il me reste de lui est juste avant que Lord Voldemort ne l'assassine. » Harry était méchamment satisfait de la grimace qui tordit le visage de Snape à la mention de Lord Voldemort.

« Alors vous êtes extrêmement chanceux que je puisse contrebalancer les histoires qui le glorifient excessivement et que vous entendez de tout le monde, cracha Snape avec de la pure malveillance dans sa voix.

— Parce que les vôtres sont totalement impartiales, rétorqua-t-il »

Snape inspira profondément, il était sur le point de retirer des points de maison. Cependant, il annonça simplement : « Le Professeur McGonagall a demandé votre aide, aussi minime soit-elle, pour les réparations du mur Nord-Ouest du château, demain. »

Snape avait l'air d'attendre une réponse, et se mit à Harry remuer sur sa chaise, gêné.

« Euh… D'accord.

— N'abîmez pas ces livres, Potter, ordonna Snape en s'éloignant de lui, et ne soyez pas en retard au dîner. »

Harry attendit qu'il ne soit plus en vue avant de lâcher un : « Connard.

— Dix points en moins pour Gryffondor, M. Potter, retentit la voix de Snape depuis l'entrée de la bibliothèque.

— Merde. » Harry secoua la tête, regarda l'heure, et referma le livre devant lui, excédé.


— O —


Harry n'arrivait pas à dormir. Il venait de recevoir une lettre de Ron, l'invitant au Terrier pour deux semaines, fin juillet-début août. Il était fou de joie de ne pas avoir à se fêter son anniversaire lui-même. Il se disait aussi qu'il aurait la liste des fournitures scolaires à ce moment et qu'il pourrait faire un tour sur le Chemin de Traverse pour tout acheter et avoir quelque chose à faire avant la rentrée. L'enthousiasme dans la lettre de Ron l'avait contaminé, et il savait qu'il ne pourrait pas dormir avant un moment. Il n'était même pas si tard que ça, rationalisa Harry. Le couvre-feu était à 22 heures, et il n'était que 23 heures. Il n'y avait rien de mal à se balader dans le château. Il se pencha instinctivement vers sa valise pour prendre sa Cape d'Invisibilité, mais il sourit quand il se souvint qu'il n'en aurait pas besoin. Un chat savait très bien explorer. Il s'assura que la porte était ouverte avant de se transformer et de sortir, se glissant dans les escaliers et hors de la salle commune presque sans un bruit.

Harry avait déambulé jusqu'à la gargouille (enfin, ce qu'il en restait) devant le bureau directorial. Il ne savait pas s'il serait protégé ou pas, mais il décida de tenter sa chance et monta les escaliers. Il avait une soudaine envie de voir le portrait de Dumbledore, même s'il ne serait pas en mesure de lui parler. Quand il arriva à la porte du bureau, il remarqua qu'elle était entrouverte. Entrant furtivement, il se glissa sous un meuble avant d'entendre de l'agitation près du bureau. À la fois sur ses gardes et curieux, il rasa le mur en se rapprochant de la source du bruit. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant Snape vider les tiroirs et empiler leur contenu dans un carton.

« Je lui ai dit que je ne voulais plus rester Directeur, Albus. » Snape semblait frustré, il jetait négligemment des trucs dans le carton.

« Mais pourquoi pas, Severus ? Vous avez fait un travail admirable pour la courte période où vous étiez en poste, répondit le portrait de Dumbledore.

— Je n'ai jamais voulu de cette position, rétorqua Snape. Il a insisté pour que je la prenne, et je ne l'ai fait que pour lui obéir.

— Et pour protéger les étudiants, ajouta Dumbledore.

— Oui, renifla Snape, ça aussi.

— Vous avez fait ce que vous pouviez, Severus, apaisa Dumbledore.

— Des enfants ont été placés sous Doloris pendant que j'étais Directeur, Albus. » Snape frappa du poing sur le bureau. « Personne, et encore moins vous, ne pourrait soulager ma conscience.

— Pensez à ce qui aurait pu se passer si quelqu'un d'autre avait été Directeur, contra Albus. Vous êtes trop dur avec vous-même.

— Je vais retourner à ma classe avec joie et continuer d'enseigner aux petites têtes stupides jusqu'à ma retraite, soupira Snape. » Il secoua la tête et continua à sortir ses affaires du bureau.

« Je suis sûr que vos Serpentards seront ravis de vous avoir comme Directeur de Maison à nouveau, sourit Dumbledore.

— Je pense que la plupart d'entre eux voudraient que je reste Directeur, à vrai dire, dit Snape distraitement. Ceux dont les familles pensent que j'ai toujours une espèce d'allégeance envers le Seigneur des Ténèbres espèrent que je continue à inculquer ses valeurs. Je suppose que ceux qui croient à mon innocence me laisseraient partir.

— Et comment va Harry ? » Dumbledore changea de sujet brutalement.

« Pardon ? » Snape se tourna tout aussi brutalement vers le portrait d'Albus, les yeux écarquillés.

« Harry. Comment va-t-il ? Je ne lui ai pas parlé depuis ce matin, au lendemain de la bataille. Il est ici cet été, non ?

— Oui, confirma Snape.

— Comment va-t-il ? demanda Dumbledore.

— Comment je le saurais ? cria presque Snape. Je ne suis plus son gardien !

— Je n'ai pas dit que vous l'étiez, répondit calmement Dumbledore. Je pense juste qu'avec vos impressionnants pouvoirs d'observation, vous pourriez offrir un peu de tranquillité à un vieil homme. »

Snape se retourna à nouveau et commença à jeter ses affaires dans la boîte, l'air furieux. Harry se demanda brièvement s'il n'y avait pas un sort d'extension indétectable sur ce carton, au vu de la quantité faramineuse d'objets que Snape y entassait.

« Croyez-moi, je suis sûr que votre précieux Survivant va parfaitement bien. Il doit répondre à des fans toute la journée et se préparer pour son entrée sans condition dans le programme d'entraînement des Aurors. Je suis sûr que votre inquiétude est déplacée.

— Severus, j'ai bien peur que vous ne soyez trop dur avec lui, le réprimanda Dumbledore.

— Trop dur ? » Snape se retourna violemment vers le portrait. « Il a défait le plus puissant mage noir de tous les temps, Albus. Il est le descendant d'une des personnes les plus arrogantes que j'ai jamais eu le déplaisir de rencontrer. Juste après Lucius Malfoy. Il est traité comme un roi par tout le monde. Ses capacités sont exagérées et son égo est monstrueux. Je vous assure, je suis généreux.

— Severus, arrêtez ça tout de suite, le coupa Dumbledore. N'essayez pas de me persuader que vous n'êtes pas conscient des épreuves que Harry a dû affronter dans son enfance. Ne prétendez pas ne pas comprendre l'énorme poids qui a été placé sur ses épaules. Vous, plus que tout autre, j'aurais pensé que vous auriez de la sympathie pour ceux qui n'ont pas eu leur mot à dire dans la vie qui leur a été dictée.

— De la sympathie ? » La voix de Snape se faisait plus forte, prise dans sa rage. « Avoir de la sympathie pour un garçon dont les parents l'aimaient tellement qu'ils se sont sacrifiés pour le sauver ? De la sympathie pour quelqu'un dont les deux plus proches amis ont risqué leur vie pour l'aider à accomplir son destin ? De la sympathie pour quelqu'un dont l'avenir est un livre ouvert qui n'attend que d'être écrit ?

— Harry est mort, Severus, cria Dumbledore pour couvrir la voix de Snape.

— Apparemment, il ne réussit pas tout, puisqu'il est encore là ! » Snape se passa la main dans les cheveux avec rage et Harry pu voir des postillons voler dans la pièce.

« Severus Snape ! » Dumbledore se leva de son siège et se dressa, menaçant. Snape se recula légèrement. « Assez avec vos rancunes de jeunesse et vos incertitudes ! Pour le bien du monde sorcier, il est temps de passer à autre chose. Votre existence, et celle des gens autour de vous, ne sera que misérable si vous vous accrochez au passé ! »

Il y eut un silence. Harry pouvait s'entendre respirer.

« Comment pourrais-je l'oublier s'il ne part pas ? dit doucement Snape, regardant le portrait de Dumbledore.

— Oh là là ! » Les yeux de Dumbledore croisèrent soudainement ceux de Harry. « Qu'est-ce que nous avons là ? »

Harry se figea, réalisant trop tard qu'il s'était inconsciemment rapproché de la conversation à mesure qu'elle se faisait de plus en plus houleuse.

Les yeux de Snape suivirent ceux de Dumbledore et arrivèrent finalement sur Harry.

« Chat, dit-il dans un ton exaspéré. » Il passant à nouveau la main dans ses cheveux. « Comment es-tu arrivé là ?

— C'est votre chat ? demanda Dumbledore avec entrain.

— Non, répondit Snape, se dirigeant vers Harry. Il est apparu dans mes cachots la nuit dernière. Je pense que c'est un chat errant qui est venu de la forêt.

— Il a l'air de vous aimer, songea Dumbledore en voyant Snape prendre Harry dans ses bras et le rapprocher du bureau.

— Je dirais plutôt que son intérêt pour la nourriture est davantage développé que son instinct de conservation, se moqua Snape. »

Harry remarqua que le bureau était presque vide.

« Eh bien, j'espère que vous viendrez me voir, Severus, réprimanda Dumbledore en agitant un doigt.

— Oui, avec mon ample temps libre, je vais m'efforcer de faire ça. » Snape souleva la boîte sous un bras. « Viens, Chat, si tu veux manger, tu peux me suivre dans mes appartements. »

Harry regarda Snape se diriger vers la porte. Il ne savait pas quoi faire, sa bouche restait béante. Il ne savait pas que Snape le haïssait à ce point. Ou plutôt, il le savait, mais il avait espéré que ce Snape l'avait montré seulement pour plaire à Voldemort. Il savait que Snape n'allait jamais l'aimer ; ils ne seraient jamais amis, mais il espérait qu'ils pourraient au moins avoir des relations cordiales. Harry ne savait pas s'il pourrait passer encore une année en cours de Potions. Et puis, il était en colère. Rien de tout ça n'était de sa faute ! Snape se conduisait juste comme un pur connard. Il agissait comme si Harry avait fait quelque chose pour l'offenser intentionnellement, alors que tout ce qu'il avait fait, c'était de regarder dans sa Pensine en cinquième année. Il n'avait rien fait – rien pour contrarier Snape. Tout le reste n'avait été que réaction. Tout ce qu'il avait dit ou fait était en réponse à quelque chose d'injuste ou d'odieux que Snape avait fait en premier. Comment Snape osait-il faire comme si c'était sa faute !

« Chat ? » Snape s'était retourné dans l'encadrement de la porte et regardait Harry – qui était assis sur le bureau, remuant la queue – avec des yeux emplis d'espoir.

« Rowrrr, dit Harry d'un air désapprobateur, sachant que Snape ne le comprendrait pas. » Il ne savait pas pourquoi, mais il était intéressé par l'idée d'aller avec Snape. Il savait que c'était une idée désastreuse, mais il descendit et suivit le professeur à pas feutrés.


— O —


Une fois dans le bureau de Snape, celui-ci déposa sa boîte sur son bureau et sonda les alentours. Il regarda sa montre et soupira.

« Demain, alors, dit-il pour lui-même. Viens, Chat, dit-il en reportant son attention sur Harry. » Il ouvrit la porte de ses appartements.

Harry le suivit jusque dans la cuisine et regarda Snape servir une part de thon dans une petite assiette. Il le suivit quand il retourna dans le salon et posa le thon sur le sofa à côté de lui. Harry sauta dessus et commença à manger, sursautant lorsque Snape cria un « Merde !

— Rowrr ! glapit Harry.

— Désolé, Chat. » Snape gratta brièvement Harry derrière les oreilles. « Il me rend fou. »

Harry retourna se préoccuper de son thon.

« Il agit comme s'il ne savait pas ; comme si ça ne me rendait pas fou… » Snape avait l'air de s'adresser à moitié à lui-même et à moitié au chat. « Et maintenant, je vais devoir le supporter encore un an.

— Mrowrr ? » Harry avait fini de manger.

« Je sais, Chat, c'est injuste. Au moins tu vois les choses comme moi. » Snape agita sa baguette et Harry entendit la vaisselle cliqueter dans l'évier. Snape pris le chat dans ses mains et le souleva pour le regarder dans les yeux. « Ça aurait était tellement plus facile si j'étais mort. Rien de ceci ne se passerait et tout le monde pourrait continuer avec leur vie, et je n'aurais pas à m'occuper de… de ça. »

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent. Snape souhait être mort ? Harry ne comprenait pas. Il pensait que ça aurait du sens si Snape n'avait pas été blanchi, s'il avait dû s'exiler ou passer le reste de sa vie à Azkaban, mais il était libre. Il avait un travail, était sain et sauf et pouvait mener sa vie comme il l'entendait. Harry et l'Ordre avait fait en sorte que ça arrive. Pourquoi, alors, Snape voulait-il être mort ? Qu'est-ce qui était si horrible dans sa vie qu'il voulait en finir ? Attends, pensa Harry, rejouant les mots de Snape dans sa tête. "Et maintenant, je vais devoir le supporter pendant encore un an." Snape voulait être mort parce qu'il devrait enseigner à Harry pendant encore une autre année ? Il haïssait tellement Harry qu'il aurait préféré mourir plutôt que d'avoir à le supporter pendant quelques mois ?

« Yowl ! cria Harry. » Snape fronça les sourcils et regarda le chat.

« Qu'est-ce qui ne va pas, Chat ? » Snape l'examina de près. « Tu as mal quelque part ? »

Évidemment que j'ai mal, connard, pensa Harry. Je viens d'apprendre que quelqu'un me hait tellement qu'il préfèrerait être mort plutôt que d'être près de moi pour quelques mois. Et maintenant, je vais devoir passer ces quelques mois à faire comme si je ne savais rien de tout ça.

Harry commença à se tortiller et Snape le reposa finalement sur le canapé. Harry sauta promptement sur le sol et se dirigea vers la porte, grattant pour sortir.

Snape avait un regard vaguement déçu en se levant. « C'est quelque chose que j'ai dit ? demanda-t-il avec une voix trainante. »

Il ouvrit la porte pour Harry et le suivi jusqu'à la porte du bureau, où Harry gratta de nouveau. « Je vois comment c'est Chat, dit Snape avec un soupir d'être exploité, tu m'utilises pour avoir du thon. Très bien, tu peux y aller. Je suis sûr que tu vas revenir quand tu auras faim. »

Harry sortit dès que la porte fut ouverte et courut aussi vite qu'il put jusqu'à la salle commune. Il venait de se retransformer quand il sentit des larmes chaudes lui piquer le coin de l'œil. Il courut jusque dans sa chambre et se laissa tomber sur son lit, tiquant quand ses lunettes se cognèrent contre son visage. Il les arracha et frappa furieusement son oreiller deux fois. C'était tellement injuste ! Comment quelqu'un pouvait haïr à ce point ? Et personne ne voudrait le croire, s'il essayait d'en parler. Et il ne pourrait pas dire comment il l'avait découvert ; ça lui vaudrait probablement une exclusion. Ses larmes mouillèrent son oreiller en rageant à la pensée qu'il serait le plus touché par la haine de Snape pendant toute l'année scolaire. Il savait qu'il n'allait pas être traité équitablement. Il savait qu'il n'allait pas recevoir un enseignement décent pendant le cours de Snape. Plus il y pensait, plus il se résolut à ne pas s'infliger cette torture. Demain, décida-t-il, il demanderait au Professeur McGonagall s'il y avait vraiment besoin de suivre les cours de Potion de septième année pour passer l'examen. Il était certain qu'entre sa nouvelle diligence et l'aide d'Hermione, il pourrait au moins décrocher un « A » aux ASPIC de potions, même sans suivre les cours.

Déterminé, il mit son pyjama et se glissa sous les couvertures. Il se retourna pendant un moment, mais arriva finalement à tomber dans un sommeil peu reposant.

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